Luc 24.13-35
décrit un événement qui prit place le dimanche de la
résurrection. Deux disciples très découragés retournaient vers le
village d'Emmaüs. Quand Jésus les rencontra ils ne le reconnurent pas.
Il leur demanda la raison de leur découragement et ils Lui
répondirent que leurs espérances avaient été anéanties parce que leur
Messie avait été crucifié. Alors Jésus leur dit : « O hommes sans
intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit
les prophètes! » Et au
verset 27 :
« Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur
expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. »
Nous savons que Dieu a donné le sanctuaire à Moïse,
aussi pouvons-nous dire en : « Commençant par le sanctuaire Jésus leur
exposa la vérité le concernant, lui le Christ crucifié. »
Comme nous l'avons vu dans notre étude, le sanctuaire est le plan
modèle de Dieu pour le salut. La réalité c'est Jésus-Christ. Une des
vérités essentielles révélées dans le sanctuaire concernant
Jésus-Christ est celle que nous appelons aujourd'hui « la doctrine de
la substitution ». Que vous regardiez à l'offrande pour le péché
individuel ou à l'offrande quotidienne conduite par le prêtre et qui
prenait place matin et soir, ou que vous regardiez encore à l'offrande
du bouc pour l'Éternel au jour des expiations, la procédure était la
même.
Le pécheur ou le prêtre devait poser ses mains sur l'agneau et
s'appuyer fortement. Le Talmud nous dit qu'il s'appuyait de tout son
poids sur l'agneau, et qu'il confessait les péchés du peuple,
symbolisant ainsi que ceux-ci étaient transférés des pécheurs à
l'Agneau. Alors l'agneau était tué et consumé sur l'autel par le feu
qui venait de Dieu; les pécheurs pouvaient repartir libérés.
Malheureusement, les Juifs n'ont pas reconnu la vraie signification du
système des sacrifices, qui annonçait le Messie. C'est pourquoi ils
rejetèrent le Christ, l'Agneau de Dieu, qui vint dans le monde pour
prendre les péchés des hommes. Ils ne l'acceptèrent pas comme
substitut.
L'église chrétienne, après que les apôtres disparurent, pervertit la
vérité de l'évangile et obscurcit La vérité de la substitution. Cela a
été particulièrement l'oeuvre de l'Église Catholique Romaine quand
elle introduisit la messe. Ce ne fut qu'à l'époque de la réforme du
seizième siècle que cette doctrine fut non seulement restaurée mais
mise au premier rang en tant que coeur du message de l'Évangile.
Mais un problème demeure. Depuis cette époque cette doctrine est
passée sous le feu, un feu réel. Elle a tout d'abord été attaquée par
les théologiens de l'église Catholique Romaine de la Contre Réforme au
Concile de Trente. Aujourd'hui, elle est attaquée par des chercheurs
non chrétiens, et particulièrement par des érudits Musulmans.
L'objection est la même. De tout temps ce fut la même protestation et
malheureusement c'est une contestation valable. Car elle dit que la
doctrine de la substitution est absolument immorale et qu'elle ne
présente pas un caractère légal.
En voici une illustration dans un événement qui se produisit alors que
nous étions missionnaires an Kenya. Un bateau américain accosta dans
le port de Mambossa, le port principal d'Afrique de l'est, la seconde
grande vile du Kenya. Vous savez ce que les marins aiment faire quand
ils arrivent à terre. Certains d'entre eux allèrent ce soir là au Star
Club. Ils avaient beaucoup trop bu et il y eut une bagarre au sujet
d'une femme. Un de ces marins, du nom de Sandtrom, prit un
couteau et la poignarda à mort. La police vint et le mit en détention
dans l'attente du jugement. Son bateau ne pouvait attendre aussi
repartit-il vers les États-Unis. Pendant ce temps, la mère de ce
Sandstrom, qui habitait à New York, partit voir le sénateur de sa
région et insista auprès de lui pour essayer de sauver la vie de son
fils. Au Kenya ce crime est toujours puni par la peine capitale, qui
est la pendaison. Elle voulait sauver la vie de son fils.
