L'ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Chapitre 15

Ce qu'il en coûte d'abandonner

Christ (conclusion)

Hébreux 5.11 à 6.13

Je vous exhorte vivement à ne pas confondre les combats de la vie chrétienne avec la formation de chrétiens matures. Réexaminons trois éléments concernant le nouveau-né en Christ. Dans Hébreux 5.11, Paul dit que les chrétiens immatures ou les enfants en Christ sont incapables de comprendre les choses profondes de Dieu. C'est pourquoi nous avons besoin de consacrer du temps à Dieu et de grandir spirituellement. Les bébés se nourrissent de lait. Le contraste au niveau de la nourriture est le même sur le plan spirituel. Au verset 12, il précise que la croissance spirituelle n'est pas spontanée. Vous ne pouvez pas dire : « Je suis un chrétien, ce n'est qu'une question de temps, je vais grandir ». Cela ne se passe pas ainsi, il doit y avoir une éducation, nous devons être nourris, et du temps doit être consacré à l'oeuvre spirituelle de la croissance.

Paul réprimande les chrétiens juifs : « Vous auriez dû être des maîtres, avoir grandi et pouvoir enseigner mais, au lieu de cela, c'est vous qui avez encore besoin d'être enseignés ». Dans l'autre partie du verset 12, Paul déclare : « Vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. »

Le troisième élément que montre l'apôtre, c'est qu'il peut être très risqué et coûteux de rester un bébé en Christ. Ceci ne veut pas dire qu'un bébé en Christ soit perdu, mais c'est un terrain dangereux. Le livre de l'Exode illustre cet aspect. Le monde est le territoire du diable, représenté par l'Égypte. Un chrétien est celui qui a délaissé le territoire de l'ennemi pour se diriger vers Canaan. Dès qu'il s'y trouve, le diable ne peut pas le frapper de la destruction éternelle, parce qu'il est en Christ. Ce qu'il peut faire, c'est l'appeler de l'autre côté de la Mer Rouge et lui dire : « Pourquoi ne reviens-tu pas? On a beaucoup de plaisir ici ». Si vous demeurez sur les rivages de la Mer Rouge, vous continuerez de l'entendre et, tôt ou tard, vous vous lasserez de cette vie avec la manne au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner, et ceci les sept jours de la semaine, et vous retournerez sur l'autre rive de la mer Rouge. C'est de ce danger dont Paul parle. Plus vous vous rapprocherez de la Mer Rouge en tant que chrétien, moins Canaan sera attrayante.

À cette époque, bien que se dirigeant physiquement vers Canaan, le coeur des Juifs était toujours en Égypte. Bien sûr, ils n'étaient pas en mesure d'entendre concrètement la voix du diable, mais pouvaient ressentir et « entendre » l'appel de la chair, ce qui fait qu'ils languissaient de retourner en Égypte. C'est le danger. Tant que vous restez de l'autre côté de la Mer Rouge, votre salut est opérationnel, mais dès que vous retournez sur le territoire de l'ennemi, vous êtes sur un terrain dangereux, vous vous trouvez sans Christ. C'est ce danger que Paul explique.

Lisons Hébreux 6.7-12. Il a dit que si nous retournons délibérément et volontairement en arrière, nous crucifions Christ de nouveau. Nous L'avons déjà crucifié à cause de notre ignorance, mais à présent nous le faisons volontairement. À la fin des temps, il n'y aura que deux positions possibles par rapport à Christ : soit Le crucifier ou être crucifiés avec Lui. Il n'y aura que ces deux situations face auxquelles la race humaine devra faire un choix. Après avoir expliqué les raisons pour lesquelles « Il est impossible... », Paul montre que le diable veut nous faire retourner en Égypte. Cette déclaration très difficile souligne qu'après être tombés, il est impossible pour ceux qui ont été éclairés, qui ont connu la vérité, de retourner en Canaan.

Verset 7 : « Lorsqu'une terre abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ». Paul se sert de la pluie de la première et de l'arrière saison comme illustration. Lorsque le printemps approche, ainsi que la pluie, la plupart des gens préparent leur jardin. Or, toute « la pluie » qui peut provenir de Dieu n'est pas suffisante. Si vous n'entretenez pas votre jardin, vous aurez de mauvaises herbes.

