« Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, je
n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es
malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, »
(Apocalypse 3.17)
Nous avons découvert, dans les deux derniers chapitres,
en étudiant
Apoc. 3.15-16, la véritable signification de la condition
de tiédeur. Nous avons vu que cela représente les oeuvres de la loi, ce
que nous pouvons appeler « légalisme » ou « propre justice ». Ayant
découvert cela, nous avons ainsi posé le fondement d'une véritable
étude, pleinement significative, du message à Laodicée.
Dans
Apocalypse 3.17, le Témoin Fidèle nous montre
comment notre tiédeur, nos oeuvres de loi (ou légalisme) nous ont
trompés. Nous pouvons facilement diviser ce verset en deux parties.
La première donne la propre opinion de Laodicée sur sa condition
spirituelle. La seconde est l'évaluation de Christ ou sa réaction à
notre propre opinion. Il est clairement indiqué dans le texte que les
deux opinions sont totalement divergentes, il y a contradiction entre
ce que nous pensons de nous-mêmes et ce qu'en pense Christ. Le
problème de Laodicée est aussi subconscient, car Christ dit : « Tu ne
sais pas »
Apocalypse 3.17. La version anglaise de roi Jacques
traduit : « Parce que toi (l'Ange de l'église de Laodicée, avec tes
disciples) tu dis : « Je suis riche et enrichie en biens, je n'ai besoin de
rien (c'est notre opinion). Il y a une contradiction manifeste entre ce
que nous disons et pensons de nous même, et ce qu'en déclare le Christ.
Si cette discordance existe, et il est évident qu'il en est ainsi, que
veut donc dire Jésus, le Témoin Fidèle, quand Il affirme « Tu ne sais pas »? Il
veut dire que nous avons été trompés, honnêtement trompés. La raison pour
laquelle nous avons été trompés est la suivante : nous n'avons pas distingué
clairement les oeuvres de la loi (les oeuvres tièdes) des oeuvres de la foi, qui,
elles sont bouillantes. Il y a une subtile différence entre les oeuvres de la loi et
les oeuvres de la foi; aussi est-il facile de les confondre, les unes et les autres.
Luther était coupable de cela et confondait les oeuvres de la loi et
les oeuvres de la foi quand il condamnait Jacques pour avoir défendu la foi par
les oeuvres. Luther appelait l'épître de Jacques : « l'épître de paille », bien qu'à
la fin de sa vie, il admit que Jacques était inspiré dans la vérité. Selon Luther,
Jacques contredisait Paul et seul ce dernier étant dans la vérité. En réalité, nous
allons découvrir que Paul et Jacques étaient totalement d'accord. Ce que Paul
condamne, ce ne sont pas les oeuvres de la foi, mais celles de la loi. Comme
nous l'avons vu dans le chapitre précédent, il soutint avec Jacques les oeuvres
de la foi. Comme le dit Jacques, en y insistant, Paul enseigna aussi que,
l'authentique justification par la foi produit toujours des oeuvres.
Tandis que Paul condamne les oeuvres de la loi, il défend celles de
la foi. Dans
Romains 3.20,
il écrit : « Cependant, par les oeuvres de la loi,
aucune chair ne sera justifiée à ses yeux. » Ici, Paul condamne quiconque essaie
de gagner le ciel par les oeuvres de la loi. Personne ne pourra jamais faire
cela. Ensuite au
verset 28
du même chapitre, il conclut : « Car l'homme est justifié
par la foi, sans les oeuvres de la loi ». En d'autres termes, Paul dit que les
oeuvres de la loi contredisent la justification par la fo; c'est l'ennemi de l'Évangile.
Il fait ressortir cela dans l'épître aux Galates comme dans celle
aux Romains. Paul fait coïncider les oeuvres de la loi avec ce que nous
appellerions « légalisme » ou « propre justice ». Ainsi, les oeuvres ne jouent
aucun rôle dans notre justification. Celle-ci vient uniquement par ce que Christ
a accompli pour nous par Sa vie et Sa mort.
