Christ parle à Laodicée

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LAODICÉE DOIT VAINCRE

« Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai vaincu, et me suis assis avec mon Père sur son trône. » Apocalypse 3.21

Le but ultime des messages aux sept églises d'Apocalypse 2 et 3 est de permettre au peuple de Dieu de vaincre. Quand vous lisez ces messages, vous remarquez qu'il y a deux phrases mentionnées dans chacune de ces lettres. Chacune d'entre elles commence par ces mots : « Je connais tes oeuvres », parce que ces messages, comme nous l'avons vu dans notre étude précédente, sont une évaluation du peuple de Dieu à travers l'histoire dec l'Église. Et elles se terminent toutes par l'expression : « Celui qui vaincra... »

Le mot « vaincre », signifie « celui qui est victorieux ». Cette notion est rendue claire dans la Bible en français courant. « À ceux qui auront remporté la victoire, j'accorderai le droit de s'asseoir auprès de moi sur mon trône, tout comme moi j'ai remporté la victoire et je me suis assis auprès de mon père sur son trône. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises ». (Apoc. 3.21-22).

La question qui se pose est celle-ci : « De quelle façon Laodicée doit-elle vaincre? » Nous devons analyser cette déclaration parce que c'est vraiment l'à-propos de notre étude du message à Laodicée, spécialement en ce qui concerne Christ notre justice. Christ nous dit qu'Il veut que nous vainquions, et la question est : « Que faut-il vaincre? »

Nous avons vu qu'au coeur du message à Laodicée se trouve la nécessité de vaincre le moi. Que ce soit le fait de garder les commandements ou que ce soit nos bonnes oeuvres, le coeur du problème est la propre justice. Là où se trouve le moi, il y a le péché. Ce que Christ dit à ceux qui doivent vaincre c'est : « ... je les ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai vaincu... ». Christ ne parle pas ici de salut dans le sens de notre titre pour le ciel, mais du privilège spécial accordé à ceux qui ont vaincu. Selon le Nouveau Testament, il est mentionné deux groupes de personnes qui seront au ciel. Il y aura l'Épouse, et les invités. Il y aura ceux qui serviront Dieu dans le temple, et les autres. Tous ceux qui seront au ciel auront par la foii reçu la justice imputée de Christ. Personne n'ira au ciel sans la justice du Christ, parce que c'est la seule qui nous qualifie pour y entrer.

Les bénéficiaires de ce privilège spécial sont ceux qui, par la foi, ont fait l'expérience de la justice de Christ -- justice que nous appelons « impartie ». Considérons d'abord le plus cher désir de Jésus-Christ tel qu'il est trouvé dans Apocalypse 19:7-9. Ce passage nous présente le mariage de l'Agneau. Il nous parle spécialement de la dernière génération de chrétiens. « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire : car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est préparée et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur : Car le fin lin, c'est la justice des saints (c'est-à-dire la justice de Christ qui a maintenant été expérimentée par les saints). Et il (l'ange) me dit : « Écris : heureux sont ceux qui sont appelés au festin des noces de l'Agneau. » (K.J.V.) Il s'agit de l'épouse et de ceux qui ont été appelés aux noces - les invités.

À un autre endroit de l'Apocalypse, nous sont présenté les 144 000 : « Et j'entendis venant du ciel, comme le bruit de grandes eaux, et comme le bruit d'un grand tonnerre et j'entendis la voix de joueurs de harpe jouant sur leurs instruments et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les 4 êtres vivants et les vieillards : et personne (dans le ciel) ne pouvait apprendre ce chant, si ce n'est ( et c'est un groupe spécial distinct des autres) les 144 000... » Quelles sont les particularités de ce groupe?... « Ils ont été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes; car ils sont vierges. Ils suivent l'agneau partout où il va. Ce sont ceux qui ont été rachetés d'entre les hommes, étant les prémices devant Dieu et l'Agneau. » (Apoc. 14.2-4)

Ce groupe représente ceux qui ont, non seulement été justifiés par la foi, ce qui est vrai pour tous croyants, mais ils ont expérimenté la pleine puissance de l'Évangile (c'est-à-dire la justice impartie de Christ). « Et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge car ils sont irrépréhensibles. » ( « Sans faute devant le trône de Dieu » K.J.V. v. 5). Dans Apoc. 7.13-15, au sujet de ce même groupe la question est posée : « Ceux qui sont revêtus de robes blanches qui sont-ils? Et d'où sont-ils venus? Je lui dit, mon Seigneur, tu le sais. Et il me dit, -- Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. (Ce sont ceux qui ont expérimenté toute la plénitude de la puissance de la croix). C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ».

