Nous allons nous concentrer, dans ce chapitre, sur les
quatorze premiers versets d'Hébreux 4.
Je ne pourrai jamais insister suffisamment sur l'extrême importance de
ce passage pour nous, Adventistes du Septième Jour. Voici quatre
raisons pour lesquelles ce passage est si important :
- L'Évangile, et particulièrement le salut suprême que la Bonne
Nouvelle apporte, sont définis par les termes « le repos de
Dieu ».
- Entrer dans ce repos est relié à la foi.
- La foi est assimilée à l'observation du Sabbat.
- Le Sabbat est notre plus grande contribution au christianisme.
Ainsi vous pouvez constater que c'est un passage très important. Nous
devons reconnaître que l'Église chrétienne dans son ensemble a rejeté
nos affirmations. Il y a quelque temps, un groupe de sept théologiens
se sont rassemblés et ont écrit un livre pour contester l'ouvrage de
Samuele Bacchiocchi, Du Sabbat au Dimanche. Le titre de leur livre
est, Du Sabbat au Jour du Seigneur, il s'agit d'une étude à la fois
physique, historique et théologique. La thèse de ce livre déclare :
« Le dimanche est un nouveau jour d'adoration qui a été choisi afin de
commémorer l'histoire unique du salut opérée dans l'événement de la
mort et de la résurrection de Christ. »
Ce livre possède de formidables déclarations que nous pouvons
utiliser. Il reconnaît que le Sabbat ne peut pas s'appliquer à un
autre jour que le septième de la semaine, qu'il a une signification au
niveau de la rédemption et que les chrétiens du Nouveau Testament
observaient le Sabbat, incluant les Gentils. Alors pourquoi les
auteurs de cet ouvrage n'ont-ils pas accepté notre enseignement
concernant le Sabbat? Est-ce notre faute ou la leur? C'est ce que nous
avons besoin d'examiner en toute honnêteté.
J'ai prévu de consacrer quatre chapitres à ce seul sujet. Je vous en
présente le premier aujourd'hui. Il s'agit d'une exégèse ayant pour
objectif de découvrir ce que ce passage signifiait pour ses premiers
lecteurs les chrétiens juifs pour lesquels Paul a écrit ce livre. Dans
le chapitre suivant, nous verrons la vérité du Sabbat à la lumière de
l'Évangile, car c'est là notre but. Puis, au troisième chapitre, nous
étudierons la véritable signification de la foi biblique, que nous
relierons à l'observation du Sabbat. Que veut dire le Nouveau
Testament par le mot « foi »? Nous avons besoin d'y consacrer une
partie dans toute notre réflexion. Dans le quatrième chapitre, nous
étudierons l'observation du Sabbat en relation avec la loi. Quel sera
le point central du problème lors de la controverse entre le Sabbat et
le dimanche à la fin des temps et à quoi cela aboutira-t-il?
S'agira-t-il du choix d'un jour ou y aura-t-il un autre enjeu? C'est
ce que nous avons besoin de découvrir.
Il y a quatre études. Commençons aujourd'hui par examiner ce passage
au niveau exégèse. Qu'est-ce que les premiers lecteurs du livre
adressé aux Hébreux ont compris lorsqu'ils ont lu ce passage? Quel
était le point central que Paul faisait ressortir lorsqu'il écrivait
aux chrétiens juifs?
Rappelez-vous ce que nous avons découvert au dernier chapitre en
étudiant
Hébreux 3.7-19.
Dans ces versets, l'Exode a été utilisé comme une figure ou un type du
plan du salut. Les Israélites ne sont pas parvenus à entrer en Canaan,
comme Dieu en avait l'intention, à cause de leur incrédulité. Seuls
Josué et Caleb, ayant quitté l'Égypte âgés de plus de vingt ans, sont
entrés dans le repos promis. Tous les autres sont morts dans le désert.
