Revenons au texte d'Hébreux,
chapitre 2.
Dans notre dernier chapitre, nous avons découvert deux vérités qui sont
révélées dans ce passage. Nous en avons étudié une comment, par
Jésus-Christ, la race humaine a été élevée au-dessus des anges. Dans
ce chapitre, nous allons examiner la deuxième vérité à savoir ce qu'il
en a coûté à Dieu d'élever l'homme.
Pour commencer, essayons de mieux connaître les disciples de Christ.
Ils ont pratiquement toujours été avec Jésus pendant environ trois
ans. Ils L'ont écouté prêcher. Il les instruisait personnellement. Ils
ont été témoins de Ses miracles. Pourtant, à la fin de ces trois
années, lors du dernier souper, ils formaient encore un groupe
d'hommes cupides, égoïstes et imbus d'eux-mêmes. Et à peine deux mois
plus tard, ils bouleversaient le monde par leurs prédications, leurs
témoignages et leurs miracles. La question que nous pouvons nous poser
est : Qu'est-il arrivé aux disciples?
Ils ont été profondément convertis et remplis du Saint-Esprit. Un
événement particulier s'était produit avant la Pentecôte. Il s'était
passé quelque chose lors de la mort et de la résurrection de notre
Seigneur Jésus-Christ. En réalité, il s'était passé deux choses :
- Leurs ambitions égocentriques ont été anéanties. Ils ne
s'étaient jamais attendus à voir mourir le Messie.
- Ils ont contemplé sur la croix la véritable gloire de notre
Seigneur Jésus-Christ et Son amour désintéressé, plein de grâce
et de vérité. Cela a tellement transformé leurs coeurs et ils
ont eu une reconnaissance tellement profonde envers leur
Seigneur, qu'ils ont immédiatement pris la décision d'adopter
cette attitude : « Car Christ est ma vie ». Ils voulaient vivre
et mourir pour Lui. Dépouillés de leur moi, ils pouvaient être
remplis du Saint-Esprit et employés avec puissance. La même
chose doit se produire pour nous afin de préparer le monde à la
seconde venue de Jésus.
Cette oeuvre ne peut pas s'accomplir avec des budgets financiers. Et
nous ne pouvons pas non plus la réaliser avec des programmes
promotionnels. Nos coeurs doivent également être débordants de
reconnaissance pour le don inexprimable que nous avons reçu,
Jésus-Christ, ainsi que pour le fait que nous allons être dépouillés
de notre moi et entièrement remplis du Saint-Esprit en vue de la pluie
de l'amère-saison. C'est de cette façon que l'oeuvre s'achèvera. Ce
n'est pas une question de temps, de budget ou de nombre de personnes.
C'est l'oeuvre de Dieu et Il l'achèvera. Il veut vider nos coeurs. Nos
coeurs ne peuvent pas être « vidés », tant que nous ne sommes pas
débordants d'une profonde reconnaissance. La foi est en réalité une
profonde appréciation du coeur pour Jésus-Christ.
Voici deux choses qui doivent tout d'abord se réaliser afin de
produire cette reconnaissance :
1) Avoir de la gratitude pour le suprême cadeau de Dieu pour
l'homme en Christ.
Notre reconnaissance pour ce don est fonction de l'immense valeur que
celui-ci représente pour nous. Si je vous offre un stylo pour votre
anniversaire, vous me direz merci mais, dans votre for intérieur, vous
penserez : « Eh bien, je peux me procurer un stylo n'importe où ».
Mais si je viens vers vous, que je retire tout l'argent que je possède
en banque et que je vous achète une nouvelle voiture parmi les
derniers modèles en vous disant : « Ceci est mon cadeau pour toi »,
votre gratitude sera bien plus profonde. Ainsi le premier facteur
déclenchant la reconnaissance est basé sur la valeur que Jésus
représente pour nous. C'est la raison pour laquelle, dans le dernier
chapitre, nous avons découvert à quel point Il est précieux pour nous.
