Christ parle à Laodicée

6

LAODICÉE EST BLÂMÉE

« Moi ceux que j'aime, je les reprends et je les corrige. Fais donc preuve de zèle et change d'attitude. » (Apocalypse 3.19) Bible du Semeur

Ce serait merveilleux que le message à Laodicée se soit termimé par Apocalypse 3.18. Mais, malheureusement, il n'en est rien. Comme les Juifs, nous avons été des gens obstinés, au cou raide. Aussi Dieu a-t-Il dû aller plus loin. Le pas suivant se trouve dans le verset 19. « Tous ceux que j'aime, je les reprends et je les châtie. Aie donc du zèle et repens-toi ».

Face à ce verset, considérons quelques-unes des déclarations qu'Ellen White fit peu de temps après qu'elle eut compris que le message à Laodicée s'appliquait directement aux Adventistes : « Le témoignage du Témoin Fidèle n'a pas été écouté. Le témoignage solennel dont dépend la destinée de l'église a été jugé à la légère, sinon totalement négligé. Ce témoignage doit amener une repentance profonde, et tous ceux qui le recevront et lui obéiront seront purifiés. » (Testimonies, volume 1, page 181). C'est une citation sérieuse. « Le message à Laodicée n'a pas créé dans le peuple de Dieu la repentance zélée que j'attendais et la perplexité de mon esprit a été grande. » (Testimonies, volume 1, page 185).

C'est le cri du messager du Seigneur. Personnellement, je suis convaincu que la raison pour laquelle la seconde venue a été retardée n'est pas l'oeuvre inachevée, mais notre travail indépendant. Nous essayons inconsciemment de réveiller notre peuple et d'achever notre oeuvre par nos propres forces.

De plus gros budgets, une meilleure qualité de papier et d'impression, des systèmes plus sophistiqués n'achèveront jamais l'oeuvre, aussi importants qu'ils puissent être.

Aux U.S.A., en 1992, trois ans après que je sois arrivé, eut lieu une campagne d'évangélisation dans le district où je travaillais. Tous les prédicateurs furent requis pour y prendre part. C'était une expérience nouvelle pour moi. L'évangéliste avait à sa disposition treize projecteurs, un ordinateur et trois écrans. J'étais curieux, venant du continent africain, de voir comment étaient synchronisés cet ordinateur et ces projecteurs. Je me disais : « Si c'était en Afrique on baptiserait des gens par milliers. »

Or, avec tout cela on baptisa 26 personnes à la fin de la campagne. Dix d'entre elles étaient des enfants de nos écoles et étaient déjà dans une classe baptismale, cinq autres se préparaient délà au baptême avant que l'effort ait commencé. Je me disais : « Avec tout cet argent dépensé et tous ces moyens le résultat est vraiment très pauvre. »

Avant que nous voyons les résultats de la Pentecôte, il faut qu'une oeuvre spéciale se fasse en nous. Ellen White déclare que ce travail devait être fait quand le message de la Justification par la foi fut donné à l'église en 1888. Elle dit que l'effet de ce message est « de mettre la gloire de l'homme dans la poussière. » Christ ne peut pas diriger son oeuvre totalement, ni l'achever, ni l'abréger dans la justice.

Ayant posé ce fondement, analysons le verset 19. Ce que nous remarquons tout d'ahord c'est le commencement de la phrase du Témoin Véritable : « Tous ceux que j'aime ». Dieu ne nous blâme ni ne nous châtie avec colère, Il le fait à cause de Son Amour profond pour Son peuple... Il fit la même chose avec les Juifs. Nous le lisons dans Hébreux 12:1-13 (Bible du Semeur) : « C'est pourquoi, nous qui sommes entourés d'une telle foule de témoins, débarrassons-nous de tout fardeau, et du péché qui nous cerne si facilement de tous côtés, et courons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus, qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection. Parce qu'il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu. »

Pensez à celui qui a enduré de la part des hommes pécheurs une telle opposition contre Lui, pour que vous ne vous laissiez pas abattre par le découragement. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'à la mort dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole d'encouragement que Dieu vous adresse comme à des fils :

Mon fils, ne prends pas à la légère la
Correction du Seigneur
Et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu'il aime : Il châtie tous ceux qu'il Reconnaît pour ses fils.

