ROMAINS : le plus clair des Évangiles

Chapitre 9

PAUL TRÈS PRÉOCCUPÉ PAR SES FRÈRES JUIFS

1 Après vous avoir ainsi exposé les glorieuses vérités de l'évangile, à vous chrétiens qui êtes à Rome, j'aimerais maintenant partager avec vous la profonde préoccupation qui m'anime à l'égard de mes frères Juifs. Je réalise que vous avez pu entendre sur mon compte certains rapports négatifs, la manière dont je me suis opposé à la loi de Dieu, au temple et à mon propre peuple ( Ac 21:28 ); j'aimerais cependant rétablir les faits. Contrairement à ces faux rapports, je vous exposerai toute la vérité; car, en tant que chrétien dont la conscience est contrôlée par le Saint-Esprit, je ne mens pas.

2 Je suis, au fond de mon coeur, plein de tristesse et d'inquiétude par rapport à la destinée éternelle qui attend ma nation, [c'est-à-dire] les Juifs. 3 Croyez-moi, je serais prêt à me voir séparé de Christ et éternellement perdu si cela pouvait d'une quelconque façon apporter le salut à mon peuple, 4 qui fait partie d'Israël par sa naissance, nation ayant reçu le privilège d'être appelée le peuple de l'alliance divine, bénie par Sa présence exceptionnelle au cours de l'Exode et objet d'alliances spéciales de Sa part, dans le don de Sa loi et de Son merveilleux plan de la rédemption au travers du rituel du sanctuaire, ainsi que de nombreuses autres promesses aussi précieuses.

5 Ils ont été, de plus, richement bénis parce qu'ils étaient les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Et par surcroît, c'est par eux que le Christ, le Fils de Dieu, s'est fait chair pour devenir le Sauveur du monde. Puisse le nom de Dieu être loué à jamais, car Il a droit à tout notre crédit pour nous avoir accordé toutes ces bénédictions! Amen!

QUEL EST LE VÉRITABLE ISRAËL?

6 Le fait que la nation juive ne constitue plus aujourd'hui l'Église de Dieu ne signifie pas que Dieu a manqué à Sa promesse faite à Israël par les patriarches et les prophètes. Car en vérité, ce ne sont pas tous les Juifs qui appartiennent au véritable Israël spirituel de Dieu. 7 Tout comme les descendants d'Abraham n'appartiennent pas tous à la nation d'Israël, citons en exemple les Arabes; mais la promesse faite à Abraham était : « Seuls ceux qui font partie de la postérité d'Isaac, c'est-à-dire qui sont nés de Dieu, sont qualifiés pour faire partie d'Israël. »

8 En d'autres mots, ce ne sont pas les descendants naturels d'Abraham ou d'Isaac qui constituent le peuple de Dieu, mais ce sont ceux qui ont expérimenté la nouvelle naissance par la foi dans le Fils de la promesse, qui composent le véritable Israël aux yeux de Dieu. 9 Car, selon les Écritures, voici comment Dieu a accompli Sa promesse de donner un fils à Abraham. Premièrement, Dieu a attendu presque vingt-cinq ans jusqu'à ce que Sara ait passé l'âge de devenir mère. Puis, lorsqu'il est devenu impossible qu'elle puisse concevoir un enfant, Dieu lui a dit, après être entré dans une alliance de foi avec Abraham par la circoncision : « L'an prochain, vers la même période, je bénirai Sara d'un fils. » ( Gn 17 ). C'est ainsi qu'Isaac, le fils promis, représente ou forme le prototype de tous ceux qui, comme lui, sont nés de Dieu par la foi en Christ. 10 Mais ce n'est pas tout; la femme d'Isaac, Rebecca, qui avait conçu des jumeaux, a elle aussi vécu une expérience qui nous enseigne une vérité vitale.

11 Avant même que les jumeaux Ésaü et Jacob ne soient nés, alors qu'ils étaient encore dans son sein et n'avaient donc fait ni bien ni mal, afin qu'il soit clairement établi que c'est par la grâce de Dieu et par Son appel que nous sommes sauvés et non par nos propres réalisations, 12 Dieu s'est adressé ainsi à Rebecca : « L'aîné (i.e. le premier-né) servira le plus jeune. » ( Gn 25:19-23 ). C'était tout à fait contraire à la tradition juive; mais Dieu l'a fait afin de démontrer que le salut est basé sur Sa volonté souveraine et non sur l'héritage familial ou les antécédents ancestraux d'une personne. 13 Tout ceci est parfaitement conforme avec cette déclaration des Écritures : « J'ai accepté Jacob, mais j'ai rejeté Ésaü. »

LA VOLONTÉ SOUVERAINE DE DIEU

14 Cela veut-il dire que Dieu a fait preuve de favoritisme ou d'injustice à l'égard d'Ésaü? Certainement pas! Dieu n'est jamais injuste dans aucun de Ses actes. 15 En réalité, personne ne mérite le salut, mais comme Dieu l'a déclaré à Moïse : « C'est mon droit absolu de manifester de la miséricorde et de la compassion envers une personne et non un droit humain; je puis donc faire miséricorde envers qui je veux. » (En fait, le salut avait été offert à Ésaü comme à Jacob, mais dans Sa prescience, Dieu savait qu'Ésaü mépriserait le droit d'aînesse, symbole du salut en Christ, alors que Jacob l'apprécierait. Ce n'est donc pas vraiment Dieu qui a rejeté Ésaü mais plutôt l'inverse, et Dieu s'y est tout simplement soumis.) ( He 12:15-16 ).

