DYNAMIQUE de l'ÉVANGILE ÉTERNEL

Chapitre 5

LA CROIX DE CHRIST

La croix de Christ était au coeur même du message du Nouveau Testament (1 Corinthiens 2.1-2). L'apôtre Paul a résumé la Bonne Nouvelle de l'évangile dans le message de la croix : « Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 1.18).

Il existe cependant beaucoup de confusion et d'ignorance aujourd'hui sur ce sujet vital pour le peuple de Dieu. Le diable est très content de nous voir décorer nos églises avec des croix, imprimer des croix sur nos livres, les tatouer sur nos corps, les suspendre à notre cou et même prêcher sur le sujet, tant que nous restons ignorants de la vérité de la croix.

La croix est la suprême manifestation de l'amour divin agapé ; c'est ici que les justes exigences de la loi envers la race humaine ont reçu satisfaction et qu'elle a démontré en Jésus-Christ la puissance de Dieu qui triompha du diable et du péché. Il n'est pas étonnant que Satan ne veuille pas que la vérité de la croix nous soit révélée ; c'est la raison pour laquelle il l'a enveloppée de ténèbres, avec pour résultat la perte par l'Église chrétienne de la plus grande partie de sa puissance.

Mais la vérité de la croix doit être restaurée et le sera avant que vienne la fin. Et la lumière qui se déverse dans les coeurs des croyants éclairera la terre de la gloire de Dieu : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir » (Jn 12.31-33). Afin d'obtenir le plein bénéfice de cette étude sur la croix de Christ, j'ai divisé le sujet en trois parties, chacune d'elles dévoilant une vérité cruciale pour notre salut et notre vie chrétienne. Puisse Dieu ouvrir nos yeux pour que nous puissions non seulement voir, mais nous réjouir et nous glorifier en Christ et en Christ crucifié !

1. LA CROIX DE CHRIST ET LA GRANDE CONTROVERSE

À la croix, Satan, l'Antéchrist, « le serpent ancien... celui qui séduit toute la terre », a été totalement défait, jugé et condamné. C'est une vérité que tous les chrétiens doivent clairement voir et comprendre. La grande controverse qui avait commencé dans le ciel entre Lucifer et Christ (Apocalypse 12.7-8) prit un tournant décisif à la croix ; car ici Satan, le grand séducteur, fut pleinement révélé afin que tout l'univers le vit tel qu'il était réellement, un menteur et un meurtrier. C'est seulement en regardant Satan à la lumière de la croix que nous le connaîtrons tel qu'il est réellement.

Dans le ciel, Lucifer avait la plus haute position parmi les anges, mais 1'iniquité (l'exaltation de soi) entra dans son esprit (Ézéchiel 28.14-15) et il convoita la place de Christ qui était un avec le Père (Ésaïe 14.12-14). À l'insu des autres anges, Lucifer, maintenant devenu Satan, désira dans son for intérieur se débarrasser ou assassiner le Fils de Dieu afin d'obtenir la position d'honneur qui était la Sienne. Ayant séduit le tiers des anges, il fit la guerre à Christ et à Ses anges. Cependant, ses anges et lui furent défaits et jetés hors de leur demeure céleste (Apocalypse 12.7-9).

Après cela, Satan arracha illégalement la domination de cette terre à Adam et Ève et, employant l'homme tombé comme son esclave et son instrument, il transforma ce monde en un royaume de son cru, basé sur le principe de l'amour de soi. Nous avons vu tout ceci dans notre étude du chapitre 1, « Le problème du péché ».

Pendant plus de 4,000 ans après la chute d'Adam, Satan tint secret dans son coeur le désir qu'il avait entretenu dans le ciel de tuer le Fils de Dieu. Mais lors d'une nuit silencieuse dans les collines de Bethléhem, pendant que les bergers veillaient sur leurs troupeaux, Satan et ses anges entendirent un chant étrange : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ; paix sur la terre et bienveillance envers les hommes. » Dieu qui a tant aimé le monde avait envoyé Son Fils unique pour être le Sauveur de l'humanité déchue (Jean 3.16).

La nouvelle parut à Satan comme une merveilleuse opportunité de satisfaire son désir si longtemps caressé. Il aurait maintenant l'opportunité d'accomplir ce qu'il désirait faire dans le ciel, tuer le Fils de Dieu. Après tout, le monde n'était-il pas sous son contrôle (1 Jean 5.19) ? Quelle meilleure occasion aurait pu tomber entre de si méchantes mains ? Ici, au coeur même de son empire, Christ, son pire ennemi, allait risquer Sa vie et prendre la nature d'un bébé impuissant pour racheter ce dont Satan s'était emparé illégalement. Que pouvait-il faire à cet Ennemi détesté qui l'avait vaincu dans le ciel et jeté hors de sa demeure céleste ?

Il ne perdit pas de temps. Utilisant Hérode le Grand comme son agent, des ordres furent envoyés de tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans à Bethléhem, dans une tentative de tuer Jésus (Matthieu 2.1-16). Toutefois le plan échoua, car I'heure de Christ n'étant pas encore venue (Jean 7.30 ; 8.20). Bien que la Bible soit presque silencieuse concernant l'enfance et la jeunesse de Christ, plusieurs tentatives doivent sans aucun doute avoir été faites par Satan pour accomplir son mauvais dessein qui seront révélées au jour du jugement.

Puis vint le ministère de Christ et l'Écriture rapporte plusieurs attentats contre Sa vie, chacun d'eux provoqué par Satan lui-même. En voici deux exemples :

Lc 4.9-11 : Satan lui-même emmena Jésus au sommet de la tour du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ». Quelle pouvait être son intention derrière une telle suggestion, si ce n'est de tuer Christ ?

Jean 10.31 : Les Juifs, sans doute dirigés par Satan, « prirent encore des pierres pour le lapider ». Le mot « encore » indique que ce n'était pas la première fois que les Juifs étaient incités par le diable à tuer Christ

Mais toutes ces tentatives contre la vie de Christ échouèrent pour une raison: « Son heure n'était pas encore venue ». Dieu protégeait Son Fils et rendait impossible pour Satan d'accomplir son désir.

