L'amour de Dieu est le fondement même de notre salut. C'est un clair
enseignement du Nouveau Testament. Cela signifie qu'il est impossible
de comprendre véritablement et complètement l'Évangile tant que nous
ne possédons pas une connaissance correcte de l'amour de Dieu. Satan
sait cela et c'est pourquoi la première chose contre laquelle il
s'élève dans l'Église Chrétienne n'est pas le problème du Sabbat et du
décret de mort, mais la définition de l'amour de Dieu.
Dans les deux derniers chapitres, qui préparèrent à l'exposé de
celui-ci, nous avons vu que l'amour de Dieu est en complète
contradiction avec l'amour produit par l'homme. Nous avons vu que cet
amour humain était exprimé par les Grecs et tout spécialement par
Platon avec la pensée éros, alors que l'amour de Dieu est décrit dans
le Nouveau Testament comme étant agapé. Puis vint Augustin qui maria
ces deux termes et produisit une synthèse avec le mot caritas. Ainsi,
nous possédons maintenant trois idées sur le mot amour.
Notre compréhension de l'Évangile sera en relation directe avec notre
façon de comprendre l'amour de Dieu. En d'autres termes, si nous
projetons éros sur Dieu, nous croyons et nous enseignons un évangile
éros. De même, si nous prenons parti pour caritas comme type de
l'amour de Dieu, nous faisons la même chose avec l'Évangile.
Agapé correspond au renoncement à soi-même, il est spontané,
inconditionnel, c'est l'amour que Dieu a pour nous. Éros, lui,
possède une recherche de lui-même, c'est une sorte d'amour qui a
besoin de croissance. L'homme part et s'élève à la recherche de Dieu.
Et caritas est un mélange des deux, une partie vient de Dieu et une
autre de vous-mêmes.
En prenant chacune de ces idées, nous pouvons voir que chacune produit
son propre évangile. En d'autres mots, ayant aujourd'hui trois grands
concepts d'amour dans le monde, nous avons aussi trois évangiles
différents, et pourtant un seul est authentique. Nous allons regarder
à chacun d'entre eux afin de voir les différences qui existent et
comprendre combien il est nécessaire d'en rejeter deux.
Premièrement, souvenons-nous qu'éros est l'amour de l'homme pour
Dieu. C'est une recherche de Dieu faite par l'homme afin d'obtenir le
salut. La définition du salut par Aristote était la suivante : « Le
salut crée le mouvement de l'homme vers Dieu pour être sauvé. »
Platon dit ceci : « Dieu sauve seulement ceux qui lui sont sympathiques. »
Cela signifie que Dieu ne sauve que les bons. C'est ici la base de
toutes les religions païennes, légalistes et non chrétiennes.
En réalité le légalisme c'est l'évangile éros; vous devez être bons
avant que Dieu vous sauve. L'évangile éros, c'est l'homme qui cherche
Dieu pour être sauvé. Les Catholiques Romains veulent aller à Rome
pour y recevoir des bénédictions particulières. Les Protestants
aiment aller en Terre Sainte comme s'ils y trouvaient là des
bénédictions spéciales. Les Musulmans vont à la Mecque pour devenir
saints. Tous courent après Dieu, tâchant de recevoir quelque
bénédiction de Lui. C'est la base de toute religion éros.
L'erreur commise par les Juifs c'est d'avoir compris l'amour de Dieu
comme étant éros. C'est pourquoi le Judaïsme est devenu une religion
légaliste et non pas la véritable croyance que Dieu aurait voulu
qu'elle soit. En
Jean 9.31
nous pouvons voir des preuves de ce que
les Pharisiens disaient de Dieu et des hommes. « Nous savons que Dieu
n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa
volonté, c'est celui-ci qu'il honore. » Cela c'est l'évangile éros.
Vous devez d'abord être bons, avant que Dieu puisse répondre à vos
prières et avant qu'Il puisse vous sauver.
En
Mathieu 19.16,
notez la question que le jeune homme pose à Jésus.
