DYNAMIQUE de l'ÉVANGILE ÉTERNEL

Chapitre 9

L'OEUVRE DU SAINT-ESPRIT

Le ministère du Saint-Esprit joue un rôle des plus important dans l'évangile subjectif ; car, tandis que le salut total et complet a été préparé et pourvu en Jésus-Christ pour toute la race humaine (l'évangile objectif), c'est néanmoins l'oeuvre du Saint-Esprit de communiquer ce salut à la race humaine déchue (2 Corinthiens 13.14).

Notre Seigneur le fit clairement comprendre à Ses disciples à la fin de Son ministère terrestre, leur déclarant qu'après être monté vers Son Père, Il enverrait le Saint-Esprit dont l'oeuvre serait de les guider dans toute la vérité et de réaliser dans leur expérience ce qu'Il avait préparé pour eux (Jean 16.13-15 ; 2 Corinthiens 3.17-18). Chaque croyant devrait, par conséquent, être pleinement conscient de l'oeuvre du Saint-Esprit afin de savoir comment coopérer avec Lui dans le programme divin du salut en Christ.

En étudiant le sujet de l'oeuvre du Saint-Esprit, nous verrons qu'elle possède trois volets ayant trait à :
  1. la vie de l'incroyant,

  2. la vie du croyant,

  3. la vie de l'Église.

Nous considérerons chacun d'eux séparément puisque ces trois aspects de l'oeuvre du Saint-Esprit présentent d'importantes distinctions.

L'OEUVRE DU SAINT-ESPRIT DANS L'INCROYANT

La vérité de l'évangile dépasse l'entendement de l'esprit naturel, quel que soit son éducation (1 Corinthiens 2.10-14) et ne peut, par conséquent, être découverte ou déduite naturellement (Matthieu 16.16-17 ; 1 Corinthiens 12.3). De plus, la Bonne Nouvelle de l'évangile est une folie pour notre mode de pensée charnel (1 Corinthiens 1.18).

Considérant tout ceci, l'oeuvre du Saint-Esprit s'avère nécessaire dans le programme de l'évangile, car sans Lui personne ne pourrait discerner la vérité telle qu'elle est en Christ ou en être convaincu, peu importe sa connaissance des Écritures. Les choses spirituelles se discernent spirituellement ; de même, la puissance de l'évangile ne peut être expérimentée sans l'aide du Saint-Esprit.

Pour cette raison, aucun chrétien ne peut prétendre qu'il a gagné beaucoup d'âmes ; ce privilège appartient seulement au Saint-Esprit. L'homme à son meilleur ne peut être qu'un humble instrument dans la main de Dieu, qu'Il utilise pour prêcher et témoigner de l'évangile. L'expérience des disciples à la croix (leur échec) et à la Pentecôte (leur succès) l'a nettement montré (Actes 1.8 ; Luc 24.45-49).

Dans Jean 16.8, Jésus a clairement indiqué ce que serait l'oeuvre du Saint-Esprit en rapport avec le monde : « Quand il (le Saint-Esprit) sera venu, il convaincra le monde (les incroyants) de péché, de justice et de jugement. » C'est la première étape dans le salut de l'homme. L'homme pécheur doit être convaincu de péché, de justice et de jugement. C'est l'oeuvre du Saint-Esprit de convaincre le monde sur ces trois points par la prédication de l'évangile.

Veuillez noter toutefois que le mot « péché » n'est pas employé ici par notre Seigneur en référence avec la transgression de la loi (puisque le monde peut ne pas être familier avec la loi de Dieu) mais plutôt par rapport à l'incrédulité. Notez le verset 9 : « En ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi » (voir aussi Romains 14.13). Car l'homme n'est pas perdu parce qu'il a commis des péchés, mais parce qu'il est « sans Christ », c'est-à-dire qu'il est né d'Adam et se trouve par conséquent déjà condamné en lui. Nous en avons déjà discuté au chapitre 3, « Les deux Adams », quand nous avons vu que la destinée éternelle de l'homme ne dépend pas de ce que nous faisons - notre comportement - mais plutôt du type d'humanité auquel nous appartenons.

Ainsi, ceux qui sont « en Adam » se trouvent sous la condamnation de la loi puisqu'ils sont constitués ou considérés comme pécheurs ou enfants de colère, tandis que ceux qui, par la foi, ont accepté leur position « en Christ » sont reconnus comme justifiés et sont, par conséquent, passés de la mort à la vie (Jean 5.24). Il s'ensuit que le premier travail du Saint-Esprit dans la vie de l'incroyant est de le convaincre qu'il est un pécheur perdu parce qu'il est sans Christ (Éphésiens 2.3 ; Marc 16.15-16 ; Jean 3.18, 36)

Deuxièmement et en accord avec cette conviction, le Saint-Esprit convainc l'homme pécheur que la justice ne peut être trouvée qu' « en Christ ». Toute la justice que l'homme peut produire en et de lui-même est comparée à des guenilles sales (sans valeur) aux yeux de Dieu (Ésaïe 64.6). De retour dans Jean 16.10, nous lisons : « la justice, parce que je vais au Père ». Cette action d'aller vers Son Père indique simplement que l'oeuvre de rédemption que Dieu avait confiée à Christ pour l'accomplir (Jean 3.17 ; Galates 4.4-5) est une oeuvre terminée, car nous lisons dans Hébreux 10.12-13 : « Celui-ci, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours (Son oeuvre étant accomplie) à la droite de Dieu, attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. »

La dispensation de l'oeuvre de l'Esprit, dans le sens le plus complet, ne pouvait pas commencer tant que le sacrifice expiatoire opéré par Christ n'était pas complètement accompli. Maintenant que Christ est au ciel, ayant préparé un salut total et complet en vertu d'un sacrifice parfait, c'est l'oeuvre du Saint-Esprit de compléter Son oeuvre d'expiation dans 1' homme pécheur qui veut croire (Romains 5.11).

Finalement, l'incroyant doit être convaincu de jugement « parce que le prince de ce monde est jugé » (Jean 16.11). Tous les hommes qui entendent l'évangile doivent aussi être informés que ce monde dominé

par Satan a déjà été jugé et voué à la destruction, et que le seul espoir pour l'homme du monde est de répondre par la foi au don gratuit du salut en Jésus-Christ (Jean 3.16). Il y a aussi une bonne nouvelle dans ce jugement. Jésus explique le « jugement » du prince de ce monde en disant qu'il « a été jeté dehors » (Jean 12.31). Le pécheur peut se réjouir de croire que Satan est « jeté dehors » de sa vie quand il exerce sa foi dans le Sauveur. Jésus a nettement démontré dans Matthieu 25.41 que les feux éternels de la destruction ont été préparés seulement pour « le diable et ses anges », mais si les hommes rejettent le don gratuit du salut préparé pour eux en Christ dès la fondation du monde (Matthieu 25.34), alors Dieu n'a d'autre alternative que d'inclure ces incroyants dans la destruction de ce monde condamné (Hébreux 10.26-29).

