Comme nous l'avons déjà mentionné, la croix de Christ était au coeur
de la prédication du Nouveau Testament. Ceci est particulièrement vrai
du plus grand prédicateur, évangéliste et théologien du Nouveau
Testament, l'apôtre Paul. En guise d'introduction à ce chapitre,
considérons quelques-unes des déclarations sublimes qu'il a faites à
propos de la croix. « Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a
envoyé, mais pour prêcher l'Évangile, et cela sans la sagesse du
langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue inefficace.
Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent;
mais pour nous qui sommes sauvés, elle est la puissance de Dieu. » (
1 Corinthiens 1.17-18 )
J'aimerais que vous remarquiez deux choses que Paul mentionne dans le
passage que nous venons de citer :
- Pour Paul, la prédication de la croix et la prédication de
l'évangile sont synonymes. Il nous faut nous rappeler de ceci
parce que nous prêchons beaucoup de choses que nous appelons
« l'évangile » et qui sont en réalité les fruits de l'évangile
ou l'espérance de l'évangile. Aussi importantes que soient ces
choses, l'évangile ne se définit que comme Jésus-Christ et
Jésus-Christ crucifié.
- Paul enseigne dans ce passage que la puissance de Dieu se trouve
dans la croix. Il dit dans
Romains 1.16 :
« Car je n'ai point honte de l'Évangile; c'est une puissance de
Dieu pour le salut. » La puissance se trouve dans la croix.
« Mais nous prêchons Christ crucifié, pierre d'achoppement pour
les Juifs et folie pour les Grecs (les philosophes), mais pour
ceux qui sont appelés (ceux qui ont accepté Christ, ceux qui
sont sauvés en Lui), à la fois Juifs et Grecs, Christ, puissance
de Dieu et sagesse de Dieu. » (
1 Corinthiens 1.23-24
). Et à nouveau : « Car je suis déterminé à ne savoir rien
d'autre parmi vous excepté Christ et Christ crucifié. » (
1 Corinthiens 2.2
). Dans l'Épître aux Galates, nous lisons : « Pour ce qui me
concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose
que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ... » (
Galates 6.14 ).
Nous avons jusqu'ici couvert deux vérités vitales concernant la croix
de Christ. Dans notre premier chapitre, nous avons vu comment la croix
dévoilait Satan en tant que meurtrier. Tout chrétien doit savoir cela
afin de ne pas être trompé par lui. C'est un meurtrier et un menteur.
Nous avons également vu dans cette première étude que le péché, chaque
péché, même le plus petit péché signifie en essence crucifier Christ.
Ceci veut dire qu'il nous faut apprendre à haïr le péché pour ce qu'il
est, la crucifixion de Christ.
Au second chapitre, nous avons considéré la croix en tant que
démonstration de l'amour d'un Dieu qui renonce à lui-même et se
sacrifie. « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque
nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (
Romains 5.8
). N'oubliez jamais cela. Il viendra des moments où vous serez
découragés, spécialement après que Satan vous aura fait tomber, et
dans lesquels il vous dira que Dieu ne vous aime pas parce que vous
êtes un pécheur et un raté; rappelez-lui alors ce qui s'est passé à la
croix « alors que nous étions encore pécheurs ». Vous pourrez lui
citer ce que Paul a dit dans Romains,
versets 8.38
et suivants : « Je suis persuadé que rien dans le ciel, rien sur la
terre, rien dans mon expérience, rien au monde, rien dans le royaume
de Satan ne pourra jamais me séparer de l'amour de Dieu qui fut
démontré en Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. »
Nous examinerons maintenant le troisième aspect de cette importante
vérité de la croix. Nous venons de lire dans 1 Corinthiens que la
croix de Christ est la puissance de Dieu pour nous sauver du péché. Le
Nouveau Testament enseigne que c'est à la croix que Dieu nous sauve du
péché. C'est par la croix que nous sommes rachetés du péché. Mais afin
de pouvoir apprécier pleinement cette vérité, nous devons d'abord
saisir ce qu'est le péché.
Pour plusieurs, le péché se limite à « la transgression de la loi ».
Mais dans les Écritures, le péché représente plus que cela. En fait le
péché n'est pas un problème unique mais un problème double.
