« Moi ceux que j'aime je les reprends et je les corrige. Fais donc
preuve de zèle et change d'attitude »
(Apocalypse 3.19) (La Bible du Semeur)
La repentance, comme nous l'avons vu dans notre
dernière étude, signifie « changement de mentalité » ou « changement de
direction ». Si nous devions la décrire avec des mots d'aujourd'hui.
nous dirions : « La repentance est un demi-tour ». C'est changer de direction.
Cela peut être un demi-tour du corps ou de l'esprit. Dans
quel sens Dieu désire-t-Il que nous nous repentions? Nous devons
regarder au contexte dans lequel ce mot est employé, car la
repentance, dans la Bible est toujours spécifique. Quand Pierre
prêcha à la Pentecôte, démontrant aux Juifs qu'ils avaient crucifié le
Fils de Dieu, le peuple dit : « Que ferons-nous? » Pierre répondit :
« Repentez-vous ». C'était la repentance d'avoir crucifié le Messie.
Puisque la repentance dans la Bible est toujours
spécifique nous devons nous demander : « Dans quel sens Christ
demande-t-Il à Laodicée de se repentir? » La réponse est celle-ci :
« Dans deux sens ». Nous avons besoin d'avoir une autre mentalité,
nous dit
Apocalypse 3.17.
Dans ces versets nous disons que nous
sommes riches et enrichis de biens, mais christ dit que « nous sommes
pauvres, aveugles, misérables et nus ». Ce verset montre qu'il nous
faut un changement de mentalité. Nous avons besoin d'admettre,
comme Pierre l'admit à la résurrection, que nous avions tort et que
Christ avait raison. C'est cela la repentance. Un changement d'esprit.
Nous avons aussi besoin de nous repentir concernant notre
direction,
(
Apocalypse 3.18)
Nous devons changer, faire demi-tour et passer
des oeuvres de la loi aux oeuvres de la foi, faire demi-tour de notre propre
justice vers la justice de Christ. Ayant compris cela, il nous faut réaliser que
c'est une des choses les plus difficiles pour les gens, même pour les chrétiens, de
se repentir de sa propre-justice. C'est une chose de se repentir des péchés. Mais
c'est une autre chose de se repentir de la propre-justice. Voyons un exemple :
Dans un de ses discours, Jésus fit une déclaration è la nation Juive.
Il dit : « Au jour du jugement, Ninive sera jugée moins sévèrement que vous. »
Pourquoi? Parce que les hommes de Ninive se repentirent de leurs péchés. Ils
étaient coupables de terribles péchés, mais ils le reconnurent et s'en repentirent.
Mais est-ce que les Juifs se repentirent? Non. Le Christ dit qu'il serait plus
facile de s'en sortir pour les Ninivites que pour les Juifs, parce que la
repentance des Juifs devait premièrement porter sur la propre-justice. C'était là
ce qui était le plus difficile.
L'étude du cas que je voudrais vous demander de considérer avec
moi, par rapport à la repentance de la propre justice, peut créer un problème
dans votre pensée parce que je vais donner une interprétation non traditionnelle
d'un personnage biblique qui nous est bien connu. Je voudrais vous demander
de considérer l'histoire d'un homme qui a été rapportée dans l'un des plus vieux
livres de la Bible : le livre de Job. On pense généralement que le livre de Job a
été écrit durant les quarante ans que Moïse passa dans le désert.
J'ai sondé longuement ce livre. Je ne pouvais pas comprendre
pourquoi Dieu permettait que Job soit maltraité d'une façon aussi dure... Passer
à travers des crises aussi terribles, sans autre dessein, si ce n'est de prouver que
Dieu avait raison. Et pour moi le but consistant simplement à prouver que Job
était juste ne me paraissait pas suffisant. Cela ne concordait pas avec les
principes du caractère de Dieu. Puis un jour alors que je lisais « Jésus-Christ »
(Desire of Ages, page 468), j'ai trouvé une affirmation dans laquelle E.G. White
dit que l'histoire de Job démontre que toutes les calamités viennent de Satan,
mais sont permises par Dieu dans un dessein bien précis. Cependant elle ne dit
pas quel était ce dessein.
