Christ parle à Laodicée

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LAODICÉE DOIT SE REPENTIR

« Moi ceux que j'aime je les reprends et je les corrige. Fais donc preuve de zèle et change d'attitude »
(Apocalypse 3.19) (La Bible du Semeur)


La repentance, comme nous l'avons vu dans notre dernière étude, signifie « changement de mentalité » ou « changement de direction ». Si nous devions la décrire avec des mots d'aujourd'hui. nous dirions : « La repentance est un demi-tour ». C'est changer de direction.

Cela peut être un demi-tour du corps ou de l'esprit. Dans quel sens Dieu désire-t-Il que nous nous repentions? Nous devons regarder au contexte dans lequel ce mot est employé, car la repentance, dans la Bible est toujours spécifique. Quand Pierre prêcha à la Pentecôte, démontrant aux Juifs qu'ils avaient crucifié le Fils de Dieu, le peuple dit : « Que ferons-nous? » Pierre répondit : « Repentez-vous ». C'était la repentance d'avoir crucifié le Messie.

Puisque la repentance dans la Bible est toujours spécifique nous devons nous demander : « Dans quel sens Christ demande-t-Il à Laodicée de se repentir? » La réponse est celle-ci : « Dans deux sens ». Nous avons besoin d'avoir une autre mentalité, nous dit Apocalypse 3.17. Dans ces versets nous disons que nous sommes riches et enrichis de biens, mais christ dit que « nous sommes pauvres, aveugles, misérables et nus ». Ce verset montre qu'il nous faut un changement de mentalité. Nous avons besoin d'admettre, comme Pierre l'admit à la résurrection, que nous avions tort et que Christ avait raison. C'est cela la repentance. Un changement d'esprit.

Nous avons aussi besoin de nous repentir concernant notre direction, (Apocalypse 3.18) Nous devons changer, faire demi-tour et passer des oeuvres de la loi aux oeuvres de la foi, faire demi-tour de notre propre justice vers la justice de Christ. Ayant compris cela, il nous faut réaliser que c'est une des choses les plus difficiles pour les gens, même pour les chrétiens, de se repentir de sa propre-justice. C'est une chose de se repentir des péchés. Mais c'est une autre chose de se repentir de la propre-justice. Voyons un exemple :

Dans un de ses discours, Jésus fit une déclaration è la nation Juive. Il dit : « Au jour du jugement, Ninive sera jugée moins sévèrement que vous. » Pourquoi? Parce que les hommes de Ninive se repentirent de leurs péchés. Ils étaient coupables de terribles péchés, mais ils le reconnurent et s'en repentirent. Mais est-ce que les Juifs se repentirent? Non. Le Christ dit qu'il serait plus facile de s'en sortir pour les Ninivites que pour les Juifs, parce que la repentance des Juifs devait premièrement porter sur la propre-justice. C'était là ce qui était le plus difficile.

L'étude du cas que je voudrais vous demander de considérer avec moi, par rapport à la repentance de la propre justice, peut créer un problème dans votre pensée parce que je vais donner une interprétation non traditionnelle d'un personnage biblique qui nous est bien connu. Je voudrais vous demander de considérer l'histoire d'un homme qui a été rapportée dans l'un des plus vieux livres de la Bible : le livre de Job. On pense généralement que le livre de Job a été écrit durant les quarante ans que Moïse passa dans le désert.

J'ai sondé longuement ce livre. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi Dieu permettait que Job soit maltraité d'une façon aussi dure... Passer à travers des crises aussi terribles, sans autre dessein, si ce n'est de prouver que Dieu avait raison. Et pour moi le but consistant simplement à prouver que Job était juste ne me paraissait pas suffisant. Cela ne concordait pas avec les principes du caractère de Dieu. Puis un jour alors que je lisais « Jésus-Christ » (Desire of Ages, page 468), j'ai trouvé une affirmation dans laquelle E.G. White dit que l'histoire de Job démontre que toutes les calamités viennent de Satan, mais sont permises par Dieu dans un dessein bien précis. Cependant elle ne dit pas quel était ce dessein.