- Le péché se définit premièrement comme un acte. Cet acte peut
être décrit comme le fait de « manquer le but », selon la
signification que prend le mot péché dans le Nouveau Testament.
L'acte peut être aussi présenté comme une violation de la loi de
Dieu, ce que la Bible appelle une transgression : c'est une
violation délibérée et volontaire de la loi. Le péché commence
avec le consentement de l'esprit devant un désir pécheur et est
suivi de l'acte. Le démon ou la chair viennent à vous sous la
forme d'une tentation et votre esprit l'accepte. Le péché est
alors conçu dans l'esprit. Puis vient l'acte (
Jacques 1.14-15
). Le fait de considérer le péché comme un acte défini par la
loi de Dieu, produit deux choses : la culpabilité et la
punition.
- Dans le Nouveau Testament, le péché est aussi une puissance, une
force, un principe qui habite dans votre nature et la mienne.
Nous sommes nés avec lui et nous mourrons avec lui. Dans
Romains 7,
Paul le définit comme « la loi du péché ». C'est ce qu'ignorent
la plupart des chrétiens. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont aux
prises avec des luttes dans leur expérience chrétienne et qu'ils
tombent, ils se disent : « Je ne suis peut-être pas chrétien. »
Nous devons savoir que le péché n'est pas seulement un acte,
c'est aussi une force et une puissance qui nous retient dans ses
griffes.
Voici deux déclarations qui nous aideront à comprendre ce problème.
L'une vient du Seigneur Jésus et l'autre de l'apôtre Paul. Dans
Jean 8.32,
Jésus est en train de parler avec les Juifs qui n'ont pas compris que
le péché est une puissance, une force qui les retient prisonniers.
Voici comment Jésus l'a expliqué aux Juifs : « Vous connaîtrez la
vérité, et la vérité vous affranchira. »
Maintenant, si vous vous questionnez sur ce que Jésus voulait dire par
le mot « vérité », lisez le verset 36. Par ce mot « vérité », Il
faisait référence à Sa propre personne car Il dit : « Si donc le Fils
vous affranchit, vous serez réellement libres. » De quel genre de
liberté Christ parlait-Il? Il a fait cette déclaration aux Juifs mais
ils ne L'ont pas compris. Ils Lui ont répondu au verset 33 : « Nous
sommes la postérité d'Abraham, et nous n'avons jamais été esclaves de
personne. » Ils pensaient que Jésus parlait de liberté politique, mais
ils mentaient car ils savaient bien qu'ils étaient sous la domination
de Rome. Ils Lui ont alors dit : « Nous sommes la postérité d'Abraham.
Comment peux-tu dire que nous serons rendus libres? Que veux-tu dire? »
Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, (ce qui veut simplement
dire vraiment, vraiment) je vous le dis, leur répliqua Jésus,
quiconque commet le péché (c'est-à-dire l'acte) est esclave du péché. »
La version King James dit « serviteur », mais le mot grec est
« esclave ». Il y a tout un monde de différence entre un serviteur et
un esclave. Un serviteur bénéficie de nos jours d'un certain degré de
liberté. Nous avons ainsi des serviteurs dans la vie courante.
Lorsqu'ils n'aiment pas leur travail, ils peuvent démissionner. Mais
un esclave n'a aucune liberté. C'est ce dont parle Paul au
chapitre 7 de Romains.
La question que traite Paul dans
Romains 7
porte sur l'incompatibilité qui existe entre la chair, c'est-à-dire la
nature pécheresse, et la loi. À propos, la nature d'un croyant et
celle d'un incroyant sont identiques de sorte que la question qui est
souvent soulevée à savoir si Paul faisait allusion à son expérience
avant ou après sa conversion est, en réalité, futile. Car aucun
changement ne prend place dans votre nature lorsque vous acceptez
Christ. Elle est 100% pécheresse et reste toujours esclave du péché.
C'est ce dont Paul discute. Il fait la déclaration suivante dans
Romains 7.14
: « Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je
suis charnel, vendu au péché (i.e. vendu comme esclave au péché). »
Puis il le prouve dans les versets 15 à 23 qui déclarent : « Mais je
vois dans mes membres une autre loi (il parle du péché en tant que
loi, en tant que principe ou force), qui lutte contre la loi de mon
entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans
mes membres. »
Chacun de nous, croyant ou incroyant, possède en lui la loi du péché.
