Qu'est-ce qui fait de la mort de Christ le sacrifice suprême,
supérieur à toute autre mort humaine? Plusieurs martyrs ont souffert
une mort horrible, parfois même plus agonisante que la mort sur la
croix, du moins en apparence. Vous êtes-vous jamais demandés pourquoi
la croix a produit un si grand impact sur les disciples et les
premiers chrétiens? Les disciples ont passé presque trois ans avec le
Christ. Ils ont voyagé avec Lui, dormi où Il a dormi, l'ont entendu
prêcher. Ils ont été enseignés par Christ et ils ont été témoins de
Ses miracles extraordinaires. En dépit de tout cela, trois ans plus
tard, à la Sainte Cène, ils formaient encore une bande d'hommes
égoïstes et remplis de convoitise.
C'est à ce moment qu'est survenue la crucifixion qui les a
complètement transformés. C'est là qu'ils ont perdu tout intérêt
égoïste. Ils étaient maintenant prêts à se donner totalement et à
mourir pour Jésus-Christ. Pourquoi? Regardez l'Église apostolique. Ils
ont bouleversé le monde à cause de la croix et de ce qu'elle
signifiait pour eux. Pourquoi Paul a-t-il dit : « Car je ne veux me
glorifier en rien d'autre qu'en Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. » (
Galates 6.14
)? « Et je ne veux rien savoir parmi vous excepté Christ crucifié. » (
1 Corinthiens 2.2
)? Qu'est-ce qui a fait de la croix le thème central et le sujet
principal de la prédication du Nouveau Testament?
Je crois que si nous réussissons à découvrir la réponse à cette
question, l'Église ne sera plus jamais la même. Le problème vient de
ce que le diable le sait aussi et qu'il a fait de son mieux pour
couvrir de ténèbres cette vérité de la croix. Il est très heureux de
voir nos églises, nos livres, nos corps ornés de croix. Il est même
ravi de nous voir passer des heures à discuter sur le jour exact de la
mort de Christ, notamment si ce fut un mercredi ou un vendredi? Et il
n'est pas du tout préoccupé que nous entrions en discussion sur le
fait que la croix ait pu être formée de deux pièces de bois ou d'un
poteau. Il ne s'inquiète même pas de ce que nous prêchions sur le
sujet, pourvu que nos yeux restent fermés à la vérité de la croix. Si
nous voulons expérimenter un réveil semblable à celui de la Pentecôte,
nous devons dissiper les ténèbres qui ont enveloppé la croix de Christ
depuis le Moyen Âge. Nous devons considérer la croix comme l'ont fait
les premiers disciples, comme l'ont fait les premiers chrétiens et
comme l'ont fait les auteurs du Nouveau Testament. La question qui se
pose maintenant est celle-ci : « Comment considéraient-ils la croix? »
D'abord ils ne l'ont pas regardée d'un point de vue romain, mais avec
des yeux de Juifs. La croix revêtait une signification très différente
pour les Juifs par rapport aux Romains. Or, le diable a amené la
nouvelle Église chrétienne, principalement formée de Gentils, à
regarder la croix à partir d'une perspective romaine et en agissant
ainsi, il a réussi à priver la croix de sa véritable gloire.
Mettons-nous à la place des disciples et regardons la croix non comme
nous la voyons aujourd'hui mais comme ils l'ont vue. Cela signifie que
nous devrons nous efforcer de penser comme des Juifs. Nous aurons
besoin d'aide pour y arriver parce que nous ne sommes pas
naturellement Juifs. Mais passons d'abord en revue quelques faits
concernant la croix romaine.
La croix fut inventée autour de l'an 600 avant J.-C. par les
Phéniciens qui sont aujourd'hui les Libanais. Les Phéniciens croyaient
en plusieurs dieux et l'un de leurs dieux était la terre. C'est la
raison pour laquelle, lorsqu'ils exécutaient un criminel, ils ne
voulaient pas que son corps touche terre en mourant parce qu'ils
croyaient que ceci ôterait à la terre son caractère sacré. Ils
inventèrent donc la croix, afin que le criminel meure au-dessus de la
terre.
Puis les Égyptiens empruntèrent l'idée de la crucifixion aux
Phéniciens et les Romains l'obtinrent des Égyptiens. Ils la
raffinèrent et l'utilisèrent pour exécuter les esclaves en fuite, si
nombreux du temps de Christ. Ils l'utilisaient aussi pour exécuter
leurs pires criminels. C'était une mort très lente et douloureuse, qui
durait longtemps. Comme nous l'avons mentionné au chapitre précédent,
il existe plusieurs comptes-rendus historiques de crucifixions écrits
par des historiens romains comme Cicéron et Celsus.