Donc pour moi, la seule façon de trouver ce qu'il en était, était de lire, d'étudier et de me confronter avec le livre de Job et je passais un certain temps à ne faire que cela... Je découvris alors que Job avait un problème. Tout d'abord, il me fut difficile d'accepter ce que j'avais découvert, parce que cela semblait en contradiction avec ce que j'avais toujours compris concernant Job. Dans le tout premier verset du livre de Job, une affirmation nous est faite le concernant; la seconde moitié du verset nous dit en effet que « Job était parfait, juste, quelqu'un qui craignait Dieu et abhorait le mal. » (NKJV)

Cette évaluation de Job est répétée à nouveau en Job 1.8, mais cette fois dans le contexte où Dieu tient un dialogue avec Satan. Dieu dit à Satan : « Regarde mon homme, Job, il est parfait, il est juste, il est droit. Il hait le mal et il craint Dieu. » Mais Satan dit : « Oui, mais il fait tout cela parce que tu as construit une haie de protection autour de lui. Enlève cette protection, livre-le entre mes mains et tu verras qu'il te tournera le dos. »

Dieu répond au verset 12 : « Tu peux l'avoir, tout ce qu'il a est en ton pouvoir, mais tu ne pourras pas le toucher. » En d'autres termes, tu peux toucher ses possessions, tu peux toucher ce qu'il a, mais tu ne pourras pas le toucher, lui. Tu ne pourras pas le tuer. Immédiatement Satan se mit à détruire toutes les possessions de Job et finalement ses enfants. (voir Job 1.13,19). Ayant appris ces calamités, Job se leva et déchira ses vêtements, une coutume typique de ce temps-là, il mit un sac sur sa tête, ce qui était un signe de tristesse ou de lamentations... Puis se jetant sur sa face, il adora. Les premiers mots de Job qui furent enregistrés étaient : « Je suis sorti nu du sein de ma mère et nu je retournerai dans le sein de la terre. L'Éternel a donné; l'Éternel a ôté, que le nom de l'Éternel soit béni! » Vient ensuite une appréciation sur Job : « En tout cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à Dieu. » ( verset 22)

Job ne tourna pas le dos à Dieu; il était un homme juste. Mais était-il juste des oeuvres de la loi ou des oeuvres de la foi? Nous devons étudier ce point et voir le résultat final. En étudiant Job, je crois, nous allons trouver une similitude avec notre problème dans le message à Laodicée.

Dieu et Satan eurent un second dialogue, dans le chapitre 2. Satan dit : « Maintenant, donne-le moi, non pas ses propriétés, ses biens ou ses enfants, mais je désire l'avoir entre les mains. Laisse-moi le toucher, lui, et tu verras ce qu'il fera. » Et le Seigneur répondit : « Je te le livre. Seulement épargne sa vie. » Ainsi, Satan attaqua Job avec des ulcères, de terribles ulcères.

À ce moment, la femme de Job entre en scène et dit : « Tu demeures ferme dans ton intégrité. (jusqu'à quand vas-tu maintenir ta justice?) Maudis Dieu et meurs ». Mais Job la reprit, et la dernière partie du verset 10 dit : « Quoi nous recevons de Dieu le bien et nous ne recevrions pas le mal! » En tout cela, Job ne pécha pas par ses lèvres. Job passa ces tests avec satisfaction. Mais maintenant trois nouveaux caractères apparaissent dans l'histoire, les trois soi-disant amis : Eliphaz, Bildad et Zophar. Les arguments de ces trois amis, prétendus consolateurs de Job, sont caractéristiques de la mentalité orientale et aussi de la mentalité humaine en général, en ce qui concerne la maladie et toute tragédie humaine. Si vous lisez leur argumentation à travers tout ce livre, (leurs arguments n'étaient pas basés sur la vérité biblique, mais sur des raisonnements humains et par conséquent, à la fin du livre, Dieu doit les reprendre). Ils disaient que la raison pour laquelle Job souffrait de toutes ces calamités, plus les ulcères, c'était parce qu'il avait quelque péché secret dans sa vie. Il devait faire quelque chose en cachette des autres et c'est pourquoi Dieu le punissait.

