L'Évangile dans les paraboles

La parabole du sol

Luc 8.4-8

«Une grande foule s'étant assemblée, et des gens étant venus de diverses villes auprès de lui, il dit cette parabole : Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc : quand elle fut levée, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines: les épines crûrent avec elle, et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre : quand elle fut levée, elle donna du fruit au centuple. Après avoir ainsi parlé, Jésus dit à haute voix : Que celui qui a des oreilles pour entendre entende! »

La parabole du sol est généralement connue sous le nom de parabole du semeur. Je l'ai dénommée « La parabole du sol » car elle ne nous dit rien au sujet du semeur, excepté ce qu'il a fait, c'est-à-dire semer la semence. Par contre, nous trouverons beaucoup de renseignements concernant le sol lui-même. Personnellement, je suis convaincu que le but de cette parabole est de souligner la manière dont la semence -- la Parole de Dieu -- est répandue, de donner la réponse à cette parabole ainsi que ses conséquences. Il ne s'agit pas de la quantité, ni « qui » la sema. C'est pourquoi Jésus conclut Sa parabole par ces mots : « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende! »

La grande question qui se pose à notre conscience est celle-ci : La parole semée dans ma vie porte-t-elle du fruit?

L'Évangile n'est pas une simple théorie. Ce n'est pas quelque grande idée inventée. La Bible décrit l'Évangile comme étant « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16).

Lorsque quelque chose a été semé, des évidences doivent apparaître dans nos vies; du salut doit jaillir la sainteté de vie, un témoignage et un service effectif.

Voilà l'enseignement du Nouveau Testament. Laissez-moi vous illustrer cela en prenant deux auteurs du Nouveau Testament.

« C'est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. » (1 Pierre 1.13-16)

Voyez-vous, l'Évangile doit produire la sainteté de vie. Dans 1 Corinthiens 15.9-10 vous découvrirez que l'Évangile doit produire un service effectif : « Car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. » Bien sür, les implications de ces deux textes sont étroitement liées.

Examinons la parabole et son interprétation; considérons le message que Dieu nous communique aujourd'hui, au 20ème siècle, message prêché par Christ s'adressant à la foule qui se rassemblait pour l'écouter il y a de cela 2000 ans.

Après qu'il eut terminé le récit de la parabole (verset 4 à 8), les disciples vinrent trouver Jésus afin d'en connaître la signification (verset 9). Jésus leur en donna l'interprétation. (versets 11-15)

La première chose qui nous frappe concerne un dénominateur commun : la semence.

La semence a été semée dans quatre catégories différentes de sol. Quelle est donc cette semence à laquelle Jésus se réfère? Prenons l'interprétation de Jésus au verset 11 : « La semence, c'est la parole de Dieu. » Dieu sème cette parole de différente manières. Il utilise la radio, la prédication de la Parole, le témoignage...

Dans l'Évangile de Jean, nous trouvons au chapitre 1, verset 1 à 3 : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. » Verset 14 « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité. »

Où habite-t-elle? Parmi nous. Ainsi la Parole de Dieu, c'est Christ. Dans Hébreux 4 verset 12, la puissance de la Parole est mentionnée en ces termes : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace... » Rappelez-vous qu'il s'agit de Christ. Ce n'est pas une simple théorie. Elle est vivante et très puissante, « ...plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants... » Naturellement, à l'époque de Paul, du Nouveau Testament, on n'utilisait pas de fusils, mais des épées à deux tranchants, c'est à dire utilisables des deux côtés. La Parole de Dieu agit de même, « ...plus acérée qu'aucune épée à double tranchant... »

« Elle pénètre jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur. » Voilà ce que fait la Parole : elle discerne et sépare en deux.

La semence dont parle Jésus signifie la Parole de Dieu. Le sol représente le coeur de l'homme, des auditeurs. La parabole nous parle d'une grande foule, y compris les gens des villes aux alentours (verset 4).

Jésus classe les coeurs en quatre groupes.

Le premier groupe se trouve dans la deuxième partie du verset 5 : J'appellerai ce type de coeur « le coeur dur ».

« Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. »

Le deuxième groupe se trouve au verset 6 :

« Une autre partie tomba sur le roc : quand elle fut levée, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité. » Il s'agit du coeur « peu profond ».

Le troisième groupe se trouve au verset 7 :

« Une autre partie tomba au milieu des épines; les épines crûrent avec elle, et l'étouffèrent. » C'est le coeur divisé.

Le quatrième groupe correspond finalement au bon coeur. Le coeur qui répond positivement.

