Quand Dieu chargea les enfants d'Israël de construire un sanctuaire
afin qu'Il puisse habiter au milieu d'eux, Il fut très clair avec
Moïse en disant qu'ils devaient le construire exactement selon le
modèle du sanctuaire céleste que Dieu lui avait montré. Dieu fut très
précis afin qu'il n'y ait pas de déviation par rapport au modèle. La
raison est que chaque chose dans ce sanctuaire révélait la gloire de
Dieu.
Dans le dernier chapitre nous avons vu la signification du feu venant
de Dieu Lui-même et consumant l'agneau sacrifié. Le feu qui consumait
cet agneau sur l'autel d'airain représente la juste colère de Dieu sur
Son Fils Jésus-Christ, de façon à ce que nous puissions être délivrés
du péché. En d'autres termes, Dieu L'a fait devenir malédiction pour
nous, afin que nous soyons rachetés de cette malédiction. Cette
malédiction signifiait la soumission du Père et du Fils au salaire du
péché, qui est donc la seconde mort et cela par amour pour nous. Dieu
n'a pas épargné à Son Fils une angoisse absolue. Rappelez-vous que cela
fit autant de mal au Père qu'au Fils. Ce fut douloureux pour la
divinité mais c'était essentiel pour notre salut.
Le diable a toujours essayé d'envelopper cette vérité -- le sacrifice
suprême de Christ -- de ténèbres. Et quand on fait cela, la Bible dit
que c'est un feu étranger. Certaines versions parlent de « feu
interdit ». Dans
Lévitique 9.24
nous lisons : « Le feu sortit de devant
l'Éternel, et consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout
le peuple le vit; et ils poussèrent des cris de joie, et se jetèrent
sur leur face. » En fait, dans ce texte, Dieu révèle la vérité de la
croix. Sa colère s'est déversée sur nos péchés dans la personne de
Jésus-Christ. Ce sont nos péchés qui ont été consumes en Jésus-Christ.
Ils ne l'ont pas été en nous. Nous parlons là des faits objectifs de
l'Évangile. Nous n'en sommes pas encore à l'application. Nous
verrons cela plus tard mais pour l'instant nous nous entretenons sur
ce que Dieu a fait pour vous et moi en Christ. C'est la base. Si la
base est mauvaise, toute la construction le sera. Aussi ne faites pas
d'application personnelle de ceci pour vous-mêmes pour le moment;
nous le ferons ultérieurement. Nous considérerons maintenant ce que
Dieu a fait à Son Fils qui, par amour, voulait nous racheter.
Quand nous lisons dans
Lévitique 10
l'histoire des deux fils d'Aaron,
Nadab et Abihu, qui se servirent d'un feu étranger, la question que
nous pouvons nous poser est : « Pourquoi Dieu a-t-Il fait descendre le
feu pour les supprimer? » Nous ne devons pas penser que Dieu est
cruel, qu'Il attend la moindre incartade pour nous détruire. Dieu n'a
pas fait les choses dans cet esprit là. Si nous regardons le contexte,
au
verset 9
il est dit que ces deux hommes étaient ivres. L'Esprit de
Prophétie confirme cela. Dans
Lévitique 10.9
le Seigneur dit à Aaron :
« Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi,
lorsque vous entrerez dans la tente d'assignation, de peur que vous ne
mouriez. » Ces deux hommes étaient intoxiqués et le diable les a
conduits à utiliser un feu interdit; en faisant cela ils
pervertissaient la vérité de la croix qui était alors donnée comme un
type. Dieu avait averti Israël de ne pas altérer l'Évangile. Si vous
faites cela, vous subirez la colère de Dieu sans miséricorde
aucune.
Le livre des Galates nous apprend que ce feu étranger apparaît aussi à
l'époque du Nouveau Testament. Il était apporté par les Judaïsants. Ils
pervertissaient l'Évangile que Dieu avait confié à Paul pour le
prêcher aux Galates. Notez comment Paul voit cette perversion et ceux
qui la provoquaient. Les Chrétiens de Galatie avaient été évangélisés
par Paul. Il les avait établis en Jésus-Christ et en Jésus-Christ
crucifié. Il avait établi cette église en Galatie et puis les avait
quittés. Alors les Judaïsants arrivèrent et pervertirent l'Évangile
qu'ils avaient reçu, et les Galates s'y laissèrent prendre.