Pour cette raison, la prédication du véritable évangile qui sera à nouveau réalisée dans les derniers jours (Matthieu 24.14 ; Apocalypse 14.6) inclut le fait que « Babylone la grande » (symbole du monde de Satan lequel comprend le christianisme mondain) est tombée et qu'elle est devenue un repaire de démons (Apocalypse 18.1-3 ; 14.8). Ainsi donc, le seul espoir pour l'homme est d'obéir à l'ordre : « Sortez de Babylone, mon peuple, afin de ne pas participer à ses péchés, et qu'ainsi vous n'ayez point de part aussi à ses fléaux » (Apocalypse 18.4).

L'Église à laquelle notre Seigneur a ordonné de prêcher l'évangile éternel doit réaliser les trois phases de l'oeuvre du Saint-Esprit dans la délivrance de ce monde perdu. Trop souvent, notre prédication de l'évangile n'est pas en accord avec le modèle divin ; aussi le Saint-Esprit est-Il empêché de convaincre le monde « de péché, de justice et de jugement ». Puisse Dieu nous donner la sagesse de prêcher le véritable évangile à notre monde moderne, où des millions croupissent sans Christ et vivent, par conséquent, sans espoir.

L'EXPÉRIENCE DE LA CONVERSION

Avant de passer au second aspect de l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant, il est nécessaire que nous comprenions comment s'opère l'expérience de la conversion. Quand un individu répond positivement aux trois phases de la conviction qu'opère en lui le Saint-Esprit, c'est-à-dire se repent, croit et se soumet à la vérité telle qu'elle est en Christ, et est ensuite baptisé (Marc 1.14-15 ; 16.15-16), un changement radical prend place dans sa vie, alors que le Saint-Esprit vient concrètement habiter dans le nouveau croyant (Actes 2.37-41).

La Bible désigne cette expérience comme la nouvelle naissance ou la régénération (Jean 3.3-5 ; Tite 3.5 ; 1 Pierre 1.23). Cette action du Saint-Esprit de venir habiter en nous équivaut évidemment à recevoir la vie de Christ (Romains 8.2, 10) ; c'est ce qui change, au niveau subjectif, la position et le statut d'un homme « en Adam » à un homme « en Christ », et qui, à son tour, qualifie le croyant pour le ciel (Romains 8.9).

On peut donc dire que le travail du Saint-Esprit dans la vie de l'incroyant s'opère de l'extérieur tandis que l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant s'opère de l'intérieur. Cela signifie que même si les convictions que donne le Saint-Esprit de la vérité sont à la fois ressenties et expérimentées au niveau de la conscience tant pour l'incroyant que pour le croyant, néanmoins l'incroyant n'est pas « habité » par le Saint-Esprit alors que le Saint-Esprit habite dans le croyant (l Corinthiens 3.6 ; 6.19).

C'est une distinction des plus importante car Jésus fit clairement comprendre à Nicodème que « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3.3). Nous examinerons au prochain chapitre comment le Saint-Esprit agit à l'intérieur du croyant, mais il est pour le moment important que nous comprenions la différence entre l'incroyant et le croyant par rapport au Saint-Esprit.

Tant que le Saint-Esprit ne demeure pas en elle, la personne se trouve dans une situation de perdition, bien qu'elle puisse recevoir les convictions du Saint-Esprit ou même être membre d'Église (Romains 8.9). Mais naître de nouveau représente par ailleurs revenir à la vie de morts au péché que nous étions. Ceci a d'abord trouvé sa réalisation objective en Christ lors de l'incarnation, quand Sa divinité s'est unie à notre humanité corporative (Éphésiens 2.5), et cela devient effectif, par la foi, dans notre expérience, par la nouvelle naissance (Actes 2.28). Voilà la véritable conversion, le commencement de la vie chrétienne. Par conséquent, la conversion équivaut à « naître du Saint-Esprit » (la nouvelle naissance) et c'est cette expérience qui change notre statut d'incroyant à celui de croyant. C'est aussi cette expérience qui justifie le croyant subjectivement (Jacques 5.20) et le place dans une position où la sanctification est possible, parce qu'il possède maintenant la vie même de Christ par l'Esprit de Christ qui l'habite (Romains 8.2 ; 11-13).

L'OEUVRE DU SAINT-ESPRIT DANS LE CROYANT

Quand nous étudierons l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant, nous découvrirons qu'elle doit reproduire en lui le caractère de notre Seigneur Jésus-Christ, qui était celui de Dieu (Jean 14.9).

L'homme avait été créé à l'origine avec le Saint-Esprit habitant en lui, afin qu'il puisse par Lui refléter Dieu dans son caractère. Mais par suite de la chute, l'homme est né dans ce monde sans Dieu et se trouve donc spirituellement en faillite. L'objectif de l'évangile, mis à part le salut de l'homme, est de réparer le dommage causé par le péché originel d'Adam, de telle sorte que l'image divine puisse être restaurée en l'homme. Or, le point de départ de l'évangile en tant qu'expérience subjective est la nouvelle naissance.

En d'autres termes, la condition préalable à toute sainteté de vie, c'est de naître du Saint-Esprit, non seulement pour le salut, mais aussi dans le but d'accomplir le plan original de Dieu pour l'homme, qui était de refléter Sa gloire, la gloire de l'amour qui se sacrifie.

Chaque croyant doit être pleinement instruit de ces faits et ceci s'applique d'une manière spéciale à cette dernière génération de chrétiens, car c'est par le reste du peuple de Dieu que cette terre doit être éclairée de Sa gloire (Apocalypse 18.1 ; 14.12). Toutes provisions ont déjà été prises dans l'incarnation et l'oeuvre rédemptrice de Christ afin de restaurer l'image de Dieu en l'homme. Mais c'est la responsabilité et l'oeuvre du Saint-Esprit de le réaliser dans la vie de chaque croyant devenu un avec Christ qui vit par la foi et marche par l'Esprit.

Comme nous l'avons vu précédemment, la première tâche du Saint-Esprit consiste à nous délivrer de notre position « en Adam » ainsi que de ce monde condamné et de nous affermir « en Christ » et Son Église. L'ayant accompli dans le cas du vrai croyant, le Saint-Esprit demeure maintenant en lui, afin de concrétiser l'oeuvre plus profonde de la croix de Christ en vertu de laquelle l'ancienne vie est mise à mort jour après jour et de plus en plus, de sorte que la vie de Christ peut, à son tour, se manifester davantage (2 Corinthiens 4.10-11 ; 3.17-18 ; Éphésiens 3.16-19 ; 4.4-13).

L'oeuvre de la sanctification de la vie n'est pas laissée aux mains du croyant, mais elle est uniquement réalisée par le Saint-Esprit. C'est pour cette raison que Christ L'a envoyé demeurer dans chaque croyant. Si chaque chrétien voulait le comprendre, l'effort personnel prendrait fin sur ce point et laisserait à la troisième personne de la Divinité le soin de manifester en nous la vie de notre Seigneur. C'était là la situation des apôtres à la Pentecôte et il doit en être de même pour nous aujourd'hui. Il faut toutefois noter que le renoncement à soi dans le but de laisser le Saint-Esprit manifester la vie de Christ en nous comporte une lutte incessante et continue. C'est « le bon combat de la foi » (1 Timothée 6.12).

