Ceci est notre dernière étude sur le Sabbat et il s'agit de la
relation entre le Sabbat et la loi. Je possède un document écrit par
un chrétien qui s'intitule : « N'oubliez pas d'observer le jour du
Sabbat avec sainteté ». La question se pose : « Les chrétiens sont-ils
sous la loi du Sabbat? » Autrement dit : « Dieu exige-t-Il des
chrétiens qu'ils obéissent au quatrième commandement? ». Je vais vous
fournir une réponse officielle provenant de l'Église Adventiste. C'est
un extrait du Manuel d'Église sous la rubrique des engagements
prononcés le jour du baptême, à titre de profession de foi.
C'est la sixième question : « Acceptez-vous les dix commandements en
devenant chrétien et est-ce votre but, par la puissance de Christ
demeurant en vous, d'observer cette loi, y compris le quatrième
commandement qui est le Sabbat du Seigneur? »
Il y a deux principaux arguments avec lesquels il faut nous
familiariser. L'un d'entre eux date de l'époque de la Réforme, il
provient de Luther lui-même. L'autre est également un argument très
courant et il est contenu dans ce manuscrit. Avant d'analyser ces
arguments, voyons la conclusion de Luther. Il dit concernant les
chrétiens observant le Sabbat : « Ils se sont limités eux-mêmes à la
loi qui ne leur a pas communiqué l'Esprit de Dieu. Ils ont également
empêché la Providence d'agir et elle n'a rien pu réaliser de parfait,
ni leur apporter la justice. Ils ont été privés de la grâce de Dieu en
essayant d'associer l'alliance de l'esclavage et de la mort avec celle
de la liberté et de la vie ». Puis il fait cet appel : « Cher ami, si
votre âme est sous la servitude d'un système humain composé de
doctrines et de commandements, que Dieu puisse vous accorder la grâce
et le courage de vos convictions afin de briser ces chaînes et de
marcher comme un homme libre en Christ. »
Ces propos émanent d'un chrétien sincère. Quel est son argument? C'est
que les dix commandements, la loi, appartiennent à l'Ancienne Alliance
et non pas à la Nouvelle. Si vous lui demandiez : « Que faites-vous
des commandements dans la Nouvelle Alliance? Peut-on tuer ou voler? »
Il répondrait : « Non, car neuf des dix commandements ont été
restaurés dans la Nouvelle Alliance, mais pas le quatrième. »
Je discutais à ce sujet avec un pasteur de l'Église de Christ en
Idaho, et il m'a donné cet argument. Je m'y attendais, alors je lui ai
rétorqué : « S'il vous plaît, commencez par le premier commandement,
puis montrez-moi chaque commandement que vous affirmez avoir été
restitué dans la Nouvelle Alliance ». Il m'a répondu : « D'accord »,
puis a pris sa Bible et m'a montré le livre des
Actes au chapitre 14,
qui est l'expérience de Paul et Barnabas à Lystre. Ils avaient
accompli un miracle en guérissant un boiteux et la foule autour d'eux
a dit : « Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous ».
C'est ainsi qu'ils se sont inclinés pour adorer Paul et Barnabas qui
ont été horrifiés qu'une telle chose puisse se produire. Écoutez ce
que Paul déclare au
verset 15 :
« Ô hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte? Nous aussi, nous sommes
des hommes de la même nature que vous; et, vous apportant une bonne
nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour
vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la
mer, et tout ce qui s'y trouve ». Puis je dis à ce pasteur : « Ce
verset est une citation provenant du quatrième commandement et pas du
premier ». Il fut horrifié, lut
Exode 20
et me demanda : « S'il vous plaît, montrez-moi quel est le
commandement auquel Paul fait référence, le premier ou le quatrième? »
Je pris donc
Exode 20.11
et je lus : « Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre
et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le
septième jour : c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et
l'a sanctifié », ajoutant : « Vous citez le quatrième commandement.