C'est ce que Paul dit dans le premier chapitre de la lettre qu'il leur
envoie. Dans
Galates 1.6-8
il dit : « Je m'étonne que vous vous
détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de
Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu'il y ait un autre
Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent
renverser l'Évangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un
ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous
avons prêché, qu'il soit anathème! » Que le feu du ciel descende et
le consume. Cela c'est la terminologie de l'Ancien Testament. « Nous
l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure. « Il répète
son avertissement parce qu'il souhaite que les Galates prennent la
chose au sérieux. N'altérez pas la vérité de l'Évangile. Si un homme
vous annonce un autre évangile que celui que vous avez reçu, qu'il
soit maudit. C'est exactement ce que Nadab et Abihu ont fait quand ils
ont apporté ce feu étranger. Ils pervertissaient la vérité telle quelle
est en Christ.
Nous vivons aujourd'hui dans une Église Chrétienne ayant des idées
confuses au sujet de la croix. Le diable a enveloppé la croix dans
des ténèbres, et il a fait cela avec un feu étranger. Il y a quatre
sortes de feu étranger. Nous avons effleuré le premier dans le
dernier chapitre. Quand vous essayez de regarder à la croix selon le
point de vue des Romains, vous êtes dans l'erreur. Pour les Romains,
il s'agissait simplement de la peine capitale. Nous sommes d'accord
pour dire que c'était une mort horrible, très douloureuse. C'était
honteux, mais cela restait quelque chose que l'homme infligeait à
l'homme.
Les Juifs ne regardaient pas la croix en pensant que des hommes
infligeaient un châtiment à un autre. Ils la voyaient comme un
châtiment de Dieu sur un homme. Et nous avons vu avec ce dernier
chapitre que la croix pour les Juifs représentait la malédiction
irrévocable de Dieu contre le péché. C'est pourquoi nous ne devons
jamais considérer la croix avec les lunettes d'un Romain. Ce ne sont
pas les Romains qui crièrent : « Crucifie-le. » Ce sont les Juifs. À ce
moment-là, ils ne pensaient pas avec une mentalité de Romains; ils
pensaient en Juifs. Ils savaient qu'il y avait un commandement dans
le Deutéronome qui stipulait qu'un homme pendu au bois était maudit
de Dieu. Et bien entendu, Paul, qui était Juif rappelle cela dans
Galates 3.13 et dit :
« Christ a été fait malédiction pour nous. » Il
cite alors le Deutéronome.
J'ai fait mention du deuxième problème qu'est la doctrine de
l'immortalité de l'âme qui s'est infiltrée dans l'Église Chrétienne
après la mort des disciples, au moment où la direction de l'église
tomba entre les mains des Grecs. Ceux-ci croyaient à l'immortalité
de l'âme. Ce n'est pas un concept hébraïque mais grec. Quand cette
idée pénétra le monde chrétien elle créa un problème.
La Bible est claire. « Le salaire du péché c'est la mort. »
Romains 6.23.
L'Ancien Testament est clair. Par exemple
Ézéchiel 18.20 : « L'âme
qui pèche, c'est celle qui mourra. » En accord avec l'Écriture, la mort
est la fin de la vie. En d'autres termes, la mort c'est un « adieu à
la vie ». La vie que nous possédons, qui est une vie créée, possède
un commencement et c'est pourquoi elle peut aussi avoir une fin.
Adam n'a jamais eu une vie immortelle. Il avait une immortalité
conditionnelle. Si nous enseignons que l'homme possède une vie
immortelle (le mot âme signifie vie ou principe de vie), et si
l'homme possède une âme immortelle cela signifie que la vie ne peut
jamais mourir. Alors que faisons-nous avec le salaire du péché? Nous
devons lui trouver une autre définition.