Est-ce que Dieu nous punit ainsi? Non, mais c'est l'argument qu'ils présentaient et en faisant cela ils déformaient le véritable caractère de Dieu. Cependant il est important de voir comment Job réagit dans ce dialogue. Il ne nous est pas possible d'étudier tout le livre en détail, mais cela vaut la peine de l'étudier pour nous-mêmes. Après que les arguments de ces amis eurent été présentés Job leur donne la réplique dans Job 6.24. Il défend sa justice devant ses amis de la manière suivante : « Enseignez-moi et je garderai ma langue, et faites-moi comprendre en quoi j'ai commis des erreurs. » En d'autres terme : « En quoi ai-je mal agi? Montrez-moi quel est ce péché que j'aurai commis et dont vous m'accusez. » Et il continue : « Que les paroles vraies sont persuasives! » Que prouvent vos remontrances? (verset 25) Et il continue encore : « Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue? Et ma bouche ne discerne-t-elle pas les choses perverses? » (verset 30)

Que fait Job? Il défend sa propre justice. Quand nous en arrivons au chapitre 10, Job défend sa justice même devant Dieu. Je dirai à Dieu : « Ne me condamne pas! Fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie! » (Job 10.2) Il dit à Dieu : « Montre-moi en quoi je me suis trompé. » Au verset 7, Job proclame : « Sachant hien que je ne suis pas coupable » (en anglais : « Tu sais bien que je ne suis pas méchant »). Il continue : « Si je pèche tu m'observes, tu ne pardonnes pas mon iniquité. Suis-je coupable, malheur à moi! Et si je suis juste, je n'ose lever la tête. (verset 15) Non ébranlé par l'argument d'Éliphaz, Job persiste et dit : « Montre-moi où je suis dans l'erreur, montre-moi quel est mon péché ». Plus tard, Job plaidera avec Dieu pour qu'il lui montre ses péchés. Il est de fait que Job est tout à fait confiant que sa justice est parfaite. « Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés? Fais-moi connaître ma transgression et mon péché! Pourquoi me caches-tu ta face et me tiens-tu pour ton ennemi? » (Job 13.23-24). En d'autres termes, Job dit : « Ces trois 'consolateurs' m'accusent de quelque péché secret. Seigneur montre-moi en quoi je suis en tort. J'aimerais bien le savoir. »

Y avait-il un péché dans la vie de Job? La réponse est « Non ». Quel était alors le problème? Car il y avait un problème. Et nous verrons dans un moment de quoi il s'agissait. En Job 16.15-17, l'homme juste éprouvé maintient :
« J'ai cousu un sac sur ma peau;
J'ai roulé ma tête dans la poussière.
Les pleurs ont altéré mon visage;
L'ombre de la mort est sur mes paupières.
Je n'ai pourtant commis aucune violence,
Et ma prière fut toujours pure. » (version Segond)
Voyez-vous ce qu'il a fait? Il défend sa propre justice. Répondant à l'argument, ses trois amis disent : « Il y a quelque chose de mauvais », mais il se défend lui-même, et répond : (Job 23.10)
« Cependant il sait bien
quelle voie j'ai suivie.
Qu'il me passe au creuset,
J'en sortirai pur comme l'or. » (Bible du Semeur)
Job dit encore (verset 11-13) :
« Car j'ai toujours suivi la trace de ses pas.
J'ai marché sur la voie qu'il a prescrite.
Je n'ai pas refusé d'obéir à ses ordres.
J'ai fait plier ma volonté
Pour obéir à ses paroles.
Mais lui, quand il décide,
Qui le fera changer? » (Bible du Semeur)
Et ainsi Job continue à protester : « Je n'ai pas péché, j'ai gardé ses commandements, j'ai gardé mon intégrité. » Dites-moi cher lecteur, les paroles de Job sont-elles celles d'un homme justifié par la foi?

Je vous invite à lire Job 31 entièrement. Là se trouve son argument final. Dans la version KJV, il y a une note encore plus forte : « Solennelle protestation de Job de son intégrité ». Dans tout ce chapitre, Job défend fortement sa propre justice et insiste pour dire qu'il n'y a pas de péché en lui. Arrivé à ce point, l'auteur déclare (Job 32.1) : « Comme Job persistait à se considérer innocent, ces trois hommes cessèrent de lui répondre. » C'était le problème de Job. Sa justice était-elle celle de la foi ou sa propre justice? Job était sincère, il était honnête, mais il avait un problème qu'il n'avait pas réalisé, c'était subconscient. Il ne connaissait pas son problème, comme nous allons le voir brièvement.