La question montre immédiatement que ce jeune homme vit un évangile
éros et qu'il est victime du Judaïsme : « Et voici, un homme s'approcha
et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie
éternelle? » C'est éros. Que dois-je faire de bon pour être sauvé? Et
Jésus répondit : « Il n'y a personne de bon, seul Dieu. » En d'autres
termes, tes idées sont fausses. Cet homme pensait être bon, et de ce
fait il pensait pouvoir faire quelque chose de bon. Mais Jésus va à
l'encontre de son idée et dit : « Si tu veux aller au ciel en faisant ce
qui est bien, alors sache que l'étalon qui mesure ce qui est bon c'est
la loi de Dieu. » Ce jeune homme gardait-il la loi? Il le pensait
jusqu'à ce que Jésus le teste. Nous savons qu'il n'a pas réussi.
Dans
Actes 15.1
Il y a une autre bonne illustration. L'apôtre Paul
apporte l'Évangile aux populations d'Antioche. Il y a là des
Judaïsants, des Juifs Chrétiens encore sous l'emprise du Judaïsme.
C'est d'ailleurs de ce problème qu'on traita à la première Conférence
Générale de l'Église Chrétienne quand les frères se placèrent du côté
de Paul : « Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères
en disant : Si vous n'êtes pas circoncis selon le rite de Moïse, vous
ne pouvez être sauves. » En d'autres termes, il vous faut d'abord être
circoncis, et alors Dieu vous sauvera. Nous voyons au
verset 2 que
Paul et Barnabas ne sont pas d'accord. C'est la première grande
controverse et ils ont là un long débat parce que Paul ne veut pas
accepter leurs idées.
Un des textes préférés et des plus utilisés par Paul fut
Habacuk 2.4 :
« Voici, son âme s'est enflée, elle n'est pas droite en lui. » (ceci
signifie que dans la mesure où il est dépendant de lui-même, il n'est
pas droit); mais le juste vivra par la foi. C'est ce que le texte
veut dire, mais les Hébreux pouvaient penser à quelque chose d'autre
et les Juifs n'interprétaient pas ce passage à la manière de Paul. Ils
disaient : « Le juste vivra par sa loyauté. » Cela signifie que, dans la
mesure où vous serez loyal, Dieu vous sauvera. Mais le Nouveau
Testament renverse cette position et dit : « Vous êtes sauvés par la
loyauté de Dieu. »
Nous pouvons lire dans
1 Thessaloniciens 5.24 :
« Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera. »
La loyauté est offerte par Dieu. Dans
2 Thessaloniciens 3.3 :
« Le Seigneur est fidèle, il
vous affermira et vous préservera du malin. » Remarquez que c'est Dieu
qui est fidèle. Voyez aussi
2 Timothée 2.13 :
« Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se
renier lui-même. »
Cela signifie qu'il se peut que vous tombiez, mais Dieu ne peut pas
tomber. Dieu est fidèle parce que son amour ne s'efface jamais. En
Hébreux 10.23 :
« Retenons fermement la profession de notre espérance,
car celui qui a fait la promesse est fidèle. » Notez encore que la
loyauté est de Dieu. Un autre texte en
Apocalypse 19.11 :
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le
montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec
justice. » Le Nouveau Testament est clair en nous montrant que c'est
sur la fidélité de Dieu seule que nous pouvons nous reposer.
En résumé, la religion éros est simplement ce que nous appelons « le
légalisme ». C'est la base de toutes les religions païennes -- l'homme
doit se sauver lui-même. Cette attitude a commencé d'exister dès le
jardin d'Éden, au moment de la chute. Que fit Adam quand il se rendit
compte qu'il était un pécheur et qu'il était nu? Il prit des feuilles
de figuiers pour se couvrir. Si vous prenez des feuilles de figuiers,
elles ne tarderont pas a sécher et vous ne pourrez plus vous
cacher.
Puis vint le moment, après le déluge, où les hommes construisirent
une tour qui puisse atteindre le ciel. Le nom de cette tour fut
« Babel ». Actuellement nous interprétons le mot « Babel » comme
signifiant confusion et il est vrai que cela signifie aussi
confusion. Mais au Moyen Orient les gens ne traduisent pas « babel »
par confusion. Ce mot est dérivé de deux autres mots, « bab » qui
signifie « porte » et « El » qui veut dire « Dieu ». « Babel » veut
simplement dire « la porte de Dieu ». La tour de Babel représente
l'homme qui tente de s'élever jusqu'à la porte du ciel. C'est
l'Évangile Éros. La religion éros représente l'homme qui court derrière
Dieu dans le but d'être sauvé et de recevoir quelques bénédictions
particulières. C'est la racine même du paganisme.
