Hébreux 5.11 à
6.12
explique ce qu'il en coûte d'abandonner Christ. C'est un problème très
sérieux et une vérité très importante que nous allons traiter.
L'Épître aux Hébreux donne à la fois des encouragements et des
avertissements. Ce qui précédait était un encouragement. Nous avons
découvert un souverain sacrificateur qui comprend nos sentiments et
qui a de la compassion pour nous. Maintenant nous allons étudier un
passage concernant les avertissements. Paul dit dans
Hébreux 5.10
qu'après avoir été rendu parfait dans Sa vie et Sa mort, et être
devenu ainsi l'Auteur du salut éternel grâce à Son ministère
terrestre, Jésus-Christ a été désigné par Dieu pour être notre
souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek.
Aussitôt après ce verset, Paul s'oriente vers les mises en garde. Il
dit : « Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles
à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. [Je
voudrais vous donner une véritable étude sur le ministère du souverain
sacrificateur selon Melchisédek, mais il y a un problème. C'est un
sujet difficile, et vous êtes lents à comprendre. Autrement dit, je ne
peux pas vous nourrir avec de la nourriture solide. Ce que j'ai à vous
dire au sujet de Melchisédek est de la 'viande', mais vous ne pouvez
pas la digérer]. Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des
maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les principes
élémentaires des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de
lait et non d'une nourriture solide ». L'apôtre donne l'exemple d'un
bébé. Nous avons de merveilleux bébés dans notre église, vraiment très
mignons, mais s'ils restaient bébés pendant cinq ans de plus, nourris
au lait, que se passerait-il? Quand la croissance d'un bébé est
interrompue, les parents ne sont pas contents.
Il en est de même dans la croissance spirituelle. La raison
essentielle pour laquelle les gens délaissent Christ, c'est qu'ils ne
croissent pas spirituellement. Le fait que vous ayez été un chrétien
depuis vingt ans, par exemple, ne signifie pas que vous ayez grandi
spirituellement. La croissance spirituelle n'a rien à voir avec le
temps.
L'Épître aux Hébreux n'est pas une dissertation théologique. Le
principal motif de Paul d'écrire ce livre était que le peuple juif
perdait la foi. Ses membres se décourageaient, abandonnaient Christ et
retournaient au Judaïsme. L'apôtre nous apprend que la raison
essentielle pour laquelle nous devenons faibles, c'est que nous ne
grandissons pas spirituellement.
1 Corinthiens 3 .1-3
est un autre passage qui traite du même sujet. Nous remarquerons que
Paul divise les chrétiens en deux catégories. « Pour moi, frères, ce
n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais
comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.» Il divise
donc les chrétiens en deux classes les bébés en Christ et les
chrétiens spirituels. Il identifie les bébés en Christ à des hommes
charnels. Le mot « charnel » correspond à la chair. Cela signifie que
ces chrétiens sont dominés par leur nature pécheresse.
Verset 2 :
« Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide [il fait à
présent référence à l'époque où il est venu à Corinthe pour la
première fois], car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le
pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. »
La première lettre aux Corinthiens a été écrite approximativement
vingt ans après la fondation de l'église de Corinthe. Paul disait :
« Lorsque je me suis adressé à vous pour la première fois, je ne
pouvais pas vous donner de la nourriture solide, parce que vous ne
pouviez pas la supporter. Je vous ai donc donné du lait ». Et nous
constatons que 22 ans plus tard, l'apôtre leur tient toujours le même
langage. Le verset trois nous montre ce qu'est vraiment le
christianisme charnel : « En effet, puisqu'il y a parmi vous de la
jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous
pas selon l'homme? » Que voulait dire l'apôtre par ces paroles? Il
déclarait : « Votre comportement n'est pas différent de celui des gens
du monde. »
C'est exactement le problème que nous affrontons aujourd'hui. Nous
n'avons pas suffisamment de nourriture spirituelle. À l'heure
actuelle, sur qui rejetons-nous la responsabilité de cette situation?
Je suppose qu'à l'époque de Paul, les gens pouvaient dire : « Nous
n'avons pas de Bibles, alors nous ne pouvons pas étudier. C'est de la
faute des pasteurs ». Mais actuellement, nous ne pouvons plus dire
cela aujourd'hui. En Amérique, si quelqu'un n'a pas de Bible, il n'a
pas d'excuse. Si vous venez à mon bureau, je vous donnerai une Bible.