C'est ce problème qui nous empêche de mener la vie que nous désirons.
Paul déclare : « Je veux faire le bien, mais je m'aperçois que je ne
le peux pas. » Pourquoi? Dans la dernière partie du verset 25, Paul
utilise ici une expression très forte qui n'apparaît malheureusement
pas clairement dans notre version. Ce qu'il dit en réalité, c'est que
: « Laissé à moi-même, sans la grâce, sans Dieu, sans le Saint-Esprit,
de moi-même, le mieux que je puisse faire, c'est de servir Dieu et Sa
loi avec mon esprit. Mais avec ma nature, cela est impossible. Je sers
la loi du péché. » Puis il s'écrie avec désespoir : « Qui me délivrera
de cet esclavage? » Et la réponse vient : « Grâces soient rendues à
Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! »
Maintenant Dieu ne vous tient pas coupable pour la loi du péché qui
habite dans vos membres. Vous êtes né avec elle. Vous n'en êtes pas
coupable. Ainsi la force du péché, la puissance du péché ne produit
pas la culpabilité mais elle nous disqualifie, vous et moi, pour le
ciel. Dans
1 Corinthiens 15.50,
nous lisons : « La chair et le sang », et par ces mots Paul veut dire
la nature humaine pécheresse, « ne peuvent hériter du royaume de Dieu. »
Pourquoi? Parce que ce qui est corruptible ne peut hériter de
l'incorruptibilité.
Alors quelle solution Dieu possède-t-Il pour résoudre ce double
problème du péché? N'a-t-il qu'une demi-solution pour ce problème? La
réponse est non. Dieu a une solution double pour le double problème du
péché et nous avons besoin de la connaître. Quelle est Sa solution
pour ces péchés (au pluriel, i.e. les actes) qui nous apportent la
culpabilité et le châtiment? Sa réponse, c'est le sang de Christ. Dans
Hébreux 9.22,
nous lisons : « Sans effusion de sang il n'y a pas de pardon des
péchés. »
Dans
Matthieu 26.28,
Jésus est dans la chambre haute en train d'instituer la Sainte Cène.
Il prend la coupe et dit à Ses disciples : « Car ceci est mon sang, le
sang de l'alliance (nouvelle), qui est répandu pour plusieurs, pour la
rémission (le pardon) des péchés. » En d'autres mots, Ma mort sur la
croix paiera le prix pour vos péchés et deviendra la base d'un pardon
acceptable devant la loi.
Et que veut dire le Nouveau Testament par le mot « sang »?
Souvenez-vous, je vous prie, que le Nouveau Testament a été écrit par
des Juifs, à l'exception de Luc. Les Juifs comprenaient que le sang
symbolise la vie. Le sang répandu correspond à la vie qui est livrée à
la mort pour nos péchés, parce que le sang de Christ représente
l'accomplissement de la justice de la loi dans Sa mort sur la croix.
1 Jean 1.7-9
déclare : « ... si vous marchez dans la lumière,... le sang de Jésus
son Fils vous purifie de tout péché. » Voilà une bonne nouvelle! Mais
même si Dieu peut nous pardonner nos péchés à cause du sang de Christ,
notre état pécheur, qui est à la base du péché, ne peut nous être
pardonné. Vous ne pouvez pardonner la condition pécheresse. Dieu peut
pardonner ce que vous avez fait, mais Il ne peut vous pardonner ce que
vous êtes. Il existe une autre solution pour cela. C'est la croix de
Christ.
Laissez-moi vous expliquer la différence par une illustration. Il y a
dans ma cour arrière un pommier. Il était là quand je suis arrivé.
Lorsqu'il a produit ses premières pommes, j'en ai choisi une bien mûre
pour la manger. Mais elle était sûre et non comestible. J'ai donc pris
toutes les pommes et je suis allé les jeter dans le ruisseau Yellow
Creek qui coule à l'arrière de ma propriété. Ai-je résolu le problème?
Oui, pour un temps; mais l'année prochaine, l'arbre produira encore
des pommes sûres. Aussi longtemps que le pommier n'aura pas été
traité, notre problème de pommes sûres ne sera pas réellement résolu.