Après les arguments des soi-disants amis, un quatrième homme apparaît. Il était sans doute plus jeune que les autres, cela est dit dans (Job 32.4) : « Elihou avait attendu avant de s'adresser à Job, parce que les trois amis était plus âgés que lui. » Ce fait est typique de la culture du Moyen Orient. Elihou le quatrième compagnon, parle maintenant. Vous noterez qu'il essaie de convaincre Job que son problème n'est pas le péché, mais la propre justice. (Job 34.5,10) :
« Voici ce qu'a prétendu Job :
" Je suis dans mon bon droit,
Mais Dieu me refuse justice. "...
Il est inconcevable que Dieu fasse le mal,
Que le Tout-Puissant pratique l'injustice. » (Le Semeur)
En d'autres termes : « Dieu ne me punit pas pour quelque chose que j'ai fait de mal. Dieu n'est pas ce genre de personne. » Bien sûr cela est vrai, mais la question que nous devons nous poser est celle-ci : Pourquoi Dieu a-t-Il permis que Job passe par une une terrible expérience? Nous trouvons une réponse dans le Nouveau Testament, dans l'épître aux Hébreux chapitre 12.6,11 : « Car Dieu châtie ceux qu'il aime, afin qu'ils produisent un fruit paisible de justice, -- une justice authentique qui vient par la foi. »

Dans Job 35.2 Elihou a marqué un point quand il dit :
« Penses-tu être dans ton droit quand tu affirmes :
"Oui, je suis juste aux yeux de Dieu" » (Le Semeur)
Ma justice est-elle plus grande que celle de Dieu? Voici que la propre justice de Job voudrait saper celle de Dieu. Elihou continue sa tentative d'aider Job à comprendre son propre problème, jusqu'à ce que nous parvenions au chapitre 38, où Dieu Lui-même entre en scène. Pendant tout ce temps il y avait eu argumentation entre Job et ses amis, d'abord les trois premiers, ensuite le quatrième Elihou. Maintenant c'est Dieu Lui-même qui intervient. Si vous lisez depuis le chapitre 38 jusqu'à la fin du livre de job, vous découvrirez que Dieu réfute la théologie erronée de ces trois hommes. Il dit : « Vous vous trompez en disant que Dieu punit parce que vous faites quelque chose de mal. »

Christ essaie de corriger les Juifs pour le même problème. Les Juifs croyaient que, si vous aviez la lèpre, ou si vous étiez malade, ou paralysé, ou aveugle-né, c'est parce que Dieu vous punissait pour votre péché ou le péché de vos parents. Jésus a dû rectifier, bien souvent, cette conception dans Son dialogue avec les Juifs. De la même manière, Dieu doit rectifier ainsi les trois amis de Job. Cependant, nous en sommes maintenant à nous poser la question concernant le traitement que Dieu permit envers Job. (Job 38.1)
« Alors du sein de la tempête,
L'Éternel répondit à Job : »
Dieu parla à Job, et veuillez bien noter la réponse de Job. Job écouta le Seigneur et se repentit. Alors, Job répondit au Seigneur Job 40.3-4 (Il admet enfin que Dieu a raison) :
« Job répondit alors :
Je suis trop peu de chose,
Que te répliquerais-je?
Je mets donc la main sur la bouche.
J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus,
Et j'ai même insisté une deuxième fois,
Je n'ajouterai rien. » (Le Semeur)
C'est ce que dit Paul aux chrétiens de Rome, sur les oeuvres de la loi « afin que toute bouche soit fermée devant Dieu. » (Romains 3.19) « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à tous ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. » Les paroles de Dieu infligent le silence à nos prétentions. Comme Job nous devons dire : « Voici, je suis souillé, que pourrais-je Te répondre? » Oui, Job pouvait dire : « J'ai répondu à mes trois "consolateurs", mais à toi, que pourrais-je répondre, ô Dieu? C'est toi qui est dans le vrai, je l'admets. J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus, deux fois, je n'ajouterai rien. » (Job 39.38) « Dieu tu as toujours raison. » Dieu mit le doigt sur un problème qu'il y avait dans la vie de Job. Ce problème, même s'il était subconscient, le plaçait sur un terrain dangereux. Il fallait que Dieu le corrige de cela, et Il le fit en permettant qu'il souffre ces calamités.

Le dernier chapitre du livre de Job commence par ces mots : « Je reconnais que Tu peux tout et que rien ne s'oppose à Tes pensées. » Autrement dit : « Seigneur, je reconnais que Tu as raison. » « Qui est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins?