Partant de là, le
chapitre 4
commence par un avertissement. « Craignons donc, tandis que la
promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne
paraisse être venu trop tard. »
Ce verset précise que, de même que la majorité des Israélites ayant
quitté l'Égypte ne sont jamais entrés en Canaan qui, soit dit en
passant, était un type des cieux, les chrétiens juifs devaient faire
face au même danger que nous aujourd'hui, qui avons accepté Christ
mais qui ne sommes pas encore parvenus à la cité céleste.
Il est possible que vous acceptiez Christ aujourd'hui mais que vous
soyez perdus, parce que vous Lui aurez tourné le dos par votre
incrédulité. Ceci est un danger et Paul nous met en garde. En d'autres
termes, le salut ultime est relié ici à Canaan et au repos de Dieu.
Vous ne pourrez pas entièrement entrer dans le repos de Dieu tant que
vous n'aurez pas atteint les cieux.
Je n'ai pas besoin de vous en convaincre. Paul dit dans
1 Corinthiens 15
que si la vie sur cette terre est tout ce que les chrétiens
possèdent, nous sommes les plus malheureux des hommes parce que,
lorsqu'on devient chrétien, on vit sur un territoire ennemi, le monde
étant sous l'emprise de Satan. Et il fera de cette vie un enfer. Si ce
n'est pas le cas pour vous, posez-vous des questions sur votre
christianisme. Notre but ultime est le ciel, et Paul déclare : « Nous
avons besoin de rester solidement attachés à Christ », puis il se sert
de l'expérience de l'Exode comme avertissement. À présent, voyons le
verset 2 :
« Car cette bonne nouvelle nous [les Juifs de l'époque de Paul] a été
annoncée aussi bien qu'à eux [les Juifs de l'Exode]. »
Les Juifs de l'Exode ont-ils entendu l'Évangile? Oui. Comment?
Essentiellement à travers le service du sanctuaire et le système des
sacrifices. Et bien sûr, les Juifs, à l'époque de Christ comme à celle
de Paul, ont entendu l'Évangile par la proclamation du Sauveur. C'est
ainsi que ces deux groupes ont reçu la Bonne Nouvelle. « Mais », dit
Paul dans la
seconde partie du verset 2,
« la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien. »
Les Juifs de l'Exode n'ont pas profité du message, des promesses de
Dieu ainsi que de Son exemple. Était-ce parce qu'ils étaient à ce
point mauvais? Dieu leur a-t-Il dit : « Je ne vous emmènerai pas dans
les cieux parce que vous n'avez pas accompli ceci ou cela »? Non,
voici ce que dit Paul : « Parce qu'elle [la parole] ne trouva pas la
foi chez ceux qui l'entendirent. » Voyons maintenant le
verset 3 :
« Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, [ensuite vous
remarquerez que Paul relie ce repos au Sabbat] selon qu'il dit : Je
jurai dans ma colère : ils n'entreront pas dans mon repos! Il dit
cela, quoique ses oeuvres aient été achevées depuis la création du
monde. »
Ici l'apôtre dit que notre salut est garanti parce qu'il n'est pas
basé sur des oeuvres humaines mais sur la promesse de Dieu affirmant
qu'Il les avait déjà conçues (et ce que Dieu a conçu est déjà
réalisé) avant la fondation du monde. Lisons
Éphésiens 1.3-4 :
« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a
bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en
Christ! » En d'autres termes, en Christ, Canaan nous appartient déjà.
C'est la raison pour laquelle Paul dit au
verset 4 :
« En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous
soyons saints et irréprochables devant lui dans l'amour ».
Nous sommes saints et irréprochables en Christ depuis la fondation du
monde. Et c'est ce que Paul dit à présent dans l'Épître aux Hébreux.
Il déclare que notre salut n'est pas quelque chose que Dieu a inventé
plus tard, mais un objectif déjà conçu avant la fondation du monde.
