Le plus grand événement à avoir jamais pris place dans l'histoire de
l'humanité est [sans contredit] la mort, l'ensevelissement et la
résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme le disait un auteur
bien connu : « Le sacrifice du Christ en tant qu'expiation pour le
péché est la grande vérité autour de laquelle gravitent toutes les
autres. Pour être correctement comprise et appréciée, chaque vérité de
la Parole de Dieu, de la Genèse à l'Apocalypse, doit être étudiée à la
lumière qui jaillit de la croix du Calvaire. » (Le Ministère
évangélique, p. 309).
La croix de Christ et les événements qui l'entourent ont été
enregistrés pour nous dans les quatre premiers livres du Nouveau
Testament, connus comme étant l'Évangile de Matthieu, de Marc, de Luc
et de Jean. Environ le tiers de ces écrits sont centrés sur ce qu'on
appelle la Semaine de la Passion.
La prédication de la croix était aussi le message central du Nouveau
Testament. Remarquez ce que disait l'apôtre Paul sur la croix de
Christ : « Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoyé, c'est
pour annoncer l'évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que
la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la
croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes
sauvés, elle est une puissance de Dieu. » (
1 Corinthiens 1.17-18; voir aussi
2.2 ).
Notez, je vous prie, que pour Paul la prédication de l'évangile est
synonyme de prédication de la croix et que cette croix de Christ est
la puissance de Dieu pour le salut. Il n'est pas étonnant donc que
Paul refuse de se glorifier ou de s'enorgueillir de quoi que ce soit
d'autre que de la croix de Christ (
Galates 6.14
). Puisque les auteurs du Nouveau Testament insistent autant sur cet
événement, ne devons-nous pas aussi lui accorder autant d'importance
qu'ils l'ont fait?
Depuis la naissance de l'Église chrétienne, plusieurs points de vue et
théories ont été présentés à la chrétienté concernant l'expiation et
la croix de Christ. Nous avons ainsi hérité de la théorie de la
substitution, de la théorie de la satisfaction, de la théorie du
rachat, de la théorie de l'influence morale, de la théorie
gouvernementale, et ainsi de suite, chacune d'elles prétendant être la
vérité fondamentale sur la croix de Christ. Mais le fait est que la
croix est un événement trop grand pour pouvoir l'encadrer dans une
seule théorie. Toutes ces théories renferment des éléments de vérité.
Certaines de ces vérités sont cependant devenues des hérésies, non pas
à cause de ce qu'elles enseignent, mais plutôt à cause de ce qu'elles
nient. La théorie de l'influence morale en est un bon exemple; elle
refuse d'admettre la nécessité de l'aspect légal (forensique) de
l'expiation.
Afin de pouvoir mieux apprécier toute la signification de la croix de
Christ, nous diviserons notre étude de ce sujet crucial et vital en
trois chapitres. Dans ces trois chapitres, nous examinerons la croix
sous trois angles différents dont chacun revêt un caractère
extrêmement important pour nous en tant que chrétiens. Dans ce premier
chapitre, nous regarderons la façon dont la crucifixion de Christ nous
a dévoilé Satan comme meurtrier et comment elle nous révèle le
véritable caractère du péché, alors que même le plus petit péché
revient dans son essence à crucifier Christ.
Dans le second chapitre, nous examinerons la croix à la lumière des
paroles de Paul dans
Romains 5.8,
comment elle a démontré l'amour inconditionnel et le renoncement de
Dieu. Le troisième chapitre traitera de la croix en tant que
puissance de Dieu pour le salut, expliquant comment elle a racheté la
race humaine non seulement de ses péchés (au pluriel, c'est-à-dire des
actions pécheresses qui nous condamnent), mais aussi du péché (au
singulier, c'est-à-dire de la loi ou du principe du péché dans nos
membres).
Finalement, après avoir jeté un long regard sur la croix de Christ,
nous considérerons la résurrection. Non seulement la résurrection de
Christ joue-t-elle un rôle important dans notre rédemption mais elle
est aussi la source de notre espérance en tant que chrétiens. Elle
constitue la plus grande preuve que Christ a vaincu le péché et la
mort, deux points essentiels pour notre salut.
Comme nous l'avons déjà mentionné, nous tournerons les regards dans le
chapitre présent vers la croix de Christ et nous examinerons comment
elle a identifié, révélé et dévoilé Satan en tant que meurtrier et
comment, par la même occasion, elle nous révèle la vraie nature du
péché. Dans
Jean 8.40-44,
Jésus fit cette déclaration aux Juifs : « Vous avez pour père le
diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. » Par ces
mots, Il voulait tout simplement dire : « Vous êtes contrôlés par le
diable et vous accomplirez ses désirs. » Puis Il ajouta : « Il a été
meurtrier dès le commencement. »
Nous devons nous demander ce que Jésus voulait signifier par cette
parole : « Il a été meurtrier dès le commencement. » Afin de saisir
toute l'importance de cette déclaration, nous devons tout d'abord
répondre à deux autres questions : 1. Qui Satan a-t-il tué? 2. Que
voulait dire Jésus par le mot « commencement »? Voulait-il faire
référence au moment où Lucifer a été créé ou à celui où il est devenu
Satan?