Nous en avons des piles.
En tant que pasteurs, nous sommes également en partie responsables de
cette situation. Nous avons besoin d'être nourris davantage. Lorsque
j'ai animé un séminaire pour le personnel du Michigan, il y avait des
gens de la Conférence Générale responsables du service du déjeuner.
Quelqu'un du département ministériel [pastorat] m'a demandé de venir
prêcher à son église pendant le week-end. Puis il m'a appelé le
vendredi, alors que j'étudiais à la maison. Il m'a dit : « Jack, je
cherche désespérément des pasteurs qui sont des prédicateurs de la
Bible. Ils sont vraiment très rares, j'ai essayé d'en trouver partout ».
C'est un sérieux problème. Nous avons besoin de retourner aux
prédications bibliques, et de cesser de philosopher et de raconter des
histoires. Il faut nous nourrir de la Parole de Dieu. Il y a une
« sécheresse » et ce phénomène ne se produit pas uniquement dans notre
dénomination. Les autres expriment aussi la même nécessité. Il n'y a
pas très longtemps, j'ai assisté à un séminaire à l'extérieur de notre
dénomination, animé par deux célèbres prédicateurs bibliques de ce
pays. L'un d'eux s'appelait Ray Stedman et il disait qu'en Amérique,
l'Église chrétienne coure à sa perte et que la principale cause de
cette décadence provient du fait qu'il n'y a pas suffisamment de
prédications bibliques dans les églises. Les prédicateurs de ce
séminaire disaient : « S'il vous plaît, pasteurs, prenez la Parole de
Dieu et prêchez-la. »
Lors du jugement, vous ne pourrez pas faire de reproches à Dieu en Lui
disant : « Mon Dieu, le pasteur ne nous a pas nourris ». Dieu pourra
réprimander le pasteur parce qu'il n'aura pas fait son travail, mais
vous ne pourrez pas vous servir de cette excuse parce que vous avez
appris à lire et à écrire, et que la Bible est entièrement à votre
disposition. Ce n'est pas suffisant d'entendre uniquement la Parole du
haut de la chaire, vous avez besoin de l'étudier.
J'ai animé quatre ou cinq séminaires à Los Angeles. Un ancien d'église
a assisté à toutes les réunions en se réjouissant vraiment de
l'Évangile. Ensuite il m'a téléphoné. Les membres avaient un important
séminaire au camp de Cedar Falls dans le Sud de la Californie. Ils lui
ont demandé de donner deux études et il leur a répondu : « Je suis en
train de faire face à différents problèmes ». Puis il m'a posé toute
une série de questions pendant une heure. Je lui ai répondu : « Je
vous ai déjà expliqué tout ceci ». Il a dit : « Oui, mais je ne les ai
pas étudiées à titre personnel. Je les ai ici, mais je suis incapable
de les donner ». Je lui ai répondu : « La raison pour laquelle Dieu
vous a ouvert une porte, c'est pour que vous puissiez témoigner. »
Ne vous contentez pas d'écouter la Parole, étudiez-la et faites-la
connaître. Revenons à
Hébreux 5
et voyons ce que Paul nous y apprend. Il dit qu'il n'y a pas eu de
croissance spirituelle et que de ce fait, il ne pouvait pas donner de
la nourriture solide au peuple juif. Avez-vous déjà essayé de donner
du substitut de « poulet frit » à un bébé? Lorsque nous sommes partis
en mission, nous en avions emmené un contenant. Vous ne pouvez obtenir
ces aliments là-bas, alors nous en avons apporté une certaine
quantité. Notre petite fille mastiquait difficilement cette nourriture
et ne pouvait pas l'avaler. C'était comme du chewing-gum, et elle
devait la cracher. Les Africains ont une merveilleuse méthode. Ils
apprennent très tôt à leurs enfants à manger des aliments solides et
ils leur massent l'estomac. C'est un merveilleux moyen de savoir s'ils
sont pleins ou non. Mais vous serez faigués si vous devez le faire
année après année.
Paul dit : « Pendant combien de temps allez-vous rester des bébés? ».