Ce second aspect de l'oeuvre du Saint-Esprit, qui correspond à la vie de tout croyant converti, est appelé dans les Écritures le processus de la sanctification qui, selon l'apôtre Paul, implique l'esprit, l'âme et le corps (1 Thessaloniciens 5.23). La signification de cette tâche importante ne peut être comprise et appréciée qu'à la lumière de l'état spirituel de l'homme. De même qu'un médecin doit connaître l'état physique d'un homme afin de l'aider dans les maladies physiques qui l'affligent, ainsi le croyant doit être familier avec son état spirituel pour coopérer avec le Saint-Esprit dans l'oeuvre de la sanctification.

Lorsque nous considérons la structure physique d'un homme comme le fait un médecin, nous découvrons qu'elle est faite de différents composants ou organes ayant chacun une fonction spécifique dans le corps, mais en même temps étroitement dépendants les uns des autres. De même, quand nous regardons l'homme au travers du prisme des Écritures, en tant qu'être spirituel, nous découvrons qu'il est fait de trois composants ou organes (l'esprit, l'âme et le corps), ayant chacun un rôle spécifique dans le domaine spirituel, mais qui, en même temps, sont étroitement reliés l'un à l'autre.

La grande erreur de l'Église chrétienne après la période apostolique fut de séparer le corps de l'âme et de donner à l'âme une existence distincte et indépendante du corps. Cette conception a été empruntée à la religion orphique des Grecs et n'est pas un enseignement biblique. Selon les Écritures, la fonction de chacun de ces trois éléments ou parties constituantes est distincte et contribue à l'existence spirituelle de l'homme entier, mais aucune d'elles n'est capable d'exister indépendamment des autres ; ainsi, à la mort, tout l'homme meurt, esprit, âme et corps, ou, selon la terminologie biblique, dort dans l'inconscience (Ézéchiel 18.4, 20 ; Ecclésiaste 9.5-6 ; 8.8).

En examinant la structure spirituelle de l'homme, telle que révélée dans les Écritures, nous trouvons qu'il existe une relation bien définie entre le tabernacle ou le sanctuaire, tel qu'il est décrit dans l'Ancien Testament et le temple de Dieu dans le Nouveau Testament, qui est le chrétien lui-même (1 Corinthiens 3.16-17 ; 6.19). Et ceci parce que le sanctuaire était un type de Christ incarné (Psaume 29.9 ; Jean 2.19-21 ; Apocalypse 21.3 ; comparez aussi Psaumes 77.13 avec Jean 14.4-6). De Son côté, Il est le prototype du croyant régénéré (Éphésiens 2.19-22 ; 1 Pierre 2.5 ; Hébreux 3.4-6 ; 1 Corinthiens 6.16).

Vous remarquerez en lisant votre Bible, que les promesses de Dieu, telles qu'elles sont données sous la nouvelle alliance ne sont que la réalisation du type vu dans le sanctuaire de l'ancienne alliance (Jérémie 31.33-34 ; Ézéchiel 36.26-27 ; Hébreux 8.6-13 ; 2 Corinthiens 2.6).

Dans l'ancienne alliance, la loi était écrite sur des tables de pierre et placée dans l'arche. Dans la nouvelle alliance, la même loi est écrite dans nos coeurs et placées dans « l'homme intérieur » (Romains 7.22). Dans l'ancienne, Dieu habitait dans la partie la plus intérieure du tabernacle tandis que dans la nouvelle, Dieu, par Son Esprit, habite dans la partie la plus intérieure de l'homme (Ézéchiel 36.27 ; Jean 14.17 ; Romains 8.9-11). Dans l'ancienne, la structure du sanctuaire représentait le temple de Dieu, mais dans la nouvelle, le chrétien lui-même devient un temple divin (1 Corinthiens 3.16-17 ; 6.19).

Ainsi, tout comme autrefois Dieu habitait dans le tabernacle (Exode 25.8), de même le Saint-Esprit habite aujourd'hui dans le croyant. Nous savons que le sanctuaire de l'ancienne alliance était divisé en trois parties (Exode 25.8-27 ; 18 ; Hébreux 9.2-4) : le parvis, le lieu saint et le lieu très saint. De même, le croyant qui, en réalité, représente le temple de Dieu sur la terre, est divisé en trois parties. Le corps avec ses divers membres peut être comparé avec la cour, occupant une position externe, plein d'une vie visible à tous ; c'est le lieu de sacrifice (Romains 12.1 ; Colossiens 3.5). À l'intérieur se trouve l'âme de l'homme, qui constitue les facultés par lesquelles Dieu opère (c'est-à-dire les émotions, la volonté, l'intelligence). Ceci correspond au lieu saint où le sacrificateur exerçait son ministère quotidien. Tout au fond, derrière le second voile et à l'intérieur de la conscience même de l'homme réside l'esprit humain, qui peut être comparé au lieu très saint où Dieu habitait. Chez l'homme converti, le Saint-Esprit demeure dans l'esprit de l'homme ; Il représente pour lui le lieu saint sous « la demeure secrète du Très-Haut ».

La description ci-dessus et l'application du sanctuaire terrestre au croyant ne nie en aucune façon l'existence d'un sanctuaire céleste (Hébreux 8.1-2). La Bible enseigne clairement que Dieu habite dans le ciel de même que dans le croyant (Ésaïe 57.15).

Ce qui suit est un simple diagramme du sanctuaire, le temple de Dieu de l'ancienne alliance, qui était une ombre ou un type de l'humanité de Christ, et par extension les croyants qui forment le temple de Dieu dans la nouvelle alliance. En d'autres termes, le sanctuaire symbolisait en premier lieu Christ incarné, avec le croyant étant en Lui (l'évangile objectif : « vous en Christ ») et deuxièmement, il symbolisait aussi le chrétien lui-même (« Christ en vous », l'évangile subjectif).

Ainsi, nous pouvons dire que le sanctuaire de l'Ancien Testament était la maquette divine de l'évangile éternel, qui fut premièrement accompli en Christ et doit maintenant être réalisé dans l'Église dont

fait partie chaque croyant. La purification du sanctuaire céleste est une oeuvre accomplie par Christ, notre Grand-Prêtre, mais elle s'opère parallèlement dans la purification des coeurs de Son peuple sur la terre.

Ayant découvert que spirituellement, l'homme est constitué d'un esprit, d'une âme et d'un corps, nous pouvons maintenant continuer à examiner la place et la fonction de chacun de ces éléments et leur relation avec l'oeuvre du Saint-Esprit.