Donc pour moi, la seule façon de trouver ce qu'il en était, était de
lire, d'étudier et de me confronter avec le livre de Job et je passais un certain
temps à ne faire que cela... Je découvris alors que Job avait un problème. Tout
d'abord, il me fut difficile d'accepter ce que j'avais découvert, parce que cela
semblait en contradiction avec ce que j'avais toujours compris concernant Job.
Dans le tout premier verset du livre de Job, une affirmation nous est faite le
concernant; la seconde moitié du verset nous dit en effet que « Job était parfait,
juste, quelqu'un qui craignait Dieu et abhorait le mal. » (NKJV)
Cette évaluation de Job est répétée à nouveau en
Job 1.8, mais
cette fois dans le contexte où Dieu tient un dialogue avec Satan. Dieu dit à Satan :
« Regarde mon homme, Job, il est parfait, il est juste, il est droit. Il hait le mal
et il craint Dieu. » Mais Satan dit : « Oui, mais il fait tout cela parce que tu as
construit une haie de protection autour de lui. Enlève cette protection, livre-le
entre mes mains et tu verras qu'il te tournera le dos. »
Dieu répond au
verset 12 :
« Tu peux l'avoir, tout ce qu'il a est en
ton pouvoir, mais tu ne pourras pas le toucher. » En d'autres termes, tu peux
toucher ses possessions, tu peux toucher ce qu'il a, mais tu ne pourras pas le
toucher, lui. Tu ne pourras pas le tuer. Immédiatement Satan se mit à détruire
toutes les possessions de Job et finalement ses enfants. (voir
Job 1.13,19).
Ayant appris ces calamités, Job se leva et déchira ses vêtements, une coutume
typique de ce temps-là, il mit un sac sur sa tête, ce qui était un signe de tristesse
ou de lamentations... Puis se jetant sur sa face, il adora. Les premiers mots de
Job qui furent enregistrés étaient : « Je suis sorti nu du sein de ma mère et nu je
retournerai dans le sein de la terre. L'Éternel a donné; l'Éternel a ôté, que le
nom de l'Éternel soit béni! » Vient ensuite une appréciation sur Job : « En tout
cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à Dieu. » (
verset 22)
Job ne tourna pas le dos à Dieu; il était un homme juste. Mais
était-il juste des oeuvres de la loi ou des oeuvres de la foi? Nous devons étudier
ce point et voir le résultat final. En étudiant Job, je crois, nous allons trouver
une similitude avec notre problème dans le message à Laodicée.
Dieu et Satan eurent un second dialogue, dans le
chapitre 2. Satan
dit : « Maintenant, donne-le moi, non pas ses propriétés, ses biens ou ses enfants,
mais je désire l'avoir entre les mains. Laisse-moi le toucher, lui, et tu verras ce
qu'il fera. » Et le Seigneur répondit : « Je te le livre. Seulement épargne sa vie. »
Ainsi, Satan attaqua Job avec des ulcères, de terribles ulcères.
À ce moment, la femme de Job entre en scène et dit : « Tu demeures
ferme dans ton intégrité. (jusqu'à quand vas-tu maintenir ta justice?) Maudis
Dieu et meurs ». Mais Job la reprit, et la dernière partie du
verset 10 dit : « Quoi
nous recevons de Dieu le bien et nous ne recevrions pas le mal! » En tout cela,
Job ne pécha pas par ses lèvres. Job passa ces tests avec satisfaction. Mais
maintenant trois nouveaux caractères apparaissent dans l'histoire, les trois soi-disant
amis : Eliphaz, Bildad et Zophar. Les arguments de ces trois amis,
prétendus consolateurs de Job, sont caractéristiques de la mentalité orientale et
aussi de la mentalité humaine en général, en ce qui concerne la maladie et toute
tragédie humaine. Si vous lisez leur argumentation à travers tout ce livre, (leurs
arguments n'étaient pas basés sur la vérité biblique, mais sur des raisonnements
humains et par conséquent, à la fin du livre, Dieu doit les reprendre). Ils
disaient que la raison pour laquelle Job souffrait de toutes ces calamités, plus
les ulcères, c'était parce qu'il avait quelque péché secret dans sa vie. Il devait
faire quelque chose en cachette des autres et c'est pourquoi Dieu le punissait.
