Le Sanctuaire

Christ notre substitut

Luc 24.25-27

Luc 24.13-35 décrit un événement qui prit place le dimanche de la résurrection. Deux disciples très découragés retournaient vers le village d'Emmaüs. Quand Jésus les rencontra ils ne le reconnurent pas. Il leur demanda la raison de leur découragement et ils Lui répondirent que leurs espérances avaient été anéanties parce que leur Messie avait été crucifié. Alors Jésus leur dit : « O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes! » Et au verset 27 : « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » Nous savons que Dieu a donné le sanctuaire à Moïse, aussi pouvons-nous dire en : « Commençant par le sanctuaire Jésus leur exposa la vérité le concernant, lui le Christ crucifié. »

Comme nous l'avons vu dans notre étude, le sanctuaire est le plan modèle de Dieu pour le salut. La réalité c'est Jésus-Christ. Une des vérités essentielles révélées dans le sanctuaire concernant Jésus-Christ est celle que nous appelons aujourd'hui « la doctrine de la substitution ». Que vous regardiez à l'offrande pour le péché individuel ou à l'offrande quotidienne conduite par le prêtre et qui prenait place matin et soir, ou que vous regardiez encore à l'offrande du bouc pour l'Éternel au jour des expiations, la procédure était la même.

Le pécheur ou le prêtre devait poser ses mains sur l'agneau et s'appuyer fortement. Le Talmud nous dit qu'il s'appuyait de tout son poids sur l'agneau, et qu'il confessait les péchés du peuple, symbolisant ainsi que ceux-ci étaient transférés des pécheurs à l'Agneau. Alors l'agneau était tué et consumé sur l'autel par le feu qui venait de Dieu; les pécheurs pouvaient repartir libérés. Malheureusement, les Juifs n'ont pas reconnu la vraie signification du système des sacrifices, qui annonçait le Messie. C'est pourquoi ils rejetèrent le Christ, l'Agneau de Dieu, qui vint dans le monde pour prendre les péchés des hommes. Ils ne l'acceptèrent pas comme substitut.

L'église chrétienne, après que les apôtres disparurent, pervertit la vérité de l'évangile et obscurcit La vérité de la substitution. Cela a été particulièrement l'oeuvre de l'Église Catholique Romaine quand elle introduisit la messe. Ce ne fut qu'à l'époque de la réforme du seizième siècle que cette doctrine fut non seulement restaurée mais mise au premier rang en tant que coeur du message de l'Évangile.

Mais un problème demeure. Depuis cette époque cette doctrine est passée sous le feu, un feu réel. Elle a tout d'abord été attaquée par les théologiens de l'église Catholique Romaine de la Contre Réforme au Concile de Trente. Aujourd'hui, elle est attaquée par des chercheurs non chrétiens, et particulièrement par des érudits Musulmans. L'objection est la même. De tout temps ce fut la même protestation et malheureusement c'est une contestation valable. Car elle dit que la doctrine de la substitution est absolument immorale et qu'elle ne présente pas un caractère légal.

En voici une illustration dans un événement qui se produisit alors que nous étions missionnaires an Kenya. Un bateau américain accosta dans le port de Mambossa, le port principal d'Afrique de l'est, la seconde grande vile du Kenya. Vous savez ce que les marins aiment faire quand ils arrivent à terre. Certains d'entre eux allèrent ce soir là au Star Club. Ils avaient beaucoup trop bu et il y eut une bagarre au sujet d'une femme. Un de ces marins, du nom de Sandtrom, prit un couteau et la poignarda à mort. La police vint et le mit en détention dans l'attente du jugement. Son bateau ne pouvait attendre aussi repartit-il vers les États-Unis. Pendant ce temps, la mère de ce Sandstrom, qui habitait à New York, partit voir le sénateur de sa région et insista auprès de lui pour essayer de sauver la vie de son fils. Au Kenya ce crime est toujours puni par la peine capitale, qui est la pendaison. Elle voulait sauver la vie de son fils.