Avant de pouvoir répondre à ces questions, il nous faut premièrement
définir ce qu'est un meurtre. Pour nous, êtres humains, il représente
l'action de tuer quelqu'un. Mais aux yeux de Dieu, le meurtre commence
par un désir caressé ou une haine injustifiée, tel que le montre le
Sermon sur la montagne où Jésus a bien expliqué que si vous vous
mettez en colère ou si vous haïssez quelqu'un sans motif valable, vous
avez déjà commis un meurtre dans votre coeur (
Matthieu 5.21-22
). Ainsi, selon la loi de Dieu, le meurtre n'a pas besoin d'être un
acte. Le meurtre est une haine que l'on entretient envers une autre
personne.
Avec cette notion à l'esprit, allons dans
Ézéchiel 28.15.
Au verset 14, Lucifer est dépeint comme « le chérubin protecteur ».
Dans ce chapitre, la chute de Satan est étroitement liée à la chute de
Babylone parce que Babylone représente le royaume de Satan. Au verset
15, nous pouvons lire ces paroles concernant le chérubin protecteur,
c'est-à-dire Lucifer : « Tu as été parfait dans tes voies, depuis le
jour où tu fus créé jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée en
toi. » Maintenant le mot hébreu « iniquité » signifie « courbé » et
dans son application spirituelle « être tourné vers soi ». À un moment
donné dans l'histoire de Lucifer, son esprit est devenu « croche ». Au
lieu de s'orienter vers Dieu et vers les autres anges, son amour a fait
demi-tour pour se tourner vers sa propre personne.
Dans
Ésaïe 14.12-14,
le prophète Ésaïe nous décrit ce qu'est l'essence de cette iniquité.
Voici en substance ce que Lucifer se disait en lui-même : « Je vais me
débarrasser de Dieu et prendre Sa place. » Or, vous ne pouvez pas
prendre la place de Dieu à moins que vous ne vous soyez d'abord
débarrassé de Lui. C'est dans ce sens que Lucifer, devenu Satan, a été
meurtrier dès le commencement.
Je me souviens que lorsque nous étions en pays de mission, c'était
toute une expérience de voyager en taxi. Ici, aux États-Unis, les
taxis donnent un service individuel mais dans certains pays, ils
servent plutôt de minicars ou de minibus dans lesquels s'entassent
tellement de gens que vous auriez peine à l'imaginer.
Par exemple, si le siège du milieu peut recevoir confortablement trois
personnes, ils en entassent neuf. Ils mettent trois personnes sur le
siège et trois autres par-dessus, puis trois en plus avant de juger
que le siège est rempli. Je me souviens d'avoir un jour voyagé dans un
de ces taxis et nous étions vraiment tassés. Comme j'étais assis
par-dessus, je ne me sentais pas trop mal en termes de poids à
supporter mais je ne pouvais pas m'asseoir correctement à cause du
trop grand nombre de gens et ma tête heurtait le toit chaque fois que
nous frappions un cahot. Le conducteur filait à vive allure quand une
personne fit signe qu'elle voulait monter et le taxi s'arrêta. Je dis
alors au conducteur : « Il n'y a pas de place. » Il répliqua :
« Poussez-vous, nous allons faire de la place. »
Or, Satan n'a pas dit à Dieu : « Pousse-toi, je veux une place à côté
de toi. » Non, ce n'était pas ce que Satan désirait. Il désirait se
débarrasser de Dieu pour pouvoir prendre Sa place. C'est parce qu'il
convoitait la place de Dieu dans son coeur que Lucifer, devenu Satan,
a voulu tuer Dieu.
S'adressant aux Juifs, qui se trouvaient être des victimes de Satan,
Jésus leur raconta un jour cette parabole que nous trouvons dans
Matthieu 21.33.
Il y avait dans cette parabole un homme auquel appartenait une vigne
et qui partit pour un pays éloigné. Il confia la vigne aux soins de
ses serviteurs. Il enverrait ensuite un homme en récolter les profits
chaque année. Or, chaque fois qu'il envoyait une personne, elle était
lapidée ou chassée et le propriétaire ne pouvait rien tirer de sa
vigne.
Il se dit finalement : « J'enverrai mon fils. Ils auront au moins du
respect pour lui. » Mais l'histoire dit qu'ils firent exactement le
contraire. Ils se dirent : « Nous nous débarrasserons de lui. Nous
pourrons alors nous emparer de tout son héritage. » Ils décidèrent
donc de tuer son fils. Jésus faisait allusion, bien sûr, à l'attitude
des Juifs à Son égard. Souvenez-vous que les Juifs allaient bientôt
accomplir les désirs de Satan qui voulait prendre la place de Dieu. Il
n'en avait jamais soufflé mot à personne. Cela aurait été idiot. Il a
probablement dit aux anges quelque chose comme ceci : « Si j'étais à
la place de Dieu, je rendrais votre vie merveilleuse. Vous auriez tout
ce que vous désirez, vous pourriez faire tout ce qui vous plaît sans
restrictions. Vous pourriez manger, boire, avoir du plaisir. »
Malheureusement le tiers des anges crurent ses mensonges. Satan pensa
alors que c'était suffisant pour démarrer une révolution. Ainsi
commença la première guerre dans le ciel dont nous trouvons la
description dans
Apocalypse 12.7-9.
