L'évangile peut être décrit comme étant le plan du salut et, comme nous l'avons clairement vu, ce plan a déjà été préparé et accompli pour toute l'humanité en Jésus-Christ. C'est ce que nous avons étudié aux chapitres 2 à 5, lorsque nous avons considéré les diverses facettes de l'évangile objectif. Mais comme nous l'avons souligné au chapitre précédent, l'évangile objectif doit devenir une réalité dans l'expérience du croyant, sans quoi la vérité de cet évangile ne reste qu'un ensemble d'enseignements et de doctrines dépourvues de toute puissance. C'est malheureusement la situation d'un grand nombre de membres d'Église.
En étudiant la doctrine du salut en tant qu'expérience personnelle, ce que les Écritures décrivent comme la « justification par la foi », nous définirons le salut comme une expérience subjective et considérerons ce que signifie le fait d'être sauvé. En outre, nous examinerons la relation entre le salut en tant que fait objectif et le salut en tant qu'expérience subjective.
DÉFINITION DU SALUT
Pour beaucoup, le salut est considéré comme une délivrance de la mort et une introduction dans la vie éternelle, ou encore comme un passage de l'enfer au ciel. Bien que ce soit vrai, nous découvrirons que le salut implique beaucoup plus que cela. Car il se produit dans le salut un changement radical à la fois dans notre position et dans notre statut. C'est une chose que nous devons tous comprendre de façon claire.
De par notre naissance, nous sommes en Adam. C'est notre position naturelle ; et comme nous l'avons vu au chapitre 3 dans l'étude des deux Adams, cette situation est sans espoir puisque en Adam, « tous ont péché » (Romains 5.12) et tous meurent (1 Corinthiens 15.22). Toutefois, du moment où nous répondons avec sincérité à la bonne nouvelle de l'évangile, nous sommes immédiatement délivrés de notre position en Adam et sommes dès lors, unis à Christ par la foi. Ceci ne signifie pas seulement un changement radical de notre position « en Adam » à une position « en Christ » mais implique également un changement radical d'état. Car « en Adam », nous appartenions à ce monde, nous étions de ce monde ; c'est-à-dire qu'en tant qu'enfants d'Adam, nous étions par naissance et par nature citoyens de ce monde, un monde entièrement sous le contrôle de Satan (Jean 14.30 ; 1 Jean 5.19) et condamné à la destruction (2 Pierre 3.9-10).
Mais maintenant, étant en Christ par la foi, nous ne sommes plus de ce monde (Jean 15.19 ; 17.14-16), mais nous avons été délivrés de ce présent monde mauvais par la croix de Christ (Galates 1.4). Par conséquent, l'apôtre Paul pouvait déclarer : « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6.14).
Le salut peut donc être défini comme un exode de ce monde qui est sous le contrôle et la domination de Satan et une entrée dans l'Église appartenant au royaume de Dieu et dirigée par Christ (1 Jean 5.19). Cette grande vérité fut autrefois démontrée par l'exode du peuple de Dieu de l'Égypte vers Canaan, l'Égypte étant une figure du monde et Canaan une figure de l'Église destinée au ciel.
Quand les Israélites traversèrent la mer Rouge, événement qui symbolisait le baptême, avec Moïse symbolisant Christ (voir 1 Corinthiens 10.1-2), ils dirent adieu pour toujours à l'Égypte (le monde) et à Pharaon (symbole de Satan) ; et quand ils entrèrent en Canaan, la terre promise, ils représentaient typologiquement l'Église appartenant au royaume de Dieu.
C'est pour cette raison que les auteurs du Nouveau Testament ont choisi à dessein le terme « ekklesia » pour identifier le peuple de Dieu. Ce mot grec traduit dans notre Bible par « l'Église » est un mot des plus intéressant. Il provient de deux mots qui, juxtaposés, révèlent une vérité des plus importante. Les deux mots sont « ek » qui signifie « hors de », et « klesia » qui signifie « peuple appelé ». Ces deux mots mis ensemble définissent l'Église comme étant un « peuple appelé à sortir ». Les croyants sont par conséquent un peuple qui est appelé à sortir ; mais la question que nous devons nous poser, c'est de quoi sommes-nous appelés à sortir ? Et la réponse est : du monde. Jésus nous l'a clairement montré dans Jean 15.19 : « Vous n'êtes pas du monde, mais je vous ai choisis hors du (ek) monde ». Maintenant il est vrai que dans le grec de tous les jours, le mot « ekklesia » était appliqué à n'importe quelle réunion de gens ou à un groupe particulier. Cependant, dans les Écritures, ce mot a reçu la signification spirituelle décrite ci-haut.
