DYNAMIQUE de l'ÉVANGILE ÉTERNEL

Chapitre 8

LE PRINCIPE DE LA CROIX

Selon l'apôtre Paul, la puissance de l'évangile se trouve dans la croix de Christ (1 Corinthiens 1.17-18). Au chapitre 4, nous avons étudié la croix sous forme de vérité historique, de fait objectif. Dans la présente étude, nous nous préoccuperons de l'application de cette vérité dans nos vies. Nous découvrirons que lorsque la croix est appliquée à la vie d'un croyant, elle devient une puissance de Dieu pour le salut. Toutefois la croix de Christ a aussi de très importantes implications dans la vie chrétienne et nous considérerons premièrement cet aspect avant de poursuivre l'étude de la croix de Christ comme puissance de Dieu capable de nous sauver du péché.

LA CROIX DU CROYANT

Il est impossible pour un véritable croyant d'être uni à Christ sans s'identifier à Sa croix. Le baptême, comme nous l'avons vu dans notre étude précédente, représente notre identification, notre union avec le Christ crucifié, enseveli et ressuscité (Romains 6.3-5). Par la foi, le croyant devient un avec Christ et Christ crucifié. En conséquence, lorsque nous devenons chrétiens, la vérité de la croix que nous avons découverte au chapitre 4 devient d'une importance vitale pour chacun de nous.

La plupart d'entre nous sommes déjà familiers avec le fait que nous devons porter une certaine forme de croix dans la vie chrétienne (Matthieu 10.38 ; 16.24 ; Luc 9.23 ; 14.27). Mais malheureusement, plusieurs ignorent le fait que la croix que doit porter chaque croyant n'est autre que la croix de Christ.

Beaucoup de gens s'imaginent que leur croix est constituée des difficultés et des épreuves de cette vie et, par conséquent, ils entretiennent cette idée que Dieu nous a donné à chacun une croix particulière à porter. Ce qui équivaudrait à dire que certains ont de lourdes croix à porter tandis que d'autres en ont de légères ; ou que certains ont de grosses croix, tandis que d'autres, plus fortunés, en portent des petites, selon les circonstances. Ceci est une erreur et une séduction du diable. Ce n'est pas ce que Jésus avait à l'esprit lorsqu'Il a parlé de porter notre croix. Les difficultés et les épreuves de cette vie sont les conséquences du péché et tous les hommes, croyants et incroyants, doivent en porter.

La croix dont Jésus a parlé et que chaque croyant doit porter afin de Le suivre n'est autre chose que Sa croix. La foi identifie chaque croyant avec la croix de Christ de sorte qu'elle devient la croix du croyant et c'est ce que nous ne devons jamais oublier. Nous savons évidemment que le voleur qui fut crucifié avec Christ a aussi eu à porter littéralement sa propre croix, mais ce fut la croix de Christ dont il accepta le principe qui le qualifiera pour le ciel. La seule croix qui ait de la valeur pour nous sauver du péché est celle-là ; par la foi et le baptême, cette croix est devenue la croix de chaque croyant. Comme l'a déclaré un théologien du dix-neuvième siècle : « Chaque chrétien naît crucifié ».

Il s'ensuit que nous pouvons et devons déclarer avec Paul : « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » « J'ai été crucifié avec Christ ; si je vis, ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi ; et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré Lui-même pour moi » (Galates 2.20). C'est seulement quand chaque croyant saisira cette vérité et identifiera sa croix avec la croix de Christ qu'elle prendra pour nous tout son sens en tant que puissance de Dieu pour le salut.

Par conséquent, qu'il soit bien clair qu'en dehors de la croix de Christ, il n'y a pas de délivrance du péché et qu'ainsi nous ne devons jamais séparer notre croix de la croix de Christ. Le faire serait introduire un élément subtil de salut par les oeuvres et, comme nous l'avons vu dans une étude préalable, toutes les oeuvres de n'importe quelle forme provenant de notre part n'ont aucune valeur ni place dans l'évangile de Christ.