Le sénateur usa de son influence et il avait un argument de poids
puisque à cette époque le Kenya recevait une aide étrangère de la part
du gouvernement Américain. En utilisant cela pour faire pression le
sénateur manoeuvra pour tenter d'obtenir du gouvernement
l'acquittement de cet homme et sa mise en liberté. Quand il arriva par
avion à New York sa mère alla à sa rencontre et ses premières paroles
furent retransmises par les journaux au Kenya. « C'est une réponse à
nos prières. » Apparemment toute l'église que cette femme fréquentait
avait prié pour le salut de ce jeune homme.
Le Kenya, et spécialement les intellectuels, furent furieux de ce que
leur gouvernement avait fait. Un professeur de droit d'une université
du Kenya, qui était musulman et doyen de la faculté, se leva devant
une assemblée de quinze mille étudiants pour faire cette observation :
« Le Kenya a perdu tout sens de justice. » Mais il ne blâma pas pour
autant le gouvernement du Kenya, pas plus que le gouvernement anglais
qui a établit le système juridique du pays. Il s'en prit à l'Église
chrétienne. Il dit : « C'est le christianisme qui nous a appris que l'on
pouvait pécher et transférer ses fautes sur un homme innocent qui
mourut sur une croix, pour partir ensuite libre, indemne, et cela
gratis. » Et il ajouta : « Aucune loi ne peut cautionner cela. C'est la
plus immorale et la plus illégale religion qu'on puisse
connaître. »
Je faisais allusion à cela il y a quelques temps à Andrews University
lors d'une rencontre dans laquelle se trouvait un juriste bien connu.
À la fin de la réunion, il vint me trouver en disant : « Vous savez que
ce juriste musulman, malheureusement, avait raison. Aucune loi
n'autorise à transférer la culpabilité et la condamnation d'une
personne coupable vers un innocent. » Aucune loi ne permet cela et le
problème c'est que la loi de Dieu ne le permet pas non plus. Nous
allons le voir dans un moment mais pour l'instant je vous propose
d'examiner quelques définitions données par des théologiens
catholiques romains de l'époque de la Contre Réforme, Orleander et
John Newman. Je vous propose de vous arrêter sur leur définition de la
doctrine de la « substitution ». Ils appellent cela de la « fiction
légaLe ». Ils disent que « c'est passer outre la justice », un « faire
semblant divin » une « comptabilité céleste ». Voici le genre de
définition qu'ils donnent de cet enseignement.
Quatre vingt pour cent de la population mondiale est aujourd'hui
non-chrétienne. Nous nous glorifions des succès que nous avons avec
les baptêmes, mais la plupart de nos baptêmes concernent des personnes
qui étaient déjà chrétiennes. Nous les déplaçons simplement d'une
dénomination vers une autre. Nous n'avons pas encore été rendus
capables véritablement de toucher Les non-chrétiens. Un cinquième de
la population mondiale est musulmane. En fait, Si vous prenez
L'ensemble des chrétiens réunis, Catholiques romains et Protestants,
ils sont moins nombreux que la population musulmane. Tant que nous
n'aurons pas résolu le problème éthique de la doctrine de la
substitution, nous ne pourrons pas convaincre les non-chrétiens. Tous
les non-chrétiens sont légalistes, et les religions légalistes ont
besoin de savoir que le message de Dieu du salut en Jésus-Christ est
aussi légal. Comme le dit Paul dans
Romains 3.31 : « Anéantissons-nous
donc la loi par la foi? » Et la réponse est la suivante :
« Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi. » En
Romains 3.25-26
Paul dit que lorsque Dieu justifie le pécheur Il est juste en faisant
cela. Nous avons besoin de saisir cette vérité.
La Bible condamne quiconque transfert le péché d'une personne coupable
vers une personne innocente. Souvenez-vous qu'Israël était une
théocratie, ce qui veut dire que Dieu n'était pas seulement leur
conducteur spirituel mais qu'Il était aussi leur guide politique. Il
leur avait donné certaines lois; Il Leur avait donné des lois
financières, des lois concernant l'agriculture et des lois civiles.