Supportez vos souffrances elles servent à vous corriger. C'est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas? Si vous êtes dispensés de la correction qui est le lot de tous les fils, alors vous êtes des enfants illégitimes, et non des fils.

D'ailleurs, nous avions nos parents terrestres pour nous corriger, et nous les respections. N'allons-nous pas, à plus forte raison, nous soummettre à notre Pêre céleste pour avoir la vie? Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c'est pour notre bien qu'Il nous corrige, afin de nous faire participer à Sa Sainteté.

Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont été ainsi formés, une vie juste, vécue dans la paix.

C'est pourquoi : « Relevez vos mains qui faiblissent et raffermissez vos genoux qui fléchissent. Faites-vous des pistes droites pour votre course, afin que le pied qui boîte ne se démette pas complètement, mais qu'il guérisse plutôt. » L'auteur de l'épitre aux Hébreux compare le châtiment de Dieu au châtimemt humain. Dieu nous traite comme Ses enfants : « Supportez vos souffrances : elles servent à vous corriger. C'est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas? » (verset 7).

Cependant, nos pères humains nous châtiaient parfois avec colère, donnant libre cours à leurs sentiments : « Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées... » (verset 10a) L'auteur de l'épître aux Hébreux nous explique quel est le dessein de Dieu en nous châtiant : « ... mais Dieu, c'est pour notre bien qu'Il nous corrige, afin de nous faire participer à Sa Sainteté. »

Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui sont ainsi formés, une vie juste vécue dans la paix.

C'est pourquoi : « Relevez vos mains qui faiblissent et raffermissez vos genoux qui fléchissent." (verset 1Ob-12). Nous devons être « exercés » (formés) et non découragés, car Dieu a un but dans ce qu'Il fait. »

Dans Apocalypse 3.19, Jésus dit : « Tous ceux que j'aime ». Réalisez-vous que Dieu nous aime? Il nous aime malgré nos échecs, Il nous aime inconditionnellement. C'est parce qu'Il aime ainsi qu'Il fait ces deux choses :
  1. « Je reprends et


  2. Je châtie. »
Le mot « reprendre » signifie : « gronder, réprimander, corriger, réprouver ». Normalement le mot « reprendre » tel qu'il est utilisé dans ce texte n'a rien à faire avec « blamer ». Dieu nous « reprend », nous « gronde » parce que nous n'avons pas suivi Son conseil. Nous trouvons la même situation quand Jésus prévient ses disciples qu'il va vers la mort. Pierre le reprend et dit : « Cela ne t'arrivera jamais ». (Marc 8.31-32) Jésus répond à Pierre « Arrière de moi Satan ». C'était un blâme. Jésus blâmait Satan d'avoir pris Pierre comme moyen d'action.

Après être ressuscité, Jésus reprend les onze disciples pour leur incrédulité... La version du roi Jacques dit : « Il leur fit des reproches ». (Marc 16.14). Il les reprit pour leur incrédulité concernant Sa résurrection. Dans Jean 12.7 Jésus reprit ceux qui critiquaient Marie. Un reproche se réfère normalement à une correction verbale. De même que Dieu fit de nomhreux reproches au peuple Juif à travers les prophéties, II le fit également à notre église, spécialement par la messagère du Seigneur. Ellen White écrivit en 1889, durant un temps où apparemment il y avait des progrès : « La répréhension de Dieu se manifeste en raison de notre négligence vis à vis des responsabilités solennelles. Ses bénédictions ont été retirées, car ceux qui disent y croire n'ont pas suivi le divin témoignage. » (Testimonies, volume 5, page 719) Dieu reprend, mais cela n'est pas accepté. En 1888, beaucoup de dirigeants de l'église n'écoutèrent même pas la messagère du Seigneur.