Par conséquent, selon votre propre argument, le quatrième commandement
a été restitué dans la Nouvelle Alliance ». Ce fut un moment difficile
pour lui. Nous en sommes restés là au niveau de notre débat. Il n'a
pas poursuivi avec le second commandement. Il a simplement ajouté :
« Je ne le réalisais pas ». Je lui dis encore : « Je le sais, mais
c'est ce qui est écrit, mon frère. Je vais vous donner d'autres
passages, par exemple le message des trois anges : 'Et adorez celui
qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux'.
C'est dans le contexte de l'Évangile éternel de la Nouvelle Alliance ».
Si des chrétiens vous présentent cet argument, demandez-leur tout
simplement de vous montrer où les neuf commandements ont été restitués
dans la Nouvelle Alliance. S'ils commencent avec
Actes 14,
vous aurez une réponse à leur donner.
Voici le second argument qui provient également de Luther. Le titre de
l'article est : « Contre les radicaux de Saxe » qui étaient en fait
des Anabaptistes sous la direction de Carlstad. Cet article a été
écrit en février 1525. Carlstad, l'Anabaptiste, exigeait que les dix
commandements soient restitués à l'Église chrétienne. Et Luther dit
ceci : « Seule cette partie des dix commandements qui est reliée à la
loi naturelle est encore obligatoire ». Il divisait ainsi les dix
commandements entre les lois naturelle et cérémonielle. « Tu ne
déroberas point, tu ne tueras point, tu ne commettras point
d'adultère, etc., mais pas le commandement du Sabbat ». (Luther
rejetait le Sabbat). « Et si Carlstad continue, il nous fera observer
le dimanche un jour de samedi », précise-t-il. Luther admettait ainsi
que le quatrième commandement concernait le samedi. Mais il disait que
ce n'était pas une obligation pour le chrétien parce qu'il ne faisait
pas partie de la loi naturelle. En d'autres termes, c'était seulement
la loi naturelle que la Nouvelle Alliance avait restaurée.
Que voulait-il donc dire par « loi naturelle »? Cela signifiait pour
lui ce que les êtres humains savent par nature ce qui est bien ou mal.
Il n'est pas nécessaire qu'ils soient chrétiens. Leur conscience leur
dit que c'est mal, par exemple, tuer, voler et commettre l'adultère.
Que répondons-nous à cet argument?
Lisons
Romains 7.
Luther a attaqué les principaux fondements de l'éthique chrétienne par
cet exposé. En tant qu'êtres humains, nous considérons le péché comme
un acte, mais Dieu le voit en tant que motivation. C'est ce que Jésus
a fait ressortir dans Son sermon sur la montagne. Les Pharisiens
disaient : « Nous n'avons jamais commis de meurtre ». Et Jésus
déclarait : « Si vous ressentez de la haine pour quelqu'un, quelle
qu'en soit la raison, vous avez déjà commis un meurtre. Ou si vous
portez vos regards vers une femme afin de la convoiter, bien que vous
n'ayez eu aucun acte coupable avec elle, vous avez commis l'adultère. »
C'est dans ce contexte que je voudrais que nous lisions
Romains 7.7 :
« Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Loin de là! Mais je
n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la
convoitise, si la loi n'avait dit : Tu ne convoiteras point. » C'est
ainsi que Paul nous dit : « Je ne savais pas par nature que c'est mal
de convoiter ce qui appartient à quelqu'un d'autre, si la loi ne me
l'avait pas appris ». Et d'autres termes, si vous vous promenez dans
la rue et que vous passez devant une voiture de sport Porsche et dites :
« Je voudrais avoir cette voiture » en la convoitant, un policier
peut-il vous arrêter? Non. Mais vous avez transgressé la loi de Dieu.
La convoitise n'est donc pas une loi naturelle. Cette loi nous a été
donnée par Dieu et va au coeur du péché.