La notion caritas complique les choses. Étant une synthèse d'éros et
d'agapé, son évangile sera aussi un mélange d'initiatives de Dieu et
de l'homme. Autrement dit, l'homme doit faire sa part, et Dieu fera la
sienne. Les Catholiques Romains pensent que l'homme doit premièrement
se porter lui-même vers Dieu, se rendre disponible, avant que Dieu
puisse le sauver. Les Galates avaient aussi compris les choses ainsi :
« Nous sommes sauvés par la foi, et par les oeuvres. » C'est assez
simple pour qu'on puisse y adhérer. Vous devez être circoncis et vous
devez garder la loi pour être sauvés. Lisez
Galates 3.3 : « Êtes-vous
tellement dépourvus de sens? Après avoir commence par l'Esprit,
voulez-vous maintenant finir par la chair? » D'une certaine manière
cette idée laisse entendre que l'action de Dieu en Jésus-Christ n'est
pas suffisante. Tout n'a pas été accompli et vous devez parfaire le
travail par votre propre intervention. Dieu fera quelque chose et vous
devez faire le reste. C'est un mélange de « Je » et « Christ ». J'ai
très souvent entendu cela. Nous ne devons pas regarder aux Galates,
pas plus qu'aux Catholiques Romains. Mais j'ai malheureusement
souvent entendu dans nos églises : « Nous devons faire de notre mieux et
Dieu fera le reste. »
Ainsi donc l'évangile « caritas » est en partie de Dieu et en partie
de l'homme. Sommes-nous sauvés par la foi seule ou sommes-nous sauvés
par la foi et par les oeuvres? Ni l'un ni l'autre. Nous sommes sauvés
par une foi qui oeuvre par elle-même. Le salut réside dans l'Évangile
agapé, parce que l'amour de Dieu est inconditionnel; cet amour est
sans limite. L'amour de Dieu Le pousse à rechercher l'homme, non pour
le punir mais pour le sauver. C'est pourquoi le salut selon l'Évangile
de l'agapé est un don de Dieu; un don non pour les bonnes gens, ni
pour ceux qui tentent d'être bons, mais un don de Dieu pour tous les
pécheurs. C'est ainsi que le Nouveau Testament le présente : « Dieu a
tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique. »
En
Romains 5.6-10
Paul nous décrit l'amour de Dieu en relation avec
notre salut. Dans ce texte nous découvrons que Dieu nous sauve malgré
quatre points négatifs :
- Quoique nous étions sans force
(verset 6)
- Quoique nous étions impies
(verset 6)
- Quoique nous étions pécheurs
(verset 8)
- Quoique nous étions ses ennemis
(verset 10), Dieu nous a
réconciliés par la mort de Son Fils.
« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Cela c'est
l'Évangile de l'agapé.
Éphésiens 2.4-6
« Mais Dieu, qui est riche en
miséricorde, à cause du grand agapé dont il nous a agapé (c'est le
mat utilisé par Paul), nous qui étions morts par nos offenses, nous a
rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés);
il nous a ressuscités ensemble
(
verset 6), et nous a fait asseoir
ensemble
(
verset 6)
dons les lieux célestes, en Jésus-Christ. Alors
que nous étions encore pécheurs, Dieu nous a sauvés.
Voici un autre texte qu'il est bon d'utiliser contre le diable quand
il essaie de vous décourager,
1 Timothée 1.15. Le diable viendra
souvent vers vous pour vous dire : « Tu n'es pas assez bon pour être
sauvé. » Et c'est vrai, pas un n'est assez bon pour être sauvé : « C'est
une parole certaine et entièrement digne d'être reçue (ce n'est pas
seulement vrai, cela doit être accepté), que Jésus-Christ est venu
dans le monde pour sauver les pécheurs (en fait Paul n'a pas utilisé
ici le temps passé mais le présent), dont je suis le premier. » Paul
place ses espérances de salut, non dans les réalisations de sa vie
d'apôtre, mais dans l'amour de Dieu et dans Son action salvatrice en
Jésus-Christ.