Le sénateur usa de son influence et il avait un argument de poids puisque à cette époque le Kenya recevait une aide étrangère de la part du gouvernement Américain. En utilisant cela pour faire pression le sénateur manoeuvra pour tenter d'obtenir du gouvernement l'acquittement de cet homme et sa mise en liberté. Quand il arriva par avion à New York sa mère alla à sa rencontre et ses premières paroles furent retransmises par les journaux au Kenya. « C'est une réponse à nos prières. » Apparemment toute l'église que cette femme fréquentait avait prié pour le salut de ce jeune homme.

Le Kenya, et spécialement les intellectuels, furent furieux de ce que leur gouvernement avait fait. Un professeur de droit d'une université du Kenya, qui était musulman et doyen de la faculté, se leva devant une assemblée de quinze mille étudiants pour faire cette observation : « Le Kenya a perdu tout sens de justice. » Mais il ne blâma pas pour autant le gouvernement du Kenya, pas plus que le gouvernement anglais qui a établit le système juridique du pays. Il s'en prit à l'Église chrétienne. Il dit : « C'est le christianisme qui nous a appris que l'on pouvait pécher et transférer ses fautes sur un homme innocent qui mourut sur une croix, pour partir ensuite libre, indemne, et cela gratis. » Et il ajouta : « Aucune loi ne peut cautionner cela. C'est la plus immorale et la plus illégale religion qu'on puisse connaître. »

Je faisais allusion à cela il y a quelques temps à Andrews University lors d'une rencontre dans laquelle se trouvait un juriste bien connu. À la fin de la réunion, il vint me trouver en disant : « Vous savez que ce juriste musulman, malheureusement, avait raison. Aucune loi n'autorise à transférer la culpabilité et la condamnation d'une personne coupable vers un innocent. » Aucune loi ne permet cela et le problème c'est que la loi de Dieu ne le permet pas non plus. Nous allons le voir dans un moment mais pour l'instant je vous propose d'examiner quelques définitions données par des théologiens catholiques romains de l'époque de la Contre Réforme, Orleander et John Newman. Je vous propose de vous arrêter sur leur définition de la doctrine de la « substitution ». Ils appellent cela de la « fiction légaLe ». Ils disent que « c'est passer outre la justice », un « faire semblant divin » une « comptabilité céleste ». Voici le genre de définition qu'ils donnent de cet enseignement.

Quatre vingt pour cent de la population mondiale est aujourd'hui non-chrétienne. Nous nous glorifions des succès que nous avons avec les baptêmes, mais la plupart de nos baptêmes concernent des personnes qui étaient déjà chrétiennes. Nous les déplaçons simplement d'une dénomination vers une autre. Nous n'avons pas encore été rendus capables véritablement de toucher Les non-chrétiens. Un cinquième de la population mondiale est musulmane. En fait, Si vous prenez L'ensemble des chrétiens réunis, Catholiques romains et Protestants, ils sont moins nombreux que la population musulmane. Tant que nous n'aurons pas résolu le problème éthique de la doctrine de la substitution, nous ne pourrons pas convaincre les non-chrétiens. Tous les non-chrétiens sont légalistes, et les religions légalistes ont besoin de savoir que le message de Dieu du salut en Jésus-Christ est aussi légal. Comme le dit Paul dans Romains 3.31 : « Anéantissons-nous donc la loi par la foi? » Et la réponse est la suivante : « Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi. » En Romains 3.25-26 Paul dit que lorsque Dieu justifie le pécheur Il est juste en faisant cela. Nous avons besoin de saisir cette vérité.

