« Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la
maison du pharisien, et se mit à table. Et voici, une femme pécheresse
qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la
maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se
tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui
mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les
baisa, et les oignit de parfum. Le pharisien qui l'avait invité,
voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il
connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il
connaîtrait que c'est une pécheresse. Jésus prit la parole, et lui
dit : Simon, j'ai quelque chose à te dire.
- Maître, parle, répondit-il.
- Un créancier avait deux débiteurs : l'un devait cinq cents deniers,
et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur
remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?
Simon répondit : Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui
dit : Tu as bien jugé. Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon :
Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point
donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de
ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as point donné
de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé
de me baiser les pieds. Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais
elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. C'est pourquoi, je te le
dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés : car elle a beaucoup aimé.
Mais celui à qui on pardonne peu aime peu. Et il dit à la femme : Tes
péchés sont pardonnés. Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à
dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés?
Mais Jésus dit à la femme : Ta foi t'a sauvée, va en paix.»
Sur la croix, lorsque Jésus mourut, le monde entier, l'espèce humaine
entière furent pardonnés et réconciliés avec Dieu. Voilà ce que le
Nouveau Testament enseigne très clairement. Voilà pourquoi l'Évangile
est une bonne nouvelle inconditionnelle. Cependant, malgré cette
glorieuse vérité qu'est le don de Dieu en Christ, il faut une réponse
humaine. Nous pouvons soit accepter ce don de tout notre coeur, soit le
rejeter volontairement.
Ces deux attitudes sont décrites dans le Nouveau Testament par deux
mots : Croyance ou foi (en Grec, il s'agit du même mot) et
incrédulité. La croyance ou foi n'est rien de moins qu'une adhésion
totale de notre esprit à la vérité. Cela signifie « apprécier
profondément le don de Dieu pour l'humanité ».
Jean 3.16 dit : « Dieu a tant aimé
le monde qu'il a donné son Fils unique... » C'est Dieu qui
aima, c'est Lui qui donna, et notre part est de croire. Croire c'est
apprécier du fond du coeur ce que Dieu a fait pour nous. Cette sincère
appréciation provoque quelque chose en nous : Elle nous transforme
complètement en ce qui concerne nos attitudes envers nos semblables
ainsi qu'envers Dieu.
En d'autres termes, lorsque nous comprenons et apprécions ce que notre
salut, notre pardon coûta à Dieu, et comment Il nous a pardonnés, nous
traitons les autres comme Dieu nous a traités. C'est la preuve que
nous avons apprécié le don de Dieu. Ainsi, notre relation avec Dieu
sera très différente.
Aujourd'hui, je souhaiterais étudier la parabole des deux débiteurs.
Apprécions-nous véritablement la grace du pardon de Dieu? Si oui, nous
pardonnerons aux autres de la même manière que Dieu nous a pardonnés.
Nous montrerons notre reconnaissance envers Dieu.
Ayant ceci à l'esprit, prenons cette parabole. Nous lisons au
verset 36 :
« Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. » Pourquoi donc un
pharisien souhaiterait-il avoir Christ pour diner? Vous savez bien que
les pharisiens étaient contre Christ. La raison à cela est mise en
évidence dans le même récit rapporté par
Matthieu chapitre 26 à partir
du verset 6. Nous apprenons deux choses : Le nom de ce pharisien était
Simon et il était lépreux. Il n'y a plus guère de lèpre dans notre
partie du monde aujourd'hui, mais à l'époque de Christ, la lèpre était
synonyme de « péché ».
Rappelez-vous que le pharisien était un homme très méticuleux
concernant chaque détail de la loi de Dieu. Voici donc ce pharisien
pris au piège de la lèpre. Je l'imagine très bien se poser la question :
Pourquoi moi? Qu'ai-je fait? J'ai pourtant été bon!
Et Jésus le guérit. Cela ne coûta rien à Jésus car il le fit par un
miracle.
Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, lorsque quelqu'un vous fait
une faveur spéciale; vous n'êtes pas en paix tant que vous n'avez
pas agi en retour. Il s'agit du principe de réciprocité, l'une des
évidences de notre nature pécheresse. Nous n'aimons pas être
redevables envers quelqu'un. Ce problème existe dans le monde entier :
Vous me faites une faveur, comment puis-je vous rendre la pareille?
Sinon j'ai une dette envers vous, et je n'aime pas cela, car cela
heurte mon orgueil.
