L'ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Chapitre 14

Ce qu'il en coûte

d'abandonner Christ

Hébreux 5.11 à 6.12

Hébreux 5.11 à 6.12 explique ce qu'il en coûte d'abandonner Christ. C'est un problème très sérieux et une vérité très importante que nous allons traiter. L'Épître aux Hébreux donne à la fois des encouragements et des avertissements. Ce qui précédait était un encouragement. Nous avons découvert un souverain sacrificateur qui comprend nos sentiments et qui a de la compassion pour nous. Maintenant nous allons étudier un passage concernant les avertissements. Paul dit dans Hébreux 5.10 qu'après avoir été rendu parfait dans Sa vie et Sa mort, et être devenu ainsi l'Auteur du salut éternel grâce à Son ministère terrestre, Jésus-Christ a été désigné par Dieu pour être notre souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek.

Aussitôt après ce verset, Paul s'oriente vers les mises en garde. Il dit : « Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. [Je voudrais vous donner une véritable étude sur le ministère du souverain sacrificateur selon Melchisédek, mais il y a un problème. C'est un sujet difficile, et vous êtes lents à comprendre. Autrement dit, je ne peux pas vous nourrir avec de la nourriture solide. Ce que j'ai à vous dire au sujet de Melchisédek est de la 'viande', mais vous ne pouvez pas la digérer]. Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les principes élémentaires des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide ». L'apôtre donne l'exemple d'un bébé. Nous avons de merveilleux bébés dans notre église, vraiment très mignons, mais s'ils restaient bébés pendant cinq ans de plus, nourris au lait, que se passerait-il? Quand la croissance d'un bébé est interrompue, les parents ne sont pas contents.

Il en est de même dans la croissance spirituelle. La raison essentielle pour laquelle les gens délaissent Christ, c'est qu'ils ne croissent pas spirituellement. Le fait que vous ayez été un chrétien depuis vingt ans, par exemple, ne signifie pas que vous ayez grandi spirituellement. La croissance spirituelle n'a rien à voir avec le temps.

L'Épître aux Hébreux n'est pas une dissertation théologique. Le principal motif de Paul d'écrire ce livre était que le peuple juif perdait la foi. Ses membres se décourageaient, abandonnaient Christ et retournaient au Judaïsme. L'apôtre nous apprend que la raison essentielle pour laquelle nous devenons faibles, c'est que nous ne grandissons pas spirituellement. 1 Corinthiens 3 .1-3 est un autre passage qui traite du même sujet. Nous remarquerons que Paul divise les chrétiens en deux catégories. « Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.» Il divise donc les chrétiens en deux classes les bébés en Christ et les chrétiens spirituels. Il identifie les bébés en Christ à des hommes charnels. Le mot « charnel » correspond à la chair. Cela signifie que ces chrétiens sont dominés par leur nature pécheresse. Verset 2 : « Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide [il fait à présent référence à l'époque où il est venu à Corinthe pour la première fois], car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. »

La première lettre aux Corinthiens a été écrite approximativement vingt ans après la fondation de l'église de Corinthe. Paul disait : « Lorsque je me suis adressé à vous pour la première fois, je ne pouvais pas vous donner de la nourriture solide, parce que vous ne pouviez pas la supporter. Je vous ai donc donné du lait ». Et nous constatons que 22 ans plus tard, l'apôtre leur tient toujours le même langage. Le verset trois nous montre ce qu'est vraiment le christianisme charnel : « En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? » Que voulait dire l'apôtre par ces paroles? Il déclarait : « Votre comportement n'est pas différent de celui des gens du monde. »

C'est exactement le problème que nous affrontons aujourd'hui. Nous n'avons pas suffisamment de nourriture spirituelle. À l'heure actuelle, sur qui rejetons-nous la responsabilité de cette situation? Je suppose qu'à l'époque de Paul, les gens pouvaient dire : « Nous n'avons pas de Bibles, alors nous ne pouvons pas étudier. C'est de la faute des pasteurs ». Mais actuellement, nous ne pouvons plus dire cela aujourd'hui. En Amérique, si quelqu'un n'a pas de Bible, il n'a pas d'excuse. Si vous venez à mon bureau, je vous donnerai une Bible. Nous en avons des piles.

