L'ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Chapitre 28

La vie pratique

Hébreux 13.1-24

La question posée par Paul est celle-ci : Comment les chrétiens devraient-ils vivre en attendant la seconde venue de Christ? Et l'apôtre répond lui-même à cette question. Avant d'étudier ce chapitre, voyons une vérité très importante. Tout le Nouveau Testament contient des conseils pratiques. Ceux que Paul donne dans Hébreux ou Romains, ainsi que les autres contenus dans ce livre sont basés sur certains principes. L'application de ces principes est ce que nous appelons la mise en pratique.

Dick Winn, un prédicateur que nous avons connu lors de nos réunions d'ouvriers, expliquait les mêmes choses d'une manière différente. Il disait que c'était l'essence et la forme. Mais à la base, il donnait simplement un principe fondamental. Je fais cette remarque car il y a quelques différences qu'il faut connaître. Autrement nous terminerions avec des problèmes. Nous verrons certaines différences, et ensuite trois des principaux principes que le Nouveau Testament fait ressortir au niveau de la vie chrétienne.

1) Les principes sont éternels; ils ne changent jamais. Leur mise en pratique varie en fonction de l'époque et de la culture. Par exemple, à un moment donné, Paul a émis des conseils sur la nourriture offerte aux idoles. Nous n'avons pas ce problème aujourd'hui.

2) Les principes sont universels. Ils s'appliquent à tous les hommes, de tous temps et de toutes cultures. Comme accepter la vérité de la justification par la foi, par exemple? Une fois, un officier de l'Église s'est adressé à moi et m'a dit : « Vous ne devriez pas prêcher la justification par la foi aux Africains ». Je lui ai demandé pourquoi et il m'a répondu : « Les Africains vivent comme à l'époque de l'Ancien Testament. Ils ont besoin de la loi, la justification ne concerne que les Américains ». Il avait oublié que le principe fondamental de la grâce de Dieu est la justification par la foi, que ce soit pour l'Amérique ou la Russie. L'un des principes du Nouveau Testament est que les chrétiens modernes devraient être modestes dans leur habillement. C'est un principe fondamental, mais la question est : « Quelle est la définition de la modestie? » En Amérique, c'est une chose et en Afrique, c'en est une autre. En Afrique, nous avons dû faire face à un problème à ce sujet, parce que seules les prostituées portent des pantalons. Par conséquent, lorsque les femmes missionnaires vont dans ce pays, nous leur demandons de ne pas en porter. Elles nous demandent : « Qu'y a-t-il de mal à cela? » Ceci peut être tout à fait correct en Amérique mais pas en Afrique. Ce n'est pas pudique pour une dame d'en porter là-bas. Dans les villes où la culture occidentale a affecté la culture orientale, vous trouverez des dames chrétiennes de notre église portant des pantalons, mais elles portent des robes par-dessus. C'est correct aujourd'hui. Le principe est le même, les Américains, tout aussi bien que les Africains, devraient être modestes dans leur tenue vestimentaire.

Quelle est la définition de la modestie? Il y a certaines régions d'Afrique où les hommes ne portent rien, ce qui serait scandaleux en Amérique. Quand j'étais à l'Université Andrews, nous avons connu le Docteur Oostervald qui était allé en Nouvelle-Guinée et a voulu s'habiller exactement comme les autochtones. En ce qui me concerne, je ne l'aurais pas fait car cela ne fait pas partie de ma culture. Ils ne se sentent pas embarrassés, ni impudiques, c'est leur manière de vivre. Dans certaines régions du Kenya, les femmes se promènent les seins nus partout dans les rues, et personne n'y fait attention. Ceci fait partie de leur culture. Les principes sont universels, mais la mise en pratique dépend de la culture. Il y a donc deux conceptions essentielles au niveau des principes.

Et maintenant, voici les trois principaux principes. Quand nous lisons Hébreux 13, nous découvrons que Paul les développe dans ce passage.