Vient ensuite Gethsémané et Jésus est arrêté par une populace contrôlée par le diable. Et il leur répond : « J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres (Satan) » (Luc 22.53). Le moment est arrivé dans l'histoire de l'Univers où Satan doit être démasqué. Tous les habitants du ciel et de la terre doivent le voir tel qu'il est. Jésus dit aux Juifs : « Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui » (Jean 8.44). Qui a-t-il (le diable) tué dès le commencement ? Personne physiquement, mais dans son coeur (son esprit), il désira tuer le Fils de Dieu quand dans le ciel, alors qu'il était Lucifer, l'iniquité entra dans son esprit et il voulut la place de Dieu. (Notez que tuer Dieu n'a pas besoin d'être un acte ; comme pour tout péché, cela commence par un désir chéri, Matthieu 5.21-28).

À la croix, Satan a reçu le plein contrôle de Christ pour faire de Lui ce qui lui plaisait. C'est de cette manière seulement que ce désir malin chéri depuis si longtemps pouvait se manifester ouvertement. Maintenant l'univers entier comprendrait ce qu'était réellement le péché et ce qu'il finirait par produire, si la possibilité lui en était donnée. Le péché, c'est la haine contre Dieu ; c'est une rébellion contre Lui et contre Sa loi d'amour qui, s'il en a la permission, finira par tuer Dieu. Voilà ce que la croix de Christ nous a révélé concernant le péché et le diable, l'instigateur du péché.

Dans Jean 15.18, Jésus déclara : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous ». Pourquoi le monde devait-il haïr Christ qui allait ici et là, faisant du bien ? Parce que « le monde entier est sous la puissance du malin » (1 Jean 5.19) et que le malin, qui est Satan, déteste Christ. Il n'est par conséquent pas surprenant que les Juifs, sous le contrôle du diable, s'écrièrent d'une seule voix : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » (Jean 19.6, 15). Satan révéla sa haine pour Dieu à la croix.

Avec Christ sous son contrôle, il n'y avait qu'une seule chose qu'il pouvait faire avec Lui : L'exposer à la honte publique, Lui infliger des souffrances indicibles et finalement Le mettre à mort. C'était ainsi seulement que le diable pouvait satisfaire son désir. Employant le monde comme instrument, il affligea Christ de trois choses : la honte, la souffrance et la mort. Notez les textes suivants : À la croix, Satan et ses anges « crucifièrent pour leur part le Fils de Dieu et l'exposèrent à l'ignominie » (Hébreux 6.6). Parce qu'Il nous aima, Christ, « en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie » (Hébreux 12.2, voir aussi Philippiens 2.8)

Agoniser sur une croix romaine, en plus d'être une mort des plus honteuse réservée seulement aux pires criminels et aux esclaves en fuite (Ésaïe 53.12), était aussi une forme de mort très douloureuse. La crucifixion romaine était précédée d'une flagellation qui causait beaucoup de souffrances. Venait ensuite la croix que le criminel était obligé de porter jusqu'au lieu de sa mise à mort ; finalement, la crucifixion elle-même produisait des souffrances indescriptibles. Pourtant, Christ endura tout cela afin d'accomplir la volonté de Dieu (Luc 24.26, 46 ; Actes 3.18 ; 1 Pierre 2.21).

Il est de la plus haute importance que nous réalisions que la honte et la souffrance infligées à Christ lors de la crucifixion par des hommes cruels ne venaient pas de Dieu mais leur étaient suggérées par le diable. Dieu le permit, bien sûr, afin que le vrai caractère de Satan puisse être dévoilé, mais Il n'en fut pas le responsable. Par conséquent, nous ne devons jamais considérer les souffrances physiques et la honte endurées par Christ sur la croix comme le sacrifice suprême qui nous sauve. En outre, nous ne devons jamais confondre ce que Satan a fait à Christ sur la croix avec ce que Dieu a fait à Son Fils. Dieu et Satan ne furent pas partenaires à la croix.

Notre prochaine section traitera de ce que Dieu a fait à Son Fils sur la croix et de ce que constitue le suprême sacrifice qui nous sauve. Mais le diable, qui fut le seul responsable de la souffrance physique de Christ sur la croix, a trompé l'Église chrétienne en lui faisant croire que cette souffrance physique a constitué le suprême sacrifice de Christ pour notre salut. Non, car si nous le croyons, cela signifie que le diable aurait en réalité coopéré à notre salut, ce qui est impossible dans le cadre de la grande controverse.

Ainsi donc, la croix de Christ nous a révélé le véritable caractère de Satan, causant ainsi sa chute aux yeux des anges et des mondes non déchus. Mais ce n'est pas seulement à eux que la croix doit révéler le vrai caractère de Satan, mais aussi à nous ; car nous sommes, en tant que chrétiens, les représentants de Christ sur terre et, pour cette raison, le « scandale de la croix » que Christ endura pour nous doit aussi devenir le nôtre (Galates 5.11).

En tant que chrétiens, nous avons dit adieu à notre statut social de ce monde (Jean 15.19 ; 17.16), nous avons été crucifiés par rapport au monde et nous sommes devenus un avec Christ (Galates 6.11). Ainsi nous sommes devenus les ennemis de Satan et du monde. En conséquence, ce que Satan, en travaillant par l'intermédiaire du monde, a fait à Christ sur la croix, il nous le fera aussi. C'est là « le scandale de la croix » que tous les vrais chrétiens doivent endurer.

Le fait que le monde ne nous hait pas ou ne nous expose pas à la honte aujourd'hui, vient simplement du fait que nous sommes charnels dans notre comportement et que le monde ne voit pas Christ en nous. Mais que Christ soit révélé dans notre vie, par la puissance de l'évangile, et nous verrons immédiatement le monde se retourner contre nous. Il nous haïra (voir Jean 7.7 ; 17.14 ; 1 Jean 3.13), nous exposera à la honte (Actes 5.41) et nous persécutera (voir Jean 16.33 ; Romains 6.17, 18 ; 2 Timothée 3.12).