Est-ce que Dieu nous punit ainsi? Non, mais c'est l'argument qu'ils
présentaient et en faisant cela ils déformaient le véritable caractère de Dieu.
Cependant il est important de voir comment Job réagit dans ce dialogue. Il ne
nous est pas possible d'étudier tout le livre en détail, mais cela vaut la peine de
l'étudier pour nous-mêmes. Après que les arguments de ces amis eurent été
présentés Job leur donne la réplique dans
Job 6.24. Il défend sa justice devant
ses amis de la manière suivante : « Enseignez-moi et je garderai ma langue, et
faites-moi comprendre en quoi j'ai commis des erreurs. » En d'autres terme :
« En quoi ai-je mal agi? Montrez-moi quel est ce péché que j'aurai commis et
dont vous m'accusez. » Et il continue : « Que les paroles vraies sont persuasives! »
Que prouvent vos remontrances?
(
verset 25) Et il continue encore : « Y a-t-il de
l'iniquité sur ma langue? Et ma bouche ne discerne-t-elle pas les choses
perverses? »
(
verset 30)
Que fait Job? Il défend sa propre justice. Quand nous en arrivons au
chapitre 10,
Job défend sa justice même devant Dieu. Je dirai à Dieu : « Ne
me condamne pas! Fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie! »
(
Job 10.2)
Il dit à Dieu : « Montre-moi en quoi je me suis trompé. » Au
verset 7, Job
proclame : « Sachant hien que je ne suis pas coupable » (en anglais : « Tu sais
bien que je ne suis pas méchant »). Il continue : « Si je pèche tu m'observes, tu
ne pardonnes pas mon iniquité. Suis-je coupable, malheur à moi! Et si je suis
juste, je n'ose lever la tête.
(
verset 15) Non ébranlé par l'argument d'Éliphaz, Job
persiste et dit : « Montre-moi où je suis dans l'erreur, montre-moi quel est mon
péché ». Plus tard, Job plaidera avec Dieu pour qu'il lui montre ses péchés. Il est
de fait que Job est tout à fait confiant que sa justice est parfaite. « Quel est le
nombre de mes iniquités et de mes péchés? Fais-moi connaître ma
transgression et mon péché! Pourquoi me caches-tu ta face et me tiens-tu
pour ton ennemi? »
(
Job 13.23-24).
En d'autres termes, Job dit : « Ces trois
'consolateurs' m'accusent de quelque péché secret. Seigneur montre-moi en
quoi je suis en tort. J'aimerais bien le savoir. »
Y avait-il un péché dans la vie de Job? La réponse est « Non ». Quel était
alors le problème? Car il y avait un problème. Et nous verrons dans un moment
de quoi il s'agissait. En
Job 16.15-17, l'homme juste éprouvé maintient :
« J'ai cousu un sac sur ma peau;
J'ai roulé ma tête dans la poussière.
Les pleurs ont altéré mon visage;
L'ombre de la mort est sur mes paupières.
Je n'ai pourtant commis aucune violence,
Et ma prière fut toujours pure. » (version Segond)
Voyez-vous ce qu'il a fait? Il défend sa propre justice. Répondant à l'argument,
ses trois amis disent : « Il y a quelque chose de mauvais », mais il se défend
lui-même, et répond :
(
Job 23.10)
« Cependant il sait bien
quelle voie j'ai suivie.
Qu'il me passe au creuset,
J'en sortirai pur comme l'or. » (Bible du Semeur)
Job dit encore
(
verset 11-13) :
« Car j'ai toujours suivi la trace de ses pas.
J'ai marché sur la voie qu'il a prescrite.
Je n'ai pas refusé d'obéir à ses ordres.
J'ai fait plier ma volonté
Pour obéir à ses paroles.