Oui, j'ai parlé sans les comprendre de merveilles qui me dépassent, et que je ne conçois pas. » Qu'est-ce que Job n'avait pas compris? Il avait défendu sa propre justice, qui était aux yeux de Dieu, « comme un linge souillé ». Mais maintenant quand Dieu lui ouvre les yeux, il dit : « J'ai parlé sans les comprendre de merveilles qui me dépassent. » Il continue : « Écoute-moi et je parlerai. Je t'interrogerai et tu m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de Toi, mais maintenant mon oeil t'a vu. » Autrement dit : « Autrefois j'avais entendu parler de Toi, mais maintenant je suis entré en contact direct avec toi. »

Le verset suivant est une clef pour notre compréhension du changement d'attitude de Job : « C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre. » Il s'est repenti de sa propre justice. Il se déteste lui-même. Il confesse : « Quel pauvre homme j'étais! » Avons-nous atteint ce stade? C'est la repentance de la propre justice. Cela est très douloureux car nous devons détruire notre orgueil, en tant qu'individus et que dénomination. C'est dur. C'était dur pour Job d'admettre qu'il y avait eu un problème dans sa vie spirituelle. Il était dur pour Pierre de se repentir de son opinion personnelle, il était dur pour Paul d'abandonner sa justice selon la loi, mais ils réalisaient que Dieu avait raison, et que c'était leur seule espérance. Puisse cela être vrai pour nous!

Mais ce qui est merveilleux, c'est qu'après la repentance de Job, Dieu dit : « La leçon a été apprise. Que frais-je? » « Ainsi le Seigneur bénit la fin de la vie de Job plus qu'Il n'avait béni le commencement . (verset 12) Vous pouvez lire tout ce que Dieu lui donna comme bénédictions : quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de boeufs, mille ânesses ». Il le bénit en lui donnant sept fils et trois filles. Dieu le bénit merveilleusement et cela parce que Job avait appris sa leçon.

Dieu ne prit pas plaisir à permettre cette crise pour Job, mais c'était le seul moyen pour lui d'apprendre ce qu'il devait apprendre. Dieu le laissa traverser ce moment, mais quand il eut appris la leçon Il le bénit. Le dernier verset du livre de Job dit : « Et Job mourut rassasié de jours. » (verset 17) Maintenant il était un homme converti.

C'est la condition que nous devons atteindre. Nous devons nous haïr nous-mêmes afin que Christ soit notre justice. C'est pourquoi Ellen White dit que « le conseil à Laodicée produira le crible ». C'est aussi pourquoi elle dit : « qu'il y aura beaucoup de pasteurs qui ne voudront pas abandonner leur propre justice -- qui est injustice -- pour la pure vérité de Christ « notre justice ».

La fin ultime du vrai christianisme est de se réjouir en Christ, et de ne pas se fier à la chair ou au « moi » (Phil 3.3). Ce « Non pas moi », est la partie difficile de notre vie et c'est pourquoi nous devons étudier le livre de Job pour réaliser que lui aussi avait un problème. C'est avec un dessein précis, que Dieu permit à Satan de toucher Job. Ce dessein était de le corriger de sa propre justice. Job le comprit au travers du châtiment et il se repentit. J'ignore comment Dieu va nous châtier. Jusqu'ici Il nous a blâmés, mais le châtiment viendra et quand il viendra, nous devrons regarder l'histoire de Job pour discerner le dessein de Dieu.

Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Dieu permet que Son peuple soit accablé après la fin du temps de grâce, après que Dieu aura déclaré : « Que celui qui est juste soit encore juste. »? Après la fin du temps de grâce, il n'y aura plus de changement. Ceux qui auront la justice par la foi la garderont jusqu'à la fin. Ceux qui auront rejeté Christ resteront dans cet état. Mais après la fin du temps de grâce, Dieu permettra que Son peuple traverse une crise qui n'a jamais été expérimentée dans le passé par aucune génération. Pourquoi? Est-ce simplement pour prouver qu'Il a raison?

Une déclaration de la Tragédie des Siècles nous aide à comprendre. Notez la ressemblance avec l'histoire de Job. Cela se trouve dans le chapitre « Le temps de détresse ». « Leur affliction est grande; les flammes de la fournaise semblent sur le point de les consumer. Mais le Raffineur veut les purifier comme l'or éprouvé par le feu. » Ces mots nous sont devenus familiers. Ils font partie du message à Laodicée.