La Bible condamne quiconque transfert le péché d'une personne coupable vers une personne innocente. Souvenez-vous qu'Israël était une théocratie, ce qui veut dire que Dieu n'était pas seulement leur conducteur spirituel mais qu'Il était aussi leur guide politique. Il leur avait donné certaines lois; Il Leur avait donné des lois financières, des lois concernant l'agriculture et des lois civiles. Une des lois civiles qu'Il leur donna est rapportée en Deutéronome 24.16 : « On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; on fera mourir chacun pour son péché. »

Chacun devait mourir pour ses propres fautes. Cette loi voulait simplement dire que vous ne pouvez pas transférer la culpabilité et la punition. On trouve en 2 Rois 14.1-6 une illustration de l'application de cette loi : « La seconde année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, régna... Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, non pas toutefois comme David, son père; il agit entièrement comme avait agi Joas, son père... Lorsque la royauté fut affermie entre ses mains, il frappa ses serviteurs qui avaient tué le roi, son père (ce qui signifie qu'il intenta un procès aux assassins de son père). Mais il ne fit pas mourir les fils des meurtriers, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où l'Éternel donne ce commandement : On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; mais on fera mourir chacun pour son péché. » Ce bon roi ne transféra pas la culpabilité et le châtiment aux enfants des assassins parce qu'il voulait obéir aux lois de Dieu.

Regardez maintenant Ézéchiel 18 où Dieu consacre un chapitre entier à ce problème. Les Juifs s'étaient égarés à ce sujet et Dieu devait les reprendre. Les Juifs avaient pris un proverbe et ils l'utilisaient d'une manière légaliste ce qui obligea Dieu à rectifier leurs positions. En lisant Ézéchiel 18.1 : « La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d'Israël : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées? » Ils utilisaient ce proverbe et l'appliquaient aux lois juridiques du pays, punissant ainsi les enfants pour les fautes de leurs pères. Regardez ce que Dieu dit au verset 3 : « Je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, vous n'aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël. »

Ézéchiel donne alors plusieurs illustrations. Au verset 4 : « Voici, toutes les âmes sont à moi; l'âme du fils comme l'âme du père, l'une et l'autre sont à moi; l'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. » C'est la norme légale. Maintenant un exemple au verset 5 : « L'homme qui est juste, qui pratique la droiture et la justice... », puis il donne toute une liste de choses justes et conclu au verset 9 : « Il vivra ». Pourquoi? La loi nous dit qu'il a fait les choses correctement. Il s'agit ici d'un homme qui a vécu droitement et qui doit vivre. Mais regardons le verset 10. Cet homme a un fils et celui-ci est un voleur et un assassin, un homme qui répand le sang. Il fait des choses terribles. Comment sera-t-il jugé? Regardez à la dernière partie du verset 13 : « Qu'il meure! que son sang retombe sur lui! »

Rien de plus. Vous avez un père qui est bon et il vit ; celui-ci a un fils qui est mauvais et il meurt. Et ce fils mauvais a également un fils dont il est question au verset 14 : « Mais si un homme a un fils qui voie tous les péchés que commet son père, qui les voie et n'agisse pas de la même manière. » En d'autres termes le fils de l'homme mauvais voit ce que son père fait et se détourne de lui pour faire le bien, que se passe-t-il? La dernière partie du verset 17 nous le dit : « Celui-ci ne mourra pas pour l'iniquité de son père; il vivra. »

La conclusion est clairement définie au verset 20 : « L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » La traduction NIV (New International Version) dit cela de cette manière : « le fils ne partagera pas la culpabilité du père, pas plus que le père celle du fils. Et cela c'est la parole de Dieu. Maintenant que nous savons ces choses, comment Christ peut-il mourir en tant que substitut? Si vous regardez le dictionnaire au mot « substitut » ou « substitution », il donne cette définition : « Une personne qui pourvoit (assure) à la place d'une autre personne. » Les mots « substitut » et « substitution » ne sont pas des mots bibliques. Ce sont des termes théologiques. Quand vous rencontrez un terme théologique, de grâce n'allez pas consulter votre dictionnaire; prenez votre Bible.

C'est la même chose avec le sabbat. Lorsque la Bible dit que le septième jour est le jour du Seigneur, n'allez pas consulter votre calendrier pour savoir de quel jour il s'agit. Le calendrier n'est pas une norme permettant de mesurer la vérité. Il y a aujourd'hui des Églises qui gardent le dimanche comme étant le septième jour de la semaine. La norme qui permet de connaître la vérité c'est la parole de Dieu et cette parole est claire pour indiquer quel est le septième jour. Je n'ai pas besoin du calendrier. Tous les chrétiens savent que Jésus est mort un vendredi et qu'il est resté dans la tombe pendant le sabbat. Aussi savons-nous que le sabbat vient après le vendredi. Nous consultons notre Bible pour définir le sabbat et nous allons aussi à notre Bible pour comprendre la doctrine de la substitution, et pas à notre dictionnaire. La Bible définit la substitution dans l'idée « en Christ ».