Un jour, alors que j'allais m'occuper du ministère des prisons, j'ai
ouvert la radio et j'ai entendu le sermon d'un théologien bien connu
sur le sujet de la croix. Il décrivait en détail et de manière très
imagée la douleur terrible qui résulte du fait d'être suspendu à une
croix, la gangrène qui s'attaque aux mains et aux pieds, et
l'exposition du corps à des températures extrêmes, froides la nuit et
chaudes le jour. Il mentionnait aussi que cela prenait de trois à sept
jours pour qu'un crucifié succombe. Le principal problème, qui cause
éventuellement la mort de la personne, c'est la suffocation. Vous ne
pouvez respirer sans soulever le corps. Ce dernier doit se soulever
continuellement afin d'expirer et de terribles élancements le
traversent chaque fois. C'était un récit véridique et saisissant de la
mort par crucifixion que nous dépeignait le prédicateur, une mort
semblable à celle des brigands crucifiés avec Christ. Qu'est-ce qui
fait alors que la mort de Christ sur la croix soit aujourd'hui
considérée comme le sacrifice suprême, elle qui, incidemment, ne dura
que quelque six heures?
Pourquoi accordons-nous tant d'importance à cette question? Parce que
le diable a tellement obscurci de ténèbres la vérité de la croix que
la seule chose qui nous reste à expliquer, c'est que Jésus-Christ n'a
pas été le seul à souffrir l'agonie de la croix. En fait, les
brigands crucifiés en compagnie du Christ ont souffert plus longtemps
que Lui avec, en plus, la douleur d'avoir eu les jambes brisées alors
qu'ils étaient encore vivants. Durant la révolte juive de l'an 70
après J.-C., les Romains crucifiaient de 50 à 70 Juifs par jour. Qu'y
a-t-il donc de particulier dans la crucifixion de Christ qui la rend
unique?
Prenons notre Bible et voyons comment les Juifs considéraient la
croix. Ceci nous aidera du même coup à réaliser pourquoi la mort de
Christ sur la croix fut si différente. Dans le compte-rendu de la
crucifixion donné par
Jean au chapitre 19,
nous découvrons que Pilate, le représentant de Rome, réalisa qu'en ce
qui concernait la loi romaine, Jésus ne méritait pas la crucifixion.
Il n'était ni un esclave en fuite, ni un criminel.
Cependant, afin de plaire aux Juifs, il Le fit flageller. « Jésus
sortit donc, portant la couronne d'épines (dont les soldats l'avaient
affublé par moquerie) et le manteau de pourpre. Pilate leur dit alors
(aux Juifs) : Voici l'homme! » (Ce qui revenait à dire : Je pense que
c'est tout ce qu'Il mérite.) « Lorsque les principaux sacrificateurs
et les huissiers le virent, ils s'écrièrent : Crucifie! crucifie!
Pilate leur répondit : Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi,
je ne trouve aucune faute en lui. » (
Jean 19.5-6
). Ce qu'il disait en bref, c'était simplement : « En autant que la
loi romaine est concernée, cet homme ne mérite pas la crucifixion. »
Comme les Juifs devaient justifier leur action, ils répondirent
: « Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce
qu'il s'est fait Fils de Dieu. » (
Jean 19.7 ).
Ils faisaient allusion à la loi sur le blasphème. C'était Dieu qui
leur avait donné cette loi par Moïse. Si Pilate avait connu cette loi,
Christ n'aurait peut-être pas été crucifié. La loi non seulement
condamne un blasphémateur à mort mais elle stipule aussi la manière
dont la personne doit mourir. Examinons cette loi dans le livre du
Lévitique, telle que Dieu l'a donnée par l'intermédiaire de Moïse.
Rappelez-vous que Jésus prétendait être le Fils de Dieu. Puisque les
Juifs ne L'avaient pas reconnu comme Messie et L'avaient rejeté, ce
fut pour eux un blasphème lorsqu'Il déclara être le Fils de Dieu.
Voici ce que dit la loi sur le blasphème : « Celui qui blasphémera le
nom de l'Éternel sera puni de mort : toute l'assemblée le lapidera. » (
Lévitique 24.16 ).
En fait, la crucifixion n'était pas une méthode d'exécution juive. Les
Juifs ne pratiquaient pas la crucifixion au contraire, ils l'avaient
en horreur. Le livre de la loi stipulait qu'un blasphémateur devait
être lapidé à mort par la congrégation. Les Juifs connaissaient-ils
cette partie de la loi? Oui. Ignoraient-ils ce point? Non. S'ils le
connaissaient, pourquoi insistèrent-ils tant pour qu'Il soit
crucifié? Avaient-ils peur que Pilate s'y oppose en disant : « Vous ne
pouvez pas le lapider, mais vous pouvez le crucifier. »? La réponse à
cette question est aussi non. Parce que la crucifixion est une façon
bien plus horrible de mourir. C'est en fait la mort la plus
douloureuse, la plus honteuse, la plus cruelle jamais inventée et
pratiquée par l'homme. Pilate aurait préféré leur dire : « Vous pouvez
Le prendre et Le lapider. » Pourquoi les Juifs insistèrent-ils alors
sur la crucifixion?