Mais lui, quand il décide,
Qui le fera changer? » (Bible du Semeur)
Et ainsi Job continue à protester : « Je n'ai pas péché, j'ai gardé ses
commandements, j'ai gardé mon intégrité. » Dites-moi cher lecteur, les paroles
de Job sont-elles celles d'un homme justifié par la foi?
Je vous invite à lire
Job 31 entièrement. Là se trouve son argument
final. Dans la version KJV, il y a une note encore plus forte : « Solennelle
protestation de Job de son intégrité ». Dans tout ce chapitre, Job défend
fortement sa propre justice et insiste pour dire qu'il n'y a pas de péché en lui.
Arrivé à ce point, l'auteur déclare
(
Job 32.1) : « Comme Job persistait à se
considérer innocent, ces trois hommes cessèrent de lui répondre. » C'était le
problème de Job. Sa justice était-elle celle de la foi ou sa propre justice? Job
était sincère, il était honnête, mais il avait un problème qu'il n'avait pas réalisé,
c'était subconscient. Il ne connaissait pas son problème, comme nous allons le
voir brièvement.
Après les arguments des soi-disants amis, un quatrième homme
apparaît. Il était sans doute plus jeune que les autres, cela est dit dans
(
Job 32.4) :
« Elihou avait attendu avant de s'adresser à Job, parce que les trois amis
était plus âgés que lui. » Ce fait est typique de la culture du Moyen Orient.
Elihou le quatrième compagnon, parle maintenant. Vous noterez qu'il essaie de
convaincre Job que son problème n'est pas le péché, mais la propre justice.
(
Job 34.5,10) :
« Voici ce qu'a prétendu Job :
" Je suis dans mon bon droit,
Mais Dieu me refuse justice. "...
Il est inconcevable que Dieu fasse le mal,
Que le Tout-Puissant pratique l'injustice. » (Le Semeur)
En d'autres termes : « Dieu ne me punit pas pour quelque chose que j'ai fait de
mal. Dieu n'est pas ce genre de personne. » Bien sûr cela est vrai, mais la
question que nous devons nous poser est celle-ci : Pourquoi Dieu a-t-Il permis
que Job passe par une une terrible expérience? Nous trouvons une réponse dans
le Nouveau Testament, dans l'épître aux Hébreux
chapitre 12.6,11 : « Car
Dieu châtie ceux qu'il aime, afin qu'ils produisent un fruit paisible de justice,
-- une justice authentique qui vient par la foi. »
Dans
Job 35.2 Elihou a marqué un point quand il dit :
« Penses-tu être dans ton droit quand tu affirmes :
"Oui, je suis juste aux yeux de Dieu" » (Le Semeur)
Ma justice est-elle plus grande que celle de Dieu? Voici que la propre justice
de Job voudrait saper celle de Dieu. Elihou continue sa tentative d'aider Job à
comprendre son propre problème, jusqu'à ce que nous parvenions au
chapitre 38,
où Dieu Lui-même entre en scène. Pendant tout ce temps il y avait eu
argumentation entre Job et ses amis, d'abord les trois premiers, ensuite le
quatrième Elihou. Maintenant c'est Dieu Lui-même qui intervient. Si vous lisez
depuis le
chapitre 38
jusqu'à la fin du livre de job, vous découvrirez que Dieu
réfute la théologie erronée de ces trois hommes. Il dit : « Vous vous trompez en
disant que Dieu punit parce que vous faites quelque chose de mal. »
Christ essaie de corriger les Juifs pour le même problème. Les
Juifs croyaient que, si vous aviez la lèpre, ou si vous étiez malade, ou paralysé,
ou aveugle-né, c'est parce que Dieu vous punissait pour votre péché ou le péché
de vos parents. Jésus a dû rectifier, bien souvent, cette conception dans Son
dialogue avec les Juifs. De la même manière, Dieu doit rectifier ainsi les trois
amis de Job. Cependant, nous en sommes maintenant à nous poser la question
concernant le traitement que Dieu permit envers Job.
