« Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se
persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des
autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était
pharisien, et l'autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en
lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le
reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même
comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de
tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même
pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant :
O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis,
celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car
quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. »
La parabole des deux adorateurs est l'une de celles qui m'avait
apporté le plus de problème. Nous découvrons qu'elle fait ressortir
trois contrastes très marqués :
Le premier se situe au niveau des deux hommes venant prier : le
pharisien et le publicain. Rappelez-vous qu'ils étaient tous deux
membres de la même église, tous deux adoraient le même Dieu, mais le
contraste restait frappant, tranchant.
Le deuxième contraste conceme les deux prières offertes.
Quant au troisième contraste, il s'agit de la réponse qu'ils reçurent de
Dieu.
Examinons-les séparément.
Tout d'abord, le contraste entre les deux hommes.
Verset 10 :
« Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était
pharisien, et l'autre publicain. »
Qu'est-ce qu'un pharisien? De nos jours, ce mot est généralement
marqué d'une connotation péjorative. Sa définition est la suivante :
ceux qui sont séparés, mis à part. De quoi sont-il séparés? Qu'est-ce
que cela signifie?
Au cours des années, les rabbins de la religion juive avaient ajouté
des lois aux instructions données par Moïse. Au temps du Christ, il
existait 10 000 lois s'exprimant sous la forme du « faire » ou « ne pas
faire ». Certaines étaient primordiales, d'autres secondaires.
Par exemple, un jour les pharisiens accusèrent Jésus et ses disciples
de manger de la nourriture sans s'être au préalable lavé les mains. Ce
geste était devenu une condition requise pour le salut, au même titre
que toutes sortes de lois. Si vous vouliez obéir à toutes ces lois et
suivre les plans détaillés établis par les rabbins, il vous fallait une
journée à temps complet, du matin jusqu'au soir. Les pharisiens se
séparèrent donc du reste des hommes afin de pouvoir les mettre en
pratique. Étant très méticuleux, zélés concernant l'obéissance à ces
lois du « faire » et « ne pas faire », ils refusaient de se mêler à
d'autres croyants qu'ils regardaient de haut parce qu'ils ne les
respectaient pas. Naturellement, les pharisiens appartenaient au club
de la sainteté, faisant parti de ceux qui suivaient les lois dans les
moindre détails. Il n'y avait rien de mal à cela si ce n'est leur
attitude.
Qu'appelait-on un publicain?
C'était le collecteur de taxes, le percepteur d'impôts que peu de
personnes apprécient. Cependant, la perception des taxes au temps de
Jésus était très différente de celle de nos jours car cette collecte
ne reposait pas sur des principes fixes. Rome avait divisé le pays en
différentes provinces, chaque province était subdivisée en aires, au
sein desquelles tout candidat à ce poste était autorisé à émettre une
offre, c'est-à-dire fixer une somme d'argent qu'il serait susceptible
de collecter pour le gouvernement romain. L'auteur de l'offre la plus
intéressante obtenait généralement le poste de collecteur de taxes
dans l'aire en question.
Le gouvemement romain n'établissait pas de base minimum quant au
montant à collecter. Le délai d'une année requis pour verser la somme
fixée par l'offrant lui-même était notifiée dans un contrat. Le
surplus d'argent lui revenait directement. Il ne divulguait jamais le
montant de son offre; ainsi, les gens ne connaissaient pas la part de
leur versement revenant à Rome, alors qu'il affirmait que leur
contribution correspondait uniquement à la taxe.
Très souvent, il percevait une très grosse taxe et en gardait une
bonne partie. Ces collecteurs étaient donc passablement riches. Mais
voici leurs problèmes :
En priorité, il s'agissait de Juifs collectant des taxes pour des
romains. Par conséquent, ils étaient méprisés des Juifs car ils étaient
des traitres parmi les leurs.
Les publicains étaient donc des extorqueurs, des exploiteurs, on les
regardait comme des traitres, même aux yeux de Dieu. Plus que cela,
ils étaient considérés comme des pécheurs sans possibilité de salut.
Selon les prêtres juifs, les chefs religieux, ils avaient atteint le
point de « non retour ».
Ainsi donc, nous voyons deux adorateurs se rendre à l'église : l'un,
très religieux ayant une très haute opinion de lui-même, l'autre se
reconnaissant pécheur, venant à Dieu afin de se remettre complètement
entre les mains de son Sauveur bien-aimé.