Je veux qu'il soit bien clair que les Juifs savaient ce que disait la
loi sur la manière dont un blasphémateur devait mourir. Dans
Jean 10.30,
Jésus fit une déclaration qui, pour les Juifs incrédules, constituait
un blasphème : « Moi et le Père nous sommes un. » Voyez comment les
Juifs ont réagi, au verset 31 : « Alors les Juifs prirent de nouveau
des pierres pour le lapider. » Remarquez l'expression « de nouveau ».
Ce n'était pas la première fois qu'ils le faisaient. Pourquoi
ramassèrent-ils des pierres pour Le lapider? Parce qu'à leurs yeux,
ils obéissaient à une loi donnée par Dieu. Ils pensaient que Jésus
avait prononcé un blasphème. Sinon pourquoi auraient-ils crié à Pilate
: « Crucifie-le! crucifie-le! »? Pourquoi étaient-ils si catégoriques
à propos de la crucifixion, surtout quand nous réalisons que ce
n'était pas une méthode d'exécution juive. Il y avait une raison et il
est important que nous connaissions cette raison.
Nous la trouvons dans
Deutéronome 21.
Les Juifs ne voulaient pas seulement que Jésus meure lorsqu'ils
insistèrent pour qu'Il soit crucifié. Ils Lui réservaient quelque
chose de pire qu'une simple mort sur une croix romaine. En fait, ils
avaient à l'idée ce passage de
Deutéronome 21.22-23
lorsqu'ils s'écrièrent : « Crucifie-le! » Que dit le texte? « Si l'on
fait mourir un homme qui a commis un crime digne de mort (et le
blasphème en est un), et que tu l'aies pendu à un bois, son cadavre ne
passera point la nuit sur le bois; mais tu l'enterreras le jour même,
(car celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de
Dieu...). »
Savez-vous ce que signifiait cette déclaration entre parenthèses pour
le Juif? Si un Juif avait commis un crime digne de mort et que le juge
le condamnait à mourir, cet homme pouvait encore se mettre à genoux in
extremis et dire : « Seigneur Jéhovah, je t'en prie, pardonne-moi ce
que j'ai fait. » Il pouvait encore bénéficier du pardon et garder
l'espoir d'être sauvé. Mais si le juge déclarait : « Après ta mort, tu
seras pendu au bois », cela signifiait pour lui la malédiction
irrévocable de Dieu, qui correspond au péché impardonnable et à la
seconde mort, adieu à la vie pour toujours.
Souvenez-vous, les Juifs ne croyaient pas à l'immortalité de l'âme.
C'était un concept grec qui s'est infiltré dans l'Église chrétienne et
qui, malheureusement, a lui aussi dépouillé la croix d'une partie de
sa gloire. Car si vous croyez à l'immortalité de l'âme, la mort ne
représente que la séparation de l'âme et du corps. C'est tout. Mais
pour les Juifs, la mort voulait dire adieu à la vie. Le péché
impardonnable, la malédiction divine, signifiait adieu à la vie pour
toujours, parce que Dieu vous abandonne et quand Dieu vous abandonne,
Lui qui est la Source de la vie et la Source de l'espérance, alors la
source de votre assurance n'existe plus. C'est ce que signifiait la
malédiction et les Juifs le savaient.
Lorsqu'ils s'écrièrent : « Crucifie-le! », ils ne demandaient pas
seulement la mort de Christ, mais ils demandaient surtout à Dieu de
faire descendre Sa malédiction sur Lui. Ils pensaient peut-être au
texte d'
Ésaïe 53.4.
Il s'agit bien sûr du chapitre de l'Ancien Testament décrivant la
croix. « Cependant, ce sont nous souffrances qu'il a portées, c'est de
nos douleurs dont il s'est chargé; et nous l'avons considéré comme
puni, frappé de Dieu et affligé. »
Oui, Dieu a affligé Christ sur la croix. Regardez de nouveau le
verset 10 d'Ésaïe 53
: « Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance. » Ceci n'a
rien à voir avec ce que les Romains ont fait, ni avec ce que les Juifs
ont fait. Cela n'a même rien à voir avec ce que le diable a fait. Nous
avons vu comment la croix a dévoilé que Satan était un meurtrier. Elle
a dévoilé le péché dans son essence même, c'est-à-dire la crucifixion
de Christ. Maintenant regardons la croix sous un angle différent;
allons dans
Romains 5.8
: « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »
Il y a plusieurs textes dans la Bible qui nous donnent des exemples de
la malédiction mentionnée dans
Deutéronome 21.
Un bon exemple se trouve dans
Josué 10.
Lisez tout le chapitre pour bien saisir l'ensemble. Notez cependant
que ce chapitre doit être lu dans le contexte de
Genèse 15.13-16,
parce que c'est dans ce contexte que nous apercevons la vraie raison
pour laquelle Dieu a recommandé la destruction des Cananéens. Si vous
n'avez pas lu le contexte, vous vous imaginerez qu'Il est un Dieu
extrêmement vengeur et dépourvu de miséricorde.