C'est le privilège que Dieu veut accorder à chacun d'entre nous. Dans Apoc. 3 il y a quelque chose dans le message à Laodicée qui ne se trouve pas dans les 6 autres messages. Les 6 premiers messages se terminent par « Celui qui vaincra... » Mais la 7ème église doit faire un pas de plus. Laodicée doit vaincre... « Comme moi aussi j'ai vaincu... ». Dieu veut que la dernière génération de Chrétiens remporte la victoire de la même manière que Jésus a vaincu. Le témoin fidèle et véritable montre Sa victoire en exemple.

Qu'est-ce que Christ a vaincu? Avant tout, Il a vaincu le monde. Dans Jean 16.33, Jésus dit à ses disciples : « Je vous ai dit ces choses afin que vous ayez la paix en moi. (Nous avons la paix seulement en Christ, jamais en nous-mêmes) « Vous aurez des tribulations dans le monde : mais prenez courage j'ai vaincu le monde ».

Que veut dire Christ lorsqu'Il dit : « J'ai vaincu le monde. »? Tout d'abord Il veut dire qu'Il a vaincu le prince de ce monde. Vous trouverez cela dans Jean 14.30 : « Je ne parlerai plus guère avec vous car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi ». Jésus a eu la victoire complète sur le diable et il l'a vaincu pour nous en notre nom. En Christ nous avons cette merveilleuse espérance.

L'autre chose qu'Il a vaincue, que les Écritures appellent également « le monde » se trouve dans 1 Jean 2.16 : « Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie ne vient point du Père, mais vient du monde ». Christ l'a aussi vaincu. Il a vaincu le diable. Il a vaincu la chair et Il a vaincu la loi du péché dans les membres. Rom 8.3 nous dit qu' « il a condamné le péché dans la chair ». Selon le contexte de ce passage cela signifie qu'Il a condamné la loi du péché et de la mort, ou le principe du péché, qui est le principe du moi qui habite la nature pécheresse. Nous avons vu dans un chapitre précédent que c'est la pierre d'achoppement que nous devons tous surmonter dans notre vie chrétienne.

Christ a vaincu le diable et la chair, ou le moi, afin de pouvoir nous impartir cette victoire. Nous devons être au clair sur le fait que Christ n'a pas « condamné le péché dans la chair » uniquement pour nous donner l'assurance du salut, ce qui est fait (Rom 8.1), mais aussi pour que « la justice de la loi soit accomplie en nous... » Luc 10.19 nous aide à comprendre ce point, « Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents (Jésus ne veut pas seulement parler des serpents au sens littéral du terme, mais les serpents représentent également Satan et ses anges) et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi (l'ennemi c'est le diable) et rien ne pourra vous nuire ».

Dans Gal. 1.4 Paul nous dit ce que Christ nous a apporté au travers de son oeuvre rédemptrice. « Qui s'est donné lui-même pour nos péchés afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père. » C'est pourquoi nous avons de l'espérance. Notre demeure n'est pas dans ce mnonde pour toujours. Nous en sommes délivrés, et nous sommes aussi délivrés du mal de ce monde.

Dans 1 Jean 5.4, l'apôtre dit quelque chose de très similaire à ce que Paul écrit aux Galates : « parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde et la victoire qui triomphe du monde c'est notre foi. » Rappelons-nous les mots « vainqueur » et « victorieux » sont synonymes. Ne pensons pas que nous pouvons vaincre le monde par notre propre volonté. Ce n'est que par la foi que le monde, le diable et la chair peuvent être vaincus. Que veut dire Jean quand il dit « vaincre le monde »? Rappelons-nous que dans 1 Jean 2.16 il assimile cela aux « convoitises de la chair », convoitises des yeux, et l'orgueil de la vie.

Dans Romains 7 Paul explique en commençant avec le verset 15 qu'en nous et par nous-mêmes nous ne pouvons observer la loi. Le chapitre se termine par un compte-rendu du combat du chrétien sans le pouvoir de l'Esprit : « Ainsi donc moi-même je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, mais je suis par la chair esclave du péché. » (v. 25)

Si vous aviez à mener une bataille entre votre esprit converti et votre chair, ce qui arrive souvent dans la vie quotidienne, qui gagnerait? Votre esprit pourrait-il dominer la chair? La réponse de Romains 7 est « NON ». Comme nous l'avons vu précédemment, l'esprit converti peut braver la chair pour un temps, mais il ne peut la vaincre. Quoi qu'il en soit, il nous est dit dans le chapitre suivant Rom. 8.3 que Christ a condamné cette loi du péché dans la chair. Et le but était : « Afin que la justice de la loi fût accomplie en nous qui marchons non selon la chair mais selon l'Esprit » (v. 4). Rappelons-nous que la victoire de Christ est non seulement pour notre bénéfice mais aussi pour notre experience.