« Une autre partie tomba dans la bonne terre; quand elle poussa, elle donna du fruit au centuple. »

À la fin de la parabole, nous pouvons voir un champ de blé sans aucune mauvaise herbe.

Au cours de l'été prochain, juste avant la moisson, vous remarquerez plusieurs sortes de mauvaises herbes. Certaines sont de pures mauvaises herbes. D'autres ont des bouquets verts; ce sont encore des mauvaises herbes. Pourtant la fin de la parabole nous laisse entrevoir un champ de blé, ou de maïs. Les granges regorgent de graines signifiant que la récolte a été sans doute bonne cette année là. Quelle vue magnifique pour le fermier.

Quelle image Jésus cherche-t-Il à nous faire saisir? Avant d'en arriver à l'interprétation, Jésus est à la recherche d'une chose bien précise chez ceux qui entendent Sa parole : Ce sont les fruits.

Jésus compare la semence de l'Évangile avec celle des graines. Il cherche les fruits, au même titre qu'un fermier ayant planté sa semence. Avant de parler de la productivité, Il nous explique les trois raisons principales pour lesquelles un chrétien, un être humain ayant entendu l'Évangile, demeure malgré tout, sans fruit.

Penchons-nous quelques instants sur chacun de ces coeurs, ces sols.

Le terrain au bord de la route.

Nous avons tout d'abord le coeur dur (verset 5) et son interprétation au verset 12 : « Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient, et enlève de leur coeur la parole afin qu'ils ne croient et ne soient pas sauvés. »

Il me faut vous remettre en mémoire le dénominateur commun : La Semence. Elle est identique, et semée dans quatre catégories de sols. Il n'y a aucune différence au niveau de la semence, il s'agit bien du même Évangile.

Christ traite ici le problème de notre « réponse » à cet Évangile, en l'occurrence, la réponse du premier sol, le coeur dur. En Amérique, le fermier, en premier lieu, laboure le champ. Il prépare le sol et ensuite il y répand la semence. La méthode était toute différente en Palestine à l'époque de Jésus. Pendant la saison creuse, habituellement l'hiver, la période où le sol était laissé au repos, les champs servaient de raccourcis pour se rendre sur la place du marché. De nombreux petits sentiers les sillonnaient. À la période des semailles ls fermiers semaient d'abord, et seulement deux ou trois jours plus tard, la terre était labourée. Ils attendaient ensuite la pluie, essentielle à la germination.

Voici donc un fermier en train de semer : Certaines graines tombent sur l'un de ces petits passages empruntés durant l'hiver. Puis il se passe deux choses : Tout d'abord, ces graines sont foulées aux pieds. Ensuite les oiseaux viennent et les mangent. Cela signifie que ce coeur est un coeur rebelle, entêté, obstiné, résistant à la Parole de Dieu, insensible, dans lequel la graine ne peut pénétrer.

Prenez le récit de Marc, nous rapportant cette même parabole. Marc utilise un mot que Luc ne mentionne pas. Marc 4.15 « Les uns sont le long du chemin, où la parole est semée; quand ils l'ont entendue, aussitôt Satan vient et enlève la parole qui a été semée en eux. » Nous avons découvert que la graine, la semence, signifie la Parole de Dieu qui est elle même Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Lorsque cet Évangile est prêché, certains coeurs répondent immédiatement d'une manière négative.

La description de Paul à ce sujet répond à la question que l'on se pose : Comment le diable, représenté par les oiseaux, enlève-t-il les graines, la Parole? La réponse se trouve dans 2 Corinthiens 4.3-4. « Si notre Évangile est encore voilé... », en d'autres termes, si l'on empêche la semence de tomber en terre et de germer, « ...il est voilé pour ceux qui périssent... », C'est-à-dire pour ceux qui sont perdus, « ...pour les incrédules... » Le diable s'approche et nous dit Non, il ne s'agit là que de mensonges, le salut n'est pas chose facile, il faut le gagner.

J'ai recu un coup de téléphone cette semaine d'un rédacteur qui, ayant entendu parlé d'un dessin humoristique affiché dans le bureau de l'église dont j'étais responsable dans le passé, souhaitait vivement en recevoir une copie afin de le publier dans son journal. Ne l'ayant pas emporté, je devais lui répondre négativement. J'ai retranché ce type de dessin du christianisme aujourd'hui.