Un texte encore :
Tite 3.
C'est en fait très clair tout au long du Nouveau Testament. Dans
Tite 3.2-3
l'apôtre Paul nous donne un
avertissement : « Rappelle-leur... de ne médire de personne (pas de
bavardage), d'être pacifiques, modérés (pas de visite à la taverne
Ichabod), pleins de douceur envers tous les hommes. Car nous aussi,
nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à
toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté
et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant les uns les
autres (cela c'est ce que nous étions). Mais, lorsque la bonté de Dieu
notre Sauveur et Son amour pour les hommes ont été manifestés
(êtes-vous persuadés de cela? Nous étions malheureux et de misérables
pécheurs, mais l'amour de Dieu s'est manifesté), il nous a sauvés,
non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites (Dieu n'est
pas venu à nous parce que nous avions fait quelque chose de bien),
mais selon sa miséricorde... » Cela c'est l'Évangile agapé. Autrement
dit, l'évangile éros ou salut par les oeuvres reste « un bon conseil ».
L'évangile éros, le salut par la foi et par les oeuvres, reste « une
bonne nouvelle conditionnelle ». L'Évangile agapé demeure une bonne
nouvelle inconditionnelle.
Il y a des différences auxquelles nous devons faire face entre éros
et agapé. Qu'est-ce qui se manifeste en premier, le pardon ou la
repentance? Si vous dites que la repentance précède le pardon vous
annoncez un évangile caritas. « Vous dites : Repens-toi d'abord et
Dieu te pardonnera. » La Bible par contre nous dit que c'est la bonté
de Dieu qui nous pousse à la repentance. Je me repens parce que Dieu
m'a déjà donné Son Fils Jésus-Christ et non pas parce que je veux être
pardonné. Qu'est-ce qui vient en premier, la justification ou la foi?
Paul nous le dit en
Romains 5.18 :
« Par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie
s'étend à tous les hommes. » Légalement, tous les hommes sont
aujourd'hui justifiés devant Dieu. La
foi rendra cela effectif. Dieu ne me justifie pas parce que je crois;
et ma foi ne m'apporte pas la justification. Ma foi rend simplement
effectif (laisse vivre) quelque chose qui est déjà là. Nous devons
être clair sur l'évangile que nous allons prêcher. Tant que nous
ferons de l'évangile une bonne nouvelle conditionnelle, nous ne
donnerons que de bons conseils.
Une publication de la Revue Adventiste fait part de « la dérive des
dirigeants ». L'auteur disait : « J'ai voyagé dans une bonne partie de
l'Amérique du nord, et partout où je suis allé les gens m'ont fait la
même demande. Sil vous plaît, demandez à vos pasteurs de prêcher à
partir de leur Bible, nous sommes fatigués des exhortations. Nous
voulons être nourris de la Parole de Dieu. » Ces gens ont besoin de
bonnes nouvelles. Et ces bonnes nouvelles sont dans l'Évangile
agapé.
La question qui se pose est celle-ci : « Qu'est-ce que tout cela a à
voir avec la profanation du sanctuaire? » S'il vous plait, retournons au
chapitre 8 de Daniel.
Je vous rappelle que le texte qui a été à
l'origine de la création du mouvement Adventiste est le
verset 14. En
tant qu'Église nous avons été mis sur la sellette à cause de notre
interprétation de
Daniel 8.14;
ceci, au départ, par des érudits
non-Adventistes, puis plus récemment par certains de nos propres
théologiens, y compris par l'homme qui a écrit les commentaires du
livre de Daniel dans le Seventh-Day Adventist Bible Commentary.
Un des principaux arguments utilisés contre notre interprétation c'est
qu'elle serait faite en dehors de son contexte.
Daniel 8.9-12 est le
contexte de ce passage qui est aussi extrêmement important. Et
qu'est-ce que ce contexte nous dit? Simplement que « la petite corne » a
profané le sanctuaire de Dieu, a jeté a terre la vérité du sanctuaire
et a prospéré. Nous savons déjà que le sanctuaire est une parabole
exemplaire pour nous décrire le plan du salut. Autrement dit le
sanctuaire de Dieu est un type de l'Évangile. Depuis que la petite corne
a pénétré la dispensation du Nouveau Testament, ce passage signifie
simplement qu'elle a jeté l'Évangile à terre et qu'elle a
prospéré.