Ellen White continue : « Oh, il faut un réveil! Les anges de Dieu vont d'église en église, faisant leur devoir. Et Christ frappe à la porte de vos coeurs pour entrer. Mais on n'a pas accepté les moyens conçus par Dieu pour amener l'église à sentir son besoin spirituel et à obéir à Christ. On préfère suivre ses propres voies plutôt que celles de Dieu, car le « moi » n'est pas crucifié. Ainsi la lumière (c'est-à-dire la vérité telle qu'elle est en Christ) a eu peu d'effet sur les esprits et sur les coeurs. » (idem) Quelle tragédie! C'est Dieu qui est repris. Il dit : « Ne voulez-vous pas m'écouter? »

Si, après avoir été repris nous n'écoutons pas, alors Dieu agit davantage pour corriger notre problème. C'est la suite du message à Laodicée : « Tous ceux que j'aime, premièrement je les reprends et ensuite, je les châtie s'ils n'écoutent pas. Le mot « chatier » signifie « punir ». Ce n'est pas dans le sens d'une punition éternelle, car cela ne nous laisserait aucune espérance. Mais plutôt dans le sens de « corriger » ou « discipliner ». La punition pourrait être physique, ou économique, ou politique, mais c'est quelque chose qui arrive, voulu par Dieu, dans le but de réaliser Son dessein.

La captivité babylonienne donne un exemple du châtiment de Dieu. Pendant des années Dieu essaya de détourner les Juifs de leur idolâtrie, mais ils n'écoutèrent pas. Ils les corrigea, Il les reprit par l'intermnédiaire des prophètes, l'un après l'autre. Finalement, en dernier ressort, Il dit : « Je vais vous châtier, je vais permettre à une nation païenne et étrangère de vous emmener en captivité. » C'est ainsi que cela se produisit. Pourquoi Dieu a-t-Il permis la captivité babylonienne? C'était son but final. Si nous n'écoutons pas le Seigneur, Il fera de même avec nous. Je ne sais pas ce que ce sera, peut-être un effondrement financier. Ce serait quelque chose qui pourrait occasionner notre chute. Notre système écononiique et social serait détruit. La captivité babylonienne était dévastatrice pour les Juifs. Souvenons-nous qu'Hébreux 12 dit : « Dieu châtie ceux qu'Il aime », c'est le travail de raffinage de Dieu.

Souvenez-vous de l'illustration donnée par Jésus dans Jean 15 : « Je suis le cep, vous êtes les sarments, et si Jésus désire produire du fruit en vous je dois vous émonder. » Cela est douloureux sur le moment, mais le but est magnifique. Le processus de raffinage de Dieu est clairement démontré au travers de l'Ancien Testament. Voyez Deutéronome 4.5; Job 5:17; Psaume 94; Proverbe 3.11-12; Ésaie 48.1O; Malachie 3.1-3. Dans le Nouveau Testament, en relation avec Jean 15.2, où Jésus parle du cep et des sarments il y a beaucoup de textes montrant ce procédé de la part de Dieu. Paul dit que ce processus de raffinage a pour but de produire l'amour de Dieu (Romains 5.3,5). D'autres références dans le Nouveau Testament sur cette action se trouvent en 2 Corinthiens 4.15-18; Hébreux 12.5-14. Pierre en parle dans 1 Pierre 1.3-7 et 4.12-14. Tous ces textes sont en relation avec le dessein de Dieu pour ses enfants, pour nous purifier et reproduire en nous la Justice de Christ.

Dans le contexte laodicéen d'Apocalypse 3, pourquoi Dieu nous reprend-Il? Pourquoi nous châtie-t-Il? Qu'elle est la raison de ces mesures sévères? Regardez encore Apocalypse 3.19 : « Ceux que j'aime je les reprends et je les châtie ». Notez que « reprendre » et « châtier » sont au temps présent, Dieu continuera à utiliser cette méthode jusqu'à ce que nous devenions zélés et repentants.