Aussi longtemps que nous vivons dans ce monde de péché, le principe de la croix de Christ doit être appliqué quotidiennement à la vie de chaque chrétien. Il n'y a pas de choix possible dans cette affaire, car Jésus a montré très clairement qu'elle constitue une part nécessaire et vitale de la vie chrétienne. « Puis il dit à tous : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive » (Luc 9.23). Bien entendu, pour la personne charnelle dont la foi est centrée sur elle-même, c'est une chose difficile à faire. Mais pour le croyant pressé par l'amour de Christ, la croix est une chose dans laquelle il se réjouit et se glorifie, car « pour nous qui sommes sauvés elle [la croix de Christ] est la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 1.18).

LE SCANDALE DE LA CROIX

Vous vous souviendrez que lorsque nous avons étudié la vérité de la croix, nous avons découvert que trois choses se sont passées lors de la crucifixion de Christ :
  1. ce que Satan et le monde ont fait à Christ sur la croix ;

  2. ce que Dieu a fait à Son Fils sur la croix ;

  3. ce que Dieu a fait à la race humaine en Christ sur la croix.

Chacun de ces trois aspects joue un rôle vital dans la vie de chaque croyant et nous les considérerons chacun séparément :

À la croix, Satan et ses sujets ont montré leur haine absolue et complète pour Christ, et c'est ce qui les mena à L'exposer ouvertement à la honte (Hébreux 6.6), à Lui infliger des souffrances indicibles et à finalement Le suspendre à la croix pour Le faire mourir de la mort la plus cruelle. Cette vérité appliquée à la vie de chaque croyant est rapportée dans la Bible comme étant « le scandale de la croix » (Galates 5.11).

Je crois qu'il est maintenant devenu clair pour le lecteur que le christianisme signifie plus qu'une simple appartenance à une dénomination et implique un changement radical de position aussi bien que de statut. L'individu qui devient un croyant authentique et se joint à l'Église n'est plus « en Adam » mais il est maintenant « en Christ » ; il n'appartient plus au monde mais il est devenu citoyen des cieux.

Considérant le fait qu'une grande controverse existe entre Satan, le prince de ce monde et Christ, le Seigneur du ciel, il devient évident pour quiconque délaisse ce monde et s'unit au royaume de Christ sur terre (qui est l'Église), qu'il devra subir les attaques de Satan et du monde.

Jésus l'a clairement expliqué à Ses disciples et à plus d'une occasion : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups... Soyez sur vos gardes face aux hommes (c'est-à-dire le monde) ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage contre eux et contre les païens » (Matthieu 10.16-18, 22). Il dit encore : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui, mais parce que vous n'êtes pas du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, c'est à cause de cela que le monde vous hait » (Jean 15.18-19 ; 1 Jean 3.13).

Aux yeux du monde, tout vrai chrétien est un traître et, par conséquent, un objet de haine et de persécution. Paul, écrivant à Timothée, le fit bien comprendre à ce jeune pasteur : « Ainsi, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3.12). Mais ceci, direz-vous, n'est plus vrai aujourd'hui. Ce n'est plus vrai, non parce que le monde s'est amélioré ou a changé ou qu'une réconciliation a eu lieu entre Christ et Satan. Non ! La tragédie dans cette affaire, c'est que l'Église est tombée dans la fornication ; une union profane a pris place entre la « Jérusalem qui est d'en haut » et « Babylone la grande » qui symbolise le monde et sa philosophie d'amour de soi (voir Daniel 4.30).