Dans ce passage d'
Apocalypse 12,
nous découvrons que Lucifer, c'est-à-dire Satan, a perdu cette guerre.
Mais Dieu ne l'a pas détruit sur-le-champ pour la bonne raison que
personne ne savait ce qui se tramait dans le coeur de Satan. Le seul
moyen par lequel Dieu pouvait l'amener à se dévoiler, c'était de le
laisser agir.
Ainsi, au lieu de le détruire, Dieu l'expulsa du ciel. Après cet
incident, Satan entra dans notre monde, séduisit Ève et par son
intermédiaire provoqua la chute d'Adam. Comme Dieu avait remis à nos
premiers parents la domination du monde (
Psaumes 8.4-9
), Satan prit le contrôle du monde entier en triomphant d'Adam et Ève.
Il put ensuite établir son royaume ici-même sur terre et selon son
propre système, le système de l'égoïsme.
Par conséquent, tout ce qui existe en ce monde déchu est basé sur
trois motivations fondamentales que l'on trouve dans
1 Jean 2.16
: « La convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de
la vie. » À la base de ces trois mobiles fondamentaux de l'homme
pécheur se trouve le principe du moi, le fondement même du royaume de
Satan.
Mais un jour, plusieurs siècles après, Satan entendit l'écho d'un
chant magnifique : « Gloire à Dieu et paix sur terre aux hommes. » (
Luc 2.14
). Le Fils de Dieu, son pire ennemi, venait d'entrer dans ce monde
pour racheter la race humaine et l'arracher de ses mains. En réaction,
Satan se dit alors : « Je ne vais pas attendre que tu grandisses. »
« Je t'aurai à la première occasion. » Satan n'est pas du genre à
jouer franc jeu.
Dans le Nouveau Testament, on rapporte comment les nombreuses
tentatives mises en oeuvre par Satan pour tuer Christ ont échoué. La
première tentative fut la destruction des jeunes enfants par l'armée
d'Hérode à Bethléhem. Hérode le Grand devint lui aussi la victime de
Satan qui l'utilisa à sa guise comme son instrument. Cette histoire
familière se termina, comme nous le savons tous, par l'échec de Satan,
du moins dans sa tentative de se débarrasser de Christ. Incidemment,
tous les agents de Satan sont décrits comme étant « grands ». C'est ce
qu'il leur promet : « Si vous me suivez, je ferai de vous de grands
hommes. » Mais souvenons-nous, c'est un menteur. En réalité ce qu'il
désire, c'est que vous le suiviez et que vous vous retrouviez avec lui
dans le lac de feu.
Nous pouvons le lire dans
Matthieu 25.41.
Christ dira aux incroyants, à ceux qui ont pris le parti de Satan :
« Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été
préparé pour le diable et pour ses anges. » Le feu éternel n'a pas été
préparé pour la race humaine mais Satan en a trompé plusieurs. Ils
l'ont cru, ils ont choisi de suivre la même voie et ils devront
maintenant le suivre jusqu'au bout. J'espère qu'aucun lecteur ne se
trouve dans cette situation. Dans
Luc 4.9-11,
nous assistons à une autre tentative d'assassinat de Satan dirigée
contre Christ. Elle a lieu dans le contexte des tentations de Christ
dans le désert. Dans l'une de ces tentations, le diable emmène Christ
au sommet de la tour du temple et Lui dit : « C'est merveilleux d'être
ici. Pourquoi ne te jetterais-tu pas en bas? » C'était encore une
façon de se débarrasser de Lui. C'était l'objectif que Satan avait en
tête, mais il échoua encore une fois.
De nouveau, dans
Jean 10.31-39,
nous voyons comment le démon utilisa les Juifs pour tenter de lapider
Jésus à mort. Dans ce passage, le mot « encore » indique que ce
n'était pas la première fois qu'il essayait. En parcourant ces
versets, nous constatons que Satan échoua encore une fois. Mais nous
devons ici nous poser la question : Pourquoi? Pourquoi Satan a-t-il
échoué? Voici deux textes qui vont nous aider à réaliser pourquoi les
tentatives de Satan ont toutes échoué. Le premier se trouve dans
Jean 7.30
qui rapporte un des cas où Satan tenta de détruire Jésus en se servant
d'autres êtres humains : « Ils cherchaient donc à se saisir de lui,
mais personne ne mit la main sur lui, (Jean nous dit pourquoi) parce
que son heure n'était pas encore venue. »
Souvenons-nous que Dieu est souverain et que personne ne peut nous
toucher si notre heure n'est pas encore venue. Au
chapitre 8 de Jean,
verset 20, nous trouvons le second texte : « Jésus dit ces paroles,
enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor; et personne ne
le saisit, parce que son heure n'était pas encore venue. » En d'autres
mots, Dieu ne permettrait à personne de Le toucher avant que Son heure
ne soit venue. Et Son heure est venue, à Gethsémané.