16 Ainsi donc le salut ne nous appartient pas en vertu de nos origines ou de notre hérédité; ce n'est pas non plus une chose que nous pouvons gagner par nos choix ou nos efforts, mais plutôt une faveur non méritée, entièrement basée sur la miséricorde souveraine de Dieu et sur Son amour inconditionnel ( Tt 3:4-5 ). 17 Et pour prouver Sa souveraineté, lisons dans l'Ancien Testament ce que Dieu a dit au Pharaon : « Je t'ai permis de devenir le plus puissant dirigeant de l'Antiquité dans le but exprès de démontrer la supériorité de Ma propre puissance en délivrant les Juifs de l'esclavage des Égyptiens. De cette façon, toute la race humaine pourra réaliser qu'il n'y a personne comme Moi. » 18 En conclusion donc, l'homme dépend totalement de la volonté souveraine de Dieu pour son bonheur éternel et Dieu a parfaitement le droit de faire miséricorde on de rejeter quiconque, selon Sa volonté.

LE LIBRE CHOIX DE L'HOMME

19 Je sais parfaitement ce que certains intellectuels d'entre vous allez me répondre; vous direz : « Si tout dépend de la volonté souveraine de Dieu, Il doit aussi porter la responsabilité de toute condamnation, puisque les humains n'ont finalement aucune liberté de choix dans cette affaire! » 20 Une telle remarque est présomptueuse; comment, pauvres créatures que nous sommes, oserions-nous douter de l'infinie sagesse et de l'omniscience de notre Créateur? 21 Par exemple, le potier n'a-t-il pas le plein contrôle de son argile pour tirer de la même masse un vase destiné à un usage royal ou à un usage ordinaire?

22 L'autorité de Dieu est, de la même manière, absolue. Cependant, afin de montrer Son grand déplaisir face à l'incrédulité et à l'exploitation abusive, Il a révélé Sa toute-puissance contre les Égyptiens, après avoir fait preuve d'une grande patience à l'égard de ces gens arrogants et trop surs d'eux qui, par leur rejet délibéré du Dieu céleste, ont clairement démontré qu'ils méritaient la destruction. 23 Mais en même temps, Il s'est avéré miséricordieux et patient envers les esclaves Israélites, révélant par leur intermédiaire Son amour inconditionnel et désintéressé, l'agapè, et prouvant au monde qu'Il ne veut détruire personne mais qu'Il désire que tous se détournent de leurs péchés ( 2 P 3:9 ).

24 Telle est notre position - tous ceux d'entre nous qui avons répondu positivement à Sa grâce salvatrice en Christ, que nous soyons Juifs ou Gentils, puisque le salut est le don de Dieu à toute la race humaine et non pas seulement aux Juifs. 25 Ce n'est pas mon opinion mais celle de Dieu Lui-même qui nous l'a bien fait comprendre par le prophète Osée lorsqu'Il a déclaré : « Ceux qui n'appartiennent pas à l'Israël littéral, seront un jour appelés 'Mon peuple'. Et les nations païennes qui n'étaient pas considérées comme faisant partie du peuple de l'alliance seront appelées 'Ma bien-aimée' ( Os 2:25 ). 26 Et, au lieu qu'on nous dise : 'Vous n'appartenez pas [à ce peuple],' ils seront appelés fils et filles du Dieu vivant. » ( Os 2:1 ).

27 Et voici ce que le prophète Ésaïe avait à dire concernant la nation d'Israël : « Même si la population d'Israël devient impossible à dénombrer et aussi nombreuse que le sable de la mer, un reste seulement (c'est-à-dire ceux qui croient) sera sauvé. 28 Et parce que l'incrédulité se sera accrue partout, Dieu interviendra et mettra fin à la période de sursis accordée aux hommes, afin d'exécuter Son jugement pour tous les incroyants. » ( Es 10:22-23 ). 29 En fait, comme Ésaïe l'avait déjà prophétisé : « Si le Seigneur du repos éternel (sabbat) n'intervient pas, même l'Église chrétienne deviendra comme Sodome et Gomorrhe, complètement dépourvue de vrais croyants. » ( Es 1:9 ).

LE JUDAÏSME ET L'ÉVANGILE

30 Voilà donc la véritable situation de mon peuple, les Juifs : les Gentils, qui ont réalisé qu'ils ne pouvaient pas se sauver eux-mêmes par leurs propres bonnes oeuvres, ont obtenu la justice, la vraie justice, celle qui sauve, qui vient de Dieu et qui devient effective par la foi seulement; 31 tandis que les Juifs qui pensaient pouvoir se sauver en gardant la sainte loi de Dieu ont échoué lamentablement.

32 Et pourquoi ont-ils échoué? Ce n'est pas qu'ils n'ont pas essayé, mais ils ont refusé de reconnaître le moyen de salut conçu par Dieu, c'est-à-dire la foi en Jésus-Christ. En conséquence, ils n'ont pas seulement échoué, mais la justice de Christ est devenue à leurs yeux une injure envers leur propre justice. 33 Dieu, dans Sa prescience, avait prédit la chose en déclarant : « Voici, j'ai mis en Sion (Israël) une pierre d'achoppement qui deviendra une insulte pour les Juifs propres-justes. Mais quiconque réalisera son état de péché et la valeur de ce Rocher (Jésus-Christ) et croira en Lui, ne sera pas déçu au jour du jugement. » ( Es 28:16 et Ph 3:8-9 ).