Si vous avez l'occasion de voyager dans le tiers monde où l'aide
internationale américaine a été conséquente, et que les gens ne vous
apprécient pas, vous comprendrez pourquoi : parce qu'ils ne peuvent
pas rendre ce que votre pays a fait pour eux. Vous êtes ainsi une
tenaille dans leur chair. Vous avez atteint leur fierté. C'est la
nature humaine; nous sommes tous les mêmes.
Le pharisien pensa donc : Cet homme m'a guéri, et le moins que je
puisse faire est de l'inviter à diner. Il ne s'agit pas de gratitude,
mais plutôt d'un dû. I dit à sa femme : « Prépare-Lui un repas. »
Jésus et Ses disciples, (solidaires les uns les autres) se rendirent
à ce repas et s'assirent pour manger. Le mot « s'assirent » signifie se
reposer, être couché, être appuyé sur. Habituellement, le repas se
déroulait dans la cour. Les maisons étaient fort différentes des
nôtres car il n'y avait pas de salon. La maison était de forme
rectangulaire, les pièces étaient petites, et, naturellement, il y
avait une cour intérieure car ce pharisien était passablement riche.
C'est précisement dans cette cour qu'ils prenaient leur repas.
Le contexte était probablement celui d'une journee chaude et sèche. Il
se trouvaient allongés, faisant face à un plateau garni de divers mets
accompagnés de pain, partageant donc un bon repas. (Uniquement des
hommes).
Verset 37 :
« Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville... »
Une autre traduction dirait : « une femme de la ville ».
Rappelez-vous
Matthieu 26.6 :
Cet incident se déroulât à Béthanie, la
ville de Marie, prise en flagrant délit d'adultère et délivrée de 7
démons. Elle était donc une pécheresse renommée, le type de personne
que les pharisiens condamnent sans aucun espoir d'être sauvée. Elle vint
donc, et vous pouvez imaginer l'embarras!
En raison de la vie mondaine que menaient les pharisiens, il était
courant que des personnes s'approchent de la cour pour écouter la
conversation ou ce qui était enseigné. Normalement il s'agissait
d'hommes, car les femmes de cette époque se tenaient à la maison.
Les hommes sont allongés se faisant face les uns les autres; une
femme s'approche de Jésus par derrière, tombe à terre, commence a
pleurer et lave les pieds de Christ avec ses larmes. Nous trouvons
ceci aux
versets 37 et 38 :
« Elle apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se tint
derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui
mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux,
les baisa, et les oignit de parfum. »
Verset 39 :
« Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même :
Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce
est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse. »
Rappelez-vous, cette femme est impure. Mais le pharisien
oublie qu'il le fut également lorsqu'il avait la lèpre. Car à l'époque
de l'Ancien Testament, si vous touchiez un lépreux, vous deveniez
impur. Il y avait quelque chose de merveilleux avec Christ : Lorsqu'il
touchait un lépreux, il ne devenait pas impur mais le lépreux était
purifié.
Cet homme a oublié qu'il fut rendu pur par Jésus-Christ. Il a oublié
que lui aussi était pécheur. L'Esprit de prophétie nous dit que ce fut
ce pharisien précisément qui amena Marie à la prostitution. Et
pourtant, il n'apprécia pas Jésus. Sans dire un mot, il commença à
penser en lui-même. Mais Jésus qui lit dans les esprits, dans les
coeurs, (nous ne pouvons pas lui cacher une pensée), prit la parole,
et lui dit;
verset 40 :
« Simon, j'ai quelque chose à te dire.
- Maître, parle... »
Il y a deux manières de s'adresser à Jésus-Christ : Soit vous pouvez
l'appeler « Seigneur » ou « Fils de David » signifiant qu'Il est le
Messie, ou bien vous pouvez l'appeler « Rabbi », ce qui signifie
simplement « Maître », c'est-à-dire « professeur ». Celui qui rejetait
Christ l'appelait « Maître ». Cela me fit comprendre que ce pharisien ne
croyait point en la messianité de Jésus, en dépit de sa guérison
miraculeuse. Il était une victime du Judaïsme. Qu'enseignait-il
donc?
Prenons
Jean 9.31
afin de saisir ce qui se passe dans l'esprit de
cet homme. Il s'agit de paroles prononcées par les scribes et les
pharisiens faisant part de leur théologie : « Nous savons
(Le problème, c'est qu'ils ne savent pas, mais pensent savoir)
que Dieu n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et
fait sa volonté, c'est celui là qu'il exauce. »
Selon ce pharisien, Jésus ne pouvait être un prophète, un
messie car il touchait les pécheurs. Pauvre homme : Jésus vint
justement pour sauver les pécheurs, les toucher, les guérir. Ainsi
son interprétation concernant Jésus fut erronée car sa théologie était
fausse. La théologie est importante afin de comprendre la vérité.