Tout ceci jette un flot de lumière important en ce qui regarde l'expérience du salut et possède donc d'importantes implications pour nous. La première est que, comme chrétiens, nous n'appartenons plus à ce monde, mais sommes devenus citoyens du ciel. Et, considérant le fait que Satan, « le prince de ce monde », est en guerre avec Christ, le Seigneur du ciel, nous sommes donc devenus, en tant que chrétiens, des étrangers vivant en territoire ennemi. Pour cette raison, Jésus a déclaré que le monde nous haïra et nous persécutera (Jean 15.19 ; 1 Jean 3.13). Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas parce que le monde a changé, mais simplement parce que le monde ne voit pas réellement Christ en nous (2 Timothée 3.12).
Deuxièmement, en tant que citoyens du ciel, tous les liens avec le monde doivent cesser. Il s'ensuit que tout orgueil national et tribal doit disparaître, car en Christ, « il n'y a plus ni Juif ni Grec ». Toute distinction de classe doit disparaître, car « il n'y a plus ni esclave ni libre », et même les symboles de notre position sociale doivent prendre fin car « il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ » (Galates 3.28). De plus, bien qu'il soit exact que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde (Matthieu 5.13-14), néanmoins, en tant que chrétiens, nous ne devons avoir aucune part avec le monde. L'apôtre Jacques l'explique bien : « Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu » (Jacques 4.4 ; voir aussi Jacques 1.27).
Finalement, être sauvés en Christ signifie dire adieu à la racine de tout mal qui est « l'amour de l'argent » (1 Timothée 6.10). L'ingrédient vital qui fait fonctionner le monde, c'est l'argent, et l'amour de l'argent est au centre de toute convoitise. L'argent n'est pas mauvais en soi, autrement l'Église n'aurait aucun droit d'y toucher ; et, en tant que chrétiens qui vivons dans le monde, nous avons besoin d'argent ; mais c'est l'amour de l'argent qui est la racine de tout mal. C'est pourquoi l'amour de l'argent est synonyme d'égoïsme et signifie donc clairement que nous n'avons pas abandonné notre vie comme la croix de Christ nous le demande. Par conséquent, la convoitise de la chair domine encore sur nous.
Une bonne manière de savoir si quelqu'un, riche ou pauvre, est vraiment en Christ et a goûté au salut, c'est sa relation avec l'argent (Matthieu 6.24). Pour cette raison, Dieu a institué Son programme de dîmes et offrandes (voir Malachie 3.8-9). Si nous sommes réellement sauvés en Christ, ce sera pour nous un plaisir de donner des dîmes et des offrandes, peu importe notre situation financière.
D'un autre côté, si notre foi en Christ est centrée sur notre propre personne et non motivée par l'amour, ceci se verra clairement lorsque nous retenons nos dîmes et nos offrandes, car nos vies contrediront la vérité de l'évangile que Jésus a clairement établie quand Il a déclaré : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Actes 20.35 ; voir aussi 2 Corinthiens 5.7).
Ce n'est pas notre argent que Dieu veut, c'est nous. La croix de Christ exige que nous appartenions totalement à Dieu, car nous avons été rachetés par le sang précieux de Son Fils (1 Pierre 1.18-29 ; 1 Corinthiens 6.20 ; 2 Pierre 2.1). Mais comment Dieu ou Son Église peuvent-ils réellement savoir que nous nous sommes réellement abandonnés à Lui, comme le demande la vraie foi ? C'est par nos dîmes et nos offrandes. Lorsque nous faillissons sur ce point, nous volons Dieu de ce qui Lui appartient de droit, c'est-à-dire notre personne. L'unique et suprême raison de la pauvreté financière de l'Église aujourd'hui, c'est qu'elle est remplie de membres dont la foi n'est qu'une prétention, une foi égocentrique, plutôt qu'une foi qui agit par amour. Ô, que Dieu puisse ouvrir nos yeux afin que nous puissions nous voir tels que nous sommes, « malheureux, misérables, pauvres, aveugles et nus » ! (Apocalypse 3.17).