Dans
Jacques 1.14,
celui-ci nous décrit le processus de la tentation jusqu'au péché. Il
y a trois éléments;
- La tentation qui n'est pas un péché.
- La conception du péché qui suit cette tentation.
- L'acte du péché dont le résultat est la mort.
Quand la tentation devient-elle péché? Quand il est conçu dans
l'esprit ou quand nous commettons l'acte? Les Juifs disaient :
« Quand vous commettez l'acte ». Dieu affirme que c'est lorsqu'il est
conçu. Et c'est ce qui est naturel. Si vous dites que c'est seulement
la loi naturelle qui est péché, vous détruisez alors le fondement de
ce que Dieu appelle le péché et qui est la convoitise au niveau de
l'esprit. Luther ne fait pas allusion aux actes de la loi. Il n'en
parle pas. Il ne dit pas que c'est naturel parce qu'il sait que cela
ne l'est pas pour un homme de considérer la convoitise comme une
action pécheresse. Le péché n'apparaîtrait alors que lorsque vous
faites ce qui est mal. Par conséquent, pour le Sabbat, ce n'est pas
suffisant de protester contre l'opposition des autres. Nous devons le
présenter et l'expliquer d'une manière convaincante.
Il y a deux façons de considérer la loi. Voici la première : la loi de
Dieu, les dix commandements sont la « verge » ou la mesure de la
justice de Dieu. Que vous en parliez dans le cadre de l'Ancienne
Alliance ou de la Nouvelle Alliance, cette mesure de justice est la
même. La seule différence est que dans l'Ancienne Alliance, l'homme
est sauvé par ses propres oeuvres, c'est-à-dire qu'il promet à Dieu
d'être bon, de garder les commandements; alors que dans la Nouvelle
Alliance nous sommes sauvés par la justice de Christ. Paul nous dit
dans
Romains 10.4
que « Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux
qui croient ». Le mot « fin » signifie en grec « l'accomplissement ».
Il y a donc deux manières de considérer la loi, l'une en l'examinant à
la lettre, et l'autre selon l'esprit. Dans l'Ancienne Alliance, la loi
était écrite sur des tables de pierre, c'était la lettre. Celle-ci
était constituée de règles, faire et ne pas faire, et du non-respect
de ces principes résultait la punition.
Galates 3.10
est un bon exemple de la lettre de la loi et cet exemple décrit ce que
signifie le mot « lettre ». Les règles écrites sur des tables de
pierre étaient permanentes, c'est pourquoi elles étaient gravées sur
de la pierre. C'était ainsi sous l'Ancienne Alliance.
Dans
Galates 3.10,
nous apprenons : « Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi
sont sous la malédiction; car il est écrit : Maudit est quiconque
n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le
met pas en pratique ». Dans la Nouvelle Alliance, la loi n'est pas
écrite sur des tables de pierre, mais gravée dans notre coeur. Si un
chrétien meurt et subit une autopsie, découvrirez-vous la loi inscrite
dans son coeur? Non. Alors que veut dire le Nouveau Testament, quand
il précise : « Dieu inscrira la loi dans votre coeur »? Il ne fait pas
référence à des règles, il parle de l'esprit de la loi.
Quel est cet esprit? Voyons
Romains 7
qui explique la délivrance de l'Ancienne Alliance pour entrer dans la
Nouvelle.
Verset 6 :
« Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi ». Cela signifie
que nous avons été délivrés du légalisme, « de sorte que nous servons
dans un esprit nouveau et non selon la lettre qui a vieilli ». Quel
est donc l'esprit de la loi? Laissons Jésus répondre à cette question.
Cette réponse est de toute première importance pour expliquer la
signification du Sabbat par rapport à la loi.
Selon Lui, la loi de Dieu est fondée sur le principe de l'amour agapé.
