Dans ce chapitre, nous traiterons de l'oeuvre du Saint-Esprit
qui consiste à réaliser dans notre expérience ce qui est déjà
nôtre en Jésus-Christ. Il a pour tâche de reproduire la vie de
Jésus-Christ en nous et à travers nous afin que le monde puisse voir
Christ en nous et réaliser que l'Évangile est la puissance de Dieu
pour le salut.
Nous apprenons comment Il le fait alors que nous marchons
dans l'Esprit. C'est ici que se situe la différence entre le
salut en Jésus-Christ et la vie chrétienne. Le salut est entièrement
l'oeuvre de Dieu sans aucune contribution de notre part. Tout ce
que nous pouvons faire, c'est simplement lever nos mains et dire :
« Merci mon Dieu pour ce merveilleux don du salut. » Mais
quand il s'agit de vie chrétienne, cela implique notre coopération.
Cela ne se passe pas automatiquement.
Il existe de merveilleuses machines à faire du pain qui le
font automatiquement. Tout ce que vous avez à faire, c'est d'y
mettre les ingrédients et de presser le bouton « marche ». Un
ordinateur exécute le tout automatiquement. Mais cela ne
fonctionne pas avec l'Esprit. Nous ne pouvons pas simplement
presser un bouton et dire : « Saint-Esprit, fais Ton travail ». En ce
qui concerne la vie chrétienne, Dieu nous a créés pour travailler
avec Lui, pour être Ses partenaires dans le plan du salut. Quand
nous parlons du salut, nous en parlons comme d'un don gratuit.
Quand nous parlons de la vie chrétienne, cela implique notre
coopération. Mais la vie chrétienne n'est pas l'Évangile; elle est
le fruit de l'Évangile et nous ne devons pas confondre les deux.
Pour comprendre ce que signifie marcher dans l'Esprit,
nous devons d'abord expliquer clairement qu'un chrétien peut
marcher non pas seulement d'une façon, mais de deux façons
parce qu'en acceptant Christ, aucun changement ne se produit
dans notre nature humaine. Elle demeure exactement la même
qu'avant notre conversion. Mais par l'expérience de la nouvelle
naissance, nous sommes devenus participants de la nature divine
et il devient ainsi possible pour des chrétiens nés de nouveau de
marcher selon la chair ou selon l'Esprit. La Bible parle d'un
chrétien charnel, comme d'un chrétien qui marche selon la chair.
Le mot charnel n'est jamais utilisé pour décrire un incroyant dans
le Nouveau Testament. C'est plutôt le mot « naturel » qui est
utilisé.
Nous trouvons trois sortes de personnes dans la Bible.
L'homme naturel, qui est l'incroyant, le chrétien charnel et le
chrétien spirituel, qui sont tous deux des chrétiens nés de nouveau
mais qui marchent dans deux voies différentes la voie de la chair
ou la voie de l'Esprit.
Pour répondre à la question à savoir ce que cela signifie de
marcher selon la chair ou de marcher selon l'Esprit, nous examinerons
ce que Dieu a conçu comme devant avoir lieu dans la vie du
croyant. Dans
Romains 8.3,
nous voyons que la bonne nouvelle
de l'Évangile est que Jésus a condamné la loi du péché sur la croix
mais la raison pour laquelle Il l'a fait se trouve au verset 4 : « afin
que la justice de la loi fût accomplie en nous, (il y a cependant une
condition) qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. »
Nous n'accomplissons pas la loi en canalisant la puissance de
notre volonté et en nous promettant d'être bons. Nous expérimentons
la justice de Christ en marchant selon l'Esprit. C'est Son
travail de reproduire en nous le caractère de Christ; ce n'est pas
notre travail. Mais notre part dans la vie chrétienne est de marcher
selon l'Esprit. Maintenant nous n'avons pas encore répondu à la
question : « Que signifie marcher selon la chair et marcher selon
l'Esprit? »
Premièrement, nous devons savoir ce qu'est la chair.