SALUT ET BAPTÊME
Quand Jésus donna pour mission à Ses disciples d'aller dans le monde entier et de prêcher l'évangile, Il déclara très clairement que « celui qui croirait et serait baptisé serait sauvé » (Marc 16.15-16). Pourquoi Jésus inclut-il le baptême comme une partie essentielle du salut ? C'est une question très importante et à laquelle chaque chrétien doit pouvoir répondre, puisqu'elle est vitale pour le salut. Trop souvent, nous nous préoccupons de ce que constitue le vrai mode de baptême, au point où nous perdons de vue sa véritable signification, au grand plaisir de l'ennemi de nos âmes.
Le baptême en soi ne nous sauve pas, mais il représente quelque chose de vital pour nous. Entre l'Église de Christ et le monde de Satan se dresse la croix de Christ et cette croix à laquelle nous nous sommes identifiés par la foi et le baptême nous sépare éternellement de ce monde destiné à périr. C'est ce que veut dire la Bible en parlant d'être sauvé ou purifié « par l'eau » du baptême (1 Corinthiens 6.11 ; Éphésiens 5.26 ; Tite 3.5 ; Apocalypse 1.5)
Quand nous lisons 1 Pierre 3.20-21, nous obtenons la vraie signification du baptême. Au verset 20, l'apôtre Pierre déclare qu'au temps du déluge, seulement « huit âmes furent sauvées à travers l'eau ». Et au verset 21, il relie ceci avec notre baptême : « C'était une figure du baptême qui maintenant nous sauve ». Afin de voir le lien entre ces deux déclarations, il nous faut nous poser la question : « De quoi Noé et sa famille furent-ils sauvés au temps du déluge ? N'était-ce pas de ce monde condamné ? Dieu visita Noé et lui donna instruction de construire une arche parce qu'll était sur le point de détruire par l'eau le monde antédiluvien. Pendant 120 ans, Noé construisit l'arche et en même temps, il prêcha à ce monde perdu d'y entrer.
Lorsque l'arche fut construite, elle reposait sur la terre ferme, mais lorsque le déluge vint, tout être vivant fut noyé ; seuls Noé, sa famille et les animaux à bord de l'arche voguèrent au-dessus des eaux et furent sauvés. Cette expérience sépara éternellement Noé et sa famille de ce monde perverti dont ils faisaient partie. L'arche était un type de l'Église de Christ qui, un jour, montera au ciel tandis que ce monde méchant sera détruit par le feu. Pour entrer dans cette Église, nous devons passer par les eaux du baptême qui nous séparent éternellement de ce monde condamné auquel nous appartenons naturellement par notre naissance. En conséquence, le baptême est défini avec justesse comme la porte par laquelle nous sortons de ce présent monde mauvais et condamné, et entrons dans l'Église de Christ qui est destinée au ciel.
Selon Romains 6.3-4, le baptême symbolise notre union à Christ crucifié, enseveli et ressuscité. Et tout comme la mort de Christ était une mort au péché et à ce monde (Romains 6.10 ; Galates 1.4), de même, par notre union avec Christ crucifié et enseveli, nous nous séparons pour toujours du péché et de ce présent monde mauvais. Quand nous entrons dans les eaux du baptême, nous prenons part, par cette cérémonie, à notre propre service funèbre, rendu réel pour nous par la foi dans la croix de Christ, de sorte que nous sommes à jamais ensevelis dans les eaux du baptême, avec le monde mauvais auquel nous appartenions.
Et comme Christ ressuscita des morts en laissant le péché dans la tombe, nous ressuscitons aussi en Christ, en sortant de l'eau, êtres nouveaux pour servir Dieu dans une vie nouvelle (2 Corinthiens 5.17 ; Romains 6.4). Le baptême est donc une confession publique de notre foi, par laquelle nous sommes morts, notre vie étant maintenant cachée en Jésus-Christ (Colossiens 3.3). Voilà ce qu'est le salut et ce que symbolise la cérémonie du baptême.