(
Job 38.1)
« Alors du sein de la tempête,
L'Éternel répondit à Job : »
Dieu parla à Job, et veuillez bien noter la réponse de Job. Job écouta le
Seigneur et se repentit. Alors, Job répondit au Seigneur
Job 40.3-4 (Il admet
enfin que Dieu a raison) :
« Job répondit alors :
Je suis trop peu de chose,
Que te répliquerais-je?
Je mets donc la main sur la bouche.
J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus,
Et j'ai même insisté une deuxième fois,
Je n'ajouterai rien. » (Le Semeur)
C'est ce que dit Paul aux chrétiens de Rome, sur les oeuvres de la
loi « afin que toute bouche soit fermée devant Dieu. »
(
Romains 3.19) « Or, nous
savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à tous ceux qui sont sous la loi, afin
que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant
Dieu. » Les paroles de Dieu infligent le silence à nos prétentions. Comme Job
nous devons dire : « Voici, je suis souillé, que pourrais-je Te répondre? » Oui, Job
pouvait dire : « J'ai répondu à mes trois "consolateurs", mais à toi,
que pourrais-je répondre, ô Dieu? C'est toi qui est dans le vrai, je l'admets. J'ai
parlé une fois, je ne répondrai plus, deux fois, je n'ajouterai rien. »
(
Job 39.38)
« Dieu tu as toujours raison. » Dieu mit le doigt sur un problème qu'il y avait
dans la vie de Job. Ce problème, même s'il était subconscient, le plaçait sur un
terrain dangereux. Il fallait que Dieu le corrige de cela, et Il le fit en permettant
qu'il souffre ces calamités.
Le dernier chapitre du livre de Job commence par ces mots : « Je reconnais
que Tu peux tout et que rien ne s'oppose à Tes pensées. » Autrement dit :
« Seigneur, je reconnais que Tu as raison. » « Qui est celui qui a la folie
d'obscurcir mes desseins?
Oui, j'ai parlé sans les comprendre de merveilles qui me dépassent, et que je ne
conçois pas. » Qu'est-ce que Job n'avait pas compris? Il avait défendu sa propre
justice, qui était aux yeux de Dieu, « comme un linge souillé ». Mais maintenant
quand Dieu lui ouvre les yeux, il dit : « J'ai parlé sans les comprendre de
merveilles qui me dépassent. » Il continue : « Écoute-moi et je parlerai. Je
t'interrogerai et tu m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de Toi, mais
maintenant mon oeil t'a vu. » Autrement dit : « Autrefois j'avais entendu parler de
Toi, mais maintenant je suis entré en contact direct avec toi. »
Le verset suivant est une clef pour notre compréhension du
changement d'attitude de Job : « C'est pourquoi je me condamne et je me repens
sur la poussière et sur la cendre. » Il s'est repenti de sa propre justice. Il se
déteste lui-même. Il confesse : « Quel pauvre homme j'étais! » Avons-nous atteint
ce stade? C'est la repentance de la propre justice. Cela est très douloureux car
nous devons détruire notre orgueil, en tant qu'individus et que dénomination.
C'est dur. C'était dur pour Job d'admettre qu'il y avait eu un problème dans sa
vie spirituelle. Il était dur pour Pierre de se repentir de son opinion personnelle,
il était dur pour Paul d'abandonner sa justice selon la loi, mais ils réalisaient
que Dieu avait raison, et que c'était leur seule espérance. Puisse cela être vrai
pour nous!
Mais ce qui est merveilleux, c'est qu'après la repentance de Job,
Dieu dit : « La leçon a été apprise. Que frais-je? » « Ainsi le Seigneur bénit la fin
de la vie de Job plus qu'Il n'avait béni le commencement .
(
verset 12) Vous
pouvez lire tout ce que Dieu lui donna comme bénédictions : quatorze mille
brebis, six mille chameaux, mille paires de boeufs, mille ânesses ». Il le bénit en
lui donnant sept fils et trois filles. Dieu le bénit merveilleusement et cela parce
que Job avait appris sa leçon.