Dans
Matthieu 22.36-40,
un jeune homme s'adresse à Jésus et Lui dit : « Maître, quel est le
plus grand commandement de la loi? [C'est-à-dire la Torah, les cinq
livres que les Juifs décrivent comme les livres de la loi.] Jésus lui
répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de
toute ton âme, et de toute ta pensée ». N'oubliez pas que la question
est : « Quel est le plus grand commandement dans le livre de la loi? »
Jésus n'invente donc pas un nouveau commandement. Il cite simplement
le livre de la loi et le texte de
Deutéronome 6.5.
Jésus dit : « C'est le premier et le plus grand commandement ». Puis
Il ajoute : « Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras
ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute
la loi et les prophètes ». Combien y a-t-il de commandements? Deux.
J'insiste sur ces deux commandements car certains psychologues
chrétiens ont pris ce passage et en ont extrait trois commandements.
Ils disent :
- Aimez Dieu.
- Pour aimer votre prochain, vous devez d'abord vous aimer
vous-même.
- Aimez votre prochain comme vous-même.
Jésus n'a pas dit : « Observez ces trois commandements ». Cette
conception de l'amour de soi s'appelle le « narcissisme ». Et elle
provient d'un jeune homme issu de la mythologie grecque qui s'appelait
Narcisse. Il avait une mauvaise estime de soi et un jour, alors qu'il
était découragé, il se promenait sur un sentier et arriva près d'un
étang. À cette époque, les gens ne possédaient pas de miroirs. Il se
pencha et, pour la première fois, il vit son image reflétée dans l'eau
et réalisa qu'il était vraiment un bel homme. De ce fait, il « tomba
amoureux » de sa propre personne.
Ainsi ces psychologues chrétiens déclarent que nous devons d'abord
nous aimer nous-mêmes avant de pouvoir aimer notre prochain. Jésus dit
que vous devez aimer votre prochain de la manière dont vous vous aimez
vous-même.
Revenons à l'étude sur « agapé » et « éros ». Dieu a mis l'amour agapé
dans le coeur d'Adam parce que celui-ci a été créé à Son image. Dieu
est agapé comme le dit
1 Jean 4.8, 16.
Cela signifie qu'Adam avait un amour orienté vers les autres et non
pas vers lui-même, parce que l'amour agapé ne possède aucun égoïsme.
1 Corinthiens 13.5 :
« Il ne cherche point son intérêt ». Il n'y a pas de place pour le
« moi » dans l'agapé. Et c'est ainsi qu'était Adam avant la chute.
Quand Adam a péché, vous apprenez dans Vers Jésus que l'amour a
disparu et que l'égoïsme a pris sa place. C'est une description tout à
fait exacte. Cet amour s'est replié sur le « moi » et, par conséquent,
il est devenu « l'éros ». À la chute, l'amour agapé humain s'est
tourné vers le « moi ». En hébreu, ce repli sur soi s'appelle
l'iniquité. « Nous nous sommes tous égarés comme des brebis. Nous
avons tous suivi notre propre voie ». Chaque être humain est né avec
l'amour de soi. Nous n'avons pas d'effort à faire pour nous aimer
nous-mêmes. Si vous ne vous aimez plus, vous êtes une personne malade.
Vous avez besoin d'aller à l'hôpital. Même la personne qui fait une
tentative de suicide a encore de l'amour pour elle-même. Elle ne peut
faire face à la vie. Elle ne se préoccupe pas de la peine que cela
fait à ceux qui lui sont chers. Elle veut être soulagée de son
problème et le seul moyen pour elle est le suicide. L'amour de soi est
donc spontané. L'amour éros est, en quelque sorte, un agapé inversé.
Combien d'entre vous avez déjà prononcé ce genre de prière : « Cher
Sauveur Jésus, aide-moi à m'aimer moi-même »? Avez-vous déjà prié de
cette manière? Non.