Malheureusement, le fait est que, pendant trop longtemps, nous avons été associés d'une manière ou d'une autre avec le monde, de telle sorte qu'aujourd'hui, l'Église de Christ, comme Israël autrefois, est captive de Babylone. Pendant des années, ignorant le conseil de Dieu clairement enseigné dans l'Ancien Testament et pleinement révélé dans l'évangile et le principe de la croix (voir Galates 6.14), nous avons, en tant que peuple de Dieu, emprunté les modes de pensée du monde. Nous avons utilisé ses ressources et compté sur elles, nous nous sommes impliqués dans ses politiques, avons institué un dialogue avec ses différentes organisations, de sorte qu'aujourd'hui, l'Église est devenue captive du monde. Ceci se fait ressentir particulièrement dans plusieurs parties du globe où l'Église travaille et fonctionne sous les ordres et les instructions des gouvernements de ce monde. C'est pour cette raison que le dernier message de Dieu à Son peuple est : « Sortez du milieu d'elle (Babylone), mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses plaies » (Apocalypse 18.1-4 ; 14.8).

La distinction entre l'Église d'aujourd'hui et le monde se voit difficilement mais cette situation ne continuera pas bien longtemps, car Dieu a clairement dit qu'll allait intervenir et remédier à la situation. « Quand le nombre des enfants d'Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé ; car le Seigneur accomplira pleinement l'oeuvre et l'exécutera promptement dans la justice. » Et comme Ésaïe l'avait dit auparavant : « Si le Seigneur des armées ne nous eut laissé un germe, nous serions devenus comme Sodome ; nous aurions été semblables à Gomorrhe » (Romains 9.27-29). Ainsi donc, déclare le Témoin véritable concernant la dernière Église, « Je reprends et je châtie tous ceux que j'aime ; aie donc du zèle et repens-toi » (Apocalypse 3.19).

Quand Christ aura criblé et purifié Son Église (Amos 9.9-12) et reproduit Son caractère dans la vie de Son peuple, alors le « scandale de la croix » deviendra à nouveau une réalité et l'histoire se répétera. (Notez Jean 7.7 ; le monde ne pouvait pas hair les Juifs parce qu'il ne voyait pas Christ en eux.)

Puis ce monde divisé s'unira à nouveau contre son ennemi commun, l'Église de Christ et le peuple de Dieu sera encore haï et exposé à la honte, et il souffrira d'une affliction indescriptible et de la mort (Matthieu 24.9-10 ; Luc 6 22). À ce moment-là, la gloire de Dieu devra briller au travers de nous qui nous réjouirons d'avoir été trouvés dignes de souffrir la honte pour Son nom (Actes 5.41) et il nous faudra puiser courage dans ces paroles de Pierre : « Or, c'est à cela que vous avez été appelés ; car Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2.21).

LE SANG DU CHRIST

Nous avons considéré la « croix du croyant » et « le scandale de la croix », les deux étant l'héritage de chaque vrai chrétien uni à Christ par la foi. Maintenant nous devons tourner notre attention vers la glorieuse puissance de la croix. La croix de Christ est la puissance de Dieu pour le salut et, à moins que nous ne découvrions comment saisir cette puissance, nous ne connaîtrons jamais ni ne ferons l'expérience des joies de la vie chrétienne. Pour cette raison, il n'est pas suffisant de connaître simplement la vérité de la croix ; nous devons aussi être touchés par sa puissance si la croix de Christ doit avoir pour nous quelque valeur ou signification.

N'ayons pas d'inquiétudes ou de doutes à ce sujet, car la croix de Christ est capable de nous sauver parfaitement de chaque aspect du péché, de sa culpabilité, de son châtiment et de sa puissance. C'est pour cette raison que Dieu l'a conçue (Hébreux 7.25-27).

La puissance de la croix est double. Elle est capable de nous sauver de la culpabilité et du châtiment de nos nombreux péchés tout en étant le moyen par lequel Dieu nous sauve de l'esclavage du péché. Cette double fonction de la croix est le fruit de deux choses que Dieu a faites à Son Fils sur la croix : 1) Dieu a fait retomber la punition de tous nos péchés sur Christ. 2) Il a englobé toute la race humaine dans la mort de Son Fils. Nous allons dans cette section nous occuper du premier aspect de la puissance de la croix que l'Écriture désigne comme « le sang de Christ ». Nous considérerons le deuxième aspect, « la croix de Christ », au cours de notre prochaine section.