Le premier principe est qu'un chrétien n'est pas de ce monde, bien qu'il vive dans ce monde. C'est un principe fondamental. Allons dans Jean 17, où Jésus prie Son Père. Verset 15 : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal ». Lisons également Matthieu 5.13-16 où Jésus, décrivant le chrétien dans le monde, souligne deux choses : « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde ». Par conséquent, nous avons une tâche à remplir dans le monde, mais nous ne lui appartenons pas. Jean 15.19 : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait ». « Vous n'appartenez plus au monde, bien que vous y viviez toujours ». Une fois que nous avons découvert ceci à travers tout le Nouveau Testament, nous le trouvons aussi dans les écrits de Paul. Romains 12.2 : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence ». Et Galates 6.14 : « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ». Jacques 1.27 dit : « La religion pure et sans tâche, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. »

J'insiste sur ce sujet car nous faisons face à un problème à l'heure actuelle. Les pionniers de ce pays étaient des hommes pieux. Ils l'ont fondé sur la base de principes chrétiens, comme la morale et les pratiques. Mais aujourd'hui, et la plupart des théologiens le reconnaissent, nous vivons à une époque post-chrétienne. Ce qui signifie que nous ne pouvons plus considérer notre culture comme chrétienne. Nous vivons dans une période d'une nouvelle moralité, dont la base est celle-ci : « Je fais ce qui me plaît ». Comme la Bible n'est plus le point de repère essentiel, ce principe que « nous ne sommes pas du monde » est très important pour nous à présent.

Il ne reste que quelques années pour que nous, Adventistes du Septième Jour, ayons rejoint le monde. Nous suivons le monde dans presque toutes nos pratiques. La seule différence, c'est qu'ils sont en avance sur nous de quelques années. Aujourd'hui, Hilda m'a montré une annonce de nouvelle « ligue de quilles adventiste ». Ceci aurait été considéré comme anathème, il y a vingt ans. Tandis qu'à l'heure actuelle, nous faisons connaître publiquement notre ligue de quilles. Est-ce parce que nous avons oublié ou que nous ne sommes pas conscients que nous vivons dans une époque post-chrétienne? En conséquence, ne considérez plus ce qui se passe autour de vous comme les comportements d'une culture chrétienne.

Le second principe est que l'Église est le corps de Christ. Ce concept est basé sur celui de la solidarité. Comment ceci devrait-il nous toucher au niveau pratique? Lisons 1 Corinthiens 12.25 : « Afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps ». C'est-à-dire pas de déchirures, ni de séparations, ni de désunion. Est-il possible pour nous d'avoir différentes opinions sur certains sujets théologiques et de rester unis? Oui. Nous avons besoin de nous respecter les uns les autres, et il ne devrait pas y avoir de division dans le corps afin que les membres puissent avoir la même attention les uns pour les autres.

Lisons le verset 26 : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ». Nous ne négligeons aucun membre, nous souffrons avec chacun d'entre eux. Si un membre est honoré, les autres deviennent-ils jaloux? Nous ne ressentons pas de jalousie parce qu'un membre est honoré, nous considérons cela comme un privilège d'avoir ce membre. Nous mettons réellement ce principe en application dans nos propres maisons. Si notre fille ou notre fils obtient son diplôme avec mention, quels sont nos sentiments en tant que parents? Nous sommes très fiers et très heureux parce que cet enfant fait partie de nous-mêmes.

Nous avons les mêmes liens dans l'Église. Dans la famille, c'est le lien du sang et dans l'Église, c'est un lien spirituel. C'est l'Évangile qui nous a tous réunis en Christ. L'Église est le corps de Christ et nous devons vivre comme une famille. Nous ne devons pas diviser l'Église. Dès que nous agissons de cette manière, quelques bonnes que soient les raisons que nous pouvons invoquer, c'est une contradiction de l'Évangile. Nous devons ne former qu'un.

Qu'a dit Jésus? Le blé et l'ivraie doivent croître ensemble jusqu'à la moisson. Qui fera la séparation? J'ai appris de formidables leçons dans les champs de mission, particulièrement en Ouganda et en Éthiopie. Ces pays m'ont ouvert les yeux sur quelque chose que je pouvais à peine imaginer. Les membres que nous considérions comme les plus faibles, les premiers et les plus rapides à tourner le dos à Christ, ont été en réalité ceux qui Lui sont restés le plus fermement attachés pendant la crise sous Idi Amin Dada et en Éthiopie lors de la révolution marxiste. Et ceux que nous supposions être les premiers à défendre l'Église et qui y occupaient des postes élevés, sont devenus ses ennemis.