Quand la Bible emploie le mot « chair » dans le Nouveau Testament,
elle fait surtout référence à la nature de l'homme telle
qu'elle est dans sa condition déchue. Le mot « chair » n'a jamais
été utilisé pour Adam avant la chute. À quoi ressemble la nature
humaine déchue? Quand Dieu a créé Adam et Ève, Il a placé
dans leur nature humaine certains désirs l'appétit, la sexualité,
les sentiments ce sont toutes des choses qui ont été données par
Dieu. Mais quand Adam a péché, quelque chose s'est passé.
Avant de pécher, ces désirs étaient contrôlés par l'amour que Dieu
avait enchâssé dans la nature d'Adam. L'amour le contrôlait de
sorte qu'aucun de ces désirs ne pouvait mal tourner; ils étaient
tous sous contrôle. Mais dès l'instant où Adam pécha, l'amour
disparut et l'égoïsme prit sa place. Son amour non égoïste fit
demi-tour en direction du moi et ces désirs naturels que Dieu avait
créés devinrent des convoitises. Ils échappèrent à son contrôle.
Aussi marcher selon l'Esprit signifie simplement permettre à ces
désirs non contrôlés de tomber sous le contrôle du Saint-Esprit.
Un chrétien qui est dominé ou contrôlé par sa nature, par
ses sentiments, par ses différents désirs, marche selon la chair. Le
Nouveau Testament classe ces désirs en trois catégories. On les
trouve dans
1 Jean 2.
Ce sont les trois motivations fondamentales
qui contrôlent le chrétien charnel et qui contrôlent également
l'homme naturel. Mais la différence est que l'homme naturel n'a
pas en lui l'Esprit alors que le chrétien charnel a l'Esprit qui habite
en lui. C'est pourquoi il devrait marcher d'une manière différente.
1 Jean 2.15
dit : « N'aimez point le monde, ni les choses
qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du
Père n'est point en lui ». Cela signifie qu'il ne démontre pas
l'amour de Dieu. Au verset 16, il explique ce qu'il signifie par
l'amour du monde : « car tout ce qui est dans le monde (ce sont les
trois motivations fondamentales), la convoitise de la chair (ces
désirs intérieurs), la convoitise des yeux ». Ce que nous voyons,
nous le voulons, c'est pourquoi je déteste faire du lèche-vitrine.
Même regarder des catalogues suscite en moi des désirs de vouloir
quelque chose que je ne connaissais pas auparavant. Il y a aussi
l'orgueil de la vie. La nature humaine essaie toujours de s'élever
que ce soit économiquement, politiquement ou académiquement
nous essayons toujours de nous élever pour être le numéro un.
Si nous marchons selon la chair, nous permettons à la
convoitise de la chair, à la convoitise des yeux et à l'orgueil de la
vie de nous contrôler de sorte que lorsque les gens nous regardent,
ils ne peuvent voir Christ en nous. Ils nous voient comme si nous
n'étions pas différents des gens qui sont inconvertis. C'était le
problème des chrétiens de Corinthe. Paul nous montre dans
1 Corinthiens qu'un chrétien charnel est un chrétien né de nouveau
mais qu'il est une disgrâce pour Jésus-Christ.
Paul a écrit cette lettre aux Corinthiens à peu près dix ans
après qu'il les ait convertis. C'est lui qui avait évangélisé l'église
de Corinthe. Il écrit donc cette lettre dix ans plus tard et il les
réprimande (voir le
chapitre 3 ).
Notez d'abord
1 Corinthiens 3.16.
Il parle à des chrétiens régénérés, nés de nouveau. « Ne
savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de
Dieu habite en vous? »
Dans
1 Corinthiens 3.1-3,
nous voyons quel était le
problème de ces chrétiens nés de nouveau : « Pour moi, frères, ce
n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler,
mais comme à des hommes charnels (remarquez les deux groupes
et la manière dont il définit le mot 'charnel'), comme à des bébés
en Christ. » Ce sont des chrétiens nés de nouveau mais ce sont des
bébés en Christ. Il n'y avait pas de problème au verset 1, parce
que Paul parlait du temps où il vint pour la première fois à
Corinthe. « Moi, frères, je ne pouvais vous parler. Quand je suis
en premier venu vers vous, j'ai dû vous traiter comme des bébés
en Christ. »
Le problème est au verset 2 : « Je vous ai donné du lait,
non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter;
et vous ne le pouvez pas, même à présent ». C'est une chose de
changer des couches de bébé à l'âge de trois mois; c'en est une
autre de les changer à l'âge de dix ans. C'est là que se trouvait le
problème. Il n'y avait pas de croissance spirituelle dans l'église de
Corinthe. Ils pouvaient avoir grandi en nombre, mais ils étaient
encore charnels spirituellement.