La définition que l'Église Chrétienne donne pour le salaire du péché
c'est « brûler dans le feu éternel de l'enfer éternellement ». Nous
en arrivons à ce genre d'explication parce que nous avons donné une
âme immortelle à l'homme. C'est bien là qu'est le problème, et il est
double.
- Pourquoi devrais-je brûler éternellement, alors que le Christ,
qui reçût la punition pour le péché ne brûla que durant trois jours?
« injuste! »
- Le second problème est que, par conséquent, vous définissez la
mort comme la simple séparation du corps et de l'âme. Ce qui signifie
que tout ce que Christ a souffert sur la croix était uniquement une
souffrance physique. Tout ce qu'il avait à faire était de mettre de
côté le pouvoir de Sa volonté et dire : « Je vais aller à la crucifixion
car après trois jours mon âme ira au ciel. » Où est le sacrifice?
Il y a des êtres humains, chrétiens ou non qui ont souffert
physiquement plus que Christ. Aussi que faites-vous avec le sacrifice
suprême? Cela m'est égal de souffrir trois jours si c'est pour vivre
éternellement. Mais sur la croix, Jésus a dit adieu à la vie pour
toujours; Il était sans espérance. II était prêt à assumer toute la
malédiction du péché qui correspond à la séparation éternelle d'avec
Son Père, et cela par amour pour nous.
Aussi la doctrine de l'immortalité de l'âme a-t-elle enveloppé la
Croix dans de ténèbres et dépossédé la vérité de sa gloire. C'est
pourquoi l'enjeu réel de cet enseignement n'est pas le spiritisme. Oui,
c'est une partie du problème, mais la véritable raison pour laquelle
Satan a introduit cette doctrine dans l'Église, c'était pour la priver
de l'amour plein d'abnégation du Christ.
Maintenant il y a un troisième problème qui s'introduit dans l'Église
par la porte de la théologie libérale. Malheureusement il se faufile
dans notre mouvement par l'entremise de certains professeurs de nos
universités. C'est ce qu'on appelle « la théorie de l'influence morale ».
Romains 3.25
est un des textes qui a soulevé le problème. Regardez
les
versets 24 et 25
pour en saisir le contexte : « et ils sont
gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui
est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à
être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer
sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis
auparavant, au temps de sa patience. » Certaines traductions useront
du mot « expiation » à la place de la propitiation. Le mot grec est
« hilasterion ». C'est le mot qui était utilisé à l'époque pour
désigner les sacrifices païens que l'on offrait à un dieu en colère
et qu'il fallait apaiser. Bon nombre de théologiens libéraux n'aiment
pas cela, et ils ont raison, parce que le Christ n'est pas mort pour
apaiser un Dieu en colère.
Nous devons bien comprendre que le mot « colère », dans la Bible a une
signification bien différente du mot « colère » dans le dictionnaire.
Nous ne devons jamais projeter notre colère humaine, qui est un
courroux, quelque chose de principalement émotionnel, avec la colère
de Dieu qui est une chose juste. Il laisse simplement le pécheur
libre, puisque celui-ci Lui dit : « Adieu ». Dieu lui répond
« D'accord, je te laisse aller. » C'est pourquoi la différence entre la
croix Romaine et la croix Juive était celle-ci. Dans la croix Romaine
c'est l'homme qui inflige le châtiment et dans la perception Juive
c'est Dieu qui le fait, et non pas pour trois jours mais pour
l'Éternité. C'est le salaire du péché puisque le péché dit adieu à
Dieu pour toujours. Le résultat c'est qu'au moment où Dieu vous dit :
« Adieu », au moment où la Source de vie vous dit « Adieu », il ne vous
reste plus rien que la mort éternelle.
Nous devons être certains que le Christ n'est pas mort pour apaiser un
Dieu courroucé. Nous ne devons jamais faire de différence et dire
que Jésus est une personne aimante alors que le Père est un Dieu
en colère. Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même.
