Dans le premier chapitre, nous avons découvert que les messages
aux sept églises d'Apocalypse constituent la mesure faite par Christ de l'état
spirituel de l'église durant les différentes périodes de son histoire. L'estimation
commune aux sept messages est celle-ci : « Je connais tes oeuvres ». Quand Dieu
considère nos oeuvres, Il évalue notre état spirituel. Jésus Lui-même dit : « Vous
les reconnaîtrez à leur fruits ».
Nous avons vu aussi que le message à Laodicée s'appliquant aux
chrétiens de la dernière génération s'adresse tout particulièrement au peuple
adventiste. Ellen White dit : « J'ai vu que le message à Laodicée s'applique au
peuple actuel de Dieu qui n'a pas accompli une oeuvre plus grande à cause de
la dureté de son coeur. »(1 T. p. 86). Combien cela est fort! C'est la raison pour
laquelle, les adventistes en tant que peuple, ont besoin d'étudier ce message
honnêtement. Nous le ferons ici avec l'aide de la Bible et de l'Esprit de Prophétie.
Apocalypse 3.14
est divisé en deux parties. La première partie
indique celui à qui l'on parle et la seconde Celui qui parle. «
Écris à l'ange de
l'église de Laodicée. Voici ce que dit l'Amen, le Témoin fidèle et Véritable, le
commencement de la création de Dieu ».
Dans
Apocalypse 1.11,
il est dit que les messages aux sept églises
doivent atteindre les églises elles mêmes. Les messages viennent directement de
Dieu, à travers Christ parlant à Jean. Christ dit : « Je suis l'Alpha et l'Oméga, le
commencement et la fin, le premier et le dernier. » (C'est à dire. Je dirige
l'église du commencement à la fin) et ce que tu vois écris-le dans un livre et
envoie le aux sept églises en Asie...
Tandis qu'il est vrai que Dieu avait un message pour les églises ici
mentionnées, l'Apocalypse est un livre prophétique qui va au-delà de l'époque
de Jean. Ainsi ces églises servent aussi de modèles ou de symboles aux sept
églises ou périodes de l'histoire de l'église.
La chose suivante que nous découvrons est celle-ci : tandis que les
messages doivent parvenir aux églises, ceux-ci s'adressent à l'Ange des églises
et non aux églises elles-mêmes. Ainsi,
Apocalypse 3.14 dit que le message est
adressé non pas à l'église elle-même, mais à l'Ange de l'église de Laodicée...
Dans notre introduction, nous avons posé la question « Qui est cet Ange? »
Pour le comprendre, nous devons revenir à
Apocalypse 1 et relire
l'introduction aux messages des sept églises. Là, nous voyons Jean ravi en
Esprit au jour du Seigneur. Il entend une voix qui est celle de Jésus-Christ. Puis (
vers. 12
) il se retourne pour voir Celui qui parle et il voit d'abord les sept
chandeliers d'or. Au milieu des sept chandeliers, il voit Quelqu'un ressemblant
au Fils de l'homme. Il s'agit donc de Christ. L'expression « Fils de l'homme » était
celle employée le plus couramment par Jésus pour se désigner Lui-même. À une
certaine occasion, Il demande aux disciples : « Que dit-on qu'est le Fils de l'homme? »
Puis Il dit aux disciples. « Et vous que dites-vous qu'est le Fils de l'homme? »
Christ s'identifiait souvent ainsi.
Continuant la description de Christ dans un langage symbolique, le
verset 16 dit : « Et il tenait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche
sortait une épée aigüe à deux tranchants ». Dans
Hébreux 4.12, la Bible, la Parole de
Dieu est définie comme une épée aigüe à deux tranchants.
Jean vit deux choses, dans cette vision du
chapitre 1, qui ont une
signification. La première est au
verset 12 : les sept chandeliers. La seconde est au
verset 16
: « Il tenait dans sa main droite sept étoiles », plus loin au
verset 20,
Jésus explique ces deux symboles car ils sont importants. « Les sept étoiles sont
les sept anges des sept églises. Et les sept chandeliers sont les sept églises. »
Les sept chandeliers représentent les églises elles-mêmes. C'est un
symbole qui leur va bien. Par exemple le sermon sur la montagne, les
béatitudes, sont la définition du vrai christianisme. Si vous regardez ces
béatitudes, vous remarquerez qu'elles relatent très précisément ce que Christ
désire de Son église et des croyants.