Dieu appela Abraham à sortir d'Ur en Chaldée et lui dit : « Je veux
que tu quittes ton pays, je veux que tu quittes ton peuple, et je veux
que tu ailles dans le pays que je donnerai pour toi, ta famille et tes
enfants. » Ce pays, nous le savons, était Canaan, qui correspond
aujourd'hui à Israël. Mais nous ne devons pas oublier que Canaan était
déjà occupé par ce que nous appelons les Cananéens. À cette époque,
ils se désignaient eux-mêmes comme des Amoréens. Le mot « Amoréens »
n'est que l'ancien mot pour Cananéens. Qu'est-ce que Dieu allait faire
avec les Amoréens? Était-Il pour les détruire afin de pouvoir donner
le pays aux Juifs? Non. Ce n'était pas le plan de Dieu. Le plan de Dieu
était qu'Abraham Lui serve de témoin face aux Amoréens de sorte qu'ils
puissent eux aussi faire partie du royaume de Dieu.
Dieu disait en quelque sorte à Abraham : « Abraham, je ferai sortir
tes enfants de Canaan après que tu auras rendu ce témoignage aux
Amoréens que je suis le vrai Dieu et créateur de toute la terre, et
j'emmènerai tes enfants en Égypte où ils seront esclaves. Je donnerai
aux Amoréens quatre cents ans de sursis pendant lesquels ils auront le
temps de m'accepter ou de me rejeter. »
Nous lisons dans
Genèse 15.16
: « À la quatrième génération (à la fin des quatre cents ans), ils
(tes enfants) reviendront ici (en Canaan); car l'iniquité des Amoréens
n'est pas encore à son comble. » En d'autres mots : « Lorsque vous
reviendrez et que toutes les tribus cananéennes me rejetteront encore
délibérément et volontairement, alors leur période de probation sera
terminée. Ils auront atteint le point de non-retour. »
Lorsque les Juifs revinrent sous la direction de Josué (Moïse étant
mort avant d'entrer dans la Terre promise), n'importe quelle tribu des
Amoréens qui attaquait Israël et combattait au nom de son dieu,
affirmait en fait : « Nous rejetons votre Dieu. » Rappelez-vous que la
plus grande nation de l'époque était l'Égypte. Dieu avait libéré les
Juifs de l'Égypte. Sa victoire sur le Pharaon et son armée fut la
meilleure preuve que Dieu donna aux autres nations qu'Il était plus
grand que les dieux de n'importe quelle autre nation.
Dans
Josué 10,
il nous est dit que lorsque Israël entra dans la Terre promise, le roi
de Gabaon reconnut que le Dieu d'Israël était le vrai Dieu et il se
rangea du côté des Juifs et de Josué. Cinq autres rois refusèrent et
ils se dirent les uns aux autres : « Si nous nous unissons, nous
serons plus forts que ces deux nations, les Gabaonites et les
Israélites. » Ils attaquèrent donc Josué et Gabaon. Naturellement les
Juifs gagnèrent la guerre car Dieu était de leur côté.
Remarquez ce que Josué fit aux cinq rois qui furent capturés. Il les
prit et les présenta premièrement à la congrégation formée de Juifs et
de Gabaonites. Il leur fit ensuite cette déclaration. Notez qu'elle
est en accord avec ce que Dieu avait dit à Abraham, que le temps de
probation des Amoréens prendrait fin lorsque ses descendants
reviendraient. Ces cinq rois avaient atteint le point de non-retour.
Ils s'étaient volontairement détournés de Dieu. « Josué leur dit (à
l'assemblée) : Ne craignez point et ne vous effrayez point,
fortifiez-vous et ayez du courage, car c'est ainsi que l'Éternel
traitera tous vos ennemis contre lesquels vous combattez. » (
Josué 10.25-26
). Tous ceux qui attaquaient Israël combattaient en fait contre
Jéhovah. C'est ainsi que Dieu les traitera.
« Après cela, Josué les frappa et les fit mourir; il les pendit à cinq
arbres, et ils restèrent pendus aux arbres jusqu'au soir. » (
Josué 10.26
). C'était ce que la loi dans
Deutéronome 21.23
prescrivait comme devant symboliser la malédiction irrévocable de
Dieu.
Qu'est-ce que Josué disait au peuple? « Maintenant, quiconque attaque
Israël a délibérément et irrévocablement rejeté le Dieu du ciel et a
donc volontairement atteint le point de non-retour. La malédiction de
Dieu repose sur une telle personne. » Or, les Juifs voulaient que la
même malédiction retombe sur Christ. C'est pourquoi ils s'écrièrent
: « Crucifie-le! » Car la crucifixion au temps de Christ était
synonyme de pendaison à un arbre, l'équivalent de la seconde mort.