Le mot « zélé » ici utilisé par Jean ext très intéressant. Le mot grec « Zélévé » à la même racine que le mot « bouillant » « zestos » dans le message à Laodicée. Jésus le Témoin Fidèle dit : « Vos oeuvres ne sont ni bouiliantes, ni froides. » Nous avons vu que les oeuvres bouillantes sont les oeuvres de foi, ayant leur origine en Dieu et motivées par l'amour. En contraste, les oeuvres tièdes sont les oeuvres de la loi, qui sont apparemment bonnes, mais qui, au regard de Dieu sont un linge souillé. C'est pourquoi Dieu dit : « Je désire transformer vos oeuvres par la repentance. Soyez zélés fervents, et repentez-vous. »

La repentance est un changement d'état d'esprit ou de direction. C'est ce que signifie ce mot en grec, le mot « métanoïa » vient de deux mots. Une bonne manière de l'expliquer est « un demi-tour ». Vous êtes parti de chez vous et vous découvrez que vous avez oublié quelque chose, peut être votre billet d'avion, comme je le fais parfois. Vous faites demi-tour pour le prendre. Faire les oeuvres de la loi, c'est vivre, inconsciemment, une vie indépendante de Dieu. Ce que Dieu veut dire ici, c'est qu'Il désire que vous fassiez demi-tour pour échanger notre vie indépendante contre une vie dépendante de Lui.

Dans quel sens devons-nous nous repentir? Nous voyons le contexte et nous nous souvenons du verset 17 qui était une évaluation de Laodicée. Cette évaluation a deux aspects. Nous avons notre propre opinion de nous-mêmes. Parce que nous avons été trompés par les oeuvres de la loi, nous pensons que « nous sommes riches et enrichis et n'avons besoin de rien. » Mais Christ répond : « Tu ne sais pas que tu es pauvre, aveugle, misérable et nu. » Voilà les deux avis nous concernant, l'un vient de nous, l'autre de Christ. Se repentir signifie abandonner notre propre opinion et accepter celle de Christ. Si nous ne le faisons pas, nous devrons l'apprendre dans de dures conditions.

Un incident est rapporté dans Luc 22 qui prend place au moment de la fête de Pâques, quand Christ institua la Sainte Cène, donnant un exemple. Un de ses disciples (les autres aussi, mais spécialement Pierre) avait quelque chose à apprendre dans de dures conditions, au travers d'un châtiment. Jésus se tournant vers Pierre après le souper, lui dit (verset 31) : « Simon, Simon, (quand les Juifs répétaient deux fois le nom, c'était important) fais bien attention Pierre, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme du froment. » En d'autres termes, Satan aimerait vous éloigner de Moi.

Dans le Moyen Orient on tamise le blé en utilisant un tamis plat fait d'herbe tissée. Il jetaient le blé en l'air et le vent chassait la balle. Jésus lui dit : « Satan voudrait vous traiter comme la balle, vous arracher de ma main. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ». Notez que Satan a essayé de détruire la foi de Pierre et c'est toujours son plan. Quand il nous décourage, rendant notre vie difficile, il a un seul objectif : détruire notre foi. Jésus dit à Pierre : « J'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille point; et quand tu seras vraiment converti (quand ta foi sera devenue solide et que tu auras vraiment compris la vérité) affermis tes frères. » (verset 12)

Notez la réponse de Pierre : « Seigneur, je suis prêt à aller avec toi, même en prison et à la mort. » (verset 33) Autrement dit : « De quoi parles-Tu? Que ma foi faiblisse? Tu te trompe Seigneur. Il se peut que Tu aies raison pour les autres, mais moi, je suis prêt à mourir pour Toi. Pourquoi penses-tu que ma foi doive faiblir et prier pour elle? Je n'ai pas besoin de tes prières. Je suis Pierre. » Il ne dit pas : « Je suis le premier Pape. » mais c'est comme s'il disait « Je suis infaillible, je ne peux pas me tromper. »