Au
verset 14,
Il dit : « Vous êtes la lumière du monde ». Le « vous »
représente un corps collectif. La lumière représente Christ. En examinant ce
verset dans le langage original, en grec, on découvre une vérité importante.
« Vous » signifie le pluriel, tandis que « la lumière » est au singulier. Tandis que
« vous » représente le corps collectif de l'église avec tous ces membres, « la
lumière », puisqu'il s'agit d'un singulier, représente Christ. Nous lisons dans
Jean 1.9
: « C'était la véritable lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde ». Dans
Jean 8.12,
Jésus dit : « Je suis la lumière du monde ».
Concernant le Baptiste, l'apôtre Jean avait écrit : « Il vint pour servir de témoin,
pour rendre témoignage a la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était
pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière
était la véritable lumière qui, venant dans le monde éclaire tout homme. Elle
était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point
connue. » (
1.7-10
) « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, qui croient en son nom,
elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » (
verset 12 ).
Ayant compris cela, nous pouvons dire que dans
Matt. 5.14, Jésus
est la lumière du monde et que Ses disciples sont son reflet.
L'Église est la représentante de Christ. Le monde a besoin de « voir
Christ en vous, l'espérance de la gloire » (
Col. 1.27 ). Gardons cela à l'esprit
quand nous en venons au message à Laodicée; nous réaliserons pourquoi
l'église a failli dans cette tâche d'être la lumière du monde.
Comment l'église va-t-elle révéler Jésus? Regardons ensemble
Matt. 5.14-16
: « Vous (les chrétiens,) êtes la lumière du monde. Une ville
cachée sur une montagne ne peut être cachée; et on n'allume pas une lampe
pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier et elle éclaire
tous ceux qui sont dans la maison ». Demandons-nous pourquoi nous devons
allumer le chandelier.
Que devons nous faire avec la chandelle? La mettre sur un
chandelier. Rappelons-nous
Apoc. 1.20 qui dit que les chandeliers
représentent les églises. « Et cela éclaire tous ceux qui sont dans la maison ».
Mais Dieu désire aussi que la lumière aille au-delà de la maison, car Jésus dit
dans le verset suivant : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin
qu'ils voient vos bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. »
C'est le même Jésus qui dit aux églises : « Je connais vos oeuvres ».
Deuxièmement, nous voyons que les sept étoiles que Jésus tient
dans Sa main représentent les anges des églises. Le message de Laodicée est
adressé à l'« ange ». Qui est l'ange? Le mot « ange » signifie « messager ». En
Hébreux 1
, nous avons une confirmation du sens dans lequel les anges sont des
messagers. « Auquel des anges a-t-Il jamais dit : assieds-toi à ma droite, jusqu'à
ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Ne sont-ils pas tous des esprits
au service de Dieu pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent
hériter du salut? (
verset 13-14 ).
Les anges sont des esprits exerçant un ministère. Quand nous
utilisons le mot « ange » comme symbole, nous faisons référence aux dirigeants
de l'église. Dans « Living Bible » (Bible Vivante), le mot « ange » n'est pas utilisé
pour s'adresser aux sept églises; c'est le mot « dirigeant » (leader) qui est
employé. C'est une interprétation correcte du mot « ange ».
Le Pulpit Commentary traduit le mot « ange » par « chefs officiants ».
Cela inclurait les moniteurs d'École du Sabbat, les anciens, les officiants de
l'église. Ainsi la signification première apparaît : les pasteurs, les bergers, et
ceux qui sont en charge de la condition spirituelle de l'église.
Rappelons que
Hébreux 1.14 dit : « Ne sont-ils pas tous des
esprits au service »? C'est ainsi que les anges sont définis littéralement, mais
dans
Apocalypse 3,
le mot « ange » est employé comme un symbole et il symbolise
les dirigeants spirituels de l'église.