Nous avons découvert qu'en Christ, nous avons été élevés au-dessus des
anges. En Christ, nous sommes devenus fils et filles de Dieu. En
Christ, nous sommes devenus cohéritiers avec Lui. Et en Christ, nous
régnerons avec Lui. Ce n'est pas simplement une vie ordinaire qu'Il
nous a offerte parce que Paul dit dans
Romains 5.17
qu'en Christ, nous ne recevrons pas seulement la vie éternelle, mais
nous régnerons tout au long de cette vie. Je peux vous dire que
lorsque vous vous rendrez compte à quel point ce cadeau est précieux,
votre coeur débordera de reconnaissance.
2) Savoir combien ce cadeau a coûté au donateur.
Par exemple, si le richissime Bill Gates vous donnait une centaine de
dollars, ou même un millier de dollars, vous lui diriez merci mais, au
fond de vous-mêmes, vous feriez cette réflexion : « Qu'est-ce que cela
représente pour Gates? Ce n'est pas grand chose. » Lors de notre
ministère en Afrique, nous avons appris ces différentes notions de
valeurs. En 1967, il y a eu une sécheresse au Kenya. Le Tiers Monde
dépend beaucoup de la pluie. Si elle cesse de tomber, il n'y a plus
d'irrigation, donc plus de nourriture. Et en 1967, la pluie a cessé de
tomber. L'Amérique est à ce moment venue à notre secours. J'étais
enseignant dans un collège de pensionnaires. Nous avions du maïs, de
l'huile et du blé qui nous étaient envoyés des États-Unis afin que nos
enfants puissent survivre. Mais malheureusement, le maïs qui pousse en
Amérique est jaune et les Africains n'aiment pas le maïs jaune. Ils
n'aiment que le blanc. Un jour, à la cafétéria, ils ont pris la
nourriture qui avait été transformée en pain et l'ont projetée à
travers la pièce. Ils gaspillaient la nourriture alors que le peuple
mourait de faim. L'un de nos missionnaires, qui provenait de Modesto,
en Californie, est devenu furieux et a tenu tête au groupe d'étudiants
dans la cafétéria en leur disant : « N'êtes-vous pas reconnaissants de
ce que mon pays fait pour vous? » Un jeune étudiant a répondu : « Non,
les Américains ne se sont pas sacrifiés pour nous envoyer cette
nourriture. Ce que vous nous envoyez provient du surplus que vous ne
pouvez pas consommer. »
Ils pensaient ainsi que cela n'exigeait pas de sacrifice. C'est l'un
des problèmes auxquels nous devons faire face en pays de mission. Le
terme « pauvreté » est tout à fait relatif. Nos missionnaires auraient
tendance à dire : « Nous avons tout sacrifié pour venir en Afrique ».
Et les autochtones répondraient : « Non, vous êtes venus avec votre
voiture et avec tous les avantages dont vous bénéficiez dans la vie.
Où est le sacrifice? » Ils considèrent votre sacrifice en fonction de
leurs critères et non en fonction des critères américains. Posséder
une voiture en Afrique signifie que vous bénéficiez d'une situation
élevée. Par conséquent, cette situation ne nécessite pas de sacrifice.
Ils ne perçoivent donc pas le renoncement qu'a nécessité notre
participation.
En Éthiopie, lorsque le pays était sous le contrôle du Marxisme,
certains de nos jeunes ont adhéré à cette doctrine, notamment, un
jeune garçon de ma classe. Ce qui me préoccupait particulièrement,
c'était le fait qu'il était orphelin. L'une de nos infirmières
norvégiennes l'avait pris sous sa protection. Elle avait payé ses
frais de scolarité, d'académie, lui avait fait poursuivre ses études
et à présent, cet homme se tournait vers le Marxisme. « N'avez-vous
pas la moindre reconnaissance pour tout ce que cette chère soeur a
fait pour vous? » lui ai-je demandé, « au point de vouloir tourner le
dos à Dieu et de faire de la peine à cette soeur ». Il m'a répondu :
« Comment lui ai-je fait de la peine? Comment s'est-elle sacrifiée?