Regardez
2 Corinthiens 5:18-19, 21 :
« Et tout cela vient de Dieu (Dieu
est la source de toutes choses), qui nous a réconciliés(c'est Dieu
qui nous a réconciliés) avec lui par Christ, et qui nous a donné le
ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant
le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs
offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. »
Comment cela se fait-il que Dieu n'impute pas aux hommes leurs
offenses, alors que c'est notre juste rétribution? Le
verset 21
nous dit pourquoi : « Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait
devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de
Dieu. » Jésus n'a pas commis le moindre péché mais Dieu a fait de Lui
ce que nous sommes afin que nous puissions devenir justice de Dieu en
Lui.
Ce que les théologiens libéraux ont fait a consisté à éloigner de nos
esprits l'idée que Jésus Christ serait mort pour apaiser un Dieu
furieux. Mais malheureusement ils sont ensuite allés vers l'autre
extrême et se sont attaqués à l'essentiel de la réalité de la croix.
Ils ont commencé à enseigner que Jésus n'avait pas vraiment besoin de
mourir pour nous sauver, et cette idée s'introduit dans l'Église. Il
est simplement mort pour nous prouver qu'Il nous aimait. C'est un
peu comme les aides Américaines au Tiers Monde. Nous faisons cela par
exemple avec le Nicaragua pour des raisons diplomatiques, afin de
garder ces pays à nos côtés dans notre combat contre la Russie. Les
communistes s'étaient fixés comme objectif de contrôler la planète
entière, y compris les États-Unis dans un laps de temps de cinquante
années. C'était une bataille entre deux super puissances. Bien sûr,
nous avons aidé ces gens pour montrer que nous les aimions. Nous les
aidons et nous voulons qu'ils s'associent à nous.
La théorie de la théologie libérale consiste à dire que Dieu a permis
que Son Fils soit torturé par les hommes afin de leur montrer qu'Il
les aimait. Ce fut simplement une démonstration. Mais il est
certain que sur la croix nous voyons le sacrifice suprême du Christ
qui s'est dépouillé Lui-même afin de nous manifester Son amour agapé.
Mais dès lors que nous ôtons la structure légale de la croix il n'est
plus nécessaire pour Lui de souffrir la seconde mort, puisque c'est la
loi qui réclame le salaire du péché. Et dans ce cas la seule chose
qui nous reste à présenter, c'est la torture physique.
Comme il a été dit, il s'est trouvé bon nombre de personnes qui ont
souffert une mort physique plus atroce que celle du Christ. Prenons
pour exemple Blandine, cette jeune esclave persécutée et mise à mort à
Lyon en 177. Il lui a été demandé de renier Christ, et elle a refusé.
Elle avait de longs cheveux et on s'en est saisi pour la traîner dans
les rues pavées de l'époque, pendant trois jours, s'arrangeant pour
que son visage même heurte le sol en permanence. Après cela, on la
souleva par les cheveux en lui disant : « Renie Christ ou tu mourras. »
Et dans un faible murmure elle dit : « Je suis chrétienne. » On la
plaça alors dans un filet et on s'arrangea pour qu'un taureau
furieux la charge et la transperce. Une corne s'enfonça dans le corps
et elle agonisa de cette mort atroce. Pendant tout ce temps elle
garda l'espérance. Dieu ne lui a pas ôté cette espérance de la vie
éternelle.
Sur la croix, l'espérance du Christ lui était retirée. C'est ce qui
rendit Son sacrifice suprême si particulier. L'influence de la
« théorie de l'influence morale » nous a privé de l'élément même qu'ils
étaient sensés vouloir nous apporter. Ils ont ainsi privé le monde de
l'assurance du salut en transformant la structure légale de la croix.
Il nous faut bien être au clair sur ce point : bien que le Christ ne
soit pas mort pour apaiser un Dieu courroucé, la justice devait être
satisfaite, sinon Dieu serait devenu injuste. La différence entre un
dieu païen et notre Dieu c'est que le dieu païen exige un sacrifice
de votre part alors que le Dieu de la Bible se sacrifie Lui-même.