Dans Ministère Évangélique, Ellen G. White écrit d'une manière
encourageante : Ces serviteurs du Très-Haut sont représentés dans l'Apocalypse
par les sept étoiles, dont Celui qui est « le premier et le dernier » prend un soin
tout spécial. C'est à eux qu'il incombe de faire régner dans l'église la douce
atmosphère de l'amour du Christ. Les astres obéissent à Dieu. C'est Lui qui les
fait resplendir au firmament et dirige leur course. Sans Lui, ils erreraient dans
la nuit. (p.10)
La condition spirituelle de l'église est, dans une large mesure,
entre les mains des pasteurs. Un exemple se trouve dans
Actes 20
: Paul retournant à Jérusalem après son voyage missionnaire ne veut pas s'arrêter à
Éphèse, de peur d'être retardé, alors, il demande aux anciens de le rencontrer à
Millet. le mot « anciens » ici est le même qui est utilisé pour pasteurs. C'est aussi
celui utilisé pour « bishop » (évêques). C'est ce que nous appelons les pasteurs
consacrés, les anciens. Quand les pasteurs arrivèrent, Paul leur recommanda
ceci : « prenez donc garde à vous mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint
Esprit vous a établis évêques, pour paître l'église du Seigneur qu'il s'est acquise
par son propre sang. » (
verset 28 )
Un des premiers devoirs du pasteur est de nourrir l'église. On a
placé beaucoup de fardeaux sur nos pasteurs. Aussi quand je suis appelé à
servir une église, je demande, comme Paul, aux anciens et au Comité d'église :
« Voulez-vous un administrateur? Alors trouvez quelqu'un d'autre. Mais si vous
voulez quelqu'un qui vous nourrisse, c'est mon affaire? » Car c'est ce que dit
Paul : la condition spirituelle de l'église dépend, dans une large mesure, du
pasteur et de son ministère.
Sauf de rares exceptions, on commence par croire à Christ et on
accepte le don du salut pour une raison égoïste, car notre nature est egoïste.
Quand vous prêchez au monde dans un effort d'évangélisation vous dites : « Il fait
gagner le ciel et fuir l'enfer », à quoi faites-vous appel? À la nature
égocentrique de l'homme qui accepte Christ, soit par peur d'une sanction, soit
par désir d'une récompense. J'ai d'ailleurs fait de même, ainsi que mon épouse.
Nous étions épouvantés par le jugement investigatif qui nous avait été présenté
lors des campagnes d'évangélisation. Nous étions à plus de 10 000 Kms d'ici,
mais les réunions d'évangélisation sont à peu près les mêmes partout. Nous
avons eu les mêmes vingt cinq études. Nous leur donnions peut être des noms
différents, mais les sujets étaient les mêmes.
Tous les douze disciples acceptèrent Christ pour des raisons
égoïstes. De quoi discutaient-ils dans la chambre haute, même après avoir été
trois ans avec Jésus? Qui serait le plus grand? À qui pensaient-ils? À eux-mêmes.
Ainsi, quand une personne se joint à l'église au moyen d'un effort
d'évangélisation, elle est ce que Paul définit en
1 Cor. 3.1, un chrétien charnel
ou un bébé en Christ. Le travail du pasteur est de la faire passer du charnel au
spirituel, et cela se fait en nourrissant le troupeau. C'est la croissance
spirituelle. Un chrétien charnel est un chrétien faible, un bébé en Christ, et vous
devez le nourrir comme une personne qui doit grandir.
Cela doit être la croissance spirituelle. Dieu parle à Laodicée et
dit : « Pasteurs, il y a quelque chose qui ne va pas dans l'église ». Le message est
pour toute l'église car
Apocalypse 1.11 dit : « Passez ces messages dans
l'église ». Mais la responsabilité de construire l'église repose sur les pasteurs.
Nous avons besoin de prier pour nos pasteurs et ils doivent nourrir le troupeau.
Ainsi l'église croîtra spirituellement. Ellen White voyait la responsabilité des
dirigeants de l'église quand elle écrivait dans la Rewiew and Herald : (26 Mai
1903) « Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite dit ces choses ». Ces
paroles s'adressent aux instructeurs dans l'église, ceux qui sont investis par
Dieu de lourdes responsabilités. Nous pouvons demander pourquoi Christ
envoie ce message aux pasteurs. C'est afin qu'ils puissent réaliser qu'il y a
quelque chose qui ne va pas dans l'église. Nous allons découvrir ce qui ne va
pas dans le chapitre suivant.