« L'amour de Dieu pour ses enfants durant cette période d'épreuve sévère est aussi fort et aussi tendre qu'aux jours ensoleillés de leur prospérité. » Quand vous traversez la crise cela ne signifie pas que Dieu vous aime moins. C'est pourquoi nous avons passé tellement de temps à montrer que l'amour de Dieu ne change jamais. Il est Éternel. Il est agapé. « Mais, continue Ellen White, il est nécessaire pour eux d'être placés dans la fournaise (nécessaire de traverser la crise) pour que leur mondanité soit consumée (mondanité signifie simplement « le problème du moi »), afin que l'image du Christ puisse être parfaitement réfléchie. (Tragédie des Siècles page 673-674) Le monde a désespérément besoin de voir Christ, mais il ne peut voir Christ en vous ou en moi, sauf si cette mondanité avec toutes les séquelles du « moi », est crucifiée. Aussi Dieu permet-Il que nous passions par ce processus de purification.

Dans le temps de détresse, Satan jouera sur nos sentiments. Nous nous sentirons pleins de péchés après la fin du temps de grâce. Nous ne nous sentirons pas assez bons pour être sauvés. Mais la question est celle-ci : « Qui est notre Justice ? » La réponse doit être : « Christ ». Chaque scorie, chaque mondanité doivent être consumées. Nous ne devons pas regarder à notre expérience personnelle. Christ peut être reproduit en nous, seulement si nous avons dit « Adieu » au « moi ».

En cela, comme dans tous les autres aspects de la vie, Christ est notre exemple. Comment était-ce possible pour Christ, non en tant que Dieu, mais avec notre humanité qu'il a assumée de révéler parfaitement son Père? On le trouve dans Philippiens 2 où Paul nous exhorte, donnant Christ comme exemple. Au verset 5 il dit : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ ». Quels genre de sentiments étaient en Jésus-Christ? Nous le découvrons aux versets 6 à 8. La pensée de Christ était totalement débarrassée du souci du « moi ». « Qui étant en forme de Dieu, n'a pas considéré comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu. » Le not grec employé ici signifie totale identité avec Dieu. Ici, Paul dit que Christ était un avec le Père, Il était l'égal du Père.

Ce n'était pas un péché pour Christ de se faire Lui-même l'égal du Père. C'était en Lui-même qu'Il l'était. Il était sur le même plan que le Père. Mais Il abandonna ses prérogatives divines et devint esclave. Quelle condescendance!

Quand Jésus se vida de Lui-même, qui prit La place? Son esprit n'était pas un récipient vide. Luc donne la réponse : « Et Jésus étant plein de l'Esprit Saint retourna au Jourdain et fut emmené par l'Esprit dans le désert. » (Luc 4.1). Jésus marchait maintenant par le Saint-Esprit, comme Paul invite les chrétiens à le faire. Après la tentation qu'Il traversa et repoussa, Luc dit : « Il retourna en Galilée, poussé par le Saint-Esprit. » Jésus se vida de Lui-même; ainsi ce n'était plus son « moi qui dirigeait, mais le Saint-Esprit. Et c'est ainsi qu'Il pouvait révéler le Père.

Dans Jean 5.19,30 nous lisons : « Jésus répondit à ces reproches en leur disant : « Vraiment je vous l'assure : le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative; il agit seulement d'après ce qu'il voit faire au Père. Tout ce que fait le Père le Fils le fait également... Pour moi je ne peux rien faire de mon propre chef; je juge seulement comme le Père me l'indique. Et mon verdict est juste, car je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la volonté de celui qui m'a envoyé. » (Le Semeur)

La veille de Sa crucifixion, le jeudi soir, Il dit à ses disciples : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Christ dit de Lui-même : « Je ne fais rien de moi-même. » (Jean 15.5) Comment concilier ces deux déclarations? Comme Il était dépendant de Dieu, ainsi je dois l'être. En réalité, Jésus dit : « Tout ce que je dis et tout ce que je fais vient de Dieu. Et maintenant que tout pouvoir m'a été donné, vous serez totalement dépendants de moi. »

Jean 6.57 est un verset très important, car là, non seulement Christ nous dit comment Il vécut, mais Il montre aussi comment nous devrions vivre. « Comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père; ainsi celui qui me mange vivra par moi. » Exactement comme Jésus était totalement dépendant du Père, ainsi nous devons être totalement dépendants de Christ. Ce n'est pas notre justice que le monde doit voir, c'est la Justice du Christ.