Avez-vous déjà dépassé la limite de vitesse sur l'autoroute? Cela a dû
arriver à beaucoup d'entre vous. Je n'ai jamais eu de billet
d'infraction jusqu'à présent, car mon ancienne voiture était une
diesel et je ne pouvais pas rouler vite, mais à présent je possède une
Subaru et je risque toujours de rouler trop vite. Si vous commettez
cette infraction et qu'un policier vous arrête, vous vous défendez en
lui disant : « J'étais pressé, j'avais un rendez-vous ». Êtes-vous
désolé parce que vous aimez le policier? Regrettez-vous votre
infraction parce que vous aimez la loi du pays ou parce que vous aimez
votre porte-monnaie? Pourquoi implorez-vous sa clémence?
Vous vous aimez vous-mêmes, même quand vous avez tort. C'est pourquoi,
lorsque vous prêchez l'Évangile au monde, vous devez l'expliquer aux
gens. Comme le dit cette citation du livre Évangéliser : « Nous devons
leur montrer que les cieux existent pour ceux qui ont remporté la
victoire et que les ténèbres sont pour les perdus ». Que faites-vous
pour susciter l'intérêt? Quand le jeune homme est venu vers Jésus et
Lui a dit : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? »,
il n'avait pas compris l'Évangile. Jésus lui a répondu : « Observe les
commandements ». Le jeune homme a ajouté : « J'ai observé toutes ces
choses depuis que j'ai commencé à fréquenter l'école du Sabbat pour
enfants ». Jésus lui a encore dit : « C'est bien, laisse-moi te mettre
à l'épreuve. Si tu aimes ton prochain comme toi-même, alors donne-lui
toutes tes richesses et suis-moi, puis je te donnerai mon trésor ».
Pourquoi ne l'a-t-il pas fait? Parce qu'il s'aimait lui-même.
Poursuivons la lecture dans
Matthieu 19,
aux versets parlant de Pierre. C'était un bon gars, mais il parlait
avant de réfléchir et a dit à Jésus : « Voici, nous avons tout quitté,
et nous t'avons suivi; qu'en sera-t-il pour nous? [Quelle sera notre
récompense?] » Cher Pierre! Jésus savait qu'il n'était pas encore
entièrement converti et Il lui a répondu : « Pierre, tu n'as rien
donné sans recevoir de ma part au centuple ». Il connaissait Pierre et
s'est mis à son niveau. Mais ce disciple a compris l'Évangile plus
tard et il fut alors prêt à mourir pour Christ.
L'agapé est l'ingrédient qui permet d'observer la loi. C'est là où se
situe le problème, les hommes n'ont pas l'agapé dans leur coeur, mais
seulement l'éros qui est l'amour de soi. Et cet amour orienté vers soi
connaît seulement les moyens de commettre le péché. Si j'observe le
Sabbat pour aller au ciel, est-ce que je respecte la loi ou suis-je
dans le péché? Si le péché est la transgression de la loi et que
l'amour en est l'accomplissement, l'amour est donc aussi
l'accomplissement du péché. L'amour de soi est l'accomplissement du
péché et l'agapé, celui de la loi.
Le problème est que nous n'avons pas l'agapé, mais seulement l'amour
de soi. C'est pourquoi la Bible enseigne que par les oeuvres de la
loi, aucun être humain ne peut être justifié car nous n'avons pas
l'ingrédient nécessaire à la justification. Avez-vous déjà essayé de
faire cuire des spaghettis sans eau? De même que vous n'obtiendriez
pas votre plat de spaghettis, vous ne pouvez pas devenir comme vous le
souhaitez. Par conséquent, il est impossible pour nous d'observer la
loi sans l'ingrédient de l'agapé.
En tant qu'êtres humains, pouvons-nous essayer de l'engendrer
nous-mêmes? Non, c'est un don de Dieu au croyant, un don suprême.
L'homme pécheur ne peut produire cet amour agapé, par conséquent, il
ne peut de lui-même accomplir la loi de Dieu.
Romains 7.22-24
est un bon exemple. Paul, à propos de l'humanité collective, nous dit :
« Je prends plaisir à la loi. Je veux observer la loi, mais comment
faire, je n'y arrive pas. Je ne le peux pas. Misérable que je suis! »
Pourquoi? Parce que nous ne possédons pas l'agapé.