Jésus lui donna donc une parabole.
Verset 41 :
« Un créancier avait deux débiteurs : l'un devait cinq cents
deniers, et l'autre cinquante. » Ceci ne signifie certainement pas
grand chose pour vous. Dans la parabole des ouvriers, le salaire d'une
journée s'élevait à un denier. Nous pouvons prendre « un denier par
jour » comme référence de salaire à l'époque de Jésus. Aujourd'hui,
nous dirions 25 F de l'heure, tarif minimum, soit 200 F par jour.
Puisqu'il y a 25 jours travaillés dans un mois, cela correspondrait a
un salaire de 5000 F par mois, soit pour 500 jours c'est a dire 20
mois, une somme globale de 100 000 F. Voilà quel était le montant de
la dette. Cinquante deniers correspondaient à deux mois de salaire,
c'est a dire une somme de 10 000 F. La différence se situe donc entre
10 000 F et 100 000 F. Malgré tout, les deux sont débiteurs et
pauvres.
Reprenons notre parabole, au
verset 42 :
« Comme ils n'avaient pas de quoi payer. »
Que fit le créancier?
« Il leur remit à tous deux leur dette. »
Cela signifie qu'il fit quelque chose qu'ils ne méritaient
pas. Inconditionnellement, il annula leur dette. Je ne suis pas sûr
que Simon le lépreux savait où Christ voulait en venir. Et maintenant
vint la question.
verset 42 :
« Lequel l'aimera le plus? Simon répondit : Celui, je pense, auquel
il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé. Puis, se
tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme?
Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour
laver mes pieds. »
Il est vrai que nous n'offrons pas d'eau aux personnes venant
chez nous. Mais rappelez-vous qu'au Moyen-Orient, il fait très sec, le
sol est poussiéreux; les gens ne portent pas de chaussures mais des
sandales. La coutume veut que lorsqu'un visiteur vient vous rendre
visite, vous ou votre servante lui laviez les pieds. Pouvez-vous
imaginer cela? Cet homme ne lava même pas les pieds de Jésus. Ce qui
signifie qu'il l'invita purement par obligation, ne lui donnant même
pas les égards requis par la culture du Moyen-Orient.
Verset 44 :
« Mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés
avec ses cheveux. » Je voudrais vous poser une question
Pourquoi pleura-t-elle? Quelle image avez-vous de Marie? Est-elle aux
pieds de Jésus versant d'abondantes larmes disant : Cher Jésus,
pardonne-moi, je suis une pécheresse? Non. Elle ne demandait pas à
être pardonnée. Elle l'était déjà inconditionnellement. Elle n'était
qu'une Juive comprenant ce que le pardon coûterait à Jésus. Ses pleurs
étaient des larmes de reconnaissance : car en tant que Juive, elle
savait ce que la loi disait. Vous pouvez le lire également dans le
Nouveau Testament dans
Hébreux 9.22 :
« Sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. »
Pas un seul des disciples, pas un de ceux qui suivirent Jésus durant
Son ministère ne comprit la Croix avant que l'événement n'eut lieu,
bien que Jésus le prédit à plusieurs reprises. Marie fut la seule qui
comprit sa mission parce que lorsqu'il vint chez elle, elle s'assit à
Ses pieds pour être enseignée. C'est l'unique manière d'apprendre la
vérité : aux pieds de Jésus. Vous souvenez-vous de Marthe se plaignant
et demandant à Jésus de la réprimander? Jésus répondit :
Ne me demande jamais de faire cela. EIle fait ce qui est juste.
Marthe, Marthe tu es très occupée à Me servir, mais Moi Je te dis :
Elle a fait une bonne chose. Elle m'a servi et maintenant elle est
assise à Mes pieds et écoute Mes enseignements. C'est la raison pour
laquelle elle a appris.
Nous découvrons dans
Matthieu 26
que le parfum de myrrhe avait une
grande valeur. Cette femme dont le coeur était rempli de gratitude
était prête à faire ce que les femmes ne font pas habituellement
devant les hommes. Elle pleurait, elle mouillait les pieds de Jésus de
ses larmes.