Dans
Galates 2.16, nous trouvons Paul enseignant la même
chose. Paul raconte aux Galates ce qu'il avait dit à Pierre, lorsque celui-ci se
sépara des Gentils et se mit à manger avec les Juifs. « Sachant qu'un homme
n'est pas justifié par les oeuvres de la loi, mais par la foi en Christ, nous aussi,
nous avons cru en Christ pour être justifiés par la foi en Christ et non par les
oeuvres de la loi. » Ainsi pour Paul, les oeuvres de la loi contredisent la
justification par la foi. Il termine ainsi le verset : « Par les oeuvres de la loi,
nulle chair ne sera justifiée ».
Dans l'épître aux Galates
chapitre 5 verset 4, Paul est explicite
quant à la condamnation de celui qui tente d'ajouter les oeuvres de la loi à la
justification par la foi, il dit : « Christ est devenu sans effet pour vous, pour
quiconque parmi vous est justifié par la loi! Vous êtes déchus de la grâce. » La
justification par la foi et les oeuvres de la loi se mêlent absolument pas. Elles
sont mutuellement exclusives. Par contraste, Paul défend les oeuvres de la foi.
Ainsi il est en harmonie avec Jacques qui tente de défendre la justification par
la foi qui produit des oeuvres, c'est-à-dire les oeuvres de la foi. Paul dit alors
que les oeuvres ne contribuent pas d'un iota à notre salut.
(
Éphésiens 2.8-10)
« Néanmoins, nous sommes son ouvrage, créés en Christ pour de bonnes
oeuvres que Dieu a préparées d'avance pour que nous les pratiquions. » Dès le
début de la première épître aux Thessaloniciens
(
1.2,3), Paul loue les églises
pour les offrandes en faveur de l'église juive : « Nous rendons continuellement
grâce à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous
rappelant sans cesse l'oeuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la
fermeté de votre espérance en Notre Seigneur Jésus-Christ, devant Dieu notre
Père. « Les oeuvres de la foi sont toujours une oeuvre d'amour.
Paul fait ressortir deux aspects des bonnes oeuvres : dans
Tite 3.5-8
il dit : « Il nous a sauvés non par les oeuvres de justice (c'est-à-dire les
oeuvres de la loi) que nous avons faites, mais selon sa miséricorde, par le
baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. » Nos oeuvres
ne contribuent pas pour un iota à notre salut. Trois versets plus loin, Paul dit :
« Cette parole est certaine et je veux que tu affirmes ces choses (constamment)
afin que ceux qui out cru en Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres
(c'est-à-dire des oeuvres de foi). Voila ce qui est bon et utile aux hommes. « Notez
ceci : non à nous, mais aux hommes ». Les bonnes oeuvres révèlent aux
hommes ce que Christ fait en nous. Elles témoignent de la vraie justification par
la foi. Dans la même lettre, parlant de Jésus-Christ, Paul dit : « Il s'est donné
Lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se faire un
peuple qui lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour les bonnes oeuvres.
(
Tite 2.14)
Dans le Grec ce mot zélé comme mentionné précédemment,
provient de la même racine que « bouillant »
d'
Apocalypse 3. Paul est clairement
en faveur des bonnes oeuvres, non pour gagner le salut, mais pour démontrer
l'authentique justification par la foi et attirer autrui à Christ. Ainsi Paul et
Jacques sont en complète harmonie.
Ne restons pas dans la confusion si quelqu'un dit que tous les héros
de l'Ancien Testament obtinrent la faveur de Dieu en gardant Sa Loi.
Hébreux 11
montre clairement qu'ils furent loués pour leurs oeuvres de foi.
Hébreux 11.8
déclare : « C'est par la foi qu'Abraham. Lors de sa vocation, obéit et partit
pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il
allait. « Abraham ne savait pas où il allait, mais il obéit à l'appel de Dieu. C'était
l'obéissance de la foi.