Dans
Luc 22.53,
alors que Jésus était à Gethsémané, les prêtres emmenèrent des soldats
et ils capturèrent Jésus comme s'Il avait été un criminel. Remarquez
ce que leur dit Jésus : « J'étais tous les jours avec vous dans le
temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi (nous savons pourquoi,
Son heure n'était pas encore venue). Mais c'est ici votre heure, et la
puissance des ténèbres. »
Cette puissance des ténèbres, c'est Satan. En d'autres mots, Dieu a
dit à Son Fils à Gethsémané : « Mon Fils, je vais t'enlever ma
protection et laisser Satan faire avec toi ce qu'il a toujours voulu
nous faire depuis le commencement. » C'était la seule façon pour Dieu
de dévoiler à l'univers les desseins secrets cachés dans le coeur de
Satan.
À une occasion, alors que nous étions en pays de mission, nous avons
eu un problème qui illustre bien ce qui se cache dans le coeur de
Satan. Certains de nos ouvriers s'élevèrent contre la dénomination à
propos de certaines politiques écrites. Ils nous traînèrent en cour et
nous étions en sérieuse difficulté. Deux d'entre eux étaient des
pasteurs auxquels on dut retirer leurs lettres de créance.
Naturellement ils perdirent leur emploi. Ils retournèrent alors dans
leur région natale et racontèrent aux membres d'église de leur région
comment ils avaient été maltraités par leurs frères. Ils répandirent
toutes sortes de calomnies horribles sur les dirigeants. Ayant
convaincu les membres, Satan les souleva contre les dirigeants de
l'Église. Ils cessèrent d'envoyer leurs dîmes et leurs offrandes et
prirent la décision de former une église indépendante.
Mais certains des anciens et des dirigeants de cette église
insistèrent pour régler le problème : « Soyons justes et donnons une
chance aux frères avant de le faire. » Ils écrivirent donc au bureau
de l'Union et nous adressèrent cette demande : « Nous aimerions que le
président vienne ici en personne et nous explique pour quelle raison
ils ont retiré à cet homme ses lettres de créance. »
Le président vint alors me voir et me dit : « Tu connais ces gens et
tu connais leur langue, pourrais-tu m'accompagner? » Je répondis :
« D'accord. » Ce que nous ne savions pas, c'est que certains des
membres sympathiques à la cause du pasteur congédié avaient ramassé un
tas de pierres qu'ils voulaient utiliser pour nous lapider après avoir
réussi à soulever les autres membres. Or, nous avions un président qui
était très méticuleux et très lent à expliquer les événements qui
étaient survenus. Certains sympathisants qui étaient à l'arrière
essayaient bien d'agiter les membres mais le président ne leur
permettait pas de le faire et poursuivait de sa manière lente, avec de
longues explications, les interrompant parfois en disant : « Attendez,
je n'ai pas fini. » Quand tout fut terminé, ils n'avaient pas réussi à
soulever les gens pour qu'ils nous lapident. Au lieu de cela, ils
tirèrent cette conclusion : « Nous allons analyser ce que vous nous
avez dit et nous prendrons une décision. »
Cela nous permit de retourner à la maison en un morceau. Peu après,
ils tinrent une réunion de comité dans laquelle ils décidèrent de nous
écrire à tout le moins une lettre en guise d'appréciation pour notre
visite. Ils écrivirent donc une belle lettre nous remerciant d'être
venus. Mais ils la remirent à leur pasteur en le priant
: « Voudriez-vous la porter au président de l'Union. » Car leur église
était située à quelque 250 kilomètres du bureau de l'Union et le
système postal n'était pas très fameux à l'époque.
Or, ce pasteur était un ami du pasteur auquel on avait retiré ses
lettres de créance et il lui parla de la lettre. L'autre lui demanda
: « Qu'est-ce que le comité a écrit? » Comme le pasteur avait été
absent du comité, il ne connaissait pas le contenu de la lettre; ils
prirent donc la lettre et la placèrent au-dessus de la vapeur pour
l'ouvrir et voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Ils ne furent pas
très heureux de constater que la lettre arborait un ton très aimable.
Ils décidèrent donc de réécrire la lettre, en faisant de terribles
déclarations sur les frères, pour finalement forger les signatures des
six officiers de l'église. Ils la scellèrent ensuite et le pasteur
alla porter la lettre au président.
Le président fut profondément attristé qu'ils aient écrit des choses
aussi vilaines après qu'il se fut déplacé de si loin pour tenter de
leur expliquer le problème. Il montra la lettre à l'un des employés du
bureau de l'Union qui se trouvait appartenir à la même région où était
située l'église. Il fut naturellement bouleversé de voir que des gens
de son peuple avaient écrit une telle lettre. Il sauta dans son auto
et parcourut tout le chemin, les 250 kilomètres, jusqu'à la maison du
premier ancien; il plaça la lettre sur la table et lui demanda
: « Qu'est-ce que cela signifie? »
Le premier ancien fut surpris par cette question. Il répondit : « Je
pensais que nous avions écrit une belle lettre. » L'ouvrier de l'Union
répliqua : « Est-ce réellement ce que vous appelez une belle lettre? »
L'ancien la lut et vous pouvez imaginer son horreur. Il dit alors :
« Ces hommes sont du diable. Ce sont des menteurs. Ils ont écrit cette
lettre et forgé nos signatures. » Leur pasteur et son ami renvoyé
étaient maintenant découverts. Le président de l'Union n'avait plus
besoin de convaincre l'église de la raison pour laquelle ils l'avaient
renvoyé.