Maintenant si je creuse autour des racines avant la prochaine saison
et que j'y dépose trois kilos de sucre en espérant que l'arbre en
absorbera une partie et produira des pommes sucrées, le problème des
pommes sûres sera-t-il résolu? Vous savez comme moi que la réponse est
non. Pourquoi? Quel est le problème? Il n'est pas dans le sol. Il
n'est pas dans les éléments nutritifs qu'il absorbe. Le problème se
situe au niveau de l'arbre lui-même.
Il nous faut réaliser où se situe le vrai problème du péché. Le péché
et le crime augmentent continuellement dans ce pays et dans le monde.
Quelle est la solution de ces problèmes? Si l'évangile enlève
seulement les fruits du problème du péché, c'est-à-dire nos actions
pécheresses par le pardon, je n'ai résolu le problème que
temporairement. Ma nature pécheresse produira à nouveau des péchés. Le
pardon, si merveilleux soit-il, n'apporte pas une solution complète à
mon problème de péché. Le pardon est merveilleux et j'en remercie Dieu
parce qu'il me donne la paix. Mais je demeure en même temps malheureux
dans ce cercle vicieux de péché et de pardon, de péché et de pardon.
Le pardon serait-il le seul espoir qu'offre le christianisme?
Représente-t-il la limite maximale de la puissance de l'évangile?
L'homme moderne a cherché toutes sortes de solutions pour résoudre le
problème du péché. L'éducation, des lois plus rigoureuses, les
encouragements monétaires, toutes ces choses ont échoué à faire
fléchir le mal et la criminalité dans ce pays. Les idées humanistes
n'apportent aucune vraie solution. Prenons le marxisme par exemple. Il
prétendait être la solution scientifique au problème du péché humain.
Cela semblait beau et magnifique mais c'était une hypothèse qui
restait à vérifier. La Russie l'a mis à l'essai pendant quelque 75
années et a lamentablement échoué, tout comme la Chine d'ailleurs.
Aucune solution humaine ne peut résoudre notre problème de péché.
La question reste donc entière : « Quelle est la solution à notre
problème de péché? » Est-ce de changer l'environnement politique et
économique? Si j'arrache le pommier et que je le plante dans une
orangeraie, produira-t-il des oranges? Non. Un mouvement l'a essayé,
il y a de cela quelques années. On l'appelait « Le Réarmement moral ».
Il préconisait de s'armer d'amour, de pureté et d'honnêteté,
prétendant ainsi amener le monde à un changement pour le mieux. Il
promettait qu'il n'y aurait plus de guerre. Ce mouvement est en voie
de disparition parce qu'il n'a pas réussi.
La raison pour laquelle l'Église chrétienne a aussi échoué, c'est
parce qu'elle n'a pas perçu la double réponse de l'évangile au
problème du péché. La puissance de l'évangile ne se trouve pas
seulement dans le sang de Christ mais aussi dans la croix de Christ.
Dieu peut pardonner les actes de péché à cause du sang répandu par
Christ, mais la nature pécheresse ne peut être pardonnée; elle doit
disparaître. L'une des erreurs que nous faisons en devenant chrétiens,
c'est de penser que nous pouvons, avec l'aide de Dieu, changer notre
nature pécheresse. Bien, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous. Jésus a
dit à Nicodème dans
Jean 3.6
: « Ce qui est né de la chair est (toujours) chair. » La réponse
divine au problème de la chair pécheresse n'est pas de la rendre
meilleure.
Savez-vous quelle est la réponse de Dieu pour la chair?
Connaissez-vous le verdict divin concernant la chair? La crucifixion.
La chair doit mourir. C'est Sa solution. Dieu vous pardonne pour vos
actes par le sang de Christ mais Il ne vous pardonne pas votre
condition pécheresse. Il abat l'arbre. Le pommier qui produit des
pommes sûres doit être abattu et un nouvel arbre doit être planté.