À la croix, les péchés de toute la race humaine ont été placés sur Christ, notre « porteur de péché ». Ce qui signifie que le péché d'Adam qui amena la condamnation sur tous les hommes, plus les péchés de tous les hommes nés dans ce monde, jusqu'à la toute dernière personne qui naîtra avant la fin, tous ces péchés furent posés sur Lui, notre Substitut (Ésaïe 53.6). Et comme nous l'avons vu dans l'étude la croix de Christ (chapitre 4), Dieu n'a pas épargné Son propre Fils, mais a posé sur Lui le plein salaire du péché de sorte que « par une seule offrande, il (Christ) a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.14 ; 9.25-28). Ce suprême sacrifice, antitype des sacrifices offerts dans le service du sanctuaire de l'Ancien Testament, est assimilé avec « le sang de Christ » dans le Nouveau Testament.

Nous découvrirons que, pour cette raison, les auteurs du Nouveau Testament ont placé une valeur infinie sur le sang de Christ. Par exemple, il est capable de nous racheter (1 Pierre 1.18, 19), de nous justifier

(Romains 5.9), de nous purifier de tous nos péchés (1 Jean 1.7), d'annuler la culpabilité de nos nombreux péchés (Matthieu 26.27-28), et d'établir la paix entre les hommes pécheurs et le Dieu saint (Colossiens 1.20). Ceci n'est qu'un aperçu de la valeur du sang de Christ pour chaque croyant.

Toutefois, avant de continuer à découvrir la puissance du sang de Christ dans la vie du croyant, il serait bon pour nous de comprendre d'abord la signification de cette expression « le sang de Christ ». Nous trouverons dans les Écritures que le sang joue un rôle vital quand il s'agit de faire face au péché. Ainsi, nous lisons : « Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang ; et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon » (Hébreux 9.22). C'est pourquoi il nous est dit que la vie de la chair est dans le sang : « Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang » (Genèse 9.4). En conséquence, le sang répandu symbolise ou indique que la vie a été mise à mort.

Ainsi, Dieu déclara à l'ancien Israël : « Car la vie de la chair est dans le sang ; et je vous l'ai donné sur l'autel pour faire une expiation pour vos âmes ; car c'est le sang qui fait l'expiation pour l'âme » (Lévitique 17.11). Et pour la même raison, l'ange de la mort passa outre les enfants d'Israël qui avaient du sang d'un agneau sacrifié sur le linteau de leur porte (Exode 12.12).

Tout le sang répandu dans les divers sacrifices de l'Ancien Testament était le type ou l'ombre du sang de Christ, c'est-à-dire Sa vie qu'Il livra à la croix pour les péchés du monde. Par conséquent nous ne devons jamais interpréter le sang de Christ comme se rapportant littéralement à Son sang humain, qui ne différait en rien du nôtre (Hébreux 2.14) et qui n'aurait eu, soit dit en passant, aucun pouvoir pour nous sauver.

Le sang de Christ représente Sa vie divine, originelle, non empruntée, non dérivée, et qu'll a livrée ou abandonnée pour nous, en échange de notre vie condamnée morte en Lui éternellement. C'est ce suprême sacrifice qui nous sauve de la culpabilité et du châtiment du péché et nous qualifie pour la vie éternelle ; voilà ce que représente le pouvoir du sang que nous allons maintenant étudier.

Selon les Écritures, le sang de Christ est capable de nous sauver de trois façons et il est de la plus haute importance que nous prenions connaissance de la triple fonction et du pouvoir de ce sang. Ces trois fonctions différentes peuvent se définir comme suit : par rapport à Dieu, par rapport à l'homme et par rapport à Satan.