Dieu ne prit pas plaisir à permettre cette crise pour Job, mais
c'était le seul moyen pour lui d'apprendre ce qu'il devait apprendre. Dieu le
laissa traverser ce moment, mais quand il eut appris la leçon Il le bénit. Le
dernier verset du livre de Job dit : « Et Job mourut rassasié de jours. »
(
verset 17)
Maintenant il était un homme converti.
C'est la condition que nous devons atteindre. Nous devons nous
haïr nous-mêmes afin que Christ soit notre justice. C'est pourquoi Ellen White
dit que « le conseil à Laodicée produira le crible ». C'est aussi pourquoi elle dit :
« qu'il y aura beaucoup de pasteurs qui ne voudront pas abandonner leur propre
justice -- qui est injustice -- pour la pure vérité de Christ « notre justice ».
La fin ultime du vrai christianisme est de se réjouir en Christ, et de
ne pas se fier à la chair ou au « moi »
(
Phil 3.3). Ce « Non pas moi », est la partie
difficile de notre vie et c'est pourquoi nous devons étudier le livre de Job pour
réaliser que lui aussi avait un problème. C'est avec un dessein précis, que Dieu
permit à Satan de toucher Job. Ce dessein était de le corriger de sa propre
justice. Job le comprit au travers du châtiment et il se repentit. J'ignore
comment Dieu va nous châtier. Jusqu'ici Il nous a blâmés, mais le châtiment
viendra et quand il viendra, nous devrons regarder l'histoire de Job pour
discerner le dessein de Dieu.
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Dieu permet que Son
peuple soit accablé après la fin du temps de grâce, après que Dieu aura déclaré :
« Que celui qui est juste soit encore juste. »? Après la fin du temps de grâce, il
n'y aura plus de changement. Ceux qui auront la justice par la foi la garderont
jusqu'à la fin. Ceux qui auront rejeté Christ resteront dans cet état. Mais après
la fin du temps de grâce, Dieu permettra que Son peuple traverse une crise qui
n'a jamais été expérimentée dans le passé par aucune génération. Pourquoi?
Est-ce simplement pour prouver qu'Il a raison?
Une déclaration de la Tragédie des Siècles nous aide à
comprendre. Notez la ressemblance avec l'histoire de Job. Cela se trouve dans
le chapitre « Le temps de détresse ». « Leur affliction est grande; les flammes de la
fournaise semblent sur le point de les consumer. Mais le Raffineur veut les
purifier comme l'or éprouvé par le feu. » Ces mots nous sont devenus familiers.
Ils font partie du message à Laodicée.
« L'amour de Dieu pour ses enfants durant cette période d'épreuve
sévère est aussi fort et aussi tendre qu'aux jours ensoleillés de leur prospérité. »
Quand vous traversez la crise cela ne signifie pas que Dieu vous aime moins.
C'est pourquoi nous avons passé tellement de temps à montrer que l'amour de
Dieu ne change jamais. Il est Éternel. Il est agapé. « Mais, continue Ellen White,
il est nécessaire pour eux d'être placés dans la fournaise (nécessaire de
traverser la crise) pour que leur mondanité soit consumée (mondanité signifie
simplement « le problème du moi »), afin que l'image du Christ puisse être
parfaitement réfléchie. (Tragédie des Siècles page 673-674) Le monde a
désespérément besoin de voir Christ, mais il ne peut voir Christ en vous ou en
moi, sauf si cette mondanité avec toutes les séquelles du « moi », est crucifiée.
Aussi Dieu permet-Il que nous passions par ce processus de purification.
Dans le temps de détresse, Satan jouera sur nos sentiments. Nous
nous sentirons pleins de péchés après la fin du temps de grâce. Nous ne nous
sentirons pas assez bons pour être sauvés. Mais la question est celle-ci :
« Qui est notre Justice ? » La réponse doit être : « Christ ». Chaque scorie, chaque
mondanité doivent être consumées. Nous ne devons pas regarder à notre
expérience personnelle. Christ peut être reproduit en nous, seulement si nous
avons dit « Adieu » au « moi ».