Les merveilleuses victoires expérimentées par la dernière génération de chrétiens sont résumés dans l'Apocalypse au chapitre 15. Quand Laodicée se repent finalement, transformant sa dépendance de soi en dépendance envers Dieu, et marche par la foi seule, ces victoires sont assurées. Cela -- ce but ultime du message à Laodicée pour le peuple de Dieu -- est trouvé dans Apoc. 15.2-4, « Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. » Les harpes de Dieu représentent la victoire.

C'est le dessein de Dieu pour Laodicée. La question est celle-ci : « Quel est le secret de cette victoire? ». Une des grandes promesses de la Bible, une des plus grandes vérités de la justice par la foi se trouve dans 1 Jean 4. Le contexte est vaincre les faux prophètes et l'antéchrist, que nous savons être la bête, et ceux qui égarent. Aux versets 3 et 4 nous lisons : « Et tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist dont vous avez appris la venue et qui maintenant est venu dans le monde. » « Vous êtes de Dieu... et vous les avez vaincus (ces faux prophètes, l'antéchrist, la bête et sa marque et son image, tout cela a été vaincu), parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » Il y a deux personnes ici. « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » Le « celui » qui est dans le monde c'est Satan. Le « Celui » qui est en vous est l'Esprit de Christ. C'est ce que Paul déclare aux Colossiens : « Christ en vous l'espérance de la gloire. » (Col. 1.27). Dans Romains 8.2, Paul nous dit : « En effet, la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. » Christ demeure en vous et en moi par le Saint-Esprit. Et le Saint-Esprit qui représente le Christ demeurant en nous est plus grand que celui (Satan) qui est dans le monde. Paul présente un argument similaire dans 2 Cor. 10.4-5 « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu pour renverser des forteresses. » Le mot « charnelles » dans le Grec est le même que le mot désignant la chair. Le verset précédent (3) peut être déconcertant : « Si nous marchons selon la chair, nous ne combattons pas selon la chair. » Que veut dire Paul par « ... Si nous marchons selon la chair... »? Il veut dire la même chose qu'il exprime dans Galates 2.20. Pour paraphraser, il dit : « Je suis crucifié avec Christ, mais je suis toujours vivant. Dans la vie que je mène présentement dans la chair, ce n'est plus moi, mais Christ. » Ce qu'il exprime dans 2 Cor. 10.3 c'est que même si nous avons toujours cette chair, même si nous sommes toujours dans ce monde avec cette nature humaine pécheresse, nous ne nous servirons pas de cette chair pour vaincre le péché. « Nous ne luttons pas selon la chair » signifie que nous n'utilisons pas ce pouvoir naturel qui est nôtre pour vaincre le péché ou pour produire de la justice parce que nous ne pouvons pas le faire.

« Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, (c.a.d. la chair) mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu pour renverser des forteresses. Nous renversons (remarquez ce que vous pouvez faire avec Christ en vous) les raisonnements et toute hauteur qui s'élève (c'est seulement par la puissance de Dieu que nous pouvons vaincre le moi) contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. » (V. 4-5) La Bible dit qu'il est possible pour un croyant de contrôler chaque pensée par le Christ habitant en nous. Ce sont là les joies, les fruits de l'Évangile. Ce n'est pas ce qui nous sauve. C'est la preuve de l'action de l'Évangile en nous. Nous ne devons pas penser qu'il faut faire cela pour être sauvé. Non, mais nous devons faire cela dans le but de vaincre et de nous asseoir sur le trône de Dieu, et de témoigner de Sa gloire.

Maintenant vient la grande question : « Quel est le prix à payer pour que Christ demeure et marche en nous? » Parce que c'est une chose à laquelle nous serons tous confrontés. Quel est le prix? Je peux résumer la dépense en une expression : « être brisé ». C'est le prix que nous devons payer pour acheter la marchandise céleste qui nous est offerte par le Témoin Véritable. Quand Christ vit en nous, et produit Sa justice en nous, (ce que nous appelons justice impartie) Dieu seul doit être glorifié. Que ressent la chair à propos de cela? Elle se sent blessée. La chair aime « la gloire pour moi ». Nous aimons cela. Il y a une chanson populaire que l'on entend dans les tavernes anglaises, cela donne quelque chose comme ça : « je m'aime, j'ai ma photo sur le mur ».