Considérons-les brièvement l'une après l'autre :

Par rapport à Dieu. L'apôtre Jean nous dit que le péché est du diable, et qu'il est aussi transgression de la loi (1 Jean 3.4-8). Nos péchés ont ainsi une action décisive sur notre relation avec Dieu Lui-même. Voici comment le prophète Ésaïe le définit : « Ce sont vos iniquités qui ont mis une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous ont caché sa face, et l'empêchent de vous écouter » (Ésaïe 59.2).

Ceci nous place dans une situation désespérée car les hommes ne peuvent pas en réalité vivre séparés de Dieu, la source de toute vie. Comment un homme pécheur peut-il alors être réconcilié avec un Dieu saint ? Il n'y a qu'une seule réponse à ce problème : le sang de Christ. La mort de Christ pour nos péchés est la seule manière par laquelle nous pouvons être réconciliés avec Dieu ; ainsi, « lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort (le sang, verset 9) de Son Fils » (Romains 5.10). Il s'ensuit que lorsque le sang de Christ est appliqué par la foi à notre vie de péché, la réconciliation prend place entre Dieu et nous, apportant la paix à nos coeurs. « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Romains 5.1 ; Jean 14.27).

Mais le sang de Christ est si merveilleux que non seulement il nous réconcilie avec Dieu quand nous venons à Lui au tout début, mais plus encore, il continue à nous purifier et à pardonner nos péchés à tous les jours tandis que nous demeurons en Lui, confessant nos péchés (1 Jean 1.7-9). La puissance du sang de Christ ne diminue jamais et ne peut perdre, non plus, son efficacité pour nous sauver de nos péchés. Pour cette raison, la relation du croyant avec Dieu n'est jamais brisée, ce qui signifie que nous pouvons venir à Dieu avec assurance, par le sang de Christ, peu importe quelle peut avoir été notre expérience (Hébreux 10.19-22).

Chaque croyant devrait savoir ceci et s'en réjouir. Malheureusement, la vie de prière de plusieurs d'entre nous est freinée, parce que nous nous concentrons sur notre propre personne et nos manquements, quand il s'agit de nous approcher de Dieu, au lieu de venir à Lui par les mérites du sang de Christ. Quelle que soit notre expérience chrétienne, nous ne devons jamais approcher notre Dieu saint autrement que par le sang de Christ, et de cette manière, nous pouvons le faire hardiment, sans aucune honte ni peur.

Par rapport à l'homme. Le péché non seulement affecte nos relations avec Dieu mais il apporte aussi la culpabilité et l'angoisse dans nos vies (Genèse 42.21). Chacun de nous est familier, à un degré plus ou moins grand, avec le problème de la culpabilité. Et, inutile de le dire, la culpabilité est une chose vraiment déplaisante ; d'ailleurs la science médicale moderne confirme le fait que la grande majorité des maladies et des malheurs de l'homme proviennent au fond de culpabilité. Le diable offre, par l'entremise du monde, de nombreux remèdes pour vaincre ce problème de la culpabilité, tels que l'alcool, le tabac, les drogues, etc., mais aucune de ces choses ne peut réellement et d'une manière permanente nous épargner la souffrance qui l'accompagne. Une fois encore, c'est seulement le sang de Christ qui peut nous sauver d'une conscience coupable (Hébreux 9.14 ; 10.2).

Ainsi donc, un croyant qui a été touché par le pouvoir du sang de Christ compte parmi les personnes les plus heureuses de ce monde, en dépit de tout ce qu'il peut avoir à endurer dans cette vie. Car non seulement il a fait la paix avec Dieu par le sang de Jésus mais il a, en même temps, trouvé une paix intérieure avec lui-même par ce même sang. Le roi David qui commit plusieurs péchés terribles, y compris le meurtre, a connu la puissance du sang de Christ et il pouvait par conséquent déclarer : « Heureux celui dont la transgression est remise et dont les péchés sont pardonnés ! Heureux l'homme à qui l'Éternel n'impute pas l'iniquité et dans l'esprit duquel il n'y a point de fraude ! » (Psaumes.32.1-2 ; Romains 4.8). Tel est le privilège de chaque croyant dont la foi repose sur le sang de l'Agneau.