L'amour agapé de Dieu est le don suprême accordé au croyant par le
Saint-Esprit.
1 Corinthiens 12 et
13
concernent les dons spirituels. Lisons
1 Corinthiens 13
et commençons par le dernier verset du
chapitre 12
qui nous place dans le contexte du
treizième chapitre.
Dans ce chapitre, Paul parle des dons spirituels et au
verset 31,
il dit : « Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous
montrer une voie par excellence ». Il s'agit du don suprême du
Saint-Esprit, l'amour agapé.
Au croyant, Dieu donne l'amour agapé selon la Nouvelle Alliance.
« Je vais inscrire la loi dans son coeur », dit-Il, ce qui veut tout
simplement dire : « Je vais mettre mon amour dans son coeur ». Mais il
faut alors faire face à un problème. Si Dieu me donne l'agapé et que
je m'en sers pour L'aimer en retour, c'est de l'amour éros que
j'exprime à Dieu. C'est là que se situe le problème, parce que vous ne
pouvez pas engendrer de l'agapé. C'est un don de Dieu. Vous a-t-Il
octroyé ce don afin que vous puissiez L'aimer en retour? Non. Alors
comment résoudre ce problème?
Voici quelque chose que vous pouvez ne pas avoir remarqué. Le Nouveau
Testament parle très peu des quatre premiers commandements, il n'en
fait presque pas mention. Tout est concentré sur les six derniers.
Lisons par exemple
Galates 5.14 :
« Car toute la loi est accomplie dans une seule parole : Tu aimeras
ton prochain comme toi-même ». Ce verset ne parle pas de Dieu. Ou
Romains 13
où Paul fait une description de la moralité chrétienne et parle, aux
versets 8 à 10,
de la vie chrétienne. Nous ne devrions pas avoir de dettes envers
notre prochain et nous devrions nous aimer les uns les autres. Il ne
cite pas les quatre premiers commandements mais les six derniers, à
partir du
verset 9 :
« Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne
déroberas point, tu ne convoiteras point ». Et il ajoute : « L'amour
ne fait point de mal au prochain : l'amour est donc l'accomplissement
de la loi. »
Alors que faisons-nous des quatre premiers commandements puisque nous
n'avons pas l'agapé? Dans le Nouveau Testament, ces quatre
commandements sont gardés dans le contexte de la foi. Autrement dit,
Dieu nous donne l'Évangile et en retour, nous croyons en Lui. La foi
est l'accomplissement des quatre premiers commandements. Si j'accepte
l'Évangile, je ne me prosternerai pas devant d'autres dieux et si
j'accepte Dieu comme mon Sauveur et Créateur, je n'aurai aucune image
taillée.
Dans le
premier chapitre des Romains, verset 18,
vous remarquerez que Paul parle d'un peuple qui a tourné le dos à
Dieu. Qu'ont-ils fait alors? Ils se sont fait leurs propres dieux. La
foi demande que vous n'ayez qu'un seul Dieu, aucune idole, que vous ne
prononciez pas Son nom en vain et que vous vous reposiez en Lui seul.
Par conséquent, l'observation du Sabbat doit être interprétée dans le
contexte de la foi.
Lisons
1 Jean 3.23 :
« Et c'est ici son commandement [sous la Nouvelle Alliance] que nous
croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les
uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné ». Autrement
dit, notre foi est notre réponse aux quatre premiers commandements.
Que fait Dieu pour ceux qui croient? Il leur apporte l'agapé, qui
descend verticalement dans le coeur non pas pour retourner vers Lui,
mais pour qu'il puisse être diffusé horizontalement vers les autres.
Et quand le monde voit cet amour venant de notre part couler vers eux,
cette parole est réalisée : « À ceci tous connaîtront que vous êtes
mes disciples ». C'est pourquoi les quatre premiers commandements
doivent toujours être perçus dans le contexte de la foi.