Ensuite, nous arrivons au contraste des prières. Écoutez la prière du
pharisien,
versets 11 et 12 :
« Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même... »
Au temps de Christ, il était courant de voir les
personnes se lever et prier debout. Elles ne fermaient pas même les
yeux, elles regardaient au ciel, levaient leurs mains et parlaient à
Dieu. Ce pharisien priait non pas Dieu, mais plutôt parlait de
lui-même à Dieu : « O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas
comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères,
ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne
la dîme de tous mes revenus. »
Notez que l'Ancien Testament n'exigeait qu'un jeûne par année, le jour
des expiations. Au temps de Christ, les rabbins avaient ajouté
d'autres exigences jusqu'à dire : « Si vous voulez être réellement un
bon croyant juif, vous devez jeûner 2 fois par semaine, le lundi et le
vendredi. » Ce pharisien jeûnait donc deux fois par semaine, il était
très méticuleux pour payer la dîme de tout ce qu'il possédait.
Au
verset 13,
nous avons en contraste, le publicain se tenant à
distance. Il avait peur de se mêler aux autres adorateurs. Il ne se
sentait pas des leurs. Il pensait qu'il y avait des personnes bonnes,
mais que lui-même était un misérable pécheur. Il retenait sa
respiration, ne regardait même pas au ciel, disant :
« O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. »
Arrêtons-nous un instant sur la prière de ces deux hommes. Prenez le
Psaume 24 versets 3 et 4
car je crois que le pharisien avait ce passage en tête lorsqu'il
priait : « Qui pourra monter à la montagne de l'Éternel? Qui
s'élèvera jusqu'à son lieu saint? » La question est
posée par David. La réponse se trouve dans le verset suivant :
« Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur. »
Le pharisien se voyait lui-même dans ce dernier verset : Cela me
concerne, j'ai des mains propres, je n'ai jamais exploité personne, je
n'ai jamais pris des offrandes excessives.
II n'avait aucun scrupule à se présenter personnellement devant Dieu
et à Lui dire : « Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas un
pécheur comme cet homme qui est derrière moi. »
Le publicain était tout l'opposé. Nous n'avons aucun renseignement sur
l'âge qu'il pouvait avoir. De toute évidence, il n'était pas tout
jeune. Il était collecteur d'impôts depuis longtemps bien que nous ne
sachions pas exactement depuis combien de temps il exploitait le
peuple. Sans arrêt, le grand prêtre et les scribes utilisaient leur
texte favori qui se trouve dans Lévitique afin d'accabler et humilier
les collecteurs d'impôts. Zachée également devait avoir ce texte à
l'esprit lorsqu'il fut « racheté » par Christ.
Lévitique 6.1-5
« Lorsque quelqu'un péchera et commettra une infidélité envers
l'Éternel, en mentant à son compatriote au sujet d'un
dépôt, d'une valeur remise en mains ou d'un vol, ou bien en commettant
une extorsian envers son compatriote, en niant avoir trouvé un objet
perdu, ou en faisant un faux serment au sujet de l'un de tous les
péchés que l'homme peut commettre; lorsqu'il péchera ainsi et se
rendra coupable, il rendra l'objet qu'il a volé ou extorqué, le dépôt
qui lui avait été confiée, l'objet qu'il a trouvé, ou la chose
quelconque sur laquelle il a fait un faux serment. Il le restituera en
sa totalité, y ajoutera un cinquième, et le remettra à son
propriétaire, le jour même où il offrira son sacrifice de culpabilité. »
En d'autres termes, la loi de Moïse dit : Si vous exploitez des
personnes, si vous avez volé quelqu'un, il est de votre devoir,
lorsque vous avez été trouvé coupable, de retourner la chose et même de
verser un intérêt d'un cinquieme
(
verset 2).
Rappelez-vous de la réflexion de Zachée lorsqu'il trouva Christ, et
que Christ l'accepta en dépit de sa condition de pécheur : Je paierai
quatre fois en retour. Certes, Zachée en avait les moyens, mais ce
publicain de toute évidence ne pourrait faire de la sorte. Il était
rempli de culpabilité. Il s'était écoulé un nombre incalculable
d'années et peut-être n'avait-il plus en mémoire ceux qu'il avait
exploités. Il n'y avait donc aucun moyen d'indemnisation totale, et il
se sentait vraiment concerné.