En cela, comme dans tous les autres aspects de la vie, Christ est
notre exemple. Comment était-ce possible pour Christ, non en tant que Dieu,
mais avec notre humanité qu'il a assumée de révéler parfaitement son Père? On
le trouve dans
Philippiens 2
où Paul nous exhorte, donnant Christ comme exemple. Au
verset 5
il dit : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ ».
Quels genre de sentiments étaient en Jésus-Christ? Nous le découvrons aux
versets 6 à 8.
La pensée de Christ était totalement débarrassée du souci du
« moi ». « Qui étant en forme de Dieu, n'a pas considéré comme une proie à
arracher d'être égal avec Dieu. » Le not grec employé ici signifie totale identité
avec Dieu. Ici, Paul dit que Christ était un avec le Père, Il était l'égal du Père.
Ce n'était pas un péché pour Christ de se faire Lui-même l'égal du
Père. C'était en Lui-même qu'Il l'était. Il était sur le même plan que le Père.
Mais Il abandonna ses prérogatives divines et devint esclave. Quelle
condescendance!
Quand Jésus se vida de Lui-même, qui prit La place? Son esprit
n'était pas un récipient vide. Luc donne la réponse : « Et Jésus étant plein de
l'Esprit Saint retourna au Jourdain et fut emmené par l'Esprit dans le désert. »
(
Luc 4.1).
Jésus marchait maintenant par le Saint-Esprit, comme Paul invite les
chrétiens à le faire. Après la tentation qu'Il traversa et repoussa, Luc dit : « Il
retourna en Galilée, poussé par le Saint-Esprit. » Jésus se vida de Lui-même;
ainsi ce n'était plus son « moi qui dirigeait, mais le Saint-Esprit. Et c'est ainsi
qu'Il pouvait révéler le Père.
Dans
Jean 5.19,30
nous lisons : « Jésus répondit à ces reproches en leur
disant : « Vraiment je vous l'assure : le Fils ne peut rien faire de sa propre
initiative; il agit seulement d'après ce qu'il voit faire au Père. Tout ce que fait le
Père le Fils le fait également... Pour moi je ne peux rien faire de mon propre
chef; je juge seulement comme le Père me l'indique. Et mon verdict est juste, car
je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la volonté de celui
qui m'a envoyé. » (Le Semeur)
La veille de Sa crucifixion, le jeudi soir, Il dit à ses disciples : « Sans moi,
vous ne pouvez rien faire. » Christ dit de Lui-même : « Je ne fais rien de moi-même. »
(
Jean 15.5)
Comment concilier ces deux déclarations? Comme Il était
dépendant de Dieu, ainsi je dois l'être. En réalité, Jésus dit : « Tout ce que je dis
et tout ce que je fais vient de Dieu. Et maintenant que tout pouvoir m'a été
donné, vous serez totalement dépendants de moi. »
Jean 6.57
est un verset très important, car là, non seulement Christ nous dit
comment Il vécut, mais Il montre aussi comment nous devrions vivre. « Comme le
Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père; ainsi celui qui me
mange vivra par moi. » Exactement comme Jésus était totalement dépendant du
Père, ainsi nous devons être totalement dépendants de Christ. Ce n'est pas notre
justice que le monde doit voir, c'est la Justice du Christ.