Lisons
Matthieu 6 :
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ». Comment
recherchons-nous le royaume de Dieu? Par des pèlerinages? En donnant
de l'argent? Non. Par la foi uniquement. Par conséquent, la foi est
notre obéissance aux quatre premiers commandements. C'est la raison
pour laquelle, dans le Nouveau Testament, la foi est assimilée à
l'obéissance. Voici un passage qui concerne les Juifs car ils
observent le jour du Sabbat sans obéir à l'Évangile.
Romains 10.16 :
« Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle ». Et Paul donne la
preuve de ses propos par cette citation provenant d'Ésaïe :
« Seigneur, qui a cru à notre prédication? »
Pour Paul, croyance est synonyme d'obéissance. On obéit aux quatre
premiers commandements par la foi. Si vous êtes convaincus de cela,
l'observation du Sabbat devient le sceau de la justification par la
foi. Ceux qui entrent dans le repos de Dieu n'essaieront pas de
réaliser leur propre justice, parce qu'ils se reposent dans la justice
de Christ. Ils obéissent à la loi de Dieu aux quatre premiers
commandements. Ils ne se prosternent pas devant d'autres dieux, y
compris leur propre personne et le matérialisme. Ils n'ont pas
d'idoles. Ils ne prennent pas le nom de Dieu en vain et se confient en
la justice de Christ.
C'est pourquoi, lorsque nous présentons le Sabbat de cette manière,
celui-ci devient le sceau de la justification par la foi parce que le
Sabbat exige que nous n'ayons pas d'autres dieux. Notre confiance doit
être placée en un Dieu qui nous a créés, nous a rachetés et qui va
nous restaurer. C'est exactement ce que Paul dit aux gens de Lystre.
Ne nous adorez pas mais adorez le vrai Dieu qui a créé les cieux, la
terre et la mer.
Le message des trois anges déclare : « Donnez gloire à Dieu car Il est
notre créateur, notre rédempteur et Il va nous restaurer ». Ne faisons
confiance à personne d'autre. Le dénouement dépendra de notre position.
Ferons-nous confiance à Christ seul, avec le Sabbat comme signe
extérieur de notre appartenance, ou placerons-nous notre confiance
dans notre gouvernement, notre compte en banque ou nos capacités
personnelles?
Dans le temps de trouble, nous devrons vivre uniquement par la foi. Si
vous dépendez, ne serait-ce qu'un tout petit peu, de vous-même, de vos
capacités et de vos connaissances, vous ne vous reposez pas à 100% en
Dieu et vous transgressez le quatrième commandement. C'est pourquoi le
Sabbat sera la question fondamentale dans le temps de trouble. Parce
que cette question se situera entre deux contrastes, la foi et
l'incrédulité. Il n'y aura que deux camps, ceux qui auront entièrement
placé leur foi en Dieu et ceux qui l'auront totalement mise en
eux-mêmes. Il n'y aura pas de position neutre à la fin des temps.
C'est la raison pour laquelle nous devons avoir la foi d'Abraham qui
est notre père à tous. Il avait une foi inébranlable, mais n'était
qu'un type de Christ. Je veux m'orienter vers la réalité qui est
Christ. Il a été suspendu sur la croix. En ce qui a trait à Ses
sentiments, Il s'est senti abandonné de Dieu, mais Il a remporté la
victoire par la foi.
Voici ce que sera le véritable enjeu lors du temps de trouble. Nous
apprenons dans
Daniel 12.1 et
Jérémie 7.13
que ce temps de trouble sera quelque chose qu'aucun être humain ni
aucune génération n'ont jamais expérimenté dans le passé. Jérémie dit
qu'il s'agit du trouble de Jacob. Quel a été le résultat du combat de
Jacob? Pendant toute sa vie, il a essayé d'accomplir la promesse de
Dieu par ses propres arrangements, et toutes ses méthodes ont échoué.