L'évidence de cette attitude charnelle se constate au verset
3 : « ... parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y
a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? » En d'autres
termes, le comportement d'un chrétien charnel n'est pas différent
du comportement de l'homme naturel : l'envie, la division, les
luttes, les lettres anonymes de bêtises. C'est l'attitude charnelle;
ce n'est pas le christianisme parce que la Bible dit que si vous êtes
en désaccord avec quelqu'un, allez le voir. Il nous faut être
capable de nous regarder en face et de dire : « Pouvons-nous nous
discuter? Je suis en désaccord avec ce que cette église a fait. » Il
nous faut apprendre à nous asseoir et à discuter.
Quand la chair domine, il n'y a pas d'unité dans l'église.
Il y a de la division et des luttes, et le nom de Jésus-Christ est
déshonoré. Peu importe à quel point nous possédons la vérité, si
nous marchons selon la chair, nous ne sommes plus attrayants pour
les gens de l'extérieur. Il n'y a rien qu'ils désirent obtenir de nous.
Le jour où nous aurons appris à marcher selon l'Esprit, il y aura de
l'amour, il y aura de l'unité. Il se peut que nous ne soyons pas
d'accord en toutes choses, mais nous nous assoirons comme des
chrétiens, nous parlerons ensemble et en discuterons car ce n'est
pas une théorie qui convaincra le monde mais une démonstration
tangible.
Un fameux philosophe païen, fils d'un pasteur luthérien,
devint athée et fit cette déclaration : « Si vous chrétiens vous
attendez à ce que je croie en votre Rédempteur, il faudra que vous
ayez l'air beaucoup plus rachetés ». Quand il vit que certains des
meilleurs théologiens d'Allemagne donnèrent la permission à
Hitler d'anéantir les Juifs, il dit : « Ce n'est pas du christianisme.
Je ne veux rien de tel. » Quand il y a de la calomnie, des luttes et
de la jalousie au milieu de nous, alors nous ne formons plus un
seul corps, nous sommes divisés. L'Église est un corps, mais nous
ne pouvons pas produire l'unité par des programmes de promotion.
Il nous faut marcher selon l'Esprit.
Marcher selon l'Esprit signifie permettre au Saint-Esprit de
nous contrôler. Pour y arriver, nous avons besoin de comprendre
de quoi est constitué l'homme et comment Dieu oeuvre en nous.
Il est important que nous sachions comment nous avons été faits
par Dieu et comment nous devons fonctionner. Un mécanicien ne
peut pas réparer une automobile à moins de savoir comment elle
fonctionne. Un médecin ne peut pas nous guérir à moins de savoir
comment fonctionne le corps humain. Un psychiatre ne peut pas
nous aider à moins qu'il ne sache comment agit l'esprit humain.
De même, nous ne pouvons pas marcher selon l'Esprit à moins
que nous ne sachions comment nous sommes constitués et
comment nous fonctionnons.
Dans
1 Thessaloniciens 5.23,
Paul nous dit quel est
l'objectif de Dieu et ce qu'il implique : « Que le Dieu de paix
vous sanctifie lui-même tout entiers (complètement, entièrement),
et je prie Dieu (maintenant il explique ce qu'il veut dire par 'tout
entiers') que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit
conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur
Jésus-Christ! »
L'homme, en tant qu'être spirituel, est formé de trois
éléments : l'esprit, l'âme et le corps. Comme nous l'avons dit plus
tôt, ces trois éléments ressemblent beaucoup au sanctuaire. Le
sanctuaire révélait comment Dieu nous rachèterait dans l'humanité
de Christ. Dans
Jean 1.14,
nous lisons : « Et la parole a été faite
chair, et elle a habité parmi nous. »
Dans
Hébreux 10.5,
nous lisons que Dieu donna à Christ
un corps dans lequel Il accomplirait le dessein de Dieu, c'est-à-dire
notre salut. Tout comme nous sommes formés de trois
éléments, tel était le sanctuaire. Il avait une cour qui était ouverte
à la vue de tous et où ils pouvaient marcher. Il avait un lieu saint
où le prêtre exerçait un service quotidien et recevait des instructions
de Dieu par l'Urim et le Thummim. Il avait le lieu très saint
qui était la demeure du Très-Haut.