L'ESPRIT

Chaque croyant doit réaliser qu'il a un esprit. Autrement il lui serait impossible d'adorer le Père « en esprit et en vérité » (Jean 4.23-24). Au lieu de cela, il adorera Dieu selon les sentiments, les pensées et les émotions de I'âme qui ne constituent pas le vrai culte et sont malheureusement une grande partie du problème de nos cultes aujourd'hui. La Bible enseigne clairement que chaque personne possède un esprit. Cet esprit ne doit pas être confondu avec notre respiration, ni avec notre âme, non plus identifié avec le Saint-Esprit. Les textes suivants donnent d'amples preuves que l'homme, tel que créé par Dieu, possède un esprit. Proverbes 25.28 : « Comme une ville forcée et sans murailles, ainsi est l'homme qui ne domine pas sur son esprit ». Zacharie 12.1 : « Ainsi parle l'Éternel... qui a formé l'esprit de l'homme au-dedans de lui... » 1 Corinthiens 2.11 : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? » Romains 8.16 : « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »

Outre les textes ci-dessus, beaucoup d'autres indiquent que l'homme possède un esprit et c'est ce que Dieu avait en tête lorsqu'Il a déclaré : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. » (Genèse 1.26), car « Dieu est esprit » (Jean 4.24). C'est l'esprit de l'homme qui le place bien au-dessus des animaux et c'est pour cette raison que nous trouvons souvent l'homme le plus primitif adorant une quelconque forme de dieu. L'esprit de l'homme désire communier avec le monde des esprits exactement comme nos corps communiquent avec le monde matériel et que, par nos âmes, nous sommes des êtres sociaux. En d'autres termes, l'homme est un être spirituel, social et physique parce qu'il est composé d'un esprit, d'une âme et d'un corps.

L'esprit de l'homme a été créé ou formé par Dieu afin qu'Il puisse demeurer en l'homme, et ainsi contrôler et diriger l'esprit ou l'âme de l'homme qui, à son tour, doit contrôler tout le corps (Colossiens 2.19). De cette manière, l'homme entier, vivant dans une totale dépendance de Dieu qui habite dans son esprit, pouvait refléter le caractère même de Dieu, un caractère d'amour désintéressé (1 Jean 4.7-8). C'était le plan original de Dieu et Son dessein pour l'homme quand Il créa ce monde et nos premiers parents.

Hélas, l'introduction du péché vint troubler ce merveilleux programme. Quand Adam pécha, le Saint-Esprit le quitta, laissant son esprit inoccupé. Comme résultat, la vie d'Adam fut plongée dans les ténèbres (l'égoïsme remplaçant l'amour) et il tomba sous la domination de Satan (2 Pierre 2.19). Voilà comment, malheureusement, tous les enfants d'Adam sont nés, non « habités » par Dieu et esclaves du diable et du péché. Ainsi, employant l'homme déchu comme son instrument, Satan a développé ce monde dans une totale opposition à Dieu (voir le Chapitre 1). Par conséquent, les hommes nés dans ce monde, non habités par l'Esprit de Dieu peuvent seulement marcher « selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Éphésiens 2.2).

Toutefois, l'homme pécheur n'a pas été laissé sans espoir, car « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ! » (Éphésiens 1.3). Le plan de la rédemption formulé dans la pensée de Dieu, « avant la fondation du monde » (voir Éphésiens 1.4) fut conçu pour racheter pleinement l'homme de son état déchu et restaurer en lui l'image de Dieu. C'est ce que Christ a préparé pour chacun de nous dans Son humanité et est maintenant accessible aux croyants par l'oeuvre du Saint-Esprit.

Avant la conversion, l'esprit de l'homme n'est pas rempli de l'Esprit de Dieu de sorte que Sa fonction peut à peine être perçue, si ce n'est des fortes convictions du Saint-Esprit venant de l'extérieur. En conséquence, ce qui domine tout l'homme avant la nouvelle naissance, c'est l'âme et sa vie égoïste ou, dans certains cas, le corps avec ses convoitises, qui ne sont ni l'un ni l'autre agréables à Dieu. Cependant, à la conversion, l'esprit de l'homme est régénéré ou vivifié par le Saint-Esprit qui vient habiter en lui. L'esprit de l'homme devient, après la conversion, la demeure de Dieu et le siège de Sa volonté. C'est ce que nous avons décrit un peu plus tôt, comme étant l'expérience de la nouvelle naissance, une expérience qui est absolument essentielle à la justification et préalable à la sanctification, processus par lequel le caractère de Dieu est reproduit en l'homme.

Le croyant qui a vécu l'expérience de la nouvelle naissance est une personne née de nouveau qui a reçu la vie de Christ en la personne du Saint-Esprit. Un tel individu est décrit dans les Écritures comme un bébé en Christ (1 Corinthiens 3.1) qui est sauvé de la culpabilité et de la pénalité du péché et reconnu juste (justifié), mais qui doit encore apprendre à « marcher selon l'Esprit » (Galates 5.16). Exactement comme un bébé nouveau-né doit apprendre à marcher sur ses pieds, de même un enfant nouvellement né en Christ doit maintenant apprendre à marcher avec la puissance de l'Esprit en lui ; c'est le processus de la sanctification.

Et alors que le Saint-Esprit commence à accroître Son influence dans la vie du croyant (ce qui ne se réalise que lorsque nous apprenons à marcher par la foi, c'est-à-dire par l'Esprit), deux choses seront manifestes : un changement sera constaté dans le caractère du croyant, qui commencera à ressembler de plus en plus au caractère de Christ et le chrétien commencera à mieux distinguer ce qui procède de son esprit et ce qui procède de la vie égocentrique de l'âme. C'est la séparation dont il est question dans Hébreux 4.12, entre l'âme et l'esprit et que produit la Parole.

C'est dans notre esprit que Dieu nous régénère, nous enseigne et nous conduit dans Son repos. Mais il est triste de dire qu'après plusieurs années d'esclavage à l'égocentrisme de l'âme, beaucoup de chrétiens connaissent très peu leur propre esprit et « l'Esprit de vie » qui habite en eux et qui est capable de les délivrer de la loi du péché et de la mort (Romains 8.2). Nous devrions quotidiennement trembler devant Dieu, Lui demandant sincèrement de nous enseigner par expérience ce qui est spirituel et ce qui vient simplement des sentiments et des émotions de l'âme. Même dans notre étude de la Bible, nous tendons à compter davantage sur nos capacités mentales (ainsi l'emphase mise sur l'éducation et les diplômes), plutôt que de laisser l'Esprit nous guider dans toute la vérité (1 Corinthiens 2.12-14 ; Jean 16.13).

L'ÂME

Les éléments qui nous rendent humains appartiennent à l'âme. Parmi ceux-ci, il y a la faculté d'apprendre et de penser, nos idéaux, l'amour ou la haine, les sentiments, le discernement, la pouvoir de choisir, de décider, etc. De nombreux exemples se trouvent dans la Bible, dans les langues originales de l'Ancien et du Nouveau Testament où le mot « âme » fait référence à l'homme comme étant une personne (Genèse 14.21 ; Exode 1.5 ; Deutéronome 10.22 ; Actes 2.41 ; 7.14 ; Romains 13.1). C'est parce que le siège et l'essence de la personnalité humaine se trouve dans l'âme où habitent les facultés de l'esprit (Job 7.15), la volonté (Proverbes 2.10 ; 19.2), la connaissance (2 Samuel 5.8 ; Job 10.1 ; Jean 12.27), et les émotions. Puisque l'âme est le siège de notre personnalité, elle est le siège du vrai « moi ». C'est pour cette raison que les Écritures emploient souvent le mot « âme » dans l'original, comme un pronom personnel tel que je, tu, ou moi (Genèse 12.13 ; Deutéronome 23.24 ; Marc 14.34). Ainsi donc, notre « moi » est notre âme. Il s'ensuit que tout ce qui vient de l'âme est souillé par l'égoïsme, désigné dans la Bible par le terme iniquité (voir le Chapitre 1). C'est pourquoi les actes de propre justice seront condamnés au jugement comme étant des oeuvres d'iniquité (Matthieu 7.21-23).