C'est alors que je me suis dit : « Je ne jugerai jamais plus quelqu'un selon son apparence extérieure ». Nous ne connaissons jamais le coeur d'un autre individu. J'ai été surpris par certains que je m'imaginais libéraux et mondains, parce que lorsque la crise est survenue, ils ont défendu Christ et étaient même prêts à mourir. Et ceux qui avaient une conduite sainte et qui étaient toujours actifs, n'étaient pas toujours là en temps de crise. Nous ne pouvons pas juger, nous ne savons pas ce qui se passe dans le coeur.

Le troisième principe, qui est très important, est une prolongation du deuxième. Puisque l'Église est le corps de Christ, nous ne devons jamais faire la moindre chose qui soit une pierre d'achoppement pour nos frères et soeurs chrétiens. Dans ses écrits, Paul est très ferme à ce sujet. L'une des discussions à l'époque était : « Devrions-nous manger de la viande sacrifiée aux idoles? » Certains chrétiens étaient d'accord, ils disaient que c'était tout à fait possible parce que nous n'adorons pas les idoles. D'autres disaient qu'en mangeant la nourriture offerte aux idoles, nous encouragions l'idolâtrie. Cela suscitait, par conséquent, une vive discussion. Qu'a fait Paul? Il a dit : « Laissez chaque homme être convaincu personnellement, mais si dans l'application ceci offense votre frère, il vaut mieux vous en abstenir ». Il a également précisé : « Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. »

J'ai été désigné afin d'animer une rencontre d'ouvriers laïcs dans les régions montagneuses de l'Éthiopie, à 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Bien que ces régions soient situées à l'équateur, il fait froid à cette altitude. C'était en 1968, j'ai pris avec moi un groupe d'étudiants qui se vantaient toujours d'être plus résistants que moi pour escalader les montagnes. J'en ai emmené onze d'entre eux et deux seulement y sont parvenus, dont une fille, et encore j'ai dû l'aider. L'altitude de la montagne est de près de 6 000 mètres, et de 5 000 à 6 000 mètres, il n'y avait que de la neige. Il faisait terriblement froid. Nous n'avions pas une belle église avec le chauffage central, juste des murs et un toit de paille. Tout le monde grelottait. Aussi, lorsque je suis arrivé dans la soirée, j'avais froid également. J'ai dit à l'ancien qui était mon conseiller au sujet des étudiants : « Pourquoi ne pas préparer une boisson chaude avant de commencer la rencontre afin de réchauffer tout le monde? » Il m'a répondu : « Pasteur, ces gens croient que craquer une allumette le jour du Sabbat est un péché ». Ils ne prendraient donc pas de boisson chaude. J'avais une chambre d'invité. Tout ce que j'avais à faire était de tourner le bouton. Je grelottais, mais je me suis dit : « Si je me prépare une boisson chaude contrairement à leurs convictions, nous aurons un malentendu entre nous et ils ne voudront même pas écouter ma prédication ». J'ai donc décidé : « Très bien, je me passerai de cette boisson. »

Un jour, Paul se trouvait avec Timothée et les Juifs ne voulaient pas l'écouter parce que Timothée était incirconcis. Comment Paul devait-il agir? « Apportez-moi un couteau, je vais le circoncire ». Nous devons nous faire tout à tous, afin d'en sauver quelques-uns. C'est ce que nous avons besoin de savoir particulièrement si nous partons en mission. Essayez de connaître la culture du pays où vous vous rendez. N'imposez pas votre culture occidentale, parce que vous risqueriez de déclencher de sérieux problèmes dans le champ missionnaire. Le fait que vous soyez un occidental ne fait pas de vous un chrétien. Vous ne devez rien faire qui puisse blesser nos frères et soeurs.