Lisons les
versets 13 et 14 d'Hébreux 5 :
« Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de
justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les
hommes faits [le mot grec signifie, ceux qui ont atteint la maturité],
pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui
est bien et ce qui est mal. »
L'un des problèmes concernant les bébés en Christ, c'est qu'ils ne
sont pas capables de discerner la vérité de l'erreur. Dès qu'une
nouvelle idée se présente à eux, ils l'adoptent immédiatement.
Aujourd'hui, nous avons beaucoup de ministères indépendants. Certains
d'entre eux sont dans la bonne voie, d'autres non. Ils donnent toutes
sortes d'enseignements et certaines personnes les adoptent tous. Vous
devez être aptes à discerner la vérité de l'erreur, et c'est le seul
moyen pour vous d'être des chrétiens matures.
Voyons
le premier verset du chapitre 6 :
« C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ,
tendons à ce qui est parfait [la maturité], sans poser de nouveau le
fondement du renoncement aux oeuvres mortes, et de la foi en Dieu ».
Comment pourriez-vous poser des fondements et déclarer, une semaine
plus tard, que vous avez changé vos plans, brisant vos fondements pour
en poser de nouveaux, pour ensuite dire une semaine plus tard : « J'ai
un nouveau projet » pour le délaisser une fois de plus. Tout ce que
vous faites consiste à poser des fondements. Quand nous étions au
Michigan, certaines personnes ont inventé une nouvelle manière de
vivre. On les appelait les hommes des cavernes parce qu'ils
construisaient un sous-sol et s'arrêtaient là. Ils vivaient comme des
créatures souterraines. Leur maison n'était jamais terminée et toutes
sortes de mauvaises herbes poussaient sur le toit. Ce que Paul nous
dit dans ce verset, c'est que le fondement doit être posé.
Mais quel est ce fondement? La repentance qui est la conversion.
C'est-à-dire, l'abandon des oeuvres du légalisme, qui sont des oeuvres
mortes, pour nous orienter vers le salut par la foi en Dieu. Lorsque
vous venez à Christ pour la première fois, vous vous détournez de
vous-mêmes pour aller à Jésus-Christ. C'est le fondement. Continuons
au
verset 2 :
« De la doctrine des baptêmes [le début de l'expérience chrétienne],
de l'imposition des mains [qui était appliquée à l'époque du Nouveau
Testament pour recevoir le Saint-Esprit], de la résurrection des morts
[concernant la seconde venue de Christ], et du jugement éternel ».
Autrement dit, nous ne devons pas toujours ressasser les mêmes pensées.
Il ne dit pas que nous devons les mettre de côté. Il faut que nous
fondions nos connaissances sur une compréhension claire de l'Évangile
et des desseins de Dieu. C'est ce que nous ferons, grâce à Dieu. En
d'autres termes, Paul dit : « Je vais vous former, je vais venir et
accomplir mon ministère avec vous. »
Nous arrivons à la partie la plus difficile de l'Épître aux Hébreux,
au
chapitre 6, versets 4 à 6.
Que se passe-t-il s'il n'y a pas de croissance spirituelle? On risque
de perdre la foi. Il faut faire la différence entre une personne qui
s'éloigne et un apostat. Une personne qui prend du recul a cessé de
venir à l'église, ne prie peut-être plus, elle est ce que l'on
pourrait appeler un croyant absent; mais elle croit toujours en Christ
et aux doctrines de l'Église. Un apostat est une personne qui a
délibérément et volontairement abandonné Christ en tant que Sauveur.
La prise de recul peut donc être la pierre d'achoppement, mais ce
n'est pas mon sujet puisque nous devons faire la distinction; ce
passage ne parle pas de ceux qui s'éloignent. Il traite des apostats;
de ceux qui ont connu l'Évangile, qui ont compris la vérité, qui sont
nés de nouveau en tant que chrétiens, et qui ont délibérément et
volontairement dit « adieu » à Christ. Ils ne veulent plus avoir
affaire à Lui.
Cette déclaration a été l'objet de terribles controverses dans
l'Église chrétienne, particulièrement chez les Calvinistes, parce
qu'elle va à l'encontre de leur doctrine « une fois sauvé, toujours
sauvé », basée sur la prédestination. « Car il est impossible »,
d'après ce que dit le terme grec au
verset 4.
