ROMAINS : le plus clair des Évangiles

Chapitre 7

LIBÉRÉS DE LA JURIDICTION DE LA LOI

1 Au cours du dernier chapitre, j 'ai indiqué que nous chrétiens ne sommes plus légalement sous la loi ( Rm 6:14 ). J'aimerais insister sur la question car je suis certain que plusieurs d'entre vous y trouveront des objections. Ne réalisez-vous pas, frères, que lorsque Christ nous a libérés de la domination du péché, Il nous a aussi délivrés de la juridiction de la loi? Puis-je vous rappeler, à vous qui êtes familiers avec la loi (sous-entendu les Juifs), que la loi n'a d'autorité sur une personne que tant qu'elle est vivante?

2 Prenez, par exemple, la situation d'une femme mariée : selon la loi, une femme est liée à son mari par son voeu de mariage tant que les deux sont vivants. Mais si son mari vient à mourir, elle est immédiatement libérée de son voeu et obtient le droit de se remarier à un autre homme. 3 Si cependant la femme quitte son mari sans raison scripturaire alors qu'il est encore vivant, et qu'elle se remarie avec un autre homme, elle sera certainement considérée comme adultère. Mais ce n'est pas le cas si Son mari meurt et qu'elle se remarie avec un autre homme, puisque le voeu de mariage n'est valide que tant « qu'ils sont tous deux vivants ».

4 C'est précisément de cette manière que Christ nous a libérés de la juridiction de la loi. Nous étions tous liés à la loi depuis la naissance, comme la femme l'est à son mari par le marige. Cela signifie que la loi possédait autorité sur nous pendant toute notre vie. Mais lorsque nous sommes morts dans l'humanité collective de Christ, à laquelle incidemment nous nous sommes identifiés par la foi et le baptême en tant que chrétiens, nous avons été libérés de la juridiction de la loi; et Dieu l'a permis afin que nous puissions nous remarier, nous unir au Christ ressuscité. Le résultat, c'est que maintenant nous pouvons réellement porter du fruit spirituel pour Dieu, parce que Christ peut le produire en nous, ce que la loi ne pouvait pas faire.

5 Mais avant ce glorieux événement, alors que notre moi pécheur était encore régi par la loi, il n'y avait absolument aucune compatibilité entre la loi et notre nature pécheresse, de telle sorte que tout ce que nous faisions était totalement contraire aux exigences de la loi; nous étions par conséquent sous la condamnation de la loi, destinés à une mort éternelle. 6 Mais une fois que notre moi pécheur a été crucifié avec Christ et que nous avons été légalement libérés de la loi et mariés au Christ ressuscité, nous sommes en mesure de servir Dieu d'une manière vraiment spirituelle, avec des coeurs remplis d'amour, de gratitude et de joie, au lieu d'être motivés par l'ancienne crainte qui nous dirigeait lorsque nous étions encore sous la loi.

LA LOI DE DIEU EST SAINTE MAIS NOUS SOMMES PÉCHEURS

7 Maintenant le fait que Christ nous ait libérés tant du péché que de la juridiction de la loi, signifie-t-il que loi et péché sont synonymes? Non, jamais! En fait, c'est l'inverse qui est vrai. C'est par la loi que nous connaissons la vraie et profonde signification du péché; car le péché est la transgression de la loi ( 1 Jn 3:4 ). Par exemple, je n'aurais jamais su que la convoitise, ou le désir de posséder les biens ou encore la femme d'autrui constituait un péché si la loi n'avait déclaré : « Tu ne convoiteras point. »

8 Mais le péché étant ce qu'il est, c'est-à-dire le contraire de la loi ( Rm 8:7 ), a produit en moi toutes sortes de convoitises, dévoilant ainsi le fait que je ne suis qu'un pauvre esclave du péché, incapable de satisfaire aux exigences de la loi, une chose que je n'aurais jamais pu découvrir si Dieu ne nous avait pas donné Sa loi. 9 En fait, il y eut un temps jadis où je n'avais pas pleinement compris toutes les implications de la loi et où je me considérais donc comme une personne juste et digne de la vie éternelle ( Ph 3:6 ). Mais quand Dieu m'a ouvert les yeux et que j'ai réalise toute la profondeur des exigences de la loi, j'ai découvert avec horreur que j'étais un misérable pécheur, ne méritant que la mort éternelle. 10 J'ai découvert que les commandements qui m'avaient été enseignés comme étant le chemin du salut, devenaient au contraire le chemin qui mène à la mort.