Je réalise que nous vivons dans un monde très complexe. Comment savoir ce que nous pouvons accepter ou non? Laissons Dieu nous guider. J'ai connu une dame qui prenait des études bibliques avec moi à Nampa. Elle ne voyait pas pourquoi elle devait délaisser ses bijoux. Elle demandait des raisons bibliques. Et en réalité, si vous êtes honnêtes avec la Bible, vous ne pouvez pas en trouver. Je lui ai donc donné ces deux informations :

1) Nous vivons au Jour des Expiations, un jour très solennel.

2) Je lui ai fourni le principe que nous venons d'étudier, c'est-à-dire de ne jamais être une pierre d'achoppement pour les autres.

Je lui ai dit : « Soeur, si je vous baptise avec vos boucles d'oreilles, savez-vous ce que feraient mes membres d'église? Pouvez-vous vous l'imaginer? Ceci amènerait la division dans l'église. Ils voudraient me dénoncer à la Fédération. Voilà ce qui se produirait. Donc, par amour pour eux, il vaut mieux les enlever car nous formons un seul corps. La question n'est pas de savoir si c'est bien ou mal, c'est que chacun d'entre nous doit vivre pour son prochain. »

Avec ceci en tête, revenons à Hébreux 13. Les six premiers versets de ce chapitre traitent de la vie chrétienne dans le monde. Comment les chrétiens doivent-ils y vivre? Paul commence par l'amour fraternel. Cette expression « amour fraternel » est basée sur la notion du Moyen-Orient et le concept de solidarité. En Occident, un frère c'est quelqu'un qui a le même père et la même mère que vous. Au Moyen-Orient, si vous êtes du même clan, vous êtes frères. Ils appellent cela la famille élargie. La race humaine est solidaire. En d'autres termes, chaque être humain est quelqu'un que Dieu a racheté par Son sang précieux. Nous devrions considérer les êtres humains comme la « propriété » particulière de Dieu et avoir de l'amour fraternel envers tous. Nous y sommes exhortés au verset 2 : « N'oubliez pas l'hospitalité; car en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. »

Nous devons également être prudents. Quelquefois des inconnus peuvent être de véritables « rapaces » et nous devons veiller à ce qu'ils ne dépouillent personne. En Afrique, un homme de soixante ans s'est plaint à moi et m'a dit : « Je n'ai ni père, ni mère ». Mon père étant décédé, je lui ai alors répondu : « Je n'ai pas de père non plus. »

Paul a dit aux Thessaloniciens : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus ». Certaines personnes veulent quelquefois profiter de notre amour et de notre bonté. Nous avons donc besoin de tenir compte de ces deux aspects. Paul dit ceci : « Ne craignez pas d'ouvrir votre coeur aux gens qui ont réellement besoin d'aide ». Au verset 3 d'Hébreux 13, il dit encore : « Souvenez-vous des prisonniers ». Aujourd'hui, le mot « prisonniers » signifie ceux qui sont en prison. Le ministère auprès des prisonniers fait partie de la mission de l'Église chrétienne. L'apôtre poursuit en précisant : « Comme si vous étiez aussi prisonniers. »

Que veut-il dire? Il veut dire de nous identifier avec ces prisonniers. Ce peut être difficile. C'est pourquoi lorsque nous allons au pénitencier, nous ne devons jamais regarder les prisonniers de haut parce que nous pouvons nous dire : « J'aurais pu être à leur place si la grâce de Dieu n'était pas intervenue dans ma vie. Me trouvant dans les mêmes circonstances, dans le même environnement, j'aurais pu faire la même chose que ce qu'ils ont fait ». N'aidons pas les prisonniers en les traitant avec condescendance, mais en nous identifiant à eux. Suite du verset 3 : « De ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps ». Si je me blesse à la jambe, à quel point le corps en est-il affecté? Tout le corps en souffre. Quand un autre membre se blesse, identifions-nous à lui comme si cela nous avait atteints. Tout ceci est basé sur ce concept : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Voici un autre principe qui doit être mis en pratique. Le verset 4 traite du mariage et je pense que nous avons besoin de l'appliquer, particulièrement aujourd'hui où la nouvelle moralité a vraiment semé le chaos dans notre pays. « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les débauchés et les adultères ». Ici le mot « jugera » signifie que Dieu va leur permettre de subir les conséquences de leurs péchés. Dieu enlèvera Sa protection et je crois que l'une des raisons pour laquelle le monde est envahi par le fléau du SIDA, c'est que Dieu a simplement déclaré : « Allez-y! Laissez-moi vous montrer ce qui se passe quand vous vivez sans égard à mes principes ». Verset 5 : « Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent ». Il s'agit du style de vie. Paul ajoute : « Contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point. »