Par conséquent, ne nous laissons pas tromper si le monde est bon pour nous et parle en bien de nous. Jésus a dit : « Malheur à vous, lorsque tous les hommes diront du bien de vous ; car leurs pères faisaient de même à l'égard des faux prophètes » (Luc 6.26).

À la croix, le monde, étant sous la domination de Satan, avait un choix à faire entre Christ (en qui Pilate en tant que juge ne trouva aucune faute) et Barabbas (le pire criminel qu'on pouvait trouver dans la prison). Sans hésitation, le monde choisit de libérer Barabbas, car il était un des leurs, et de crucifier Christ. Le monde est aujourd'hui encore sous la domination de Satan et il fera encore le même choix s'il doit choisir entre l'un des siens et le plus insignifiant des vrais croyants. Voilà, cher ami croyant, le coût à payer pour être disciple.

Au temps de la croix, les habitants du monde étaient divisés entre eux. Les Juifs étaient contre les Romains et les Pharisiens contre les Sadducéens. Mais Christ étant leur ennemi commun, ils s'unirent tous contre Lui. Aujourd'hui encore, le monde est divisé en plusieurs factions, mais que le caractère de Christ soit reproduit dans l'Église et nous verrons le monde s'unir contre les saints. Ce sera une époque de grande tribulation qui surviendra à la fin des temps, quand l'Église démontrera finalement la puissance de l'évangile. À la croix, Satan et Christ se sont rencontrés et cette fois-là, Satan était certain de la victoire ; mais sa victoire se transforma en défaite, une défaite dont il ne se remettra jamais. Louez le Seigneur pour un tel Sauveur !

2. LA CROIX DE CHRIST ET L'EXPIATION

Dans la dernière section, nous avons vu ce que Satan a fait à Christ sur la croix - il L'a exposé à la honte, Lui a infligé des souffrances indescriptibles et L'a finalement placé sur la croix pour y mourir d'une mort terrible. Dieu a permis que tout ceci arrive à Son bien-aimé Fils unique et Christ, de Son côté S'est volontairement soumis à ce traitement cruel afin que [le caractère de] Satan soit pleinement et complètement dévoilé aux yeux de l'univers.

Mais il s'est passé encore bien plus à la croix. Car Dieu a profité de cette situation qui semblait, humainement parlant, être un échec pour Lui, et en a fait le moyen par lequel la race déchue dans son entier pourrait être sauvée. En d'autres termes, Il transforma la défaite en victoire : « Nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance et sagesse de Dieu pour ceux qui sont sauvés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1.23-25).

Dans cette section de notre étude de la croix, nous allons oublier les souffrances physiques de Christ, infligées par des hommes cruels et qui ne jouaient aucun rôle dans l'expiation, pour regarder plutôt les souffrances réelles de Christ qui constituent le suprême sacrifice et le moyen par lequel les hommes pêcheurs sont réconciliés avec un Dieu juste et saint.

Nous devons réaliser que non seulement le caractère de Satan fut pleinement révélé à la croix, mais bien plus, que le caractère agapé de Dieu fut aussi pleinement révélé et que les justes exigences de la loi furent également pleinement satisfaites à la croix. L'apôtre Jean a déclaré : « La Parole a été faite chair et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1.14). Et Paul écrivait aux chrétiens de Rome : « Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Romains 3.24-26).

Nous lisons encore : « Christ a été livré pour nos offenses et est ressuscité pour notre justification » (Romains 4.25) C'est à la croix que la gloire de Dieu, cet amour qui se sacrifie, fut pleinement démontré et nous devons nous aussi, comme les disciples, contempler Sa gloire si nous voulons croître dans Sa plénitude. « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur » (2 Corinthiens 3.18).

Dans le sombre contexte du péché et de Satan, la gloire de Dieu s'est manifestée à la croix dans tout son éclat. Nous devons maintenant examiner ce qu'était cette gloire. Toutes les barrières humaines, comme les idées préconçues ou les traditions, doivent être mises de côté afin que nous puissions voir la vérité telle qu'elle est en Christ et en Christ crucifié.

Afin que nous puissions apprécier la véritable signification de la croix de Christ à la lumière de l'expiation-réconciliation, « at-one-ment », mot qui signifie que Dieu et l'homme pécheur ont été réconciliés, amenés à se « raccommoder » nous devons réaliser que le péché nous a séparés de Dieu (Ésaïe 59.2) et a fait de nous ses ennemis (Romains 5.10). Ainsi, pour que l'homme pécheur soit sauvé, il fallait qu'il soit réconcilié avec Dieu. Selon les Écritures, Christ nous a réconciliés avec Dieu (2 Corinthiens 5.18-19 ; Hébreux 2.17) et cette réconciliation a été réalisée à la croix (Éphésiens 2.16 ; Romains 5.10). Comment était-ce possible ? Ou comment a-t-il été possible que la mort de Christ nous réconcilie avec Dieu ? C'est là une question très importante qui nous éclairera sur la véritable nature de la mort de Christ, le suprême sacrifice qui a révélé la gloire de Dieu, c'est-à-dire Son amour qui se sacrifie.

De nouveau, nous devons réaliser que le péché, en plus d'être une chose que Dieu hait et ne tolérera pas, constitue une « transgression de la loi » (1 Jean 3.4). Et Dieu a exprimé de manière non équivoque que le salaire du péché c'est la mort (Genèse 2.16-17 ; Ézéchiel 18. 4, 20 ; Romains 6.23). C'est « pour le péché » que Christ est mort sur la croix (Romains 6.10). Ceci signifie simplement qu'en étant notre substitut et représentant, Christ a fait, sur la croix, l'expérience de la mort que la Bible décrit comme « le salaire du péché », c'est-à-dire que « par la grâce de Dieu, Il souffrit la mort pour nous tous » (Hébreux 2.9).

Ceci nous conduit maintenant à considérer le fait très important qu'il existe dans les Écritures deux sortes de mort. Il y a d'abord la première mort, décrite dans la Bible comme un sommeil (Jean 11.11-14 ; 1 Corinthiens 15.51 ; 1 Thessaloniciens 4.14). C'est ce qu'expérimenteront tous les hommes, qu'ils soient sauvés ou perdus. Puis il y a la seconde mort qui est une mort éternelle (adieu à la vie pour toujours) et qui constituera le sort des perdus à la fin du millénium (la période de mille ans suivant le retour de Christ ; Apocalypse 2.11 ; 20.6-14 ; 21.8).