Que chaque croyant, par conséquent, garde bien à l'esprit que ce n'est pas l'acte du baptême qui nous sauve, mais que c'est notre reddition, notre soumission à la vérité révélée dans cet acte du baptême. Il y en a beaucoup malheureusement qui pensent que parce qu'ils ont été baptisés selon le mode biblique (c'est-à-dire par immersion), cela les sauve. C'est une erreur, car l'acte du baptême, peu importe la perfection avec laquelle on l'accomplit, ne peut nous sauver. Nous ne devons pas tomber dans la même erreur que les Juifs. Par exemple, ils donnaient une grande importance à l'acte de la circoncision plutôt qu'à sa signification (Jérémie 4.4 ; Romains 2.29 ; Colossiens 2.11). Le baptême par immersion ne devient important et valable qu'en vertu de ce qu'il signifie, et c'est que nous devons toujours garder à l'esprit ; c'est ce que le baptême symbolise notre union par la foi à Christ crucifié, enseveli et ressuscité , c'est cela qui nous sauve et non l'acte comme tel.
SAUVÉ DANS L'ÉGLISE
Hommes et femmes sont sauvés par l'évangile, non pas principalement de l'enfer au ciel ou de la mort à la vie éternelle, mais du monde dans l'Église. La première étape dans le salut de l'homme en tant qu'expérience subjective va toujours du monde à l'Église. Afin de nous sauver, la croix de Christ doit nous délivrer du monde hostile à Dieu et placé sous la condamnation, et nous emmener dans l'Église qui est le corps de Christ. Tout autre aspect du salut est basé sur ce fait. Christ ne nous emmènera jamais au ciel pour que nous profitions de la vie éternelle d'une manière individuelle, mais en tant que membres de Son corps, l'Église.
C'est pour cette raison que l'Église terrestre est l'objet de la suprême considération de Christ (Éphésiens 5.27). Ceux qui sont déjà montés au ciel, comme Énoch, Moïse et Élie, sont les premiers fruits de ceux qui appartiennent au corps de Christ auxquels Jésus prépare une place et pour lesquels Il reviendra lors de Sa seconde venue. Ainsi donc, le salut commence en étant délivrés du monde pour entrer dans l'Église.
Quand nous étions du monde, nous appartenions à une nation, à une tribu, ou à une certaine portion de la société. Comme tels, nous faisions vraiment partie de ce qui constitue le monde. Mais en tant que chrétiens, nous avons dit adieu à tout ceci, nous l'avons enseveli dans les eaux du baptême. La croix de Christ interdit à tout ce qui vient du moi et du monde de franchir le seuil de l'Église. « Car nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. » (1 Corinthiens 12.13).
Cependant, c'est une grande tragédie de voir le monde se glisser ou s'infiltrer aujourd'hui dans l'Église. Nous copions ses modes, nous acceptons sa philosophie et dépendons aussi de ses ressources. Tout ceci est en contradiction avec l'évangile de Christ ; c'est parce que l'Église a perdu de vue la véritable signification de la doctrine du salut. Il n'est pas étonnant qu'elle soit si faible et puisse à peine se distinguer du monde. Quand Christ est venu sur terre, Il a été un étranger et un voyageur. Il était dans le monde et témoignait de la vérité au monde, mais Il n'était pas du monde. Et tout ce qui était vrai de Lui doit devenir vrai pour le chrétien et l'Église dont il fait partie. « Parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi » (1 Jean 5.4-5).
Chaque croyant doit réaliser qu'être sauvé signifie d'un côté dire adieu au monde et de l'autre devenir une partie vitale de l'Église. Selon le Nouveau Testament, la meilleure définition de l'Église, c'est qu'elle est le « corps de Christ » (Romains 12.2-5 ; 1 Corinthiens 12.27 ; Éphésiens 1.19-23 ; Colossiens 1.24). Un chrétien est quelqu'un qui est devenu, par la foi, une partie vitale de l'église, un membre de ce corps. C'était en fait l'une des significations que Christ avait en tête quand Il introduisit l'élément du pain dans l'ordonnance de la Sainte Cène. « Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain et un seul corps ; car nous participons tous à un même pain. » (1 Corinthiens 10.17).
Quand nous considérerons le salut à la lumière de cette vérité, nous découvrirons qu'il a d'importantes répercussions sur la manière dont nous vivons la vie chrétienne. Quand nous étions du monde, nous pouvions vivre plus ou moins comme il nous plaisait puisque ce monde, construit par Satan, est basé sur le principe de l'amour du moi.