Dans notre étude du message à Laodicée, nous avons considéré
jusqu'à présent à qui le message était adressé. Mais Dieu ne parle pas
seulement à certains individus dans l'église. Il parle à toute l'église à travers les
pasteurs parce que la condition spirituelle de l'église n'est jamais plus élevée
que celle de ses ministres. Il peut y avoir quelques individus qui ont une
condition spirituelle meilleure que celle des pasteurs, mais la condition
spirituelle générale est proportionnée à celle des pasteurs. Cependant, il y a
quelque chose de très sérieux. Tandis que toute l'église a besoin de ce message,
les pasteurs, en particulier, doivent le considérer avec soin.
Voyons maintenant la suite dans la seconde partie
d'
Apocalypse 3.14,
qui est aussi importante. Qui s'adresse à l'église et à ses pasteurs? Le
texte dit : « Voilà ce que dit l'Amen. » Le mot « Amen » était mentionné dans le
dernier chapitre et il est utilisé comme un nom propre. Le mot lui-même signifie
« ainsi soit-il ». Ou bien il peut vouloir dire « vérité ». Le mot « amen » quelquefois
traduit par « vérité » signifie aussi : « Ce qui est dit est la vérité ».
Vous découvrirez que dans chacun de ces sept messages, Jésus se
donne à Lui-même un titre spécial. Dans chacun des cas, le nom qu'Il Se donne
est en harmonie avec les besoins de cette église particulière. Ainsi le nom que
Jésus Se donne dans le message à Laodicée est basé sur les besoins de l'église
de Laodicée, et en relation avec le message à Laodicée. Il y a deux choses dites
concernant Christ dans la seconde partie
d'
Apocalypse 3.14. Premièrement,
Christ est appelé l'Amen, le Témoin Fidèle et Véritable. Dans
Ésaïe 65.16,
Dieu s'appelle Lui-même « le Dieu de vérité ». Pourquoi Christ s'appelle-t-Il
l'
AMEN ici? Pourquoi s'appelle-t-Il le Témoin Fidèle et Véritable? Parce qu'il
y a un problème avec Laodicée. Quel est le problème? Au
verset 17, nous
noterons qu'il y a deux évaluations de Laodicée. Une par Christ, l'autre par
l'église elle même. Mais ces deux évaluations ne concordent pas.
Verset 17
: « Parce que tu dis ». Arrêtons-nous sur ce terme pour comprendre ce que veut
dire ce « Tu ». Souvenons-nous que ce message est adressé à l'ange. Ainsi le
pronom « Tu » se réfère à l'ange. Ayant identifié le pronom en question, nous
pouvons paraphraser le texte : « Vous pasteurs, vous dirigeants, vous dites
concernant l'église, que vous êtes riches, enrichis en biens, et que vous n'avez
besoin de rien. Vous faites des rapports favorables à votre propre sujet. Mais il
y a un problème du fait que vous ignorez que vous êtes en réalité : malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu ».
Qui dit que Laodicée est malheureuse, misérable, pauvre, aveugle
et nue? Christ, le Témoin Véritable. Mais nous Laodicéens, disons exactement
l'opposé nous concernant. Nous disons que nous sommes riches et enrichis de
biens. Ces deux évaluations concordent-elles? Sont-elles en harmonie ou
discordantes? Elles sont nettement discordantes. C'est là le problème. Ainsi,
la question est celle-ci : qui a raison? De toute évidence, c'est le Témoin Fidèle.
Et c'est ce que le Témoin fidèle désire que nous sachions, et c'est pourquoi Il se
donne le nom de « Amen » (vérité).
Nous devons comprendre que l'église est un corps. Quand la main
d'une personne est malade, le corps tout entier est affecté. La Bible nous donne
un exemple à propos sur ce sujet. Quand Daniel priait (dans
Dan. 9 ), il dit
: « NOUS avons fait le mal ». Était-ce la vérité concernant Daniel lui-même? Non.
Mais que faisait-il? Il s'identifiait lui-même avec le peuple. Voilà pourquoi je
désapprouve beaucoup les mouvements indépendants qui critiquent l'église. Ils
considèrent les défauts de l'église, puis ils se considèrent eux-mêmes avec leur
propre justice, comme s'ils étaient sur la bonne voie. Nous avons besoin de nous
identifier nous-mêmes avec les fautes de l'église, car nous sommes un corps. Je
pourrais me lever et dire : « Je vais très bien, je fais mon travail, je vous nourris
spirituellement, frères et soeurs ». Mais le fait est que moi aussi, je fais partie de
ce corps et de ce problème.
