Luc nous apprend que, lorsque Jésus se retrouva avec ses disciples
dans la chambre haute, Il leur dit : « J'ai désiré vivement manger
cette Pâque avec vous, avant de souffrir; car, je vous le dis, je ne
la mangerai plus, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume
de Dieu. »
(
Luc 22.15-16)
Ce fut Son dernier repas avec Ses
disciples, au moment où Sa mission terrestre arrivait à sa fin.
La Pâque avait été donné aux Juifs comme un service de
commémoration. Et elle indiquait deux choses :
- Elle devait rappeler la délivrance de l'esclavage d'Égypte.
- Elle avait pour objet de les conduire à regarder vers la venue
du Messie qui les délivrerait de l'esclavage du péché.
Jésus était venu et Sa mission était sur le point de Se terminer. Il
substitua alors à cette fête de Pâque ce que nous nommons « le repas
du Seigneur. Comme pour la Pâque cette cérémonie rappelle deux choses :
- C'est une commémoration de la vie et de la mort de notre
Seigneur Jésus-Christ. « Chaque fois que vous mangez ce pain et que
vous buvez cette coupe vous annoncez la mort du Seigneur. »
- « jusqu'à ce qu'Il vienne. » Cela devait aussi indiquer la
seconde venue de Jésus-Christ, qui reste la grande espérance de
l'Église chrétienne.
Christ nous a donné deux signes, deux symboles, dans le pain et le
vin à cette fête de Pâque. Le vin représente ainsi, le sang de
l'Agneau qui était appliqué sur le fronton des portes, et le pain, la
chair de cet agneau que tous devaient manger. De même ces deux actes
symboliques devaient-ils être réalisés par les croyants. Nous pouvons
nous demander pourquoi il en fallait deux. Le jus de raisin
représentait le sang de Christ qui nous lave de tout péché, mais cela
ne suffisait pas. Les deux symboles ont chacun leur propre importance.
Nous pouvons lire en
Mathieu 26.27-28 :
« Il prit ensuite une coupe;
et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en
tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu
pour plusieurs, pour la rémission des péchés. »
Dans l'Ancien Testament le sang représente la vie.
Deutéronome 12.23.
En
Lévitique 17.11 :
» J'ai donné le sang sur l'autel, afin qu'il
servît d'expiation pour vos âmes. »
Répandre ce sang signifiait
simplement que la vie est établie dans la mort, et puisque le
salaire du péché c'est la mort, le jus représente le sang de Christ
versé pour la rémission des péchés.
Hébreux 9.22 :
« ... et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. »
Cela n'est cependant pas
suffisant et reste négatif. Cela ne nous rend pas droit. C'est
l'effacement de notre « mauvaise dette », et dans cet acte nous
restons, en quelque sorte, neutres. Aussi, avons-nous besoin de
quelque chose d'autre si nous voulons être qualifiés pour le ciel; et
c'est ce que représente le corps -- le pain.
Hébreux 10.5-6 :
« C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n'as voulu ni
sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps; Tu n'as agréé
ni holocaustes ni sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit: Voici, je
viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) Pour faire, ô
Dieu, ta volonté. »
Au
verset 9 :
« Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première
chose pour établir la seconde. »
Dieu a préparé un corps pour notre Seigneur Jésus-Christ. Ce corps est
la représentation de la race humaine et dans ce corps Jésus a
accompli la volonté parfaite de Dieu.
La loi exige deux choses de nous. Elle demande l'obéissance et elle
requiert également la justice parce que nous sommes des pécheurs.
Dams Son humanité, dans Son corps, Jésus a, par toutes Ses actions,
obéi parfaitement à la loi. Il a fait face d'une manière absolument
parfaite à la demande de la loi. Mais cette obéissance ne pouvait pas
effacer notre propre désobéissance aussi alla-t-Il jusqu'à la croix
afin d'assumer aussi les conséquences juridiques de la loi. Ainsi
donc, le corps représente l'action de Christ, la volonté de Dieu et le
vin indique la mort de Christ, qui elle, représente le face à face
avec la justice de la loi. C'est pourquoi, dans le corps et le sang,
dams le pain et le vin nous avons la parfaite et pleine droiture de
Dieu, préparée pour nous en Jésus-Christ.
Voilà pour les symboles du pain et du vin, mais posons-nous cette
question : « Pourquoi avons-nous besoin d'un service de commémoration?
Et pourquoi les Juifs en avaient-ils également besoin? » Le
problème est que, par nature, nous sommes égocentriques. Notre
tendance naturelle est de nous tourner vers nous-mêmes. Quand nous
agissons ainsi spirituellement nous ne pouvons observer qu'échecs,
désappointements, attitudes de réserve et promesses brisées, mais
aussi découragements. Le problème commence lorsque le diable vient
vers nous en disant : « Non, tu n'es pas assez bons pour être sauvé. »
Nous sommes très naturellement légalistes, et le légalisme consiste
simplement à compter sur soi-même pour obtenir de l'assurance et pour
espérer. Jésus savait cela et Il nous a donné ce service pour que nous
détournions nos yeux de la terre afin de les porter vers Lui. Il
institua le « repas de Sainte Cène » afin que nous puissions réaliser
et conserver cette pensée que notre espérance n'est construite sur
rien d'autre que sur Christ et sur ses vertus. Je ne veux pas donner
ma confiance à ce que je ressens mais je veux m'appuyer complètement
sur Jésus. Nous avons besoin de nous remémorer cela et c'est pourquoi
Il introduisit la Sainte Cène pour nous, misérables pécheurs, afin que
nous puissions tourner nos yeux vers Lui. En Lui seul nous sommes
parfaits, et en Lui seul est notre assurance.