Par rapport à Satan. Il existe un troisième effet que produisent nos péchés. Cela permet à Satan, l'ennemi des âmes, de nous accuser devant Dieu. Dans Apocalypse 12.10, il nous est dit que Satan est l'accusateur des frères et qu'il nous accuse devant Dieu. Ses accusations sont justes car nous avons de nombreux péchés dont nous pouvons être accusés et que nous ne pouvons ni Dieu ni nous nier. Comment pouvons-nous faire face à ces accusations ? Le verset 11 nous en donne la réponse : « Ils l'ont vaincu par le sang de l'Agneau ». Ceci représente la troisième fonction du sang de Christ ; il est capable de faire face à chaque accusation de Satan contre les saints.

La Bible rapporte plusieurs incidents au cours desquels Satan lance des accusations contre les saints, où il s'objecte à ce que Dieu use de faveur envers les saints. Par exemple, dans Zacharie 3.1-4, nous lisons que Josué le Grand-Prêtre représentant l'assemblée se tient debout devant l'ange de l'Éternel et nous trouvons Satan prêt à lui résister ou à l'accuser. À nouveau, dans Jude 9, nous lisons concernant le conflit entre Christ et Satan au sujet du corps de Moïse. Dans chaque cas semblable, nous voyons que Satan et ses accusations échouent et l'arme qui cause sa défaite est chaque fois la même : c'est le sang de Christ. Sur la base de Son sang, Christ, notre avocat et médiateur, repousse chaque accusation et revendication du diable. C'est là le merveilleux pouvoir de Son sang. Comme l'affirme l'apôtre Paul : « Qui condamnera ? Jésus-Christ est celui qui est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! » (Romains 8.34).

Dans le calendrier juif, un jour se détachait comme ayant plus d'importance que tout autre jour de l'année, le Jour des Expiations, car il indiquait le jour final du jugement. En ce jour, le vrai peuple de Dieu était purifié de tous ses péchés (Lévitique 16.30). Comment cela se réalisait-il ? C'était par le sang du bouc pour le Seigneur (Lévitique 16.9, 15-16) qui symbolisait le sang de Christ (voir Hébreux 9.11-12).

Ainsi, l'espérance de chaque croyant au jour du jugement ne repose pas sur sa bonté personnelle ou ses réalisations, mais sur le sang de Christ et sur Sa justice. « Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde ; c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement »{l Jean 4.17).

De plus, non seulement Satan nous accuse devant Dieu, mais il prend aussi plaisir à pointer son doigt vers nous. Chaque fois que nous tombons dans le péché ou n'atteignons pas l'idéal que Dieu a pour nous ; il en prend immédiatement avantage et essaie de nous décourager en nous accusant par notre conscience. La question est celle-ci : Comment réagissez-vous à de telles accusations ? Tombez-vous sous leur attaque et vous sentez-vous vaincus et prêts à abandonner ? Ou bien vous levez-vous pour répondre : « Oui, je suis un pécheur et j'ai péché gravement, mais j'ai trouvé miséricorde. » Voulez-vous être libéré des accusations du diable et du fardeau du péché ? Il y a de la puissance dans le sang de Christ et tout ce qui vous est demandé, c'est de vous en saisir par la foi.

C'est donc là le merveilleux pouvoir du sang de Christ, disponible pour nous à travers le don inexprimable de Dieu. Nous sommes par lui réconciliés avec Dieu puisqu'il est capable d'effacer chaque péché et de nous raccommoder avec Lui [réunir en Un - signification du mot expiation « at-one-ment »] ; Son sang purifie notre conscience mauvaise et coupable, de sorte que nous obtenons cette paix intérieure qui dépasse toute intelligence (Philippiens 4.7). C'est pour cette raison que les auteurs du Nouveau Testament accordent une valeur infinie au sang de Christ et c'est aussi pourquoi nous devons faire de même.