En tant que pasteurs, nous sommes également en partie responsables de cette situation. Nous avons besoin d'être nourris davantage. Lorsque j'ai animé un séminaire pour le personnel du Michigan, il y avait des gens de la Conférence Générale responsables du service du déjeuner. Quelqu'un du département ministériel [pastorat] m'a demandé de venir prêcher à son église pendant le week-end. Puis il m'a appelé le vendredi, alors que j'étudiais à la maison. Il m'a dit : « Jack, je cherche désespérément des pasteurs qui sont des prédicateurs de la Bible. Ils sont vraiment très rares, j'ai essayé d'en trouver partout ». C'est un sérieux problème. Nous avons besoin de retourner aux prédications bibliques, et de cesser de philosopher et de raconter des histoires. Il faut nous nourrir de la Parole de Dieu. Il y a une « sécheresse » et ce phénomène ne se produit pas uniquement dans notre dénomination. Les autres expriment aussi la même nécessité. Il n'y a pas très longtemps, j'ai assisté à un séminaire à l'extérieur de notre dénomination, animé par deux célèbres prédicateurs bibliques de ce pays. L'un d'eux s'appelait Ray Stedman et il disait qu'en Amérique, l'Église chrétienne coure à sa perte et que la principale cause de cette décadence provient du fait qu'il n'y a pas suffisamment de prédications bibliques dans les églises. Les prédicateurs de ce séminaire disaient : « S'il vous plaît, pasteurs, prenez la Parole de Dieu et prêchez-la. »

Lors du jugement, vous ne pourrez pas faire de reproches à Dieu en Lui disant : « Mon Dieu, le pasteur ne nous a pas nourris ». Dieu pourra réprimander le pasteur parce qu'il n'aura pas fait son travail, mais vous ne pourrez pas vous servir de cette excuse parce que vous avez appris à lire et à écrire, et que la Bible est entièrement à votre disposition. Ce n'est pas suffisant d'entendre uniquement la Parole du haut de la chaire, vous avez besoin de l'étudier.

J'ai animé quatre ou cinq séminaires à Los Angeles. Un ancien d'église a assisté à toutes les réunions en se réjouissant vraiment de l'Évangile. Ensuite il m'a téléphoné. Les membres avaient un important séminaire au camp de Cedar Falls dans le Sud de la Californie. Ils lui ont demandé de donner deux études et il leur a répondu : « Je suis en train de faire face à différents problèmes ». Puis il m'a posé toute une série de questions pendant une heure. Je lui ai répondu : « Je vous ai déjà expliqué tout ceci ». Il a dit : « Oui, mais je ne les ai pas étudiées à titre personnel. Je les ai ici, mais je suis incapable de les donner ». Je lui ai répondu : « La raison pour laquelle Dieu vous a ouvert une porte, c'est pour que vous puissiez témoigner. »

Ne vous contentez pas d'écouter la Parole, étudiez-la et faites-la connaître. Revenons à Hébreux 5 et voyons ce que Paul nous y apprend. Il dit qu'il n'y a pas eu de croissance spirituelle et que de ce fait, il ne pouvait pas donner de la nourriture solide au peuple juif. Avez-vous déjà essayé de donner du substitut de « poulet frit » à un bébé? Lorsque nous sommes partis en mission, nous en avions emmené un contenant. Vous ne pouvez obtenir ces aliments là-bas, alors nous en avons apporté une certaine quantité. Notre petite fille mastiquait difficilement cette nourriture et ne pouvait pas l'avaler. C'était comme du chewing-gum, et elle devait la cracher. Les Africains ont une merveilleuse méthode. Ils apprennent très tôt à leurs enfants à manger des aliments solides et ils leur massent l'estomac. C'est un merveilleux moyen de savoir s'ils sont pleins ou non. Mais vous serez faigués si vous devez le faire année après année.