La question est de savoir si Dieu était d'accord. Dieu a-t-Il répondu
à leur demande? A-t-Il fait tomber la malédiction sur Son Fils? La
réponse est oui.
Romains 8.32
nous dit : « Dieu n'a pas épargné Son propre Fils. » Cependant Dieu
n'a pas fait reposer Sa colère ou Sa malédiction sur Christ à cause
d'un blasphème mais pour une tout autre raison.
La voici. Dans
Galates 3,
nous trouvons l'interprétation néo-testamentaire de la croix.
Souvenez-vous que les auteurs du Nouveau Testament étaient tous Juifs
à l'exception de Luc. Voyez comment l'apôtre Paul définit pour sa part
la croix, non d'un point de vue romain, même s'il se trouvait être
lui-même citoyen romain, mais d'une perspective juive : « Car tous
ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction. » (
Galates 3.10
). La phrase « oeuvres de la loi » telle qu'employée dans le Nouveau
Testament équivaut à notre mot français « légalisme ». Il n'y avait
pas à cette époque de mot grec équivalent au mot « légalisme »; ainsi,
lorsque vous rencontrerez l'expression « oeuvres de la loi »,
rappelez-vous qu'elle se rapporte toujours à l'observation de la loi
dans le but d'être sauvé, non à l'évidence du salut ou aux fruits du
salut, mais à la loi comme moyen de salut. Gardez ces choses à
l'esprit.
Ainsi Paul dit aux Galates : « Quiconque essaie de gagner le ciel en
gardant la loi est sous la malédiction. » Pourquoi? Parce que la loi
dit ceci : « Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui écrit dans
le livre de la loi pour le mettre en pratique. » (
Galates 3.10
). En d'autres mots, si vous voulez aller au ciel par la loi, vous
devez l'observer dans tous ses détails et continuellement. Si vous
échouez sur un seul point, vous tomberez sous le coup de la
malédiction.
Mais le fait est que « tous ont péché » (
Romains 3.23
). Il n'y a pas une seule personne qui ait gardé la loi parfaitement,
pas une à l'exception de Christ. Tous les chrétiens sont des pécheurs
sauvés par grâce. Pourquoi? Parce que « Christ nous a rachetés de la
malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous. » (
Galates 3.13 ).
Qui L'a fait devenir malédiction pour nous? Ce n'était pas le démon,
parce qu'il ne peut pas punir le péché, étant lui-même pécheur. Il ne
s'agissait pas non plus des Juifs même s'ils ont demandé à Dieu de Le
maudire. Qui donc L'a fait devenir malédiction pour nous? C'était le
Père. Il « n'a pas épargné Son propre Fils. »
Par trois fois, Jésus plaida avec le Père : « Père, Père, si cela est
possible, enlève cette coupe. » À quelle coupe Jésus faisait-Il
allusion? Ce n'était certainement pas la croix. [Il ne l'avait pas
encore subie et] Il en a à peine ressenti la douleur [physique]. Non
pas qu'elle en était dépourvue, mais parce qu'Il ressentait une autre
douleur, beaucoup plus grande que la douleur de la croix. C'était la
malédiction de Dieu contre vos péchés et les miens. C'était la raison
pour laquelle Jésus plaidait avec Dieu. Il savait ce que cela
signifiait d'être maudit par Dieu.
Et Dieu a répondu : « Non, je ne peux pas enlever la malédiction qui
est sur toi. » Savez-vous pourquoi? Parce qu'Il nous aimait. « Il n'a
pas épargné son propre Fils mais L'a livré pour nous tous. » « Christ
nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction
pour nous, car il est écrit (Paul cite ici Deutéronome 21.23) : Maudit
est quiconque est pendu au bois... » (Galates 3.13).
Ainsi, chaque fois que vous lirez dans le Nouveau Testament que la
croix était un bois (un arbre), souvenez-vous que les Juifs ne
pensaient pas à un poteau. Lorsque les Juifs mentionnaient qu'Il était
suspendu à un arbre, ils ne faisaient pas allusion à un poteau ou à
deux pièces de bois. Là n'était pas la question. Ils n'avaient qu'une
chose à l'esprit :
Deutéronome 21.23.
Pour eux, être suspendu à un arbre équivalait à être maudit de
Dieu.
Dans
Actes 5.27,
les disciples ont été emmenés devant le Sanhédrin. Ils ont été punis,
flagellés et ont reçu l'ordre de ne plus prêcher au nom du Christ.
Notez ce que Pierre dit au verset 29 : « Pierre et les autres apôtres
répondirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. » Voilà des
disciples prêts à mourir pour Christ. Ce même Pierre qui avait renié
Jésus avant la croix se trouvait maintenant prêt à mourir pour Lui.
Voilà à quel point la croix l'avait transformé. Considérez maintenant
le verset 30 : « Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous
avez tué et pendu au bois. »
Que voulait dire Pierre par cette phrase? Il pensait à
Deutéronome 21.23.