Nous ne sommes pas condamnés parce que nous sommes coupables du péché d'Adam. Dieu ne transfert pas la culpabilité d'Adam sur nous. Si vous lisez Romains 5.12 Paul nous dit que nous ne mourons pas à cause du péché d'Adam, mais parce que nous y avons participé. Il n'y a pas de transfert. Nous sommes impliqués dans le péché d'Adam parce que nous étions en lui. De même que nous étions en Christ quand Il a obéi et quand Il est mort! Il n'est pas notre substitut parce qu'Il est venu dans ce monde à notre place comme le dit le dictionnaire dans sa définition du mot « substitut », Christ n'est pas mort à votre place. S'il était mort ainsi cela serait immoral. Il est mort en tant que « nous ».

Regardons ce que dit un érudit biblique moderne, Reo Steadmam, dont les yeux ont été ouverts (merci Seigneur). C'est un très bon prédicateur. Jésus est mort parce qu'Il a pris notre place. C'est ce que l'Écriture révèle. Il n'était pas simplement un substitut. Il est toujours difficile pour nous de comprendre comment une personne innocente peut mourir pour la faute d'une autre et laisser celle-ci libre. Mais l'Écriture n'enseigne pas qu'Il était un simple substitut dans le sens où Il serait mon « à notre place ». Autrement dit Il n'est pas venu dans ce monde à notre place mais en tant que nous.

Dieu nous a donné la responsabilité de témoigner au monde. Quand nous faisons cela nous avons besoin de l'Écriture pour prouver nos positions. « En Christ la Divinité et l'humanité furent mystérieusement combinées et l'homme et Dieu devinrent un. C'est dans cette union que nous pouvons trouver l'espérance pour une race humaine tombée. » (Bible Commentary, Volume 5, p. 1130). « Christ n'aurait rien pu faire pendant Son ministère terrestre pour sauver l'homme perdu si le divin n'avait été mêlé avec l'humain. » (Bible Commentary, Volume 7, p. 904).

Alors qu'Il était au ciel, avant de venir dans ce monde, Christ possédait-Il la justice? Était-Il juste avant de venir dans ce monde? Était-Il pleinement droit? Pourquoi ne pouvait-Il pas nous donner cela comme un don? Parce qu'aucune loi ne le permet. Aussi, avant qu'Il puisse être notre justice il fallait qu'Il soit qualifié pour le devenir. Comment pouvait-Il être qualifié? Dieu a voulu nous prendre et prendre Son Fils pour nous unir en une seule personne. Lui et nous sommes devenus un. C'est ce que nous avons vu dans le dernier chapitre en étudiant l'idée « en Christ ». Au moment où nous sommes devenus un, Il devint le second Adam. Et c'est alors qu'Il devint notre substitut. Il devint un avec nous afin que ce qui est vrai de Lui le soit aussi de nous.

Lorsque Christ mourut sur la croix était-ce un homme qui mourut à la place de tous les hommes, ce qui correspond à la position des réformateurs et des Évangéliques qui est aujourd'hui mise en examen, ou était-ce tous les hommes qui moururent en un seul homme? Regardons à ce que la Bible dit. 2 Corinthiens 5.14 : « Car l'amour de Christ nous pousse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts. » La mort de Jésus fut une mort corporative tout comme le péché d'Adam fut un péché corporatif. Tous ont péché en Adam, de même tous sont morts en Christ. Regardez aussi 1 Pierre 2.24 : « Lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. » Centaines traductions diront, « afin que nous puissions peut être mourir », mais regardez le grec de votre Bible. C'est le temps aoriste qui est employé ici. C'est quelque chose qui est arrivé à la croix, pas quelque chose qui aurait pu se passer, afin que morts aux péchés nous puissions vivre pour la justice.