Paul dit : « Pendant combien de temps allez-vous rester des bébés? ». Lisons les versets 13 et 14 d'Hébreux 5 : « Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits [le mot grec signifie, ceux qui ont atteint la maturité], pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. »

L'un des problèmes concernant les bébés en Christ, c'est qu'ils ne sont pas capables de discerner la vérité de l'erreur. Dès qu'une nouvelle idée se présente à eux, ils l'adoptent immédiatement. Aujourd'hui, nous avons beaucoup de ministères indépendants. Certains d'entre eux sont dans la bonne voie, d'autres non. Ils donnent toutes sortes d'enseignements et certaines personnes les adoptent tous. Vous devez être aptes à discerner la vérité de l'erreur, et c'est le seul moyen pour vous d'être des chrétiens matures.

Voyons le premier verset du chapitre 6 : « C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait [la maturité], sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, et de la foi en Dieu ». Comment pourriez-vous poser des fondements et déclarer, une semaine plus tard, que vous avez changé vos plans, brisant vos fondements pour en poser de nouveaux, pour ensuite dire une semaine plus tard : « J'ai un nouveau projet » pour le délaisser une fois de plus. Tout ce que vous faites consiste à poser des fondements. Quand nous étions au Michigan, certaines personnes ont inventé une nouvelle manière de vivre. On les appelait les hommes des cavernes parce qu'ils construisaient un sous-sol et s'arrêtaient là. Ils vivaient comme des créatures souterraines. Leur maison n'était jamais terminée et toutes sortes de mauvaises herbes poussaient sur le toit. Ce que Paul nous dit dans ce verset, c'est que le fondement doit être posé.

Mais quel est ce fondement? La repentance qui est la conversion. C'est-à-dire, l'abandon des oeuvres du légalisme, qui sont des oeuvres mortes, pour nous orienter vers le salut par la foi en Dieu. Lorsque vous venez à Christ pour la première fois, vous vous détournez de vous-mêmes pour aller à Jésus-Christ. C'est le fondement. Continuons au verset 2 : « De la doctrine des baptêmes [le début de l'expérience chrétienne], de l'imposition des mains [qui était appliquée à l'époque du Nouveau Testament pour recevoir le Saint-Esprit], de la résurrection des morts [concernant la seconde venue de Christ], et du jugement éternel ». Autrement dit, nous ne devons pas toujours ressasser les mêmes pensées. Il ne dit pas que nous devons les mettre de côté. Il faut que nous fondions nos connaissances sur une compréhension claire de l'Évangile et des desseins de Dieu. C'est ce que nous ferons, grâce à Dieu. En d'autres termes, Paul dit : « Je vais vous former, je vais venir et accomplir mon ministère avec vous. »

Nous arrivons à la partie la plus difficile de l'Épître aux Hébreux, au chapitre 6, versets 4 à 6. Que se passe-t-il s'il n'y a pas de croissance spirituelle? On risque de perdre la foi. Il faut faire la différence entre une personne qui s'éloigne et un apostat. Une personne qui prend du recul a cessé de venir à l'église, ne prie peut-être plus, elle est ce que l'on pourrait appeler un croyant absent; mais elle croit toujours en Christ et aux doctrines de l'Église. Un apostat est une personne qui a délibérément et volontairement abandonné Christ en tant que Sauveur. La prise de recul peut donc être la pierre d'achoppement, mais ce n'est pas mon sujet puisque nous devons faire la distinction; ce passage ne parle pas de ceux qui s'éloignent. Il traite des apostats; de ceux qui ont connu l'Évangile, qui ont compris la vérité, qui sont nés de nouveau en tant que chrétiens, et qui ont délibérément et volontairement dit « adieu » à Christ. Ils ne veulent plus avoir affaire à Lui.