Un jour que je présidais un rassemblement de pasteurs en Afrique, l'un
d'eux soudainement se rendit compte qu'il y avait encore de l'espoir
pour lui en Jésus-Christ. Il vint me trouver et me dit : « Je suis
pasteur depuis 30 ans et je suis sur le point de prendre ma retraite.
Le plus tragique, c'est que je n'ai aucun espoir de salut. Je fais
quelque chose depuis 30 ans que je n'ai jamais communiqué à personne,
pas même à ma femme. Je ne sais quoi faire à ce sujet. »
Depuis 30 ans, il gardait une partie de la dîme pour son propre
compte. En Afrique, nous n'avons pas de banque à la campagne. Ainsi
les pasteurs ayant à charge 5, 10, 15 églises font généralement le tour
des églises, récoltent la dîme pour l'envoyer ensuite à la Conférence
Générale.
S'étant senti sous-payé, et après avoir lu le texte biblique disant
que le travailleur mérite son salaire, il avait trouvé juste de
s'allouer une partie de la dîme. Maintenant, 30 ans après, il se
sentait accablé par la culpabilité : « En aucune manière, je ne suis à
même de rembourser ma dette, même si l'on déduisait la totalité de
mon salaire durant les dix prochaines années cela ne suffirait pas à
rembourser ce que j'ai volé. Y a-t-il de l'espoir pour moi? »
Je lui fis prendre cette parabole lui disant : « Regarde, ce publicain
ressentait la même chose; il avait exploité les gens; il sentait
qu'il n'avait aucun droit de venir à l'église; il restait à l'arrière
et disait : Seigneur, je suis un pécheur, il n'existe aucun moyen pour
que je puisse réparer mon péché. Dieu, pardonne-moi à moi qui suis
pécheur! »
Il se peut qu'il ait essayé de dédommager tous les torts
occasionnés mais il ne put jamais essuyer sa dette en totalité. Il
vint à Dieu en tant que pécheur, mettant tout son espoir dans un Dieu
d'amour, miséricordieux. Il ne proclama jamais qu'il jeûnait deux fois
par semaine, qu'il payait la dîme. Il vint simplement à Dieu, disant :
« Sois miséricordieux envers moi qui suis un pécheur. »
Quelle est la réponse de Jésus?
« Je vous le dis, cet homme descendit dans sa maison justifié. »
Est-ce que Jésus excuse le péché? Non. Mais Il sait que l'être humain
ne peut se sauver lui-même.
À quel groupe appartenez-vous mes amis?
Nous sommes tous pécheurs, je pense que vous serez tous d'accord
là-dessus. Cependant, nous avons tous d'une manière ou d'une autre
cette idée que nous n'appartenons pas tous au même groupe de pécheurs.
Je peux être une meilleure personne que vous. La raison en est que la
Bible définit deux facons de pécher :
- Le pécher « acte ». Quelque soit les actes de péché concernés,
nous pouvons ne pas être coupables des péchés commis par quelqu'un
d'autre.
- La nature de péché. Par nature, nous sommes tous au même
niveau : nous sommes pécheurs à 100%.
Romains 7.18
« Car je le sais, ce qui est bon n'habite pas en moi,
c'est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non
pas d'accomplir le bien. »
Le fait que vous n'ayez pas commis de grand péché ne signifie pas que
vous soyez meilleur que les autres. Le pharisien pensait cela. Il
était très méticuleux dans son application de la tradition juive, la
suivant dans les moindres détails. À ses propres yeux, il pensait
être meilleur que les autres, il méprisait le publicain.
II nous faut maintenant considérer la réponse de Dieu, soit le
troisième contraste.
Le pharisien lisait la Bible, priant quatre fois par jour selon ce qui
lui était requis : à 9 heures, à 12 heures, à 15 heures, à 18
heures : il jeûnait deux fois par semaine, il était très fidèle quant au
paiement de la dîme de tous ses revenus.
« Toutes ces choses sont bonnes. » dit Jésus. Alors qu'y avait-il
d'erroné dans la présentation du pharisien?