Ce dessin représentait un groupe de pharisiens dialoguant avec Christ et lui disant : « Nous croyons au salut selon l'ancienne méthode; nous le gagnons! mets ton argent dans notre banque. » Leurs coeurs étaient endurcis. Pourquoi? Parce que le diable les avait aveuglés afin qu'ils ne voient pas la Bonne Nauvelle. Le texte nous dit que non seulement les oiseaux mangent la semence, c'est-à-dire ôtent la Bonne Nouvelle en usant de mensonges, mais cette graine est également foulée aux pieds. Hébreux 10.26 est un verset grandement incompris par beaucoup : « Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés. » Habituellement ce verset signifie pour nous : transgresser la loi. Il ne s'agit pas ici de la loi mais de l'Évangile. Le contexte du verset 14 nous donne a le comprendre: « Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » Paul cite le verset 28 comme exemple parce que les Juifs chrétiens auxquels il s'adresse connaissent parfaitement le livre de Moïse, le livre de la loi.

Verset 28 : « Si quelqu'un a violé la loi de Moïse, il est mis à mort sans pitié, sur une déposition de deux ou trois témoins. » Voici une personne qui connait la loi de Moïse, la viole et subit le châtiment correspondant. Elle pourrait avoir des excuses : J'ai agi de la sorte par faiblesse. Mais voyez le verset 29 : « Combien pire, ne pensez-vous pas, sera le châtiment... » Il se peut que vous ayez une excuse pour violer la loi, mais vous n'en avez aucune pour rejeter l'Évangile. Pourquoi? Parce que c'est un don.

Si délibérément, volontairement, vous rejetez la vérité après avoir entendu l'Évangile, « Combien pire, ne pensez-vous pas, sera le châtiment mérité par celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu profane le sang de l'alliance, par lequel il avait été sanctifié. » Remarquez bien le temps passé utilisé : « Avait été sanctifié ». Ce sang vous a sanctifié, mais vous l'avez considéré comme inutile. Vous avez foulé aux pieds l'Évangile. Vous l'avez estimé comme étant quelque chose de banal, et vous avez insulté l'Esprit de grâce. Je souhaite qu'aucun de nous ne possède ce « coeur dur » qui rejette l'Évanqile.

Le terrain pierreux.

Étudions maintenant le deuxième sol, « le coeur peu profond ».

Luc 8.6 « Une autre partie tomba sur le roc; quand elle poussa, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité. » La différence essentielle réside dans le fait que la graine fut retirée immédiatement du premier coeur, alors qu'il y a germination dans le second, le coeur « peu profond ».

La graine germa, cependant, en raison de la mince épaisseur du sol, les racines ne purent pénétrer profondément, atteignant presque immédiatement une couche de cailloux située juste au-dessous de la couche de terre. Le résultat : soudainement, cette graine germée sécha.

Lisons l'interprétation de Jésus au verset 13 : « Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et au moment de l'épreuve ils se retirent. »

Lisons le compte-rendu de ce même verset dans le livre de Matthieu, puis de Marc.

Matthieu 13.21 « Mais il n'a pas de racines en lui-même, il est l'homme d'un moment et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. » Parce qu'il a accepté l'Évangile, ce coeur doit faire face à des crises, des oppositions, des critiques; immédiatement il trébuche.

Marc 4.16-17 « Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux; ce sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent avec joie, mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, ce sont des hommes d'un moment; et dès que survient la tribulation ou la persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute. » En d'autres mots, à l'instant où vous devenez chrétien, vous réjouissant en Christ, je vous garantis que Satan fait de votre vie un enfer. La question est la suivante : Pouvez-vous le supporter? Malheureusement, le groupe du coeur « peu profond » ne résiste pas. Extérieurement il semble tenir pour un temps, il y a une grande réponse, mais cette réponse est seulement une dissimulation. Le roc solide se trouvant juste au-dessous, ne permet pas d'endurer la persécution, l'opposition; et finalement il abandonne.

Parmi les épines.

Considérons le troisième type de sol. Je souhaite mettre l'accent sur ce troisième sol car il constitue à mes yeux le plus grand danger pour nous en tant que chrétien.

Verset 7 de Luc 8 : « Une autre partie tomba au milieu des épines: les épines crûrent avec elle, et l'étouffèrent. » L'interprétation, verset 14 : « Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, après avoir entendu la parole, s'en vont, sont étouffés par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent pas de fruit mûrs. » Avez-vous remarqué la progression? En effet, Jésus non seulement décrit quatre groupes de gens, mais Il nous fait suivre une progression : Dans le premier sol, le coeur dur, la semence est enlevée aussitôt. Dans le deuxième sol, le coeur peu profond, la semence germe mais ne persiste pas très longtemps. Dans le troisième sol, le coeur divisé, la semence se transforme jusqu'au degré supérieur : elle germe, elle montre la vie, et même un certain développement. Tout cela est prometteur, mais elle n'arrive jamais à maturité.