2 Corinthiens 5.17
nous dit ce que fait la croix : « Si quelqu'un est en Christ, il est
une nouvelle création, les choses anciennes sont passées. » La formule
de l'évangile n'est pas de changer l'environnement. La formule de
l'évangile n'est pas de vous rendre bons. La formule de l'évangile est
: « NON PAS MOI, MAIS CHRIST! »
C'est ce qui a fait dire à un théologien français du dix-neuvième
siècle : « Tout chrétien est né crucifié. » DIETRICH BONHOEFFER, ce
fameux martyr moderne mort en Allemagne à l'âge de trente-neuf ans
[juste avant la fin de la seconde guerre mondiale], a fait un jour
cette déclaration : « Quand Dieu vous appelle, Il vous appelle à
mourir. » Si vous n'êtes pas mort, si vous avez été enterré vivant par
votre pasteur lorsque vous avez été baptisé, vous n'êtes pas chrétien,
parce que l'évangile demande que vous mouriez en échange de la vie de
Christ. Voilà la réponse divine à notre problème de péché.
La mort de Christ ne fut pas celle d'un homme mourant à la place de
tous les hommes. La Bible n'enseigne pas cela. Il est vrai que Christ
est mort pour nous dans le sens où Il a goûté la mort à la place de
tous les hommes. En tant que chrétiens, vous et moi n'aurons jamais à
expérimenter la seconde mort à laquelle Christ a goûté sur la croix.
Remercions Dieu pour cela. Mais quand Il est mort, ce n'était pas
juste un Homme mourant à la place de tous les hommes. Cela aurait été
illégal. Aucune loi, qu'elle soit divine ou humaine, ne le
permettrait. Le Nouveau Testament enseigne que tous les hommes sont
morts en un seul Homme. La mort de Christ fut une mort corporative. (1)
Lorsqu'un Américain remporte les Olympiques, qui s'en réjouit? Ce
n'est pas seulement une personne, mais toute la nation qui se réjouit,
parce que cet homme représente l'Amérique. De même, lorsque Christ est
mort, Il est mort comme notre représentant, comme NOUS. C'est ce que
nous apprend
2 Corinthiens 5.14,
version NIV : « Car nous sommes persuadés que, si un seul est mort
pour tous, TOUS donc sont MORTS. » De même que tous les hommes ont
péché en Adam, ainsi tous les hommes sont morts en Christ, le second
Adam.
Qu'a dit Christ concernant la croix dans
Jean 12.31?
« Maintenant a lieu le jugement de ce monde. » Quand Adam a péché, sa
condamnation a touché tous les hommes parce que tous les hommes furent
impliqués dans son péché (
Romains 5.12 et 18
). Puisque la race humaine est la multiplication de la vie même
d'Adam, nous étions donc en lui lorsqu'il a péché. De la même façon,
la même race humaine a été mise en Christ à l'incarnation de sorte que
lorsqu'Il est mort, nous sommes morts en Lui. Voilà la vérité de la
croix selon laquelle le monde entier a été jugé en Christ.
Par conséquent, lorsque vous acceptez cette vérité par la foi, la
croix de Christ devient votre croix. Jésus dit : « Si quelqu'un veut
venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour
de sa croix, et qu'il me suive. » (
Luc 9.23
). Le problème, c'est que plusieurs ont défini la croix chrétienne
comme constituée de croix individuelles distinctes de la croix de
Christ à cause de cette déclaration de Jésus : « Qu'il se charge de sa
croix. » C'est pourquoi nous disons que Dieu a donné à chacun sa
propre croix.
Et comme nous avons identifié la croix du croyant avec les difficultés
de la vie, nous croyons que chacun de nous possède une croix
différente des autres, que certains ont de lourdes croix et d'autres
en ont de légères. Aussi nous disons dans les moments difficiles
: « Le Seigneur m'a donné une croix trop lourde à porter. »
Mais la Bible n'enseigne cela nulle part. Dieu ne donne pas à chacun
sa propre croix. Il n'y a qu'une croix qui sauve. C'est la croix de
Christ et cette croix est une croix corporative. Quand vous devenez
chrétien, la croix de Christ devient votre croix. Les difficultés de
la vie ne peuvent être votre croix puisque les incroyants ont aussi à
faire face aux difficultés de la vie. La croix de Christ est celle que
vous recevez comme votre croix lorsque vous acceptez Christ et Christ
crucifié. La croix de Christ devient ma croix et votre croix au moment
où nous nous joignons à Lui par la foi.