Son acceptation devant Dieu, sa qualification pour le ciel, dépendait
de sa représentation, de ses performances, et non des fruits de
l'Évangile. Il disait à Dieu : « Regarde quel bon Chrétien, quel bon
croyant je suis. »
Il me fait penser à ceux qui, au jour du jugement diront à Dieu :
Matthieu 7.22
« Seigneur! N'est-ce pas en Ton nom que nous avons
prophétisé, en Ton nom que nous avons chassé des démons, en Ton nom
que nous avons fait beaucoup de miracles? J'ai fait de nombreuses et
merveilleuses oeuvres en Ton nom. » Savez-vous ce que répondra le
Christ?
Verset 23 :
« Je ne vous ai jamais connus. »
Le publicain se regarde comme le pire des pécheurs. Dans
1 Timothée 1.15,
nous lisons ces mots :
« C'est une parole certaine et digne d'être entièrement reçue,
que le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver
les pécheurs, dont je suis le premier. »
Vous souvenez-vous de ce qu'il dit aux pharisiens? : Le malade est
celui qui a besoin d'un docteur. Celui qui est en bonne santé n'a
besoin de rien. Il conclut ensuite en ces termes : Je ne suis pas venu
sauver les justes mais les pécheurs. C'est pourquoi, dans le sermon sur
la montagne, Jésus commence par ces paroles :
Matthieu 5.3
« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! En
contraste avec cela, prenons un groupe de personnes que le témoin
fidèle et véritable est en train de réprimander.
Il s'agit de l'église de Laodicée
(
Apocalypse 3). Quelle est l'opinion
de ces gens à leur sujet? N'est-ce pas là la réaction du
pharisien?
Verset 17 :
« Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai
besoin de rien... » Je te remercie Seigneur de ce que je suis
riche, ayant des biens, je te remercie Dieu, de ce que je n'ai besoin
de rien. Je garde Ton Sabbat, je paye ma dîme...
Et nous ne savons pas, mes amis, que nous sommes « malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu... »,
Comment résolvons-nous ce problème?
Vous pouvez vous regarder personnellement et vous dire : Je ne suis
pas propre juste. Et pourtant, le péché de propre justice est bien
établi en nous.
Savez-vous ce que
Jérémie 17.9
dit? : « Le coeur est tortueux par-dessus tout,
et il est incurable : Qui peut le connaître? »
Le coeur n'est pas simplement désespérément mauvais, mais il s'abuse
lui-même.
Voici une citation d'Ellen White dans son livre « les paraboles de
Jésus » qui nous aidera à comprendre si nous souffrons du péché de
propre justice, qui peut être très profondément ancré dans notre
subconscient, dont nous n'aurions pas conscience. (Chapitre des deux
adorateurs.)
« Quicanque vit en propre juste méprisera ses semblables. »
Quel regard portez-vous sur les autres ne suivant pas les
traditions?
De même, le pharisien se juge d'après les autres, il juge les autres
d'après lui-même. C'est à leur justice qu'il mesure la sienne et plus
il les voit mauvais, meilleur il se trouve par le fait du
contraste. »
Il n'y a qu'une seule référence de justice : Jésus-Christ.
Plus nous nous tenons face à face avec Christ, plus nous reconnaissons
Sa justice, plus nous nous rendons compte combien nous sommes pécheurs. Nous
n'avons aucune possibilité d'atteindre Sa justice : En pensée, en
paroles, en actions. Il était parfait. Mais lorsque nous comparons
notre justice avec celle de nos semblables, nous avons vite tendance
à les regarder de haut.
Il y eut une époque où nous avons agi de la sorte envers les autres
chrétiens : Nous les appelions les Philistins. Il se peut qu'au ciel
nous soyons choqués de découvrir plus de Philistins que
d'adventistes.
Il y a de cela plusieurs années, la Conférence Générale reçut une
lettre d'un chrétien très pieux, très fervent. Lorsque le communisme
prit le pouvoir en Chine, les missionnaires durent partir et rentrer
aux États-Unis, ne pouvant plus rester sur place. L'église tomba entre
ls mains des ressortissants. Le même évènement se produisit en Ouganda
lorsque Amin Dada chassa les missionnaires. Les membres se cachèrent
sous terre pour maintenir l'église en vie, malgré une pression
immense : la persécution. L'un d'eux, qui, soit dit en passant, était
diplômé de notre collège « Pacific Union College », était le responsable
de la division chinoise. Étant chinois, il lui était impossible de
s'enfuir de son pays. Il fut jeté en prison pour plusieurs années.