À une autre occasion, Jésus déclara que Ses oeuvres venaient du Père et non de Lui : « Je vous ai fait voir plusieurs bonnes oeuvres venant de Mon Père. Pour laquelle me lapidez-vous? » (Jean 10.32) Dans le sermon sur la montagne, Jésus dit : « Vous êtes la lumière du monde. Laissez cette lumière briller afin que les hommes voient vos bonnes oeuvres et qu'ils glorifient votre Père ». La lumière qui brille doit être l'oeuvre du Père en nous, exactement comme en Christ, le Père se révélait Lui-même à travers ses oeuvres. Dans Jean 10.37-38, Jésus dit : « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas; mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. » Ce que Jésus dit dans ce texte est ceci : « Je suis totalement dépendant de Lui et il vit en moi. »

Jésus disait : « Les oeuvres que je fais, l'homme ne peut pas les faire », parce que les oeuvres qu'Il faisait étaient surnaturelles. « Ainsi, si vous ne croyez pas en mes paroles, croyez en mes oeuvres. » Souvenez-vous, quand Nicodème vint rendre visite à Jésus la nuit, il Lui dit : « Personne ne peut faire les oeuvres que tu fais s'il ne vient pas de Dieu. » Nicodème, finalement, le reconnut. Dans Jean 14.8, Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père et nous croirons. » Jésus répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe. Celui qui m'a vu a vu le Père. » Il veut dire : « Pourquoi me demandez-vous de vous montrer le Père? »

Qu'est-ce que Jésus veut dire par cette déclaration. La réponse est dans Jean 14.10,11 : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Ce que je vous dis, je ne le dis pas de moi-même; le Père demeure en moi et c'est lui qui accomplit ainsi ses propres oeuvres. Croyez-moi je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon croyez au moins à cause des oeuvres que vous m'avez vu accomplir. » En d'autres termes : « Le message que je prêche ne vient pas de moi : il vient du Père. » Nous devons être clairs. La même chose est vraie aujourd'hui. Il y a une tendance, à notre époque de mettre l'accentuation sur l'éducation et les diplômes, et de nourrir le peuple de nos idées personnelles. Mais ce n'est pas nourrissant. Nous devons supplier Dieu de parler à travers nous, sinon le message devient sans signification.

« Croyez que je suis dans le Père et que le Père est en moi; croyez-le au moins à cause de mes oeuvres. » Après avoir défendu sa mission par les oeuvres que le Père faisait en Lui, Il continue : « En vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais et il en fera de plus grandes. » Le monde a besoin de me voir en vous.

Qu'avez-vous vu qui était requis de Laodicée comme réponse de notre part? Notre problème n'est pas que nous soyons coupables de gros péchés. Nous sommes plutôt séduits par notre propre justice. Avons-nous besoin de nous repentir de cette propre justice? Oui, c'est capital. Dieu fera tout ce qui est en Son pouvoir pour le réaliser. Il nous reprend d'abord et ensuite nous châtie. Comment nous châtie-t-Il? Nous ne le savons pas, mais si nous regardons à l'expérience de Job, cela sera très dur. Aimeriez-vous perdre vos enfants? votre propriété et être couvert d'ulcères? Dieu ne laissa pas Job être traité ainsi par colère ou propre justification. Il le fit par amour. Il savait que Job avait une très importante leçon à apprendre. C'était pour son bien éternel et Job apprit la leçon. Il se repentit, il se détesta lui-même et dit : « Dieu Tu as raison. » Puisse Dieu nous donner la grâce de le suivre sur Ses pas?

C'est ma prière que nous ayons les pensées de Christ. Christ nous a donné le meilleur exemple de non-confiance dans la chair. II ne dépendait pas de son humanité pour Sa justice. Il dépendait seulement de Dieu; et Dieu travaillait à travers Lui par Son Saint-Esprit, avec puissance. Le même Dieu désire travailler à travers nous. Combien précieuse est l'alliance que Dieu désire faire avec nous. Elle est appelée la « Nouvelle » Alliance et se trouve dans 2 Corinthiens 6, la seconde partie du verset 16 : « Comme Dieu l'a dit (c'est la promesse de la Nouvelle Alliance), j'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » C'est l'alliance que Dieu désire réaliser dans notre église, et quand cela arrivera, la terre sera éclairée de Sa gloire. Mais cela ne peut arriver jusqu'à ce que nous nous repentions de notre propre justice.