Permettez-moi de citer quelques textes qui éclairent le sujet. Dans Jean 12.24 Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Jésus utilise le grain comme un symbole. L'enveloppe du grain est très dure. La vie n'est pas dans l'enveloppe elle est à l'intérieur, dans le germe. L'enveloppe doit être brisée par l'action de l'eau. Elle doit être ramollie, et rompue de façon à ce que la vie qui est à l'intérieur puisse jaillir et produire du fruit.

Paul utilise le même exemple dans 1 Cor. 15.36, sauf qu'il emploie des mots plus forts que Jésus-Christ, en exprimant spirituellement la même chose. Il utilise également cela comme une illustration, un exemple de la puissance de la résurrection : « Insensé! (il parle aux Corinthiens qui le questionne au sujet de la résurrection -- voir verset 12) ce que tu sèmes ne reprend point vie, s'il ne meurt ». Quand vous plantez un grain de blé dans la terre, il ne vient pas à la vie jusqu'à ce que l'enveloppe extérieure meure, soit brisée, ou se désintègre.

Dans sa seconde épître aux Corinthiens, Paul présente cette vérité d'une façon très intéressante : « Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous. » (2 Cor. 4.7) Nous sommes des vases de terre, cependant nous pouvons manifester la puissance de Dieu. Mais seulement si nous cessons d'être des admirateurs de vases.

Un exemple trouvé dans Matthieu 26 nous aide à visualiser cette expérience. Cet exemple concerne Marie qui vient vers Jésus avec un vase d'albâtre. L'albâtre est une jolie pierre. Quand vous achetez un onguent précieux, ou que vous achetez un parfum de grand prix, c'est souvent dans de très jolis flacons. Ces flacons sont si mignons qu'après avoir utilisé le parfum, vous les gardez, rien que pour leur beauté. Le vase d'albâtre de Marie contenait un parfum de Nard pur de grand prix. Le vase était scellé. Quand Marie l'apporta, personne ne savait ce qu'il contenait jusqu'à ce qu'elle le brise. Alors, la pièce entière fût remplie par l'odeur de ce précieux parfum. Colossiens 1.27 dit que Christ demeure en chaque croyant. Le problème est que personne ne peut voir Christ en vous jusqu'à ce que l'enveloppe extérieure soit brisée. Ce n'est que lorsque Marie eut brisé ce vase que tous les invités sentirent le parfum. Mais là est le problème. Nous sommes de grands admirateurs de notre vase d'albâtre. Nous pensons que l'église ne peut pas agir sans nous. Certains d'entre nous sentent que sans nos diplômes ou compétences, l'église ne pourrait jamais exister. Certains d'entre nous pensent que sans nos aptitudes administratives l'église s'effondrerait. Certains d'entre nous sentent que « sans moi » cette église n'arriverait à rien. Je voudrais vous annoncer une mauvaise nouvelle : vous n'êtes pas indispensable. L'église peut survivre sans vous et sans moi. Mais elle ne peut survivre sans Christ. Ne pensez jamais quand Dieu vous utilise puissamment que l'Église ne peut rien sans vous. C'est Christ en vous qui est l'espérance de la gloire.

Pour que Christ puisse briller de l'intérieur vers l'extérieur, quelque chose doit se passer. Cette écorce doit être brisée. D'après le message à Laodicée, nous sommes des admirateurs de vase. Mais le monde a besoin non pas de voir combien nous sommes bons, ce qui est de la propre justice, mais à quel point Christ est bon. Cela se produira seulement quand notre « vase de terre » sera brisé. Gardant cela à l'esprit, il serait avantageux de lire en entier le chapitre 4 de 2 Cor. Considérons particulièrement les versets 16 et 17 où Paul esquisse sa conclusion : « Et lors même que notre homme extérieur se détruit, (c'est à dire la chair), notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. » Notre homme extérieur doit périr afin que l'homme intérieur puisse luire.