Le brigand crucifié qui sera sauvé a littéralement porté sa propre
croix, mais cette croix ne le sauvera pas. C'est la croix de Christ
qui le sauve. Souvenez-vous que la croix du croyant, c'est la croix de
Christ, ce qui signifie que Sa mort est votre mort et qu'Il est mort
au péché (
Romains 6.10-11 ).
Après avoir illustré notre problème de péché au septième chapitre de
Romains, l'apôtre s'écrie dans
Romains 7.24
: « Qui me délivrera de la loi du péché et de la mort, de ce corps qui
me tire vers le tombeau à cause de la loi du péché qui habite en moi? »
Sa réponse triomphale est alors : « Grâces soient rendues à Dieu par
Jésus-Christ notre Seigneur! » Puis dans
Romains 8.1,
il dit : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui
sont en Jésus-Christ. » Même si vous avez encore la loi du péché dans
vos membres, vous êtes qualifiés pour le ciel parce que dans
Romains 8.2,
Paul dit : « La loi de l'Esprit... m'a libéré de la loi du péché et de
la mort. »
En Christ, je suis non seulement libéré de la condamnation du péché
mais aussi de sa puissance. C'est ce qu'affirme Paul dans
Romains 8.2.
Il me dit ensuite, dans
Romains 8.3,
comment ceci a été accompli : « Car, ce que la loi ne pouvait faire en
ce qu'elle était faible dans la chair, Dieu a condamné le péché dans
la chair, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle
du péché, et pour le péché. »
Notez deux choses dans cette déclaration. Christ s'est identifié avec
notre problème de péché en étant rendu semblable à nous en toutes
choses (voir
Hébreux 2.14-18
). Deuxièmement, Il a résolu notre problème de péché en condamnant le
péché (singulier) dans la chair. Dans
Jean 1.29,
Jean-Baptiste a dit en présentant le Christ : « Voici l'Agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde. » Le mot « péché » est ici au singulier.
Jésus n'est pas venu simplement pour nous pardonner. Il est venu pour
enlever le péché du monde. Et sur la croix, selon
Romains 8.3,
Il « a condamné le péché (singulier) dans Sa chair ». Il a condamné la
loi du péché. Il a exécuté la loi du péché afin que la justice de la
loi puisse être accomplie en vous et moi qui ne marchons plus selon la
chair mais selon l'Esprit (
Romains 8.4 ).
En d'autres mots, la solution que Dieu a pour nous face à ce double
problème du péché se trouve en Christ et en Christ crucifié. Parce
qu'Il a accepté le salaire du péché, de nos péchés, Son sang nous
purifie de tout péché. Mais parce que nous sommes morts en Lui, Dieu a
frappé à la base, à la racine même du problème du péché à la
puissance, au principe du péché. Il est dit dans
1 Pierre 2.24
: « Il (Christ) a porté nos péchés sur la croix afin qu'étant morts,
nous puissions vivre pour Dieu. »
Résumons maintenant cette glorieuse vérité de la croix. Notre mort en
Christ est essentielle pour deux raisons parce que le péché est un
problème à deux volets. En premier lieu, notre mort en Christ est
essentielle pour que notre justification soit légalement acceptable.
Il est vrai que d'un point de vue objectif [dans les faits], tous les
hommes sont morts en Christ; mais si vous rejetez cette mort comme
n'étant pas la vôtre, si vous refusez de vous identifier avec la croix
de Christ, vous refusez votre mort en Christ et cela signifie que le
sang de Christ ne peut légalement vous obtenir le pardon. C'est
pourquoi
1 Jean 1.7-9 déclare que si vous
marchez dans la lumière (qui est la vérité de la croix), alors le sang
de Christ vous purifiera de tous vos péchés. Deuxièmement, notre mort
en Christ frappe aussi à la racine de notre problème de péché. Elle
met fin à la loi du péché qui est dans mes membres.