La graine pénètre dans la terre et ne peut se développer pleinement afin de produire les fruits à cause d'une récolte rivale. Puis quelque chose penètre et enlève la Bonne Nouvelle hors de cette personne.

Un jour, un jeune garcon de 13 ans revenait de l'école. Cela se passait dans les hautes terres du Kenya appelées Kisii. Il était insatisfait de sa religion catholique. Les rituels ne lui apportaient aucune joie, aucune paix, aucun espoir. Cheminant vers sa maison au coucher du soleil, alors que l'obscurité de la nuit commençait à se faire sentir. Il pria : « Dieu, est-ce vraiment la manière dont tu veux que je Te suive, simplement en observant tous ces rituels? N'existe-t-il pas une meilleur façon et si oui, peux-Tu m'y conduire? »

Tout à coup alors qu'il marchait sur le sentier, il vit un petit bout de papier déchiré d'un journal, juste un tout petit bout de papier. Il le ramassa : une simple adresse figurait, mais il n'eut aucune idée de sa signification. Il s'agissait de l'adresse de la revue adventiste américaine « Review and Herald ».

Nul ne sait et ne saura jamais comment cette adresse arriva jusqu'ici, pas même ce jeune garçon, car l'église Adventiste la plus proche était à 80 kilomètres. Aucun Adventiste ne vivait à proximité. Il sentit que c'était là la réponse à sa prière. Il écrivit danc une lettre à la revue : « Je ne sais qui vous êtes, ce que vous publiez, mais j'ai un gros problème... » Il expliqua son histoire : « ...Pouvez-vous me venir en aide? Disposez-vous d'ouvrages, de matériels qui pourraient m'enseigner comment marcher avec Dieu selon Sa volonté et qui puissent me donner des cours bibliques? »

La revue publia cette lettre il y a quelques années de cela. Imaginez les conséquences : vous, Américains, submergeriez le garçon de littérature : Signes des temps, des magazines, toutes sortes de livres, à tel point que l'agent du bureau de poste appela le garçon et lui demanda d'intervenir afin de faire cesser tout ce remue-ménage. C'était une toute petite poste de village.

Il prit ce materiel, étudia la Bible, donna son coeur au Seigneur et accepta l'enseignement de cette Église. Puis il commença à enseigner les autres : Après une année, 50 personnes se réunissaient pour adorer le Seigneur chaque sabbat. Il découvrit l'existence d'une église Adventiste dans sa région. Il obtint l'adresse du président de la Division et lui écrivit : « Pouvez-vous envoyer un pasteur, nous aurions 50 personnes à baptiser. » Le président demanda à un pasteur d'aller s'enquérir de leur état spirituel, doutant de leur préparation. Cependant, après examen, il s'avéra que tous connaissaient leur Bible et étaient prêts. Il y eut donc un grand service de baptême.

Le jeune garçon vint trouver son père, exactement comme le fils prodigue : « Père, je souhaiterais bénéficier de mon héritage maintenant. » Les habitants de Kisii sont principalement des fermiers. Les parents genéralement divisent la terre entre les fils. Ainsi, le garçon obtint la parcelle qui lui avait été attribuée. Il ne la vendit point, ne dépensant point l'argent pour lui-même, mais il construisit une église et en fit don à la cause de Dieu. Lorsqu'il eut fini ses études primaires puis secondaires, il se rendit en faculté de théologie où il obtint son diplôme. C'est dans ce cadre que je fis sa connaissance. C'était un jeune homme trés sincère, se consacrant entièrement à la cause de Dieu, déterminé à être un bon serviteur. Quelles merveilleuses promesses! Peu de temps après avoir obtenu son diplôme, il releva une annonce parue dans le journal de l'université de Nairobi, qui offrait gracieusement la scolarité, y compris dans la section de théologie, à un étudiant éventuellement candidat. Il se dit en lui-même : « Voici une manière d'acquérir une formation supplémentaire sans frais. » Il vint me trouver afin d'avoir mon avis sur la question. Il se trouve que je connaissais le professeur du département de théologie, un homme favorable à la nouvelle théologie. De ce fait, je répondis négativement à son projet, risquant que ma réponse fut mal interprétée : il pensa que je voulais l'empêcher de progresser. Il postula et sa candidature fut retenue. C'est à ce moment qu'il fut exposé à la méthode historique d'étude de la Bible, ce que nous évitons à nos jeunes gens : L'esprit est placé au niveau de la Révélation, l'expérience humaine est la principale référence dans la connaissance de la vérité. Progressivement il devint intellectuel. Il regarda la Bible comme étant un livre vétuste, écrit il y a des milliers d'années par de pauvres personnes qui n'avaient pas beaucoup de discemement et qui ne vivaient pas à une époque scientifique. Il rejeta les vérités bibliques une par une. Il quitta l'Église, travailla pour le gouvernement en tant qu'enseignant. Je lui rendis visite et il me parla en ces termes : « Ce que vous dites est bon pour mon père et ma mère qui ne savent ni lire ni écrire. Mais vous parlez maintenant à un hamme ayant reçu une éducation... »