La première mort, aussi terrible qu'elle puisse nous sembler, n'est pas le salaire du péché, mais seulement sa conséquence. Tous ceux qui meurent de cette mort feront l'expérience de la résurrection, les sauvés pour la vie éternelle et les perdus pour la seconde mort, le salaire du péché. C'est la seconde mort qui est le salaire du péché, car c'est dans cette mort que Dieu, la source de toute vie, abandonne l'impénitent à son propre choix d'incrédulité, le laissant totalement dépourvu d'espoir.

Par conséquent, « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection, la seconde mort n'a point de pouvoir sur eux » (Apocalypse 20.6). Pourquoi ceux qui ont accepté par la foi leur position en Christ et qui ressusciteront à la première résurrection (1Thessaloniciens 4.16) échapperont-ils à la seconde mort ? Parce que Christ, ayant porté leur péché, a déjà goûté la seconde mort pour eux (Hébreux 2.9). C'est ici une vérité que l'esprit charnel ne peut pas comprendre car elle est folie pour lui, mais pour nous qui sommes sauvés, c'est la puissance de Dieu pour le salut. La croix de Christ ainsi comprise devient pour le croyant la puissance de l'évangile capable de nous délivrer de la culpabilité et de la pénalité du péché aussi bien que de sa puissance.

Il est de la plus haute importance pour notre salut et notre expérience chrétienne que tous les croyants reconnaissent que sur la croix, Christ a réellement goûté la seconde mort en faveur de l'humanité déchue et que cette mort constitue le sacrifice suprême. En amenant l'Église chrétienne à croire un mensonge que l'homme possède une âme immortelle , le diable a couvert cette glorieuse vérité de la croix de ténèbres. Car, voyez-vous, si l'homme possède une âme immortelle, la mort devient simplement une séparation du corps et de l'âme dans laquelle la seconde mort (un adieu définitif à la vie) devient impossible. C'est pour cette raison que l'Église a dû interpréter le suprême sacrifice de Christ sur la croix comme les souffrances physiques infligées par des hommes cruels et tout à fait semblables à celles de beaucoup de gens ayant subi ce genre de mort. Pour cette raison aussi, il s'est avéré nécessaire d'introduire l'idée que les perdus seront éternellement torturés et brûleront dans le feu pendant toute l'éternité en guise de salaire pour leur péché. Aucun de ces enseignements n'est fondé sur les Écritures.

Bien plus, en incitant l'Église à considérer la croix dans une perspective romaine, Satan a aussi voulu obscurcir la véritable signification de la croix en ce qui concerne la réalité du sacrifice de Christ. C'est seulement quand nous regardons la croix du point de vue juif, comme le firent les auteurs du Nouveau Testament, que nous pouvons comprendre toute sa signification.

Il est vrai que la crucifixion romaine fut l'instrument d'exécution le plus douloureux et le plus honteux jamais utilisé par les hommes. Elle fut probablement inventée par les Phéniciens, environ 600 ans av. J.-C., puis adoptée par les Égyptiens qui la transmirent à leur tour aux Romains qui la raffinèrent et l'employèrent pour exécuter les esclaves en fuite et les criminels les plus dangereux. Mais la croix signifiait quelque chose de très différent pour les Juifs et c'est seulement dans cette perspective que nous pouvons réaliser quel en a été le véritable enjeu.

Selon Jean 19.5-7, les Juifs demandèrent que Christ soit crucifié parce qu'll avait commis le péché de blasphème, S'étant décrit comme le Fils de Dieu. Or, quand nous examinons la loi du blasphème dans l'Ancien Testament, nous découvrons que cette loi stipulait la mort par lapidation et non par crucifixion (Lévitique 24.16). Les Juifs ne le savaient-ils pas ? Ils le savaient sûrement car lorsque Christ a fait cette déclaration : « Moi et le Père nous sommes un. Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider » (Jean 10.30-31). Pourquoi donc insistèrent-ils pour que Pilate le crucifie, considérant que la crucifixion n'était pas pratiquée par les Juifs ?

La réponse est que leur intention allait plus loin que de simplement mettre Christ à mort. Pour les Juifs de Son temps, la crucifixion équivalait à la pendaison à un arbre, correspondant pour eux à l'irrévocable malédiction de Dieu (Deutéronome 21.23). C'était l'équivalent de la seconde mort, un adieu à la vie pour toujours (nous devons nous souvenir que les Juifs ne croyaient pas à l'immortalité de l'âme humaine, un concept païen hérité des Grecs).

Un bon exemple de la façon dont la pendaison représentait la malédiction de Dieu se trouve dans le livre de Josué. Dieu avait dit à Abraham qu'il donnerait aux Amoréens quatre cents ans de sursis pour accepter le vrai Dieu, pendant que ses descendants, les Juifs, seraient esclaves en Égypte (Genèse 15.13-16). Quand Josué conduisit les Juifs en Canaan lors de l'Exode, cinq rois se liguèrent pour attaquer les Gabaonites qui s'étaient rangés aux côtés de Josué. Dieu donna la victoire à l'armée de Josué et quand les cinq rois ennemis furent capturés et amenés à Josué, il les mit à mort et les fit pendre ensuite à cinq arbres en guise de preuve de la malédiction de Dieu, exemple du sort réservé à celui qui rejette délibérément et sciemment le Dieu du ciel (Josué 10.25-27).

Pour les Juifs, la crucifixion de Christ signifiait beaucoup plus que la mort physique ; elle voulait dire que Dieu plaçait sur Lui Sa malédiction, soit l'équivalent de la seconde mort (Ésaïe 53.6-10). Dieu ne l'a pas fait à cause du blasphème dont les Juifs l'accusaient, mais parce que « Il n'a pas épargné son propre fils mais il l'a livré (à la seconde mort, au salaire du péché) pour nous tous ». Par conséquent, « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant fait malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates 3.13). C'est pour cette raison que les auteurs du Nouveau Testament qui voyaient la croix d'un point de vue juif, ont considéré la crucifixion de Christ comme une pendaison à un arbre (Actes 5.30 ; 10.39 ; 13.29 ; 1 Pierre 2.24).