La croix a, de la même façon, dévoilé Satan. Il ne reste plus personne
dans l'univers, parmi les anges célestes ou les habitants des mondes
non déchus, qui ressent encore de la sympathie pour Satan; car il a
révélé son vrai caractère à la croix. Il est le meurtrier de Dieu. Il
avait si longtemps gardé sa haine pour Dieu cachée dans son coeur
qu'il n'a pu résister, quand l'occasion lui a été donnée, de se servir
des Juifs et de faire exactement ce qui avait été son intention dès le
commencement, au moment où l'iniquité était entrée dans son esprit. Ce
qui avait été caché dans son coeur était maintenant dévoilé
ouvertement.
En constatant comment Satan s'est servi des Juifs, il surgit [dans
notre esprit] une vérité très importante que nous ne devons pas
oublier et qui se trouve dans
1 Jean 5.19.
Jean divise ici la race humaine en deux camps. Il déclare que les
croyants appartiennent à Dieu mais que le reste du monde, la race
humaine, « est sous la puissance du malin ». La version King James dit
« sous la méchanceté ». Le grec dit en fait « sous le méchant » ou
« sous le malin ». Ce que Jean nous dit, c'est qu'il n'y a pas un être
humain qui soit véritablement indépendant. Vous êtes contrôlés par
Dieu ou vous êtes contrôlés par Satan. Ce sont les deux forces qui
dominent notre monde.
C'est parce que les Juifs ont rejeté Christ qu'ils sont tombés sous la
puissance du malin. Ils ont écouté ses artifices et ses mensonges et
ils ont rejeté le Messie. Maintenant Satan allait les utiliser à ses
fins.
Lorsqu'il découvrit, en entendant les paroles de Jésus-Christ
rapportées dans
Luc 22.53,
que le Père avait retiré Sa protection de Son Fils, il se dit en
lui-même : « Je ne vais pas seulement te tuer, je vais t'infliger la
mort la plus cruelle qui ait jamais été inventée dans ce monde, la
crucifixion. »
Il faut lire certains récits d'historiens romains sur la crucifixion.
C'est la mort la plus terrible jamais inventée par l'homme. Elle n'est
pas seulement révoltante, mais elle est aussi très lente et
douloureuse. Il y a de cela quelques années, un commentateur de la BBC
[radio-télévision britannique] écrivit un livre sur la croix de Christ
à partir d'un point de vue romain. Le livre qui s'intitule Watch With
Me (Veillez avec moi) donne un portrait très imagé de la crucifixion
chez les Romains. Il est difficile d'imaginer jusqu'où peuvent
descendre les hommes dans leur inhumanité les uns envers les
autres.
Les oeuvres des historiens Cicéron et Celsus nous décrivent également
la crucifixion. En lisant leurs récits sur le sujet de la
crucifixion, vous vous demandez comment un être humain peut passer au
travers d'un tel supplice. Cela prend entre trois et sept jours pour
mourir sur la croix. La gangrène se forme dans vos mains et vos pieds,
à l'endroit que les clous rouillés ont percé. Vous êtes affligés de
migraines déchirantes. Chaque jointure de votre corps semble se
disloquer dans une douleur atroce. Les crampes vous saisissent partout.
Vous êtes exposés au froid pendant la nuit et à la chaleur pendant le
jour, et vous êtes toujours crucifié nu. Ainsi, quand nos merveilleux
artistes mettent un morceau de linge autour des reins de Christ, ils
font preuve d'une grande gentillesse. Je crois pour ma part que Christ
a été crucifié nu car c'était là la coutume. Satan était, bien sûr,
derrière tout ceci.
En tant que chrétiens, nous devons nous rappeler que nous appartenons
à Christ. Nous sommes citoyens du ciel mais nous vivons toujours dans
un territoire ennemi sur lequel Satan possède encore beaucoup de
contrôle, même s'il est un ennemi vaincu. Il y a cinq leçons
importantes que nous pouvons apprendre de cette vérité que la croix a
permis de dévoiler Satan et le péché. Les voici :
1) La haine que Satan et le monde ont manifestée contre le Christ à la
croix se répétera encore lorsque le monde verra Christ manifesté en
nous. Cette haine, motivée par Satan, sera dirigée contre le chrétien
qui vit pour Christ. Dans
Jean 15.18,
Jésus dit à Ses disciples : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a
haï avant vous. » Car les chrétiens font partie de Christ. Si le monde
hait Christ, il nous haïra. Le verset 19 poursuit : « Si vous étiez du
monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes
pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de
cela le monde vous hait. » Souvenez-vous, Christ allait ici et là,
faisant du bien. Ils n'avaient aucune raison de Le haïr. Cependant, la
haine qui fut révélée contre Lui à la croix fut incroyable. Il en sera
de même pour chaque vrai chrétien.
