Lorsque j'étais missionnaire en Ouganda, un jeune Africain s'approcha de moi avec un sincère désir de témoigner pour Christ et me demanda : « Êtes-vous sauvé ? » Après lui avoir dit que j'étais un chrétien, je lui posai la même question : « Êtes-vous sauvé ? » « Loué soit Dieu, je suis sauvé ! » répondit-il avec enthousiasme. « Si vous êtes sauvé, lui répondis-je, alors comment se fait-il que je sente dans votre haleine une odeur de bière ? » Déconcerté, il me répondit avec stupéfaction : « Ne savez-vous pas que nous sommes sauvés par grâce et non par les oeuvres ? »
Je lui demandai alors de m'expliquer ce que signifiait pour lui « sauvé par grâce ». « Christ a tout fait », répondit-il. « Je vois, vous voulez dire qu'Il a vécu une vie parfaite et qu'Il est mort à votre place, payant le salaire de votre péché. » « C'est cela, vous avez vu juste ! » s'exclama-t-il. « Si cela est vrai, alors Il ira aussi au ciel à votre place ! » ajoutai-je pour le taquiner.
Aujourd'hui, beaucoup de chrétiens, comme ce jeune homme, n'ont pas compris la signification du salut par grâce et ont accepté, en conséquence, ce que le grand martyr allemand Dietrich Bonhoeffer décrivit avec justesse comme étant « la grâce à bon marché ». Ils croient que parce que Christ a tout accompli, un chrétien a la liberté de vivre selon les désirs de sa nature pécheresse. Rien ne peut être plus éloigné de la vérité, car la Bible n'enseigne pas une telle chose ! Comment alors comprendre cette merveilleuse affirmation qui dit que « c'est par grâce que nous sommes sauvés » ? Christ, en nous sauvant par grâce, a-t-Il aboli la loi comme plusieurs l'enseignent aujourd'hui ?
LA TENSION ENTRE LA LOI ET LA GRÂCE
En raison d'une apparente tension entre la loi et la grâce, beaucoup de chrétiens trouvent difficile de concilier les deux. Elles semblent effectivement opposées l'une et l'autre. La loi exige l'obéissance pour le salut (Romains 10.5) tandis que la grâce offre le salut comme un don gratuit, sans les oeuvres (Éphésiens 2.8-9). La loi condamne le pêcheur (Galates 3.10) alors que la grâce justifie l'impie (Romains 4.5). En conséquence, beaucoup de ceux qui acceptent la grâce comme gratuite rejettent la loi. L'Ancien et le Nouveau Testaments cependant, ne présentent pas la grâce comme opposée à la loi. Toutes deux ont leur source en Dieu et Dieu ne se contredit jamais.
En essayant de résoudre la tension qui existe entre la loi et la grâce, un grand nombre de chrétiens croient et enseignent aujourd'hui la doctrine du dispensationalisme affirment que le salut de Moïse à Christ était basé sur l'obéissance de l'homme à la loi, désignée communément comme étant l'ancienne alliance. Mais depuis que Christ est venu et a obtenu une rédemption éternelle pour les pécheurs, le genre humain est maintenant sauvé par la grâce, la nouvelle alliance, et la loi a été abolie. L'Écriture ne soutient nulle part ce point de vue.
De tels enseignements qui divisent l'Écriture en sections ou dispensations différentes, non seulement nient l'unité de l'Écriture, mais contredisent le clair enseignement du Nouveau Testament. Depuis la chute de l'homme, Dieu n'a eu qu'une seule façon de sauver la race humaine pécheresse et c'est par la grâce, par Son activité rédemptrice en Christ. Dans Romains 4, l'apôtre Paul le montre clairement ; Abraham, le père des Juifs, ne fut pas sauvé par les oeuvres ou par la circoncision, ni par l'observation de la loi, mais par la foi en la promesse divine de salut en Son Fils.
Jamais, Dieu n'a donné la loi comme moyen de salut ; cette idée est une perversion des Juifs (Romains 9.30-33). Dans son Épître aux Galates, Paul fait de grands efforts pour corriger cette erreur (lire par exemple Galates 2.l6 ; 5.4). Le plan de Dieu en donnant la loi à l'homme était d'abord de le onvaincre de péché (Romains 3.20) afin que le don de Son salut puisse avoir du sens. « Ainsi, la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi » (Galates 3.24).
Mais parce que l'homme est, par nature, égocentrique, il ne lui en faut pas beaucoup pour être pris dans le piège du légalisme, le salut par les oeuvres de la loi. On trouve au coeur de chaque religion païenne la croyance que l'homme doit se sauver lui-même par ses propres bonnes oeuvres. La Bible enseigne que c'est impossible et que le seul espoir de l'homme réside dans le salut par la foi dans la grâce rédemptrice de Dieu (Romains 3.20, 22). « Nous concluons donc que l'homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi. » (Romains 3.28).
NON SOUS LA LOI, MAIS SOUS LA GRÂCE
Chaque chrétien né de nouveau doit réaliser qu'il n'est plus sous la loi, mais sous la grâce (Romains 6.14). C'est là le grand privilège de tous ceux qui ont accepté Christ comme leur Sauveur. Mais que signifie « être sous la grâce » et comment cela affecte-t-il notre vie en tant que chrétiens ?
Si nous désirons comprendre ce que cela signifie, nous devons tout d'abord être au clair sur les termes bibliques « sous la loi » et « sous la grâce ». Une fois que nous aurons saisi la vraie signification de ces phrases, alors seulement nous apprécierons la valeur réelle du salut par grâce et nous réaliserons comment cela affecte notre vie et notre relation avec la loi de Dieu.
Sous la loi : Le mot « sous » signifie « être gouverné ou dominé par ». Être sous la loi signifie par conséquent être gouverné par la loi, ce qui veut dire que notre position devant Dieu est fonction de notre performance en termes d'observation de la loi, qui est une révélation de la volonté expresse de Dieu. Être sous la loi veut dire vous justifier en présence de Dieu par votre comportement à l'égard de la loi - la norme (mesure, verge) divine de justice. La loi s'approche toujours d'une personne en lui disant : « Faites ces choses et vous vivrez » (Romains 10.5). L'incapacité de se conformer à la loi produit la malédiction : « Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique » (Galates 3.10).
C'était la position d'Adam et Ève dans le jardin d'Éden. Ayant créé nos premiers parents avec une nature parfaite non pécheresse, Dieu les plaça sous la loi : « L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu peux manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, certainement tu mourras » (Genèse 2.16-17).