Cela ne lui a rien coûté. Vos missionnaires sont riches. »
La question que nous devons nous poser est celle-ci : « Combien cela
a-t-il coûté à Dieu pour nous sauver? » Supposons que Dieu nous donne
aujourd'hui un million de dollars. Est-ce qu'il Lui en coûterait
quelque chose de faire cela? Non. Il peut transformer les pierres en
or. Tout l'argent et l'or Lui appartiennent. Mais lorsqu'Il nous a
donné Son Fils unique, Il nous L'a donné en sachant qu'Il ne pouvait
pas Le remplacer. Savez-vous cela?
Alors combien cela a-t-il coûté à Dieu de nous sauver? C'est la
question à laquelle nous devons réfléchir sérieusement parce que,
lorsque nous nous rendrons compte à quel point Christ nous est
précieux et que nous réaliserons ce que cela Lui a coûté de nous
sauver, nous ne pourrons plus jamais Le considérer à la légère.
Lisons
Hébreux 2.7
et examinons ce que ce passage nous apprend à notre sujet. Nous avons
été créés quelque peu inférieurs aux anges. N'oublions pas que c'est
Christ qui nous a créés. Et le
verset 9
dit : « Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous
des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à
cause de la mort qu'il a soufferte ».
Il s'agit ici du Fils de Dieu qui a créé l'univers. Toutes choses ont
été créées par Lui. Et à présent, Il est prêt à Se laisser capturer
par Sa propre création. Il veut devenir un avec nous. Jusqu'où allait
Son désintéressement? Voyons les
versets 14 et 15 :
« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair,
il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il
anéantit celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le
diable et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort,
étaient toute leur vie retenus dans la servitude. »
Il a été « abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges ».
Remarquez le terme « abaissé ». Qu'est-ce que cela signifie? Cela veut
dire que Jésus a été fait quelque chose qu'Il n'était pas. Il était
Dieu, mais Il a été « fait » comme nous. Il est devenu un avec nous.
C'est le concept « en Christ » que nous avons expliqué précédemment.
Pourquoi a-t-il été « fait » comme nous? Afin de souffrir la mort.
« Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la
mort qu'il a soufferte afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la
mort pour tous ». Non pas seulement pour chaque homme en particulier
mais aussi pour toute chose.
Voici un autre passage qui est semblable au précédent, mais qui
analyse ce sujet plus en profondeur. C'est dans le deuxième chapitre
de l'Épître aux Philippiens. Nous disons que ce passage se rapporte à
la doctrine de la kénose, du mot grec kenosis qui veut dire se
dépouiller, se vider de soi. Jusqu'où Christ S'est-Il dépouillé afin
de nous élever? Paul nous en décrit les sept étapes dans ce chapitre.
Commençons au
verset 6 :
« Existant en forme de Dieu... »
Le mot « forme » est morphos qui signifie la véritable « substance »,
la véritable nature de Dieu. Ceci est un texte très convaincant à
donner aux Témoins de Jéhovah. Ils ne croient pas que Christ était
Dieu, mais la déclaration est très claire. Existant en forme de Dieu
Christ par Sa nature, par Son origine, était Dieu. Il était égal au
Père. C'est la première étape -- « Il n'a point regardé son égalité
avec Dieu comme une chose à laquelle Il devait s'accrocher à tout
prix ».
Lorsque nous, en tant qu'êtres humains, parvenons à une situation
élevée, nous aimons nous « accrocher » à cette position. Nous
n'apprécions pas de nous retrouver à un niveau inférieur. Ce problème
n'existe pas seulement dans le monde, mais également dans l'Église. Je
n'ai pas encore vu un jeune pasteur se trouvant dans une église
importante vouloir retourner dans un petit groupe. Ce serait
dévalorisant! Nous essayons toujours de monter plus haut, même dans
l'oeuvre de Dieu malheureusement. Mais Christ ne S'est pas
« accroché » à Son égalité au Père.
C'est le problème auquel nous sommes confrontés en Afrique. Lorsqu'un
homme devient le Président d'un pays, il veut le rester pour toujours.