Encore une fois, puisque tout ce qui vient de l'âme de l'homme est « infecté » par le moi, la Bible emploie souvent le mot « âme » en faisant référence au « moi ». Deux exemples peuvent être cités : Lévitique 11.43 « vous-mêmes » (original = âme) et Esther 9.31 « eux-mêmes » (original = âme).

L'âme, qui est la vie égocentrique, est la vie naturelle de l'homme et elle est désignée dans les Écritures par l'expression « chair » (Galates 3.3 ; Romains 8.4). Ceci est un fait important que tous les chrétiens doivent réaliser, car l'âme exerce une influence sur le type de croyant que nous devenons, spirituel ou charnel (Romains 8.5-6). Puisque la vie de l'âme n'est rien d'autre que la vie du moi, les pensées, les désirs, les opinions, l'amour, les sentiments, tout ce qui provient de l'âme est contrôlé par le « moi ». C'est notre vie naturelle parce que nous en avons hérité à la naissance.

En conséquence, une telle vie est la vie de la chair et c'est la seule que l'homme inconverti peut vivre ; nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes pour changer cette vie, même par l'éducation ou la culture. Malheureusement, cette vie de la chair est aussi l'expérience du croyant charnel (1 Corinthiens 3.3), une vie qui est en contradiction avec Christ et la vie du Saint-Esprit.

Cependant, dans l'homme totalement sanctifié, la vie égoïste de l'âme est crucifiée par l'application de la croix de Christ (Galates 5.24). Il en résulte que ce qui provient de l'âme (la pensée) aussi bien que le comportement du corps sont maintenant sous la direction et l'autorité du Saint-Esprit qui habite dans l'esprit du croyant. Une telle vie est la vie de Christ reproduite dans le croyant et elle est agréable à Dieu.

Ceci nous amène maintenant à notre point principal, c'est-à-dire l'opération ou l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant. Nous avons établi le fait que le Saint-Esprit habite dans l'esprit du croyant ; mais c'est dans l'âme ou l'esprit du croyant qu'Il opère. Exactement comme Dieu, dans le sanctuaire de l'Ancien Testament, habitait dans le lieu très saint mais dirigeait Son peuple par le ministère du lieu saint (l'Urim et le Thummim, Exode 28.30 ; Nombres 27.21), ainsi le même processus est suivi dans le temple humain. L'Esprit de Dieu habite dans l'esprit du croyant mais opère à travers son âme. Lors que cela se produit, le croyant a la pensée de Christ (Philippiens 2.5).

À ce stade, il faut bien comprendre que le corps du croyant, et donc son comportement, n'est jamais directement contrôlé par le Saint-Esprit, mais l'est par 1'âme (la pensée). De retour au sanctuaire terrestre, nous remarquons que l'accès au lieu très saint n'était possible que par le lieu saint, de sorte qu'il était impossible de communiquer du lieu très saint directement au parvis, excepté par le lieu saint. De même, le Saint-Esprit, habitant dans l'esprit du croyant (représenté par le lieu très saint) ne peut avoir accès ou contrôler son corps que par son âme ou sa pensée (symbolisée par le lieu saint).

Afin d'en comprendre le fonctionnement dans nos vies, nous devons considérer la vie de Christ car Il est le prototype et aussi notre exemple. L'humanité de Christ était identique à la nôtre en tous points (Hébreux 2.17) de sorte que le corps qu'Il reçut par Marie était un corps de péché (Galates 4.4 ; Romains 1.3) qui était dominé par la loi du péché (voir Romains 8.2-3).

Pour cette raison, Christ pouvait être et fut tenté en tous points comme nous le sommes (Hébreux 4.15) par la convoitise de la chair (Jacques 1.14). Cependant, dès Sa naissance ou Sa conception, Christ est né de l'Esprit (Luc 1.35) et dès le commencement de Son existence terrestre, Il a appris à marcher dans l'Esprit. C'est pourquoi Luc pouvait affirmer : « Or, l'enfant croissait et se fortifiait en esprit » (KJV). Ainsi, la pensée ou l'âme de Christ fut dès le commencement de Son histoire humaine sous le plein contrôle du Saint-Esprit qui habitait dans Son esprit. (Voir Luc 4.1, par exemple.)

Les tentations de Christ Lui vinrent à travers les désirs (égoïstes) de Sa chair, tel que mentionné ci-dessus, de la même manière que pour nous. Par exemple, ce fut par des besoins physiques que Satan Le tenta dans le désert, Lui suggérant d'employer Son pouvoir divin pour satisfaire le « moi », indépendamment de la volonté de Son Père (Luc 4.2-4) ; ou ce fut la peur naturelle de la mort (l'amour égoïste de la chair) qui conduisit Jésus à prier trois fois Son Père d'éloigner la coupe amère de la croix (Marc 14.34-41).

Mais le fait est que les désirs égocentriques de la chair ne peuvent pas être satisfaits sans le consentement de l'esprit ou de l'âme ; en d'autres termes, la tentation comme telle n'est pas « péché », jusqu'à ce que l'esprit consente à la tentation. « Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis, la convoitise ayant conçu donne naissance au péché ; et le péché lorsqu'il est consommé enfante la mort. » (Jacques 1.14-15). Mais puisque l'esprit de Christ était sous le plein contrôle du Saint-Esprit, la réponse de Son esprit à chaque tentation fut « non ». Ce qui veut dire : « Non pas ma volonté, mais que ta volonté (Dieu) soit faite. » Par conséquent, le péché n'avait pas de place dans Sa vie (Jean 6.38) ; au contraire, Il condamna le péché dans la chair (Romains 8.2-3).

La chair de Christ, étant notre chair corporative pécheresse, convoitait le péché, mais Son esprit étant spirituel ne céda jamais au péché et, par conséquent, Il triompha du péché dans la chair par la puissance de l'Esprit (Luc 4.13-14). De la même façon, si nous avons l'esprit de Christ ou, selon les paroles de Paul, « si nous revêtons le Seigneur Jésus-Christ, nous ne prendrons pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Romains 13.14).

Dans Hébreux 2.18, nous lisons : « En effet, parce qu'Il a souffert Lui-même étant tenté, Il peut secourir ceux qui sont tentés. » Chaque fois que Christ fut tenté, Il souffrit. Nous savons que Christ fut tenté comme nous le sommes, sinon l'affirmation selon laquelle Il est « capable de secourir ceux qui sont tentés » serait dénuée de sens. Mais la question que nous devons nous poser est : « Quand Christ a-t-Il souffert en étant tenté ? »

La réponse se trouve dans 1 Pierre 4.1 : « Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée [que Christ], que celui qui a souffert dans la chair a cessé de pécher. » Notez, je vous prie, que les souffrances de Christ auxquelles Pierre se réfère ont trait à la victoire sur le péché et non à Ses souffrances sur la croix. Christ, ayant été tenté dans la chair, a souffert dans la chair (voir Hébreux 2.10) mais Sa victoire a été acquise dans la pensée. Ainsi, dit Pierre, si nous nous armons de la pensée de Christ qui était la pensée de l'Esprit, le péché cessera dans nos vies, mais la chair souffrira. Comme nous en discuterons plus loin dans ce chapitre, parce la nature de la chair ne peut pas être modifiée mais désirera toujours pécher, elle doit par conséquent souffrir du fait qu'elle n'est pas satisfaite.