Quand Adam et Ève désobéirent à ce commandement, ils tombèrent sous le coup d'une condamnation à mort ; c'est-à-dire qu'ils perdirent la vie. Comme la vie de la race humaine est la multiplication de celle d'Adam (Actes 17.26), et que tout le genre humain était en Adam quand il pécha, Il s'est, par conséquent, trouvé impliqué dans son péché, et cette sentence de mort toucha toute l'humanité (Romains 5.12 ; 1 Corinthiens 15.22 ; le chapitre 4 examine cette question).
À cause de la chute, « être sous la loi » signifie aussi « être sous la malédiction ou la condamnation de la loi » ; c'est là le sort de l'homme ; nous sommes « par nature des enfants de colère » (Éphésiens 2.3). Peu importe la bonne opinion que nous pouvons avoir de nous-mêmes, le fait est que nous sommes issus d'une race perdue. Voici comment Paul décrit notre situation fâcheuse : « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu. Car aucune chair [aucune personne] ne sera justifiée devant Lui par les oeuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché » (Romains 3.19-20).
Ce que dit l'apôtre ici, c'est que non seulement le genre humain se trouve condamné sous la loi, mais que ses exigences dépassent nos possibilités. Ce fut pour sauver l'homme déchu de cette terrible situation que « Dieu envoya Son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption comme fils » (Galates 4.4-5). En nous rachetant de notre position sous sous la loi, Christ nous a mis sous la grâce et c'est la position de tous ceux qui L'ont reçu par la foi (Romains 6.14).
Sous la grâce : La définition de base du mot « grâce » dans le Nouveau Testament, c'est le caractère d'amour de Dieu envers les pécheurs qui L'a conduit à donner « Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3.16).
Voici comment l'apôtre Paul décrit la grâce : « C'est en Lui que nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce » (Éphésiens 1.7). Le mot « grâce » comme tel signifie une faveur consentie à ceux qui ne le méritent pas, et comme l'homme déchu est par sa nature et son comportement ennemi de Dieu, ce que Dieu a fait en sauvant l'humanité en Son Fils devient plus qu'un don gratuit ; c'est par grâce que nous sommes sauvés (Éphésiens 2.8-9 ; Romains 5.6-10). Voilà pourquoi l'évangile est une bonne nouvelle inconditionnelle.
Parce tous les hommes ont été créés en Adam, tous les hommes sont nés sous la loi, et « la loi exerce son pouvoir sur l'homme aussi longtemps qu'il vit » (Romains 7.1). Mais S'étant uni à nous dans l'incarnation et nous ayant portés sur Sa croix, nous sommes morts à la loi « par le corps de Christ » (Romains 7.4). Ensuite, dans la résurrection, Christ nous a fait renaître à la Sa vie éternelle avec Lui, nés de nouveau à « une espérance vivante » (l Pierre 1.3), mariés à Christ, le second époux, et nous sommes par conséquent sous Son autorité. C'est ce que signifie être sous la grâce.
Ainsi, comme chrétiens, nous ne sommes plus sous la loi, dans le sens que notre justification ou notre salut ne dépendent pas de nos tentatives personnelles et égoïstes d'obéir à la loi. Ceci, bien sûr, est la position de tous ceux qui n'ont pas reçu Christ comme leur Sauveur personnel. Mais pour nous, croyants, qui sommes devenus par la foi un en Christ, nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce et Christ est devenu la fin (l'accomplissement) de la loi pour notre justice (Romains 10.4).
Par conséquent, l'état « sous la grâce » est l'opposé de l'état « sous la loi » ; nous ne sommes plus justifiés devant Dieu sur la base de nos propres actions ou oeuvres de la loi ; mais nous sommes entièrement justifiés sur la base de ce que Christ a déjà fait dans Sa vie, Sa mort et Sa résurrection.
C'est la parfaite justice de Christ qu'Il a obtenue en Son humanité dans Son rôle de substitut qui nous justifie. Par Son obéissance à la loi et Sa mort qui ont satisfait toutes les exigences de la justice de la loi, Christ est devenu pour toujours notre justice, c'est-à-dire pour tous ceux qui accepteront Sa grâce salvatrice (Romains 5.17). Ce que nous venons de voir est un résumé de notre étude des faits objectifs de l'évangile, couverts aux chapitres 3 et 4.
De plus, « être sous la grâce » signifie aussi que nous sommes morts à une vie de péché et que notre vie est maintenant cachée en Christ (Colossiens 3.3). La mort de Christ sur la croix a été une mort « corporative » par laquelle tous les hommes sont morts en un seul homme (2 Corinthiens 5.14). Par conséquent, les chrétiens qui se sont, par la foi, identifiés à cette mort sont morts au péché et à la domination de la loi et vivent maintenant pour Dieu. C'est ce que représentait notre baptême, notre union avec Christ crucifié, enseveli et ressuscité. Le résultat, c'est que maintenant, sous la grâce, nous marchons en nouveauté de vie (Romains 6.3-4). C'est là ce que signifie « être sous la grâce » et tout ceci a d'importantes implications sur la vie chrétienne.
VIVRE SOUS LA GRÂCE
La première vérité que nous devons comprendre concernant le privilège d'être sous la grâce, c'est que, tout en étant, nous chrétiens, délivrés de notre position sous la loi, cela ne signifie pas que la loi soit abolie. Quiconque arrive à cette conclusion et l'enseigne pervertit l'évangile. La justification par la foi n'abolit pas la loi mais l'établit (Romains 3.31).
La loi de Dieu est aussi éternelle que Dieu Lui-même car elle est l'expression écrite de l'amour (Matthieu 22.36-40 ; Romains 13.8, 10 ; Galates 5.13-14) et Dieu est amour (1 Jean 4.8-16). Christ Lui-même enseigna dans le sermon sur la montagne qu'Il n'était pas venu pour abolir la loi. « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit accompli. Celui donc qui brisera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5.18-19).
Le problème auquel nous faisons face quand nous sommes sous la loi ne réside pas dans la loi elle-même mais en nous. Il est clair que la loi est sainte, juste et bonne (Romains 7.12), mais la faute nous incombe, car nous sommes par nature charnels, vendus comme esclaves au péché (Romains 7.14).
Dans Romains 7.15-25, Paul démontre nettement que la sainte loi de Dieu et notre nature pécheresse sont incompatibles. Il en découle que « l'affection de la chair est inimitié contre Dieu ; parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et qu'elle ne le peut même pas » (Romains 8.7). C'est pour cette raison que la première alliance l'ancienne alliance était défectueuse, car l'auteur de l'Épître aux Hébreux dit :
« Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte ; car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur coeur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (Hébreux 8.8-10).
Ainsi donc, en nous délivrant de notre position « sous la loi », Christ n'a pas aboli la loi par Sa mort sur la croix, mais Il a mis fin à nos vies pécheresses corporatives qui se trouvaient sous la condamnation de la loi. Par Sa résurrection, Il nous a sauvés de la mort et nous a donné une vie nouvelle, la vie de l'Esprit qui est en parfaite harmonie avec la loi. Il l'a prouvé dans Sa propre humanité, en obéissant parfaitement à la sainte loi de Dieu par la puissance de l'Esprit.