Apporteriez-vous une bouteille de bière aux funérailles d'un
alcoolique? Puis, en passant près de son cercueil, vous lui offririez
votre bouteille en lui disant : « Hé! Pourquoi ne pas en prendre une
avant de t'en aller? » L'accepterait-il ou en aurait-il fini avec
l'alcool? Il ne vit plus pour l'alcool parce qu'il est mort. La
solution divine au problème du péché n'est pas de vous rendre
meilleur. La solution divine face au pouvoir du péché est de
l'attaquer à sa racine même par la croix de Christ. La croix de Christ
devient ainsi la puissance de Dieu pour le salut.
Dans
Galates 5.24,
nous lisons : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair. »
C'est là que doit être la chair avec tous ses désirs.
Romains 13.14
nous dit : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et vous n'aurez
pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. »
Galates 5.16
dit aussi : « Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les
désirs de la chair. » Voulez-vous la victoire sur le pouvoir de la
chair? Elle est dans la croix de Christ et non dans vos promesses ni
dans vos résolutions. Elles s'effritent comme des toiles d'araignée
[ou des cordes de sable]. Christ a déclaré dans
Jean 12.24
: « En vérité, en vérité (ce qui veut dire 'réellement' et la
répétition souligne l'emphase), je vous le dis, si le grain de blé qui
est tombé en terre ne meurt, il reste seul. (Une semence ne peut
porter du fruit si elle ne tombe en terre et ne meurt.) Mais, s'il
meurt, il porte beaucoup de fruit. »
C'est le message de la croix transmis au travers de l'agriculture.
J'aime bien jardiner mais je sais que le sachet de semences que je
garde sur mon étagère ne produira rien. Cette semence doit tomber en
terre et mourir. Lorsqu'elle meurt, elle germe, non comme une graine
mais sous la forme d'un rejeton qui grandit et engendre la vie.
Lorsque je coupe ce pommier qui donne des pommes sûres et que j'en
plante un nouveau qui donnera des fruits sucrés, cela peut lui prendre
cinq ans pour produire des pommes, mais il produira des pommes sucrées
parce que c'est la bonne sorte d'arbre.
Lorsque vous et moi mourons en Christ et acceptons Sa vie de justice
en échange pour notre vie de péché, nous commençons à porter des
fruits. Comme l'a déclaré Jésus dans la parabole du semeur, certains
en porteront trente, d'autres soixante ou même cent. La quantité n'a
pas d'importance. Voilà le message de la croix pour notre temps. C'est
la puissance de Dieu qui sauve et délivre du péché.
Nous terminons ce chapitre avec
Jean 12.25
: « Celui qui aime sa vie (i.e. la vie de péché) la perdra. » Si vous
vous attachez à la vie qu'Adam vous a transmise, vous la perdrez un
jour pour toujours, sans rien obtenir en échange. « Mais celui qui
haïra sa vie dans ce monde (la vie de la chair) gardera cette vie que
Christ lui a donnée pour l'éternité. »
La plus grande vérité que les gens doivent absolument connaître, c'est
que Christ a versé Son sang pour leurs péchés. C'est ce que tout
incroyant doit savoir. Le plus grand besoin du chrétien qui est déjà
pardonné, qui a la paix, qui est justifié et qui se tient devant Dieu
comme s'il n'avait jamais péché, ce n'est pas que Christ ait versé Son
sang pour lui. Il le sait déjà. Il a besoin de savoir qu'il est mort
en Christ afin qu'il puisse porter du fruit. La méthode divine pour
que vous portiez du fruit n'est pas de vous rendre meilleur. La
méthode divine est de vous débarrasser de votre vie et de vous donner
la vie de Son Fils en échange, une vie qui Lui est agréable.
C'est ma prière sincère que vous acceptiez la croix de Christ
maintenant. La croix de Christ dit : « Je suis crucifié avec Christ
mais je vis encore. Ce n'est pas moi qui vis mais Christ qui vit en
moi. » (
Galates 2.20
). Christ était prêt à aller à n'importe quel endroit où Son Père
voulait L'envoyer, à faire tout ce qu'Il disait, jusqu'à souffrir la
croix pour notre salut. Puisse cet amour nous contraindre de telle
sorte que nous soyons prêts à mourir avec Christ afin qu'Il puisse
vivre en nous et que le monde ne nous voie plus mais qu'il voie plutôt
« Christ en nous, l'espérance de la gloire. »
(1) Corporative : décrivant ici l'appartenance à un corps, à un
ensemble corporel.