Cette déclaration a été l'objet de terribles controverses dans l'Église chrétienne, particulièrement chez les Calvinistes, parce qu'elle va à l'encontre de leur doctrine « une fois sauvé, toujours sauvé », basée sur la prédestination. « Car il est impossible », d'après ce que dit le terme grec au verset 4. Il n'y a pas de mauvaise interprétation du mot. Il est impossible pour ceux qui ont été éclairés qui ont clairement compris l'Évangile de Jésus-Christ et goûté le don céleste. Ils se réjouissaient en Christ. Ils avaient accepté la vérité, attendaient la bienheureuse espérance avec impatience et avaient eu part au Saint-Esprit. Ils n'étaient pas seulement influencés par Lui, ils avaient vécu l'expérience de la nouvelle naissance, étaient devenus participants de la nature divine et avaient goûté la bonne Parole de Dieu. Ils se réjouissaient de la Bible, et des puissances du monde à venir qui sont la bienheureuse espérance de la seconde venue de Christ.

Le verset 6 dit : « S'ils viennent à tomber ». Notez que le mot « si » ne figure pas dans le texte original. Ce devrait être le mot « quand ». Voici donc le verset : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés... et qui viennent à tomber soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. »

Paul dit ici que si vous avez vraiment compris l'Évangile, si vous avez réellement accepté la vérité telle qu'elle est en Christ, que vous êtes nés de nouveau et qu'ensuite vous rejetez délibérément le Sauveur, non pas en prenant du recul, mais en ne voulant plus avoir affaire à Lui, il est impossible que vous soyez renouvelés. Ce n'est pas que Dieu ne veuille pas de nouveau vous accepter, mais à ce stade, vous accomplissez des démarches délibérées et conscientes alors qu'auparavant vous les auriez faites par ignorance. À présent, que faites-vous volontairement? Lisons la deuxième moitié du verset 6 : « Puisqu'ils crucifient à nouveau pour leur part le Fils de Dieu ». Remarquez l'expression « à nouveau ».

Avons-nous crucifié Christ? Vous me répondrez que vous n'étiez pas là à cette époque. Mais ce qui a crucifié Christ était notre nature humaine pécheresse, car celle-ci est égocentrique. Nous voulons vivre pour nous-mêmes. Or, nous ne pouvons pas vivre pour notre « moi » sans écarter tout ce qui entrave notre route. Jusqu'où la chair veut-elle s'élever? Jusqu'à quel point voulons-nous aller pour être soi-disant heureux?

Je vais vous raconter mon expérience. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme en tant qu'architecte, j'ai dû travailler un an sous les ordres d'un architecte comme stagiaire. Cette année-là, j'ai commencé avec un très maigre salaire, 300 $ par mois. Nous vivions au sixième étage d'un grand immeuble. À droite de l'entrée du rez-de-chaussée, se trouvait un lépreux, toujours là dans ses haillons. Cela se passait à Nairobi au Kenya et si vous pensez qu'il fait très chaud en Afrique, je peux vous dire qu'à 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, il peut faire très froid. Addis Abeba se trouvait à près de 3 000 mètres et quelquefois, il peut faire terriblement froid. Nairobi était donc à quelque 2000 mètres et il pouvait parfois y faire froid. Les jours de paie, je donnais 10 cents à ce lépreux, mais je me disais à moi-même : « Quand je serai riche, je lui achèterai un costume », car il était vraiment en guenilles. Pour moi, être « riche » correspondait à un salaire de 500 dollars. Trois mois plus tard, j'ai obtenu une augmentation et je suis parvenu à cette somme. Lui ai-je acheté un costume? Non. J'en avais toujours l'intention mais, à ce moment-là, ma définition de la richesse est passée à 600 dollars. C'est ainsi que j'augmentais toujours la somme. En deux ans, j'étais rendu à 3 000 dollars et je regardais toujours cet homme en me disant : « Quand je serai riche ». Que veut dire exactement être riche? Quand les êtres humains seront-ils satisfaits de leur situation? Si Dieu nous accordait la direction de toutes choses, savez-vous jusqu'où irions-nous? Nous irions aussi loin que Lucifer est allé, c'est-à-dire, vouloir la place de Dieu. Le seul moyen par lequel Lucifer pouvait prendre la place de Christ, qui était assis à la droite de Dieu, était de se débarrasser du Sauveur. Comment puis-je savoir qu'il avait cette intention? Jésus nous dit dans Jean 8.44, en S'adressant aux Juifs : « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement ». Qui a-t-il tué au commencement? Personne, en ce qui a trait à l'acte, mais il voulait se débarrasser de Christ pour prendre Sa place.