C'est dans la pensée ou l'âme que Christ donne au croyant la victoire sur le péché par Son Esprit demeurant en lui. En fait, c'est à ceci que Paul se réfère quand il déclare : « Ainsi donc, moi-même, je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché » (Romains 7.25). Notez aussi l'exhortation trouvée dans Romains 12.2 : « Ne vous conformez pas au présent siècle, [c'est-à-dire à « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie » selon 1 Jean 2.16] mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence [la soumission de la pensée à l'Esprit], afin que vous discerniez quelle est la volonté bonne, agréable et parfaite de Dieu. » La pensée se soumet à l'Esprit par une attitude continuelle de prière. C'est ce que signifie « prier en pensée ».

Chez l'incroyant, l'âme aussi bien que le corps sont sous la domination du péché (l'égoïsme) de sorte qu'une parfaite harmonie existe entre les deux. Paul l'expliqua clairement aux Éphésiens quand il leur rappela leur ancienne vie avant leur conversion, « accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées » (Éphésiens 2.3). C'est parce que la vie de l'âme est aussi la vie du corps chez l'homme inconverti et que cette vie a été contaminée par le « moi », par suite de la chute. Pour le chrétien charnel qui est né de l'Esprit, mais qui marche encore selon la chair (égoïsme), la pensée peut désirer faire la volonté de Dieu mais sans le concours du l'Esprit, elle ne peut pas vaincre la loi du péché dans nos membres (Romains 7.22-23).

Une telle vie est, par conséquent, souillée par le péché, bien que de tels péchés ne soient pas aussi graves que chez l'incroyant. Mais le chrétien spirituel est celui qui est non seulement né de l'Esprit mais est par la foi absolument soumis à l'Esprit (il a la pensée de Christ), de sorte que ce n'est plus « le vieil homme » mais Christ, par Son Esprit, qui vit en lui. Alors « la justice de la loi peut être accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit » (Romains 8.4).

LE CORPS

Le corps de l'homme déchu est l'instrument par lequel s'exprime la vie égoïste de l'âme. Ce que l'âme (la pensée) désire est exprimé par le corps.

Le corps tel que créé par Dieu devait être le serviteur de l'âme qui, à son tour, devait être sous la direction et l'autorité de l'Esprit de Dieu habitant dans l'esprit de l'homme. Ainsi les désirs du corps, tels que le sexe, la haine, l'amour, devaient à l'origine être contrôlés par Dieu à travers l'âme (la pensée) de sorte que le comportement de l'homme refléterait le caractère de Dieu.

Mais quand l'homme pécha et se sépara lui-même de l'autorité de Dieu, devenant indépendant, les désirs naturels du corps, maintenant souillés par le « moi », devinrent de la convoitise, satisfaisant le « moi » au lieu de Dieu. Alors la nature de l'homme devint pervertie, de telle sorte que la convoitise de la chair devint le facteur dominant dans la vie de l'homme. Il en découle que la vie de l'homme déchu est en harmonie avec le principe du « moi » issu de Satan, l'opposé même de ce que Dieu avait planifié pour l'homme au commencement.

Selon l'Écriture, nos corps, dans leur condition pécheresse, sont appelés corps du péché (Romains 6.6). C'est parce que le principe du péché qui est le principe du « moi » s'est insinué dans chaque membre du corps humain (Romains 7.23).

Le corps, en lui-même et par lui-même, n'est pas pécheur, mais c'est la vie égoïste poussant le corps à agir et provenant de l'âme non régénérée qui est pécheresse et rend ainsi notre « chair » pécheresse. Et cette vie de péché ne peut être guérie. Pour cette raison, le croyant attend le retour de Christ, quand nos corps pécheurs seront rachetés (Romains 8.23 ; Philippiens 3.20-21 ; l Corinthiens 15.50-54). D'ici là, le principe de la croix, qui est le principe du renoncement à soi, doit être quotidiennement appliqué par le Saint-Esprit à nos vies pécheresses (Luc 9.23).

Le corps de l'homme pécheur tout comme son âme sont tous deux sous le pouvoir du moi de sorte que même à son meilleur, étant privé de Dieu, il est totalement égocentrique. C'est là l'enseignement clair des Écritures : « Nous étions tous comme des brebis errantes, chacun de nous suivait sa propre voie » (Ésaïe 53.6 ; Philippiens 2.21 ; 2 Timothée 3.1-2). Ainsi la vie naturelle de l'homme constitue la vie de la chair que nous allons maintenant examiner.

LA CHAIR

La vie égocentrique naturelle de l'âme et du corps forment ensemble la vie de la « chair ». L'homme devient chair par la naissance (Jean 3.6). L'homme naturel ne peut donc vivre une autre vie que la vie de la chair. L'homme peut s'éduquer et devenir très cultivé, mais il vivra toujours de la vie de la chair. Ce qui signifie que l'égoïsme sera, d'une façon ou d'une autre, le facteur dominant de sa vie. L'homme inconverti est impuissant à accomplir un tant soi peu la volonté de Dieu, étant « affaibli par la chair » (Romains 8.13).

En fait, la chair est hostile à l'Esprit de Dieu et ne sera jamais vraiment soumise à la loi de Dieu ; en effet, elle ne le peut même pas (Galates 5.17 ; Romains 8.7). Tout croyant doit absolument réaliser que la corruption de la chair est impossible à réparer (1 Corinthiens 15.50-53). Aussi grande que soit Sa puissance, Dieu ne transformera pas la nature de la chair en quelque chose d'agréable à Ses yeux. C'est parce que la vie égoïste de la chair appartient au royaume de Satan lui-même condamné par Dieu à la destruction. C'est pour cette raison que Christ a crucifié la chair à la croix (Hébreux 10.19-20).

L'âme et le corps sont tous deux issus par nature de la « chair ». L'incroyant et malheureusement beaucoup de chrétiens ne comprennent pas la Parole de Dieu et, en conséquence, essaient toujours d'améliorer ou de réformer la chair. La chair étant pécheresse est trompeuse (Jérémie 17.9) de sorte qu'elle peut paraître bonne à la surface, mais elle est à l'intérieur pleine d'hypocrisie et d'iniquité (Matthieu 23.25-28). Il s'ensuit que toutes les tentatives sérieuses d'améliorer la chair, soit par la mortification du corps ou par des promesses et des résolutions, sont vouées à l'échec. À cause de sa corruption excessive, Dieu avertit Son peuple de « haïr même la tunique souillée par la chair » (Jude 23).