N'entretenez pas la convoitise. Apprenez à vous contenter de ce que vous avez. Lisons Philippiens 4.11-13 : « Ce n'est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être content dans l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette ». Puis Paul dit encore : « Je puis tout par celui qui me fortifie ».

Remarquez qu'il ne pouvait pas y parvenir de lui-même. Autrement dit, nous devons être satisfaits en Christ. La Bible ne nous condamne pas si nous sommes riches, mais nous devons être contents de ce que nous avons. C'est un principe fondamental, une mise en pratique, que nous avons besoin d'appliquer dans notre vie chrétienne.

Lisons Hébreux 13.6 qui est le dernier verset parlant de notre manière de vivre dans ce monde. Comment, en tant que chrétiens, devrions-nous y vivre? « C'est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide. J'ai appris à être content parce que Dieu subvient à tous mes besoins. Lisons Matthieu 6.24 : « Nul ne peut servir deux maîtres ». Qui sont ces deux maîtres? Nous ne pouvons servir notre « moi » et Dieu. Rappelons-nous la formule de l'Évangile : « Non pas moi, mais Christ ». C'est ce que Christ applique dans ce texte. Verset 25 : « C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus ». Ne nous inquiétons pas au sujet de nous-mêmes. Quelle devrait être notre priorité? Verset 33 : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus ». Dieu va S'occuper de nos besoins personnels. Quelquefois, Il nous laissera aller bien bas, Il nous éprouvera. Jusqu'à quel point sommes-nous prêts à abandonner tout ce que nous possédons? Je peux vous dire qu'en ces derniers jours, nous ne serons pas seulement éprouvés au sujet de nos biens, de ce qui nous appartient, ou de notre compte en banque, mais aussi concernant notre propre vie. Sommes-nous prêts à mourir? C'est le niveau que nous devons atteindre.

Revenons à Hébreux 13. À partir du verset 7, Paul applique le principe de l'Église étant le corps et chaque individu ayant une fonction. Il développe un sujet très important : « Souvenez-vous de vos conducteurs [considérez ceux qui sont au-dessus de vous dans l'Église] qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie [leur style de vie], et imitez leur foi ».

C'est un principe très important, particulièrement pour les responsables de l'Église. La spiritualité de l'Église n'atteindra jamais dans son ensemble un niveau plus élevé que celui de ses dirigeants. Par conséquent, il est nécessaire que ceux qui ont des responsabilités dans l'Église soient spirituels, afin qu'ils puissent aider les membres à grandir. Il peut aussi y avoir des individus qui dépassent tout le monde au niveau spirituel, mais en tant qu'Église, le niveau spirituel ne sera jamais plus élevé que celui de ses responsables, ses pasteurs, ses enseignants, etc. C'est pour cette raison que nous devons nous rappeler ce que Paul dit dans ce verset : Les responsables de l'Église sont un exemple. Mais qui est le plus grand exemple? Le verset 8 dit que c'est Jésus-Christ, notre Sauveur, qui ne changera jamais. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement ».

C'est important parce qu'un enseignement se répand dans l'Église chrétienne aujourd'hui, auquel nous avons déjà été confrontés, bien que ce ne soit pas d'une manière prononcée. C'est une théologie qui prétend avoir six étapes de développement. Et quand nous parvenons à la sixième étape, elle affirme que nous n'avons plus besoin de la loi. La loi ne concerne que ceux qui sont immatures et, quand nous sommes parvenus à la maturité, nous n'en avons plus besoin. Mais les principes que je vous ai donnés sont éternels et universels. Vous pouvez être obligés d'en adapter l'application, selon l'époque et la culture, mais n'oubliez pas que ces principes proviennent de Jésus-Christ. Ils ne changeront jamais, ils sont aussi immuables que Christ. Verset 9 : « Ne vous laissez pas emporter par des doctrines diverses et étranges ».