A-t-il trahi ou pas? Certainement, il l'a fait. C'est pourquoi Jésus l'a fait passer par une amère expérience, I'expérience embarrassante rapportée dans Jean 21.15-17. C'était après la résurrection. Pierre avait trahi quand il renia Jésus trois fois, mais maintenant il était brisé et s'était repenti. Je désire vous rappeler que même à travers sa trahison, Jésus n'a pas dit à Pierre : « Je te l'avais dit; maintenant tu souffres! » Il n'a pas fait cela. Même avant que Jésus ne rencontre Pierre, avant qu'Il n'apparaisse à quelques pas des disciples, la première chose qu'Il fit, près de Sa tomhe, fut de dire à Marie : « Va dire à mes disciples et à Pierre... » (Marc 16.1-7)

Pour les Juifs si on reniait Dieu en maudissant et en jurant, ce que fit Pierre la troisième fois, on avait commis le péché impardonnable. C'était sans espérance. Dieu ne pouvait pardonner, car on avait atteint le point de non retour. Tel était l'enseignement des Juifs. Quand Pierre renia son Seigneur avec imprécations. étant Juif, avec la mentalité Juive, il pensa qu'il n'y avait plus d'espoir pour lui. Mais Jésus dit : « Oui, il y a de l'espoir pour toi, Je savais bien que tu me renierais; je te l'avais même dit, mais tu n'as pas voulu m'écouter. Mais sache que je ne t'ai pas abandonné. Malgré ton incrédulité et ton reniement, je désire que tu saches que tu es toujours mon disciple. »

C'est pourquoi l'ange n'a pas exclu Pierre. Si Marie avail dit simplement aux amis de Jésus : « l'ange m'a dit qu'Il apparaîtrait aux disciples, » Pierre auraii pu penser : « cela ne me concerne pas ». Mais Jésus désirait que Pierre connaisse qu'il était toujours Son disciple, même quand il l'avait trahi. Nous avons besoin de savoir cela, car il y en a beaucoup aujourd'hui qui disent que l'église adventiste n'appartient plus à Christ, car elle a échoué. Dieu nous blâme et nous châtie, Il a une longue endurance, Il est très patient; Il nous reprend et nous châtie à un certain degré. Nous avons eu quelques crises, mais ce n'est rien comparé à ce qu'Il nous fera subir si nous n'écoutons pas.

Pierre a dû apprendre une dure leçon. Après la résurrection Jésus rencontra ses disciples près de la mer de Galilée. Après qu'ils eurent mangé, Jésus demanda deux fois à Pierre « M'aimes-tu? » (agapé) et Pierre répondit : « Oui je t'aime (philéo) » Jean 21.15. Il est important de comprendre le jeu de mot qui n'apparaît pas dans les traductions françaises.

Jésus demanda : « M'aimes-tu inconditionnellement? » C'est la vraie question, en raison du mot « agapé » qui veut dire « amour inconditionnel ». Et Pierre répondit : « Je t'aime », mais il employa le mot « philéo » qui s'applique aux affections humaines avec leurs nuances et leurs fluctuations. Pierre dit : « Seigneur tu sais que je t'aime (d'amour phileo) ». En d'autres mots « Tu sais tout, Seigneur et maintenant j'admets que Tu avais raison. » Pierre s'est repenti. Il a admis : « Tu avais raison, j'avais tort. » Il répète cela une seconde fois et quand Jésus lui pose la question la troisième fois, et dit : « c'est seulement cette sorte d'amour que tu as pour moi? ». Dens Sa troisième question, Jésus n'a pas utilisé le mot « agapé », Il a pris le mot « philéo ». « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu (philéo)? » « Pierre est-ce seulement cet amour humain que tu as pour moi, affection instable et qui trahit? Pierre était blessé, mais il était embarrassé, mais il admit la chose. Il était un homme converti maintenant. Il dit : « Tu sais toute chose, tu sais que je t'aime d'un amour philéo (tout ce que je suis capable de faire). Jésus n'était pas découragé. Il dit en effet : « Maintenant que tu t'es repenti, je vais pouvoir me servir de toi. »