Il n'y a pas de mauvaise interprétation du mot. Il est impossible pour
ceux qui ont été éclairés qui ont clairement compris l'Évangile de
Jésus-Christ et goûté le don céleste. Ils se réjouissaient en Christ.
Ils avaient accepté la vérité, attendaient la bienheureuse espérance
avec impatience et avaient eu part au Saint-Esprit. Ils n'étaient pas
seulement influencés par Lui, ils avaient vécu l'expérience de la
nouvelle naissance, étaient devenus participants de la nature divine
et avaient goûté la bonne Parole de Dieu. Ils se réjouissaient de la
Bible, et des puissances du monde à venir qui sont la bienheureuse
espérance de la seconde venue de Christ.
Le
verset 6
dit : « S'ils viennent à tomber ». Notez que le mot « si » ne figure
pas dans le texte original. Ce devrait être le mot « quand ». Voici
donc le verset : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois
éclairés... et qui viennent à tomber soient encore renouvelés et
amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils
de Dieu et l'exposent à l'ignominie. »
Paul dit ici que si vous avez vraiment compris l'Évangile, si vous
avez réellement accepté la vérité telle qu'elle est en Christ, que
vous êtes nés de nouveau et qu'ensuite vous rejetez délibérément le
Sauveur, non pas en prenant du recul, mais en ne voulant plus avoir
affaire à Lui, il est impossible que vous soyez renouvelés. Ce n'est
pas que Dieu ne veuille pas de nouveau vous accepter, mais à ce stade,
vous accomplissez des démarches délibérées et conscientes alors
qu'auparavant vous les auriez faites par ignorance. À présent, que
faites-vous volontairement? Lisons la deuxième moitié du
verset 6 :
« Puisqu'ils crucifient à nouveau pour leur part le Fils de Dieu ».
Remarquez l'expression « à nouveau ».
Avons-nous crucifié Christ? Vous me répondrez que vous n'étiez pas là
à cette époque. Mais ce qui a crucifié Christ était notre nature
humaine pécheresse, car celle-ci est égocentrique. Nous voulons vivre
pour nous-mêmes. Or, nous ne pouvons pas vivre pour notre « moi » sans
écarter tout ce qui entrave notre route. Jusqu'où la chair veut-elle
s'élever? Jusqu'à quel point voulons-nous aller pour être soi-disant
heureux?
Je vais vous raconter mon expérience. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme
en tant qu'architecte, j'ai dû travailler un an sous les ordres d'un
architecte comme stagiaire. Cette année-là, j'ai commencé avec un très
maigre salaire, 300 $ par mois. Nous vivions au sixième étage d'un
grand immeuble. À droite de l'entrée du rez-de-chaussée, se trouvait
un lépreux, toujours là dans ses haillons. Cela se passait à Nairobi
au Kenya et si vous pensez qu'il fait très chaud en Afrique, je peux
vous dire qu'à 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, il peut
faire très froid. Addis Abeba se trouvait à près de 3 000 mètres et
quelquefois, il peut faire terriblement froid. Nairobi était donc à
quelque 2000 mètres et il pouvait parfois y faire froid. Les jours de
paie, je donnais 10 cents à ce lépreux, mais je me disais à moi-même :
« Quand je serai riche, je lui achèterai un costume », car il était
vraiment en guenilles. Pour moi, être « riche » correspondait à un
salaire de 500 dollars. Trois mois plus tard, j'ai obtenu une
augmentation et je suis parvenu à cette somme. Lui ai-je acheté un
costume? Non. J'en avais toujours l'intention mais, à ce moment-là, ma
définition de la richesse est passée à 600 dollars. C'est ainsi que
j'augmentais toujours la somme. En deux ans, j'étais rendu à 3 000
dollars et je regardais toujours cet homme en me disant : « Quand je
serai riche ». Que veut dire exactement être riche? Quand les êtres
humains seront-ils satisfaits de leur situation? Si Dieu nous
accordait la direction de toutes choses, savez-vous jusqu'où
irions-nous? Nous irions aussi loin que Lucifer est allé, c'est-à-dire,
vouloir la place de Dieu. Le seul moyen par lequel Lucifer pouvait
prendre la place de Christ, qui était assis à la droite de Dieu, était
de se débarrasser du Sauveur. Comment puis-je savoir qu'il avait cette
intention? Jésus nous dit dans
Jean 8.44,
en S'adressant aux Juifs : « Vous avez pour père le diable, et vous
voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le
commencement ». Qui a-t-il tué au commencement? Personne, en ce qui a
trait à l'acte, mais il voulait se débarrasser de Christ pour prendre
Sa place.
