DYNAMIQUE de l'ÉVANGILE ÉTERNEL

Chapitre 2

L'AMOUR ACHARNÉ DE DIEU

L'amour de Dieu est le fondement de notre salut ; sans cet amour, il n'y aurait aucun évangile à prêcher (Jean 3.16 ; Éphésiens 2.4-7 ; Tite 3.3-5 ; 1 Jean 4.9). Afin donc de comprendre et d'apprécier Ia bonne nouvelle du salut, nous devons premièrement être enracinés et fondés dans l'amour de Dieu (Éphésiens 3.14-19). La Bible enseigne clairement que « Dieu est amour » (1 Jean 4.8, 16). Ceci ne veut pas dire que l'un des attributs de Dieu est l'amour, mais qu'll est amour ; par conséquent, tout ce qui concerne Sa personne et Ses oeuvres doit être compris dans le contexte de Son amour, y compris Sa loi (Matthieu 22.36-40) et Sa colère (Romains 1.18-32). Notez comment Paul définit la colère de Dieu comme passive, aux versets 24, 26, 28 ; l'amour ne contraint pas mais nous laisse aller quand nous choisissons délibérément de suivre notre propre voie.

Le plus grand obstacle à la compréhension de l'amour de Dieu, c'est notre propre amour humain. La plupart des chrétiens commettent l'erreur de projeter sur Dieu leurs propres idéaux humains en matière d'amour. En agissant ainsi, ils rabaissent l'amour de Dieu à un niveau humain ; le résultat est que non seulement nous faussons l'image de Dieu mais nous pervertissons l'évangile de Sa grâce salvatrice en Christ. C'est pour cette raison que Paul veut que les chrétiens comprennent « l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance » (Éphésiens 3.19).

L'une des principales raisons de ce problème, comme nous le verrons plus loin, a trait à nos langues modernes. La langue française, comme la plupart des langues modernes, ne possède qu'un mot pour désigner l'amour. C'est pourquoi il est si difficile, dans notre étude de la Bible, de faire la distinction entre les concepts humains de l'amour (tous souillés par l'amour de soi) et l'amour de Dieu. Dans les Écritures, l'amour de Dieu (l'agapé) est tout à fait contraire à l'amour humain (phileo), de telle sorte que les deux ne peuvent être comparés mais seulement mis en contraste. Notez ce qui suit :

Ésaïe 55.8-9. Des millions d'années-lumière séparent les pensées et les voies de Dieu des nôtres. Matthieu 5.43-48. En contraste avec l'amour humain (v. 43), Christ enseigna à quoi ressemble l'amour de Dieu et comment cet amour doit distinguer le chrétien des incroyants (v. 44-48). Notez aussi Jean 13.34-35.

Romains 5.6-8. Dans les versets 6 et 8, Paul explique l'amour de Dieu en contraste ou en contradiction avec l'amour humain (v. 7).

LA DISTINCTION ENTRE L'AMOUR DE DIEU ET L'AMOUR HUMAIN

Contrairement à la plupart de nos langues modernes (y compris le français) qui ne possèdent qu'un seul mot pour désigner l'amour, les auteurs du Nouveau Testament avaient le choix entre quatre mots grecs pour décrire l'amour humain et l'amour divin. Ces quatre mots étaient :

Storge : l'amour familial ou l'amour pour un parent.

Phileo : l'affection entre deux personnes ou l'amour fraternel.

Éros : sa signification courante était l'amour entre deux personnes du sexe opposé, ce qui a donné en français le mot « érotique ». Cependant, le célèbre philosophe grec Platon lui avait attribué une signification plus noble et spirituelle et l'avait appelé « l'éros céleste » (l'amour platonique), le définissant comme le détachement des intérêts sensuels et matérialistes en faveur d'une recherche de « Dieu ». Ainsi, l'éros, tel que Platon l'avait défini, devint la plus haute forme d'amour humain chez les Grecs.

Agapé : un mot obscur, surtout sous sa forme nominale ; comme verbe, il signifiait généralement aimer les autres sans mobile égoïste, une chose non naturelle d'où son usage peu répandu.