Examinons ce verset à la lumière de ce que Paul développe dans toute l'Épître aux Hébreux. N'oublions pas le contexte. Paul écrit à des chrétiens juifs qui risquent d'abandonner Christ.

Voici trois méthodes par lesquelles le diable va essayer de détruire notre foi.

1) La persécution. Que faire lorsque nous sommes persécutés? Nous soumettre au persécuteur ou « tenir bon »?

2) Le diable peut détruire notre foi en faisant miroiter les attraits de ce monde devant nos yeux. Le matérialisme est très puissant pour nous éloigner de Christ.

3) Par la perversion de la vérité de l'Évangile. N'oublions pas que c'est ce que les Judaïsants ont essayé de faire avec les Galates. Ont-ils accepté une contrefaçon de l'Évangile?

Paul a dit aux Corinthiens : « Après mon départ, si quelqu'un s'adresse à vous pour vous enseigner un autre Évangile ainsi qu'un autre Christ, vous allez l'accepter facilement ». N'importe quel enseignement, quel que soit son aspect spirituel ou religieux, qui détourne votre attention de Christ pour l'orienter vers votre « moi », est une perversion de l'Évangile. Beaucoup de gens essaient sincèrement de fixer notre attention sur nos performances, alors que celles-ci doivent être l'oeuvre de Christ par l'intermédiaire du Saint-Esprit. Notre part est de Lui rester fidèle et de vivre selon la base de : « Non pas moi, mais Christ ». Si nous considérons sans cesse où en est notre expérience, nous détournons nos yeux de Christ, source de notre justice, pour nous concentrer sur nous-mêmes. Le diable est très habile à nous distraire.

Souvenez-vous du Pharisien qui priait dans le temple. Il disait : « Je remercie Dieu de ne pas être comme ce pécheur qui se tient à l'écart. Je jeûne deux fois par semaine ». La loi juive ne l'exigeait qu'une fois, mais il avait atteint le « niveau supérieur ». Il était meilleur que les autres. Le même comportement se manifeste parmi nous. Ceux qui se concentrent sur eux-mêmes critiquent sans cesse les autres qui n'ont pas atteint ce niveau. Ils amènent la division dans l'église. Nous devons garder notre attention fixée sur Jésus-Christ. Paul le fait très bien ressortir au verset 9 : « Car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce [la vérité] ».

Comme le dit également Ellen White : « Nous avons besoin d'être affermis dans la vérité ». Et c'est ainsi que nous deviendrons inébranlables dans cette vérité. « Et non par des aliments qui n'ont servi à rien à ceux qui s'y sont attachés ». À quoi Paul faisait-il référence par le terme « aliments »? Si vous mangiez la nourriture offerte aux idoles, vous n'étiez pas un bon chrétien.

Lisons Romains 14.1. C'est un texte dont les chrétiens se servent souvent et qu'ils interprètent d'une manière erronée. « Accueillez celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas les opinions ». Et le verset 2 dit : « Tel croit pouvoir manger de tout; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes ». C'étaient les faibles qui mangeaient des légumes autrefois. Paul ne parlait pas de l'enseignement de la réforme sanitaire. Le problème à cette époque était celui-ci : Les chrétiens, particulièrement les Grecs et les Gentils, croyaient l'âme immortelle, par conséquent bonne, mais emprisonnée par le corps. De ce fait, ils devaient priver le corps des bonnes choses afin que l'âme soit plus forte, autrement dit, punir le corps.

C'est une forme de propre justice. Par exemple, certains chrétiens disaient que nous ne devons plus manger de chocolat, mais uniquement des légumes et des fruits. Aujourd'hui en Amérique, ceux-ci sont de très bonne qualité. C'est difficile à comprendre pour vous, mais en Afrique nous avions la même chose année après année, et les légumes étaient coriaces à mastiquer. Je me lassais d'en manger quand j'allais aux réunions d'ouvriers. Je prenais mes repas avec les Africains et quelquefois nous avions des haricots pleins de charançons.