La question du
verset 13
est de savoir pour combien de temps vous
allez permettre à la vérité du sanctuaire d'être jetée à terre et
d'être foulée aux pieds? Et la réponse se trouve an
verset 14. En
d'autres mots, l'évangile éros a été défini par la papauté, grâce à
Augustin qui propose son mélange de « moi et christ »; l'homme devant
faire le premier pas vers Dieu avant que Dieu ne le sauve, cet
évangile s'est glissé dans l'Église Chrétienne. Et pas seulement dans
l'Église Catholique, mais aussi chez les Évangéliques qui se targuent
de la prédication de l'Évangile. Ils annoncent une bonne nouvelle
conditionnelle. Par exemple, nombre d'entre eux utilisent l'idée « en
Christ » uniquement pour les croyants. Cela veut dire que vous devez
premièrement croire avant que Dieu puisse vous placer en Christ.
Mais la Bible n'enseigne pas cela! Dieu a placé tous les hommes en
Jésus-Christ avant que ceux-ci ne croient. La foi rend simplement cela
effectif. La foi ne justifie personne. Nous sommes déjà justifiés en
Christ et la foi concrétise cela. L'évangile éros a dominé dans
l'Église Chrétienne d'où la question : « Comment Dieu va-t-Il purifier
le sanctuaire? » Pour ma part je crois que Dieu Se servira du
Mouvement Adventiste pour cela.
Pour commencer nous avons en
Apocalypse 10.7
une description du grand désappointement qui résulte de ce passage de
Daniel 8:14. Le livre
fut doux dans la bouche et amer dans le ventre. Après ce moment-là
Dieu a donné un ordre à ceux qui étaient désappointés. « Il faut que tu
prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues
et de rois. » Ce mot « prophétiser » signifle « proclamer ». Tu dois
encore annoncer le message des trois anges qui est l'Évangile Éternel.
C'est pourquoi le Diable fait tout son possible pour empêcher ce
mouvement d'arriver à son but. Et nous devons reconnaître qu'il a eu
du succès. Nous en sommes encore à nous demander : Quel est le vrai
Évangile?
Cela me conduit vers Ellen White. A-t-elle prêché l'évangile caritas?
Elle parle de nous comme d'une barque à deux rames. Avez-vous lu cette
citation? Aller au ciel c'est comme aller sur une embarcation à deux
rames. L'une étant la foi et l'autre les oeuvres. Si vous ne vous
servez que d'une rame, vous tournez en rond et si vous ne vous servez
que de l'autre vous tournez aussi en rond mais clans l'autre sens.
L'une et l'autre des solutions sont fausses, c'est la foi qui oeuvre
qui nous conduit au ciel. Souvenez-vous de ce que nous avons vu dans
l'idée en Christ et dans la doctrine de la justification par la foi.
Dans le Nouveau Testament, le salut est décrit en deux phases. « Vous
en Christ » qui est entièrement l'oeuvre de Dieu et qui est donc
quelque chose de méritoire, sans qu'il n'y ait contribution de l'homme
et « Christ en vous » qui implique une coopération humaine. Soeur White
voit La même chose. Ce qu'il faut c'est savoir si elle parle du salut
ou de la vie chrétienne? Dans la vie chrétienne il y a coopération
avec Dieu, mais pour ce qui est du salut c'est un don.
C'était le sujet même de 1888. Ellen White n'a pas pris position pour
Smith et Buttler. Elle a soutenu Waggoner et Jones et la vérité de
l'Évangile agapé. Deux ans plus tard elle tenta de faire comprendre aux
pasteurs L'aboutissement de La justification par La foi. Ce premier
sermon qu'elle fit nous est maintenant rapporté dans le livre « La foi et les
oeuvres » et non « La foi plus les oeuvres. » Ellen White y clarifie les
choses. C'est la justification par la foi. Il y a deux choses qu'elle
condamne dans ce livre, c'est « la justification à bon marché » et
l'évangile caritas.