L'esprit de l'homme est l'endroit où Dieu habite. Le Saint-Esprit
habite dans notre esprit. La pensée, l'âme, le siège de la
volonté sont comme le lieu saint où nous recevons les instructions
et prenons des décisions. Le corps est comme la cour, visible pour
tous. Il n'y a pas de porte arrière dans le lieu très saint. Dieu ne
pouvait pas entrer dans la cour par le prêtre ni est-ce qu'il pouvait
entrer dans la cour par la porte arrière. Il fallait qu'Il passe par le
lieu très saint de l'esprit puis par le lieu saint qui représente la
volonté humaine.
Pour comprendre les trois parties de l'homme, nous regarderons d'abord
Zacharie 12.1
qui dit que Dieu a formé l'esprit dans l'homme. C'est Dieu qui a créé
l'esprit. C'est ce qui nous rend différents des animaux. Les animaux
ont une âme et ils ont un corps mais les êtres humains ont quelque
chose de plus. Nous ne sommes pas seulement des êtres physiques et
sociaux, nous sommes aussi des êtres spirituels. Nous avons un esprit.
C'est pourquoi, même dans les sociétés les plus primitives, les
anthropologues ont découvert que l'homme essaie toujours d'adorer
quelque chose. Ce peut être une pierre ou une statue quelconque, mais
il adore toujours quelque chose. Même au sein de l'humanisme et du
communisme, il existe un culte, mais dans ce cas-ci, c'est le culte de
soi.
Dans
2 Corinthiens 2.11,
Paul dit : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de
l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même,
personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de
Dieu. ». L'homme sait ce qui est en lui et Dieu le sait. C'est
pourquoi Paul dit encore dans ce passage que nous pouvons comprendre
la pensée de Dieu seulement quand le Saint-Esprit nous guide dans
toute la vérité, Lui qui connaît ce qui est de Dieu.
Cet esprit dans l'homme ne doit pas être confondu avec le Saint-Esprit.
Romains 8.16
nous en parle. Le mot « esprit » apparaît à deux reprises dans ce
verset : « L'Esprit (E majuscule le Saint-Esprit Lui-même) rend
témoignage à notre esprit (l'esprit humain) que nous sommes enfants de
Dieu. » L'esprit
humain, c'est d'abord notre conscience. C'est dans notre esprit
que le Saint-Esprit nous convainc de ce qui est bien, de ce qui est
mal, de la voie à suivre, de la vérité, de l'erreur. Il le fait dans
notre conscience.
L'âme est un mot qui se réfère au principe de vie qui est
dans l'homme et qui fait de nous ce que nous sommes. C'est
pourquoi le mot « âme » est souvent traduit dans le Nouveau
Testament par le mot « personne ». Par exemple, dans
Actes 2.41,
il est dit que 3 000 personnes se sont ajoutées à l'Église. Le mot
grec correspond à « âme ». On trouve la même chose dans
Actes 7.14. Dans
Romains 13.1,
Paul dit aux chrétiens : « Que chaque
âme soit soumise aux autorités supérieures. » Le mot « âme »
signifie ici que chaque personne abandonne sa volonté pour faire
ce qui est bien, tel que stipulé par le gouvernement. Payez vos
impôts; obéissez aux limites de vitesse, etc. Dans
Marc 14.34, Jésus a dit :
« Mon âme est excessivement triste. » Il voulait
simplement dire : « Je suis très peiné », où le mot « âme » est
traduit par le pronom personnel.