En l980, lors de la Convention pastorale du Conseil National des Églises à Nairobi au Kenya, l'orateur principal était le prédicateur biblique et théologien renommé Dr John R. W. Stott. Il fit sursauter son auditoire de quelque 1 500 pasteurs en déclarant : « Nous, protestants évangéliques, savons comment prêcher la bonne nouvelle, mais nous n'avons pas réussi à prêcher la sainteté de vie parce que nous nous sommes débarrassés de la loi ». Il expliqua alors que bien que la loi de Dieu n'ait jamais été donnée comme moyen de salut, elle demeurera toujours la norme de vie chrétienne.
Dans Romains 6.10, Paul nous dit que Christ est mort une seule fois pour le péché, mais maintenant qu'Il est vivant, Il vit pour Dieu. Puis au verset 11, il applique la même vérité au croyant baptisé : « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. »
Sur quelle base devons-nous nous considérer morts au péché et vivants pour Dieu ? Comme nous l'avons déjà mentionné, c'est sur la base de ce que Dieu a fait pour nous dans l'humanité de Christ. Il nous a placé, par pure grâce, en Christ à l'incarnation, quand la divinité s'est unie à notre humanité corporative (1 Corinthiens 1.30). Cela signifie que lorsque Christ est mort au péché, nous sommes morts aussi, en Lui. Ainsi la croix de Christ devient la puissance de Dieu pour le salut, la délivrance du péché (1 Corinthiens 1.18) aussi bien que de la domination de la loi (Romains 7.4-6). Notez comment Paul applique ceci à sa propre vie :
« En autant que la loi est concernée cependant, je suis mort, tué par la loi elle-même, afin de pouvoir vivre pour Dieu. J'ai été mis à mort avec Christ sur Sa croix ; de sorte que ce n'est plus moi qui vis, mais c'est Christ qui vit en moi. La vie que je vis maintenant, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et a donné Sa vie pour moi » (Galates 2.19-20, TEV)
Ceci nous amène maintenant au second point concernant le privilège de vivre sous la grâce. Être sous la grâce ne veut pas dire que nous sommes libres de vivre comme il nous plaît. La grâce ne nous donne pas une telle liberté. Lorsque nous étions sous la loi, c'était avec elle que nous étions en relation. En d'autres termes, la loi exigeait certaines choses de notre part et nous étions sous l'obligation d'y satisfaire ou bien d'en souffrir la punition. Étant maintenant sous la grâce, nous sommes sous la domination et l'autorité de la grâce.
Cela signifie que c'est avec Christ que s'est établie notre relation ; Il est la source de la grâce et nous devons vivre sous Sa domination et Son autorité. Comment ceci affecte-t-il notre vie chrétienne ? Comme le dirait Paul, « en tous points ». En voici deux exemples :
« Quoi donc ! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là ! Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été donnée ! Étant donc affranchis du pêché, vous êtes devenus esclaves de la justice. » (Romains 6.15-18).
« Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté une prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, qui est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Galates 5.13-14).
Cette vérité est aussi exprimée par l'apôtre Pierre : « Car c'est la volonté de Dieu qu'en faisant le bien vous réduisiez au silence l'ignorance des insensés, étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu. Honorez tous les hommes, aimez les frères, craignez Dieu, honorez le roi. Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d'un caractère difficile. Car c'est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. » (1 Pierre 2.15-19).
Il est clair donc que vivre sous la grâce signifie permettre à Christ de vivre en nous par la foi. C'est ce que Christ voulait dire par ces paroles : « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit ; car sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.4-5).
Le point final que j'aimerais faire ressortir concernant le privilège de vivre sous la grâce, c'est la motivation. L'ancienne relation sous la loi peut être décrite comme une relation de crainte. C'est parce que la loi ne peut d'aucune manière sympathiser avec notre faiblesse ou notre incapacité à rencontrer ses exigences et qu'elle n'est pas non plus capable de nous aider à remplir ses exigences. La loi peut seulement exiger l'obéissance et nous condamner chaque fois que nous échouons. Ainsi notre situation sous la loi nous maintenait continuellement dans l'esclavage de la crainte de la mort (Hébreux 2.15).
Combien différente est notre situation sous la grâce ! Contrairement à la loi, Christ comprend notre faiblesse et notre incapacité d'être réellement bon ; Il est aussi capable de sympathiser avec nous dans nos luttes contre la tentation. Il a été rendu semblable à nous en toutes choses et a été tenté en tous points comme nous le sommes, de sorte qu'Il nous comprend, compatit avec nous et est capable de nous aider (Hébreux 2.17-18 ; 4.15).
Mais plus que cela, Il nous a délivrés de toutes ces choses. Il nous a délivrés de la crainte de la mort, étant mort pour nous (Hébreux 1.14-15) ; Il nous a délivrés de l'esclavage du pêché, ayant condamné le péché dans la chair (Romains 6.22 ; 8.3-4) ; Il nous a réconciliés avec Dieu de sorte que nous disposons de la bienheureuse espérance du ciel et de la vie éternelle et que nous pouvons appeler Dieu « Notre Père » (Galates 4.4-6). Ce sont là les privilèges de notre situation « sous la grâce ». Et ceci veut dire aussi que nous ne servons plus Dieu « selon la lettre (c'est-à-dire par crainte), mais selon l'Esprit » (c'est-à-dire par gratitude sincère pour Christ, Romains 7.6).
En d'autres termes, notre relation avec Dieu sous la grâce est une relation d'amour et d'appréciation. Elle est opposée à notre situation sous la loi. Ce n'est plus la peur du châtiment qui motive nos actions, mais l'amour de Dieu qui nous contraint et nous pousse à faire le bien et à vivre pour Lui (2 Corinthiens 5.14-15). Jésus a dit : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements » (Jean 14.15 ; 1 Jean 5.3).
De plus, le fait d'être sous la grâce nous délivre de la motivation égocentrique de chercher une récompense. Ni la peur de la punition, ni l'espoir d'une récompense dans le ciel ne peut nous délivrer des « oeuvres de la loi ». Nous apprécions si profondément l'agapé qui mena le Fils de Dieu à la croix pour nous, que nous Le servons avec joie, ainsi que nos semblables, dans un désintéressement complet.