Cela existait avant que vous et moi n'ayons été créés, de sorte nous
n'avons pu y contribuer puisque nous n'existions pas. Au
verset 4 d'Hébreux 4,
l'apôtre nous amène au Sabbat : « Car il a parlé quelque part ainsi du
septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième
jour. »
Posons-nous une question : « Pourquoi Dieu S'est-Il reposé? » J'y
répondrai au prochain chapitre. Était-Il fatigué? Avait-Il besoin
d'une « pause-café »? Pourquoi S'est-Il reposé le septième jour? C'est
une question à laquelle je tiens à vous faire réfléchir profondément,
parce que c'est important. Dieu veut que nous entrions dans Son repos.
Savons-nous pourquoi Il S'est reposé le Sabbat? C'est vraiment la
question dont je tiens vivement à vous faire trouver la réponse, et
nous la découvrirons dans le prochain chapitre.
Examinons à la fois les
versets 5, 6 et 7 :
« Et ici encore : Ils n'entreront pas dans mon repos! » Notez que tout
au long de ce passage, le repos appartient à Dieu. Gardez ceci à
l'esprit, parce que vous découvrirez que le Sabbat n'appartient pas à
l'homme. Lorsque j'étais aumônier à l'Université de Nairobi, cinq
autres pasteurs étaient également aumôniers, mais j'étais le seul
Adventiste. Il y avait un Baptiste et un Luthérien, un Catholique
Romain, et deux autres représentant les organismes Jeunesse pour
Christ et Vision Mondiale. L'un d'entre eux m'a accusé d'observer le
Sabbat des Juifs. C'est souvent le problème auquel nous devons faire
face. Je lui ai dit : « Vous êtes protestant? » « Oui », a-t-il
répondu. Je lui ai alors posé cette question : « Vous vous basez
uniquement sur les Écritures, n'est-ce pas? » « Oui », a-t-il encore
répondu. Je lui ai donc dit : « Montrez-moi seulement un texte où la
Bible précise que le Sabbat appartient aux Juifs ». Il a acquiescé :
« D'accord, je vais le faire. Donnez-moi suffisamment de temps ». Je
lui ai répondu : « Je vous accorderai tout le temps dont vous aurez
besoin ». Il est revenu trois mois plus tard et m'a dit : « Il n'y a
pas de problème, je cherche toujours ce texte » . Je lui ai dit :
« Vous ne le trouverez pas ». Un jour, il en a trouvé un dans
« Parole Vivante ». Je lui ai alors fait cette réflexion : « Frère, si
vous étiez un laïc, je vous excuserais. Vous savez très bien que le
texte ne dit pas cela dans la version originale. Il s'agit ici d'une
paraphrase ». Il répondit : « Vous avez raison, mais c'est le seul que
j'ai pu trouver ». Je lui ai rétorqué : « Alors, ne m'accusez plus
jamais d'observer le Sabbat des Juifs. Je n'observe pas le Sabbat
juif, ni le Sabbat adventiste. Je garde le Sabbat de Dieu ». Vous
devez toujours défendre le véritable jour de repos sur cette base.
Allons maintenant aux
versets 6 et 7 :
« Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer ». Que
dit Paul ici? Il précise qu'il y a des Juifs qui ont encore besoin
d'entrer dans le repos de Dieu. Ils prétendent faire partie du peuple
de Dieu, mais ils ne sont pas entrés dans Son repos. « Et que ceux à
qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de
leur désobéissance [incrédulité] ». Les Juifs de l'Exode ne sont pas
entrés dans le repos de Dieu à cause de leur incrédulité. Les Juifs de
l'époque de Paul n'y sont pas entrés non plus pour la même raison. Le
verset 7
déclare : « Dieu fixe de nouveau un jour aujourd'hui en disant dans
David bien longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui,
si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » .
L'expression « endurcir vos coeurs » est synonyme du mot
« incrédulité ». L'incrédulité est un refus délibéré et volontaire de
la vérité. N'oubliez pas cela lorsque vous témoignerez pour le Sabbat
et si les gens le rejettent, s'il vous plaît, ne leur dites pas : « Je
vous ai fait part de la vérité, maintenant vous êtes perdus. »
Le refus de la vérité concerne la conviction du Saint-Esprit. Notre
tâche n'est pas de convaincre. Notre travail consiste à témoigner. Le
rôle de convaincre est celui du Saint-Esprit. C'est la raison pour
laquelle nous ne devrions jamais nous attribuer le mérite d'avoir
gagné des âmes. C'est la tâche du Saint-Esprit. Notre travail est de
témoigner. Laissons Dieu accomplir Son oeuvre. Ce n'est pas difficile
pour Lui, c'est nous qui sommes le problème. Je dis ceci parce que je
vais réexaminer une citation d'un des plus grands réformateurs que le
monde ait jamais connus, Martin Luther. Écoutez ce qu'il disait à
propos du Sabbat. Il s'agit d'une déclaration qu'il a faite aux
radicaux de Saxe en février 1525. Il s'adressait particulièrement à
Carlstad qui était un Anabaptiste. « Il n'y a que cette partie des dix
commandements qui contient la loi naturelle qui est obligatoire »,
disait-il. Ainsi, ce que disait Luther correspond à ce que nous
disions autrefois d'une autre manière. Nous prenions la loi de Moïse et
la partagions entre ce qui est cérémoniel et ce qui est moral. Luther
a divisé les dix commandements entre ce qui concernait le naturel et
le cérémoniel, « la loi naturelle étant : Tu ne déroberas point, tu ne
tueras point, tu ne commettras point d'adultère, etc. »
En d'autres termes, la loi naturelle signifiait pour lui les principes
des dix commandements que les hommes savent par nature qu'il est mal
de transgresser : voler, tuer et commettre l'adultère. Même les
religions païennes le croient. Luther a appelé cela la loi naturelle.
« Mais », a-t-il dit, « pas le commandement du Sabbat, parce que
celui-ci n'appartient pas à la loi naturelle mais à la loi
cérémonielle ». Et c'est en passant la position des Évangéliques
modernes. C'est la raison pour laquelle je ressors ces textes.
Revenons au Sabbat. « Et si Carlstad », disait Luther, « était encore
là, il nous aurait fait observer le dimanche un jour de samedi »,
parce qu'il était contre l'idée d'observer le samedi en tant que
Sabbat. Ellen G. White a déclaré que Luther se trouvera dans les
cieux. Elle précise qu'il a eu une immense influence en tant que
réformateur.
C'est pourquoi nous devons nous demander quel sera l'enjeu majeur qui
surgira dans les derniers jours. Avons-nous bien présenté le Sabbat
afin de convaincre le monde chrétien qu'il est dans l'erreur? Au
verset 7,
Paul fait part de ce qui se passe si vous rejetez délibérément la
vérité telle qu'elle est en Christ. Si vous endurcissez votre coeur,
il n'y a pas de salut. Si une personne transgresse le commandement du
Sabbat, y a-t-il de l'espoir pour elle? Le pardon existe-t-il pour
cette transgression? Oui, de même que le pardon existe pour la
transgression des neuf autres commandements. Et si une personne commet
le péché d'incrédulité, y a-t-il une possibilité de pardon? Non, c'est
un péché que Dieu ne peut pardonner, parce que l'incrédulité est un
refus délibéré du cadeau de Dieu. Le Seigneur ne peut pas dire : « Je
vais t'emmener au ciel bien que tu rejettes Jésus-Christ ». Car alors
l'Évangile n'aurait plus de sens.