Vous pouvez toujours avancer l'argument que « le monde ne nous hait
pas aujourd'hui » et c'est vrai. Il n'y a pas à proprement parler de
persécution en Amérique ou dans le monde occidental en général. Les
gens qui sont autour de nous les incroyants ne nous haïssent pas. Vous
êtes-vous déjà posés la question pourquoi? Est-ce parce que Satan a
changé ou parce que le monde a changé? Ni l'un ni l'autre. Laissons la
Bible nous dire pourquoi. Le monde nous haïra seulement lorsqu'il
verra Christ en nous. S'il ne voit pas Christ en nous, c'est que nous
lui appartenons encore. « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement
en Jésus-Christ seront (non pas « peuvent être » mais « seront »)
persécutés. » (
2 Timothée 3.12 ).
Dans
Jean 7.7,
Jésus a révélé aux Juifs pourquoi ils Le haïssaient : parce que Ses
oeuvres prouvaient que leurs oeuvres étaient mauvaises. Lorsque vous
laisserez Christ vivre en vous, Il fera en vous ce que le monde ne
pourra jamais faire. C'est là le problème. Aussi longtemps que vous
faites les mêmes bonnes oeuvres qu'ils peuvent faire, il n'y a pas de
problème; mais au moment où vous aimerez vos ennemis et que vous
révélerez l'amour inconditionnel de Christ en vous, une chose qu'ils
ne peuvent produire, ils deviendront furieux parce que vous les
rendrez honteux. C'est pourquoi Paul nous dit : « Si vous vivez
pieusement en Christ, le prix en sera la persécution. »
Ne soyez pas surpris si vous avez à souffrir la persécution. Ne dites
pas : « Pourquoi me persécutent-ils? Je n'ai rien à me reprocher. »
Ils vous persécuteront parce que vous êtes chrétiens. « Ne vous
étonnez pas, frères, si le monde vous hait. » (
1 Jean 3.13
). Il est terrible de voir de telles choses se produire. Lorsque vous
voyez un père et une mère abandonner leurs enfants et les remettre au
gouvernement marxiste parce que leurs enfants sont chrétiens et
qu'eux-mêmes ne le sont pas ou vice-versa, vous réalisez qu'il est
possible que le diable vienne diviser les familles en croyants et en
incroyants, et envoyer quelqu'un à la croix.
Dans
Galates 5.11,
Paul appelle cela « le scandale de la croix ». Ce que Satan et le
monde ont fait à Christ, ils vous le feront. C'est ce qu'on appelle le
scandale ou l'offense de la croix. En d'autres termes, si vous prêchez
Christ, si vous prenez position pour Christ, si vous laissez Christ
vivre en vous, soyez préparés à faire face à l'offense de la croix.
Les disciples considéraient comme un privilège de souffrir pour Christ (
Actes 5.41
). Que ce soit vrai aussi pour nous!
2) En tant qu'enfants de Dieu, Satan et le monde ne peuvent nous
toucher à moins que Dieu ne le permette. Tout pouvoir a été donné à
Christ. « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans
le monde. » (
1 Jean 4.4
). Si Dieu s'y oppose, personne ne peut vous toucher. Ils ont essayé
de toucher Christ, mais tant que Son heure n'était pas venue, personne
ne pouvait l'atteindre.
Maintenant, je dis ceci parce que Dieu a une oeuvre en réserve pour
chacun d'entre nous. Cette oeuvre peut vous conduire dans des endroits
dangereux. Mais souvenez-vous de ceci, si Dieu ne veut pas que vous
mouriez, personne ne pourra vous toucher. S'Il veut que vous mouriez,
remerciez-Le car tous vos soucis seront alors terminés. Vous irez
dormir en paix en attendant qu'Il revienne. C'est pourquoi nous
pouvons dire avec Paul : « Car Christ est ma vie, et la mort m'est un
gain. » (
Philippiens 1.21 ).
Lorsque j'étais en Éthiopie pendant la révolution marxiste, l'un des
marxistes m'avait menacé ainsi : « Tu as quatre jours pour quitter le
pays, et sans tes enfants. » Cela aurait effrayé n'importe qui,
n'est-ce pas? Il menaçait de tuer mes enfants. Ils n'étaient à
l'époque que de petits enfants sans défense. Mais je lui ai répondu
: « Va trouver quelqu'un d'autre à effrayer. Si Dieu ne veut pas que
mes enfants ou moi nous mourions, ni toi, ni ton gouvernement ne
pourrez nous toucher. »
Il me répondit : « Nous verrons bien. » Et nous avons vu. Je ne suis
parti que cinq ans plus tard, et en compagnie de mes enfants. Il
semble que Dieu ne désirait pas que mes enfants ou moi mourions à ce
moment-là. Souvenez-vous, personne ne peut vous toucher si votre heure
n'est pas encore venue. « La victoire qui triomphe du monde, c'est
notre foi », car Jésus a dit : « J'ai vaincu le monde. » « J'ai vaincu
le malin. »
3) La croix a révélé une chose tout à fait impossible d'un point de
vue humain. Satan a pris les Juifs qui étaient divisés en deux camps,
les Sadducéens et les Pharisiens. Il a unis les Juifs ensemble eux
dont les pires ennemis étaient les Romains, et il les a ensuite tous
ligués en un seul camp opposé à Christ. Si vous aviez vécu en ce
temps-là, vous n'auriez jamais imaginé que les Romains et les Juifs se
seraient ainsi unis ou que les Juifs auraient déclaré : « Nous n'avons
d'autre roi que César. »
Les Nations Unies n'ont pas réussi à unir notre monde et tous les
efforts humains pour y arriver échoueront aussi. Le monde est
aujourd'hui divisé en toutes sortes de camps par des barrières
politiques, sociales et raciales. Nous voyons paraître toutes sortes
de divisions. Nous parlons de l'Orient et de l'Occident comme de deux
blocs qui ne pourront jamais s'unir. Mais Satan a le pouvoir de
rassembler le monde contre les élus de Dieu quand il le voudra, selon
que Dieu le lui permet.