11 En réalité, c'est mon coeur pécheur qui m'avait complètement trompé ( Jr 7:9 ) et qui m'avait donné l'impression que je pouvais me sauver moi-même en gardant la loi. J'ai découvert, au contraire, que tout ce que la loi peut faire, c'est de me convaincre que je suis un pécheur et me condamner à la mort éternelle. 12 C'est parce que la loi est sainte et qu'elle exige comme qualifications pour la vie éternelle une sainteté, une bonté et une justice absolues.

13 Mais comment une loi sainte et absolument bonne peut-elle être cause de mort? Attention! Ce n'est pas ce que j 'ai dit; ce n'est pas la loi qui est cause de mort, mais c'est le péché qui est l'aiguillon de la mort [la piqûre mortelle]. Mais parce que la loi condamne le péché, elle lui donne le droit légal d'exécuter le pécheur ( 1 Co 15:56 ). Cependant Dieu ne nous a pas donné la loi pour nous détruire, mais pour nous montrer notre état totalement pécheur, une chose essentielle pour pouvoir accepter de Sa part le don du salut en Christ.

LA NATURE PÉCHERESSE DE L'HOMME

EST INCOMPATIBLE AVEC LA SAINTE LOI DE DIEU

14 Nous pouvons donc conclure que la loi comme telle est sainte et spirituelle, mais que c'est moi qui suis pécheur, vendu comme esclave au péché. 15 Ma propre expérience et celle de toute personne vivant sous l'ancienne alliance le prouvent sans l'ombre d'un doute. Car même quand je veux mener une vie juste et bonne, je découvre qu'en pratique je fais le mal - justement ce que je déteste faire. 16 En faisant ainsi ce que je ne veux vraiment pas faire, j'admets que les exigences de la loi auxquelles je veux obéir sont bonnes.

17 Le vrai problème ne vient donc pas de mon désir de faire le bien, mais de la nature pécheresse qui me contrôle et refuse de se soumettre aux bonnes intentions qui me sont suggérées par la loi. 18 J'en déduis qu'en moi, c'est-à-dire dans ma nature pécheresse, n'habite rien de bon; car quoique je désire intérieurement faire le bien, je suis incapable d'y arriver en pratique. 19 Au lieu de cela, je me retrouve constamment en train de faire le mal que je déteste mais que désire ma nature pécheresse.

20 Par conséquent, puisque mes mauvaises actions ne correspondent pas vraiment à mes intentions, cela constitue la preuve que je suis esclave de la nature pécheresse dont j'ai hérité à la naissance et qui est la vraie coupable. 21 Voilà donc la situation fâcheuse dans laquelle je me trouve : quand je veux faire le bien, la nature pécheresse me domine et me pousse à faire exactement l'opposé. 22 Car au fond de mon coeur, je prends plaisir aux justes exigences de la loi de Dieu; 23 mais en réalité et en pratique, il semble y avoir un autre principe présent dans ma nature inférieure, la loi de l'égoïsme, qui contrecarre continuellement mes bonnes intentions, me rendant prisonnier de la puissance du péché qui s'est infiltrée dans mon corps tout entier.

24 Quel homme misérable, quel malheureux je suis! Qui me délivrera de la situation désespérée dans laquelle me place ce corps de péché et qui me conduit tout droit à la mort? 25 Je remercie Dieu pour le moyen de délivrance auquel Il a pourvu pour nous en Christ. Ainsi donc, en moi-même et de moi-même, sans la puissance de l'Esprit de Dieu, je suis tout à fait incapable de produire la vraie justice car, tandis que mon esprit souhaite obéir à la sainte loi de Dieu, ma nature pécheresse s'y refuse et me rend esclave du péché. C'est le sort tragique de l'humanité déchue qui fait en sorte que son seul espoir se trouve dans la justice de Christ, à la fois imputée [mise à notre compte] et impartie [communiquée].