« Vous avez amené la malédiction sur Lui mais Dieu L'a ressuscité des
morts parce qu'Il n'a pas commis de blasphème; Il a porté la
malédiction pour nos péchés. Christ est mort afin de nous sauver de
nos péchés. Il est ressuscité pour notre justification. »
Romains 4.25
l'exprime bien : « ... lequel a été livré pour nos offenses, et est
ressuscité pour notre justification. »
Dans
1 Pierre 2.24,
Pierre explique ce qu'il voulait dire quand il a déclaré que Jésus
avait été suspendu au bois pour nous : « ... lui qui a porté lui-même
nos péchés en son corps sur le bois (l'arbre)... » Pourquoi
utilise-t-il le mot « bois » et non la « croix »? Parce qu'il pensait
à la malédiction de nos péchés et non pas simplement au sommeil de la
mort que toute personne doit subir.
Mais certains voudront contester en disant : « Comment le Christ
pouvait-Il mourir de la seconde mort? Il avait prédit Sa résurrection
et Il est, en effet, ressuscité le troisième jour. Comment pouvait-Il
expérimenter la seconde mort? » Premièrement, c'est ce que dit la
Bible. Dans
Hébreux 2.9
: « ... il souffrît la mort pour tous. » Ce ne pouvait pas être la
première mort parce que les croyants qui acceptent Christ doivent
encore mourir de la première mort. Regardez ce que dit Paul dans
2 Timothée 1.7-10.
Il dit que Christ a, par la croix, « aboli la mort ». S'Il a aboli la
mort, pourquoi les chrétiens meurent-ils encore? Parce qu'Il a aboli
seulement la seconde mort et non la première.
Apocalypse 20.6
nous parle de ceux qui prennent part à la première résurrection,
c'est-à-dire les croyants, sur lesquels la seconde mort n'a aucun
pouvoir. Pourquoi? Parce que Quelqu'un a bien voulu la subir, y goûter
pour nous.
Ce que nous devons réaliser, c'est ce que nous appelons en théologie
la doctrine de la « kenosis », basée sur
Philippiens 2.5-8.
Lorsque Christ est devenu homme par l'incarnation, Il a dû abandonner,
non pas Sa divinité, mais Ses prérogatives divines, en d'autres mots,
l'utilisation indépendante de Sa divinité. Il a même dû céder toute
conscience qu'Il était Dieu. C'est seulement par révélation que Jésus
a découvert qu'Il était Dieu. Il n'en était pas conscient comme bébé.
Il a dû croître dans la connaissance. Il a dû croître en toutes choses
parce qu'Il avait abandonné l'utilisation indépendante de Sa divinité
et qu'Il était devenu semblable à nous en toutes choses (
Hébreux 2.17 ).
Il a dû, par conséquent, être totalement dépendant de Dieu tout au
long de Son pèlerinage terrestre.
Jean 5.30
nous dit : « Je ne puis rien faire de moi-même. »
Jean 6.57
dit : « Je vis par le Père. » Voyez aussi
Jean 8.28 et
Jean 14.10.
Tous ces textes établissent très clairement que le Christ dépendait
totalement de Dieu. Lisez ensuite
Romains 6.4,
Actes 2.24, 32 et
Éphésiens 1.20.
Ces textes nous disent tous clairement que c'est le Père qui a
ressuscité Christ d'entre les morts. Gardez ces deux choses à l'esprit
: Christ était dépendant de Dieu et Il a attendu du Père le signal de
Sa résurrection. Ne me demandez pas ce qui est arrivé à Sa conscience
divine lorsqu'Il était dans la tombe. Où était Sa vie divine? Je ne
sais pas. C'est un mystère. Nous passerons l'éternité à l'étudier,
mais je sais une chose, c'est qu'Il dépendait du Père pour Sa
résurrection comme pour tout le reste.
Savez-vous ce que le Père a fait sur la croix? Christ s'est écrié :
« Père, Père, pourquoi m'as-tu abandonné? » Il ne disait pas
: « Pourquoi me quittes-tu pour trois jours? » mais « Pourquoi m'as-tu
abandonné? » Savez-vous ce que cela signifiait pour Christ? Cela
signifiait qu'en Se donnant ainsi, Il perdait tout espoir de
résurrection. Quand Il crut que le Père l'avait abandonné, Il perdit
en même temps l'espérance de la résurrection. Jésus était maintenant
« seul à fouler au pressoir ». Il ne pouvait plus se tourner vers Son
Père avec espoir et assurance, c'est du moins ce qu'Il ressentait. Il
a ressenti l'agonie d'être abandonné par Dieu, exactement comme les
méchants l'éprouveront lorsque la miséricorde ne plaidera plus pour la
race coupable.