Une des lois civiles qu'Il leur donna est rapportée en
Deutéronome 24.16 :
« On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera
point mourir les enfants pour les pères; on fera mourir chacun pour
son péché. »
Chacun devait mourir pour ses propres fautes. Cette loi voulait
simplement dire que vous ne pouvez pas transférer la culpabilité et
la punition. On trouve en
2 Rois 14.1-6
une illustration de l'application de cette loi :
« La seconde année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amatsia,
fils de Joas, roi de Juda, régna... Il fit ce qui est droit aux yeux
de l'Éternel, non pas toutefois comme David, son père; il agit
entièrement comme avait agi Joas, son père... Lorsque la royauté fut
affermie entre ses mains, il frappa ses serviteurs qui avaient tué le
roi, son père (ce qui signifie qu'il intenta un procès aux assassins
de son père). Mais il ne fit pas mourir les fils des meurtriers,
selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où l'Éternel
donne ce commandement : On ne fera point mourir les pères pour les
enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères;
mais on fera mourir chacun pour son péché. » Ce
bon roi ne transféra pas la culpabilité et le châtiment aux enfants
des assassins parce qu'il voulait obéir aux lois de Dieu.
Regardez maintenant
Ézéchiel 18
où Dieu consacre un chapitre entier à
ce problème. Les Juifs s'étaient égarés à ce sujet et Dieu devait les
reprendre. Les Juifs avaient pris un proverbe et ils l'utilisaient
d'une manière légaliste ce qui obligea Dieu à rectifier leurs
positions. En lisant
Ézéchiel 18.1 :
« La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : Pourquoi
dites-vous ce proverbe dans le pays d'Israël : Les pères ont mangé
des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées? »
Ils utilisaient ce proverbe et
l'appliquaient aux lois juridiques du pays, punissant ainsi les
enfants pour les fautes de leurs pères. Regardez ce que Dieu dit au
verset 3 :
« Je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, vous n'aurez plus lieu
de dire ce proverbe en Israël. »
Ézéchiel donne alors plusieurs illustrations. Au
verset 4 :
« Voici, toutes les âmes sont à moi; l'âme du fils comme l'âme du
père, l'une et l'autre sont à moi; l'âme qui pèche, c'est celle qui
mourra. » C'est la
norme légale. Maintenant un exemple au
verset 5 :
« L'homme qui est juste, qui pratique la droiture et la justice... »,
puis il donne
toute une liste de choses justes et conclu au
verset 9 : « Il vivra ».
Pourquoi? La loi nous dit qu'il a fait les choses correctement. Il
s'agit ici d'un homme qui a vécu droitement et qui doit vivre. Mais
regardons le
verset 10.
Cet homme a un fils et celui-ci est un voleur
et un assassin, un homme qui répand le sang. Il fait des choses
terribles. Comment sera-t-il jugé? Regardez à la dernière partie du
verset 13 :
« Qu'il meure! que son sang retombe sur lui! »
Rien de plus. Vous avez un père qui est bon et il vit ; celui-ci a un
fils qui est mauvais et il meurt. Et ce fils mauvais a également un
fils dont il est question au
verset 14 :
« Mais si un homme a un fils qui voie tous les péchés que commet son
père, qui les voie et n'agisse pas de la même manière. »
En d'autres termes le fils de
l'homme mauvais voit ce que son père fait et se détourne de lui pour
faire le bien, que se passe-t-il? La dernière partie du
verset 17
nous le dit : « Celui-ci ne mourra pas pour l'iniquité de son père; il
vivra. »
La conclusion est clairement définie au
verset 20 :
« L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas
l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité de son
fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant
sera sur lui. » La traduction NIV (New
International Version) dit cela de cette manière : « le fils ne
partagera pas la culpabilité du père, pas plus que le père celle
du fils. Et cela c'est la parole de Dieu. Maintenant que nous savons
ces choses, comment Christ peut-il mourir en tant que substitut? Si
vous regardez le dictionnaire au mot « substitut » ou « substitution »,
il donne cette définition : « Une personne qui pourvoit (assure) à la
place d'une autre personne. » Les mots « substitut » et « substitution »
ne sont pas des mots bibliques. Ce sont des termes théologiques. Quand
vous rencontrez un terme théologique, de grâce n'allez pas consulter
votre dictionnaire; prenez votre Bible.