C'est une idée qui est vraiment loin du paganisme.
Pour conforter cette idée, nous pouvons lire dans la Bible
Commentary, volume 6, p. 1099 : « La justice exige que le péché soit
non seulement pardonné, mais que la sentence de mort soit exécutée.
Dieu, par le don de Son Fils Unique atteint ces deux exigences à la
fois. En mourant à la place de l'homme, Christ assume la pénalité et
apporte le pardon. » En réalité, quand nous pardonnons à nos enfants,
au moment où ils ont fait quelque chose de mauvais, nous ne les
pardonnons pas en réalité. Nous les excusons.
J'ai assisté une fois à un meeting à Nairobi, au Kenya. Je me suis
mis à la recherche d'un stationnement en arrivant sur les lieux de
cette réunion. J'ai tourné et tourné en voiture, et j'ai finalement
trouvé une place, réservée aux voitures d'ambassade. Vous savez que
les ambassades ont une immunité diplomatique. Je me suis garé à cet
endroit. Quand je suis revenu de cette rencontre, j'ai trouvé là un
officier de police. Je me suis tenu à distance un moment, dans
l'espérance qu'il partirait parce que moi aussi je tiens à mon
porte-monnaie. Je suis aussi un pécheur. Finalement, je suis allé
jusqu'à lui et il m'a demandé si c'était ma voiture. Alors j'ai dit :
« Oui. ». Il m'a répondu : « Vous avez enfreint la loi. » Je lui ai
répondu que cette voiture était aussi celle d'une ambassade. Alors il
m'a rappelé que les voitures diplomatiques étaient munies d'un macaron
spécial et je lui ai dit que j'étais aussi un ambassadeur. En fait je
lui ai donné le texte de
2 Corinthiens 5.20 :
« Maintenant vous êtes ambassadeurs pour Christ. »
Alors il me dit : « Et comment se fait-il
alors que vous n'ayez pas votre plaque minéralogique
d'identification.» Je lui ai répondu : « C'est parce que le royaume
que je représente n'est pas de ce monde c'est pourquoi nous n'avons pas
besoin de plaque d'identification diplomatique. »
Il était Catholique Romain. Quand il réalisa que j'étais pasteur, il
me dit : « J'ai commis un terrible péché. Je crains d'aller voir le
prêtre parce qu'il me connaît personnellement et qu'il sait que je
suis policier de métier et que de ce fait je ne dois pas transgresser
la loi. Si je vous en fait la confession, pourrez-vous demander à Dieu
le pardon en ma faveur? » Alors je lui ai répondu que je n'avais pas
ce privilège. Je me suis assis et pendant deux heures je lui ai
montré l'Évangile dans la Bible. C'était pour lui une bonne
nouvelle. Il me dit alors : « Vous pensez qu'il y a donc de l'espoir
pour moi? » Je lui ai répondu : « Oui. » Il ne me fit pas grâce
immédiatement de ma dette, mais il me dit ceci : « Chaque fois que je
serai en fonction et que vous viendrez ici vous pouvez être assuré
que vous n'aurez pas de problème. »
Ce qu'il fit m'arrangea bien, mais était-ce juste ? Non. Il ne
pouvait être qu'injuste en me pardonnant, étant lui-même pécheur; mais
Dieu ne peut pas agir ainsi. II ne peut pas nous pardonner en
excusant le péché! II nous aime tant qu'Il a préféré se charger
Lui-même des conséquences du péché. Et c'est là que la théorie de
l'influence morale a privé le monde de La gloire de La croix. « La mort
du Christ a proclamé la justice de la loi du Père en punissant le
transgresseur, en ceci que le Fils a consenti à prendre sur Lui le
châtiment prévu par la loi afin de sauver l'homme de la malédiction.