PÉCHER SOUS LA GRÂCE
L'une des principales préoccupations qui hantent beaucoup de chrétiens, c'est le problème du péché commis sous la grâce. C'est là une question importante : comment pécher sous la grâce affecte-t-il notre relation avec Dieu ? Les croyants perdent-ils leur justification chaque fois qu'ils pêchent ou tombent, de sorte qu'ils doivent être reconvertis chaque fois qu'une erreur est commise, faute de quoi ils seront éternellement perdus ? Ceux qui enseignent une telle doctrine de type yo-yo n'ont pas compris l'amour inconditionnel de Dieu (agapé) et la signification biblique d'être sauvé et placé sous la grâce.
En fait, il est impossible, selon Paul, pour quelqu'un qui comprend réellement le salut par grâce et apprécie la croix de Christ, de continuer à encourager le péché (Romains 6.1-2). La justice vient par la foi ; et si la foi est présente, la justice l'est sûrement aussi, et il n'y a pas de place pour le péché dans la justice (Romains 6.14-18). Cependant, beaucoup de gens ne comprennent pas cette pure vérité et pensent qu'ils peuvent continuer à pécher tout en étant sous la grâce.
Quand Paul déclara dans Romains 6.14 : « Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous parce que vous êtes non sous la loi, mais sous la grâce », il ne voulait pas dire qu'un croyant ne peut pas pécher, mais que le péché n'a plus d'autorité pour condamner ou contrôler un croyant, puisqu'une telle personne n'est plus sous la loi mais sous la grâce.
Dans 1 Corinthiens 15.56, nous lisons : « L'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et la puissance du péché, c'est la loi. » Paul dit ici que le péché n'a pas le pouvoir de détruire une personne sans l'autorité de la loi ; et puisqu'un croyant n'est plus sous la loi, le péché ne peut plus invoquer la condamnation de la loi (qui est la mort éternelle) sur le croyant. Il est délivré de la puissance du péché.
UN MAUVAIS USAGE DE LA GRÂCE
Voilà, direz-vous, un dangereux enseignement qui incitera à l'inconduite. Vos craintes sont tout à fait fondées. C'est pourquoi l'apôtre Paul consacre tout le chapitre 6 de Romains à mettre en garde les chrétiens contre l'attitude d'excuser le péché. L'évangile n'est pas seulement une « Bonne Nouvelle » mais aussi une « nouvelle dangereuse » à cause de notre condition pécheresse. Il peut facilement se transformer en licence vis-à-vis du péché lorsque la foi devient une contrefaçon comme ce fut le cas des chrétiens auxquels écrivit Jacques (lire Jacques 2.19-26).
La grande question posée par Paul aux chrétiens dans Romains 6 est celle-ci : « Un chrétien peut-il excuser le péché puisque la grâce abonde plus que lui et que les croyants ne sont plus sous la loi ? » La réponse est un « non » catégorique ! Pourquoi ? Premièrement, parce qu'en Christ, nous sommes morts au péché, c'est-à-dire que nous avons mis fin à notre relation avec lui (versets 2 et 11). Deuxièmement, nous sommes devenus de notre propre choix, esclaves de Dieu, qui est l'auteur de la justice et non du péché (verset 17). S'appuyant sur ces deux bases, la doctrine du salut par grâce ne permettra pas au chrétien de continuer à chérir le péché.
Ceci ne signifie pas qu'en tant que bébés en Christ, nous ne trébuchons pas et ne tombons pas. Nous savons tous que c'est là un problème dans la vie chrétienne, et parce que nous n'avons pas encore appris pleinement à comprendre l'évangïle et à marcher sans cesse avec l'Esprit, nous tombons encore souvent. Considérant ceci, comment nos échecs affectent-ils notre relation avec Dieu ? Cette question mérite aussi une réponse.
Chaque croyant doit être informé qu'il y a un monde de différence entre pécher sous la loi et pécher sous la grâce. Pour comprendre ceci, nous devons bien voir le contraste entre la loi en tant que code écrit et Christ en tant que réalité vivante. Quand nous les comparerons et les mettrons en contraste, nous découvrirons qu'ils sont dans un sens identiques et dans l'autre opposés.
Je m'explique : selon l'Écriture, l'esprit de la loi, c'est l'amour (Matthieu 22.36-40). On peut ainsi l'identifier avec Christ qui est amour (1 Jean 4.8 ; Éphésiens 5.1-2).
Cependant, quand nous considérons la loi comme un code écrit, elle devient un ensemble de règles légalement obligatoires pour les êtres humains. La loi ne peut donc pas compatir ou sympathiser avec nous, ni nous venir en aide dans notre faiblesse. Tout ce qu'elle peut faire, c'est ordonner l'obéissance et condamner chaque manquement (Galates 3.10).
Au contraire, Christ est une personne qui a été rendue semblable à nous en toutes choses et qui, par conséquent, éprouve et comprend nos luttes, et est capable de nous aider ; car Il a Lui-même a été tenté en toutes choses comme nous mais Il a vaincu chaque tentation.(Hébreux 4.15). Ainsi, nous possédons en Christ un Grand-Prêtre miséricordieux et fidèle et, dans ce sens, Christ et la loi diffèrent.
Tout ceci jette une importante lumière sur la question du péché. Pécher contre la loi signifie pécher contre un code moral ou un ensemble de règles, aboutissant au châtiment ou à la malédiction (Romains 1.18 ; Galates 3.10). C'était notre situation avant que nous n'acceptions la grâce rédemptrice de Dieu en Jésus-Christ. Mais comme croyants, nous ne sommes plus sous la loi mais sous la grâce, et si nous pêchons, nous ne péchons plus contre un ensemble de règles mais contre une Personne qui « nous a aimés et s'est donnée elle-même pour nous » (Galates 2.20). Le réaliser fait toute une différence dans notre attitude face au péché. Pourquoi est-ce ainsi ? Laissez-moi vous l'expliquer par une illustration.
Prenons un conducteur de voiture qui dépasse la limite de vitesse sur l'autoroute. Il est arrêté par un policier et demande miséricorde, confessant sa peine d'avoir excédé la vitesse permise. Vous renconnaîtrez avec moi que la confession de cet homme et sa repentance ont été motivées par un souci égocentrique et non par amour de la loi qui régit le trafic ou du policier qui représente la loi.
Ce même homme rentre chez lui et offense involontairement sa femme qui l'aime et qu'il aime profondément. Immédiatement, il regrette son geste et le confesse avec repentance. Quelle est alors sa motivation ? Ce n'était plus la peur d'une punition. Il était désolé d'avoir peiné quelqu'un qui lui est cher.
Comprenez-vous ? C'est ce qui fait la différence entre pécher sous la loi et pécher sous la grâce. Ce fut, soit dit en passant, la différence entre la repentance de Judas qui trahit Christ et celle de Pierre qui le renia. L'un était motivé par le moi et l'autre par l'amour. Ceux qui pèchent sous la loi peuvent seulement se repentir par peur du châtiment ou désir d'une récompense, deux mobiles égocentriques ; tandis que la repentance et la confession sous la grâce résultent d'une relation d'amour avec Christ. Nous devons constamment nous rappeler ce que nos péchés ont fait à Christ sur la croix -- ils L'ont tué.