Voici trois citations, la première se trouve à la page 18. « Plusieurs
fois il m'a été présenté le danger de nourrir, en tant que peuple, des
idées fausses sur la justification par la foi. Longtemps, il m'a été
montré que Satan travaillerait d'une manière spéciale dans le but de
confondre les esprits sur ce point. La loi de Dieu a été amplement
traitée et présentée à l'assemblée presque autant dépourvue de
connaissance sur Jésus-Christ et Sa relation avec la loi que Caïn avec
son offrande. Il m'a été montré que beaucoup n'ont pas eu accès à la
foi à cause des idées confuses et embrouillées au sujet du salut. »
Cela c'est l'évangile éros. Elle n'a pas utilisé ce terme précis
parce qu'elle n'était pas théologienne, mais ce qui est important c'est
qu'elle a condamné le concept.
Voici une autre citation : « Il n'y a pas de point qui mérite d'être
précisé avec autant de force et d'être fréquemment répété ou gravé
avec plus de solidité dans l'esprit de tous, que l'impossibilité pour
l'homme déchu de mériter quoi que ce soit par ses propres oeuvres,
aussi bonnes qu'elles puissent être. Le salut s'obtient uniquement par
la foi en Jésus-Christ. » Cela c'est Ellen White.
Une troisième citation : « Qu'il soit bien clair et manifeste, qu'il
est impossible à la créature, par le moyen de ses propres mérites, de
faire quoi que ce soit dans le but d'améliorer sa position devant
Dieu. Pas plus qu'il n'est possible de modifier le don de Dieu pour
nous par quelques valeurs qui seraient propres à l'être créé. Si la
foi et les oeuvres pouvaient acheter le don du salut, alors le
Créateur serait l'oblige de la créature. Sur ce point, l'erreur aurait
l'opportunité d'être acceptée comme vérité. » Elle veut dire par là
que l'évangile éros pourrait être accepté comme étant l'Évangile
agapé. « Si un homme peut mériter le salut par ses propres moyens,
alors II est dans la même position que le Catholique qui accomplit
une pénitence pour ses péchés. Le salut dans ce cas est en partie une
dette (Ce que Dieu nous doit) qui peut nous être payée comme un
salaire. Si l'homme ne peut, par aucune de ses bonnes oeuvres,
mériter le salut, alors cela ne peut être qu'entièrement (cent pour
cent) par grâce, reçu par l'homme pécheur parce qu'il accepte et croit
en Jésus. C'est un don absolument gratuit. La justification par La foi
est au-dessus de toutes les controverses. Et toute cette controverse
(celle qni se passait a l'époque des faits) prend fin des qu'on avance
ce fait que les mérites obtenus par les bonnes oeuvres de l'homme
déchu ne peuvent jamais ni procurer la vie éternelle. » C'est la
définition de l'Évangile par Ellen White.
Il y a deux problèmes:
1. La grosse majorité des écrits d'Ellen White traitent de la
vie chrétienne et les personnes qui lisent ce qu'elle dit à ce sujet y
calquent leurs idées éros et laissent ainsi croire que nous aurions
quelque chose a faire pour être sauvés. S'il vous plait soyez prudents
et posez-vous La question : « De quoi traite-t-elle? Du salut ou de la
vie chrétienne? » La vie chrétienne parle aussi du salut. Mais de quel
sorte de saint? Du saint vu sur Le plan de ce que Dieu est en train
de réaliser en moi, ce qui n'est pas une contribution mais un
témoignage de concrétisation de ce que Dieu a déjà réalisé, ou bien
parle-t-elle de ce qui me concerne pour le ciel? Il n'y a pas de
mérite humain ici. Elle décrit la justice de Christ comme « un
tissage céleste dans lequel on ne peut trouver aucun fil de
conception humaine. » C'est bien sa définition du salut.
2. L'autre problème que l'on rencontre ce sont les compilations.
Quand vous lisez des compilations vous n'avez pas la possibilité de
connaître le contexte, et vous pouvez faire dire à Ellen White ce que
vous vouliez à travers les compilations. Quelqu'un est venu me voir. Il
y a quelques temps et cette personne a tenté de me convaincre, avec un
livre d'Ellen White, qu'elle était en contradiction avec La Bible.