Bien que maltraité, ayant la vie dure, il resta fidèle. Quinze ans de
prison s'étaient écoulés quand il écrivit une lettre. Il avait lié
amitié avec le geôlier et celui-ci lui avait promis de la poster. Il
se trouve que j'ai lu cette lettre très intéressante de plusieurs
pages. En voici quelques points : « Frères, nous avons commis une
grande erreur dans notre travail en Chine. Les missionnaires
s'intéressent aux chinois qui disent « oui, oui », qui suivent la loi
dans les détails, qui semblent parfaits, apparaissant comme étant les
piliers de l'église. Je tiens à ce que vous sachiez que ces personnes
sont justement celles qui ont tourné le dos à l'église, qui ont renié
le Christ, celles dans lesquelles nous ne pouvons avoir aucune
confiance, méprisant les pécheurs, et qui « cambriolent » votre église
en dépit de la persécution. »
Il est très difficile, mes amis, de juger les autres selon l'apparence
extérieure. Nous ne savons pas ce qu'ils traversent. Laissez-moi vous
dire une chose : à l'instant où vous vous sentez supérieur, à votre
frère, vous appartenez au groupe des pharisiens.
Voilà la méthode permettant de vous situer. S'il vous plaît, ne
regardez pas les autres en disant : oui, voilà ce dont il aurait
besoin... Chacun doit s'examiner soi-même. Nous devons nous demander
personnellement : considérons-nous nos amis chrétiens de haut? Il se
peut qu'ils ne suivent pas les détails de la loi, il se peut qu'ils ne
se montrent pas à la hauteur, mais je vous répète, vous ne savez pas
ce qui se passe à l'intérieur. Il se peut qu'il lutte, qu'il
recherche désespérément Dieu, parlant comme ce publicain : « Seigneur,
je n'ai pas même le droit de venir à l'église, s'il te plaît,
puisses-tu me pardonner; il m'est absolument impossible de me
racheter pour tous les dommages que j'ai occasionnés, pour tout
l'argent que j'ai volé. »
Lisons la deuxième partie de la citation d'Ellen White page 132 : « La
prière du publicain fut exaucée parce quelle exprimait un sentiment de
complete dépendance par rapport au Tout-Puissant. Pour cet homme, le
moi n'était que honte. Il doit en être ainsi de tous ceux qui
cherchent Dieu. Par la foi, cette foi qui renonce à s'appuyer sur
soi-même. Le suppliant doit s'en remettre à celui dant la puissance
est infinie. Aucune pratique extérieure ne peut remplacer une foi
simple et une entière abnégation. »
Ne substituez pas vos propres performances à la justice de Christ.
Elle est la seule référence qui subsistera devant le trône du jugement
de Dieu. Nous ne pouvons que donner notre consentement à Christ afin
qu'Il accomplisse un travail de transformation.
Je pense à un pharisien en particulier qui fut exactement comme le
pharisien de notre parabole. Il s'agit, par la grâce de Dieu, d'un
pharisien converti.
Philippiens 3.3 :
« Car les vrais circoncis, c'est nous, qui rendons à
Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en
Christ-Jésus, et qui ne mettons pas notre confiance en la chair. »
Les Juifs et les pharisiens se vantaient de leur circoncision
physique, preuve qu'ils étaient enfants de Dieu. Paul refute cet
argument : la circoncision ne rend pas juste. Nous, chrétiens, sommes
les véritables circoncis.
Maintenant, si la déclaration de Paul, responsable de la mort
d'Étienne, avait été lue à Pierre et Jean, juste après la lapidation,
ils n'auraient pas cru que cela puisse sortir de la bouche d'un tel
homme. Des
versets 4 à 6,
l'apôtre Paul décrit ce qu'il était avant sa
conversion. Notez le parallèle avec le pharisien de
Luc 18 :
Versets 4, 5 :
« Pourtant moi-même j'aurais sujet de mettre ma confiance
dans la chair. Si d'autres croit pouvoir se confier en la chair, à
plus forte raison moi : circoncis le huitième jour, de la race
d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreux né d'Hébreux; quant à la
loi, Pharisien... »
Il pourrait dire en d'autres mots : je faisais
parti de ceux qui étaient méticuleux concernant ces lois.