En Afrique, il y a une organisation spéciale au niveau des taxis. Dans nos pays, lorsque vous payez pour un taxi, vous êtes la seule personne y monter à bord, mais en Afrique il n'en est pas ainsi. Ils s'arrêtent pour emmener tous ceux qui veulent se déplacer. Ils peuvent mettre onze, douze, voire vingt personnes dans une petite voiture, sur trois niveaux. Un jour une voiture a eu un accident, on a découvert onze personnes dans ce petit véhicule et avec elles 22 poulets, et quelques chèvres. Un poulet s'était blotti sous une pédale et le chauffeur ne pouvait plus freiner à cause du poulet. Satan savait qu'il ne pouvait pas dire à Christ : « Je veux m'asseoir à côté de toi ». De ce fait, le seul moyen par lequel il pouvait prendre Sa place était de se débarrasser de Lui.

À la croix, voici les paroles que Jésus a adressées à ceux qui L'ont arrêté : « J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres ». Ces paroles de Jésus signifiaient que Dieu disait : « Je suis en train de retirer ma protection de mon Fils. Le péché peut déployer toute sa domination et la chair peut se manifester sans restrictions » . Et la chair est allée jusqu'à Le crucifier. Pilate a placé les Juifs face à un choix entre deux personnes, Barabbas, un criminel, et Jésus en qui on n'avait découvert aucune faute. Quel a été le choix du peuple? Barabbas! Parce qu'il était l'un d'entre nous. Il pouvait être mauvais, mais il était l'un d'entre nous. Le peuple a donc réclamé la crucifixion de Jésus.

Ce que Dieu a révélé à la croix, c'est que si on en lui donne l'occasion, la chair pécheresse finira par crucifier Christ. Cela signifie que nous tous, sans exception, y compris moi-même, avons une nature qui, si elle n'était pas contrôlée, irait jusqu'à crucifier Christ. Et Dieu nous le prouvera à la fin du millénium. Lorsque la cité céleste descendra du ciel, que feront les gens se trouvant sous la domination de Satan? Prononceront-ils ce genre de paroles : « Vous êtes chanceux, comme nous aimerions être là »? Non, ils attaqueront la sainte Cité. Ils révéleront leur vraie nature. C'est pourquoi Dieu ne peut pas les introduire au ciel, car ils sont meurtriers dans leur coeur.

Dieu ne tient pas compte de cette situation pendant que vous êtes dans l'ignorance, Il ferme les yeux sur votre ignorance. Mais après que vous ayez découvert cette vérité, que vous ayez été rachetés par la croix, que vous soyez devenus chrétiens et ayez réalisé que c'étaient vos péchés qui L'avaient crucifié, si vous Lui tournez délibérément le dos et que vous dites : « Crucifions-Le de nouveau », il ne s'agit plus d'ignorance. Comment pouvons-nous faire tout ce cheminement et ensuite revenir? Paul dit : « Vous avez atteint le point de non-retour ». C'est pourquoi nous avons besoin d'affermir ceux de notre peuple dans l'Évangile, afin qu'ils ne puissent dire « adieu » à tout ce qu'ils ont découvert. Ce n'est vraiment pas facile de déclarer : « Je vais volontairement crucifier Christ ».

C'est pourquoi il est indispensable pour nous de croître en maturité, et ainsi ce sera de plus en plus difficile de rejeter Christ. Nous chrétiens, nous sommes actuellement en danger. Le danger est que le chrétien abandonne sa loyauté et se détourne de Christ. Si vous rendez visite à ceux qui se sont éloignés, vous découvrirez que la plupart d'entre eux ont quitté l'Église pour des raisons bien faibles. Ils ont été blessés par quelqu'un; personne ne leur a parlé à l'église. Allez-vous invoquer ce genre d'excuses lors du jugement? « Personne ne me parlait à l'église, c'est pour cette raison que j'ai cessé d'y aller ». Nous devons être au clair parce que Paul dit qu'il est impossible pour nous de nous repentir si nous avons crucifié Christ volontairement, si nous le faisons délibérément non pas par ignorance.