C'est la raison pour laquelle nous devons avoir des lois basées sur la
démocratie, précisant que les postes de direction se limitent à deux
mandats. Ceci est notre problème humain, mais Christ « n'a pas regardé
son égalité avec Dieu comme une proie à arracher ». Il S'est fait
serviteur, ce qui veut tout simplement dire qu'Il S'est « dépouillé
lui-même ». Jusqu'où S'est-Il dépouillé Lui-même? La prochaine étape,
au verset 7, nous enseigne : « Mais il s'est dépouillé lui-même, en
prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes. »
Maintenant les anges sont-ils des serviteurs? Oui. Ils exercent un
ministère de serviteurs. En devenant un ange, Jésus Se serait-Il
humilié? Oui. Mais Il n'est pas devenu un ange. Il a été rendu
semblable à l'homme qui est inférieur aux anges. Voyons la déclaration
suivante au verset 8 : « Et il a paru comme un simple homme, il s'est
humilié lui-même. »
Même en tant qu'homme, Il S'est humilié Lui-même. Puis-je vous poser
cette question : Combien d'entre vous sont nés dans une étable? Même
en Afrique, dans un pays du Tiers Monde, c'est une chose rare. Je ne
connais qu'un seul Africain qui soit né dans une étable. Il en a
honte. Et ici, le Fils de Dieu, qui est égal à Dieu, est né dans une
étable. Ainsi, même en tant qu'homme, Il S'est humilié Lui-même.
Supposons qu'Il soit né dans le palais d'Hérode. Est-ce que cette
humilité aurait été suffisante pour Christ? Oui. Mais Il n'est pas né
à cet endroit, c'est bel et bien dans une étable qu'Il a vu le jour.
Il ne s'agissait pas d'une ferme américaine moderne, propre et bien
aérée. Vous êtes-vous déjà trouvés dans une ferme du Moyen-Orient?
L'odeur est infecte. Les étables sont remplies de mouches et de puces.
C'est dans un tel endroit que Jésus est né. Le Fils de Dieu! Pourquoi?
Pour qui? Pour nous! Il est devenu pauvre afin que nous soyons
enrichis.
Avançons maintenant à l'étape suivante. S'étant humilié Lui-même en
tant qu'homme, Il S'est rendu « obéissant jusqu'à la mort ». La mort
est le salaire du péché. Combien de péchés Christ avait-Il commis?
Aucun. Même en tant qu'homme, Il ne méritait pas la mort puisqu'Il a
été obéissant. Il a supplié Son Père par trois fois : « Père, s'il est
possible que cette coupe s'éloigne de moi! » Le Père a répondu
« Non ». Pourquoi? N'aimait-Il pas Son Fils? Oui. Alors, pourquoi
a-t-Il répondu : « Non »? Parce qu'Il nous aimait! S'Il avait dit :
« D'accord mon Fils, je vais te libérer de cette mort », nous
n'aurions jamais pu éviter le salaire du péché; mais Il a subi la mort
afin que nous soyons non seulement délivrés de cette mort mais, comme
le dit
Hébreux 2.15,
également de la crainte de la mort.
Les recherches médicales nous enseignent que tous les bébés ont peur
de tomber. Je pense que c'est de la crainte de la mort dont il s'agit.
Nous sommes tous nés esclaves de cette peur. Lorsqu'un bébé grandit,
il découvre qu'il y a beaucoup d'autres manières de mourir que par une
simple chute. Par conséquent, la crainte augmente et nous en devenons
les victimes. Mais Jésus-Christ nous a délivrés de cette crainte. Paul
dit dans
Philippiens 1.21 :
« Car Christ est ma vie, et la mort m'est un gain ». Est-ce que Paul
était un insensé? Non. Pour Paul, la mort était tout simplement un
sommeil. Lorsque vous travaillez pour Christ avec zèle, dormir devient
quelque chose de merveilleux. Un chrétien ne meurt jamais. Il part
seulement se reposer. Il attend la résurrection.
Lisons maintenant la dernière partie du
chapitre 2 de l'Épître aux Philippiens.
Jésus ne S'est pas seulement rendu obéissant jusqu'à la mort, mais
Paul ajoute : « Même jusqu'à la mort de la croix ». Que voulait dire
Paul par ces paroles? Je répondrai à cette question plus loin.
Revenons à Hébreux, nous allons découvrir l'un des aspects de ce que
Paul voulait dire.