Témoignage Vol. 1, p. 249. C'est la définition que les disciples ont
donné au terme grec « hislasterion » et ils ne lui donnèrent pas
ainsi de consonance païenne. Nous avons un Dieu qui nous aime au
point de Se rendre obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de
la croix (l'abandon de Dieu, la malédiction de Dieu). Ne permettons
pas à cette idée moraliste de priver la croix de sa gloire. C'est une
idée qui peut paraître merveilleuse mais c'est une voie subtile pour
priver la vérité de son évangile de sa bonne nouvelle.
Maintenant tournons-nous vers ce quatrième cas de feu étranger. C'est
une argumentation philosophique. La question soulevée par beaucoup,
et spécialement par les intellectuels, est celle-ci : « Comment Christ
a-t-Il pu vraiment expérimenter la seconde mort? »
- Il a prédit Sa résurrection.
- Il a promis au voleur qui était sur une croix à Ses cotés
qu'il serait au ciel avec Lui.
- Il est réellement ressuscité de la mort.
- Il était Dieu.
Nous n'avons pas toutes les réponses à ces arguments. Nous passerons
l'éternité à étudier la science de la croix. Nous ne pouvons pas en
expliquer tous les détails. C'est une affaire trop importante pour en
saisir vraiment toutes les dimensions. Mais je vais vous donner ce qui
a satisfait ma compréhension et vous dire comment je fais face à ces
questions là dans mon esprit.
1. Ce n'est pas la croix qui a tué Christ. C'est le péché. Lisons
Marc 15.
Jésus était mort, et Joseph d'Arimathée avait réclamé Son corps
afin de l'inhumer. Notez la réaction de Pilate « Pilate s'étonna qu'il
fut mort si tôt. »
verset 44.
Pourquoi Pilate était-il surpris?
Parce qu'on n'avait jamais vu un homme mourir sur une croix en six
heures. Impossible! La croix était un supplice qui exigeait
habituellement de trois à sept jours d'agonie avant de mourir.
C'était une mort lente, qui s'éternisait. Et voilà qu'un homme en
mourait en l'espace de six heures. Pourquoi? « Aussi fit-il venir un
centurion. » Il ne voulut pas croire Joseph d'Arimathée. Il appela le
soldat et « lui demanda s'il était mort depuis longtemps. S'en étant
assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. » Ce n'est pas la
croix qui Le tua.
Dans
Jean 19.31-34
nous avons une approche différente par les
explications de cet apôtre. Souvenez-vous que les Juifs ne
souhaitaient pas voir ces hommes pendus au bois jour et nuit. Et
cela pour deux raisons. Il y avait une loi qui stipulait qu'ils ne
devaient pas rester là, suspendus au bois jusqu'à la nuit. Ils
devaient être mis à mort. Le lendemain serait jour de Sabbat, et en
hommes pieux ils voulaient le garder comme il se doit. Normalement
ce qui tue un homme crucifié, c'est la suffocation. Ce qui permet au
supplicié de se maintenir en vie c'est qu'il se soulève en permanence
en s'appuyant sur ses pieds. La seule manière de procéder pour que
l'homme meure vite c'est de lui briser les jambes. C'est tout. Il ne
peut plus se soulever et il meurt asphyxié. Ils firent donc cela aux
deux voleurs avant de s'approcher de Jésus, mais il ne lui brisèrent
pas les jambes puisqu'Il était déjà mort. Mais le soldat en fonction
ne crut pas cela et c'est pourquoi il Le transperça de sa lance. De
Son côté s'échappa séparément de l'eau et du sang, et ils furent alors
convaincus. C'était un signe. C'était une façon de s'assurer de Sa
mort. Nous avons donc deux preuves que ce n'est pas la croix qui le
tua. Il est mort parce que Son coeur fut brisé.
2. Il est exact que le Christ a prédit sa résurrection. C'est vrai
aussi qu'Il a donné de l'espoir au voleur qui était à Sa droite. Il
est vrai qu'Il était Dieu quand Il était suspendu à la croix comme
notre substitut et nous ne devrions jamais oublier le « knosis »
mentionné dans
Philippiens 2.6-7.