Remarquons que dans ces trois déclarations, Jésus dit : « Pais mes agneaux » ou « pais mes brebis ». Pourquoi? Parce que Dieu ne peut pas nous utiliser pleinement tant que nous n'avons pas perdu pleinement la confiance en nous-mêmes. Quand le peuple de Dieu aura mis le « Moi » de côté et aura fait de la place afin que le Saint-Esprit dirige, l'oeuvre s'achèvera. C'est pourquoi Dieu attend. Nous devons nous repentir. Nous repentir de notre trahison, trahison individuelle et trahison dénominationelle. Nous repentir et dire : « Seigneur, nous t'avons abandonné ». Exactement comme Paul disait aux Juifs : « Vous proclamez connaître la vérité, vous dites comprendre ce qui, dans la loi de Dieu est droit et ce qui est tordu, mais vous avez blasphémé le Nom de Dieu aux yeux du monde. » (Romains 2.17-24)

Récemment un membre d'église vint vers moi et m'apporta un document. C'était une recherche faite par une entreprise qui fait des sondages d'opinion publique sur des sujets importants. Cette analyse devait montrer quels sont les sentiments du peuple americain concernant la religion et spécialement les adventistes et leur message. Ce sondage englobait trois villes : Pittsburg, Des Moines, et Seattle. À Pittsburg, les catholiques romains dominaient. En conséquence on nous considérait assez durement. Ils connaissaient très peu les Adventistes. À Des Moines, il y a un mélange de catholiques et de protestants. Seattle était celle des trois cités qui était la pire, le sondage montrait que la plupart des habitants ne fréquentaient aucune église; ils n'étaient pas intéressés par la religion. Les seuls qui étaient intéressés étaient quelques protestants qui ne nous connaissaient pas.

Dans ces trois villes, principalement à Seattle les gens disaient : « Nous n'avons pas besoin de religion, car il y a en tout homme quelque chose de bon. Nous avons besoin d'améliorer nos relations humaines. » Ils tombaient sous le coup du péché mentionné dans Romains 1.18-32.

Les gens de Seattle disaient qu'ils avaient trouvé dans la littérature adventiste sur l'Apocalypse des choses révoltantes. « Ils présentent un Dieu qui punit. L'accent était mis sur la peur. » Ils disaient : « Quelques unes des illustrations de ces tracts ressemblent presque à de la pornographie. » Très peu de gens non-adventistes trouvent notre littérature attirante. C'était extrêmement négatif de découvrir ce que les gens pensaient de nous. C'était accablant dans les trois villes, mais particulièrement à Seattle. Ainsi, nous, en tant que peuple de Dieu nous sommes en train de nous vanter, les gens ont une très piètre opinion de nous, selon cette enquête. Il est intéressant de noter que le sondage a été fait en Octobre 1988, l'année où nous avons célébré le centenaire de 1888.

Il faut vous mélanger à d'autres chrétiens pour découvrir que la plupart ont une très piètre opinion de nous en tant que chrétiens. Ils ne nous considèrent pas comme des gens aimables. Ils pensent que nous sommes des gens fiers, propresjustes qui nous croyons supérieurs aux autres. Quand j'étais aumônier à l'Université de Nairobi au Kenya, il y avait cinq autres aumôniers avec lesquels je devais travailler. J'étais le seul adventiste. Parmi les cinq autres, l'un était baptiste, l'autre luthérien, un autre catholique romain et les deux autres venaient d'organisations interdénominationelles. L'un de ces derniers représentait « World Vision » et l'autre « Campus Crusade ». Un jour, alors que je commençais à me mêler à eux, le baptiste me dit : « Savez-vous que vous êtes le premier aumônier de l'église adventiste réellement désireux de s'entretenir avec nous? Tous les autres nous ont donné l'impression que nous étions des intouchables. »