Quelle tragédie! La semence avait bien été semée, elle avait germé, s'était développée, mais c'est triste à dire, quelque chose se produisit qui en expulsa la vie de l'Évangile hors de ce garçon.

Mes amis, avez-vous bien lu le texte?

Luc 8.14 « Après avoir entendu la parole, ils s'en vont, sont étouffés par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie... » Nous vivons dans un pays où nous sommes bombardés par ces choses. Jeunes gens, vous êtes à chaque instant bombardés.

Je viens de tenir une semaine de prière. Quatre jeunes filles vinrent me trouver et me dirent : « C'est la première fois en quatre ans que nous avons un orateur nous entretenant de la Parole de Dieu durant une semaine de prière. » Je leur demandais ce que faisaient les autres : « Ils essayaient de nous divertir... »

Je ne suis pas ici, mes amis, pour vous divertir, parce que le diable lui-même se charge de le faire. Il n'y a rien de mal à passer de bons et joyeux moments. Par contre cela ne va plus lorsque vous laissez les plaisirs, les richesses de ce monde empiéter sur la Vie que nous procure l'Évangile. Il nous est dit dans la Bible : « N'attristez pas le Saint-Esprit, car votre vie est scellée pour le jour de la rédemption. » (Éphésiens 4.30)

C'est une des plus grandes tentations qui existe dans ce pays. Elle ne se trouve pas dans les pays communistes où la vie est en danger à chaque instant, où il faut lutter pour survivre. Le danger est grand dans les pays où il y a abondance de biens.

Je vais être honnête avec vous : Selon l'estimation d'un rapport très conservateur, deux millions d'Adventistes du 7ème jour au minimum vivant dans la division nord américaine sont formalistes. Les membres quittent l'église et Christ, car le monde est un endroit meilleur à leurs yeux. La Vie qui était en eux a été expulsée. c'est le plus grand danger que nous affrontons dans cette partie du monde.

Dans la bonne terre.

Voici finalement le quatrième sol.

La même semence a été semée dans un bon sol. Nous avons vu jusqu'à présent le premier sol, le coeur dur, le deuxième sol, le coeur peu profond, le troisième sol, le coeur divisé, mais maintenant nous avons un coeur soumis, réceptif, ouvert à l'enseignement.

La différence entre le légalisme et l'Évangile apparaît : le légalisme est seulement concerné par une conformité extérieure apparente, c'est à dire nos performances extérieures. L'Évangile ne commence pas par cela. Il pénètre tout d'abord au plus profond de l'être : notre coeur, notre nature intime. Il transforme le coeur qui ensuite grandit et éventuellement produit des fruits extérieurs : ce sont (l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Galates 5.22) Voilà ce que Christ recherche en chaque croyant.

II n'y a pas d'alternative possible.

Le christianisme n'est pas seulement un assentiment mental à la Vérité. Il est la puissance de Dieu dans nos vies. Il sollicite un ancrage en vous, puis il grandit et vous contrôle. Partant de là, vous devez absolument porter des fruits. Il n'y a pas de « peut-être! ».

Dans Jean 15.5 Jésus nous dit : « Moi je suis le cep, vous êtes les sarments. » Rappelez-vous, Christ est la Parole de Dieu, la semence qui est semée. « Celui qui demeure en moi comme moi en lui... » Voici le coeur ouvert!

« ...porte beaucoup de fruit... » Que porte un tel croyant? Beaucoup de fruits. Il se peut qu'il rapporte trente, soixante, et cent pour un (Marc 4.8), mais il porte toujours du fruit.