Mais maintenant, étant chrétiens et membres du corps de Christ, nous ne pouvons plus penser ni faire les choses à notre façon. La loi ou le principe du corps exige que nous vivions entièrement sous l'autorité et la dépendance de la tête qui est Christ (Éphésiens 5.23 ; Colossiens 1.18). En d'autres termes, tout comme les différents membres du corps humain sont sous le plein contrôle de la tête, ainsi, en tant que chrétiens, nous devons aussi être sous le plein contrôle de Christ. Toute autre considération se trouve en contradiction avec le principe du corps.
Si tous les chrétiens étaient attentifs à ce fait et voulaient se soumettre à cette vérité, l'Église serait, naturellement et sans aucun effort humain, parfaitement unie et démontrerait la vie de Christ. Encore une fois, utilisant l'illustration que Paul emploie du corps humain comme figure de l'Église (voir 1 Corinthiens 12.14-25), nous savons que la raison pour laquelle il existe une unité et une coordination parfaites dans le corps humain, c'est qu'il ne fait rien de lui-même, mais vit entièrement sous la direction de la tête. De même l'Église, en tant qu'organe corporatif de Christ, fera l'expérience d'une unité et d'une coordination semblables quand les divers membres du corps, qui englobent les croyants individuels, ne feront rien d'eux-mêmes mais vivront entièrement et uniquement sous la direction de Christ.
Quand ceci se réalisera, nous ne feront pas seulement l'expérience d'une unité et d'une coordination parfaites dans l'Église, ce qui est la forme de témoignage la plus puissante (Jean 13.35 ; 17.20-21), mais nous découvrirons aussi que chaque croyant, sans exception, a une fonction importante à remplir dans le cadre du corps. De plus, « tous les membres n'ont pas la même fonction » ; néanmoins, tous les membres ont un rôle vital à jouer dans le fonctionnement de l'Église :
« Puisque nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon sa proportion de foi, que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère, que celui qui enseigne s'applique à l'enseignement ; que celui qui est chargé d'exhorter exhorte, que celui qui donne le fasse avec simplicité, que celui qui préside le fasse avec soin ; que celui qui exerce la miséricorde le fasse avec joie. » (Romains 12.4, 6-8 ; 1 Corinthiens 12.12-25)
Bien plus, quand cette vérité sera comprise, nous découvrirons que chaque croyant aura beaucoup d'égard pour le travail des autres croyants et un profond intérêt pour le bien-être et les besoins de ses frères ; ainsi, il n'y aura aucun schisme dans le corps, mais les membres auront la même attention les uns pour les autres. « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. » (1 Corinthiens 12.25-26).
Encore une fois, l'Église étant comprise et fonctionnant comme le corps de Christ se développera aussi, tout comme le corps humain grandit et se développe. Dans Éphésiens 4.11-13, nous lisons que lorsque Christ est monté au ciel, Il accorda des dons au corps : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme pasteurs et professeurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus dans l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme parfait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. »
Le monde dominé par Satan s'est développé continuellement pendant les dernières six mille années. De même l'Église doit aussi se développer, afin que là où le péché abonde, la grâce surabonde (Romains 5.20). Plus Satan démontre la puissance du péché et de l'égoïsme, plus Dieu doit à Son tour démontrer la puissance de l'évangile, c'est-à-dire l'amour, par le biais de l'Église. Nous savons que, dans la grande controverse entre Christ et Satan, Satan est un adversaire vaincu, mais la victoire de Christ doit être
démontrée à travers l'Église et elle le sera à la fin des temps.
De nos jours, une grande partie de ce qui appartient au monde reste caché de sorte que même les chrétiens sont ignorants du fait que « le monde entier est sous la puissance du malin » (l Jean 5.19) et ils se trouvent ainsi pris par mégarde. Mais le temps vient et il est presque là où nous verrons le monde entier en admiration derrière la bête. « Et ils adorèrent le dragon (le diable) qui avait donné son pouvoir à la bête » (Apocalypse 13.3-4).
En ce temps-là, la terre sera éclairée de la gloire de Dieu révélée à travers l'Église (Apocalypse 18.1). C'est cette démonstration qui doit prendre place avant que Jésus puisse revenir. En effet, le monde est maintenant mûr pour la fin, mais malheureusement l'Église ne l'est pas et Dieu attend patiemment que Son peuple se repente et cherche Sa face de tout son coeur. Voilà pourquoi le véritable évangile doit être restauré d'urgence parmi le peuple de Dieu, afin qu'il puisse réellement devenir « la puissance de Dieu pour le salut ».