Il était partagé à présent entre lui-même et sa foi. Il a tenu bon
malgré le fait qu'il était estropié, et a dit à Dieu : « Je ne te
laisserai pas tant que tu ne m'auras pas béni ». C'est le genre de foi
que Dieu veut chez Son peuple. Il veut un peuple qui ne L'abandonne
pas, même si les cieux devaient s'effondrer. Le dénouement se trouve
dans
Ésaïe 54.5, 6 :
« Car ton créateur est ton époux : l'Éternel des armées est son nom
[donc Christ est le créateur]; et ton rédempteur est le Saint d'Israël :
Il se nomme Dieu de toute la terre; car l'Éternel te rappelle
[l'Église] comme une femme délaissée et au coeur attristé, comme une
épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu. »
Maintenant, lisons le
verset 7 :
« Quelques instants je t'avais abandonnée, mais avec une grande
affection je t'accueillerai ». L'enjeu de la grande controverse est
très simple. Satan dira à Dieu : « Oui, ces gens te sont fidèles parce
que tu as construit une barrière autour d'eux. Tu les as protégés.
Renverse cette haie, remets-les entre mes mains et je vais te montrer
qu'ils vont te tourner le dos ». Dieu lui répondra : « D'accord, je
vais les abandonner. Tu peux faire tout ce que tu veux. Tu peux les
persécuter, les faire souffrir de la faim. Tu peux leur faire toutes
sortes de maux, tout ce que tu veux, sauf les tuer. C'est la seule
chose que tu ne puisses pas faire » .
Dieu va nous enlever Sa protection et nous nous sentirons abandonnés
Il ne le fera pas, mais nous aurons le même sentiment d'abandon que
Christ a éprouvé. Le diable jouera sur nos sentiments. C'est la raison
pour laquelle nous ne devrions jamais prendre nos sentiments pour la
réalité. Satan nous dira : « Savez-vous pourquoi Dieu vous a
abandonnés? Parce que vous êtes perdus ». Et il dira à d'autres
chrétiens : « Savez-vous pourquoi vous n'avez pas été enlevés dans le
ciel? Parce que vous êtes perdus ». Il ne nous dira pas ce genre de
choses parce que nous ne croyons pas à l'enlèvement secret. Par
contre, il nous dira : « Vous êtes perdu, parce que vous êtes un
pécheur ». Et vous aurez le sentiment d'en être un. Même si vous ne
péchez pas, vous aurez l'impression d'être un pécheur. La seule chose
que vous pouvez faire, c'est avoir la foi de Jésus-Christ.
Jésus a remporté la victoire par la foi. Lorsque nous refuserons de
nous détacher de Dieu, Satan deviendra furieux au point où il établira
un décret pour que nous soyons tués. Mais c'est à ce moment-là que
Dieu nous protégera, car Il dira à Satan : « Non, je ne t'en donne pas
la permission ». Pendant cette période, nous devrons nous cacher dans
les cavernes et les rochers afin d'échapper au monde à ceux qui ont
rejeté Dieu. Puis nous entendrons et ressentirons ce tremblement de
terre, nous lèverons les yeux vers le ciel et verrons le signe du Fils
de l'homme. Ces gens qui étaient venus pour nous tuer iront se
réfugier dans les cavernes et les trous que nous aurons laissés, parce
qu'ils seront incapables de supporter la venue du Sauveur.
C'est la raison pour laquelle le Sabbat est la question cruciale parce
que c'est le commandement qui attire toute l'attention sur un peuple
qui se repose totalement, complètement et entièrement sur son Créateur
et Rédempteur. C'est pourquoi le Sabbat deviendra le sceau de la
justification par la foi. C'est seulement dans la mesure où nous
considérons les quatre premiers commandements dans le contexte de la
foi que nous pouvons présenter le Sabbat à la lumière de la Nouvelle
Alliance. Que Dieu nous soit en aide!