Il n'a pas fait comme certains missionnaires qui demandent à la
Conférence Générale : « Y a-t-il l'électricité là où je vais, et un réfrigérateur? »
Dieu ne lui a pas dit qu'il aurait une maison comme il le désirait, avec l'eau
courante. Dieu dit : « Je désire que tu ailles dans un pays que je te donnerai. »
Abraham obéit par la foi, et ainsi ses oeuvres furent des oeuvres de foi et non
des oeuvres de la loi, bien que l'Écriture dise de lui : « Il obéit à mes
ordonnances. »
Voyez Noé, Dieu lui dit : « Je vais détruire ce monde par le déluge.
Je désire que tu construises une arche. » Noé crut-il en la Parole de Dieu? Oui,
et ses oeuvres donnèrent l'évidence de sa foi. Les véritables oeuvres de foi sont
basées sur la promesse de Dieu, tandis que les oeuvres de la loi sont basées sur
la promesse de l'homme et sa réalisation. Dieu dit au peuple Juif : « Voici Ma
Loi » et le peuple répondit : « Tout ce que tu as dit, nous le ferons. »
Ayant vu la distinction entre les oeuvres de la foi et les oeuvres de
la loi, la question se pose naturellement : « Quelle est réellement la différence
entre les oeuvres de la loi et les oeuvres de la foi? »
En d'autres termes, « Pourquoi les oeuvres de la loi nous
trompent-elles au point que nous devenions aveugles sur notre condition et nous
rendent inconscients de notre état misérable? » Nous devons avoir les yeux
ouverts sur nous, en tant qu'église, si nous voulons répondre au conseil de
Jésus-Christ. Apparemment, les oeuvres de la loi et les oeuvres de la foi sont
très similaires. La différence n'est pas tellement dans les oeuvres elles mêmes,
car elles se ressemblent, en apparence. Vous pouvez voir deux personnes gardant
Ie Sabbat, l'une le faisant par la foi, l'autre pour obéir à la loi. Vous
pouvez aussi rencontrer deux personnes faisant la « collecte » pour l'église, l'une
est engagée dans les oeuvres de la loi, l'autre agit par la foi. Cela se ressemble
tellement, en apparence, qu'il est facile de confondre l'un et l'autre. Qu'elle est
donc la différence?
Il y a deux différences majeures entre ces deux cas : la première est
dans leur origine, leur source. Les premières s'accomplissent par les efforts de
l'homme, par la chair, les autres représentent Christ agissant par Son Esprit,
car le croyant marche par la foi. Un très bon exemple des oeuvres de la loi
apparaît dans la Parabole du Pharisien et du Publicain, rapportée dans
Luc 9.14.
Remarquez bien l'introduction de la Parabole car elle est très importante.
Jésus discute ici des oeuvres de la loi. La raison d'être de cette Parabole est
donnée au
verset 9
: Il dit encore cette Parabole en vue de certaines personnes
se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisait aucun cas des autres. C'est
typique des oeuvres de la loi de ne faire aucun cas des autres. Les légalistes
tendent à mépriser les autres qui ne les égalent pas.
La Parabole commence au
verset 10 : « Deux hommes montèrent
au temple pour prier : l'un était Pharisien, l'autre Publicain. « Pour les Juifs, le
mot « pharisien » n'avait pas une connotation négative comme c'est le cas pour
les chrétiens d'aujourd'hui. Le pharisien était tenu pour être très saint car il
gardait la loi. Nous pourrions aujourd'hui l'appeler un saint. Les Pharisiens
étaient le « peuple saint » les « Gourous » du temps de Paul. Jésus continue Son
histoire en citant les actions du pharisien : Le pharisien, debout, priait ainsi en
lui-même. Il était courant pour les Juifs de prier debout. Ici il parle à Dieu lui-même
: « Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des
hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain;
je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus ». Cela
n'est-il pas bon? Le pharisien obtiendrait une étoile sur sa couronne
aujourd'hui s'il était ici. Ses oeuvres n'étaient pas mauvaises, elles étaient même
très bonnes : « je jeûne deux fois la semaine et je donne la dîme de tous mes
revenus. » Accomplissait-il des oeuvres de foi ou des oeuvres de la loi? La
réponse est : des oeuvres de la loi!