L'ENVERGURE DU SALUT
L'ange du Seigneur déclara à Joseph : « Et tu lui donneras le nom de JÉSUS car Il sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1.21). C'est dans ce but que Christ est venu dans le monde, afin qu'Il puisse nous sauver totalement et complètement du péché. Puis, ayant préparé un salut total et complet pour la race humaine perdue, Il est monté vers son Père. Nous avons vu tout ceci en étudiant l'évangile objectif, mais notre intérêt est maintenant de savoir comment ce salut nous est donné, à nous qui avons répondu positivement à la bonne nouvelle. Malheureusement, beaucoup de chrétiens ont une connaissance limitée du plan du salut, en tant que plan déjà préparé et terminé en Jésus-Christ (l'évangile objectif). En conséquence, leur expérience subjective s'en trouve également limitée. Pour cette raison, la plupart des chrétiens sont quelque peu embarrassés quand on leur pose cette simple question : « Êtes-vous sauvé ? » En fait, ceux qui posent la question sont très souvent eux-mêmes ignorants de l'envergure du plan du salut.
Bien que tout ce qui est nécessaire pour notre délivrance du péché soit déjà un fait accompli en Christ, nous découvrirons que le salut en tant qu'expérience subjective est une réalité passée, présente et future. Nous avons déjà vu qu'en Christ, nous avons été sauvés de la culpabilité et de la punition du péché, de la puissance
du péché, ainsi que de la présence et de la malédiction du péché (Chapitre 3). C'est la position de tous ceux qui se sont soumis par la foi à la vérité telle qu'elle est en Jésus. Mais en qui concerne la réalisation de ces choses dans nos vies, nous découvrons que ces trois aspects du salut ne sont pas reçus ensemble et en même temps. Il est vrai que tous trois sont garantis au croyant qui demeure en Christ, mais Dieu ne nous les dispense pas au même moment ; nous faisons plutôt l'expérience de ces choses en trois étapes.
La première intervient à la conversion, quand le croyant s'unit à Christ par la foi. Au moment où notre union avec Christ est réalisée, nous sommes déjà subjectivement sauvés de la culpabilité et de la punition du péché et sommes déclarés parfaitement justes. C'est ce que signifie être dans un état de justification.
Mais cela ne signifie pas que nous avons été sauvés de la puissance ou de l'emprise du péché au niveau pratique ; c'est une expérience qui doit être réalisée de manière quotidienne, alors que nous continuons maintenant à vivre par la foi et à marcher selon l'Esprit. C'est la seconde étape de notre salut qu'on appelle le processus de la sanctification et qui doit durer aussi longtemps que nous vivrons.
Puis, au second avènement, tous les croyants seront rachetés ou sauvés de la malédiction et de la présence du péché. C'est là, bien sûr, la bienheureuse espérance que nous attendons (Tite 2.14-15 ; Romains 8.19-25).
Un chrétien peut donc dire avec confiance qu'il est sauvé d'une part, mais en même temps il doit confesser que son salut est en cours et qu'il sera sauvé. Oui, en tant que croyants, nous sommes déjà sauvés de toute condamnation et nous avons par conséquent la paix avec Dieu (Romains 5.1 ; 8.1). Mais en même temps, nous sommes en train d'être sauvés du péché qui habite en nous alors que nous continuons à mener « le bon combat de la foi » (1 Timothée 6 12). Et finalement, nous attendons Sa glorieuse apparition, lorsque nous serons sauvés de la corruption du péché qui a contaminé chaque membre de notre corps (Romains 8.23-25 ; 1 Corinthiens 15.51-57 ; Philippiens 3.20-21).
Ceci étant l'envergure globale du plan du salut, notre espérance chrétienne n'est pas limitée à cette vie. C'est pour cette raison que Paul déclarait aux Corinthiens : « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15.19). En tant que chrétiens, nous devons non seulement nous réjouir que le ciel et la vie éternelle nous soient acquis, mais aussi que « quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur » (1 Jean 3.3 ; Romains 13.14 ; Galates 5.16).
Finalement, consolons-nous et soutenons-nous, dans l'attente de ce glorieux jour où Il apparaîtra pour nous emmener vers notre demeure céleste, là où nous pourrons faire l'expérience de la plénitude du salut rendu possible en Jésus-Christ.