Comme le Nouveau Testament a été écrit en grec, langue qui possédait ces quatre termes pour désigner l'amour, les auteurs du Nouveau Testament pouvaient utiliser différents mots pour distinguer l'amour de Dieu de l'amour humain et c'est ce qu'ils ont fait. Le mot éros n'apparaît jamais dans le Nouveau Testament et le mot le plus usité pour décrire l'amour humain est phileo. D'autre part, l'amour de Dieu est défini par tous les auteurs du Nouveau Testament comme l'agapé.

Un bon exemple de la façon dont deux mots différents sont utilisés dans le Nouveau Testament pour définir l'amour mais traduits par le même mot amour [ou charité] en français se trouve dans Jean 21.15-17. Dans les deux premières questions, Jésus a utilisé la forme verbale de l'agapé (l'amour qui ne faillit jamais, 1 Corinthiens 13.8). Pour sa part, Pierre a répondu avec phileo, l'affection humaine, les deux fois. La troisième fois, Jésus a pris à Son tour le mot phileo, et c'est ce qui a profondément attristé Pierre.

Dans le Nouveau Testament, on a donné à l'agapé un sens très particulier, provenant de la révélation de Dieu dans la sainte histoire de Christ et démontré de manière suprême sur la croix (Romains 5.6-10). Il contredit tout à fait le phileo humain et même l'éros céleste (qui représentait pour les Grecs la forme la plus noble de l'amour) et ceci d'au moins trois façons :

1. L'amour humain (éros céleste ou phileo) est conditionnel et par conséquent réciproque. Il doit être suscité et dépend de la beauté extérieure ou de la bonté de la personne. Lorsque cet amour humain est projeté sur Dieu, il transforme l'évangile en légalisme, en bonne nouvelle conditionnelle ou en bons conseils. Notez comment les Juifs ont ainsi perverti l'évangile (Matthieu 19.16 ; Jean 9.16, 31) ; ici l'homme doit faire une bonne action quelconque avant que Dieu puisse le sauver ou même l'écouter.

En contraste, l'amour divin agapé est inconditionnel et, par conséquent, spontané, sans motif et indépendant de notre bonté ou de notre valeur personnelle. Lorsque nous comprenons ainsi l'amour de Dieu, le salut ou l'évangile devient une bonne nouvelle inconditionnelle (Romains 5.6-10 ; Éphésiens 2.4-6 ; Tite 2.3-5). C'est pour cette raison que la Bible enseigne clairement que la race humaine est sauvée par la grâce seule, une faveur non méritée (Actes 15.11 ; Romains 3.24 ; 5.15 ; 11.6 ; Éphésiens 1.7 ; 2.8-9 ; Tite 2.14 ; 2.11 ; 3.7).

2. L'amour humain (éros céleste ou phileo) est changeant, c'est-à-dire que cet amour oscille et n'est pas digne de confiance. Pierre en est un bon exemple. Lors de la Pâque juive, il fit à Jésus cette promesse : « Je suis prêt à te suivre même en prison et jusqu'à la mort » (Luc 22.31-34). Mais quand le test survint, il échoua misérablement. Cela vaut la peine ici de noter le dialogue entre Jésus et Pierre après la résurrection, comme nous l'avons déjà mentionné ci-dessus (Jean 21.15-17). À deux reprises, Jésus posa cette question à Pierre : « M'aimes-tu (agapao) plus que ne m'aiment ceux-ci ? » Et par deux fois, Pierre répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime (phileo) » (v. 15-16). La troisième fois, Jésus changea de mot et dit : « M'aimes-tu (phileo) ? »

Ce n'était pas la même question que Jésus présenta à Pierre cette fois. C'était comme s'il avait dit : « Pierre, est-ce la seule sorte d'amour que tu as pour moi (philéo, cet amour humain non digne de confiance) ? » Rien d'étonnant à ce que Pierre ait été attristé par cette dernière question. Mais il était maintenant un homme réellement converti (dans le sens où il avait perdu toute confiance en lui-même Philippiens 3.3) et avec humilité, il répondit : « Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime (phileo) » (v. 17). C'est la seule sorte d'amour (phileo ou éros) que l'être humain est capable de produire en et par lui-même. (Incidemment, le taux élevé de divorce aux États-Unis est essentiellement dû à cet amour changeant, non digne de confiance, l'amour humain dépourvu d'agapé).