C'est là l'impression que quelques-uns d'entre nous ont donné. « Vous êtes des Philistins, nous n'avons rien à faire avec vous. » Il vous faut lire un des auteur Calvinistes qui a écrit un livre à notre sujet. Cela concerne l'Adventisme. Il est de Grand Rapide, dans le Michigan. Il a écrit un livre d'étude au sujet des quatre cultes ou sectes, et l'un des enjeux principaux est le mot « Remnant » (reste). Il dit : « Les adventistes admettent qu'il y a de vrais chrétiens dans toutes les dénominations mais qu'ils sont les seuls qui sont le reste ». Le mot « Remnant » signifie les vrais fidèles. Il continue en disant : « Autrement dit, ils pensent que nous sommes des chrétiens de troisième catégorie parce que dans leur idée ils se croient être les seuls, fidèles à Dieu. » C'est là le genre de choses qui nous parvient des autres.

Mais ce n'est pas là notre plus grand problème. Le véritable enjeu est plutôt sommes-nous prêts à dire : « Seigneur, c'est Toi qui a raison! ». Somnmes-nous prêts à dire : « Seigneur nous avons failli et nous n'avons pas révélé au monde Ton caractère d'amour. » Ce qu'on dit de négatif à notre sujet n'est pas toujours le principal problème, parce que les Juifs ont aussi parlé négativement de Christ Lui-même. Les gens du monde parlaient aussi négativement de l'église chrétienne primitive. Le grand enjeu en question est ceci : Christ nous dit : « Je veux que vous vous repentiez. Je veux que vous abandonniez votre opinion au sujet de vous-mêmes. Je veux que vous preniez votre propre-justice et que vous la mettiez dans la poussière et que vous acceptiez Mon vêtement blanc. Acceptez Ma foi. Acceptez Mon collyre, ouvrez vos yeux et voyez. » Tel est le plaidoyer de Dieu envers nous.

Ellen White parle directement des hesoins de Laodicée dans cette citation : « Le Seigneur appelle à un renouveau du témoignage direct, déjà apporté dans les années passées. » Nous avons traité de cela dans le chapitre précédent : le « témoignage direct » est le conseil à Laodicée. Ce conseil est le remède de Dieu à notre tiédeur. Pour nous accepter ce conseil signifie « repentance, zèle dans la repentance ». Il appelle à un renouvellement de la vie spirituelle. Les énergies spirituelles de Son peuple ont longtemps été en état de torpeur (un autre mot pour tiédeur) mais il doit y avoir une résurrection de la mort apparente. Par la prière et la confession de péché (péché de propre-justice), nous devons préparer le chemin du Seigneur. Alors que nous faisons cela, la puissance du Saint-Esprit viendra sur nous. Nous avons besoin de l'énergie de la Pentecôte. Celle-ci viendra, car le Seigneur a promis d'envoyer Son Esprit comme une puissance de conquête victorieuse.
(Le Ministère Évangélique, page 301-202)

II n'y a pas de preuve, là, d'un « Vous êtes Babylone » Mais il y a là un plaidoyer en faveur de la repentance, un appel à faire demi-tour. Souvenez-vous que les disciples à la fête de Pâques, quand Christ institua la Cène, étaient pleins de confiance en eux-mêmes. Chacun, non seulement Pierre, mais tous n'étaient pas d'accord avec Christ, quand Il disait « Vous m'ahandonnerez tous ». Ils étaient pleins de confiance et en conséquence pleins du « Moi ». Le résultat : ils étaient toujours en train de combattre. Même à la Sainte-Cène, ils se battaient pour savoir qui était le plus grand. Cela nous est rapporté dans Luc 22. L'ambition des disciples était égocentrique. Ils s'attendaient à ce que Christ établisse Son Royaume sur cette terre et chacun d'eux pensait : « Je serai le Premier Ministre, ou bien je serai le Ministre des Finances », et ainsi de suite.