C'est la même chose avec le sabbat. Lorsque la Bible dit que le
septième jour est le jour du Seigneur, n'allez pas consulter votre
calendrier pour savoir de quel jour il s'agit. Le calendrier n'est pas
une norme permettant de mesurer la vérité. Il y a aujourd'hui des
Églises qui gardent le dimanche comme étant le septième jour de la
semaine. La norme qui permet de connaître la vérité c'est la parole
de Dieu et cette parole est claire pour indiquer quel est le septième
jour. Je n'ai pas besoin du calendrier. Tous les chrétiens savent que
Jésus est mort un vendredi et qu'il est resté dans la tombe pendant le
sabbat. Aussi savons-nous que le sabbat vient après le vendredi. Nous
consultons notre Bible pour définir le sabbat et nous allons aussi à
notre Bible pour comprendre la doctrine de la substitution, et pas à
notre dictionnaire. La Bible définit la substitution dans l'idée « en
Christ ».
Nous ne sommes pas condamnés parce que nous sommes coupables du péché
d'Adam. Dieu ne transfert pas la culpabilité d'Adam sur nous. Si
vous lisez
Romains 5.12
Paul nous dit que nous ne mourons pas à cause
du péché d'Adam, mais parce que nous y avons participé. Il n'y a pas de
transfert. Nous sommes impliqués dans le péché d'Adam parce que nous
étions en lui. De même que nous étions en Christ quand Il a obéi et
quand Il est mort! Il n'est pas notre substitut parce qu'Il est venu
dans ce monde à notre place comme le dit le dictionnaire dans sa
définition du mot « substitut », Christ n'est pas mort à votre place.
S'il était mort ainsi cela serait immoral. Il est mort en tant que
« nous ».
Regardons ce que dit un érudit biblique moderne, Reo Steadmam, dont
les yeux ont été ouverts (merci Seigneur). C'est un très bon
prédicateur. Jésus est mort parce qu'Il a pris notre place. C'est ce
que l'Écriture révèle. Il n'était pas simplement un substitut. Il est
toujours difficile pour nous de comprendre comment une personne
innocente peut mourir pour la faute d'une autre et laisser celle-ci
libre. Mais l'Écriture n'enseigne pas qu'Il était un simple substitut
dans le sens où Il serait mon « à notre place ». Autrement dit Il n'est
pas venu dans ce monde à notre place mais en tant que nous.
Dieu nous a donné la responsabilité de témoigner au monde. Quand nous
faisons cela nous avons besoin de l'Écriture pour prouver nos
positions. « En Christ la Divinité et l'humanité furent
mystérieusement combinées et l'homme et Dieu devinrent un. C'est
dans cette union que nous pouvons trouver l'espérance pour une race
humaine tombée. » (Bible Commentary, Volume 5, p. 1130). « Christ
n'aurait rien pu faire pendant Son ministère terrestre pour sauver
l'homme perdu si le divin n'avait été mêlé avec l'humain. » (Bible
Commentary, Volume 7, p. 904).
Alors qu'Il était au ciel, avant de venir dans ce monde, Christ
possédait-Il la justice? Était-Il juste avant de venir dans ce monde?
Était-Il pleinement droit? Pourquoi ne pouvait-Il pas nous donner
cela comme un don? Parce qu'aucune loi ne le permet. Aussi, avant
qu'Il puisse être notre justice il fallait qu'Il soit qualifié pour le
devenir. Comment pouvait-Il être qualifié? Dieu a voulu nous prendre et
prendre Son Fils pour nous unir en une seule personne. Lui et nous
sommes devenus un. C'est ce que nous avons vu dans le dernier
chapitre en étudiant l'idée « en Christ ». Au moment où nous sommes
devenus un, Il devint le second Adam. Et c'est alors qu'Il devint
notre substitut. Il devint un avec nous afin que ce qui est vrai de
Lui le soit aussi de nous.
Lorsque Christ mourut sur la croix était-ce un homme qui mourut à la
place de tous les hommes, ce qui correspond à la position des
réformateurs et des Évangéliques qui est aujourd'hui mise en examen,
ou était-ce tous les hommes qui moururent en un seul homme? Regardons à
ce que la Bible dit.
2 Corinthiens 5.14 :
« Car l'amour de Christ nous pousse, parce que nous estimons que, si
un seul est mort pour tous, tous donc sont morts. »
La mort de Jésus fut une mort corporative
tout comme le péché d'Adam fut un péché corporatif. Tous ont péché en
Adam, de même tous sont morts en Christ. Regardez aussi
1 Pierre 2.24 :
« Lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que
morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les
meurtrissures duquel vous avez été guéris. » Centaines traductions
diront, « afin que nous puissions peut être mourir », mais regardez le
grec de votre Bible. C'est le temps aoriste qui est employé ici. C'est
quelque chose qui est arrivé à la croix, pas quelque chose qui aurait
pu se passer, afin que morts aux péchés nous puissions vivre pour la
justice.