Étudions maintenant le corps. C'est l'instrument qui
accomplit ce que la volonté décide. Le corps est l'instrument qui
exprime les décisions de la volonté. Ce que nous décidons, le
corps l'accomplit. Ainsi, si mon esprit dit « Je veux une glace à
la vanille! », l'esprit dira au corps : « Va au réfrigérateur et
prends-la. » Et mon corps répond : « Oui, monsieur. » Mais je
ne peux pas blâmer le corps; le corps est esclave de la volonté. Il
fait ce que la volonté lui dit; c'est un instrument. L'appareil à
faire du pain que je possède est aussi mon esclave. Je presse le
bouton et je décide si je veux du pain français ou du pain de blé
entier, puis je presse un autre bouton pour décider de la mise en
marche. Je dispose aussi d'un bouton pour décider du moment où
je veux que le pain soit prêt. Ainsi, si je désire me lever à six
heures du matin et sentir cet arôme de pain frais sorti du four, je
presse un bouton et fixe l'heure désirée. Ainsi, ce que la volonté
décide, le corps l'exécute.
Le problème est que si nous essayons de mener la vie
chrétienne en utilisant simplement notre volonté, nous vivrons
l'expérience de
Romains 7
et nous dirons : « J'ai la volonté, mais
non le pouvoir de faire le bien. » C'est parce que dans l'homme
pécheur, la chair est plus forte que la volonté.
Romains 7
nous dit que dans notre corps humain, dans notre nature humaine, dans nos
membres, nous avons une loi que le texte appelle « la loi du péché
qui est dans mes membres », mais la volonté humaine n'est pas
une loi. C'est une force oui, mais pas une loi. Le mot « loi »
signifie une force constante, incessante. L'esprit est une force
mais il est changeant, il fluctue. Je peux avoir une volonté forte
aujourd'hui et être faible demain; je peux choisir une chose
aujourd'hui et une autre chose demain. L'esprit est changeant,
parfois faible, d'autres fois fort.
En utilisant notre volonté, il est possible de défier la loi du
péché, mais jamais d'en triompher. Il y a des moments où nous
pouvons garder la chair sous contrôle pendant un certain temps.
Mais jamais en permanence. C'est notre problème et dès que nous
essayons de vivre chrétiennement par la puissance de la volonté,
nous finissons par vivre l'expérience de
Romains 7. Le problème
est que ceux qui ont une volonté forte ont davantage de succès.
Ceux qui ont une volonté forte et dominatrice disent : « Voici
comment ce doit être fait! »
Mais le cheminement du chrétien ne consiste pas à utiliser
le pouvoir de sa volonté pour contrôler le corps. Nous devons
plutôt abandonner notre volonté à l'Esprit qui demeure en nous et
Le laisser nous contrôler. Dans
Romains 8.2, le mot « loi »
apparaît deux fois : « En effet, la loi de l'esprit de vie en
Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. » C'est
seulement en Christ que la loi du péché peut être dominée. Dieu
y fait face par la loi de l'Esprit et ce même Esprit qui a habité en
Christ habite maintenant en nous! C'est seulement en marchant
comme Christ a marché, en permettant à l'Esprit saint de nous
contrôler que ce dernier peut reproduire en nous la vie de Christ.
Il est important de connaître le contexte de
Galates 5. Paul
dit aux Galates : « Ne retournez pas au légalisme, ne revenez pas
en arrière, n'essayez pas de nous sauver par la puissance de votre
volonté. Vous êtes libres en Christ. » Puis aux versets 13 et 14,
il dit : « N'usez pas de votre liberté pour jouir du péché. Dieu
vous a libérés. Il n'y a plus de condamnation pour vous mais
n'utilisez pas cette liberté pour jouir des convoitises de la chair, de
la convoitise des yeux et de l'orgueil de la vie; mais par amour,
soyez serviteurs les uns des autres. Faites attention à ne pas vous
détruire les uns les autres. Mais si vous vous mordez et vous vous
dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits
les uns par les autres (verset 15). Si nous marchons selon la chair,
nous finirons par nous battre. »
Et voici son conseil au verset 16 : « Alors je dis, marchez
selon l'Esprit et vous n'accomplirez pas les convoitises de la
chair ». Tout chrétien a en lui deux forces qui agissent, deux
motivations, deux natures : la nature charnelle et la nature
spirituelle. Paul dit au verset 17 que ces deux natures ne peuvent
jamais être partenaires. Elles sont ennemies; elles sont en
opposition l'une avec l'autre. « Car la chair a des désirs contraires
à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair;
ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que
vous voudriez. » Beaucoup de chrétiens n'ont pas réussi à
comprendre ce texte parce qu'ils lisent le verset 17 sans lire le
verset 16 et il est garanti qu'en agissant de la sorte, nous
interpréterons mal le verset 17.