Le diable est très intelligent, et il ne souhaite pas que nous
tournions nos regards vers Christ, aussi nous garde-t-il dans le
soucis de nous-mêmes. Il a trouvé un petit texte dans la Bible -
croyez qu'il la connaît bien -- pour nous garder loin de cette Sainte
Cène. Partout où j'ai pu me trouver dams les années de mon ministère,
en Afrique, en Europe ou en Amérique du Nord, je me suis opposé à
ceux qui, parmi tous nos chers frères, répugnaient à prendre ce repas
du Seigneur. Il y a un texte dams
1 Corinthiens 11.29 :
« car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur,
mange et boit un jugement contre lui-même. »
Nous prenons parfois ce texte et
regardons à nous-mêmes en disant : « Non, je ne suis pas digne. » Dans la
dernière église où j'étais, pendant le repas annuel que nous prenions
avant la Sainte Cène, ma chère soeur, assise au bout de la table dit :
« Je ne prendrai pas la Sainte Cène avant d'être bien certaine d'avoir
confessé tous mes péchés, avant d'avoir rencontré les personnes
concernées et de m'être bien assurée que tout est correctement fait
pour prendre part au repas du Seigneur. » Quatre des personnes qui
étaient alors à table ne participèrent pas à la cérémonie parce
qu'elles ne se sentaient pas au clair vis à vis de leurs fautes.
Paul n'a pas dit que le croyant, qui est indigne, apporte la
condamnation sur lui. Il cite ici que, dans le cas où vous prendriez
la Sainte Cène avec désinvolture, si vous regardiez à ce mémorial
comme à un repas ordinaire plutôt qu'à un service solennel, alors
vous ne réaliseriez pas sa véritable signification. Lisons ce même
texte dans ma version biblique moderne; cela rend les choses plus
accessibles : « Car, si vous ne reconnaissez pas le sens du corps de
Christ, quand vous mangez le pain et buvez le vin, vous apportez
sur vous-mêmes une condamnation.
Autrement dit, si vous prenez la Sainte Cène dans ces conditions,
vous n'accomplissez pas la promesse. À l'époque de Paul, il n'y avait
qu'une coupe. Quand elle passait dans les mains d'un croyant qui
avait soif il ne prenait pas simplement une gorgée, il buvait
allègrement; et c'est cela que Paul tente de corriger. Ne participez
pas à ce repas pour satisfaire votre appétit. Si vous avez faim,
mangez à la maison. C'est un service solennel. Vous êtes là pour
commémorer la mort du Seigneur, pas pour ravitailler votre estomac.
Paul ne traite pas ici du manque de mérite. Il parle de la façon de
prendre la Sainte Cène d'une manière sacrilège en pensant à manger et à
boire comme lors d'un repas ordinaire.
Pour ceux qui ont quelques réticences à participer au repas de Sainte
Cène voici un texte. Si, une fois que nous avons réalisé ce que le pain
et le vin représente -- la vie et la mort de Jésus-Christ comme seule
source de salut pour nous, nous rejetons cela, nous disons alors : « Je
ne veux pas être sauvé par Christ, mais par mes propres mérites. »
Regardez
Jean 6.53-56 :
« Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous
le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne
buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui
mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le
ressusciterai au dernier jour. »
Nous ne devons pas penser que nous sommes indignes. Il n'y a personne
parmi nous qui soit digne. Nous sommes tous pécheurs, à cent pour
cent, mais notre espérance est en Jésus-Christ. Aussi je vous
encourage à ne pas fuir ce repas de Sainte Cène parce que vous ne vous
sentez pas suffisamment bon. Vous ne serez jamais suffisamment bon,
même si VOUS deviez vivre aussi longtemps que Mathusalem. Notre
espérance est en Jésus-Christ et Dieu le sait. Ceci est un mémorial.
Nous sommes invités à voir la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'Il
vienne car, jusqu'à Son retour nous resterons quand même des
pécheurs. Même si par nos performances nous avons pu atteindre le but
ultime, par nature nous resterons des pécheurs. Tant que cette
dépravation ne sera pas devenue incorruptible, nous aurons besoin d'un
Sauveur. Jusqu'à Son prochain retour, nous devrons supporter cette
corruption. C'est pourquoi nous avons besoin d'un mémorial. Le
Seigneur souhaite que nous nous souvenions qu'il est bon de tourner nos
yeux vers Jésus-Christ.