Lorsque Christ prit sur Lui notre humanité Il prit une humanité qui
avait besoin d'être rachetée. Le probLème avec les églises
évangéliques, qui est aussi le problème avec l'évangile de l'époque de
la réformation, c'est qu'on sépare l'humanité du Christ de l'humanité
qu'Il est venu racheter, et l'on présente ainsi un évangile immoral.
La seule possibilité qui reste pour soutenir la doctrine de la
substitution s'est d'identifier l'humanité du Christ avec
l'humanité qui a besoin de rachat. C'est votre humanité et la mienne
qui sont condamnées. Sur la croix, l'humanité qui est monté c'est
votre humanité. Vous êtes Lui. C'est pourquoi Paul peut dire en
Galates 2.20 :
« Je suis crucifié avec Christ. » À la croix, ce n'était
pas un homme qui mourut à la place de tous les autres; c'étaient
tous les hommes qui mouraient en un seul, Jésus-Christ. La mort du
Christ est une mort corporative. Quand vous acceptez l'Évangile,
Jésus vous dit en
Marc 16.15-16 :
« Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la
création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. »
Vous êtes-vous déjà demandé ce que le baptême
signifie dans le Nouveau Testament? Nulle part dans le Nouveau
Testament vous trouverez que le baptême signifie le baptême dans
l'église; il est toujours parlé du baptême « en Christ ». Cela
montre que vous acceptez son histoire comme étant la vôtre, et le
droit de faire cela parce que Son humanité c'est aussi la vôtre.
« L'humanité de Christ est tout pour nous. » Il est souhaitable que
vous soyez assuré que dans cette humanité vous êtes parfait.
Quand j'ai lu le livre « Jésus-Christ » pour la première fois j'ai
retenu une formulation qui m'a dérouté jusqu'à ce que je comprenne la
vérité. Cette citation disait : « Quand une personne accepte Christ,
Dieu regarde à cette personne comme si elle n'avait jamais péché. »
Et je me suis dis alors « Ce n'est pas loyal; j'ai péché. » Mais en
Christ je n'ai jamais péché et c'est là mon ancrage. Voyons un autre
problème qui découle de cette incompréhension de la doctrine de la
substitution. Nous nous confrontons avec ce problème qui s'est
introduit rapidement dans l'Église depuis les années 70, et tout
particulièrement en 1972. Je ne veux pas saper l'évangile de la
Réformation. Je remercie Dieu pour les Réformateurs. Mais ils avaient
aussi des problèmes et ils n'ont pas tout réglé. Je crois que Dieu a
sollicité l'Église Chrétienne pour restaurer correctement et
pleinement l'Évangile.
Le problème qui s'est infiltré avec cette fausse idée de la
substitution est ce que le célèbre théologien et martyr Allemand,
Dietrich Bonhoeffer appelle « la grâce à bon marché ». Si Christ n'a
pas besoin de s'identifier avec moi pour me sauver, j'en conclus que
je n'ai pas besoin de m'identifier avec Lui pour être sauvé; tout ce
que j'ai à faire c'est d'acquiescer uniquement mentalement à cette
vérité. L'expression « par La foi » est bien plus qu'un simple
acquiescement mental. Mais Paul définit la foi comme l'obéissance à la
vérité.
Voici une illustration de cette « grâce à bon marché ». Je travaillais
avec un missionnaire à l'ouest de l'Ouganda. Nous étions alors
occupés à faire des achats. Quand nos courses furent terminées, nous
nous sommes dirigés vers le lieu de repos qui avait été mis à notre
disposition. C'était l'endroit le moins cher où nous pouvions nous
loger et nous voulions garder l'argent que nous avions pour l'église.