Lorsque Christ prit sur Lui notre humanité Il prit une humanité qui avait besoin d'être rachetée. Le probLème avec les églises évangéliques, qui est aussi le problème avec l'évangile de l'époque de la réformation, c'est qu'on sépare l'humanité du Christ de l'humanité qu'Il est venu racheter, et l'on présente ainsi un évangile immoral. La seule possibilité qui reste pour soutenir la doctrine de la substitution s'est d'identifier l'humanité du Christ avec l'humanité qui a besoin de rachat. C'est votre humanité et la mienne qui sont condamnées. Sur la croix, l'humanité qui est monté c'est votre humanité. Vous êtes Lui. C'est pourquoi Paul peut dire en Galates 2.20 : « Je suis crucifié avec Christ. » À la croix, ce n'était pas un homme qui mourut à la place de tous les autres; c'étaient tous les hommes qui mouraient en un seul, Jésus-Christ. La mort du Christ est une mort corporative. Quand vous acceptez l'Évangile, Jésus vous dit en Marc 16.15-16 : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. » Vous êtes-vous déjà demandé ce que le baptême signifie dans le Nouveau Testament? Nulle part dans le Nouveau Testament vous trouverez que le baptême signifie le baptême dans l'église; il est toujours parlé du baptême « en Christ ». Cela montre que vous acceptez son histoire comme étant la vôtre, et le droit de faire cela parce que Son humanité c'est aussi la vôtre. « L'humanité de Christ est tout pour nous. » Il est souhaitable que vous soyez assuré que dans cette humanité vous êtes parfait.

Quand j'ai lu le livre « Jésus-Christ » pour la première fois j'ai retenu une formulation qui m'a dérouté jusqu'à ce que je comprenne la vérité. Cette citation disait : « Quand une personne accepte Christ, Dieu regarde à cette personne comme si elle n'avait jamais péché. » Et je me suis dis alors « Ce n'est pas loyal; j'ai péché. » Mais en Christ je n'ai jamais péché et c'est là mon ancrage. Voyons un autre problème qui découle de cette incompréhension de la doctrine de la substitution. Nous nous confrontons avec ce problème qui s'est introduit rapidement dans l'Église depuis les années 70, et tout particulièrement en 1972. Je ne veux pas saper l'évangile de la Réformation. Je remercie Dieu pour les Réformateurs. Mais ils avaient aussi des problèmes et ils n'ont pas tout réglé. Je crois que Dieu a sollicité l'Église Chrétienne pour restaurer correctement et pleinement l'Évangile.

Le problème qui s'est infiltré avec cette fausse idée de la substitution est ce que le célèbre théologien et martyr Allemand, Dietrich Bonhoeffer appelle « la grâce à bon marché ». Si Christ n'a pas besoin de s'identifier avec moi pour me sauver, j'en conclus que je n'ai pas besoin de m'identifier avec Lui pour être sauvé; tout ce que j'ai à faire c'est d'acquiescer uniquement mentalement à cette vérité. L'expression « par La foi » est bien plus qu'un simple acquiescement mental. Mais Paul définit la foi comme l'obéissance à la vérité.