Verset 45 :
« Tu ne m'as point donné de baiser... » C'est à dire, pas
de signe de bienvenue; Et pourtant, au Moyen-Orient il était d'usage
de s'embrasser sur les joues réciproquement. « mais elle, depuis que
je suis entre, elle n'a point cessé de me baiser les pieds. Tu n'as
point verse d'huile sur ma tete; mais elle, elle a versé du parfum sur
mes pieds. C'est paurquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été
pardonnés : car elle a beaucaup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu
aime peu. »
Nous avons ici deux pécheurs Ies deux sont pardonnés. Répondez a ma
question : Marie était-elle une plus grande pécheresse que Simon? Aux
yeux de Dieu, non. Pourquoi? parce qu'il est écrit : Chacun de nous
est pécheur à 100%. Le problème réside dans le fait qu'aux yeux des
êtres humains, naus ne sommes pas pécheurs à 100%. « Vous êtes pires
que moi » : Voilà l'attitude de l'homme. Simon ne se plaçait pas au
même niveau que Marie. Marie reconnut cependant qu'elle était une
pécheresse sauvée par grâce, et que ses péchés n'étaient pas minimes.
Vous le savez, nous mettons une hiérarchie dans l'échelle des péchés.
Dans l'Église catholique il y a les péchés véniels (légers,
pardonnables, excusables) et les péchés mortels. Si vous avez commis
les premiers, il y a toujours de l'espoir en passant par le
purgatoire, ce qui n'est pas le cas pour les péchés mortels, à moins
que vous n'en veniez à la confession.
Devant Dieu, il n'y a pas de péchés véniels ou mortels : Même le plus
petit des péchés est terrible aux yeux de Dieu, comme manger du fruit
interdit.
Ayant réprimandé Simon à travers cette parabole, Jésus se tourne vers
Marie et lui dit : « Tes péchés sont pardonnés. » Elle savait déjà
cela. « Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en
eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés? »
La raison
pour laquelle Il dit : « Tes péchés sont pardonnés » est qu'il veut en
faire bénéficier les autres. Que proclamait Jésus lorsqu'il faisait
cette affirmation? Il proclamait qu'il était le Messie, le Fils de
Dieu pouvant pardonner les péchés. Puis il se tourna vers Marie en
disant : « Ta foi t'a sauvée, va en paix. »
Appréciez-vous vraiment ce que Christ a fait pour vous? Qu'est-ce qui
traduit une si grande et profonde reconnaissance de la part du coeur
de Marie? Deux choses :
- Elle reconnut qu'il n'y avait rien de bon en elle, qu'elle
n'était qu'une pécheresse misérable, malheureuse, pauvre, aveugle et
nue, et le jour où nous ferons de même... Que Dieu soit loué! Je vais
vous lire un texte dont les références vous sont familières :
Apocalypse 3 :
« Tu ne sais pas que tu est malheureux, misérable,
pauvre, aveugle et nu. Pourquoi ne le savons-nous pas? Parce que nous
pensons en nous-mêmes : « Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai
besoin de rien. » Notre péché est un péché dans le subconscient. Je
prie afin que d'une manière ou d'une autre, il vienne à la surface;
afin que nous reconnaissions ce que Marie reconnut.
- Marie reconnut que cela ne fut pas un pardon bon marché.
Connaissant la loi, l'Ancien Testament, originaire de la ville de
Nazareth où elle étudia la Bible chaque jour, Marie reconnut que pour
lui pardonner, Christ devrait verser Son sang, ce qui signifie pour
les Juifs, abandonner sa vie. Dans
Hébreux 2.9, nous lisons qu'« Il a
souffert la mort pour tous. » Il nous faut nous rendre compte que la
mort que Jésus goûta n'était pas la mort ordinaire. Prenons
Galates 3.10.
Mettez-vous à la place de Marie et pensez à la manière d'un
Juif : « Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont
sous la malédiction; car il est écrit : Maudit est quiconque
n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne
le met pas en pratique. » Si vous manquez à l'obligation requise
par la loi, vous êtes sous la malédiction. Quelle est donc cette
malédiction? « L'âme qui pèche mourra. » Voilà la malédiction.
Cette mort signifie dire adieu à
la vie pour toujours. Prenez le
verset 13
« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu
malédiction pour nous; car il est écrit : Maudit est quiconque est
pendu au bois. » Paul cite ici
Deutéronome 21.23. Voyez-vous,
le diable a obscurci ce passage afin
que nous ne le comprenions point. Aujourd'hui, l'Église chrétienne, y
compris la nôtre, regarde la croix comme un spectacle romain.