Il se produit la même chose à chaque fois qu'il y a des élections. Nous nous joignons à des partis et ceux qui sont de proches amis de quelqu'un disent : « Quand vous arriverez au pouvoir, j'espère que vous me donnerez une haute position. » Chacun se demande avec anxiété qui le nouveau Leader choisira pour devenir les ministres de son cabinet. Les disciples avaient la même mentalité. Alors l'évènement de la croix eut lieu et les espoirs des disciples furent brisés. Lorsque Jésus rencontra les deux hommes rentrant à Emnmaüs, ils lui dirent : « Nous pensions que ce serait lui qui restaurerait le Royaume et l'établirait. Et voici qu'il est mort. » Leurs espérances étaient brisées. Ils étaient déprimés et abattus. Leur tête était baissée, leur genoux tremblants et Jésus dut leur ouvrir les yeux.

Mais ces mêmes disciples, quarante jours plus tard, étaient un seul coeur et une seule âme. Leur « Moi » avait été crucifié. Ils expérimentèrent une profonde repentance. Ils s'étaient détournés d'eux-mêmes pour se tourner vers Jésus-Christ. La croix avait fait son oeuvre dans leur vie. Il nous faut faire la même expérience. Le « Moi » doit être crucifié. Cela est douloureux mais Dieu le demande. C'est le seul chemin parce que l'Évangile nous dit : « Non pas moi, mais Christ ». Lorsque cela aura lieu dans cette dénomination, lorsque nous dirons dans la repentance : « Seigneur, j'admets qu'il n'y a en moi rien de bon : je suis capable de tout les péchés qui ont été commis dans ce monde », alors nous aurons une expérience de Pentecôte.

Lorsque je vois ce qu'Hitler a fait aux Juifs, ou ce qu'Amin Dada a fait à mon propre peuple et lorsque je réalise que ces hommes ont la même nature pécheresse que la mienne, alorc il me faut reconnaître que si l'occasion m'en avait été donnée, l'environnement et les circonstances étant les mêmes, j'aurais été capable de faire exactement ce qu'ont fait ces hommes. Lorsque nous regardons à l'Holocauste et que nous disons : « Comment les Allemands ont-ils pu faire une telle chose? » la raison pour laquelle ils l'ont fait, c'est qu'ils s'étaient détournés de Dieu. Lorsqu'Hitler a agi sans Dieu, alors la méchanceté, l'injustice jaillirent naturellement. (Romains 1.21-32) Et lorsque ce pays (les U.S.A.) se détournera de Dieu, nous serons capables de faire exactement les mêmes choses que lui. Nous le faisons déjà dans une certaine mesure. Lorsque nous acceptons l'avortement inconditionnellement, sommes-nous tellement différent des Allemands? Ne détruisons-nous pas des millions de bébés dont nous ne voulons pas? Et bien plus que les six millions de Juifs que les Nazis tuèrent en Allemagne?

Il est donc important que nous passions par la repentance. Prions pour que Dieu n'aie pas à nous châtier davantage. Il nous faut réaliser que Dieu nous aime. Il est en souci à notre sujet. Nous avons besoin de nous soumettre à Son Témoignage. Admettons que nous ne sachions pas que nous sommes malheureux, misérables, pauvres, aveugles et nus, que Lui est dans le vrai et que notre seul espoir est d'accepter la marchandise divine qui nous est proposée, par une profonde repentance ressentie dans le coeur. Alors seulement, nous serons remplis de Son esprit et de Sa puissance. C'est alors que nous mettrons le monde sens dessus dessous. Pouvez-vous voir que Dieu n'abandonne pas facilement la partie? Il n'en a pas encore terminé avec nous. Il est patient. Si quelqu'un vous dit que l'église est devenue Babylone, la réponse est NON. Il est vrai que nous avons dérivé loin du plan primitif de Dieu, nous n'avons pas élevé Christ commne nous l'aurions dû. Mais Dieu n'est pas encore au bout de ses plans avec nous. Le peuple de Dieu a faim et aspire à une nourriture meilleure. Il nous est dit qu'en tant que peuple, nous devrions être les premiers à élever Christ. Combien de temps encore ferons-nous attendre le monde pour qu'il voit « Christ en nous, l'espérance de la gloire. »