Voici une illustration de cette « grâce à bon marché ». Je travaillais avec un missionnaire à l'ouest de l'Ouganda. Nous étions alors occupés à faire des achats. Quand nos courses furent terminées, nous nous sommes dirigés vers le lieu de repos qui avait été mis à notre disposition. C'était l'endroit le moins cher où nous pouvions nous loger et nous voulions garder l'argent que nous avions pour l'église. Nous avons payé cinquante cents chacun pour un lit. Puis nous sommes allés à la salle à manger pour prendre notre souper. Un jeune Africain se leva et se dirigea vers nous. Mon ami était Américain et parlait bien sur comme un Américain, ce qui fit que ce jeune homme sembla ne pas avoir de problème avec lui. Mais il vint vers moi pensant que, puisque j'étais Indien je devais aussi être Hindou et il voulait rendre témoignage de sa foi. Il vint sincèrement et j'ai apprécié cela. Il se présenta devant moi en disant : « Êtes-vous sauvé? » J'ai trouvé cela amusant mais je voulais quand même rendre moi aussi un témoignage à ce garçon. Alors j'ai dit : « Sauvé de quoi? » Il a répondu : « Êtes-vous sauvé du péché? » Je lui ai dit : « Pouvez-vous être plus précis? Pensez-vous à la culpabilité ou au châtiment, pensez-vous au pouvoir et à la domination du péché ou pensez-vous à la présence du péché? De laquelle de ces choses parlez-vous? » Il réalisa alors que j'étais chrétien et il dit : « Vous parlez comme un pasteur. » Je lui ai dit : « En effet je suis pasteur; mais puis-je vous poser la même question : Êtes-vous sauvé? » Très enthousiaste il leva les bras en l'air et dit : « Frère, j'ai été sauvé il y a trois mois. » Je Lui ai dit : « Comment cela? » Il m'a répondu: "J'ai cru dans le Seigneur Jésus-Christ.>,

Alors je lui ai dit : « Jeune homme, puis-je vous reprendre? Vous n'avez pas été sauvé il y a trois mois. La foi n'a pas de mérite dans cela. Vous avez été sauvé il y a deux mille ans; et vous avez accepté votre salut il y a trois mois. » J'en ai profité pour lui demander : « Si vous avez été sauvé comment se fait-il que je sente l'odeur de bière dans votre haleine? » Il me regarda avec stupéfaction et dit : « Frère, ne savez-vous pas que nous sommes sauvés par grâce et non par le moyen des oeuvres? » « Vraiment! pouvez-vous m'expliquer cela? » lui demandais-je. Il dit : « Christ a tout fait. » « Oh! Vous voulez dire qu'Il a vécu parfaitement à votre place et qu'il est mort à votre place sur la croix? » Et il me répondit : « Frère, vous découvrez cela maintenant? » Je lui fis alors cette remarque : « Jeune homme, je veux pousser votre théologie jusqu'à la conclusion logique. » « Qu'est-ce que cela veut dire? » me dit-il. « Et bien sachez qu'Il ira aussi au ciel à votre place. » Il n'a pas du tout aimé cela et je le comprends. Je lui ai souhaité de passer une bonne fin de nuit, de laisser cette bière passer et de remettre sa tête au clair; après quoi je pourrai lui proposer une étude biblique sur le thème de la grâce.

J'utilisais alors le texte qu'il avait pris lui-même pour moi et j'allais un peu plus avant. Éphésiens 2.8-9 : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. » « Avez-vous lu le verset 10 » lui demandais-je? « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » Nous avons été créés pour de bonnes oeuvres en Jésus-Christ et nous sommes appelés à marcher en elles. Je présentais aussi Tite 3.5 : « Non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde. » Merci Seigneur pour cela. Lisons aussi le verset 8 : « Cette parole est certaine, et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres. » « Oh! » dit-il. Je continuais, « Frère, quand vous acceptez Christ, vous acceptez Son histoire comme votre histoire. » Puis je retournais à Romains 6 en lisant : « Frères, Il est mort au péché. Pour cette raison vous êtes morts au péché. Comment pouvez-vous dire que ce n'est pas un problème de pécher? Vous contredisez votre foi. »

Nous voyons que l'histoire de Christ est notre histoire. Dieu a réécrit notre histoire en Son Fils Jésus-Christ. Il a pu faire cela parce qu'Il nous a placés en Jésus-Christ il y a deux mille ans et pour que cette histoire devienne effective dans nos vies nous devons soumettre nos volontés à la vérité telle quelle est en Jésus-Christ. Regardez 2 Timothée 2.11 : « Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui. » Timothée était un jeune homme et ce fut pourquoi Paul lui écrivit cette lettre qui sera l'une des dernières qu'il envoya avant d'être exécuté.