Verset 8, voici ce qui arrive si on néglige l'oeuvre chrétienne : « Mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu ». Que fait-on des mauvaises herbes? On ne peut les manger, on les brûle. Si vous nourrissez votre expérience chrétienne, si vous permettez à votre personne de grandir en Christ, alors le résultat final sera le même que celui d'un jardin bien entretenu. Au moment de la moisson, vous récolterez beaucoup de produits et vous vous en réjouirez. Mais si vous négligez votre jardin, vous n'aurez que de mauvaises herbes que vous devrez finir par brûler. Paul dit que la personne qui s'occupe de nourrir son expérience chrétienne sera finalement bénie, et ceux qui ne le font pas finiront par être laissés de côté.

Verset 9 à 12 : « Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut. Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance héritent des promesses. »

De quoi parle Paul dans ces versets? C'est un passage qui a causé d'importantes difficultés dans l'Église chrétienne. Une grande partie de l'Église chrétienne est constituée de Calvinistes. Ils croient qu'une personne est sauvée ou perdue sur la base de l'élection divine. Selon eux, Dieu a désigné certaines personnes pour être sauvées et, puisqu'Il est souverain, puisqu'Il est le patron, s'Il a choisi de vous sauver, vous le serez. Vous ne pourrez jamais être perdus. C'est d'après cette conception que la doctrine « une fois sauvé toujours sauvé » a été établie.

Que faire alors de ce passage de Paul qui précise qu'il est possible pour un chrétien de perdre son salut? Ils prétendent que ce n'est pas vrai, que ces personnes n'étaient pas vraiment converties au départ. Pour eux, si elles avaient été converties, c'est que Dieu les avait prédestinées à être sauvées et de ce fait, elles ne pouvaient pas être perdues.

À travers toute l'Épître aux Hébreux, Paul nous met en garde. N'oubliez pas que ce livre nous adresse tantôt des encouragements à aller de l'avant, tantôt des avertissements si nous abandonnons notre foi. Bien que la justice qui vous sauve ne pourra jamais être détruite, n'oubliez pas que votre foi n'est pas invincible. Si vous venez d'avoir une bonne expérience, vous ne pouvez dépendre de cela pour l'avenir. La vie chrétienne est un combat constant. Dès que vous vous relâchez, vous êtes sur un terrain dangereux.

Autrement dit, il y a deux grandes puissances dans ce monde : celle qui provient de Dieu qui est le Créateur et le Sauveur de la race humaine, et celle du diable qui est le prince de ce monde. Et ces deux puissances veulent s'emparer de vous. Le diable, parce qu'il veut votre compagnie dans l'étang de feu et Dieu, parce qu'Il veut que vous vous réjouissiez du salut et de la vie éternelle avec Lui. Mais Dieu ne vous force pas à accepter le salut; par conséquent, il est possible pour vous de le perdre. C'est l'avertissement que Paul donne dans ces versets.

Lisons Hébreux 10.38-39 : « Et mon juste vivra par la foi; mais s'il se retire [s'il s'éloigne de la foi], mon âme [le mot 'âme' peut également être employé comme pronom, alors Dieu lui dit tout simplement] 'Je' ne prend(s) pas plaisir en lui ». En d'autres termes : « Je ne peux pas sauver une personne qui a dit 'adieu' à sa foi ». Verset 39 : « Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme ». Notre foi doit résister jusqu'à la fin.

Lorsque je suis devenu adventiste, deux hommes m'ont énormément influencé dans l'Église. L'un d'entre eux, qui m'avait remis le livre Youth's Instructor, m'avait dit : « Quand tu iras en Angleterre, à Newbold, n'aimerais-tu pas te joindre au ministère? » Il était dirigeant des M.V. (Missionnaires Volontaires) de l'Union Est-Africaine. Aujourd'hui, il a abandonné Christ. Cet homme, qui m'avait invité à joindre le pastorat, n'est plus dans l'Église à l'heure actuelle.