En réalité, Laodicée a le même problème que Pierre. Un passage de
Matt. 26
nous aide à le comprendre. Nous sommes familiers de ce passage.
Jésus, juste avant d'être trahi, parlant à ses disciples dit : « Tous vous me
renierez et vous me trahirez ». Comment les disciples et spécialement Pierre
réagirent-ils? Dans
Matt. 26.31,
Jésus dit : « Je serai pour vous tous cette nuit
une occasion de chute, car il est écrit : je frapperai le berger et les brehis du
troupeau seront dispersées ».
Ils le nièrent. Pierre répondit spécialement et Lui dit : « Quand tu
serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. » Était-il
en accord ou en désaccord avec Christ? Qui avait raison? Pierre a dû
découvrir dans la douleur que Jésus avait raison. Ne pensez-vous pas qu'il
aurait évité beaucoup d'embarras et de difficultés s'il avait répondu, dans la
chambre haute : « Oui Seigneur, tu sais toutes choses »?
Au
verset 34,
Jésus dit à Pierre : « Je te le dis, en vérité, cette nuit
même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois (non pas une ou deux
fois). Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec Toi, je ne te
renierai pas. » En d'autres termes : « Tu as tort, Jésus ». Il est ajouté : et tous les
disciples dirent la même chose. Les disciples avaient le même problème que
Laodicée. Ils devaient apprendre dans la douleur.
Dans
Apoc. 3.14, Jésus dit à Laodicée « Je suis le Témoin
Véritable. Ce que je vous dis est la vérité. Vous pouvez ne pas être d'accord
avec Moi, mais je vous dis la vérité. » Si vous ne vous repentez pas, je vous
réprimanderai et je vous vomirai de ma bouche (
vers. 16 ). C'est en fait une
affaire très grave.
Jésus se donne un deuxième titre : « Le Commencement de la
Création de Dieu ». En ce qui concerne cette phrase, la traduction de la version
King James a causé beaucoup de problèmes. Beaucoup de chrétiens au cours
des âges, y compris les pionniers adventistes, tels que A.T. Jones, E.J. Waggoner,
W.W. Prescott et James White ont pris ce verset pour penser que Jésus a eu un
commencement. Il était le Premier de la Création de Dieu. Dans son livre
Christ et sa Justice, E.J. Waggoner donne le commentaire suivant : « Mais ce
jour est si loin en arrière dans les jours de l'éternité, que finalement on peut dire
qu'Il était sans commencement.
Ellen White, cependant, corrige cette pensée. Elle écrivit : « En
Christ est la vie originelle, non empruntée et ne provenant pas d'ailleurs »
(J.C. p.526). Ceci pour neutraliser la position semi-arienne de nos premiers
dirigeants. Arius était un des chefs de la première église. qui disait que Christ
avait eu un commencement. Le mot "commencement" dans le Grec
d'
Apoc. 3.14,
ne signifie pas commencement dans le sens de « départ », « origine ». II signifie
« la source », « la cause originale ». Ce que Christ veut dire là c'est : « Je suis
la source de toute la création. »
C'est le clair enseignement du Nouveau Testament (
Jean 1.3
) « Toutes choses ont été faites par lui ». En
1 Cor. 6.8, Paul montre Christ
comme Créateur. (voir aussi
Éph.3.9, et
Col. 1.16,17 ). C'est pourquoi, Christ dit
à Laodicée : « Je suis non seulement le Témoin Véritable, mais aussi la source de
toute création. Je peux vous changer si vous me permettez seulement de le faire.
Je peux mettre en vous un coeur nouveau. Je peux faire de vous une nouvelle
créature, mais seulement si vous vous repentez et acceptez mon diagnostic sur vous ».
Il ne dit pas seulement : « Je suis le Témoin Véritable », mais aussi « Je
suis la solution de votre problème ». C'est pourquoi, Il se donne Lui-même deux
titres : « Je suis le Témoin Véritable parce que vous avez besoin de connaître
votre vraie condition, qui est un problème subconscient, puisque vous n'êtes pas
au courant de votre état », (on verra cela au chapitre 3), ensuite, Jésus dit : « J'ai
la solution pour ce problème puisque Je suis la source de la création. Chaque
chose doit être faite par Moi et Je peux mettre de côté votre coeur de pierre et
vous donner un nouveau coeur ».