Plusieurs se poseront sans doute la question : « Comment Christ a-t-Il pu faire l'expérience de la seconde mort, puisqu'Il était divin, avait prédit Sa résurrection et est réellement ressuscité des morts ? » La première partie de la question peut être aisément résolue car la divinité de Christ n'est pas morte à la croix ; mais Christ, en tant qu'homme et substitut pour nous, est mort (c'est-à-dire que notre vie humaine corporative qu'Il assuma à l'incarnation et qui était condamnée, est morte). La divinité est immortelle et ne peut donc mourir ni de la première, ni de la seconde mort. Les deux autres questions ne peuvent être comprises qu'à la lumière du dépouillement de Christ qui prit place à l'incarnation.

Qu'est-ce qui était impliqué dans l'incarnation quand Christ, la seconde personne de la Divinité, a été fait chair et est devenu le Fils de l'homme ? Selon Philippiens 2.6-7, « Christ s'est dépouillé lui-même », Il « s'est humilié » afin de représenter l'humanité qu'Il était venu racheter. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Il est clair qu'afin d'être notre Sauveur, Christ a placé tout Son être, y compris toutes Ses prérogatives divines entre les mains de Son Père. En retour, le Père a pris Christ, qui avait volontairement consenti à Se remettre entre Ses mains, et L'a placé dans le sein de Marie par le Saint-Esprit (Luc 1.26-35).

Cela signifie que Christ, tout en retenant Sa divinité, en abandonna l'utilisation indépendante pendant Son séjour sur cette terre pour devenir le substitut et représentant de notre race. En conséquence, il est dit dans l'Écriture que l'enfant Jésus « croissait en sagesse » (Luc 2.40, 52), ce qui aurait été impossible si Christ avait gardé Ses prérogatives divines ; et en tant qu'homme, Il a Lui-même déclaré que, sans le Père, Il ne pouvait rien faire (Jean 5.19, 30 ; 6.57), signifiant qu'Il a dû vivre sur cette terre à la manière des hommes, dans une dépendance totale de Dieu, c'est-à-dire par la foi seulement.

Voyez la comparaison entre Christ en tant que Dieu et Christ en tant qu'homme :

CHRIST EN TANT QUE DIEU CHRIST EN TANT QU'HOMME
Immortel : Jean 1.4 ; 5.26. Mortel : Romains 10.5 ; 5.6 ; 1 Co 15.3.
Créateur : Jean 1.3 ; Col 1.16. Fait homme : Mt 2.1 ; Hébreux 2.9 ; 10.5.
Omniscient : Jean 2.24-25 ; 16.30. Doit acquérir la connaissance : Luc 2.40-52.
Indépendant : Jean 10.18. Dépendant : Jean 5 19-30 ; 6.57 ; 8.28.

En tant que Dieu, tout ce qui est vrai de Dieu est vrai de Christ. De même, en tant qu'homme, tout ce qui est vrai de l'homme est vrai de Christ (Hébreux 2.14-17). Par conséquent, pour que Christ en tant que Dieu puisse devenir homme comme nous, il Lui a fallu Se dépouiller complètement de toutes Ses prérogatives divines. C'est seulement de cette manière qu'Il pouvait être rendu semblable à nous et Se qualifier pour être notre Sauveur et substitut.

Tout ceci projette un éclairage important sur Sa mort sur la croix. Car non seulement Christ était en tant que Fils de l'homme, complètement dépendant du Père pour tous Ses besoins, mais même s'Il possédait Sa propre vie divine, non créée et non empruntée, Il ne pouvait Se ressusciter Lui-même des morts sans avoir reçu l'autorisation et le signal du Père. C'est pourquoi l'Écriture enseigne clairement que Christ est ressuscité des morts par la glorieuse puissance du Père (Romains 6.4 ; Actes 2.24, 32 ; Éphésiens 1.20).

À la lumière de cette vérité, nous devons maintenant évaluer la mort de Christ sur la croix. Nous avons déjà vu ce que Satan a fait à Christ sur la croix en se servant du monde. Mais mis à part ceci, Dieu a aussi fait quelque chose à Son Fils bien-aimé sur la croix. Le prophète Ésaïe dit qu'll a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous (Ésaïe 53.6). Cela signifie que la colère de Dieu contre le péché dans sa totalité a été placée sur Christ, notre porteur de péché, alors qu'Il était suspendu à la croix. C'est pourquoi la Bible déclare qu'Il n'épargna point Son propre Fils, mais qu'Il Le livra pour nous tous (Ésaïe 53.4-10 ; Romains 4.25 ; 8.32). Cette vérité était autrefois révélée par le service du sanctuaire quand l'agneau du sacrifice qui représentait Christ devait être consumé par le feu divin sur l'autel d'airain (Lévitique 9.24), image de la colère de Dieu contre le péché (Hébreux 12.29). Cette vérité fut également évoquée lors de la première Sainte Cène dans la chambre haute, quand Christ institua la sainte Cène du Seigneur. Il prit la coupe et dit : « Buvez-en tous ! Car ceci est mon sang, le sang de l'alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26.27-28). Plus tard, dans le jardin de Gethsémané, nous l'entendons prier par trois fois avec agonie : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi. Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39-44).

Qu'entendait-il exactement par la « coupe » ? La réponse se trouve dans le message des trois anges d'Apocalypse 14 : « Un autre ange, un troisième les suivit, en disant d'une voix forte : Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère... » (Apocalypse 14.9-10). La coupe représente clairement la malédiction irrévocable de Dieu, qui est la seconde mort.