À une autre occasion, Jésus déclara que Ses oeuvres venaient du
Père et non de Lui : « Je vous ai fait voir plusieurs bonnes oeuvres venant de
Mon Père. Pour laquelle me lapidez-vous? »
(
Jean 10.32) Dans le sermon sur
la montagne, Jésus dit : « Vous êtes la lumière du monde. Laissez cette lumière
briller afin que les hommes voient vos bonnes oeuvres et qu'ils glorifient votre
Père ». La lumière qui brille doit être l'oeuvre du Père en nous, exactement
comme en Christ, le Père se révélait Lui-même à travers ses oeuvres. Dans
Jean 10.37-38,
Jésus dit : « Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez
pas; mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez point, croyez à ces
oeuvres, afin que vous reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le
Père. » Ce que Jésus dit dans ce texte est ceci : « Je suis totalement dépendant de
Lui et il vit en moi. »
Jésus disait : « Les oeuvres que je fais, l'homme ne peut pas les
faire », parce que les oeuvres qu'Il faisait étaient surnaturelles. « Ainsi, si vous ne
croyez pas en mes paroles, croyez en mes oeuvres. » Souvenez-vous, quand
Nicodème vint rendre visite à Jésus la nuit, il Lui dit : « Personne ne peut faire les
oeuvres que tu fais s'il ne vient pas de Dieu. » Nicodème, finalement, le
reconnut. Dans
Jean 14.8,
Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le
Père et nous croirons. » Jésus répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne m'as pas connu, Philippe. Celui qui m'a vu a vu le Père. » Il veut dire :
« Pourquoi me demandez-vous de vous montrer le Père? »
Qu'est-ce que Jésus veut dire par cette déclaration. La réponse est
dans
Jean 14.10,11 :
« Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père
est en moi? Ce que je vous dis, je ne le dis pas de moi-même; le Père demeure
en moi et c'est lui qui accomplit ainsi ses propres oeuvres. Croyez-moi je suis
dans le Père et le Père est en moi. Sinon croyez au moins à cause des oeuvres
que vous m'avez vu accomplir. » En d'autres termes : « Le message que je prêche
ne vient pas de moi : il vient du Père. » Nous devons être clairs. La même chose
est vraie aujourd'hui. Il y a une tendance, à notre époque de mettre
l'accentuation sur l'éducation et les diplômes, et de nourrir le peuple de nos
idées personnelles. Mais ce n'est pas nourrissant. Nous devons supplier Dieu de
parler à travers nous, sinon le message devient sans signification.
« Croyez que je suis dans le Père et que le Père est en moi; croyez-le
au moins à cause de mes oeuvres. » Après avoir défendu sa mission par les
oeuvres que le Père faisait en Lui, Il continue : « En vérité, je vous le dis, celui
qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais et il en fera de plus grandes. »
Le monde a besoin de me voir en vous.
Qu'avez-vous vu qui était requis de Laodicée comme réponse de
notre part? Notre problème n'est pas que nous soyons coupables de gros
péchés. Nous sommes plutôt séduits par notre propre justice. Avons-nous besoin
de nous repentir de cette propre justice? Oui, c'est capital. Dieu fera tout ce qui
est en Son pouvoir pour le réaliser. Il nous reprend d'abord et ensuite nous
châtie. Comment nous châtie-t-Il? Nous ne le savons pas, mais si nous regardons
à l'expérience de Job, cela sera très dur. Aimeriez-vous perdre vos enfants?
votre propriété et être couvert d'ulcères? Dieu ne laissa pas Job être traité
ainsi par colère ou propre justification. Il le fit par amour. Il savait que Job
avait une très importante leçon à apprendre. C'était pour son bien éternel et Job
apprit la leçon. Il se repentit, il se détesta lui-même et dit : « Dieu Tu as raison. »
Puisse Dieu nous donner la grâce de le suivre sur Ses pas?
C'est ma prière que nous ayons les pensées de Christ. Christ nous a
donné le meilleur exemple de non-confiance dans la chair. II ne dépendait pas
de son humanité pour Sa justice. Il dépendait seulement de Dieu; et Dieu
travaillait à travers Lui par Son Saint-Esprit, avec puissance. Le même Dieu
désire travailler à travers nous. Combien précieuse est l'alliance que Dieu
désire faire avec nous. Elle est appelée la « Nouvelle » Alliance et se trouve dans
2 Corinthiens 6,
la seconde partie du
verset 16 : « Comme Dieu l'a dit (c'est la
promesse de la Nouvelle Alliance), j'habiterai et je marcherai au milieu d'eux;
et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » C'est l'alliance que Dieu désire
réaliser dans notre église, et quand cela arrivera, la terre sera éclairée de Sa
gloire. Mais cela ne peut arriver jusqu'à ce que nous nous repentions de notre
propre justice.