Chacune des citations et chacun des textes bibliques étaient sortis de
leurs contextes. Vous pouvez ni faire dire ce que vous voulez. Il y a
deux positions extrêmes que nous devrions éviter.
1. Jeter ses écrits par la fenêtre; si nous faisons cela l'Église
s'effondrera.
2. Faire un usage abusif de ses écrits.
Je voudrais dire les choses clairement. Quand je dis que je n'utilise
pas ses écrits du haut de La chaire je ne dis pas que je ne crois pas
en elle, on que je ne respecte pas son autorité et l'origine de ses
inspirations. Je pense que nous devons utiliser ses écrits
intelligemment. Et je dois expliquer ce que je pense quand je parle
d'usage abusif.
1. Quand nous utilisons l'esprit de prophétie pour prouver ou défendre
notre vérité plutôt que d'utiliser notre Bible, nous faisons de ses
écrits la règle qui mesure et qui tranche et cela c'est faire un usage
abusif de son travail.
2. Lorsqu'une vérité est présentée avec la Bible et que vous venez me
voir en disant : « Je n'accepterai cela qu'à partir du moment où vous
me le prouvez par les écrits d'Ellen White », vous faites d'elle
l'autorité suprême et définitive et cela c'est faire un usage abusif
de ses inspirations. Elle serait contre cette manière d'agir.
3. Quand l'idée maîtresse de notre message et notre témoignage sont
issus d'Ellen White plutôt que de la Parole de Dieu nous La
substituons, consciemment ou non à la Bible. Cela c'est faire
d'elle un usage abusif.
Ellen White a fait cette déclaration: « Mes écrits sont une petite
lumière qui conduisent vers une lumière plus importante. » qui est
dans la Bible. Si nous oublions ce but, nous échouons dans notre
réflexion. Nous sommes alors coupables d'engendrer une formidable
injustice, à la fois par rapport à l'Église mais aussi à Ellen White
elle-même; et nous méritons vraiment alors d'être taxé d'idolâtrie.
Nous devons défendre notre message par la Parole de Dieu seule. C'est
la norme; mais nous sommes aussi invités à nous référer à elle pour
comprendre cette Parole de Dieu. Ellen White n'enseigne jamais que
nous sommes sauvés par la foi et par les oeuvres, mais elle dira
toujours que nous sommes sauvés par une foi qui travaille. C'est son
enseignement et c'est aussi l'enseignement de l'Évangile agapé.
Étudions bien deux textes,
Éphésiens 2.8-10.
Les
versets 8 et 9
disent que nous sommes sauvés par grâce, c'est un don sans les
oeuvres. Mais, le
verset 10
dit que Dieu nous a créés en Jésus-Christ
pour de bonnes oeuvres. En tant que croyants nous sommes appelés
aujourd'hui à marcher ainsi. Regardez aussi
Tite 3.5 :
« Nous sommes sauvés, non par les oeuvres de justice que nous
aurions faites, mais par grâce. » Et le
verset 8
nous dira : « afin que ceux qui ont cru en
Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres. »
Nous sommes invités à présenter un Évangile véritable. Le salut est
un don de Dieu pour les pécheurs. Son fruit est la sainteté de vie.
Nous ne devons jamais ajouter nos propres réalisations au salut qui
nous est offert. Au moment où nous faisons cela nous ne faisons plus
de l'Évangile une bonne nouvelle inconditionnelle mais nous le
transformons en bonne nouvelle sons conditions. Et pace que nous ne
pouvons pas satisfaire ces conditions nous nous décourageons et nous
laissons tomber. Je remercie Dieu de ce qu'Il n'a pas attendu que je
devienne bon pour me sauver, mais de ce qu'étant encore un misérable
pécheur Il est venu vers moi et m'a dit : « Jack, je t'ai déjà
réconcilié avec moi par la mort de Mon Fils. Acceptes-tu ce don? » Que
cela puisse aussi être votre cas. Et que l'Éternel nous bénisse en
annonçant un véritable Évangile, qu'Il nous permette de le restaurer
et de le manifester à un monde qui meurt.