Qu'y avait-il de mauvais dans les oeuvres du pharisiens?
Premièrement elles lui donnaient une bonne opinion de lui-même. Il ne vivait
pas pour Dieu mais pour lui-même. En quelque sorte il disait à Dieu : « S'il te
plait regarde-moi et vois combien je suis bon. « Savez-vous ce que Christ lui dira
au jugement? Jésus Lui-même le dit en
Matthieu 7.22 « Plusieurs me diront en
ce jour-là : « Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous
pas chassé les démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de
miracles par ton nom? » Sûrement je devrais avoir une place dans le ciel. « Que
répond Jésus au
verset 23? « Je ne vous connais pas, vous qui commettez
l'iniquité. » Le mot iniquité signifiait pour les Juifs « vivant pour soi » car ce
mot signifie « replié sur soi ».
Les oeuvres de la loi sont toujours accomplies pour notre gloire,
pour nous mêmes. Leur source est dans la chair. Or la chair est incapable
d'accomplir d'authentiques bonnes oeuvres, sachons que la source et la
motivation sont mauvaises, car la chair est toujours dominée par le « Moi ».
Notons le « je » répété dans la prière du pharisien. La dîme doit être en réalité
une confession que tout ce que je possède ne m'appartient pas, mais appartient
à Dieu. En contraste, le pharisien semble dire : « C'est à moi, regarde Seigneur,
j'aide ton église; elle ne peut pas réellement se passer de moi; donc, je mérite un
certain honneur. « En total contraste, le publicain n'a aucune oeuvre à présenter
devant Dieu; il se repose entièrement sur sa miséricorde.
Opposons l'attitude du Pharisien à celle de Paul en
Philippiens 3.
Nous verrons que Paul rejette les oeuvres de la loi qui faisaient sa célébrité en
tant que pharisien, en échange de Christ et de Sa justice. Il dit au
verset 3
: « Car nous (les vrais chrétiens) sonmes les circoncis; c'est nous qui rendons à
Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu (non pas la lettre mais l'Esprit), qui nous
glorifions en Jésus-Christ et ne mettons point notre confiance en la chair. » Sa
confiance et la nôtre doivent être en Christ-Jésus et non en nous-mêmes. Un peu
plus loin Paul dit : « Je désire être trouvé en Lui, non avec ma justice, celle qui
vient de la loi, mais avec la justice qui vient de Dieu par la foi ». Il continue :
« Je désire connaître Christ et la puissance de sa résurrection, et la communion
de ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort. » En effet, il dit :
« Je désire que Christ vive en moi, maintenant que je l'ai accepté comme étant ma
justice. »
En
1 Corinthiens 15,
Paul traite des oeuvres de la foi, bien qu'il
n'utilise pas ce terme. Le grand apôtre dit : « Car je suis le moindre des apôtres;
je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de
Dieu. » Et il continue, « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis et sa grâce
envers moi n'a pas été vaine, loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous. » Paul dit
: « Je travaille plus que tous les autres apôtres ». Cependant il se hâte d'ajouter
« non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. » (Je suis
seulement un instrument de Sa volonté). Ses oeuvres étaient des oeuvres de foi.
Ainsi, la première différence entre les oeuvres de la loi et les
oeuvres de la foi sont dans la source. Les oeuvres de la loi ont toujours une
origine charnelle, en revanche les oeuvres de la foi sont produites par le Saint-Esprit
dans la vie des croyants qui marchent par l'Esprit.
La seconde différence, en relation avec la première, est dans la
motivation. Une personne qui s'engage dans les oeuvres de la loi le fait pour
l'une ou l'autre des trois raisons suivantes :
- Peur de la punition
- Désir d'aller au ciel
- Pour s'attirer la gloire et non pour glorifier Christ.