Nous traitons là premièrement de la phase objective de l'évangile, en rapport avec le sanctuaire. Nous parlerons ensuite de l'aspect subjectif. Nous mettons en place les fondations. Vous ne pouvez pas séparer Christ notre justice en terme de vérité objective de l'expérience subjective. Il est clair que cette expérience subjective ne participe pas à notre salut. C'est une évidence que nous sommes déjà sauvés.

Nous ne devons jamais dire que nous sommes sauvés par ce que Christ a fait il y a deux mille ans et par ce que Christ fait pour nous aujourd'hui. Nous sommes sauvés par ce que Christ a fait pour nous Il y a deux mille ans. Ce salut est parfait, complet. Nous ne pouvons rien y ajouter ni le perfectionner. Mais à ceux que Dieu sauve, Il révèle aussi ce salut dans leur vie. Et c'est là une vérité fondamentale de l'Évangile. 2 Timothée 2.11 : « Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui. » Dans ce monde nous commençons par naître, par naître au sein d'une race déchue. Nous commençons par la naissance et nous finissons toujours par mourir. Dans l'Évangile c'est l'inverse; nous commençons par mourir et nous finissons par vivre; et il ne peut y avoir aucune vie avec Christ s'il n'y a pas de mort avec Lui.

C'est là la signification du baptême, une confession publique que Sa mont est notre mort, que Son ensevelissement est notre ensevelissement et que Sa résurrection est notre résurrection. Le baptême est une confession publique que nous avons accepté notre histoire écrite par Dieu en Jésus-Christ. Nous sommes nés en Adam mais maintenant nous sommes morts en Adam et ressuscités en Christ. C'est la bonne nouvelle de la substitution. Dana 1 Corinthiens 15 on trouve deux textes qui parlent de Jésus-Christ.
  1. Il est le second Adam.
  2. Il est le deuxième homme.
Ces deux termes sont extrêmement importants. En tant que dernier Adam Christ représente la plénitude du premier Adam. Il prit cette race Adamique à la croix et la supprima parce qu'elle restait condamnable. À la résurrection il releva la race humaine avec une vie nouvelle. Il est la tête de la seconde humanité rachetée de la première. En 2 Corinthiens 5.17 nous lisons : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. » (Le mot Grec est création). L'ancien a disparu à la croix; il est arrivé à sa fin et un nouveau est apparu. Vous et moi sommes des êtres nouveaux; aussi vivons comme des gens nouveaux! Ne laissons pas le monde nous voir comme il nous voyait avant notre conversion. Les gens ont besoin de voir Christ l'espérance de la gloire.

Puisse Dieu nous aider à comprendre la doctrine de la substitution, nous permettre de rendre témoignage et de prêcher correctement en montrant que Jésus n'est pas venu à notre place. Il vint en tant que nous et en Christ nous avons une nouvelle histoire. Une histoire dont nous pouvons être fiers. Dieu ne nous regarde pas comme des hommes se débrouillant tant bien que mal en Christ. Oui, en tant qu'individus nous sommes hésitants mais en Christ nous nous tenons parfaits tant par rapport à la justice effective que vis à vis de la justice de la loi.

C'est pourquoi la doctrine de la substitution est une ancre grâce à laquelle je me tiendrai debout au jour du jugement quand la loi me dira : « As-tu obéi à la loi? » Je ne dirai pas : « J'ai essayé de T'obéir », parce que la loi n'acceptera pas cela. Je dirai : « Je l'ai obéi parfaitement. » Et la loi dira : « Quand m'as-tu obéi parfaitement? » Je répondrai : « Quand j'étais en Christ. » Et la loi acceptera cela parce que Dieu m'a placé en Christ et que j'étais là quand Il a obéi à la loi. La loi dira : « Mais tu es un pécheur et tu dois mourir. » Et je dirai : « Je suis déjà mort. » « Quand es-tu mort? » Et je répondrai « en Christ » et la loi dira : « C'est bon, tu es libre! » et je dirai : « Merci. » Alors, je prendrai ma couronne et je la déposerai aux pieds de Jésus et je Lui rendrai gloire.