Les versets précédents 10 et 11, expliquent comment et pourquoi l'homme extérieur périt « portant toujours avec nous dans notre corps la mort de notre Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. » Pour que la vie de Christ puisse se manifester au travers de vous, vous devez mourir avec Christ. Verset 11 : « Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. »

La vie chrétienne victorieuse implique deux processus qui se produisent simultanément : d'un côté je dois mourir afin que de l'autre côté Christ puisse vivre. En d'autres termes, non pas moi, mais Christ. Comme il est mentionné plusieurs fois dans cette étude la part la plus difficile, surtout dans le domaine de la propre justice c'est... « non pas moi ». Jésus dit dans Jean 15.5 « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». Il parle ici dans le contexte de porter du fruit. Gardant cela à l'esprit, considérons un autre verset. Dans Luc 9.23, Jésus parle aux disciples, et à travers eux, à nous-mêmes aujourd'hui. Il dit : « si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix et qu'il me suive. » Il est facile de dire que nous devons renoncer au moi en terme de péché, mais dans le contexte de Laodicée nous devons renoncer à la propre justice. C'est plus difficile et très douloureux pour notre moi. À votre avis, quelle fut la plus grande bataille qu'a rencontrée Jésus tout au long de Sa vie dans notre humanité qu'il a assumée? Une lecture attentive des évangiles indique que c'était à propos du problème du moi. Un exemple se trouve dans Sa lutte finale à Gethsémanée lorsqu'Il dit : « Père, s'il est possible que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux (volonté propre), mais ce que Tu veux. »

Jésus a toujours renié le moi jusqu'à la fin et Paul nous dit dans Philippiens 2.5 : « Ayez en vous les sentiments (état d'esprit -- le mot esprit signifie ici, ayez cette attitude en vous) qui était en Jésus-Christ. » Les quelques versets suivants expliquent l'état d'esprit que le Christ avait. C'était un esprit prêt à être complètement vidé du moi. Bien qu'Il fût égal avec Dieu, Il ne s'est pas accroché à cette égalité, mais l'a laissée. Il s'est abaissé de plus en plus en devenant obéissant jusqu'à la mort elle-même, même la mort honteuse de la croix. Il n'a jamais permis au moi de Le dominer. L'invitation de Paul est : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. »

Le but ultime du message à Laodicée c'est de montrer que Dieu désire un peuple, non seulement des individus mais un peuple au travers duquel Il puisse éclairer la terre de Sa gloire. C'est ce qui est présenté dans Apocalypse 18.1, dans l'oeuvre du 4ème ange. Quand cela arrivera, il n'y aura aucune excuse pour quiconque sera perdu, parce que Dieu démontrera de cette façon la puissance de l'ÉvangiLe. Comme le dit Paul dans 1 Cor. 4.20 : « Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles mais en puissance. » Dieu veut prouver cela. Et quand cela sera accompli, Il dira à l'univers, et au monde, le monde incrédule : « Voici mon peuple. Voici ceux qui ont la foi de Jésus et qui ont vaincu le moi comme Il a vaincu. »

Le diable répondra comme il l'a fait dans le cas de Job : « Laisse-moi voir, laisse-moi les tester. » Le peuple de Dieu sera testé. Jusqu'à quel point le test sera-t-il terrible? Ce sera un test qu'aucune autre génération n'a jamais expérimenté. (Daniel 12.1, Jérémie 30.7) Quand le test viendra, l'église de Laodicée triomphera-t-elle? Dieu a promis dans Sa Parole qu'Il y aura un peuple qui vaincra par Sa puissance. La question est : « Voulons-nous être brisé? Voulons-nous dire : « Non pas moi », pour que la seconde partie de cette formule « mais Christ » puisse être réalisée dans nos vies?

Le véritable enjeu du message à Laodicée n'est pas de savoir si oui ou non nous irons au ciel. Le problème est que le monde a désespérément besoin de voir Christ en nous, l'espérance de la gloire. Laodicée doit triompher. La pierre d'achoppement à sa victoire est le problème de sa propre justice. Ce n'est pas tant qu'elle fasse de mauvaises choses, son problème c'est qu'elle fait des choses justes pour de mauvaises raisons. Le monde attend de voir Dieu, non pas la bonté de l'homme, mais Dieu manifesté dans la chair. Jésus nous dit comme Il l'a dit à ses disciples presque 2000 ans plus tôt, « Vous êtes la lumière du monde laissez faire cette lumière. » Malheureusement, nous avons la lumière, mais elle est sous un boisseau, ce vase de terre, et c'est le plus grand obstacle. Prions Dieu afin d'être prêts à soumettre notre chair à la croix.