Pendant toute Sa vie sur terre, Christ avait vécu par la foi, dépendant totalement de Son Père ; et comme nous l'avons déjà vu, indépendamment du Père, Il ne pouvait rien faire. Cela faisait partie du prix qu'il Lui fallait payer pour devenir le second Adam et le Sauveur du monde. Mais maintenant, à la croix, quelque chose de terrible Lui est arrivé. Le Père l'a abandonné (Matthieu 27.46) ; ce qui signifie que Christ fut laissé sans espoir sans espoir de résurrection, sans espoir de revoir Son Père.

La vie éternelle que possédait Christ et qu'Il avait placée entre les mains du Père à l'incarnation Lui était maintenant retirée afin que Dieu puisse la donner à la race humaine déchue. En retour, la seconde mort, qui aurait dû légitimement être la nôtre, était maintenant éprouvée par notre Seigneur (Hébreux 2.9). C'était, dans son sens le plus élevé, ce que Paul voulait dire quand il déclara : « Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous » (2 Corinthiens 5.21).

C'était là le sacrifice suprême que Christ a dû faire pour nous sauver. Christ, le berger, déposait Sa vie pour Son troupeau, non pas pour trois jours, mais pour l'éternité (Jean 10.11, 15). C'est seulement dans ce contexte que nous pouvons comprendre ce que Christ voulait dire par ces paroles : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné - non pas prêté - son Fils unique » (Jean 3.16). Les disciples qui étaient Juifs l'ont vu clairement et ils ont été complètement transformés, d'hommes cupides et égoïstes qu'ils étaient, en disciples réellement convertis, prêts à bouleverser le monde par l'évangile (Actes 17.6). La même transformation prendra place dans nos vies quand nous réaliserons pleinement la véritable signification de la croix (2 Corinthiens 5.14-15).

Invisible aux regards humains, Satan regardait attentivement toute la scène, pleinement conscient de l'enjeu. Mais tout en étant responsable de la crucifixion de Christ, il ne voulait cependant pas voir la race humaine sauvée ni voir Dieu faire la démonstration de Son incomparable et inconditionnel amour-agapé. Aussi, alors que Christ souffrait d'une angoisse mentale inouïe sous le courroux de Dieu, le diable, employant de nouveau le monde comme son agent, s'approcha du Sauveur avec d'ardentes tentations qui ne pourront jamais être pleinement comprises par des hommes mortels : « Il a sauvé les autres ; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu ! ... Si tu es le Roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » (Luc 23.35-37). Qui peut comprendre des tentations aussi surhumaines ? Il est certain que, d'un point de vue humain, Christ avait toutes les raisons de vouloir Se sauver Lui-même et de laisser le monde ingrat être perdu ! Mais non ! L'amour de Christ pour la race humaine déchue et pécheresse fut plus grand que l'amour qu'Il avait pour Lui-même : « À ceci, nous avons connu l'amour, c'est qu'il a donné sa vie pour nous... » (1 Jean 3.16). À la croix, Christ a dû prendre une décision des plus importante sur laquelle reposait la destinée de toute la race humaine : descendrait-Il de la croix et Se sauverait-Il Lui-même en utilisant Sa propre puissance divine à l'encontre de la volonté de Son Père ? Il pouvait le faire. Ou sauverait-Il le monde en Se soumettant au juste salaire du péché par le sacrifice total et éternel de Lui-même ? C'était là le véritable enjeu auquel Christ était confronté. Il ne pouvait Se sauver Lui-même tout en sauvant le monde ; c'était l'un ou l'autre.

Et voici le choix qu'Il fit : « Je dirai adieu à ma vie éternelle afin que la race humaine puisse l'obtenir et J'accepterai en échange la seconde mort, juste salaire du péché qu'elle mérite ». La vie divine n'a pas pris fin à la croix, mais elle a été livrée pour la race humaine en échange de la seconde mort devant légalement être la nôtre.

Ceci signifie qu'à la croix, Christ a choisi d'abandonner Sa vie éternelle pour toujours, non pas seulement pour trois jours, afin que nous puissions avoir cette vie éternelle. Ceci constitue le suprême sacrifice de la croix, l'éclat de la gloire de Dieu rayonnant sur la face de Christ. C'était aussi la coupe amère que Christ a eu à boire et qui a produit les grumeaux de sang à Gethsémané quand, dans Son humanité, Il a plaidé avec le Père.

Ayant choisi de Se sacrifier ainsi sur la croix, d'accepter la seconde mort pour chaque homme en tant que second Adam, Christ s'est écrié : « Tout est accompli ! Et, baissant la tête, il rendit l'esprit » (Jean 19.30). Qu'est-ce qui a été accompli à la croix ? Le sacrifice de l'expiation, le prix pour chaque péché a été payé une fois pour toutes (Romains 6.10).

Ainsi, alors que nous étions encore pécheurs et ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils (Romains 5.8, 10). Le Père juste et saint qui était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, a été parfaitement satisfait de ce que Son Fils ait accompli les justes exigences de Sa sainte loi. Considérant cette vérité, le prophète Ésaïe a pu prophétiser : « Il verra le travail de son âme (Son angoisse mentale sur la croix alors qu'il faisait l'expérience de la seconde mort) et sera satisfait ; par sa connaissance (de la croix), mon serviteur juste en justifiera plusieurs, car il portera leurs iniquités » (Ésaïe 53.11 ; remarquez que tout ceci a lieu dans le contexte de la crucifixion de Christ).

Nous devons garder à l'esprit que le suprême sacrifice de la croix a été fait par un Christ sans péché ; c'est-à-dire qui n'a jamais cédé au péché pendant toute la durée de Son séjour dans la nature humaine. Il ne méritait donc pas d'être puni de la seconde mort. Même s'Il a expérimenté la seconde mort en faveur de la race humaine, Dieu avait parfaitement le droit de Lui restituer Sa vie divine qu'Il avait déposée pour l'homme pécheur.