Apocalypse 13.2-3
nous dit que le monde entier s'unira et suivra la bête qui a reçu sa
puissance du dragon, c'est-à-dire Satan. La croix prouve que Satan
peut réaliser une telle chose. Que ferez-vous lorsque le monde entier
sera ligué contre vous? Souvenez-vous alors que vous êtes chrétiens,
que vous appartenez à Christ et qu'Il a vaincu le diable.
4) Appelé à choisir entre le pire criminel et le dernier des
chrétiens, le monde choisira toujours le criminel. Rappelez-vous cette
déclaration dans
Matthieu 27.21.
Pilate fit sortir Barabbas, le plus célèbre criminel de la prison
romaine et il dit aux Juifs : « C'est la coutume de libérer l'un d'eux
pour la fête. Voici Barabbas, le pire criminel que je puisse trouver
dans ma prison et voici Jésus, le roi des Juifs, qui n'a commis aucun
crime. Lequel voulez-vous que je relâche? »
C'est une des seules fois où les Juifs n'ont pas tenu de réunion du
conseil. Ils n'ont pas dit : « Bien, il faudrait que nous en
discutions. » Car, à ce moment-là, les gens qui prétendaient être les
enfants de Dieu étaient sous le contrôle de Satan et leur choix fut
immédiat. « Donne-nous Barabbas. C'est un des nôtres. C'est peut-être
un terrible criminel mais c'est un des nôtres. Mais cet homme-là
n'appartient pas à notre groupe. »
C'est exactement ce qui arrivera dans les derniers jours. Ce ne sera
pas parce que vous aurez fait quelque chose de mal mais ce sera parce
que vous êtes chrétien que le monde relâchera les criminels et vous
mettra en prison à leur place. Êtes-vous prêts à mourir pour Christ?
C'est ce qu'on appelle le scandale de la croix. Lisez
Marc 15.6-15
et remarquez le choix que les gens ont fait. Pierre, prêchant au nom
de Christ, déclare, concernant sa propre nation : « Le Dieu d'Abraham,
d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son Fils Jésus,
que vous avez livré et renié devant Pilate, qui était d'avis qu'on le
relâchât. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé
qu'on vous accordât la grâce d'un meurtrier. » (
Actes 3.13-15
). Ceci se reproduira de nouveau lors de la grande tribulation, mais
Jésus a dit : « N'ayez pas peur, je suis avec vous tous les jours,
jusqu'à la fin du monde. »
5) Dernier point : le péché inconscient qui se cache derrière chaque
péché est une crucifixion de Christ. Ceci nécessite une explication.
Nous recourons habituellement au texte de
1 Jean 3.4
afin de définir le péché : « Le péché est la transgression de la
loi. » Le problème, c'est que nous ne regardons qu'en surface et
commettons la même erreur que les Juifs. Nous regardons la loi en
termes de règles et lorsque nous brisons une règle, nous appelons cela
un péché. Il nous faut aller plus loin et considérer l'esprit du texte
parce que Jésus n'a pas défini la loi en termes de règles. Il a défini
la loi dans le sens d'une attitude, d'une relation, de l'esprit de la
loi. Il a parlé de l'amour pour Dieu et de l'amour pour l'homme. Voilà
la loi. Le principe fondamental de la loi de Dieu, c'est l'amour.
1 Jean 4.8 et 16
nous apprennent que Dieu est amour. Par conséquent, le péché est une
transgression dirigée contre un Dieu qui est amour. C'est pourquoi le
péché signifie mettre Christ en croix. Dans
Romains 8.7,
Paul nous dit que l'esprit charnel, l'esprit contrôlé par la nature
pécheresse, par la chair, est inimitié contre Dieu. Par conséquent, il
ne peut se soumettre à la loi divine qui est amour. Maintenant que
faites-vous avec votre ennemi? Si vous haïssez quelqu'un sans cause,
que lui faites-vous? Vous le tuez.
Alors comment chaque péché devient-il un acte de crucifixion de
Christ? Combien de péchés devez-vous commettre pour que la loi vous
condamne? Un seul. Il n'est pas nécessaire que ce soit un gros péché.
C'est la raison pour laquelle il a fallu, pour que Christ puisse nous
sauver, qu'Il porte chaque péché que vous et moi avons commis et
commettrons. S'il n'y avait pas eu la croix, même le plus petit péché
nous condamnerait. En d'autres mots, la loi condamne le pécheur qui
est sous la loi. Mais nous chrétiens ne vivons pas sous la loi. Nous
vivons sous la grâce. C'est la grâce qui a pris sur elle la punition
de nos péchés. Alors ne regardez plus le petit péché en disant
: « Qu'y a-t-il de mal à cela? » Si vous permettez à ce péché de se
développer jusqu'à pleine maturité, il finira par crucifier Christ.
Au coeur de tout péché se trouve le moi. Quand le moi est-il
satisfait? Il ne sera jamais satisfait tant qu'il n'aura pas atteint
le point le plus élevé, c'est-à-dire la place même de Dieu.