L'autre homme était le trésorier de notre Union, un brillant jeune homme. Il était sud-africain et la Division lui avait accordé une bourse d'études à l'université Walla Walla. Il avait une merveilleuse voix de ténor. Un jour, alors qu'il chantait pour un programme quelconque à Whitman College je crois, deux hommes l'ont abordé et lui ont dit : « Vous perdez votre temps et vos talents dans cette dénomination. Nous voudrions vous offrir l'une des situations les plus importantes au World Trade Center, à New-York. Ils lui ont offert le poste de directeur-adjoint du financement du programme mondial. Il a accepté cette carrière et progressivement, en côtoyant les gens du monde, il a commencé à boire et à fumer; et il est aujourd'hui hors de l'Église. Si vous m'aviez dit, lorsque j'ai été baptisé, que ces deux hommes allaient quitter l'Église, je ne l'aurais jamais cru car ils étaient très spirituels. En fait, ce dernier homme était pasteur de l'église de Nairobi.

Je voudrais aussi vous rappeler, mes amis, que les deux hommes dont Dieu S'est servi d'une manière extraordinaire pour apporter le message de la justification par la foi en 1888, ont aussi quitté l'Église. Il en a été de même de Canright, l'un des plus grands évangélistes de notre dénomination. Par conséquent, le fait que Dieu vous ait employés à Son oeuvre avec puissance ne signifie pas que vous ne courez aucun risque.

Quand la Pacific Press a été transférée en Idaho, il y avait là de merveilleux talents dans tous les domaines. Je me suis rendu chez un couple qui participait à beaucoup d'activités dans leur église en Californie. Je leur ai dit : « Nous aimerions vous utiliser dans notre église ». Je n'oublierai jamais ce que la dame m'a répondu : « Nous avons tellement travaillé dans notre église en Californie que nous avons besoin d'une pause ». À partir du moment où vous commencerez à vous relâcher et à penser : « J'ai tellement travaillé que j'ai besoin de repos », le diable va se servir de vous lentement et progressivement afin de vous éloigner de Christ. Il ne faut pas vous relâcher en aucune manière dans ce monde, jusqu'au retour de Christ. Il y a un combat à mener pour votre âme et vous êtes en danger si vous négligez votre expérience chrétienne. Par conséquent, je voudrais vous supplier, comme le fait Paul, de ne jamais vous relâcher dans votre expérience chrétienne. Dès que vous manquerez de vigilance, vous ne resterez pas stationnaire, mais vous commencerez à faire « marche arrière ».

Quand nous nous sommes installés dans notre nouvelle maison, il y avait une rivière derrière le jardin qui coulait assez rapidement. Si je nageais en remontant le courant, je faisais des progrès, mais dès que je me relâchais, j'étais emporté en aval. Ceci est une illustration de ce qui se produit dans la vie de chaque être humain. Votre nature vous attire vers le péché et vers le monde. C'est la raison pour laquelle, à la fin de sa vie, Paul a dit à Timothée : « J'ai combattu le bon combat, j'ai gardé la foi. »

Lisons également un conseil de Jésus-Christ, dans Matthieu 10, verset 16. Il dit à Ses disciples : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ». Je ne m'y connais pas tellement au sujet des brebis et des loups, mais je sais ce qui se passe en Afrique avec les antilopes. Ils dressent constamment l'oreille afin d'entendre les allées et venues des lions et des guépards. Même quand ils boivent de l'eau, ces animaux restent vigilants, car ils savent qu'à n'importe quel moment l'une de ces bêtes sauvages peut bondir sur eux. Christ nous dit que nous devons faire face au même problème dans ce monde. Le diable cherche toutes les occasions de nous détruire. Lisons Matthieu 10.22 : « Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. »

Cela exige de l'endurance. Voyons Actes 20 où Paul s'adresse aux anciens de l'église d'Éphèse. Il leur décrit les différentes épreuves qu'il a souffertes et au verset 24, il dit : « Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu ». Nous avons commencé une course, et comme dit Paul, il nous faut l'achever.

Au fait, dans ses écrits, Paul ne fait référence à la course qu'en ce qui concerne la vie chrétienne, il n'utilisera jamais ces termes au sujet du salut. Le salut est un don. Dès que vous acceptez Christ, c'est comme une course et vous devez courir de toutes vos forces pour atteindre le but. Et quel est ce but? C'est Canaan. Que se passe-t-il si vous mourez dans le désert? Je ne parle pas de la mort physique, puisqu'on peut mourir à tout moment, mais dans Éphésiens 2.6, nous apprenons que nous sommes assis « ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ ». Par conséquent, tandis que nous avançons dans cette direction, notre place est déjà en Christ. Mais nous pouvons perdre cette place à cause de l'incrédulité, qui est le seul péché que Dieu ne puisse pas pardonner. Donc, souvenez-vous que ce passage d' Hébreux 6 est une mise en garde afin que vous ne considériez pas votre religion à la légère.