Cependant, nous devons noter que cette vie restituée n'était plus la propriété exclusive de Christ, car la vie éternelle de Christ est devenue par la croix une vie partagée. Ceci est d'une importance vitale pour toute l'humanité. Pour cette raison, Christ n'est plus, après la croix, désigné comme le Fils unique du Père, mais comme « le premier-né parmi plusieurs frères » (Romains 8.29 ; Apocalypse 1.5). Ceci est vrai car Christ constitue le chef, le représentant d'une nouvelle humanité rachetée, étant le premier fruit ou le premier-né de tous ceux qui sont en Lui (1 Corinthiens 15.20, 23). De la même manière, dans la résurrection, Christ qui sanctifie et les croyants qui sont sanctifiés sont « tous issus d'un seul », c'est-à-dire, qu'ils partagent la même vie (Hébreux 9.11).

Avant la croix, les Écritures se réfèrent à Christ comme étant le « Fils unique du Père » (Jean 1.14). Après la croix et la résurrection, Il devient « le premier-né d'entre les morts » (Apocalypse 1.5). Ces termes « unique » et « premier-né » montrent une distinction importante. Le premier se rapporte à un seul enfant ; le second désigne le premier enfant parmi plusieurs autres. Voilà la différence que la croix a faite dans la vie de Dieu et de l'homme. Avant la croix, Dieu avait un seul Fils bien-aimé ; mais maintenant, en vertu du sacrifice suprême, Il a plusieurs fils et filles bien-aimés, dont Christ est le premier (1 Jean 3.1-2 ; 1 Pierre 1.3-4). Quel merveilleux Dieu et Sauveur nous avons !

Non seulement, Il nous a délivrés de la condamnation du péché et de la mort, mais bien plus, Il nous a ressuscités et a fait de nous de vrais fils et filles de Dieu, afin qu'un jour nous partagions Son trône dans le ciel et sur la nouvelle terre (Apocalypse 20.6 ; 22.5). Il n'est pas étonnant que Paul ait été à court de mots quand il a dit : « Grâces soient à Dieu pour son don ineffable ! »

Commencez-vous à comprendre, cher lecteur, pourquoi le grand apôtre Paul ne pouvait se glorifier de rien d'autre que de Christ et Christ crucifié ? Puisse Dieu ouvrir également nos yeux afin que nous qui vivons dans les derniers jours puissions contempler la gloire de Dieu brillant sur la face de notre Sauveur crucifié ; et puisse l'amour de Christ nous contraindre de sorte que notre seul désir soit dorénavant de vivre pour Christ, qui nous a aimés et S'est Lui-même donné pour nous.

3. LA CROIX DE CHRIST ET LA RACE HUMAINE

Ayant vu la véritable signification du sacrifice suprême de Christ sur la croix, nous devons maintenant porter notre attention sur le troisième volet de notre étude. Dans cette section, nous considérerons la race humaine dont nous faisons tous partie à la lumière de la croix de Christ. Il existe ici une autre vérité que plusieurs semblent ignorer et qui est pourtant d'une importance vitale pour notre salut. Lors de notre étude sur les deux Adams (chapitre 4), nous avons vu qu'en Adam « tous meurent » tandis que « tous revivront en Christ » (1 Corinthiens 15.22). Nous ne devons avoir aucune doute sur le fait que la mort apportée par le péché d'Adam est la seconde mort ou la mort éternelle. Puisque tous ont péché en Adam (Romains 5.12), tous doivent en fin de compte payer le salaire du péché en Adam, c'est-à-dire la seconde mort. C'est une vie qui a péché en Adam et qui doit par conséquent payer sa dette envers la loi. Les justes exigences de la loi sont toujours « la mort éternelle » car « l'âme qui pèche, c'est celle qui mourra » (Ézéchiel 18.4, 20). Ceci signifie que sans Sauveur, chaque enfant né d'Adam est un condamné à mort. La vie éternelle qui nous est offerte comme un don gratuit en Christ est toujours en contraste avec la mort éternelle que nous héritons d'Adam. « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point (de cet adieu définitif à la vie) mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16).

Il faut qu'il soit bien clair dans notre esprit que Christ n'est pas venu changer la sentence de mort qui pesait sur la race humaine, mais qu'Il est venu accomplir cette sentence de mort et trouver une issue pour l'humanité perdue. Changer la sentence de mort aurait obligé Christ à briser Sa propre loi ou à la rendre nulle et inutile ; et ceci est impossible car la loi est une révélation de Son caractère juste et saint qui ne change jamais (Hébreux 13.8).

Puisque nous avons péché en Adam, nous devons mourir ; mais Christ est venu pour que nous puissions revenir à la vie en Lui. Pour comprendre ceci, nous devons marche arrière et jeter un autre coup d'oeil à 1 Corinthiens 15.45-47. Dans ces deux versets, Adam est appelé le « premier Adam » et le « premier homme », tandis que Christ est appelé le « dernier Adam » et le « second homme ». Selon le verset 45, Adam est le premier chef de la race humaine, tandis que Christ est le dernier ou le second chef de la même race humaine. Et au verset 47, Adam est le chef de la première ou de l'ancienne race humaine, tandis que Christ est le chef de la seconde ou de la nouvelle humanité.

En tant que dernier (ou second) Adam, Christ a pris sur Lui toute la race d'Adam et Il est mort sur la croix du salaire du péché (la seconde mort ou mort éternelle) que nous avons tous méritée dans le premier Adam. Après Sa mort sur la croix, Christ est ressuscité des morts en tant que second homme et chef d'une nouvelle humanité qui se trouve toute en Lui. Ainsi, « si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses anciennes sont passées ; voici toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17). C'est à la croix que les choses anciennes ou l'ancienne humanité ont passé ; et c'est dans la résurrection que « toutes choses sont devenues nouvelles ».

Non seulement Christ est mort de la seconde mort à la croix, mais bien plus, nous sommes aussi morts en Lui. Nous avons ainsi été délivrés pour toujours de notre position en Adam et de ce monde destiné à périr et placé sous la condamnation de la loi. Par la résurrection, nous avons été rendus vivants en Lui, nés de nouveau pour une « espérance vivante » qui est totalement sous la grâce et qui est en Christ, le second homme, le chef d'une nouvelle humanité. Par conséquent : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts » (1 Pierre 1.3).