Avant d'entrer dans le ministère, j'étais architecte et je travaillais
pour un architecte italien, au sixième étage d'un édifice à Nairobi,
la capitale du Kenya. Il y avait à l'entrée de l'édifice un lépreux.
Il était toujours là en haillons, quêtant jour après jour. Sa famille
l'emmenait là le matin et le ramenait chez lui le soir. Son travail
consistait à mendier.
Or, lorsque vous êtes nouveau sur le marché du travail, vous ne gagnez
pas un salaire très élevé. Je recevais à peu près deux cents dollars
par mois, ce qui, à l'époque, n'était pas trop mauvais. Je me dis
alors à moi-même : « Quand je serai riche, je lui achèterai un
habit. » Évidemment, dans mon idée, la richesse était d'obtenir
500 dollars par mois. Trois mois plus tard, mon salaire avait bondi
à 500 dollars. Lui ai-je acheté un habit? Non. Je n'ai pas brisé ma
promesse. Mais ma définition de la richesse avait grimpé à 900 dollars
par mois. Quelques mois après, elle avait augmenté à 1000 dollars par
mois. Lui ai-je acheté l'habit? Non. Deux mois plus tard, mon salaire
avait bondi à quelque 2000 dollars par mois. J'étais maintenant
réellement riche, mais lui ai-je acheté l'habit? Non. Ce n'était pas
que j'avais brisé ma promesse, mais ma définition de la richesse avait
encore changé. Demandez à Rockefeller : « Êtes-vous satisfait de
l'argent que vous avez ou essayez-vous encore d'en amasser? »
L'être humain n'est jamais satisfait. Il veut toujours monter plus
haut, encore plus haut, jusqu'à ce qu'il ait atteint le sommet. Si
Dieu n'avait pas imposé de limites au péché, l'homme chercherait à
prendre la place de Dieu, parce que c'est la position la plus élevée.
Or, pour arriver au sommet, il faut que vous vous débarrassiez de
toute personne qui vous bloque la route. Ainsi, le plus petit péché,
s'il reçoit la possibilité de se développer jusqu'à pleine maturité,
finira par crucifier Christ. C'est ce que Dieu nous a révélé à la
croix. Il est vrai que vous ne perdez pas votre justification chaque
fois que vous tombez, mais souvenez-vous du rôle que le péché a joué
dans la crucifixion de Christ. Par conséquent, nous devons haïr le
péché non pas pour ce qu'il nous fait mais pour ce qu'il a fait à
notre Sauveur. Si je vous disais que le péché consiste à briser une
règle, ce ne serait pas trop grave. Mais si je vous disais de faire ce
que l'Ancien Testament demandait aux Juifs dans le rituel du
sanctuaire, que le péché équivaut à mettre un couteau sur la gorge de
l'Agneau, c'est-à-dire de Christ, que le péché revient à tuer Dieu?
Dans l'Ancien Testament, chaque fois qu'un pécheur emmenait l'agneau
au sanctuaire, le prêtre lui donnait un couteau et le pécheur devait
le tuer lui-même! Chaque fois que vous et moi péchons, nous sommes
impliqués dans la crucifixion de Christ. Nous devons donc haïr le
péché pour ce qu'il a fait à notre Sauveur et ce qu'il Lui fait
encore aujourd'hui.
En réalité, le péché crie : « Crucifie-le! » et c'est ce que la croix
a révélé. C'est la raison pour laquelle je hais le péché et non parce
que je ne suis plus justifié ou parce qu'il brise ma relation avec
Dieu. La Bible n'enseigne pas cela. Mais je hais le péché parce qu'il
a crucifié mon Sauveur. Et si je pèche délibérément, je fais ce qui
est mentionné dans
Hébreux 6.4-6
: « Si vous qui êtes chrétiens, vous abandonnez le Christ et retournez
dans le monde, vous faites deux choses : vous crucifiez à nouveau le
Christ délibérément et vous l'exposez ouvertement à la honte,
volontairement. » Puisse Dieu nous garder de jamais faire une telle
chose!
Ma prière, c'est que vous puissiez connaître la vérité de la croix par
rapport à Satan et au péché, et qu'elle fasse pour vous deux choses :
- Qu'elle vous amène à réaliser que Satan a été meurtrier dès le
commencement. Non seulement a-t-il tué Christ sur la croix, mais
il désire aussi que vous vous joigniez à lui dans le lac de feu
pour mourir avec lui. La misère n'apprécie pas la solitude. Ne
croyez jamais ses mensonges lorsqu'il fait miroiter devant vous
les attraits de ce monde.
- Ne traitez plus le péché à la légère. Ne dites pas : « Oui mais
c'est un si petit péché. » Il n'y a pas de petits et de gros
péchés. C'est la théologie catholique romaine qui enseigne qu'il
y a des péchés véniels et des péchés mortels. S'il en a
l'occasion, chaque péché, aussi petit soit-il, finira par
crucifier Christ.
Que Dieu nous bénisse afin que cette vérité de la croix puisse nous
donner une nouvelle vision du péché et de Satan, et que nous puissions
devenir de loyaux sujets de Jésus-Christ qui nous a aimés et a
souffert la croix pour nous (cf.
Hébreux 12.2-3 )!