Hébreux 2.9
nous enseigne, dans la dernière partie de ce verset, que la raison
pour laquelle Jésus a été rendu inférieur aux anges en devenant homme,
était de souffrir la mort : « afin que, par la grâce de Dieu, il
souffrît la mort pour tous [chaque homme] ».
Que veut dire ce verset : « Il a souffert la mort pour tous [chaque
homme] »? A-t-Il souffert la mort pour Pierre? Oui. Et pour Paul? Si
vous répondez « oui », alors pourquoi sont-ils morts? Jésus n'a pas
souffert la première mort pour chaque homme, mais la seconde mort.
Souvenez-vous de ce que Dieu a dit à Adam lorsqu'il a péché. Voyons
dans
Genèse 3.17-19.
Il n'a pas seulement dit que vous alliez souffrir, vous et vos
enfants, mais que le sol allait également être maudit. Adam n'a pas
seulement amené la malédiction sur la race humaine, mais également sur
la terre.
Qu'ont-ils posé sur la tête de Christ à la croix? Une couronne
d'épines. Savez-vous ce que cela signifiait? Bien sûr, les Romains Lui
ont mis cela dans un but de moquerie, mais Dieu prend les choses
folles de ce monde et nous accorde la sagesse. Jésus portait la
malédiction de ce monde sur Sa tête. Il goûtait la mort que nous
aurions méritée à la fin du millénium. Il souffrait la seconde mort.
Sur la croix, Il était prêt à dire « adieu à la vie » pour toujours.
Vous savez que lorsque Christ était suspendu sur la croix, Il ne
pouvait pas voir ce qui se passait au-delà de la tombe. (Voir
Jésus-Christ, page 757.) Il n'avait aucun espoir de résurrection.
« Sentant que le péché est tellement odieux pour le Père, Il redoutait
que la séparation ne fût éternelle. »
Christ était-Il prêt à dire « adieu à la vie éternelle » afin que nous
puissions vivre à Sa place? Oui. Voilà jusqu'où est allée Sa
condescendance! Il était prêt à dire « adieu » au ciel pour toujours!
Cela dépasse notre entendement mais c'est une réalité. Il était prêt à
le faire et c'est ce qu'Il voulait dire à Gethsémané lorsqu'Il a
supplié par trois fois Son Père « d'éloigner la coupe » de Lui. Ce
n'était pas à cause de la première mort qu'Il agonisait ainsi, mais à
cause de la seconde mort la mort résultant de l'abandon de Dieu.
Qu'a fait le Père avec Lui à la croix? Qu'a demandé Christ dans Son
agonie? « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » Pourquoi
criait-Il cela? Parce que, lorsqu'Il a été « fait » homme, Il est
devenu totalement dépendant de Son Père. Le Père était la source de
toutes choses pour Lui. « Je ne puis rien faire de moi-même »,
disait-Il. Il dépendait du Père pour la résurrection. Lorsque le Père
L'a abandonné, qu'est-il arrivé de Son espoir de ressusciter? Il avait
disparu. Le diable est venu vers Lui à trois reprises, tout d'abord
par l'intermédiaire des soldats, ensuite par les chefs de l'Église et
la dernière fois, par le voleur suspendu à Sa gauche. Le diable Lui a
dit trois fois : « Descends de la croix et sauve-toi toi-même! Ne sois
pas insensé, sauve-toi toi-même! »
Christ pouvait-Il le faire? Oui. Le diable ne vous tente jamais de
faire quelque chose que vous ne pouvez pas faire. Il ne m'a jamais
tenté de transformer des pierres en pains. Il sait que je ne peux pas
le faire. Mais il m'a tenté de ne pas payer la dîme. Car il sait que
je peux ne pas la payer. Mais il ne m'a jamais tenté d'accomplir des
miracles. Pourquoi? Parce que le diable n'est pas idiot. Il n'a pas de
grandes oreilles et des cornes, et il n'est pas idiot. Il ne vous
tentera jamais de faire ce que vous ne pouvez pas réaliser. Il savait
que Christ pouvait descendre de la croix et Se sauver Lui-même.