L'enjeu des derniers jours ne sera pas tant la loi, comme la vérité de
l'Évangile. La loi y est reliée. La raison pour laquelle le Sabbat est
une question importante, c'est qu'il est relié au salut en Christ. À
la fin, transgresser le Sabbat sera synonyme de rejeter délibérément
Jésus. Voilà quel sera l'enjeu! À présent, lisons
Hébreux 11.6 :
« Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable; car il faut
que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'Il est
le rémunérateur de ceux qui le cherchent ». Dieu ne peut pas vous
faire bénéficier des bénédictions du salut si vous dites « Je ne crois
pas en Christ » ou « Je refuse Son cadeau ». Ce que Paul dit ici,
c'est : « Ne vous détournez pas de l'Évangile. N'endurcissez pas vos
coeurs comme les Juifs lors de l'Exode ». Ils sont sortis d'Égypte et
ont suivi Dieu, mais ne sont pas entrés en Canaan à cause de leur
incrédulité.
Hébreux 4.8 :
« Car, si Jésus [KJV, Josué selon Segond] leur avait donné le repos,
Dieu ne parlerait pas après cela d'un autre jour ». Quel est cet
« autre jour »? Si Jésus leur avait accordé le repos, leur aurait-Il
ensuite parlé d'un autre jour? J'ai entendu un évangéliste se servir
de ce texte pour prouver la véracité du dimanche. N'utilisez pas ce
texte pour convaincre les observateurs du dimanche. Nous ne devons
jamais attribuer à un texte, un problème relatif au vingtième siècle
car les Juifs ne connaissaient pas cette question. Pourquoi Paul
aurait-il écrit à propos d'un problème qui n'existait pas de son
temps? Par conséquent, nous devons être honnêtes avec ce passage. Le
problème est que le mot « Jésus » en grec correspond au mot « Josué »
en hébreu. Ainsi, il ne fait pas référence à Jésus-Christ, mais à
Josué. Alors qui amena les Juifs à Canaan? Josué. Dans ce cas, Canaan
correspondait-il au repos final ou n'était-ce qu'un type du repos
suprême? Le véritable repos prendra place lorsque Jésus-Christ
reviendra.
Par conséquent, « un autre jour » se réfère à l'Évangile ou à la
seconde venue de Christ. Autrement dit, ce que Paul déclare ici, c'est
que Josué n'apportait pas le véritable repos. Alors tous les Juifs qui
sont entrés en Canaan et qui y vivent, (c'est-à-dire dans l'Israël
d'aujourd'hui), iront-ils dans les cieux? Non. Le fait de vivre en
Israël n'apporte pas le salut. C'est ce que Paul veut dire ici. Josué
ne leur a pas accordé le véritable repos. Canaan n'était qu'un type du
repos authentique. S'ils s'étaient trouvés en Canaan mais en ayant
Christ, ils ne seraient pas sauvés, bien qu'entrés dans le type de la
cité céleste.
Voyons maintenant le
verset 9 :
« Il y a donc un repos de Sabbat réservé au peuple de Dieu ». Le
peuple de Dieu ici est constitué des Juifs vivant à Jérusalem, qui est
Canaan. Il leur faut encore entrer dans le repos de Dieu. Examinons à
présent la signification du mot grec « repos » au
verset 9.
Le mot grec est « sabbatismos ». Et la traduction littérale est
« l'observation du Sabbat ». Cela signifie donc une observation du
Sabbat pour le peuple de Dieu. Les Juifs, à qui Paul écrivait,
observaient-ils le Sabbat? Vont-ils aller au ciel? Si oui, alors le
verset 9
n'a pas de sens. Paul précise bien : « Il y a donc un repos de Sabbat
réservé au peuple de Dieu ».
En d'autres termes, si vous respectez ce jour et rejetez le Seigneur
de ce jour, qui est Christ, les cieux ne vous appartiennent pas. Il
est possible de garder le Sabbat et de ne pas être sauvé. Et je
m'adresse aux Adventistes du Septième Jour. Vous pouvez observer ce
jour et être perdus si vous ne comprenez pas le lien entre le Sabbat
et l'Évangile.