Il se peut que cela soit vrai que Christ mourut sur une croix romaine,
mais cette croix avait une autre signification pour les Juifs.
Deutéronome 21.22-23 :
« Si l'on fait mourir un homme qui a cammis
un crime digne de mort (Ce qui signifie : un péché impardonnable), et
que tu l'aies pendu à un bois, son cadavre ne passera point la nuit
sur le bois; mais tu l'enterreras le jour méme... » Pourquoi? Écoutez
bien : « ...car celui qui est pendu est un objet de malédiction
auprès de Dieu. » Savez-vous ce que cela signifie? Savez-vaus que la
malédiction de Dieu est irrévocable? Cela signifie que lorsque Jésus
fut pendu à la croix, l'espoir de la résurrection lui fut retiré, car
le Père déconnecta d'avec le Fils. Jésus, pendu à la croix, fut prêt à
abandonner Sa vie pour l'éternité; non pas seulement pour trois jours
mais pour l'éternité, afin que Marie puisse prendre Sa place. Voilà ce
que Marie comprit.
Elle était juive, elle comprit la malédiction de Dieu et elle se
rendit compte que si Christ était le Messie, alors Il était un Dieu
juste, saint, et ne pouvait pas lui pardonner simplement en excusant
son péché. Il ne dit point à Marie : « Je suis celui qui donna la loi;
Je suis au-dessus de la loi; Je n'ai pas besoin de la garder moi-même;
Je l'ai faite pour vous, créatures. Par conséquent, je t'aime
Marie, et je t'excuse simplement. » Dieu n'aurait pas pu faire cela
car il est un Dieu saint et juste. S'il avait réagi de la sorte, Satan
aurait dit : « Et moi alors? Il y a de la discrimination. Si tu peux
excuser son péché, tu peux excuser le mien. » Mes amis, Christ
n'excusa pas le péché de Marie au même titre qu'il n'excuse ni le vôtre
ni le mien; Il paya le prix. Ce prix était la malédiction de Dieu.
Jésus fut prêt à abandonner le ciel pour toujours. Non pour trois jours
uniquement.
Ne vous est-il jamais venu à l'esprit qu'Il ne pouvait pas voir
au-delà de la tombe : Il n'avait pas l'espérance d'une résurrection. Il
sentait que le péché était si offensant que la séparation durerait à
toujours. Pouvez-vous alors comprendre pourquoi le coeur de Marie fut
rempli de reconnaisssance, à tel point qu'elle ne pouvait pas
s'arrêter de pleurer? Pourquoi elle paya le parfum si cher? C'est
incroyable. Marie ne fut pas seulement celle qui annonça Jésus, mais
elle fut aussi la première à se rendre sur la tombe. Pour elle, il ne
s'agissait plus de servir son égo : « Pour moi, vivre c'est Christ. »
Il en fut de même pour les disciples, mais après que l'événement eut
lieu. Avant la croix ils n'avaient pas compris la signification de la
mission de Christ, en dépit du fait d'avoir été avertis qu'Il allait
mourir. C'est seulement après la croix qu'ils comprirent ce que cela
voulait dire.
En guise de conclusion, prenons
2 Corinthiens 5 verset 14 :
« Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que,
si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts. »
L'amour de Dieu doit nous presser mes amis. Il testa la mort
qui appartient à chacun de nous.
Savez-vous que vous et moi n'aurons pas à expérimenter la seconde
mort? Non parce que Dieu la contourne, mais vous ne pouvez mourir de
la seconde mart qu'une seule fois. Or chacun de nous meurt de la
seconde mart en Christ. Nous recevons le bénéfice, Il vécut la
souffrance et accomplit le « sale » travail. Nous ne pouvons rester les
mêmes, nous devons être contraints. Alors que se passe-t-il?
verset 15 :
« Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent... »
Vous rendez-vous compte que légalement, vous et moi n'avons aucun
droit d'être nés dans ce monde? Savez-vous que lorsque Adam pécha,
légalement il n'avait pas le droit de vivre un jour supplémentaire
sur cette terre? Dans notre pays, lorsque nous prononçons une
condamnation à mort contre quelqu'un, nous avons dû payer des taxes
afin de le nourrir pendant des mois, voire des années. Il profite de
cette bonne nourriture que j'ai eu l'occasion d'apprécier
personnellement. Mais lorsque Dieu dit à Adam et Ève : « Le jour ou vous
pécherez, vous mourrez certainement. », Il voulait dire « le jour même ».