« ...car sans moi vous ne pouvez rien faire. » En d'autres mots, sans moi, vous ne pouvez pas porter de fruits, vous ne pouvez rien faire.

Verset 6 : « Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. » Il s'agit de la tragédie du troisième sol où la graine germe, se développe mais n'arrive jamais à maturité et finit dans le feu.

Verset 7 : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous... » La question n'est pas de savoir si vous avez entendu, reçu ou accepté la Parole, mais si la Parole habite en vous. Vous contrôle-t-elle? Dites-vous : non pas moi, mais Christ? Voilà la question.

« ...et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » Autrement dit, lorsgue la Parole habite en vous, vous ne demandez jamais quelque chose pour vous-même, pour une raison égocentrique. Vous demandez ce que David demandait : « Crée en moi » un coeur pur, donne moi Ta grâce afin que je puisse témoigner pour Toi; donne-moi Ton amour afin que je puisse réfléchir. Voilà le type de désir qui est en vous quand la Parole vous habite.

Soeur White nous dit : Ses désirs seront nos désirs, Ses pensées nos pensées, Ses ambitions nos ambitions. Pourquai? Parce que la Parole de Dieu demeure en vous.

Verset 8 : « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruits, et vous serez mes disciples. » Jésus dit dans Jean 13.35 : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » C'est cela que Jésus recherche. Il cherche un peuple qui manifeste une vie remplie de fruits.

Dieu donna l'Évangile premièrement au peuple Juif. Son plan et Son désir étaient que les Juifs éclairent la terre de la connaissance des cieux. Mille cinq cents ans plus tard, Jésus pouvait leur dire : « Combien de fois ai-je essayé de rendre cela possible, combien de fois vous ai-je pris sous Mes ailes? Mais vous ne vouliez pas. Je laisse votre maison déserte. » Il se tourna ensuite vers l'Église chrétienne primitive afin qu'elle porte l'Évangile. Nous vivons actuellement 2000 ans plus tard et Apocalypse 18.1 n'a toujours pas été accampli : « La terre fut éclairée de la gloire de Dieu. »

En conclusion, je prendrai deux textes tirés de l'Ancien Testament afin de vous montrer le plan de Dieu pour chacun de nous, Son désir pour Son Église qui n'a jamais été réalisé parmi les Juifs. Je prie pour que cela le soit dans l'Église chrétienne.

Voici Ézéchiel 20.41 tire de la nouvelle version amplifiée qui fait ressortir la pensée si clairement : « Je manifesterai Ma sainteté parmi vous, à la vue des nations qui me cherchent à cause de Ma puissance manifestée en vous. »

N'est-ce pas merveilleux? Voilà ce que Dieu veut accomplir. Il veut que cette Église porte des fruits et manifeste Sa puissance, à un monde qui va à la perdition.

Et voici Michée 4.1-2 tire de la version « Living Bible » « Mais dans les demiers jours, le mont Sinaï (symbolisant l'Église) sera la plus renommée des montagnes du monde. » Cela signifie que l'Église chrétienne sera la plus moderne, la plus célèbre parmi toutes les autres religions du monde et priée par toutes les nations. Savez-vous pourguoi? Parce gue la fameuse requête du philosophe païen, Nietzsche, obtiendra sa réponse : « Si vaus attendez à ce que je crois à votre Rédempteur, vous, chrétiens, devrez réellement apparaître transformés par Son rachat. »

Aussi langtemps qu'il y aura la jalousie, la défiance, nous ne manifesterons pas la puissance de Dieu dans nos vies.

À quelle catégorie de sol appartenez-vous?

Rappelez-vous les paroles de Jésus : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » Cela signifie : « Vous qui écoutez, quel sol choisissez-vaus d'être? » Si, dans le passé, vous avez été le premier sol, que Dieu vous danne la grâce de dire maintenant : Je ne veux plus être le coeur dur, ni le coeur peu profond, ni celui qui est divisé, mais je veux être le coeur ouvert car il est le seul susceptible d'endurer jusqu'à la fin. Il porte du fruit avec persévérance. (Luc 8.15)

Mes chers amis, ne vous attendez pas a une transformation extérieure immédiate des gens qui acceptent l'Évangile. Il faut du temps pour voir apparaître les fruits en surface. Donnez leur une chance de croître.

PRIÈRE

Seigneur, permets que j'aie un coeur semblable au bon terrain, souple, profond et bien fumé, afin que Toi, le Grand Semeur, Tu puisses y semer généreusement la semence de l'Évangile et que Tu puisses y trouver les fruits que Tu es en droit d'attendre.