Comment alors un chrétien sous la grâce peut-il excuser le péché ? Cela signifie crucifier délibérément Christ, ce qui est impensable de la part de celui qui apprécie le « don ineffable » de Dieu.
La raison pour laquelle nous chrétiens apprenons à haïr le péché n'est pas que nous craignons qu'il nous prive du ciel, mais parce que nos péchés ont crucifié Christ (Galates 3.13). Quand nous réaliserons le prix qu'il en a coûté à Dieu pour nous sauver en Christ, nous haïrons le péché pour ce qu'il est la crucifixion et l'ignominie pour Christ (Hébreux 6.4-6). Un légaliste ne hait pas le péché ; ce qu'il hait, c'est la punition du péché. Une telle religion n'est pas différente du paganisme.
Comme Dieu ne pouvait pas nous sauver en ignorant les exigences de Sa sainte loi, le salut a coûté très cher. Le salaire du péché, c'est la mort (Ézéchiel 18.20 ; Romains 6.23). Afin de nous sauver de la condamnation de la loi, Dieu a dû faire face à ses justes exigences. C'est ce qu'Il a fait quand Il a placé sur Christ, notre substitut, l'iniquité de nous tous et L'a offert sur la croix comme le seul sacrifice valable pour nos péchés (Ésaïe 53.6, 10-11).
Ainsi, alors que nous pouvons dire que pécher sous la grâce ne prive pas le chrétien de la justification et ne lui attire pas la condamnation ; cela crée plutôt une haine plus profonde pour le péché si nous avons commencé à apprécier le coût de notre salut. Pourquoi ? Parce que chaque péché que nous commettons fut directement impliqué dans la mort de Christ sur la croix.
LES DEUX PHASES DU SALUT
Une raison pour laquelle beaucoup de chrétiens sont dans la confusion concernant leur salut sous la grâce, c'est qu'ils n'ont pas réalisé ce que nous avons étudié au chapitre 3, c'est-à-dire que le Nouveau Testament parle de deux phases de salut. Comme beaucoup d'entre eux sont pris au piège dans une forme subtile de légalisme, cette vérité mérite d'être répétée.
La première phase couvre ce que Dieu a accompli en Christ il y a environ deux mille ans, et la seconde correspond à ce que Dieu accomplit maintenant dans la vie de chaque croyant jusqu'à la seconde venue. La première est définie dans le Nouveau Testament par la phrase « vous en Christ » et la seconde par « Christ en vous » (Jean 15.4-5)
Alors que les deux phases du salut sont aussi fermement unies l'une à l'autre que le sont les deux côtés d'une pièce de monnaie, elles sont également distinctes sur au moins quatre points. C'est notre ignorance de ce fait qui est la source de tant de confusion dans l'Église aujourd'hui.
« Achevé » vs « continu ». Ce que Dieu a opéré en Christ les faits objectifs de l'évangile est une oeuvre terminée, selon laquelle nous sommes parfaits en Lui et bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (Éphésiens 1.3 ; Colossiens 2.10). En contraste, ce que Dieu accomplit en nous, croyants, l'expérience subjective, est une expérience qui continuera jusqu'au second avènement (Philippiens 3.12-14 ; Romains 8.24-25). Ou, comme certains conducteurs de cars l'affichent sur leur pare-choc : « Soyez patients, Dieu n'en a pas encore terminé avec moi. »
« Universel » vs « individuel » . Ce que Dieu a fait en Christ s'applique à toute l'humanité afin qu'en Lui le monde entier soit légalement justifié. C'est là la bonne nouvelle inconditionnelle de l'évangile (Romains 5.18 ; 1 Jean 2.2). De l'autre côté, ce que Dieu fait en nous s'applique seulement aux chrétiens nés de nouveau qui ont par la foi accepté Jésus-Christ comme leur Sauveur (Romains 8.9-10 ; Éphésiens 3.17).
« Divin » vs « humain ». L'activité salvatrice de Dieu en Christ est une oeuvre entièrement accomplie par Dieu sans aucune aide humaine. C'est pourquoi elle est souvent appelée « justification sans la loi » (Romains 3.21 ; Philippiens 3.9). En contraste, l'oeuvre de Dieu dans le croyant sollicite sa coopération. Pour cette raison, les chrétiens sont exhortés à marcher dans l'Esprit, à se revêtir du Seigneur Jésus et à demeurer en Lui afin de porter les fruits du salut (Galates 5.16 ; Romains 13.14 ; Jean 15.4-5).
« Salut » vs « témoignage ». La justification que Dieu a accomplie en Christ pour tout le genre humain est totalement méritoire. C'est elle qui nous qualifie pour le ciel, maintenant et au jour du jugement (Éphésiens 2.8-9 ; Tite 3.5). Par ailleurs, la justification que Dieu produit dans le croyant n'a pas de valeur salvatrice. Ce sont les fruits de la justification par la foi qui démontrent et témoignent que nous avons reçu de Lui la justice par la foi (Éphésiens 2.10 ; Tite 3.8). C'est là une distinction importante sous plusieurs rapports car plusieurs comptent sur leur propre performance pour leur assurer le salut, ce qui est une erreur.
Notre performance, bien qu'elle vienne de Dieu et plaise à Dieu, ne contribue pas, même pour un iota, à nous fournir un passeport pour le ciel. Toutefois, c'est une justice que nous devons posséder, puisqu'elle constitue le plus puissant témoignage de la capacité salvatrice de Dieu.
Comme le faisait un jour remarquer le fameux philosophe athée Nietzsche (fils d'un pasteur luthérien) : « Si vous, chrétiens, attendez de ma part que je croie en votre Rédempteur, il faudra que vous ayez l'air un peu plus rachetés ! »
ÊTRE SOUS LA GRÂCE
Un des grands privilèges que nous chrétiens avons, outre la paix avec Dieu, est de nous tenir sous la grâce (Romains 5.1-2). Qu'est-ce que cela signifie ?
Cela signifie non seulement que Christ a obtenue la justification légale pour tous les hommes mais qu'elle prend maintenant effet en nous qui croyons de sorte que nous avons la paix avec Dieu et une pleine assurance de salut ; mais plus encore, nous nous tenons maintenant d'une manière spéciale sous le règne de la grâce. Ce qui veut dire que, même si nous possédons encore une chair pécheresse, nous possédons aussi, par l'Esprit de Christ habitant en nous, une puissance intérieure capable de reproduire en nous la justice de Christ et de vaincre chaque tentation.