Lorsque j'étais en Éthiopie, le pasteur de l'église d'Addis Abeba, qui
est l'église du siège central de l'Union, s'est adressé à moi. Le plus
grand séminaire théologique, qui se trouve là, rassemble plusieurs
dénominations. Un professeur a appelé notre pasteur et lui a dit qu'il
donnait un cours qu'ils appelaient « Religions comparées ». L'un des
devoirs qu'il donnait aux étudiants était d'assister au culte de
quatre dénominations choisies et de soumettre un compte-rendu suite à
la visite. Il était également demandé aux étudiants de poser des
questions au pasteur après le service.
L'une des dénominations choisies fut la nôtre. Le professeur dit au
pasteur de notre église : « Mes étudiants ont choisi de se rendre à
votre église le jour de votre Sabbat et ils voudraient également vous
poser quelques questions après le service. Seriez-vous d'accord? » Le
pasteur fut effrayé. Alors il répondit : « Pourrais-je vous rappeler
plus tard? » Puis il alla voir le président de notre Union, qui était
un Suédois, et lui demanda : « Que vais-je faire? » Le président lui
proposa : « Allez-y et invitez-les ». Le pasteur dit : « D'accord,
mais qui va prêcher? » « Invitez le pasteur Sequeira », lui suggéra le
président. Il revint et me demanda : « Voudriez-vous prêcher? » « J'en
serais très heureux », lui répondis-je. Puis il me demanda encore :
« Quel sera le sujet de votre prédication? » « Je vais prêcher sur le
Sabbat ». Il me conseilla alors : « Je ne ferais pas cela à votre
place. Pourquoi ne parlez-vous pas d'un sujet sur lequel nous sommes
d'accord? » Je lui demandai : « Pourquoi? Avez-vous peur? » Il me
répondit : « Ils vont vous poser des questions ». Je lui dis : « C'est
exactement ce que je veux ». Puis j'informai cette congrégation que
j'allais leur donner un véritable sermon comprenant certains termes
grecs. Je savais que ces gens n'allaient pas venir pour m'écouter,
mais pour me bombarder de questions.
Après le service, la première question est venue d'un étudiant
baptiste. Il me dit : « Ce que vous venez de prêcher était
merveilleux. Voici ma question : Est-ce que c'est ce que votre Église
enseigne? » Un étudiant luthérien intervint : « J'aimerais répondre à
cette question ». Je dis alors : « Je ne savais pas que vous étiez
adventiste ». Il répondit : « Non, ma réponse est que ce n'est pas
vrai. Ce que vous prêchez n'est pas ce que l'Église Adventiste du
Septième Jour enseigne ». Je répondis à mon tour : « Eh bien, je ne
suis pas ici pour défendre l'Église. Je suis ici pour défendre la
vérité telle qu'elle est en Christ. Mais puis-je vous poser une
question à mon tour? Qu'allez-vous faire de cette vérité? »
Lorsque j'ai prêché sur le Sabbat, je n'ai pas du tout abordé la loi,
je n'ai parlé que de l'Évangile. Ainsi ils n'ont eu aucun argument
pour contester ce que je disais. Je n'ai pas abordé le Sabbat à partir
de la loi, mais selon l'Évangile. C'est ce que je veux faire dans le
prochain chapitre.
Ce que Paul dit au
verset 9,
c'est qu'il y aura donc un repos de Sabbat réservé à Son peuple. Pour
les Juifs, le Sabbat correspond à toute une liste de « faire » et « ne
pas faire ». Il y a 69 règles, si vous consultez la Mishnah, sur la
manière d'observer le Sabbat. Certaines d'entre elles sont ridicules.
Par exemple, les maisons avaient un toit plat et le soir, les Juifs
aimaient placer une échelle contre le mur et y monter avec une lampe.
Vous ne pouviez jamais porter une telle échelle pour monter dessus. Si
vous traîniez cette échelle, vous ne transgressiez pas le Sabbat, mais
si vous la souleviez, c'était un travail. Ils avaient des règles de ce
genre. Nous en avons parfois de semblables. C'est ce que l'observation
du Sabbat signifiait pour eux!