En réalité, Jésus désire accomplir en nous la promesse de la
Nouvelle Alliance. Il avait fait cette promesse aux Juifs, mais les Juifs L'ont
rejeté. Que fit-Il alors des Juifs en tant que nation, et non en tant qu'individus?
Lors de son entrée à Jérusalem, Il a dit avec des larmes dans les yeux et dans
la voix : « Combien de fois je vous ai rassemblés sous mes ailes, et vous ne
l'avez pas voulu. Votre maison sera laissée déserte ». (
Matt. 23.37,38;
voir aussi J.C. p.571-573,). En d'autres mots : « Je vais vous vomir de ma bouche en tant
que nation, et Je me tourne vers les Gentils (l'église chrétienne).
Dieu n'a pas accompli la promesse de la Nouvelle Alliance envers
les Juifs parce qu'ils l'ont refusée. Il nous fait aujourd'hui la même promesse de
la Nouvelle Alliance, cette promesse est répétée dans
Hébreux 8. La promesse
originale se trouve dans Ézéchiel et aussi dans Jérémie. (Lisez
Ez. 11.19,20
et au
chapitre 36.26,27
), ces promesses sont répétées dans
Hébreux 8.10-13.
Quelle est notre conclusion sur l'introduction de la lettre à
Laodicée? Le Christ s'adresse à l'église tout entière au travers de ses
dirigeants, la difficulté ne concerne pas seulement quelques membres, mais bien
le corps collectif entier de Christ, la dernière génération de chrétiens, et
spécialement la nôtre. L'évaluation de Christ à notre égard est négative, et
pourtant elle est vraie. Le problème est là : voulons-nous accepter ce
diagnostic, même si cela est douloureux? Il est très pénible d'entendre ces mots
: « vous êtes misérables, pauvres, aveugles et nus », spécialement quand on est
l'église qui prétend posséder la vérité... C'EST très douloureux, et pourtant,
nous devons accepter ce que dit le Témoin Véritable si le plan de Dieu pour
nous doit se réaliser. Nous verrons plus loin dans quel sens nous sommes
« malheureux, misérables, pauvres, aveugles et nus », quand nous poursuivrons
l'étude du message à Laodicée.
Pour nous préparer positivement à réagir à cette découverte, voici
un texte (
Jer. 19.9
) qui nous aidera à saisir la situation : « Le coeur humain est
trompeur par dessus tout ». Nous avons été trompés, tout comme les Juifs l'ont
été. Les Juifs rejetèrent Christ parce qu'ils n'acceptèrent pas son verdict à leur
sujet. Et nous ne devons pas faire la même chose. Quand nous continuerons à
examiner cette évaluation de Laodicée et que nous considèrerons très
sérieusement les
versets 15 et 16,
souvenons nous que les mots « chaud », « froid »
et « tiède » sont des symboles qui doivent être interprétés par l'Écriture et non
avec un dictionnaire.
Nous étudierons très attentivement ces deux versets quand nous
considèrerons le verdict de Christ. Nous devrons alors prendre position : ce
verdict est-il vrai ou faux? S'il est vrai, nous devons tenir compte du conseil;
s'il n'est pas vrai, alors nous refuserons le conseil et nous serons vomis de Sa
bouche. Ces
versets 15 et 16
sont très importants. Quel est notre problème ?
Qu'est-ce que nous ne savons pas? Qu'est-ce qui nous a trompés?
Dans notre prochain chapitre, nous étudierons ces questions
soigneusement. Nous ne pouvons pas appliquer ce message à d'autres églises,
mais nous l'appliquer à nous mêmes d'abord. Alors, nous pourrons enlever la
paille de leur oeil, après avoir enlevé la poutre du nôtre.
Nous avons besoin de regarder soigneusement à ces trois mots
chaud, froid, tiède. Que veut dire Jésus quand Il affirme que nos oeuvres ne sont
ni froides ni bouillantes mais tièdes? Veut-Il dire que nous n'accomplissons pas
assez d'oeuvres? Je ne pense pas que ce soit vrai, nous ne manquons pas
d'oeuvres. Mais alors qu'est-ce qui ne va pas concernant ces oeuvres? C'est ce
que nous verrons dans le prochain chapitre.