Pourquoi Christ n'en est-Il pas descendu? C'est parce qu'Il nous
aimait plus que Lui-même. C'est la raison pour laquelle Il a souffert
la mort pour chaque homme. Revenons à
Hébreux 2.10 :
« Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes
choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à
la perfection par les souffrances le Prince de leur salut ».
Afin que nous puissions être élevés, Christ devait souffrir. Le mot
« souffrir » apparaît deux fois dans le deuxième chapitre de l'Épître
aux Hébreux. Christ devait être « élevé à la perfection » afin que
nous le soyons à notre tour, étant devenu notre substitut. S'Il
n'avait pas été « élevé à la perfection », nous ne pourrions l'être
non plus. À quel point et comment devait-Il souffrir afin que nous
soyons rendus parfaits? En parcourant la Bible, vous voyez qu'Il a
souffert
(1) dans la chair afin de nous rendre parfaits, et
(2) sur la croix par la seconde mort. Il a vraiment souffert afin de
nous rendre légitimement parfaits.
Le mot « justification » est un terme légal. Sans la mort, il n'y a
pas de justification.
Romains 6.7 :
« Car celui qui est mort est libre du péché » (le mot grec est
« justifié »). En Christ, nous avons été justifiés de la malédiction
et de la condamnation du péché, parce qu'Il a souffert la mort que
nous méritions. Il a souffert dans la chair afin de nous rendre
entièrement justes.
Quand la souffrance de Christ a-t-elle commencé? Quand Christ a-t-Il
commencé à souffrir pour nous? Dès Son incarnation ou à partir de
Gethsémané? Et je ne vous parle pas de la souffrance mentale. Je vous
parle de la chair. Il n'avait pas revêtu la chair avant la création.
Il est donc vrai que Dieu souffre encore et toujours à cause du péché.
Dieu est amour. Il nous aime tous. Aimez-vous vos enfants? Lorsque vos
enfants souffrent, est-ce que vous souffrez également? Ainsi Dieu nous
aime et lorsque nous souffrons, Il souffre aussi. Dieu hait le péché à
cause de ce que celui-ci occasionne, non sur Lui mais sur nous. Il le
déteste, parce que le péché amène toutes sortes de souffrances, la
maladie et la mort, mais Dieu nous aime. S'il vous plaît, faisons la
différence entre le péché et le pécheur. Dieu n'aime pas le péché. Il
le hait, mais Il aime le pécheur. Quelquefois, en tant qu'êtres
humains, nous ne faisons pas la différence. Nous considérons les gens
en fonction de ce qu'ils ont fait de mal, et nous les détestons à
cause de cela. Nous devons détester le péché, mais jamais le pécheur.
Voyons
Hébreux 2.18,
la souffrance au verset 18 n'est pas la même que celle décrite au
verset 9. Dans ce verset, la souffrance de Jésus est liée à Sa mort.
Au verset 18, elle est reliée à la tentation qu'Il a dû affronter.
Combien de fois Christ a-t-Il été tenté? Il l'a été tout au long de Sa
vie.
Hébreux 4.15
déclare : « Il a été tenté comme nous en toutes choses. »
Paul précise ici que lorsqu'Il a été tenté, Il a souffert. Où a-t-Il
souffert et pourquoi?
Hébreux 5.8, 9 :
« Il a appris, bien qu'il fut Fils, l'obéissance par les choses qu'il
a souffertes; après avoir été élevé à la perfection, il est devenu
pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel ».
En d'autres termes, Il a souffert afin que nous soyons sauvés. Il a
été rendu parfait à travers la souffrance. Il a souffert dans la chair
chaque fois qu'Il a été tenté. Mais pourquoi a t-Il souffert? Voyons
1 Pierre 4.1 :
« Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair [dans Sa nature
humaine], vous aussi armez-vous de la même pensée ». Quel genre de
pensée Christ avait-Il? Le passage que nous venons d'étudier au
deuxième chapitre de Philippiens nous amène à la même conclusion.
Philippiens 2.5
déclare : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en
Jésus-Christ. »
Alors quel genre de sentiments Christ avait-Il? Il avait un état
d'esprit entièrement dépouillé du moi. Revenons à
1 Pierre 4.1 :
« Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché ».
Savez-vous ce que ce texte nous enseigne? Quel genre de chair Christ
avait-Il revêtue? Je sais que cela suscite une importante controverse.