C'est là une vérité que tout chrétien doit connaître. Non seulement la grâce signifie que nous sommes parfaits en Christ, mais aussi que nous possédons en Lui la vie même de Dieu ; de sorte que maintenant, Il est capable de produire en nous « le vouloir et le faire selon son bon plaisir » (Philippiens 2.13).
Ainsi, en tant que chrétiens, nous pouvons nous « réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu ». Auparavant, alors que nous étions sous la loi et comptant sur nos propres forces, nous étions tous privés de la gloire de Dieu (Romains 3.23). Mais maintenant, sous la grâce, cette situation a été totalement renversée de sorte que nous possédons l'espérance, non seulement du ciel, mais aussi de faire l'expérience de la gloire de Dieu, de la vie de l'amour qui se sacrifie : « Or, le Seigneur c'est l'Esprit ; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. » (2 Corinthiens 3.17-18).
Paul fait souvent référence au mot « grâce » pour désigner la puissance divine qui l'a préparé pour accomplir l'oeuvre et la volonté de Dieu. Remarquez quelques-unes de ses déclarations : « ... l'évangile dont j'ai été fait ministre, selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été accordée par l'efficacité de sa puissance » (Éphésiens 3.7). « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis et sa grâce envers moi n'a pas été vaine ; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Corinthiens 15.10). « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. » (2 Corinthiens 12.9).
Veuillez noter que dans deux des textes ci-dessus, la « grâce » est synonyme de « puissance ». C'est ce que signifie se tenir sous la grâce, et ce privilège appartient à tous les croyants. Pendant une semaine de prière que je tenais dans un Collège chrétien d'Éthiopie, un étudiant Égyptien, parmi les aînés, demanda : « Est-ce un péché pour le chrétien de porter les armes et de tuer ? » Il devait bientôt retourner en Égypte pour servir dans l'armée, car son pays était en guerre avec Israël.
En guise de réponse, je lui demandai s'il connaissait des Égyptiens morts qui combattaient pour leur pays. Quand il répondit négativement, je lui rappelai qu'en tant que chrétien, il était mort et que sa vie était cachée en Christ (Colossiens 3.3). Malheureusement, il refusa d'accepter ce fait biblique. Deux semaines plus tard, il eut un accident, quand le tracteur de l'école qu'il testait chavira et se retourna sur lui. Après un examen dans un hôpital de mission voisin, il fut déclaré mort. Une infirmière vint couvrir son corps d'un drap quand elle vit ses paupières bouger et elle s'écria ébahie : « Il est vivant ! »
Un examen plus poussé révéla qu'il avait repris vie, un miracle obtenu en réponse aux prières de ses confrères étudiants. Il fut transporté à notre hôpital de mission à Addis Abeba. Quand je le visitai quelque temps plus tard, ma première question fut : « Comment vas-tu ? » Il murmura entre ses lèvres bandées : « Je suis mort et ma vie est cachée en Christ. » Je me suis toujours souvenu avec joie de cette expérience comme d'un exemple de ce que l'Esprit de Dieu peut faire dans une vie humaine.
En tant que chrétiens, nous sommes débiteurs, non de la chair pour vivre selon la chair, mais de l'Esprit, pour vivre selon l'Esprit (Romains 8.12-13). Ceci signifie qu'il ne sert à rien de vivre, même en essayant d'être bon, selon la puissance de la chair, c'est-à-dire de nos propres forces et selon nos capacités naturelles. C'est l'Esprit de Christ qui doit vivre en nous par la foi. La vie que nous vivons maintenant dans notre corps doit être la vie de Christ que nous avons reçue par la foi (Galates2.20). Cela fait partie du programme de Dieu d'une vie « sous la grâce ».
La grâce stipule que nous n'avons pas le droit de vivre en nous-mêmes et par nous-mêmes, mais que Christ, qui habite en nous par Son Esprit, doit vivre en nous par l'exercice quotidien de notre foi. La grâce qui nous a sauvés en Christ de la domination de la loi, continuera de vivre en nous afin de produire en nous les fruits de l'Esprit qui sont : « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5.22-23).
Paul dit dans Galates 5.23 : « Il n'y a point de loi contre ces choses ». Elles sont en harmonie avec la loi de Dieu. Ainsi, sous la grâce, la loi que nous étions incapables d'observer par notre force naturelle est maintenant accomplie en nous (Romains 8.4). En tant que croyants, nous devrions réaliser qu'ayant été sauvés c'est-à-dire justifiés devant Dieu de sorte qu'Il nous considère comme parfaits en Christ, nous vivons encore dans un monde méchant et dans un corps de péché. La loi, ou l'incitation au péché, vit encore dans notre corps (Romains 7.22).
Mais cette loi du péché ne règnera pas, ne nous dominera pas, car nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce (Romains 6.12-14). Oui, par notre propre force, nous ne sommes pas de taille face à la loi du péché. Paul l'a clairement démontré dans Romains 7, mais la puissance de la grâce est plus grande que toute la puissance que Satan peut rassembler dans notre chair pécheresse et c'est une partie de la Bonne Nouvelle de la grâce : « Je puis tout par Christ qui me fortifie » (Philippiens 4.13).
Être sous la grâce, c'est par conséquent être sous le règne de la vie de Christ, une vie qui a conquis et condamné le péché dans la chair (Romains 8.3). Paul déclare : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! » (Romains 7.24-25).
La loi du péché qui réside dans nos corps mortels, cherchera toujours à dominer nos corps et à nous dominer par la chair. C'est pourquoi nous faisons l'expérience de la tentation (Jacques 1.14). Prenant avantage du principe égoïste de notre nature pécheresse, Satan déforme les désirs naturels du corps (qui sont donnés par Dieu) en convoitises, afin que nous devenions esclaves de ces désirs naturels, au lieu d'en être maîtres.
Mais étant sous la grâce, nous possédons la vie et la puissance de Dieu par lesquelles nous pouvons « échapper à la corruption qui règne dans le monde par la convoitise » (2 Pierre 1.14). Chaque jour et à chaque heure, par la foi, nous permettons à Christ de vivre en nous et ne prenons aucun « soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Romains 13.14). Ainsi nous, chrétiens nous tenant sous la grâce, avons l'espérance de l'amour de Dieu répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit (Romains 5.5).
Chaque croyant doit réaliser qu'en devenant chrétien, il est passé par un changement radical. L'apôtre Paul déclare : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17). Les chrétiens ne sont pas seulement des gens dont les péchés ont été pardonnés afin d'obtenir un billet pour le ciel. Bien plus que cela, nous sommes des gens en qui tout ce qui appartient au passé a disparu. Notre ancienne position sous la loi, notre ancienne vie de péché, tout a disparu sur la croix de Christ. Et maintenant, par Sa résurrection, nous sommes devenus une nouvelle création placée dans une nouvelle position, « sous la grâce ».