Nous avons payé cinquante cents chacun pour un lit. Puis nous sommes
allés à la salle à manger pour prendre notre souper. Un jeune Africain
se leva et se dirigea vers nous. Mon ami était Américain et parlait
bien sur comme un Américain, ce qui fit que ce jeune homme sembla ne
pas avoir de problème avec lui. Mais il vint vers moi pensant que,
puisque j'étais Indien je devais aussi être Hindou et il voulait rendre
témoignage de sa foi. Il vint sincèrement et j'ai apprécié cela. Il se
présenta devant moi en disant : « Êtes-vous sauvé? » J'ai trouvé cela
amusant mais je voulais quand même rendre moi aussi un témoignage à
ce garçon. Alors j'ai dit : « Sauvé de quoi? » Il a répondu : « Êtes-vous
sauvé du péché? » Je lui ai dit : « Pouvez-vous être plus précis?
Pensez-vous à la culpabilité ou au châtiment, pensez-vous au pouvoir
et à la domination du péché ou pensez-vous à la présence du péché?
De laquelle de ces choses parlez-vous? » Il réalisa alors que j'étais
chrétien et il dit : « Vous parlez comme un pasteur. » Je lui ai dit :
« En effet je suis pasteur; mais puis-je vous poser la même question :
Êtes-vous sauvé? » Très enthousiaste il leva les bras en l'air et
dit : « Frère, j'ai été sauvé il y a trois mois. » Je Lui ai dit :
« Comment cela? » Il m'a répondu: "J'ai cru dans le Seigneur
Jésus-Christ.>,
Alors je lui ai dit : « Jeune homme, puis-je vous reprendre? Vous
n'avez pas été sauvé il y a trois mois. La foi n'a pas de mérite dans
cela. Vous avez été sauvé il y a deux mille ans; et vous avez accepté
votre salut il y a trois mois. » J'en ai profité pour lui demander :
« Si vous avez été sauvé comment se fait-il que je sente l'odeur de
bière dans votre haleine? » Il me regarda avec stupéfaction et dit :
« Frère, ne savez-vous pas que nous sommes sauvés par grâce et non par
le moyen des oeuvres? » « Vraiment! pouvez-vous m'expliquer cela? »
lui demandais-je. Il dit : « Christ a tout fait. » « Oh! Vous voulez
dire qu'Il a vécu parfaitement à votre place et qu'il est mort à votre
place sur la croix? » Et il me répondit : « Frère, vous découvrez cela
maintenant? » Je lui fis alors cette remarque : « Jeune homme, je
veux pousser votre théologie jusqu'à la conclusion logique. »
« Qu'est-ce que cela veut dire? » me dit-il. « Et bien sachez qu'Il ira
aussi au ciel à votre place. » Il n'a pas du tout aimé cela et je le
comprends. Je lui ai souhaité de passer une bonne fin de nuit, de
laisser cette bière passer et de remettre sa tête au clair; après quoi
je pourrai lui proposer une étude biblique sur le thème de la
grâce.
J'utilisais alors le texte qu'il avait pris lui-même pour moi et
j'allais un peu plus avant.
Éphésiens 2.8-9 :
« Car c'est par la grâce
que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de
vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que
personne ne se glorifie. » « Avez-vous lu le
verset 10 » lui
demandais-je? « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en
Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance,
afin que nous les pratiquions. » Nous avons été créés pour de bonnes
oeuvres en Jésus-Christ et nous sommes appelés à marcher en elles. Je
présentais aussi
Tite 3.5 :
« Non à cause des oeuvres de justice que
nous aurions faites, mais selon sa miséricorde. » Merci Seigneur pour
cela. Lisons aussi le
verset 8 :
« Cette parole est certaine, et je veux
que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu
s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres. »
« Oh! » dit-il. Je
continuais, « Frère, quand vous acceptez Christ, vous acceptez Son
histoire comme votre histoire. » Puis je retournais à
Romains 6 en
lisant : « Frères, Il est mort au péché. Pour cette raison vous êtes
morts au péché. Comment pouvez-vous dire que ce n'est pas un problème
de pécher? Vous contredisez votre foi. »
Nous voyons que l'histoire de Christ est notre histoire. Dieu a réécrit
notre histoire en Son Fils Jésus-Christ. Il a pu faire cela parce qu'Il
nous a placés en Jésus-Christ il y a deux mille ans et pour que cette
histoire devienne effective dans nos vies nous devons soumettre nos
volontés à la vérité telle quelle est en Jésus-Christ. Regardez
2 Timothée 2.11 :
« Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec
lui, nous vivrons aussi avec lui. » Timothée était un jeune homme et
ce fut pourquoi Paul lui écrivit cette lettre qui sera l'une des
dernières qu'il envoya avant d'être exécuté.