Verset 6 :
« Quant à la loi, pharisien; quant au zèle, persécuteur de
l'Église... » Paul persécutait l'église par zèle pour Dieu, pensant
réellement le servir. « ...Quant à la justice légale, irréprochable. »
Pouvez-vous imaginer Paul prier Dieu : je te remercie, je ne suis pas
comme ces chrétiens misérables, je suis un bon gars.
Mais au
verset 7 :
« Mais ce qui étaient pour moi un gain, je l'ai
considéré comme une perte à cause de Christ. »
Il veut parler de sa propre justice.
Verset 8 :
« Et même je considère tout comme une perte, à cause de
l'excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur... »
À cause de Lui, Paul a accepté de tout perdre.
« ...et je considère tout comme des
ordures, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en Lui non avec une
justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la
justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de
Dieu et fondée sur la foi. »
Savez-vous comment cet homme, parlant de ce qu'il était en tant que
pharisien, se nomme à la fin de sa vie? Le premier des pécheurs
(
1 Timothée 1.15).
N'oubliez pas que Dieu l'employa avec puissance.
Tant que vous avez confiance en vous-même, Dieu ne peut vous utiliser
mes amis.
Avant de conclure, je souhaiterais considérer la manière dont Jésus
termina la parabole de
Luc 18.
S'il vous plaît, appliquez-la à
vous-même camme je vais le faire pour moi-même.
Verset 14 :
« Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui
s'abaisse sera élevé. » Ce n'est pas l'unique fois que Jésus fit cette
déclaration. Dans Sa parabole du festin des noces
(
Luc 14), il nous
est dit qu'un homme vient s'asseoir à la première place alors qu'un
autre se place au dernier rang. Lonsque l'hôte arrive, il dit : « Que
fais-tu devant? Tu n'as rien à y faire, va derrière. Puis se tournant
vers le dernier, il dit : Toi qui es à l'arrière, viens à ta place qui
est devant. »
L'une des choses les plus difficiles à réaliser pour Dieu, est de
rendre son peuple humble. L'humilité est une chose très difficile à
acquérir. C'est pourquoi Dieu utilise des méthodes au bénéfice de ses
saints.
Dans
2 Coninthiens 12.7,
il permet qu'une écharde soit placée dans la
chair de Paul afin qu'il soit abaissé : « Et pour que je ne sois pas
enflé d'orgueil, il m'a été mis une écharde dans la chair. » Si vous
lisez la vie d'Ellen White, vous apprendrez qu'un ange la frapperait
d'une maladie au cas où son humilité serait remise en question, afin
de la garder humble.
Concluons avec
1 Corinthiens 10.11.
L'apôtre Paul donne un avertissement :
« Cela leur est arrivé à titre d'exemple et fut écrit
pour nous avertir, nous pour qui la fin des siêcles est arrivée. »
De qui l'apôtre Paul parle-t-il? Qui est notre exemple?
Il s'agit de l'histoire de la nation juive. Avec ceci à l'esprit,
lisons le
verset 12 :
« Ainsi donc, que celui qui pense être debout
prenne garde de tomber! »
Il nous faut appliquer cette mise en garde à
la fois individuellement et corporativement.
Voici ma prière : « Seigneur, prends mon coeur car je ne suis pas
capable de te le donner. » Il nous rappelle que nous sommes incapables
de renier notre égocentrisme par nos propres forces. « Ce coeur
t'appartient, garde-le pur car je ne peux le garder pur pour toi.
Façonne-moi, élève-moi dans une pure et sainte atmosphère dans
laquelbe ton riche courant d'amour puisse couler à travers mon
âme. »
Mes chers amis, si chacun d'entre nous avait l'attitude du publicain,
nous ne pointerions plus le doigt en direction des autres, nous
condamnant les uns les autres. Pourquoi? Parce que nous nous
reconnaîtrions tous 100% pécheurs sauvés par grâce. Aussi longtemps
que nous continuerons à montrer du doigt, il y aura deux catégories
d'adorateurs dans cette église.
Ma prière est que tous nous montions sur « la plateforme » du
publicain, 100% sauvé par grâce uniquement. Lorsque nous verrons les
autres êtres dans l'erreur, nous aurons l'attitude de John Wesley : Ma
nature est identique à la leur, si je ne suis pas comme eux, c'est par
la grace de Dieu uniquement.
Nous ferons tout notre possible pour les aider au lieu de les
condamner. Ensemble nous grandirons.
Que cette église soit remplie de publicains qui retournent à la maison
justifiés.