La foi qui oeuvre
L'expérience de la justification par la foi est délimitée
Chapitre 14
Extrait d'un article paru dans la Review and Herald, le 4 Novembre
1890, sous le titre « Christ, chemin de la vie ». Publié dans Messages
choisis, tome 1, p.428-432.
« Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Évangile de Dieu. Il disait :
Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche.
Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. »
(Marc 1:14,15)
La repentance est associée à la foi; l'Évangile la recommande comme
condition du salut. Paul prêchait la repentance. Il déclare : « Vous
savez que je n'ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je
n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et
dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance
envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. »
(Actes 20:20,21).
Point de salut sans repentir. Aucun pécheur impénitent ne
peut croire en son coeur de manière à obtenir la justice. La
repentance est définie par Paul : « La tristesse selon Dieu produit une
repentance à salut dont on ne se repent jamais"
(2 Cor. 7:10). Cette
repentance n'a rien de méritoire, mais elle prépare le coeur à
accepter le Christ comme unique Sauveur, seul espoir du pécheur perdu.
Lorsque le pécheur considère la loi, il devient conscient de sa
culpabilité, et il se sent condamné. Il ne trouve de consolation et
d'espoir qu'en regardant à la croix du Calvaire. Quand il s'aventure à
saisir les promesses, prenant Dieu au mot, soulagement et paix entrent
dans son âme. Il s'écrie : « Seigneur tu as promis de sauver tous ceux
qui viennent à toi au nom de ton Fils. Je suis une pauvre âme perdue,
impuissante, sans espoir. Seigneur, sauve-moi, ou je vais périr. » Sa
foi s'empare du Christ et il est justifié devant Dieu.
S'il est vrai que Dieu peut être juste tout en justifiant le pécheur,
grâce aux mérites du Christ, il est également vrai qu'aucun homme ne
peut couvrir son âme sous le vêtement de la justice du Christ tout en
continuant à commettre des péchés connus ou en négligeant des devoirs
connus. Dieu exige le don inconditionné du coeur avant que la
justification soit possible; pour que l'homme puisse retenir sa
justification il faut une obéissance constante, moyennant une foi
active, vivante, agissante par amour, et qui purifie l'âme.
À propos d'Abraham, Jacques a écrit : « Abraham, notre père, ne fut-il
pas justifié par les oeuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur
l'autel? Tu vois que la foi agissait avec ses oeuvres, et que par les
oeuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi s'accomplit ce que dit
l'Ecriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et
il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que l'homme est justifié par les
oeuvres, et non par la foi seulement. »
(Jacq. 2:21-24). Pour qu'homme
soit justifié par la foi, il faut que sa foi arrive à commander
pleinement à ses affections et aux impulsions de son coeur; c'est par
l'obéissance que la foi est rendue parfaite.
La foi condition de la promesse
Hors de la grâce du Christ, le pécheur est dans un état désespéré;
rien ne peut être fait pour lui; mais la grâce divine communique à
l'homme une puissance surnaturelle; elle agit sur l'esprit, le coeur
et le caractère. C'est la communication de la grâce du Christ qui fait
discerner la nature odieuse du péché et l'expulse finalement du temple
de l'âme. C'est la foi qui nous introduit dans l'intimité du Christ et
nous associe à lui dans l'oeuvre du salut. La foi est la condition par
laquelle Dieu a jugé pouvoir promettre le pardon au pécheur; non que
la foi soit méritoire par elle-même, mais parce qu'elle saisit les
mérites du Christ, le remède indiqué contre le péché. La foi peut
offrir l'obéissance parfaite du Christ à la place de la transgression
et de la défection du pécheur. Dès qu'un pécheur accepte le Christ
comme son Sauveur personnel, Dieu pardonne ses péchés et le justifie
gratuitement, conformément à ses promesses infaillibles. L'âme
repentante comprend que sa justification lui vient du Christ, son
substitut et son garant, qui est mort pour elle et s'est offert comme
expiation et justice.
« Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui
qui fait une oeuvre, le salaire est imputé non comme une grâce, mais
comme une chose due; et à celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui
croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice. »
(Rom. 4:3-5).
La justice consiste à obéir à la loi. La loi exige la
justice, et c'est ce que le pécheur doit à la loi; mais il en est
incapable. C'est par la foi seulement qu'il peut apporter à Dieu les
mérites du Christ, et le Seigneur place l'obéissance de son Fils sur
le compte du pécheur. La justice du Christ est acceptée au lieu de la
faillite de l'homme, et Dieu reçoit, pardonne, justifie l'homme
repentant et croyant, le traite comme s'il était juste, et l'aime
comme il aime son propre Fils. C'est ainsi que la foi est imputée à
justice; l'âme pardonnée avance de grâce en grâce, d'une lumière reçue
à une plus grande lumière. Elle peut dire avec joie: « Il nous a
sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites,
mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le
renouvellement du Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous avec
abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa
grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. »
(Tite 3:5-7).
Il est encore écrit : « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui
croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu,
lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la
volonté de l'homme, mais de Dieu. »
(Jean 1:12) Jésus a déclaré : « Si un
homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. »
(Jean 3:3)
« Si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans
le royaume de Dieu."
(Jean 3:5).
Ce n'est pas un idéal inférieur qui
nous est proposé, car nous devons devenir enfants de Dieu.
Nous devons être sauvés en tant qu'individus; au jour de l'épreuve
finale on verra qui a servi Dieu et qui ne l'a pas servi. Nous sommes
sauvés en tant qu'individus ayant cru au Seigneur Jésus-Christ.
Plusieurs se fourvoient en pensant qu'ils doivent escalader le ciel,
faire quelque chose de méritoire qui leur procure la faveur de Dieu.
Ils tâchent de s'améliorer par leurs propres efforts, sans aide
aucune. Or ceci est impossible. Le Christ a ouvert la voie en
s'immolant pour nous, en nous donnant un exemple par sa vie, en
devenant notre grand souverain sacrificateur. Il a dit : « Je suis le
chemin, la vérité, et la vie. »
(Jean 14:6). Ces paroles ne seraient pas
vraies si nous pouvions gravir ne fût-ce qu'un échelon par nos propres
efforts. Mais quand nous acceptons le Christ, les bonnes oeuvres font
leur apparition, elles constituent la preuve évidente que nous sommes
sur le chemin de la vie, que le Christ est notre chemin, que nous
foulons le bon sentier qui mène au ciel.
Il devient notre justice
Le Christ considère nos dispositions; quand il nous voit porter nos
fardeaux avec foi, sa parfaite sainteté couvre nos manquements. Si
nous faisons de notre mieux, il devient notre justice. Il nous faut
chaque rayon de lumière envoyé par Dieu pour faire de nous la lumière
du monde.