Nous traitons là premièrement de la phase objective de l'évangile, en
rapport avec le sanctuaire. Nous parlerons ensuite de l'aspect
subjectif. Nous mettons en place les fondations. Vous ne pouvez pas
séparer Christ notre justice en terme de vérité objective de
l'expérience subjective. Il est clair que cette expérience subjective
ne participe pas à notre salut. C'est une évidence que nous sommes
déjà sauvés.
Nous ne devons jamais dire que nous sommes sauvés par ce que Christ a
fait il y a deux mille ans
et par ce que Christ fait pour nous
aujourd'hui. Nous sommes sauvés par ce que Christ a fait pour nous Il
y a deux mille ans. Ce salut est parfait, complet. Nous ne pouvons rien
y ajouter ni le perfectionner. Mais à ceux que Dieu sauve, Il révèle
aussi ce salut dans leur vie. Et c'est là une vérité fondamentale de
l'Évangile.
2 Timothée 2.11 :
« Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous
vivrons aussi avec lui. » Dans ce monde
nous commençons par naître, par naître au sein d'une race déchue. Nous
commençons par la naissance et nous finissons toujours par mourir.
Dans l'Évangile c'est l'inverse; nous commençons par mourir et nous
finissons par vivre; et il ne peut y avoir aucune vie avec Christ
s'il n'y a pas de mort avec Lui.
C'est là la signification du baptême, une confession publique que Sa
mont est notre mort, que Son ensevelissement est notre ensevelissement
et que Sa résurrection est notre résurrection. Le baptême est une
confession publique que nous avons accepté notre histoire écrite par
Dieu en Jésus-Christ. Nous sommes nés en Adam mais maintenant nous
sommes morts en Adam et ressuscités en Christ. C'est la bonne nouvelle
de la substitution. Dana
1 Corinthiens 15
on trouve deux textes qui parlent de Jésus-Christ.
- Il est le second Adam.
- Il est le deuxième homme.
Ces deux termes sont extrêmement importants. En tant que dernier Adam
Christ représente la plénitude du premier Adam. Il prit cette race
Adamique à la croix et la supprima parce qu'elle restait
condamnable. À la résurrection il releva la race humaine avec une vie
nouvelle. Il est la tête de la seconde humanité rachetée de la
première. En
2 Corinthiens 5.17
nous lisons : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle
créature. » (Le mot Grec est création).
L'ancien a disparu à la croix; il est arrivé à sa fin et un nouveau
est apparu. Vous et moi sommes des êtres nouveaux; aussi vivons comme
des gens nouveaux! Ne laissons pas le monde nous voir comme il nous
voyait avant notre conversion. Les gens ont besoin de voir Christ
l'espérance de la gloire.
Puisse Dieu nous aider à comprendre la doctrine de la substitution,
nous permettre de rendre témoignage et de prêcher correctement en
montrant que Jésus n'est pas venu à notre place. Il vint en tant que
nous et en Christ nous avons une nouvelle histoire. Une histoire dont
nous pouvons être fiers. Dieu ne nous regarde pas comme des hommes se
débrouillant tant bien que mal en Christ. Oui, en tant qu'individus
nous sommes hésitants mais en Christ nous nous tenons parfaits tant
par rapport à la justice effective que vis à vis de la justice de la
loi.
C'est pourquoi la doctrine de la substitution est une ancre grâce à
laquelle je me tiendrai debout au jour du jugement quand la loi me
dira : « As-tu obéi à la loi? » Je ne dirai pas : « J'ai essayé de T'obéir »,
parce que la loi n'acceptera pas cela. Je dirai : « Je l'ai obéi
parfaitement. » Et la loi dira : « Quand m'as-tu obéi parfaitement? » Je
répondrai : « Quand j'étais en Christ. » Et la loi acceptera cela
parce que Dieu m'a placé en Christ et que j'étais là quand Il a obéi à
la loi. La loi dira : « Mais tu es un pécheur et tu dois mourir. »
Et je dirai : « Je suis déjà mort. » « Quand es-tu mort? » Et je
répondrai « en Christ » et la loi dira : « C'est bon, tu es libre! » et je
dirai : « Merci. » Alors, je prendrai ma couronne et je la déposerai aux
pieds de Jésus et je Lui rendrai gloire.