L'humanité de Christ est un important problème, non seulement dans
notre Église, mais dans l'Église chrétienne en général. Je ne vais pas
déclencher de polémique à ce sujet. Je vais vous dire pourquoi, dans
notre Église, nous adoptons deux positions. Vous ne serez pas rejetés
si vous optez pour l'une d'elles.
Certains pensent que la chair de Christ était comme celle d'Adam avant
la chute. D'autres pensent qu'elle était comme la nôtre après la chute.
Je peux aller jusqu'au moindre groupe appartenant à notre dénomination
et je trouverai toujours ces deux courants de pensée. Si je me rends à
l'Université Andrews, et que j'interroge le professeur Mervyn Maxwell,
il opte pour l'argument « après la chute », et si je m'adresse au
professeur Raoul Dederen, il défend la position « avant la chute ». En
allant à la Division Nord-Américaine et en rencontrant Charles
Bradford, il me dira qu'il opte pour « après la chute ». Et lorsque je
m'adresse à William Johnson, l'éditeur de la Review and Herald, il
défend l'argument « avant la chute ». Ainsi, du plus haut de notre
dénomination jusqu'au simple membre, la division demeure sur ce sujet.
Et dans cette église, si je vous demandais de prendre position, je
suis sûr que vous ne seriez pas d'accord.
Je ne vais pas relancer la polémique sur ce sujet, mais je voudrais
simplement vous enseigner une chose. La seule véritable façon dont
vous pouvez souffrir dans la chair, c'est lorsque vous avez une chair
qui aime le péché. Mais, comme vous le savez, Jésus n'a jamais
succombé aux tentations de Sa chair. Chaque fois que celle-ci attirait
Son attention sur Lui-même, Ses pensées Lui disaient « Non », et qui
souffrait? C'était la chair car elle était privée de ses désirs.
Montrez-moi seulement un texte où la nature de Christ est comparée à
la nature d'Adam. Par contre, je peux vous fournir beaucoup de textes
où elle est comparée à la nôtre, à celle d'Abraham, de David. Je crois
qu'Il a revêtu la chair d'après la chute, mais si vous voulez choisir
l'autre position, je ne vous condamnerai pas. Soyez simplement
honnêtes avec la Parole de Dieu. En fait, j'ai écrit un livre à ce
sujet (Sauveur du monde) et il est disponible si vous le souhaitez.
Pour moi, Jésus n'est pas venu faire seulement la moitié du chemin. En
réalité, lorsque nous lisons le
chapitre 5 de l'Épître aux Hébreux,
nous découvrons que l'une des conditions requises pour être souverain
sacrificateur était d'être « pris du milieu des hommes. »
Qu'est-ce qu'un souverain sacrificateur et quelle est la différence
entre un souverain sacrificateur et un prophète? Pouvez-vous me la
montrer? Quelles sont les fonctions d'un prophète? Un prophète est un
être humain qui représente Dieu devant le peuple. Un souverain
sacrificateur remplit la fonction contraire. Il est un être humain
représentant le peuple devant Dieu. Et afin de représenter le peuple,
il devait faire partie de ce peuple. Pouvez-vous imaginer un Russe
représentant les États-Unis? Est-ce que vous accepteriez cela? Non. Il
doit être Américain. Christ est donc devenu souverain sacrificateur,
non pas de l'homme non déchu, mais de l'homme déchu. Il est venu me
représenter. Par conséquent, Il peut sympathiser avec moi. Je sais que
ceci est un problème important et si vous souhaitez en discuter en
privé avec moi, entre deux chrétiens, je vous respecterai.
Lorsque je suis arrivé à l'église de Nampa, le premier ancien, D. R.
Holt, avait adopté l'autre position. Je lui ai dit : « Asseyons-nous
et, en tant que chrétiens, discutons ouvertement de ce sujet ». Il
était l'éditeur de la revue Signs. Il avait lu mon livre et nous en
avons parlé un peu. Cela se passait il y a quelques années. Il est
ensuite venu vers moi et m'a dit : « Jack, j'ai changé d'avis ». Mais,
s'il vous plaît, faites votre étude personnelle et ne vous condamnez
pas les uns les autres. Jésus-Christ peut avoir de la compassion pour
moi. Il comprend mes combats et mes luttes parce qu'Il les a vécues
Lui-même. Je vois, dans le deuxième chapitre d'Hébreux qui est un
passage clé, qu'Il a été rendu semblable à nous en toutes choses.