C'est en fait la vérité à laquelle nous devons tous nous soumettre ou devrions nous être soumis quand nous avons été baptisés en Christ (voir Romains 6.3-6). Car le baptême, comme nous l'étudierons plus loin, est simplement notre reddition ou notre soumission à ce que Dieu a fait pour nous dans la mort, l'ensevelissement et la résurrection de Christ. Plus encore, notez comment l'apôtre Paul illustre cette même vérité de la croix dans Romains 7.4 : « De même, mes frères, vous aussi, vous êtes morts à la loi, par le sacrifice du corps de Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. »

Nous étions en Adam comme mariés à la loi, ce qui veut dire que la loi, tel un mari, avait autorité et domination sur nous aussi longtemps que nous vivions (voir Romains 7.1). Mais ayant été incorporés ou unis au corps de Christ (le dernier Adam) par un acte de Dieu, nous sommes morts à la loi sur la croix de Christ et nous avons ainsi été délivrés de sa domination et de son autorité (Galates 4.4-5), libérés de notre position en Adam. Et dans la résurrection nous sommes nés de nouveau, mariés à Christ (le second homme) et nous sommes devenus Un avec Lui, possédant Sa vie et vivant sous Sa domination et Son autorité. Pour cette raison, l'Écriture définit l'Église comme le corps de Christ et Christ comme le chef ou la tête de l'Église (Éphésiens 5.23).

Par la croix de Christ, nous avons dit adieu pour toujours à la vie héritée en Adam et nous avons reçu en échange la vie de Christ. C'est cette vérité, plus que toute autre, qui déterminera si nous demeurons des chrétiens charnels, vivant comme des hommes ordinaires (1 Corinthiens 3.1-3) ou si nous sommes devenus des chrétiens spirituels, portant le fruit de la vie de Christ (Jean 15.4-8). Cette question sera examinée en détail quand nous étudierons l'aspect subjectif de l'évangile, le salut en tant qu'expérience personnelle.

Ainsi donc, la troisième vérité importante de la croix de Christ que nous devons tous connaître, c'est que la race humaine entière qui tirait son origine du premier Adam est morte en Christ, le dernier Adam. Qu'il soit clair que c'était là une absolue nécessité, car s'Il ne S'était d'abord occupé de nous en Adam, Christ n'aurait pas pu introduire la nouvelle race humaine à laquelle nous chrétiens appartenons et dans laquelle nous sommes nés de nouveau pour une « espérance vivante ». Ayant clairement établi ce fait, nous devons maintenant appuyer cette vérité avec le clair enseignement de la Bible. Les énoncés suivants ont été pris dans Good News for Modern Man (Bonne Nouvelle pour l'homme moderne), une traduction du Nouveau Testament en langage courant, afin que les mots de l'Écriture puissent devenir plus significatifs pour le lecteur moderne :

1 Corinthiens 1.30-31. « Mais Dieu vous a amenés en union avec Jésus-Christ (vous en Christ) et Dieu a fait de Christ notre sagesse. Par Lui, nous sommes réconciliés avec Dieu, nous devenons le peuple même de Dieu et nous sommes libérés. Par conséquent, comme le dit l'Écriture, si quelqu'un veut se glorifier, qu'il se glorifie de ce que le Seigneur a fait. »

Galates 2.20. « J'ai été mis à mort avec Christ sur sa croix, ce n'est plus moi qui vis mais c'est Christ qui vit en moi. » Cette mort que Paul explique au verset 19, est la mort qu'exige la loi, c'est-à-dire la seconde mort. « Pour ce qui est de la loi cependant, je suis mort tué par la loi elle-même afin que je puisse vivre pour Dieu. »

Colossiens 2.20. « Vous êtes morts avec Christ et vous êtes libérés des esprits dominateurs de l'univers. Pourquoi alors vivez-vous comme si vous apparteniez à ce monde ? » Notre mort avec Christ nous a libérés de notre position dans ce monde, c'est-à-dire esclaves du diable et de ses anges malins.

Colossiens 3.3. « Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. »

2 Corinthiens 5.14. « Car nous sommes dirigés par l'amour de Christ pour nous, maintenant que nous reconnaissons qu'un seul homme est mort pour tous les hommes, ce qui signifie que tous les hommes participent à sa mort. »

2 Timothée 2.11. « Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui. »

Ces textes qui ont été cités pour notre bénéfice sont tout à fait clairs que la croix de Christ était une croix corporative sur laquelle est morte toute la race humaine en Christ, afin que nous puissions être libérés de la loi du péché et du diable, et rendus vivants pour Dieu. Cher lecteur, à moins que vous n'ayez vu que Christ a non seulement porté vos péchés sur la croix mais vous aussi, vous ne pourrez jamais connaître dans votre expérience la pleine puissance de l'évangile, puissance que nous ne pouvons trouver que dans la croix de Christ.

En concluant notre étude sur la croix, nous pouvons en résumer les trois grandes vérités comme suit :
  1. Le vrai caractère de Satan de même que le vrai caractère du monde et la vraie nature du péché ont tous été révélés ou manifestés à la croix de Christ, quand le Fils de Dieu fut ouvertement exposé à la honte, affligé de souffrances inouïes et brutalement crucifié.

  2. En contraste, l'amour et la justice de Dieu furent pleinement démontrés à la croix quand Christ a porté la pleine culpabilité et la pénalité du péché au nom de toute la race humaine et a ainsi fait l'expérience de la mort éternelle, la seconde mort pour chaque homme, « le juste pour les injustes » (1 Pierre 3.18).

  3. Toute la race humaine était incorporée en Christ, le dernier Adam, afin que tous les hommes meurent en Lui sur la croix pénalité exigée par la loi de sorte que nous soyons pour toujours délivrés de notre position « en Adam », laquelle était sous le pouvoir et la condamnation du péché.

Ainsi la croix de Christ est devenu un moyen par lequel : i) nous avons reçu une véritable connaissance du péché et du diable ; ii) nous sommes justifiés et recevons le plein pardon pour tous nos péchés, et iii) nous pouvons faire l'expérience de la puissance de Dieu sur le péché, puisqu'Il a porté un coup mortel à la « loi du péché » dans nos membres, et nous a donné en échange la vie même de Christ victorieuse du péché dans la chair humaine (Romains 8.2-4).