LA CROIX DE CHRIST

Jusqu'ici, nous avons considéré l'application subjective de : 1) ce que Satan a fait à Christ sur la croix, ce que la Bible appelle « le scandale de la croix », et 2) nous avons considéré la valeur du sang de Christ, qui est l'application subjective de ce que Dieu a fait à Christ sur la croix. Maintenant, nous devons accorder notre attention à la troisième et dernière application de la vérité de la croix de Christ, c'est-à-dire ce que Dieu a fait à la race humaine en Christ sur la croix. Notre étude sur la croix de Christ (Chapitre 4) nous a révélé que toute la race humaine est morte « en Christ » à la croix.

Vous vous demandez peut-être pourquoi Dieu a inclus toute la race humaine dans la mort de Son Fils. N'était-il pas suffisant que Christ ait porté les péchés du monde entier ?

Il y a deux raisons principales dans les Écritures démontrant pourquoi il était nécessaire pour Dieu d'inclure tous les hommes dans la mort de Son Fils. En premier lieu, cela était nécessaire pour que nous puissions être délivrés de notre position « en Adam » qui, comme nous l'avons vu, nous place sous la condamnation (Romains 5.12-21). Dans 1 Corinthiens 15.22, nous lisons : « Et comme tous meurent en Adam, ainsi tous revivront en Christ ». Or, il est clair que nous ne pouvons pas posséder cette espérance d'être rendus vivants en Christ si nous ne sommes pas premièrement morts en Adam à la croix quand nous sommes morts en Christ, le second ou dernier Adam. Ainsi l'espoir de la résurrection ne peut appartenir qu'à ceux qui se sont, par la foi, soumis et abandonnés à la mort en Christ (lire Jean 12.24-,25 ; Romains 6.8 , 2 Timothée 2.11).

Deuxièmement, il était nécessaire pour Dieu d'inclure tous les hommes dans la mort de Christ parce que c'était la seule façon dont Il pouvait nous libérer du pouvoir du péché (Romains 6.7). Afin d'apprécier

ceci, nous devons comprendre le double problème du péché. Le péché n'est pas seulement un acte (la transgression de la loi) qui nous rend coupable devant Dieu et nous met sous la condamnation de la loi, mais le péché est aussi une puissance qui tient l'homme dans ses griffes. Ceci est clairement révélé dans Romains 7.14-24 où Paul décrit la situation typique de quelqu'un qui désire faire le bien, en lui-même et par lui-même, mais qui constate qu'il est incapable de le faire, parce qu'il est captif de la loi du péché. Peu importe sa détermination d'atteindre la justification en lui-même et par lui-même, cela lui est impossible parce que le principe du péché domine notre vie à tous. Jésus le fit clairement comprendre à Nicodème quand Il lui dit : « Celui qui est né de la chair est chair » (Jean 3.6). Il voulait ainsi dire que la nature de la chair ne peut pas être changée et la Bible déclare clairement que la nature de la chair, qui est la vie naturelle héritée d'Adam, est incapable de garder la loi ou de pratiquer la justice, car elle est inimitié contre Dieu (Romains 8.7).

En tant que chrétiens, nous apprécions le fait glorieux que Jésus-Christ est mort pour nos péchés sur la croix (le sang de Christ) afin que nous puissions obtenir le pardon. Mais vous avez découvert, j'en suis sûr, que ce pardon, aussi merveilleux qu'il puisse être, n'est pas suffisant. Vous désirez aussi la délivrance du péché ; car autrement votre vie n'est qu'un cercle vicieux de péché et pardon, et encore péché, ce qui est à tout le moins frustrant. Les actes de péché peuvent être pardonnés et effacés par le sang de Christ, mais le principe du péché ne peut pas être pardonné et doit donc être détruit. Dieu, par exemple, peut nous pardonner nos actes égoïstes ou nos accès de colère, mais l'égoïsme comme tel ou cette disposition que nous avons à perdre notre calme, Il ne peut les pardonner. Ces choses doivent disparaître ou, pour être plus précis, elles doivent être crucifiées et c'est pourquoi Dieu nous a inclus, vous et moi, dans la croix de Christ.