Ceci signifie que nous possédons une vie nouvelle et sommes participants de la nature divine (2 Pierre 1.4). Quand nous connaîtrons ces choses, nous connaîtrons la force de Son amour pour permettre à ces vérités d'agir en nous et par nous, de sorte que nous n'agirons plus et ne nous conduirons plus comme des membres de ce monde contrôlés par « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie » (1 Jean 2.16), mais comme des fils et des filles de Dieu. Nous marcherons dans l'Esprit, reflétant le caractère de Christ.
LA LOI COMME CRITÈRE
Considérant ces choses, comment un chrétien devrait-il voir la loi ? Est-elle encore obligatoire pour les croyants ? En tant que moyen de salut, nous répondrons énergiquement « non » ! Mais en tant que norme de vie chrétienne, nous répondrons par un « oui » décidé.
Pour mieux le comprendre, nous devrions nous rappeler la distinction entre l'ancienne alliance et la nouvelle alliance. La mesure de justice dans les deux alliances est la loi. Mais dans l'ancienne alliance, ce sont les promesses de l'homme qu'il pense capables de le qualifier pour le ciel ; tandis que dans la nouvelle alliance, ce sont les promesses de Dieu et Sa justice réalisées dans la sainte histoire de Christ qui nous sauvent, et la part de l'homme est de croire comme le fit Abraham, d'exercer la foi.
Comme nous l'avons déjà observé, la raison pour laquelle l'ancienne alliance fut imparfaite ne dépendait pas de la loi, mais du peuple (Hébreux 8.7-9). Pour cette raison, l'espérance de salut de l'homme est dans la promesse divine de la grâce, offerte en Christ à travers la nouvelle alliance. Mais la nouvelle alliance n'a pas aboli la loi, comme certains le croient et l'enseignent. Cherchez tant que vous le voudrez, vous ne trouverez pas un seul texte de l'Écriture soutenant cette idée. Ce que Dieu fait dans la nouvelle alliance, c'est d'écrire la même loi dans le coeur des croyants, de sorte qu'elle devient partie intégrante de notre nouvelle nature et non plus simplement un ensemble de règles comme sous l'ancienne alliance. Voici comment le présente l'auteur des Hébreux :
« Voici l'alliance que je traiterai avec la maison d'Israël en ces jours-là, dit le Seigneur. Je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur coeur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (Hébreux 8.10).
Une raison pour laquelle il y a tant de malentendus et d'opposition envers la loi chez plusieurs chrétiens sincères, c'est à cause d'une mauvaise interprétation des énoncés de Paul au sujet de la loi. Il y a d'un côté, certains passages qui semblent en apparence impliquer que la loi est abolie (Romains 7.1-10 ; Galates 2.19 ; 2 Corinthiens 3.4-17 ; Éphésiens 2.14-16). De l'autre côté, Paul peut être utilisé pour prouver qu'il soutient la même loi et rejette totalement l'idée que la loi fut abolie par le biais de la foi. Notez les passages suivants :
« Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait point de mal au prochain : l'amour est donc l'accomplissement de la loi. » (Romains 13.8-10).
Un autre des passages de Paul est : « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous par amour serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Galates 5.13-14).
Comment pouvons-nous résoudre cette apparente contradiction dans les écrits de Paul ? Une grande part du problème concernant son utilisation du mot « loi », nous dit C. E. B. Cranfield, éditeur de l'International Critical Commentary, vient de ce que nous ne réalisons pas que Paul n'avait pas de mot ou d'expression pour définir le « légalisme ». Il employait des termes identiques à la fois dans ses références à la loi de l'Ancien Testament (qu'il soutenait) et dans ses déclarations négatives concernant la loi lorsqu'elle était utilisée par des humains pour produire leur propre justice (qu'il condamnait). Voyez par exemple Philippiens 3.9 : « Afin d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. »
Par conséquent, lorsque Paul défendait la loi comme norme de vie chrétienne, il condamnait quiconque l'employait comme substitut de la foi ou comme moyen de gagner la justice qui ne peut venir que de Dieu. Cela peut nous aider toutefois de noter que lorsque Paul condamne ce que nous appelons le « légalisme », il utilise souvent la phrase traduite dans plusieurs versions par « les oeuvres de la loi » qui correspond au grec « les oeuvres de loi » (Romains 3.20 ; 9.30-32 ; Galates 2.16 ; 3.10).
DÉCHU DE LA GRÂCE
En terminant cette étude vitale sur la loi et la grâce, il serait bon pour nous de considérer le grand danger de perdre la grâce, danger auquel tout croyant fait face. Il y a trop de chrétiens qui pensent et enseignent qu'une fois sauvé en Christ par la foi, rien ne peut vous ôter cette position. C'est une duperie qui n'est pas corroborée par l'Écriture.
Il est vrai que la justice qui nous sauve est toujours en Christ (et puisqu'Il est dans le ciel où aucun voleur ne peut entrer, elle ne peut être touchée). Mais la foi qui rend effective cette justice est en nous et peut être abandonnée ou reniée. C'est pourquoi il y a dans les Écritures tant d'exhortations à tenir ferme dans la foi, à tout prix (Matthieu 10.22 ; Actes 20.24 ; 1 Corinthiens 15.58 ; Galates 6.9 ; Hébreux 3.6 ; 4.14 ; 10.23).
En devenant chrétien, chaque croyant devient un traître aux yeux de Satan, le prince de ce monde. Celui-ci n'accepte pas de perdre l'un de ses sujets et il multipliera ses efforts par sept pour regagner à lui n'importe quel croyant ayant échappé à sa domination (Matthieu 12.43-45). Comment l'ennemi de nos âmes, le grand séducteur et père du mensonge s'y prend-il ? Il y a trois façons par lesquelles il peut tenter un croyant à perdre la grâce. Il essaiera l'une ou l'autre, ou même les trois méthodes, s'il le juge nécessaire.
1. Pervertir l'évangile. La première méthode est de dénaturer une partie de la vérité de l'évangile, de manière à détourner nos yeux de Christ notre justice pour les fixer sur nous-mêmes. En agissant ainsi, il nous fait croire que le salut ne vient pas de la foi seule mais, jusqu'à un certain point, de nos propres oeuvres ou de notre comportement. Ce fut la méthode qu'il employa pour tromper les chrétiens de Galatie (Galates 1.6-7 et 3.1-3). Mais Satan ne peut réussir sur ce point, si nous nous en tenons simplement à la vérité.