Totalement à l'opposé, l'amour de Dieu (agapé) est immuable. C'est cette raison qui le poussa à faire cette déclaration aux Juifs infidèles : « Je t'ai aimé d'un amour éternel » (Jérémie 31.3). Selon la description paulinienne de l'amour de Dieu, l'agapé ne défaille jamais (1 Corinthiens 13.8). Ce fut clairement démontré à la croix quand, « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il mit le comble à son amour [agapao] pour eux » (Jean 13.1). Quand nous chrétiens réaliserons l'amour immuable de Dieu pour nous et serons « enracinés et fondés dans l'agapé » (Éphésiens 3.17), nous serons capables de dire avec le grand apôtre : « Qui nous séparera de l'amour (agapé) de Christ ? Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour (agapé) de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur » (Romains 8.35-39).

3. L'amour humain à son meilleur (l'éros céleste) est en fait une recherche de soi. Nous sommes par nature égocentriques et tout ce que nous pensons et disons en et par nous-mêmes est ainsi entaché par l'amour-propre, par l'égoïsme. En conséquence, l'amour de l'homme essaie toujours de s'élever, que ce soit sur le plan social, politique, scolaire, matériel, économique ou même religieux. Nous sommes tous esclaves de « nos propres voies » (Ésaïe 53.6, Philippiens 2.21). Comme nous l'avons vu dans notre étude précédente, nous avons tous été conçus dans l'iniquité (repliés sur nous-mêmes). Par conséquent, nous sommes tous sans exception privés de la gloire de Dieu, de l'amour agapé (Romains 3.23).

Mais l'amour de Dieu (l'agapé) est tout à fait contraire. C'est le don de soi. C'est pour cette raison que Christ ne S'est pas accroché à Son égalité avec le Père, mais S'est dépouillé et est devenu l'esclave de Dieu, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix (Philippiens 2.6-8). Durant toute Sa vie sur terre, Christ a démontré l'agapé de Dieu (Jean 17.4, première partie). C'est la « gloire du Fils unique venu du Père » que les disciples ont contemplée (Jean 1.14). Il a vécu pour le bénéfice des autres ; Il S'est réellement fait pauvre pour nous, afin que par Sa pauvreté, nous soyons enrichis (2 Corinthiens 8.9).

Il n'y a pas d'amour de soi dans l'amour de Dieu (1 Corinthiens 13.5) et c'est cet amour manifesté dans la vie du chrétien par la présence de l'Esprit (Romains 5.5 ; Galates 5.22) qui constitue le plus puissant témoignage de la capacité de l'évangile de transformer et de sauver (Jean 13.34-35). C'est ce que Christ voulait dire quand, S'adressant à Ses disciples, Il a dit : « Vous êtes la lumière du monde ; que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres (d'agapé) et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5.14, 16).

La manifestation suprême de l'amour qui se donne a été démontrée sur la croix quand Christ a goûté la seconde mort pour toute l'humanité (Hébreux 2.9). Il est évident qu'il s'agissait de la seconde mort puisque les croyants qui sont justifiés en Jésus-Christ doivent encore mourir de la première mort, qui est un sommeil, mais seront épargnés de la seconde (Apocalypse 20.6). La seconde mort est la cessation de toute vie, un adieu final et éternel à la vie. C'est à cette mort que Christ a été soumis sur la croix. Il a bien voulu renoncer à la vie pour toujours (non pas seulement pour trois jours) afin que nous puissions vivre à Sa place (nous le verrons en détail au chapitre 4). C'est cet amour désintéressé qui a transformé les disciples qui, avant la croix, étaient dominés par leur intérêt personnel (Luc 22.24). De même, quand nous obtiendrons un aperçu de cet amour démontré de manière éclatante par le sacrifice de Christ sur la croix de Calvaire, nous serons nous aussi transformés (2 Corinthiens 5.14-15).