Revenons à Hébreux 6.11 : « Nous [les apôtres] désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance ». N'abandonnez pas votre foi avant d'arriver en Canaan. Verset 12 : « En sorte que vous ne vous relâchiez point », s'il vous plaît, ne dites pas : « Je suis épuisé, j'ai besoin d'une pause ». Néanmoins, il est possible que vous soyez rendus à bout de forces, et ce n'est pas ce que Dieu veut. Je ne vous parle pas d'un repos pour quelques semaines, mais du fait de déclarer, par exemple : « Je ne pense pas que je vais faire quelque chose pour Dieu cette année ». Alors vous commencerez à relaxer puis la nouvelle année arrivera et, ayant l'habitude de vous prélasser, vous direz : « Je crois que je vais attendre une autre année ». Peu à peu, vous découvrirez que vous priez moins, étudiez moins et, avant même de vous en apercevoir, que vous venez moins souvent à l'église. C'est très progressif et vous pouvez ne pas vous en rendre compte.

Quand nous étions en mission, nous revenions en Amérique tous les trois ans, et nous constations plusieurs changements dans le style de vie des Adventistes. Les gens ne s'en apercevaient pas parce que c'était progressif. Lorsque nous partions en mission, nous achetions des vêtements pour les trois années consécutives. Et quand nous revenions, les enfants portaient les vêtements que nous avions achetés trois ans plus tôt et, lorsque nous arrivions en Amérique, ils avaient l'air bizarre, tellement les choses avaient changé d'une manière radicale au cours de cette période. Les gens ne l'admettaient pas mais, du fait que nous étions au loin, nous pouvions voir à quel point ce changement était soudain. Vous savez, le diable essaie de nous attraper. Il fait de son mieux afin de nous arracher des mains de Christ. Par conséquent, n'oubliez pas que le christianisme est un combat. Nous avons besoin de grandir, de consacrer du temps à l'étude et à la croissance.

Il existe différentes manières par lesquelles le diable essaiera de vous éloigner de Christ, en vous amenant à vous préoccuper des choses matérielles ou de questions qui ne sont pas utiles à votre croissance spirituelle. Il tentera également de vous détourner de l'Évangile vers des sujets ne concernant pas votre croissance dans la vie chrétienne. Il essaiera aussi de vous éloigner de Christ par la persécution, mais n'oubliez pas que vous devez tenir bon jusqu'à la fin. C'est pour cela que dans ce passage Paul insiste tant sur la nécessité de tenir bon. Ne vous relâchez pas, ne négligez pas votre engagement chrétien, mais imitez « ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. »

Deux autres textes disent la même chose. Dans Romains 5, relevons les trois étapes que Paul y fait ressortir. Verset 1 : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ». C'est la première chose que Dieu nous donne. Verset 2 : « À qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu ». Il y a une croissance que nous devons entreprendre. Verset 3 : « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance [la patience] ». Nous avons besoin de développer cette patience.

Vous connaissez les paroles que Jésus a prononcées dans Matthieu 24. Puisque nous avons retardé Son retour, l'amour d'un grand nombre s'est refroidi. C'est devenu un véritable problème dans notre Église. Nous prêchons la seconde venue de Christ depuis 1844, donc depuis plus de 150 ans. Nos jeunes disent : « Écoutez, nous sommes fatigués d'entendre dire que Christ revient bientôt ». Le résultat est que beaucoup d'entre eux quittent l'Église, parce que l'amour d'un grand nombre s'est refroidi.