Le verset 17 semble dire que nous voulons faire la volonté
de Dieu mais nous ne le pouvons pas. Ce n'est pas ce que Paul
dit. Il dit que si nous marchons dans l'Esprit, les motivations
pécheresses seront encore présentes en nous mais que nous
n'obéirons pas à la chair parce que nous marcherons selon l'Esprit.
Par conséquent, nous ne ferons pas ce que la chair désire.
De plus, si nous lisons le verset 17 sans lire le verset 16, il
semble dire que parce que la chair ne peut pas faire ce que l'Esprit
désire, nous ferons ce que la chair désire et non ce que l'Esprit
désire. Mais Paul dit : « Si vous marchez selon l'Esprit, la chair
sera soumise, gardée sous contrôle. »
Maintenant voyons le verset 18 : « Mais si vous êtes
conduits par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi. » Paul dit
qu'être sous la loi signifie que nous devons vivre une bonne vie
par notre propre force. La loi nous dit : « Je veux que tu m'obéisses. »
Mais si nous marchons selon l'Esprit, nous ne sommes pas
sous ce système, nous sommes sous la grâce, et sous la grâce nous
laissons l'Esprit agir en nous.
Aux versets 19 à 21, Paul explique ce que produit la chair
et tous seront d'accord avec moi que ce qu'elle produit est
contraire à notre volonté. C'est l'adultère, la fornication, l'impureté,
l'idolâtrie, la sorcellerie. C'est l'envie, le meurtre, l'ivrognerie
et ainsi de suite. Mais lorsque nous permettons à l'Esprit
de nous contrôler, nous produisons alors les fruits de l'Esprit.
Remarquez que lorsqu'il est fait mention des oeuvres de la chair,
le mot utilisé est « oeuvre ». « Les oeuvres de la chair sont
manifestes. » Quand Paul parle de l'Esprit, il utilise le mot « fruit »
parce que c'est l'Esprit qui fait l'oeuvre; nous portons le fruit et
le fruit est la joie, l'amour, la paix, la patience, la longanimité, la
gentillesse, la bonté. Il n'y a pas de médisance, de lutte, d'accusations
réciproques. Mais nous ne pouvons pas y arriver en faisant
de la publicité, en distribuant des cadeaux ou en organisant des
séances de motivation. Nous y arrivons en marchant selon l'Esprit.
Il y a un avertissement qui devrait être donné. Quand nous
permettons à l'Esprit de vivre en nous, de nous contrôler, cela
vient priver la chair de ses désirs et la souffrance en résulte. La
chair essaie toujours de trouver une manière d'obtenir ce qu'elle
veut. Il y a en nous deux natures qui veulent toutes les deux
contrôler l'esprit qui constitue le champ de bataille. La chair dit :
« Je veux faire ma volonté ». L'Esprit dit : « Non. Je veux ma
volonté ». Si vous dites oui à la chair, vous attristez l'Esprit. Si
votre volonté dit oui à l'Esprit, vous privez la chair de ce qu'elle
veut et elle se met en colère contre vous. Il n'y a pas moyen de
vous en sortir. Cela provoque de la souffrance.
Dans
Hébreux 2
, Christ ne nous demande pas d'endurer
quoi que ce soit qu'Il n'ait pas enduré Lui-même. Verset 18 :
« Car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert... » Quand
Christ a été tenté, Il a souffert parce qu'Il a permis à l'Esprit de Le
contrôler. Ainsi l'Esprit disait « Non! » à la chair et Sa chair était
privée de ce qu'elle voulait. Le pire moment a été Gethsémané.