« En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères, afin qu'il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et
fidèle dans le service de Dieu. »
Ce passage nous enseigne donc que Christ est devenu un avec nous, mais
qu'Il n'a jamais succombé à la tentation. Il l'a surmontée, et ainsi
Son caractère a été parfait afin que je puisse être parfait en Lui.
Mais Son obéissance parfaite ne pouvait pas me justifier parce que le
salaire du péché, c'est la mort. Il a donc amené notre humanité
jusqu'à la croix, S'est soumis au salaire du péché. Là Il a souffert
des conséquences du péché et, par Sa vie et Sa mort parfaites, Il nous
a libérés, vous et moi. Cela Lui a tout coûté. Ceci est un cadeau pour
moi, mais je ne peux pas le prendre à la légère. Je ne peux pas dire :
« Cela n'a rien coûté à Christ de me justifier ». Au contraire, cela
Lui a tout coûté. Quand je réalise à quel point Il m'a élevé et tout
ce que cela Lui a coûté, je ne peux plus jamais être le même. Mon
coeur est débordant de reconnaissance et je veux dire comme Paul :
« Car Christ est ma vie. »
Savez-vous que la meilleure manière dont j'aime occuper mes vacances,
c'est en tenant des séminaires sur le thème « Christ notre Justice »?
Ce sont là mes vacances. Au cours des cinq dernières années, pendant
la majeure partie de mes congés, j'ai animé des séminaires dans tout
le pays. Nous avons un règlement stipulant que je ne peux pas aller
plus de deux ou trois fois en dehors du territoire de ma Fédération ou
de mon église, mais rien ne m'empêche de tenir ces réunions pendant
mes vacances. Et j'ai droit à quatre semaines. Une fois, je tenais des
séminaires en Afrique. Je prêchais de cinq heures du matin jusqu'à
cinq heures du soir. L'un des pasteurs me dit alors : « Je pense
savoir pourquoi vous faites tant d'heures supplémentaires ». Je lui ai
répondu : « Pourquoi d'après vous? » Ce à quoi il a rétorqué : « Parce
que vous gagnez plus ». Je lui ai répondu : « Frère, vous avez tout à
fait raison. »
Il devrait être mieux renseigné. Il connaît nos règles. Depuis quand
l'Église vous paie-t-elle des heures supplémentaires? Mais vous
n'ignorez pas que Christ doit nous y contraindre et que Son amour le
fera, parce que nous savons à quel point Il a souffert pour nous. Lui,
qui était Dieu, n'a pas seulement voulu être semblable à moi, mais Il
a également voulu subir tout ce que je mérite au niveau du châtiment.
Il était prêt à souffrir dans la chair mais pendant 33 ans, Il a dit
« Non » à la tentation. Il n'a jamais laissé même une pensée amener
Son esprit à pécher. En effet, Son esprit n'a jamais consenti à la
moindre pensée pécheresse. Pourquoi? Afin que je puisse être juste aux
yeux de Dieu par Son intermédiaire. Il est allé jusqu'à la croix et a
souffert la mort pour nous tous afin que nous ne la subissions jamais.
Vous rendez-vous compte de cela? Le moindre être humain n'aura jamais
besoin de connaître l'expérience de la seconde mort parce que Jésus a
subi cette mort sur la croix pour nous et nous a rendus libres. C'est
le thème de tout le
chapitre 2 de l'Épître aux Hébreux.
Nous avons « un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle », au
verset 17, qui « a dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères. »
Afin d'être honnêtes avec le contexte, nous devons noter que le mot
« frères » concerne ici les compagnons juifs de Jésus. Mais les Juifs,
ainsi que nous-mêmes, sommes « faits » de la même constitution. « Il a
dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il soit
un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de
Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple ». C'est le genre de
Sauveur que nous avons!