« Ce qui est né de la chair est chair » a dit Jésus (Jean 3.6) et, par conséquent, le restera toujours. Dieu reconnaît l'impossibilité pour la chair d'être changée, améliorée ou rendue meilleure, car son auteur, le diable, ne peut pas changer. Donc, en sauvant l'homme du pouvoir de la chair pécheresse, Il n'a pas essayé de changer la chair, mais Il l'a mise à mort par la croix de Christ et a donné à l'homme une nouvelle vie à la place, la vie de Son Esprit. La chair doit être crucifiée ! C'est là le salut, la délivrance de la puissance du péché (Galates 5.24). Une fois la vie égoïste de l'âme abandonnée à la croix de Christ par la foi, il devient possible pour l'Esprit de prendre en charge les facultés de l'âme (la pensée).

À ce stade, il est important que le lecteur comprenne aussi la dualité des oeuvres ou du comportment de la chair. Quand la convoitise du corps domine la vie d'un individu, cette vie est remplie de méchanceté. D'un autre côté, quand l'âme domine un homme, il peut vivre selon des normes morales élevées (comme les moralisateurs), de sorte qu'il peut se comporter en citoyen exemplaire. Néanmoins, la vie de ces deux individus reste la vie de la « chair », même si l'apparence extérieure est très différente du fond.

Les actes (ou le comportement) de la chair peuvent ainsi être divisés en deux catégories distinctes : 1) des actes pécheurs et 2) des actes de propre justice. Les actes pécheurs procèdent principalement des convoitises du corps et vous trouverez une liste de ces actes dans Galates 5.19-21, que l'on appelle « les oeuvres de la chair ».

Les actes de propre justice, par ailleurs, procèdent de l'âme et ne ressemblent pas aux péchés dégradants du corps. Au contraire, ils sont bons, souvent religieux et recommandables. Les actes de propre justice de Paul avant sa conversion en sont un bon exemple (Philippiens 3.4-6). Les croyants peuvent haïr les actes pécheurs de la chair, mais ils aiment souvent les actes issus de leur propre justice (Galates 6.12-13).

Mais, aux yeux de Dieu, ces oeuvres sont toutes deux condamnées comme étant péché ou iniquité (Ésaïe 64.6 ; Matthieu 7.22-23). C'est seulement quand nous le réaliserons que nous serons capables d'apprécier la position prise par Paul par rapport à sa propre justice : « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains (son ancienne justice), je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ,... et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma (propre) justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3.7-9).

Du point de vue humain, les actes de propre justice sont tenus en haute estime, mais du point de vue de Dieu, toutes les bonnes oeuvres de l'âme (de la chair) sont hostiles au Saint-Esprit. Il en est ainsi parce que la chair place le moi au centre et élève sa propre volonté au-dessus de la volonté de Dieu. L'âme peut servir Dieu mais toujours selon ses propres idées et sentiments et non selon Dieu. Elle peut même essayer d'observer la loi de Dieu de toutes ses forces ; cependant le moi ne manque jamais d'être au coeur de chaque activité. Dans l Corinthiens 3.1-3, l'apôtre Paul divise tous les croyants en deux classes : le chrétien spirituel dans lequel l'Esprit de Dieu habitant en lui contrôle l'homme tout entier, esprit, âme et corps, et le chrétien charnel qui a fait l'expérience de la nouvelle naissance (voir verset 16) mais qui est encore dominé par la vie de la chair.

En conséquence, la vie du chrétien charnel n'est pas très différente de celle de l'homme ordinaire, c'est-à-dire l'incroyant. Le chrétien spirituel, par ailleurs, reflète la vie de Christ, étant rempli (c'est-à-dire totalement contrôlé) du Saint-Esprit (Luc 4.1 ; Actes 2.4 ; 11.24 ; Éphésiens 5.18).

Le problème majeur auquel fait face l'Église chrétienne aujourd'hui est celui de la chair. Les églises sont pleines de « bébés » en Christ, même parmi les chrétiens de longue date. Selon Paul, c'était aussi le problème des églises de Corinthe et de Galatie (l Corinthiens 3.1-3 ; Galates 3.1-3). Il est triste de constater que l'histoire se répète, mais, grâces soient rendues à Dieu, il n'est pas trop tard pour se repentir. Puisse chaque croyant apprendre, par conséquent, qu'il ne peut y avoir de partenariat entre la chair et l'Esprit et que la seule formule pour mener une vie chrétienne, c'est « non pas moi, mais Christ ».

Il s'ensuit que la victoire sur la chair devrait être le désir profond de tout croyant vivant en ces derniers jours, puisque la gloire de Dieu doit aujourd'hui éclairer le monde entier (Apocalypse 18.1). Et cette victoire sera acquise par une action plus profonde de la croix alors que le Saint-Esprit la place quotidiennement sous nos yeux. Dès que le croyant s'est reconnu par la foi comme crucifié avec Christ (Romains 6.11), il doit ensuite permettre à l'Esprit de Dieu de l'appliquer dans sa vie, crucifiant quotidiennement l'égoïsme de la chair. Chaque fois qu'il voudra de nouveau dresser sa tête hideuse, le Saint-Esprit apportera la conviction du péché ; notre réaction ne doit pas être de nous défendre ou de nous excuser, mais d'abandonner ce moi au pied de la croix de Christ. Quand le moi sera complètement crucifié dans le peuple de Dieu, alors la splendeur de la gloire de Dieu brillera à travers nos corps mortels (Romains 8.11-14). De tels croyants sont prêts à rencontrer leur Seigneur sans goûter à la mort.

L'oeuvre plus profonde de la croix, qui est de crucifier notre « moi » pour que l'Esprit puisse reproduire en nous le caractère de Christ est souvent décrite dans la Bible sous la forme d'épreuves ardentes et de châtiments (Hébreux 12.5-11 ; 1 Pierre 4.12-13). Bien que douloureux pour la chair sur le moment, cela « produit néanmoins plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12.11). Ce fut seulement par Ses souffrances dans la chair que Christ a été capable de produire la justice dans la chair pécheresse (Hébreux 2.10, 18 ; 5. 8-9).

De même, « celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché » (1 Pierre 4.11). Ainsi donc, nous qui nous réjouissons en Jésus-Christ devons aussi nous réjouir dans Ses souffrances afin que Son nom soit glorifié sur la terre. « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » afin que vous ne viviez pas le reste de votre vie dans la chair selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu (Philippiens 2.5 ; I Pierre 4.2).

Pour conclure cette section très importante sur l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant, je crois qu'il est devenu clair qu'il n'y a aucun aspect de la vie chrétienne qui soit indépendant de l'influence du Saint-Esprit. La vie entière du chrétien est destinée par Dieu a être une vie guidée et contrôlée par l'Esprit de Dieu (Proverbes 3.5-6). Ainsi, la Bible enseigne clairement que le Saint-Esprit est Celui qui nous libère de cette vie égoïste de péché (2 Corinthiens 3.17-18), est le moyen de notre sanctification (2 Thessaloniciens 2.13 ; 1 Pierre 1.2), nous guide dans toute la vérité (Jean 16.13), rend nos prières significatives (Romains 8.26 ; Jude 20) et nous donne le pouvoir de témoigner de l'évangile (Luc 24.49 ; Actes 1.8). C'est là l'oeuvre du Saint-Esprit dans la vie de chaque croyant.