Voici un passage-clef provenant du livre Jésus-Christ, p. 757 : « Le
Sauveur ne voyait pas au-delà de la tombe. L'espérance ne Lui montrait
plus la sortie conquérante du sépulcre; Il ne possédait plus
l'assurance que Son sacrifice était agréé de Son Père. Il craignit que
le péché fut si offensant aux yeux de Dieu que leur séparation devait
être éternelle. » Réalisez-vous ce que le Christ a été tenté de faire
sur la croix, alors qu'Il était là suspendu? Le Père L'avait
apparemment abandonné. Mais rappelez-vous, Il était encore Dieu. Il
aurait pu Se saisir de Sa divinité indépendamment de Son Père, aller à
l'encontre de la volonté de Son Père et descendre de la croix pour Se
sauver Lui-même.
C'est exactement ce que le diable cherchait à obtenir de Lui. Dans
Luc 23.35-39,
le démon s'approcha de Lui au moins trois fois, une fois par
l'intermédiaire des soldats romains, une seconde fois par les
prêtres, et finalement par le brigand qui était à Sa gauche. Puis, dans
Matthieu 27.35-49,
le peuple s'en mêla à son tour. La tentation était la même
: « Descends de la croix et sauve-toi toi-même. » Pouvez-vous imaginer
à quoi ressemblait cette tentation? Non, c'est impossible. La
tentation que Christ a expérimentée ne pourra jamais être pleinement
comprise par les hommes. Je suis heureux que le livre Jésus-Christ
nous l'ait dit avec tant de clarté : « Le retrait de la présence
divine, en cette heure d'angoisse suprême, perça le coeur du Sauveur
d'une peine qui ne pourra jamais être pleinement comprise par
l'homme. » (Idem)
Savez-vous pourquoi? Parce qu'il n'y a aucun être humain dans ce monde
qui ait réellement et pleinement expérimenté la colère de Dieu comme
Christ l'a fait. Il est le seul homme à avoir expérimenté l'abandon
total de Dieu, qui est l'équivalent de la seconde mort. Christ a été
fortement tenté de descendre de la croix et de Se sauver Lui-même.
Pouvez-vous comprendre cette tentation? Il ne s'agissait pas de
s'armer de tout Son courage et d'y aller d'un effort suprême de
volonté du style : « Il faut que je tienne encore quelques heures ou
encore trois jours. » Cela n'aurait pas été un très grand sacrifice
pour un Dieu éternel. Le véritable enjeu consistait à perdre la vie
pour toujours, à ne plus jamais revoir Son Père, à ne plus jamais
retourner au ciel. Cela voulait dire l'abandon de Sa gloire et le don
de Sa vie. Voilà quel était l'enjeu! Voilà quelle était la malédiction
divine!
Alors qu'Il était ainsi suspendu sur la croix, expérimentant la
malédiction de Dieu pour nos péchés, Jésus a dû faire un choix. Il ne
pouvait Se sauver et sauver le monde en même temps. Il a fait le choix
suprême. Il a choisi de mourir éternellement afin que vous et moi
puissions vivre à Sa place. C'est ce qui a transformé les disciples,
qui les a tant bouleversés! Ils n'avaient jamais été témoins d'un tel
amour. C'est ce concept de l'agapè qui tourna le monde à l'envers, non
seulement que Dieu soit descendu ici-bas pour trente-trois ans, mais
que Jésus, leur Sauveur, ait été prêt à livrer Sa vie pour toujours
afin qu'ils puissent vivre à Sa place. « Mais Dieu a démontré son
amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs,
Christ est mort pour nous. » (
Romains 5.8 ).
En d'autres mots, le sacrifice suprême consiste en ce que Jésus a bien
voulu accepter notre malédiction et nous donner Sa vie en échange. Il
ne s'agissait pas de Se sauver et de sauver le monde avec Lui. Ce
n'était pas possible. Il fallait qu'Il choisisse entre le monde et
Lui-même. Savez-vous quel message le Christ nous a laissé dans la
croix? J'espère que vous ne l'oublierez jamais. Il a dit qu'Il nous
aimait plus que Sa propre personne. Voilà l'agapè de Dieu! Quand vous
réalisez que Dieu vous aime à ce point, pouvez-vous rester le même?
Nous parlons de donner un peu d'argent pour ceux qui sont dans le
besoin. Mais Dieu a vidé le ciel pour nous! Comment pouvons-nous
hésiter à donner? Considérez un moment la première Église chrétienne.