Le mot « knosis » est Le terme Grec
qui décrit le renoncement du Christ. Paul dit au
verset 6 qu'Il était
égal avec Dieu mais qu'il s'est dépouillé Lui-même. Cela signifie
qu'Il abandonna l'usage de Sa divinité. D'une certaine manière Il
renonça à l'autorité de sa propre existence. Bien sûr, en Christ était
la vie, originale, non empruntée, sans origine. Il pouvait la déposer
et il pouvait la reprendre mais par l'incarnation et à cause de ce
principe du renoncement à Lui-même, Il renonça à cette autorité. Ceci
signifie qu'Il était devenu totalement dépendant, même pour la
résurrection.
Dans cette optique, s'Il avait dû se ressusciter Lui-même, il aurait
été nécessaire qu'Il soit conscient. Cela implique donc, qu'Il
n'aurait pas pu mourir. Ne me demandez pas ce qui est advenu de Sa
conscience divine. Je n'en sais rien. Je Lui poserai cette question :
« Qu'est-il advenu de ta conscience divine puisqu'elle ne pouvait pas
mourir sur la croix? » Elle est immortelle. Je sais une chose
c'est que c'est le Père qui l'a ressuscité. Regardez
Actes 2.24, 32
« Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort. »
Nous ne savons pas ce qui s'est passé exactement, mais nous savons
que c'est le Père qui L'a ressuscité. Comment Il l'a fait, ce n'est pas
notre problème; Il a pu agir par le Saint-Esprit ou par les anges. Il a
pu autoriser Christ à reprendre Ss vie divine, mais de toute façon
c'est le Père qui est à l'origine de cette résurrection du Christ.
Romains 6.4 :
« Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père. »
Éphésiens 1.20
confirme ce fait. C'est du Père que Christ dépendait
tout au long de Son ministère terrestre. « Je ne peux rien faire de
moi-même. » C'était Son témoignage constant.
Jean 5.19, 30.
Dans
Jean 6:57
il dit : « Je vis par le Père. »
Jean 14:10
dit aussi : « Les paroles
que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui
demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. » Nous avons un
grand nombre de citations du Christ Lui-même mentionnant qu'Il était
totalement dépendant du Père. Le Père Lui avait promis la résurrection
et c'est pour cela qu'Il avait pu la prédire. Mais notez ce qui s'est
passé à la croix.
Matthieu 27
nous rappelle ce cri de Jésus : « Mon
Père, man Père, pourquoi m'as-tu abandonné? » Le mot grec qui a
été utilisé pour abandonné signifie un abandon définitif, éternel. Si
la source de votre résurrection vous abandonne, alors votre espérance
de ressusciter un jour s'en va également. C'est ce qui se passa à la
croix. Le Père s'est séparé Lui-même de Son Fils. Pour autant que le
Christ était concerné, Il ne pouvait plus compter sur le Père pour
ressusciter puisque que Celui-ci s'était détourné de Lui. Cela tout au
moins concernait ses sentiments, ses impressions. Mais nous
savons que le Père ne l'avait pas abandonné même si Jésus ne pouvait
plus le voir, que ce soit par ce qu'Il ressentait ou par tout autre
moyen de communication à Sa disposition quand Il s'écria : Mon Père,
mon Père, pourquoi m'as-tu abandonné? »
Jésus n'a pas entendu le moindre murmure d'en haut Lui disant, « Mon
Fils, je ne t'ai pas abandonné. » Il n'y avait aucune réponse. En
réalité il se trouvait enveloppé de ténèbres, et il ne put en voir
d'autre que l'obscurité. La seule chose qu'Il pouvait encore faire
c'était de se sauver Lui-même, indépendamment du Père. Il pouvait
faire cela mais Il refusa. Ainsi Jésus accepta de connaître pleinement
l'expérience que les incrédules connaîtront à la fin du millénium. La
seule différence qu'il y a c'est que ceux qui mourront à la fin, après
le millénium, n'auront pas de choix à faire car leur temps de
probation sera terminé. Si, à ce moment là, on leur offrait le choix,
ils ne choisiraient jamais de mourir. Nous le savons puisque leur
volonté sera d'attaquer la Nouvelle Jérusalem pour sauver leurs
vies.