Quand vous regardez les fruits de l'Esprit dans Galates 5.22-23, vous remarquez que Paul dit que ceux qui appartiennent à Christ ont crucifié la chair (v.24). Le Saint-Esprit ne peut pas briller à travers vous à moins que vous n'ouvriez la porte et Le laissiez prendre la place. Ma prière est que nous soyons prêts à n'être rien, afin qu'Il puisse être tout en nous. Ce n'est pas facile pour la chair. Cela signifie que lorsque les gens ne vous apprécient pas, vous acceptez d'être blessé. Cela signifie que lorsque vous n'êtes pas apprécié, vous êtes prêts à continuer. C'est difficile mais l'amour de Christ, manifesté sur la croix nous presse. (2 Cor 5.14-15)

Nos pionniers dans les champs missionnaires devaient autrefois faire face aux animaux sauvages, et aux privations -- principalement des épreuves physiques. Aujourd'hui le plus grand problème auquel vous ayez à faire face dans de nombreux champs missionnaires est l'ingratitude parce que le tiers-monde n'aime pas les missionnaires. Le terme de « missionnaire » implique le fait qu'ils sont encore attardés. Je n'oublierai jamais ma première expérience en tant que représentant évangéliste en Angleterre. En frappant à une porte j'ai commis une grave erreur. en disant que je venais d'Afrique. Une dame m'a immédiatement ouvert les yeux et m'a dit : « Écoutez, nous les Anglais envoyons des missionnaires en Afrique. Ce n'est pas le contraire. » En d'autres termes, « Vous avez besoin de missionnaires, pas nous. Nous sommes dans un pays chrétien. »

Aujourd'hui, le tiers-monde ressent la même chose, « Nous n'avons pas besoin de vous, retournez chez vous. » C'est la raison pour laquelle beaucoup de missionnaires, peut-être même la majorité, ne terminent pas leur contrat. Ils signent un contrat pour 6 ans, mais la plupart d'entre eux reviennent à la maison avant que les 6 ans ne soient écoulés. L'une des principales raisons est que les gens ne les apprécient pas. Non pas tant nos propres membres d'église, mais les gens du pays, les personnalités, les dirigeants politiques. Ils disent : « Rentrez chez vous, nous n'avons pas besoin de vous. Nous pouvons prêcher ici sans vous. »

Sommes-nous prêts à ravaler notre fierté quand cela arrive? Sommes-nous prêts à être blessés par un autre membre d'église et à ne pas abandonner, mais dire : « Je vais continuer ». À la fin des temps, nous devrons « puiser de la chaleur dans la froideur des autres ». C'est la condition à atteindre. Quand quelqu'un dit quelque chose de dur qui blesse notre fierté, s'il vous plait ne quittez pas l'église en disant : « Je ne viendrai plus à l'église. Le pasteur m'a dit ceci ou cela. » Quand Jésus est venu dans ce monde, Il n'a pas été apprécié. « Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. » (Jean 1.11) Que nous serait-il arrivé à vous et à moi si Christ avait dit : « Ces gens ne m'apprécient pas, je m'en vais »? Christ n'a pas prêté attention à ce qu'ils ont fait avec Lui. Ils Lui ont craché au visage et se sont moqués de Lui et Il a répondu : « Père pardonne-leur... ». Vous a-t-on déjà craché dessus? Sommes-nous prêts à rester loyaux à Christ même si on nous insulte, si on se moque de nous, et si on nous crache dessus? Le monde a craché sur Jésus-Christ -- Les hommes ne L'ont pas apprécié, ils L'ont accusé faussement, et en dépit de cela Il a vaincu. Il a vaincu l'orgueil. Il a vaincu le moi. Il était prêt à n'être rien pour que vous et moi puissions être dans Son royaume.

C'était également l'attitude de Jean le Baptiste. Jean Baptiste était disposé à n'être rien. Il a dit du Christ : « Il faut qu'il croisse et que je diminue. » (Jean 3.30) Si quelqu'un d'entre vous part en mission, s'il vous plaît, ayez cette attitude : pensez à valoriser l'autochtone et oubliez votre rang de missionnaire. L'oeuvre ne s'achèvera pas par l'ingéniosité humaine. Mais quand Dieu aura un peuple qui aura abandonné le moi à la croix et laissera le Saint-Esprit prendre la place, alors la terre sera éclairée de Sa gloire. Nous devons commencer dans notre propre église, dans notre propre entourage. Nous devons éclairer la terre de Sa gloire. Nous ne devons pas le faire en essayant « ... la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi. » (1 Jean 5.4). Et la foi signifie : « Non pas moi, mais Christ. »