En Afrique, il y a une organisation spéciale au niveau des taxis. Dans
nos pays, lorsque vous payez pour un taxi, vous êtes la seule personne
y monter à bord, mais en Afrique il n'en est pas ainsi. Ils s'arrêtent
pour emmener tous ceux qui veulent se déplacer. Ils peuvent mettre
onze, douze, voire vingt personnes dans une petite voiture, sur trois
niveaux. Un jour une voiture a eu un accident, on a découvert onze
personnes dans ce petit véhicule et avec elles 22 poulets, et quelques
chèvres. Un poulet s'était blotti sous une pédale et le chauffeur ne
pouvait plus freiner à cause du poulet. Satan savait qu'il ne pouvait
pas dire à Christ : « Je veux m'asseoir à côté de toi ». De ce fait,
le seul moyen par lequel il pouvait prendre Sa place était de se
débarrasser de Lui.
À la croix, voici les paroles que Jésus a adressées à ceux qui L'ont
arrêté : « J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous
n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la
puissance des ténèbres ». Ces paroles de Jésus signifiaient que Dieu
disait : « Je suis en train de retirer ma protection de mon Fils. Le
péché peut déployer toute sa domination et la chair peut se manifester
sans restrictions » . Et la chair est allée jusqu'à Le crucifier.
Pilate a placé les Juifs face à un choix entre deux personnes,
Barabbas, un criminel, et Jésus en qui on n'avait découvert aucune
faute. Quel a été le choix du peuple? Barabbas! Parce qu'il était l'un
d'entre nous. Il pouvait être mauvais, mais il était l'un d'entre nous.
Le peuple a donc réclamé la crucifixion de Jésus.
Ce que Dieu a révélé à la croix, c'est que si on en lui donne
l'occasion, la chair pécheresse finira par crucifier Christ. Cela
signifie que nous tous, sans exception, y compris moi-même, avons une
nature qui, si elle n'était pas contrôlée, irait jusqu'à crucifier
Christ. Et Dieu nous le prouvera à la fin du millénium. Lorsque la
cité céleste descendra du ciel, que feront les gens se trouvant sous
la domination de Satan? Prononceront-ils ce genre de paroles : « Vous
êtes chanceux, comme nous aimerions être là »? Non, ils attaqueront la
sainte Cité. Ils révéleront leur vraie nature. C'est pourquoi Dieu ne
peut pas les introduire au ciel, car ils sont meurtriers dans leur
coeur.
Dieu ne tient pas compte de cette situation pendant que vous êtes dans
l'ignorance, Il ferme les yeux sur votre ignorance. Mais après que
vous ayez découvert cette vérité, que vous ayez été rachetés par la
croix, que vous soyez devenus chrétiens et ayez réalisé que c'étaient
vos péchés qui L'avaient crucifié, si vous Lui tournez délibérément le
dos et que vous dites : « Crucifions-Le de nouveau », il ne s'agit
plus d'ignorance. Comment pouvons-nous faire tout ce cheminement et
ensuite revenir? Paul dit : « Vous avez atteint le point de non-retour ».
C'est pourquoi nous avons besoin d'affermir ceux de notre peuple dans
l'Évangile, afin qu'ils ne puissent dire « adieu » à tout ce qu'ils
ont découvert. Ce n'est vraiment pas facile de déclarer : « Je vais
volontairement crucifier Christ ».
C'est pourquoi il est indispensable pour nous de croître en maturité,
et ainsi ce sera de plus en plus difficile de rejeter Christ. Nous
chrétiens, nous sommes actuellement en danger. Le danger est que le
chrétien abandonne sa loyauté et se détourne de Christ. Si vous rendez
visite à ceux qui se sont éloignés, vous découvrirez que la plupart
d'entre eux ont quitté l'Église pour des raisons bien faibles. Ils ont
été blessés par quelqu'un; personne ne leur a parlé à l'église.