Mettant donc le moi de côté en nous abandonnant à la mort sur la croix de Christ, laissons entièrement la place à la troisième personne de la Divinité, afin qu'elle puisse nous communiquer le salut total préparé pour nous et pourvu en Jésus-Christ.

L'OEUVRE DU SAINT-ESPRIT DANS LA VIE DE L'ÉGLISE

L'oeuvre du Saint-Esprit ne s'arrête pas à la vie individuelle du croyant, mais implique aussi la vie de toute l'Église. Chaque croyant a été baptisé dans le corps de Christ qui est l'Église, par le Saint-Esprit : « Car nous avons tous été baptisés d'un même Esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres ; et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. » (1 Corinthiens 12.13). La nouvelle naissance ne nous place pas seulement en Christ, mais nous identifie aussi avec Son corps, de sorte que « nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres » (Romains 12.5 ; 1 Corinthiens 10.17 ; 12.12). Alors le Saint-Esprit habitant dans les croyants devient le lien qui les unit tous ensemble pour former le corps de Christ, l'Église.

Par conséquent, selon l'enseignement du Nouveau Testament, l'Église forme un corps étroitement uni de croyants, ne faisant aucune distinction de race, de couleur, de sexe ou d'état (Galates 3.26-28). C'est une communauté d'hommes et de femmes qui sont tous par la foi un en Christ et qui sont parfaitement unis et coordonnés dans le but de manifester la vie de Dieu, de la même façon que Christ la manifesta dans Son corps humain lorsqu'Il était sur terre (Jean 14.9 ; 1 Timothée 3.16).

Malheureusement, l'Église chrétienne a misérablement échoué dans cette tâche, de sorte que le monde actuel n'a pas réellement eu l'occasion de voir à quoi Dieu ressemble. Pour cette raison, chaque croyant doit réaliser que le salut en Christ est plus qu'une façon personnelle d'échapper à une damnation éternelle. Chaque personne sauvée en Christ est sauvée « pour de bonnes oeuvres » (Éphésiens 2.10 ; Matthieu 5.16 ; Colossiens 1.10 ; 1 Pierre 2.12) et ceci se fera à l'intérieur du cadre de l'Église, qui doit être le sel de la terre et la lumière du monde.

À moins que nous, qui nous identifions comme chrétiens, sachions ceci et décidions d'être des instruments entre les mains de l'Esprit de Dieu, le monde, qui est composé de plus de 75% de non-chrétiens ne sera jamais vraiment témoin de la puissance de l'évangile, ce qui signifie que des millions de gens descendront dans la tombe sans avoir connu Christ.

L'apôtre Paul explique clairement que chaque membre de l'Église a une fonction spécifique dans sa relation avec le corps, selon l'attribution du Saint-Esprit (Romains 12.5-8 ; 1 Corinthiens 12.14-26 ; Éphésiens 4.11-15 ; 1 Pierre 4.10-11). Ces textes indiquent clairement que chaque croyant a été doté d'un ou plusieurs dons de l'Esprit par lesquels il doit servir l'Église et par lesquels l'Église, en tant que représentante de Christ, doit témoigner de Lui au monde. Ainsi unie, l'Église, en tant que corps de Christ, doit manifester Dieu dans la chair.

En d'autres termes, c'est seulement à travers l'Église dans son intégralité que la vie de Christ peut être pleinement manifestée. Aucun membre individuel ne peut pleinement manifester Christ pour la simple raison qu'aucun membre individuel ne forme la totalité du corps de Christ. En conséquence, il appartient à l'Église, en tant que corps uni, vivant en parfaite coordination et conformité avec les directives du Saint-Esprit, de manifester la totalité de Christ au monde. C'est ce qui se passera avant le retour de Christ, événement auquel la Bible se réfère comme « le mystère de Dieu qui s'accomplira, comme Il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes » (Apocalypse 10.7 ; Colossiens 1.25-27).

À partir des faits énoncés, il devient évident que, en plus de Son oeuvre dans la vie du croyant, le Saint-Esprit a une oeuvre très importante à accomplir dans la vie de l'Église. Cette oeuvre, comme nous l'avons déjà souligné, est double. Tout d'abord, Il accorde des dons à l'Église dans le but spécifique de développer le corps de Christ jusqu'à ce qu'il atteigne « la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4.13). Ces dons concernent la prophétie (1 Corinthiens 14.3-4), l'évangélisation, le pastorat et l'enseignement (Éphésiens 4.11-13). Deuxièmement, le Saint-Esprit accorde des dons à l'Église afin qu'elle puisse manifester la puissance de Dieu et en témoigner à un monde perdu. Ces dons sont les miracles, les langues, les guérisons, etc. (1 Corinthiens 12.8-11 ; 14.22 ; Actes 4.33).

Après presque deux mille ans d'histoire de l'Église, il faut reconnaître avec tristesse qu'elle ne s'est pas développée jusqu'à la plénitude de Christ, ni n'a pleinement manifesté la vie de Dieu dans la chair. Considérant cet échec de l'Église, ne devrions-nous pas venir à Dieu dans l'humilité et la repentance corporative alors que nous approchons de la fin des temps ?

Après tout, la faute ne vient pas de Dieu, mais des hommes. C'est nous qui avons déformé la vérité de l'évangile (Galates 1.6-7 ; 1 Timothée 4.1-2 ; 2 Timothée 4.3-4 ; 2 Pierre 2.1) et avons placé la cause du moi (incluant l'orgueil de notre dénomination) au-dessus de la cause de Christ. Parlant des derniers jours, le prophète Joël proclama : « Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair » (Joël 2.28).

La question que nous devons nous poser est celle-ci : que voulait dire Joël par « après cela ». Quand Dieu répandra-t-Il Son Esprit sur toute chair ? La réponse est donnée dans Joël : « Maintenant encore, dit l'Éternel, revenez à moi de tout votre coeur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations. Déchirez vos coeurs et non vos vêtements, et revenez à l'Éternel, votre Dieu... Qu'entre le portique et l'autel pleurent les prêtres, serviteurs de l'Éternel, et qu'ils disent : Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l'opprobre, pour que les païens dominent sur eux ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : où est leur Dieu ? L'Éternel sera ému de jalousie pour son pays ; Il aura pitié de son peuple. » (Joël 2.12-13, 17-18). C'est cette repentance sincère et profonde que Dieu attend patiemment de Son peuple : « Je reprends et je châtie tous ceux que j'aime ; aie donc du zèle et repens-toi » (Apocalypse 3.19). Et quand ceci sera réalisé corporativement par l'Église, Il répandra alors Son Esprit sur toute chair et cette terre sera « éclairée de sa gloire » (Apocalypse 18.1)

« Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion (symbole de l'Église) ; car le temps d'avoir pitié d'elle, le temps fixé est à son terme... Alors les nations craindront le nom de l'Éternel, et tous les rois de la terre ta gloire. Oui, l'Éternel rebâtira Sion (l'Église), il paraîtra dans sa gloire » (Psaumes 102.13, 15-16).