Quand les Juifs ont crucifié Christ, Dieu voulait leur accorder le pardon. Ils n'avaient pas atteint le point de non-retour. Mais quand Christ est ressuscité et que les soldats leur ont rapporté que l'homme qu'ils avaient crucifié devait être le Fils de Dieu, car Il était ressuscité des morts, ils n'avaient plus d'excuses. Ils ont réalisé qu'ils L'avaient délibérément et volontairement crucifié. Dans le premier sermon de Pierre prêché à l'Église chrétienne dans Actes 2, après les avoir convaincus que Jésus était le Messie, il leur dit au verset 36 : « Que toute la maison d'Israël [qui est la nation juive] sache donc avec certitude que Dieu a fait [a oint] Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ». Lorsqu'ils ont entendu ces propos, ils ont été vivement touchés dans leur coeur, et ont dit à Pierre ainsi qu'au reste des apôtres : « Hommes frères, que ferons-nous? » Autrement dit : « Avons-nous atteint le point de non-retour? » Et Pierre leur a répondu : « Non, si vous acceptez Christ maintenant, le ciel est à vous. »

Mais qu'a fait Caïphe? Il a soudoyé les soldats. En d'autres termes, Caïphe s'est trouvé face à un choix : soit de reconnaître qu'il était responsable de la crucifixion du Messie, soit de le nier, de camoufler ce qu'il avait fait et d'acheter les soldats ainsi que Pilate. Il a opté pour la seconde possibilité et il a atteint le point de non-retour. Rappelez-vous ce que Jésus avait dit : « Je laisserai votre maison déserte ». Et la preuve finale de leur rejet de Christ fut lorsqu'ils ont lapidé Étienne. Je parle des Juifs en tant que nation. Souvenez-vous qu'il y avait dans ce groupe des individus comme Saul de Tarse qui ont été pleinement convaincus. Quand il a été converti sur la route de Damas, il a littéralement « fait demi-tour » dans sa vie.

Dans ces passages, Paul parle des gens qui ont déclaré délibérément et volontairement : « Qu'il soit crucifié! ». Autrement dit, vous ne pouvez avoir que deux positions vis-à-vis de Christ, et c'est exactement ce qui se passera à la fin des temps soit être crucifié avec Lui ou Le crucifier. Il n'y a pas de terrain mitoyen. Lisons Galates 5.24 : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs », et également Galates 2.20 : « J'ai été crucifié avec Christ ». L'autre possibilité est de dire avec les gens du monde : « Crucifie-Le ». Il n'y a que deux groupes de personnes. La question est de savoir à quel groupe vous voulez appartenir? C'est pourquoi nous avons besoin de croître en maturité parce que plus nous serons des chrétiens faibles et plus longtemps nous serons immatures, plus ce sera facile pour le diable de nous détourner et de faire de nous des ennemis de Dieu.

Je peux vous assurer que les plus grands ennemis de Dieu, en ces derniers jours, seront ceux qui auront délibérément et volontairement tourné le dos à Christ. Et la raison pour laquelle ils se seront détournés de Lui, c'est qu'ils n'auront pas pris le temps de grandir spirituellement. Aussi je vous en supplie, consacrez du temps à la Parole de Dieu. Vous vivez dans un pays où la vie est trépidante. Il est tellement facile de se laisser distraire par toutes sortes de choses, mais n'oubliez pas que si vous ne grandissez pas spirituellement, vous êtes sur un terrain dangereux. C'est cet avertissement que Paul nous donne. Lorsque vous avez tourné le dos à Christ et que vous L'avez complètement abandonné, vous avez atteint le point de non-retour. Que Dieu nous bénisse afin que nous puissions comprendre cet avertissement et en tenir compte.