Voici ce que dit le
verset 10 :
« Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres,
comme Dieu s'est reposé des siennes », parce que le repos que Dieu
vous accorde est parfait et complet. Vous ne pouvez rien y ajouter.
Vous ne pouvez pas l'améliorer. Il est tout à fait complet et parfait!
C'est ce que précise le texte. Et à partir du moment où vous essayez
de l'améliorer, en réalité vous le rejetez.
Voyons maintenant
Galates 5.4 :
« Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification
dans la loi; vous êtes déchus de la grâce ». Christ serait donc venu
pour rien. Ne dites pas que je suis contre la loi car je parle ici de
la loi en tant que moyen de salut et non pas en tant que norme de vie
chrétienne. C'est un sujet différent. Car nous sommes sauvés par la
foi en Jésus-Christ et rien d'autre. Le repos que Christ nous a
apporté est complet. Il est parfait, de même que Sa création était
également parfaite et complète.
Qu'est ce qu'Adam a dû ajouter à la création? Rien. Tout ce que Dieu
lui demandait, c'était d'entrer dans Son repos. Voilà où se situe le
problème. Entrer dans le repos de Dieu exige un effort : « Car celui
qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu
s'est reposé des siennes ». Et le
verset 11 d'Hébreux 4
déclare : « Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que
personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance
[d'incrédulité]. »
Par conséquent, afin d'entrer dans le repos de Dieu, vous devez
admettre que vous êtes spirituellement perdus. Ceci est pénible pour
l'orgueil humain. Il est dur d'appliquer le principe : « Non pas moi,
mais Christ ». C'est pourquoi le Nouveau Testament présente la foi
comme un combat. Il s'agit d'une lutte contre la fausse gloire. Soeur
White déclare que l'oeuvre de la justification par la foi consiste à
prendre la gloire de l'homme et à la jeter dans la poussière. Ceci est
pénible, très douloureux à cause de notre « moi ». Mais c'est ce que
la Parole de Dieu réalise.
Verset 12 :
« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante
qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager
âme et esprit ». « L'âme » représente le moi et « l'esprit »
représente Dieu, parce que le centre de la vie égocentrique se situe
dans l'âme, la vie provenant d'Adam. Par conséquent, que fait la
Parole? Elle me sépare de Christ. Qu'est-ce qu'elle fait avec le moi?
Elle le « crucifie ». « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis,
ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis
maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a
aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (
Galates 2.20 ).
La Parole de Dieu ne réunit pas la chair et l'esprit; elle crucifie la
chair. C'est pénible, mais c'est le seul moyen. Le
verset 13
ajoute : « Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est nu et
découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte ».
Autrement dit, n'essayons pas de tromper Dieu. Vous pouvez tromper
votre pasteur, votre voisin ou votre famille. Vous pouvez prétendre
être véritablement convertis ou être des saints, mais vous ne devez
pas tromper Dieu, parce qu'Il regarde au coeur. Il sait si votre foi
est authentique ou si c'est de la comédie. Il sait si vous êtes mort
au « moi » ou non. S'il vous plaît, n'essayez pas de tromper Dieu.
Dieu n'observe pas vos actions quand vous faites quelque chose. C'est
votre coeur qui Le préoccupe. Par exemple, si je vais à la collecte
annuelle parce que je veux devenir le premier dans cette église, ce
que je ferai pourra paraître bon, mais aux yeux de Dieu, ce sera
terrible. Non pas à cause de ce que je ferai, mais en raison de la
motivation pour laquelle je le réaliserai. Par conséquent, Paul va
jusqu'à dire : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez,
soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire
de Dieu ». (
1 Corinthiens 10.31
). Que Dieu nous aide à comprendre que seuls ceux qui entrent dans
Son repos possèdent l'espérance!