À trois reprises, Sa chair cria au Père « Père, s'il est possible,
enlève cette coupe », car personne ne veut mourir, surtout pas de
la seconde mort qui est un adieu définitif à la vie. L'Esprit a dit
« Non! » Et Jésus a répondu « Non pas ma volonté, mais que ta
volonté soit faite » et Il a souffert dans la chair.
Hébreux 4.15
nous dit qu'Il a été tenté en tous points
comme nous le sommes. Il a été tenté quotidiennement, à chaque
heure et à chaque minute de Se saisir de Sa puissance divine et de
l'utiliser pour Son propre bénéfice, et Il a dit non. Tout ce qu'Il a
fait, Il l'a fait par l'Esprit de sorte qu'Il pouvait dire : « Les
oeuvres que je fais, ce n'est pas moi qui les fais mais Dieu qui
habite en moi par l'Esprit, c'est Lui qui fait les oeuvres en moi ».
Ensuite
1 Pierre 4.1
nous dit en quoi Il a souffert : « Ainsi
donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de
la même pensée (la pensée de Christ est une pensée qui est
totalement soumise à l'Esprit). Car celui qui a souffert dans la
chair en a fini avec le péché ». Il est possible pour nous de cesser
de pécher non par la force de la volonté mais en marchant selon
l'Esprit.
Deux forces opposées se sont rencontrées en Christ : la
chair qu'Il a assumée à l'incarnation, et l'Esprit qui habitait en
Lui. Les deux constituent une loi : la loi de la chair et la loi de
l'Esprit, deux forces constantes et opposées qui se sont rencontrées
en Jésus-Christ. Jésus a marché selon l'Esprit tel qu'illustré dans
Luc 4.14,
qui dit à propos des tentations de Christ qu'Il est ensuite
retourné en Galilée avec la puissance de l'Esprit.
Nous découvrirons que l'Esprit, parce qu'Il a reçu la liberté
de régner dans la vie de Christ, a conquis, soumis, vaincu la chair,
et a prouvé à la race humaine que la loi de l'Esprit est plus grande
et plus forte que la loi du péché dans nos membres. Ce même
Esprit et donc cette même loi de l'Esprit demeurent en nous.
Quand nous permettons à l'Esprit de nous contrôler, nous dominons
sur le péché dans notre vie. La Bible l'affirme. Elle ne dit
pas : « Si vous marchez selon l'Esprit, il vous est possible de ne
pas accomplir tous les désirs de la chair » ou « certains désirs de
la chair ». Elle dit : « Vous n'accomplirez pas les désirs de la
chair ».
Romains 13.14 dit :
« Revêtez le Seigneur Jésus-Christ et
ne faites aucune provision pour la chair ».
Nous avons un Dieu qui est bien plus grand que la loi du
péché qui est dans nos membres. Nous pouvons le croire car la
Bible le dit. La justice de la loi est accomplie en nous alors que
nous marchons selon l'Esprit. Quand la Bible fait mention de la
justice de la loi, elle ne parle pas de gens qui obéissent machinalement
à des règles, ce qui est du légalisme, mais elle parle de gens
qui manifestent l'amour de Christ. L'amour est l'accomplissement
de la loi.
Quand la terre verra un tel peuple, quand la terre sera
remplie de la gloire de Jésus-Christ, alors le monde, même le
monde scientifique, devra confesser que l'Évangile est la puissance
de Dieu pour le salut. On n'aura plus d'excuse pour rejeter
Jésus-Christ.
Prions afin que nous soyons prêts à souffrir dans la chair,
à renoncer au moi, à prendre notre croix et à abandonner notre
volonté à Jésus-Christ. La bonne action de la volonté, c'est
l'abandon quotidien à Jésus-Christ et la seule façon dont nous
pouvons le faire, c'est en marchant constamment avec Dieu, en
maintenant notre esprit en contact constant avec Dieu. Il y a deux
manières d'y arriver : en communiquant avec Lui dans nos pensées
et en Le laissant communiquer avec nous par l'étude de la Bible.
Marchons selon l'Esprit et permettons à la Troisième
Personne de la Divinité d'accomplir et de terminer l'oeuvre
qu'Elle doit accomplir dans notre vie.