Revenons à Romains 5.3, 4 : « L'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire [le caractère] dans l'épreuve, et le caractère produit l'espérance ». Remarquez la progression. Nous trouvons la même chose dans 2 Pierre 1.4-7 : « Celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. À cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, et à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la patience, à la patience la piété, à la piété l'amitié fraternelle, à l'amitié fraternelle l'amour ». C'est l'amour de Dieu qui est le but ultime de l'expérience chrétienne. Versets 8 et 9 : « Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle [ici vous avez une mise en garde], il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. »

Si vous ne grandissez pas, vous ne pourrez pas voir Canaan. C'est trop loin. Vous aurez toujours tendance à regretter l'Égypte. C'est pour cela que nous devons croître et aussi aider notre jeunesse à grandir. Il n'existe pas de chrétiens stagnants. Deux forces nous attirent, Dieu d'un côté et le diable de l'autre.

Voici comment les choses se passent. Le diable se sert de la chair. La nature humaine est votre plus grand ennemi et le diable va l'utiliser afin de vous éloigner de Christ. C'est pourquoi, je voudrais encore vous lire Galates 5.24 : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs ». Pourquoi devons-nous crucifier notre chair? Si nous ne le faisons pas, le diable s'en servira pour nous faire retourner dans le monde. Jésus dit la même chose dans Luc 9.23 : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. »

Être chrétien n'est pas ce qu'il y a de plus réjouissant, selon les conceptions de ce monde. Nous devons affronter des difficultés, faire l'expérience de la croissance parce que nous vivons en territoire ennemi. L'aboutissement final est Canaan. Souvenez-vous de ce qu'enseigne l'Esprit de prophétie : « Quand nous atteindrons la terre promise, nous regarderons derrière nous les épreuves traversées et nous dirons : 'Le ciel était vraiment bon marché'. »

Actuellement, nous pensons que c'est très dur, mais la souffrance ne durera qu'un temps. Cela ne vaut pas la peine de profiter des plaisirs du monde ici-bas, et de perdre l'éternité ensuite. Mais, en tant qu'êtres humains, nous voulons tout immédiatement, et c'est là le problème. C'est pourquoi nous devons développer la patience et croître parce que, plus les chrétiens que nous sommes seront faibles, plus ce sera facile pour le diable de nous éloigner de Christ. Si nous ne grandissons pas, nous sommes sur un terrain dangereux.

Ainsi ma prière est que vous consacriez du temps à l'étude de la Parole de Dieu. Plus nous consacrerons de temps à Dieu, plus nous penserons à Lui et parlerons de Lui, plus nous grandirons et désirerons vivement nous diriger vers Canaan plutôt que de retourner en arrière. Le diable essaiera constamment de nous orienter vers cette mauvaise direction en nous tenant ces propos : « Vous voyez ce à quoi vous avez renoncé. Vous êtes malheureux. Pensez à tous les plaisirs que vous avez manqués depuis que vous avez quitté le monde ». Il n'a qu'un seul désir, c'est que vous le rejoignez dans l'étang de feu. Il n'a rien à vous offrir. Voici ce que nous avons appris : « Telle voie semble droite, mais son issue est la ruine. »

Par conséquent, tenez ferme dans la foi. Ne l'abandonnez pas car, au fur et à mesure que la fin approche, les difficultés vont être plus rudes, les attraits du monde plus grands. C'est pour cela qu'en approchant de la fin, les positions vont devenir plus distinctes. Ceux qui auront été fidèles se reposeront en Dieu et les tièdes seront criblés. Vous ne pouvez pas toujours rester tièdes, vous devez grandir! Si vous ne le faites pas, je peux vous prédire que lorsque la crise surviendra, vous serez incapables d'y faire face.

Je vous parle par expérience. Quand le communisme a été instauré en Éthiopie, beaucoup parmi nous n'ont pas pu résister. Je vous parle d'ouvriers dans l'oeuvre, d'hommes et de femmes qui avaient été formés dans cette dénomination, qui travaillaient pour Dieu, qui étaient des leaders dans l'Église. Nous avions deux cents ouvriers dans notre hôpital à Addis Abeba. Onze d'entre eux seulement sont restés fidèles quand l'hôpital a été pris par le gouvernement. Ils ont dû renoncer à leur foi. Onze seulement, parmi tous ces ouvriers, furent disposés à mourir pour leur foi. Onze seulement furent loyaux envers Christ. J'ai peur de penser à ce qui se passerait si une crise de ce genre se produisait ici. C'est pour cela que nous devons grandir. Nous devons consacrer du temps à nourrir notre foi, sinon nous nous retrouverons en dehors du troupeau, et alors il n'y aura plus d'espoir.