Allez-vous invoquer ce genre d'excuses lors du jugement? « Personne ne
me parlait à l'église, c'est pour cette raison que j'ai cessé d'y
aller ». Nous devons être au clair parce que Paul dit qu'il est
impossible pour nous de nous repentir si nous avons crucifié Christ
volontairement, si nous le faisons délibérément non pas par
ignorance.
Quand les Juifs ont crucifié Christ, Dieu voulait leur accorder le
pardon. Ils n'avaient pas atteint le point de non-retour. Mais quand
Christ est ressuscité et que les soldats leur ont rapporté que l'homme
qu'ils avaient crucifié devait être le Fils de Dieu, car Il était
ressuscité des morts, ils n'avaient plus d'excuses. Ils ont réalisé
qu'ils L'avaient délibérément et volontairement crucifié. Dans le
premier sermon de Pierre prêché à l'Église chrétienne dans
Actes 2,
après les avoir convaincus que Jésus était le Messie, il leur dit au
verset 36 : « Que toute la maison d'Israël [qui est la nation juive]
sache donc avec certitude que Dieu a fait [a oint] Seigneur et Christ
ce Jésus que vous avez crucifié ». Lorsqu'ils ont entendu ces propos,
ils ont été vivement touchés dans leur coeur, et ont dit à Pierre
ainsi qu'au reste des apôtres : « Hommes frères, que ferons-nous? »
Autrement dit : « Avons-nous atteint le point de non-retour? » Et
Pierre leur a répondu : « Non, si vous acceptez Christ maintenant, le
ciel est à vous. »
Mais qu'a fait Caïphe? Il a soudoyé les soldats. En d'autres termes,
Caïphe s'est trouvé face à un choix : soit de reconnaître qu'il était
responsable de la crucifixion du Messie, soit de le nier, de camoufler
ce qu'il avait fait et d'acheter les soldats ainsi que Pilate. Il a
opté pour la seconde possibilité et il a atteint le point de
non-retour. Rappelez-vous ce que Jésus avait dit : « Je laisserai
votre maison déserte ». Et la preuve finale de leur rejet de Christ
fut lorsqu'ils ont lapidé Étienne. Je parle des Juifs en tant que
nation. Souvenez-vous qu'il y avait dans ce groupe des individus
comme Saul de Tarse qui ont été pleinement convaincus. Quand il a été
converti sur la route de Damas, il a littéralement « fait demi-tour »
dans sa vie.
Dans ces passages, Paul parle des gens qui ont déclaré délibérément et
volontairement : « Qu'il soit crucifié! ». Autrement dit, vous ne
pouvez avoir que deux positions vis-à-vis de Christ, et c'est
exactement ce qui se passera à la fin des temps soit être crucifié
avec Lui ou Le crucifier. Il n'y a pas de terrain mitoyen. Lisons
Galates 5.24 :
« Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions
et ses désirs », et également
Galates 2.20 :
« J'ai été crucifié avec Christ ». L'autre possibilité est de dire
avec les gens du monde : « Crucifie-Le ». Il n'y a que deux groupes de
personnes. La question est de savoir à quel groupe vous voulez
appartenir? C'est pourquoi nous avons besoin de croître en maturité
parce que plus nous serons des chrétiens faibles et plus longtemps
nous serons immatures, plus ce sera facile pour le diable de nous
détourner et de faire de nous des ennemis de Dieu.
Je peux vous assurer que les plus grands ennemis de Dieu, en ces
derniers jours, seront ceux qui auront délibérément et volontairement
tourné le dos à Christ. Et la raison pour laquelle ils se seront
détournés de Lui, c'est qu'ils n'auront pas pris le temps de grandir
spirituellement. Aussi je vous en supplie, consacrez du temps à la
Parole de Dieu. Vous vivez dans un pays où la vie est trépidante. Il
est tellement facile de se laisser distraire par toutes sortes de
choses, mais n'oubliez pas que si vous ne grandissez pas
spirituellement, vous êtes sur un terrain dangereux. C'est cet
avertissement que Paul nous donne. Lorsque vous avez tourné le dos à
Christ et que vous L'avez complètement abandonné, vous avez atteint le
point de non-retour. Que Dieu nous bénisse afin que nous puissions
comprendre cet avertissement et en tenir compte.