J'ai toujours éprouvé quelques difficultés avec le cantique qui dit :
« Quand je serai au ciel, j'aurai la gloire pour moi. » Je préférerais dire « la
gloire de Christ ». L'auteur veut dire que ce qui sera ma gloire sera ce que
Christ a fait, mais non une gloire égocentrique.
Les oeuvres de la loi ont toujours une motivation égoïste. Ce peut
être la peur de la punition et quand l'homme dit dans
Matthieu 7.22 « J'ai fait
toutes ces choses, je mérite le ciel », c'est un désir de gloire personnelle. Dans
Matthieu 23
Jésus condamne les oeuvres de la loi comme étant hypocrites.
L'hypocrisie signifie : poser un masque pour prétendre être autre chose que ce
que l'on est. Nous sommes pécheurs par nature. Comment pouvons-nous
prétendre faire quelque chose de bon? C'est de l'hypocrisie.
Dans
Matthieu 23.5,
Jésus condamne les oeuvres de la loi comme
étant hypocrites. Parlant aux scribes et aux pharisiens, Il dit : « Ils font toutes
leurs actions pour être vus des hommes ». (souvenez-vous que leurs oeuvres
étaient bonnes). Quand ils prient en public, Jésus dit : « Ils portent de larges
phylactères et ils ont de longues franges à leurs vêtements ». Nous pourrions
dire : « Nos robes vont jusqu'à la cheville ». Ce n'était pas une mauvaise chose
en soi, mais la motivation était de montrer combien ils étaient saints. Plus loin,
au verset 26, Jésus dit : « Pharisien aveugle nettoies premièrement l'intérieur
de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net. » Vous le voyez, ils
étaient propres seulement à l'extérieur, mais l'intérieur était souillé. Jésus
parlait de leur véritable condition spirituelle.
Le Seigneur continue : « Malheur à vous scribes et pharisiens
hypocrites parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent
beaux du dehors et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toutes
espèces d'impuretés. Vous, de même, au dehors, vous paraissez justes aux
hommes mais au-dedans vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité. »
(
versets 27-28)
Notre problème est que nous nous jugeons nous-mêmes selon nos
actes et Dieu nous juge selon nos motivations. Le pharisien dit : « Je n'ai jamais
commis de meurtre », mais Christ dit : « Si tu hais quelqu'un dans ton coeur,
sans raison, même si tu ne le tues pas en fait, tu as commis un meurtre. Si tu
regardes une femme pour la convoiter, même si tu ne commets pas l'acte, tu as
commis l'adultère. » Dieu regarde au coeur. C'est pourquoi, dans le jugement,
Dieu jugera chaque mobile secret. Quand nous réaliserons cela, nous saurons
que nous sommes tous impurs et souillés. Dans
Proverbes 16.2 Salomon dit :
« Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux, mais celui qui pèse les
esprits c'est l'Éternel. » (Les esprits et non les actes) C'est une chose que nous
avons besoin de comprendre.
Dans
Galates 4,
Paul nous donne un exemple des oeuvres de la loi
et des oeuvres de la foi, ( qui sont le fruit de l'Esprit) dans le contexte des deux
alliances. L'ancienne alliance est la promesse de l'homme de faire la volonté de
Dieu pour ohtenir le droit d'aller au ciel. Dans la Nouvelle Alliance, l'homme
accepte par la foi les promesses de Dieu, lui permettant de faire les oeuvres en
lui. C'est la différence entre les deux alliances. Dans
Galates 4.21-23, Paul dit :
« Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point la loi? Car
il est écrit qu'Ahraham eut deux fils, un de la femme esclave et un de la femme
libre. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre
naquit en vertu de la promesse. » Que veut dire Paul? Simplement que le fils né
d'Agar, l'esclave Égyptienne, était le produit des oeuvres d'Abraham... Mais
celui de la femme libre, Sara, naquit par la promesse. Qui engendra Ismaël?