Ce que Paul dit au verset 9, c'est que ceux qui ne sont pas établis dans la vérité, considèrent leur état spirituel afin de s'affermir. Est-ce notre cas? Paul dit : « Quoi que vous mangiez ou que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu ». Notez la motivation. Ce n'est pas que nous pensons qu'une chose est meilleure que l'autre, mais nous sommes conscients de la présence du Seigneur. C'est ce que nous avons besoin de savoir, mes amis, car, dès que nous vivons pour nous-mêmes, nous commençons à juger les autres. Autrement dit, que chacun ait sa propre conviction.

Versets 11 et 12. Quelquefois les animaux qui étaient sacrifiés étaient amenés à l'autel. « Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte ». (Il a été crucifié à l'extérieur des murs de Jérusalem). Verset 13 : « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. »

La crucifixion suscitait la disgrâce. S'il avait été crucifié à l'intérieur du camp, Il aurait provoqué la honte des Juifs. C'est ainsi qu'ils L'ont crucifié à l'extérieur de la ville afin de pouvoir dire : « Nous ne sommes pas souillés ». Mais Dieu S'est servi de cela pour montrer que le Sauveur est mort pour tous les hommes pas seulement pour les Juifs. Quand vous devenez chrétiens, vous êtes traînés dans la boue, tournés en ridicule, par les gens du monde. Que diriez-vous face à de telles situations? Êtes-vous disposés à souffrir? Christ était-Il prêt à souffrir la honte et pourquoi? Pour la joie qui L'attendait de nous voir dans les cieux. Par conséquent, nous devons être prêts à souffrir pour Lui. Verset 15 : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

Une autre vérité ressortant de nos réunions d'ouvriers contient des choses que nous avons besoin de savoir. J'essaie de la communiquer par la prédication de la Parole. Quand nous venons à Christ pour la première fois, nous L'adorons en général pour deux raisons : Soit la crainte du châtiment, soit le désir d'une récompense. Ellen G. White précise ceci dans le livre Évangéliser : « Dites-leur qu'il y a un paradis à atteindre et un enfer à fuir ». Pourquoi Dieu dit-Il cela? Parce que Christ est descendu au niveau où vous et moi, nous nous trouvons, c'est-à-dire, au niveau égocentrique. Dieu donne ainsi les motivations qui interpellent le coeur humain. La principale est : « Si tu m'acceptes, tu échapperas au châtiment et tu auras ta demeure. »

Ce qui est tragique si vous en restez à ce stade au niveau de la compréhension, c'est que vous n'avez pas grandi en tant que chrétiens. Tous les disciples, pas seulement Judas, ont accepté Christ pour des raisons égoïstes. Songeons à cet argument : « Lequel d'entre eux est le plus grand? » Dans Matthieu 19, quand le jeune homme riche a refusé d'abandonner ses biens pour suivre Jésus, Pierre a dit : « Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi; qu'en sera-t-il pour nous? » « Quelle sera notre récompense? » Que pouvons-nous obtenir pour cela? Christ a-t-Il réprimandé Pierre? Non, Il s'est mis à son niveau, au stade où il en était à ce moment-là.

Aussi, n'oublions pas que les gens qui sont entrés dans l'Église suite à des efforts d'évangélisation, acceptent Christ par crainte du châtiment, ou par désir d'une récompense. Cela a été le cas pour mon épouse et moi-même, nous nous sommes joints à l'Église par crainte du jugement investigatif. Nous étions des observateurs du dimanche, par conséquent nous nous sommes unis au peuple de Dieu qui garde Ses commandements, afin d'échapper à la mort éternelle. Si j'en étais resté à ce stade, je ne serais pas là devant vous aujourd'hui. Nous avons besoin de dépasser ce niveau de compréhension.

Dick Winn m'a transmis une autre façon de voir qui faisait du sens pour lui, étant donné qu'il est né dans un foyer adventiste. Je pense qu'il est adventiste de troisième génération. Il m'a dit : « Beaucoup d'Adventistes font les choses que Jésus demande par conformisme. Ils ont été élevés dans l'Adventisme et ils s'y conforment tout bonnement. Leur coeur n'est pas dans ce qu'ils font, ils le font par conformisme. »