Alors pourquoi Dieu permit-il à Adam et Ève de vivre? Pourquoi
permit-Il que nous naissions? Parce que l'Agneau de Dieu était immolé
des la fondation du monde. Nous sommes en vie non parce que nous en
avons le droit, mais parce qu'Il paya le prix. J'aime ces mots que
nous trouvons dans le livre « Jésus-Christ » et aussi dans les écrits de
Waggoner : « Chaque brin d'herbe, chaque morceau de pain sont
estampillés de la Croix de Christ. » Chaque fois que nous respirons,
c'est grâce à la mort de Christ. C'est la vérité. Mais la question est
de savoir combien cela vous touche.
Verset 15
« ...afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour
celui qui est mort et ressuscité pour eux. »
Pouvez-vous imaginer ce que serait l'Église si les gens avaient
apprécié l'amour de Dieu, Son sacrifice suprême? Marie le comprit
parce que Dieu lui ouvrit les yeux; elle vit la vérité de la croix, son
coeur fut rempli de reconnaissance. Ce que les autres pensaient
d'elle n'avait aucune importance, le prix lui était égal. Elle voulait
montrer à Christ son appréciation. Elle croyait que lorsqu'Il
mourrait, Il ne ressusciterait pas. Cela aurait pu être possible car
elle savait qu'il mourrait sous la malédiction. Elle voulait dire à
Jésus : « Je veux te montrer combien je te suis reconnaissante avant que
tu ne meures, non après. » Allons-nous, nous aussi, montrer à Christ
notre appréciation?
David Livingstone fut l'un des plus grands missionnaires sur le sol
Africain; Grand homme de Dieu. Médecin de carrière, il abandonna sa
profession pour partir en Afrique ou le danger régnait par la maladie,
les animaux sauvages etc... Pire encore, le gouvernement anglais lui
rendit la vie difficile car il était un vieux gars têtu, très têtu!
Cependant lorsqu'il mourut à genoux en priant Dieu, à 400 miles de la
côte, le gouvernement anglais décida de lui donner un enterrement
royal. Le problème était de savoir comment rapatrier son corps en
Angleterre. Il n'y avait pas de voiture ni de train; les chevaux ne
pouvaient survivre à cause des mouches tsé-tsé; mais remplis de
reconnaissance, les Africains voulurent porter son corps sur 400
miles. Ils firent également quelque chose de merveilleux : Ils
ouvrirent sa poitrine, retirèrent son coeur et l'enterrèrent en
Afrique, car il donna son coeur à l'Afrique. « Vous pouvez avoir son
corps, mais non son coeur. » C'est cela l'appréciation.
Lorsque je fus expulsé d'Ouganda, nous étions, ma femme, mes enfants
et moi-même, à l'aéroport. Les soldats présents sur les lieux vinrent
trouver ma femme et mes enfants et leur dirent : « Vous pouvez prendre
l'avion, mais lui reste ici. » Ce qui signifie « camp de concentration
et probablement l'exécution. Je dis à ma femme : Allez-y. » Elle
répondit : « Non, je mourrai avec toi. » Elle refusa donc de partir, ce qui
envenima la situation. Les soldats répondirent : « D'accord, vous nous
donnez 700 shillings », c'est à dire environ 750 F, soit tout ce qu'il
m'était permis d'avoir en traveller's cheques. Mais ils exigeaient de
l'argent liquide.
- Je n'ai pas de liquide, dis-je.
- Dommage, vous ne partirez pas!
Alors l'un des membres africains vint au comptoir et présenta
l'argent. Voilà ce qu'est l'appréciation.
Dieu ne nous demande pas de « faire » au « ne pas faire » de manière à
gagner le ciel. Le salut est un don gratuit. Il veut un peuple dont le
coeur soit si rempli de reconnaissance qu'il fera deux choses.
- Il dira à Dieu : « Tant que je vivrai, je vivrai pour Toi. »
- Il souhaite que nous nous tournions vers nos voisins et que nous
disions : « Si Dieu m'a tant aimé alors que j'étais un pécheur
malheureux et misérable, je dois aussi aimer mon entourage. »
C'est cela garder les commandements : Reconnaissance pour Dieu et aimer
nos voisins. Dans ces deux choses se trouvent toute la loi et les
prophètes. Dieu préparera un peuple en élevant Christ et Christ
crucifié. C'est là ma prière : Que Christ vous transforme, que Dieu
vous bénisse et que la Vérité vous rende libre!