Abraham. Qui engendra Isaac? Dieu. Abraham pouvait-il engendrer Isaac au
moment où il est né? non, car Sara avait passé l'âge voulu. C'était
humainement impossible et c'est pourquoi Dieu attendit vingt cinq ans pour
tenir la promesse faite à Abraham et pour nous montrer que les oeuvres de la
foi sont produites par Dieu seul, quand nous marchons par la foi, dans les pas
d'Ahraham. Paul poursuit au verse 24 : « Ces choses soft allégoriques, car ces
femmes sont deux alliances. L'une du Mont Sinaï, enfantant pour la servitude,
c'est Agar (car Agar c'est le Mont Sina en Arabie) elle correspond à la
Jérusalem actuelle qui est dans la servitude avec ses enfants. » Plus loin Paul
fera cette déclaration dans
Galates 5.1 :
« C'est pour la liberté que Christ vous
a affranchis... et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la
servitude. » (légalisme)
Par contre Paul déclare « La Jérusalem d'en haut est libre
(c'est-à-dire sans aucune de nos oeuvres) elle est notre mère à tous. » « Car nous,
frères, comme Isaac, nous sommes les enfants de la promesse.
(
Galates 4.28)
Mais il continue au
verset 30
« Mais que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et
son fils (qui représentaient les oeuvres de la loi), car le fils de l'esclave
n'héritera pas avec celui de la femme libre. » Abraham essayait de plaire à Dieu
en engendrant Ismaël. Cependant Dieu rejeta celui-ci car il représentait les
oeuvres produites par la chair, tandis qu'Isaac représentait la promesse de Dieu
et son intervention à travers Sara.
Voyons ce qu'en dit Ellen White : « Il y a ceux qui professent servir
Dieu, tandis qu'ils comptent sur leurs propres efforts pour obéir à sa loi, former
un caractère juste et assurer le salut. Leur coeur n'est pas animé par un profond
sentiment de l'amour de Christ, mais ils cherchent à accomplir les devoirs du
chrétien que Dieu exige d'eux, pour gagner le ciel (ce sont les oeuvres de la loi).
Cette religion ne vaut rien. » Le Meilleur Chemin p. 42
Il faut toujours se rappeler ceci : « La naissance du fils de
Zacharie, comme celle d'Isaac et de Christ, devait enseigner une grande vérité
spirituelle que nous sommes lents à apprendre et prêts à oublier : En nous-mêmes,
nous sommes incapables de faire quoi que ce soit de bon. » Ceci est à la
fois avant la conversion et après la conversion.
Romains 7 exprime très
clairement cette vérité. Mais Ellen White apporte un grand encouragement : «
Mais ce que nous ne pouvons pas faire sera réalisé par la puissance de Dieu
dans toute âme qui croit et se soumet. Ce fut par la foi que l'enfant de la
promesse fut donné. C'est à travers la foi que la vie spirituelle est engendrée et
que l'on est mis à même de faire des oeuvres de justice. » Jésus-Christ p. 78
C'est seulement par la foi que nous pouvons produire la
justification. La justification et la sanctification viennent toutes deux de la foi
seule.
L'Esprit de prophétie appuie très clairement la Parole de Dieu : «
Toutes nos bonnes oeuvres dépendent d'un pouvoir en dehors de nous »
Paraboles p. 132. Puis : « Non pas une partie de nos bonnes oeuvres, mais toutes
nos bonnes oeuvres. » Messages Choisis vol. 1 p. 118. Tout ce que l'homme peut
faire sans Christ est pollué d'égoïsme et de péché, mais ce qui est réalisé par la
foi, Dieu l'accepte. » Messages Choisis vol. 1 p. 426. Qu'est-ce que cela veut dire?
C'est un défi qui est encore le nôtre. Beaucoup sont encore piégés dans une
forme subtile de légalisme et en sont ignorants... Laodicée a été trompée et ne
sait pas que c'est parce que nous confondons les oeuvres de la loi et les oeuvres
de la foi.