Ils ne gardaient rien pour eux-mêmes, ni terres, ni maisons. Ils
donnaient tout au corps de Christ, à l'Église. C'est ce qui arrivera
dans cette Église lorsque nous verrons le Christ crucifié comme les
premiers chrétiens l'ont vu; alors nous n'aurons plus besoin de
programmes promotionnels. Je suis fatigué de ces programmes de
promotion. Cela m'attriste que nous ayons à faire ces choses mais si
nous ne faisons pas de promotion, rien ne sera fait. Il est terrible
d'avoir à recourir à cette méthode égocentrique pour amasser des
fonds. Pourquoi l'amour de Dieu ne nous presse-t-il pas davantage? Dans
2 Corinthiens 5.14,
Paul nous dit ce que la croix a fait pour lui et pour l'Église
chrétienne, et ce qu'elle devrait faire pour nous. Quand nous aurons
atteint cette condition, quand l'Église manifestera l'amour de Christ
parce qu'elle aura compris la signification de la croix, alors notre
monde moderne sera lui aussi tourné à l'envers.
Nous lisons dans
2 Corinthiens 5.14-15
: « Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si
un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu'il est mort
pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes,
mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. »
Dans
Hébreux 2.9,
nous lisons : «... il souffrît la mort pour chaque homme. » Le grec ne
dit pas « chaque homme ». Il va plus loin, il dit en fait « toute
chose ». Jésus a goûté la mort pour toute chose. Lorsque Adam a péché,
la malédiction s'est non seulement abattue sur la race humaine mais
aussi sur les plantes, les animaux et sur toutes choses : « Il dit à
l'homme : ... le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de
peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie... » (
Genèse 3.17-18 ).
Lorsque les soldats romains mirent cette couronne d'épines sur la tête
de Christ, ils le firent pour se moquer. Mais Dieu se sert des choses
folles des hommes et les transforme en vérité. Car Dieu avait dit à
Adam après qu'il eut péché : « Le sol sera maudit. » Ces épines et
ces ronces qui furent placées sur la tête de notre Sauveur
symbolisaient la malédiction du péché sur ce monde. « ... il est mort
pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes,
mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (
2 Corinthiens 5.15
). En 1961, alors que j'étudiais à Newbold en Grande-Bretagne, le
collège envoya la chorale en Écosse pour participer à une
représentation. Jean, ma fiancée, faisait partie de cette chorale. Le
responsable fut assez aimable pour me permettre d'accompagner le
groupe même si je ne chantais pas. Au cours de notre séjour, nous
avons eu l'occasion de visiter le lieu de naissance de DAVID
LIVINGSTONE, le plus grand missionnaire que l'Afrique ait jamais
connu. Les gens de la région avaient érigé une chapelle en forme de
hutte africaine en l'honneur de Livingstone. En y entrant, votre
regard se trouve tout de suite attiré par deux inscriptions figurant
sur les murs dénudés. Il y avait d'un côté une inscription tirée de
Paul, dans
2 Corinthiens 5.14
: « L'amour de Christ me presse. » De l'autre, une inscription tirée
du journal personnel de David Livingstone : « L'amour de Christ m'a
contraint. »
Après avoir entrevu l'amour de Dieu qui s'est dépouillé pour nous,
Livingstone ne pouvait plus pratiquer sa profession lucrative comme
médecin à Blantyre en Écosse. Il abandonna tout pour devenir
missionnaire en Afrique. Il n'y avait pas en ce temps-là d'allocation
de transport, ni d'allocation spéciale pour l'équipement de
missionnaire, et surtout pas de vacances pour revenir au pays de
temps à autre. Non, il s'y rendait comme véritable missionnaire, prêt
à mourir pour son Sauveur. Et il y est mort. Le gouvernement
britannique lui donna beaucoup de difficultés pendant sa vie mais
quand les Anglais découvrirent qu'il était mort, ils se dirent : « Il
mérite une sépulture décente. » Nous louons toujours les gens après
qu'ils sont morts. Ils décidèrent donc de l'ensevelir à l'Abbaye de
Westminster, là où reposent les grands hommes d'Angleterre.
Mais il était mort à quelque 600 kilomètres à l'intérieur du continent
africain. Le problème était de ramener son corps jusqu'à la côte sur
cette distance. Il n'y avait pas d'avions, pas de trains ni d'autos à
cette époque. La seule manière était de le porter sur un brancard.
Comme ils ne pouvaient le faire eux-mêmes, ils demandèrent aux
Africains. Et les Africains répondirent : « Oui, il mérite une belle
sépulture, mais vous ne pourrez pas prendre son coeur. » Ils lui
ouvrirent alors la poitrine et lui enlevèrent le coeur qu'ils
ensevelirent en Afrique, là où il l'avait donné. Puis, après l'avoir
embaumé, ils le portèrent sur un brancard, sur 600 kilomètres, au
travers des marais, affrontant les animaux sauvages, la maladie et
l'hostilité des tribus. Ils l'emmenèrent jusqu'à la côte afin que les
Britanniques puissent le prendre à bord d'un navire et lui donner une
sépulture honorable en Angleterre. Voilà jusqu'où allait leur
appréciation du plus grand missionnaire d'Afrique. Je prie, mes amis,
que vous et moi puissions apprécier Jésus-Christ au point de tout donner
pour Lui. Dieu nous utilisera alors pour tourner ce monde à l'envers
par la glorieuse croix de Christ.