La grande erreur que font la plupart des gens quand ils viennent à Christ au début de leur expérience est de penser que la chair ou la vie naturelle peut être changée ou réformée et devenir ainsi agréable à Dieu. Il en résulte que beaucoup commencent leur vie chrétienne en faisant des promesses à Dieu et en prenant des résolutions. Tôt ou tard cependant, dépendamment de notre force de volonté, nous découvrons tous que de telles promesses ou résolutions sont comme des toiles d'araignées. Peu importe l'effort déployé, le résultat est toujours le même : un échec.

Quel est le problème ? Il est clair que nous n'avons pas vu la vérité que la vie pécheresse de la chair est irréparable. Mais une fois que nos yeux auront été ouverts à cette vérité (qui nous est révélée par la loi de Dieu, Romains 7.7-13), nous nous réjouirons dans la croix de Christ et comprendrons pourquoi Dieu nous a placés en Christ crucifié et nous a donné, en échange, la vie même de Son Fils.

À la différence de toute autre religion non chrétienne, le christianisme n'offre pas aux hommes pécheurs une vie changée mais une vie échangée [« ex-changed », passée et renouvelée]. Ainsi, plus vite nous chrétiens réaliserons que la perfection de la chair est impossible (Galates 3.1-3), plus vite nous nous soumettrons à la formule de l'évangile : « Je suis crucifié avec Christ ; si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi... » (Galates 2.20).

La plus grande découverte qu'un incroyant puisse faire, c'est que Christ est mort pour lui, tandis que la plus grande découverte qu'un chrétien peut faire, c'est qu'il a été d'une part crucifié avec Christ et de l'autre part, que sa vie est maintenant cachée en Christ (Colossiens 3.3). Une telle découverte mettra fin à tout effort égoïste dans la vie du croyant. Au lieu de cela, il « vivra par la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est donné Lui-même pour moi » (Galates 2.20).

Ainsi donc, pour résumer cette glorieuse vérité concernant la puissance de la croix, nous pouvons dire que le sang de Christ est la solution de Dieu pour tous nos péchés, tandis que la croix de Christ est Son remède pour nous délivrer de la source même du péché. Le premier est le moyen de notre justification tandis que la seconde est le moyen de notre sanctification. Et tout comme nous ne pouvons pas obtenir le pardon de nos péchés à moins que Christ ne les porte tous sur la croix, de même nous ne pouvons connaître la délivrance du pouvoir du péché à moins que Christ ne nous porte avec Lui sur la croix.

La sanctification, la victoire sur le péché, implique un processus double qui prend place au même moment ; d'un côté, par la foi, nous nous soumettons totalement à notre mort en Christ, afin que, de l'autre côté, l'Esprit de Christ qui habite en nous puisse manifester en nous et par nous la vie de Christ. Voici comment l'apôtre Paul le décrit : « Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle » (2 Corinthiens 4.10-11 ; Philippiens 3.10).

Quelle est alors la conclusion de toute cette affaire ? Quand nous associons le sang de Christ (Sa mort pour nos péchés) avec la croix de Christ (notre mort en Lui), nous découvrons en effet l'entier et merveilleux pouvoir de la croix, plein et complet ; et nous pouvons nous réjouir avec Paul et dire : « Pour moi, Dieu me garde de me glorifier, si ce n'est de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Galates 6.14). Telle est la bénédiction que Dieu a pour chacun de nous dans la croix de Christ, « car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés elle est la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 1.18).