Maintenant, il est vrai que la foi entraîne l'effort qui est toujours
une lutte. Quand on la pratique, la foi signifie deux choses : la première est
négative « pas moi », la seconde positive « mais Christ ». Le « pas moi » est la
partie la plus difficile, car lorsque nous disons cela, nous sommes en
contradiction avec notre nature de péché et notre orgueil. C'est pénible pour
notre « moi », car nous voulons être honorés pour notre sanctification... Aussi
préférons-nous : « Moi plus Christ et seulement la justification par la foi. » Mais
cela n'est pas juste et la Bible ne l'enseigne pas. La Bible enseigne que la chair
est ennemie de Dieu. Elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et ne le peut jamais
(
Romains 8.7).
« Pas moi, mais Christ » est constamment nécessaire et Christ
le dit à Laodicée.
Mais nos oeuvres, qui paraissent bonnes, car ce sont des oeuvres
de la loi, nous ont trompés. Nous pensons en conséquence que nous sommes
« riches et enrichis de biens », mais Christ dit en fait : « Tu es malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu. » Le mot « malheureux » tel que Christ l'emploie
pour nous qualifier, apparaît seulement deux fois, dans tout le Nouveau
Testament en Grec. La première fois, dans
Romains 7.24, où Paul s'écrie :
« Misérable que je suis!... » et la seconde fois dans le Message à Laodicée,
quand Christ dit que nous ne savons pas que nous sommes misérables.
Il est vrai que Paul dit aussi : « Je puis tout par Christ qui me
fortifie »
(
Philippiens 4.13).
Mais nous ne parvenons à cela que si nous
réalisons que nous sommes misérables. De cette manière seulement nous
pouvons dire : « misérable que je suis! » quand nous réalisons que nos oeuvres
sont des oeuvres de la loi, qui paraissent bonnes, mais qui, aux yeux de Dieu,
sont du linge souillé et remplies de péché. Dans les oeuvres de foi, le croyant
se voit toujours lui-même comme un pécheur. Il ne se verra jamais juste et il
pensera toujours de lui-même « Misérable que je suis!... » même si ses oeuvres
sont bonnes. Ceux qui connaissent un grand succès dans les oeuvres de la loi
ont tendance à croire ou à dire : « je n'ai pas péché depuis X...temps!... » Voilà qui
fera la ruine de notre peuple. C'est le résumé de l'état Laodicéen.
Au contraire, celui qui fait les oeuvres de la foi sentira toujours
qu'elles ne sont pas bonnes. Il dira « je suis un pécheur », comme Paul le fait
dans
1 Timothée 1.15 :
« Je suis le premier des pécheurs ». Il est vrai qu'il
arrive parfois que celui qui accomplit les oeuvres de la loi dise : « je ne suis pas
bon », mais en vérité, il veut dire « je suis fier de mon humilité ». Souvenez-vous
que Dieu regarde à nos coeurs et c'est cela qui compte finalement. Cependant,
si dans nos coeurs, nous avons une petite opinion de nous-mêmes, nous pouvons
toujours en avoir une haute en Christ.
Quand nous comprenons vraiment l'Évangile, ce que Christ fait en
nous ne peut jamais être une source d'assurance, car nous sentons que nous
sommes pécheurs, et là, il n'y a pas d'assurance. Celle-ci réside dans ce que
nous sommes en Christ. En Lui, nous sommes complets et parfaits. Son oeuvre
en nous est permanente. En fait, Il accomplira beaucoup de bonnes oeuvres en
nous dont nous ne serons même pas conscients. Au jour du jugement, Jésus dira :
« J'ai eu faim et vous m'avez nourri ». Et ils répondront : « Quand avons-nous
fait ces choses? » Cela signifie que nous ne serons pas conscients de les avoir
faites. Les oeuvres de foi (ce que Christ fait en nous) ne nous sauvent pas,
elles sont simplement la preuve que nous avons la justification par la foi. Puisse
Dieu nous donner la grâce de comprendre notre vraie condition, afin de
finalement confesser comme Pierre « Seigneur tu sais toutes choses » et alors
nous donnerons une réponse positive à Son conseil. Nous Le verrons dans le
prochain chapitre.