Étant entrés dans la merveilleuse expérience de la justification par la foi, les chrétiens de Galatie furent amenés à croire qu'ils devaient améliorer leur situation devant Dieu par leurs propres oeuvres de la loi afin d'être sauvés. L'ennemi des âmes réussit à détourner leurs yeux de Christ et à concentrer leur attention sur leur propre personne. Ils étaient en danger de perdre la grâce. Aussi Paul les avertit-il : « Christ est devenu comme inutile pour vous, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. Pour nous, c'est de la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice. Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l'incirconcision n'a de valeur, mais la foi qui est agissante par l'amour » (Galates 5.4-6). Selon la vérité de l'évangile, être sous la grâce signifie que Christ est notre justice de toutes les façons et dans tous les sens du mot. L'évangile nous présente la justice de Christ comme un fait objectif (c'est-à-dire la justice imputée) aussi bien qu'une expérience subjective (c'est-à-dire la justice impartie). De plus, les deux sont reçues par la foi seule et rien ne doit être ajouté à notre foi (Romains 1.17). Aussi n'importe quel croyant qui essaie de se justifier lui-même devant Dieu, même au plus petit degré, en termes d'actions ou d'oeuvres, renie en réalité que Christ est sa justice et se trouve déchu de la grâce.
Dans ce sens, perdre la grâce signifie que nous pensons pouvoir apporter notre petite contribution à notre justification en y ajoutant notre bonté ou nos oeuvres de la loi. Mais ce ne sera jamais ainsi. Un tel croyant, une fois pris au piège de cette forme subtile de légalisme, se trouve en danger de perdre Christ complètement.
Il n'y a pas deux manières. Il est impossible de recevoir Christ par la foi (reconnaissant que vous êtes spirituellement en faillite et que vous ne pouvez vous sauver vous-même) et à y ajouter vos bonnes oeuvres pour obtenir le salut, cherchant ainsi à vous sauver vous-même. Le salut, tel qu'offert à l'homme pécheur et déchu dans la Bonne Nouvelle de l'évangile, ne vient pas en partie de Christ et en partie de nous.
Être sous la loi et être sous la grâce sont deux choses opposées. Elles ne peuvent pas être unies. Vous devez choisir l'une ou l'autre. L'homme n'est pas sauvé en partie par grâce et en partie par l'observation de la loi ; c'est impossible. Ou nous recevons Christ par la foi comme notre justice totale, autant pour ce qui est de notre position face à Dieu que pour notre vie quotidienne, ou bien nous essayons de nous justifier totalement par nos propres « oeuvres de la loi », ce qui est, bien entendu, impossible. Vous ne pouvez avoir les deux, même en partie. C'est soit l'une soit l'autre.
2. L'amour du monde. La seconde façon dont Satan essaie de faire choir les croyants de la grâce, c'est en faisant miroiter à leurs yeux les attraits de ce monde, les amenant à se détourner graduellement de Christ et à retourner dans le monde. Ce fut le cas de Démas. D'après Paul : « Démas m'a abandonné, par amour pour le siècle présent » (2 Timothée 4.10). Le monde est plein d'attraits que Satan emploie pour séduire les croyants. Argent, matérialisme, position, gloire personnelle, plaisirs de la chair ne sont que quelques-uns des appâts du diable. Mais là encore, Satan ne peut pas avoir de succès si nous avons vu et apprécié la gloire de la croix, « les richesses insondables de Christ » (Éphésiens 3.8).
Le croyant dont l'emprise sur Christ est faible, peut être entraîné (Matthieu 13.22). Pour cette raison, nous devrions comprendre que, même si nous entrons dans l'expérience du salut par la foi en Christ, cela ne veut pas dire que notre destinée éternelle soit pour toujours assurée, à moins que nous ne persévérions dans la foi et l'amour jusqu'à la fin. Étant passés sous la grâce, la foi devient un combat (1 Timothée 6.12). Seuls ceux qui persévéreront dans la foi jusqu'à la fin recevront la couronne de vie (Marc 13.13 ; Jacques 1.12).
Il est vrai que tant que nous sommes unis à Christ par la foi, notre salut est garanti. Mais ceci ne signifie pas que notre foi elle-même soit garantie. À moins que la foi n'ait la possibilité de croître, de se développer et d'être fortifiée par l'étude de la Bible, la prière, le partage et le témoignage, nous serons l'objet des attaques du diable. Il essaiera d'une façon ou d'une autre de nous arracher à Christ. Une personne donc qui a abandonné Christ et l'Église et est retournée dans le monde se voit déchue de la grâce et se trouve, par conséquent, perdue (Hébreux 6.4-6). Mais n'oubliez pas ceci : le Seigneur l'aime encore et le bon Berger cherche encore Ses brebis perdues !
3. La persécution. Le diable peut employer la persécution pour essayer de nous arracher à Christ. La chair n'aime pas souffrir et Satan, le sachant, en tire avantage. Un chrétien peut être persécuté de différentes façons, physiquement, socialement, et mentalement. Mais là encore, Satan ne peut pas réussir avec cette tentation si nous estimons suffisamment la communion avec Christ dans Ses « souffrances » (Philippiens 3.10).
La persécution peut provenir de l'intérieur de l'Église, du monde ou encore de notre propre famille. Les mauvais traitements, la discrimination ou l'injustice dans l'Église peuvent amener un croyant à devenir tellement découragé et à tellement s'apitoyer sur son sort qu'il devient une cible de choix pour le diable. Une fois dans cette condition, le diable manipulera le croyant pour que non seulement il combatte l'Église, mais même qu'il la quitte et devienne son pire ennemi.
Une autre façon dont Satan persécute les croyants, c'est en leur rendant la vie extrêmement difficile au point où elle devient insupportable. Le croyant peut perdre son travail ou être incapable d'en trouver un. La famille peut penser qu'il lui est impossible de faire face aux difficultés de la vie. Le croyant est alors tenté de faire des compromis avec la vérité et il perd lentement son étreinte de Christ. Mais le diable ne pourra jamais atteindre son but par cette tentation si nous nous souvenons que notre Sauveur n'avait pas un lieu où reposer Sa tête (Matthieu 8.20). Nous ne devons jamais choisir de renoncer à notre « communion » avec Lui.
L'hostilité du monde peut comporter des menaces de mort. Dans ses écrits au jeune Timothée, Paul déclarait : « Ainsi donc, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3.12). Notez aussi le conseil de Pierre : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. » (1 Pierre 5.8-9).
Voici, pour terminer, un avertissement concernant les conséquences de la perte de la grâce : « Le juste vivra par la foi. Mais s'il se retire, mon âme ne prend point de plaisir en lui » (Hébreux 10.38). Quoi qu'il en soit, que ceci puisse être vrai de chacun de nous : « Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme. » (Hébreux 10.39).
Maintenant, réjouissons-nous dans cette merveilleuse vérité du salut par la grâce en Christ. « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera... Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! Amen ! » (1 Thessaloniciens 5.23-24, 28).