Jésus avait le choix. Il pouvait descendre de la croix et Se sauver
Lui-même. Il a choisi délibérément et volontairement de ne pas le
faire simplement parce qu'Il nous a aimés plus qu'il ne s'est aimé
Lui-même. C'est cet amour qui renonce à lui-même qui a été révélé à la
croix. Cet amour agapé de Dieu est celui qui doit nous transformer
vous et moi. Regardez
Jean 12.32 :
« Et moi » quand j'aurai été élevé de
la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » Quand le monde verra
que le Dieu que nous adorons est un Dieu qui renonce à Lui-même, un
Dieu qui nous aime et qui accepte de payer le plein salaire du péché,
quand nous présenterons un tel Christ, il y aura un réel
attrait.
Personne ne devrait entrer dans une église par crainte. Ma femme et
moi avons connu cela et sommes entrés dans cette Église par peur.
Le jugement investigatif était présenté de telle sorte que je
finissais par être dans la crainte si je ne rejoignais pas cette
église. Je me suis joint au peuple qui garde les commandements de
Dieu pour pouvoir affronter le jugement. Il me fallut plusieurs années,
alors que j'étais dans le ministère, pour découvrir que c'était
l'amour de Dieu qui devait me conduire a Lui. Si nous attirons les
gens par la peur nous devrons les motiver par quelque récompense si
nous souhaitons les voir travailler pour la cause de Dieu. Mais nous
voulons que ce soit l'Amour de Dieu qui nous guide.
Lisons
Jean 12.33-36 :
« En parlant ainsi, Il indiquait de quelle mort
il devait mourir (La mort de la croix - la mort qui est malédiction de
Dieu). La foule lui répondit : « Nous avons appris par la loi que le
Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu il faut que le Fils
de l'homme soit élevé? Oui est ce Fils de l'homme? Jésus leur dit :
La lumière est encore pour un peut de temps au milieu de vous.
Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne
vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où
il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin
que vous soyez des enfants de lumière. » Je ne peux pas expliquer
toutes les ramifications mais il y a une chose que je sais : c'est que
Jésus était disposé à mourir de cette mort sans espérance par amour
pour moi.
Jean 13.31
dit : « Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le
Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. »
Autrement dit, Jésus annonçait à Ses disciples qu'ils verraient la
gloire de Dieu, c'est-à-dire l'amour qui renonce à lui-même.
Verset 32
« Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même,
et il le glorifiera bientôt. »
Et Dieu est heureux de cela.
Le diable ne peut désormais plus dire à Dieu : « Tu exiges de tes
créatures un amour absolu, mais qu'en est-il de Toi, aimes-Tu tes
créatures plus que Toi-même? » La loi dit que tu dois aimer Dieu de
tout ton coeur et que tu dois aimer ton prochain comme toi-même. Il n'y
a pas de place pour soi dans la Loi de Dieu. Et Satan dit à Dieu :
« Aimes-tu tes créatures plus que Toi-même? » À la croix Dieu a répondu :
« Oui, Je les aime plus que moi-même. » C'est à cause de cet amour que
la mort des méchants à la fin des temps apparaît comme quelque chose
d'étrange. Ma prière c'est que l'amour de Dieu nous contraigne. Vous
sortirez du monde non pas parce que vous devez le faire, ni pour
posséder quelque étoile sur votre couronne, mais pour rendre gloire
à notre Seigneur Jésus-Christ.
Je prie afin que, tandis que nous contemplons Jésus-Christ et
Jésus-Christ crucifié, nous puissions réagir comme le firent les
disciples. Quand nous percevrons l'amour de Dieu qui mourut pour nous
sur la croix, nous aussi nous aimerons notre prochain, nos frères
aussi, comme le Christ nous aime. Ce sera la plus grande démonstration
que Dieu pourra faire par Son Église -- l'amour de Dieu réfléchi par
les croyants. Que Dieu nous aide à saisir cette vérité et à la
réaliser dans nos vies.