Pour conclure ce contraste entre l'amour divin et l'amour humain, qu'il soit clair pour chaque lecteur que c'est uniquement en réalisant ces trois qualités de l'amour divin agapé (inconditionnel, immuable et se donnant soi-même) que l'évangile devient pour nous une bonne nouvelle inconditionnelle de salut. Et lorsque nous serons enracinés et fondés dans cet amour agapé, nous rejetterons toute crainte et pourrons servir notre Dieu avec un mobile dépourvu d'égoïsme (1 Jean 4.7, 12, 16-18).

L'AGAPÉ ET LA GRANDE CONTROVERSE

Quand Satan s'est rebellé contre Dieu dans le ciel (Apocalypse 12.7-9), il se révoltait en fait contre l'amour-agapé de Dieu l'esprit même de Sa loi (Matthieu 22.36-40 ; Romains 13.10 ; Galates 5.13-14). L'idée que cet amour-agapé « ne cherche point son intérêt » (c'est-à-dire le moi, 1 Corinthiens 13.5) était trop restrictive pour Lucifer. Par conséquent, il s'y objecta et introduisit le principe de l'amour de soi ou l'éros (Ézéchiel 28.15 ; Ésaïe 14.12-14). Ainsi, depuis sa chute, l'ennemi de Dieu et de l'homme (Satan) a détesté le concept de l'agapé. Quand ce concept fut redonné à l'humanité par la prédication de l'évangile, il était, bien sûr, fin prêt à l'attaquer de toutes ses forces (Apocalypse 12.10-12). La première chose donc qu'il attaqua dans l'Église chrétienne ne fut pas le Sabbat ni l'état des morts ; ces vérités ont été perverties plus tard ; mais il a d'abord visé le concept de l'amour divin agapé.

Après que les disciples eurent quitté la scène, la direction de l'Église passa entre les mains des « Pères de l'Église » qui étaient d'origine grecque. Une lutte épique s'engagea immédiatement dans le but de substituer le concept de l'éros à celui de l'agapé.

Les Grecs furent indignés de voir que les auteurs du Nouveau Testament avaient dans leur langage ignoré la forme la plus noble de l'amour (l'éros céleste) et utilisé en lieu et place un mot inusité (agapé). Ils eurent l'impression que les disciples de Christ, tous Juifs sauf Luc,.ne comprenaient pas bien leur langue et donc qu'une rectification s'imposait. Le premier à s'y essayer fut Marcion (mort approximativement en 160 ap. J.-C.) Il fut suivi par Origène (mort autour de 254 ap. J.-C.) qui transforma la sublime déclaration de Jean « Dieu est amour » (1 Jean 4.8) en « Dieu est éros ». Mais la bataille ne s'arrêta pas là ; elle se poursuivit jusqu'au quatrième siècle, avec Augustin, l'évêque d'Hippo (Afrique du Nord) et l'un des plus éminents « Pères » de l'Église catholique romaine.

Augustin réalisa combien il était vain de substituer l'éros à l'agapé. Aussi fit-il une chose très astucieuse. Utilisant la logique grecque, il prit les deux concepts de l'agapé et de l'éros et les fondit en un seul, produisant une synthèse qu'il appela « caritas » (mot latin) d'où provient notre mot français « charité », terme souvent utilisé dans notre Version Segond pour désigner l'agapé. Ce mot « caritas » fut non seulement accepté par la chrétienté mais devint le mot clef pour définir l'amour divin et chrétien dans la théologie catholique romaine. Il représentait un mélange d'agapé et d'éros, de telle sorte que l'évangile fut transformé de « Non pas moi mais Christ » (Galates 2.20) en « Moi plus Christ », concept de l'évangile encore prévalent de nos jours. Dès le moment où la pure signification de l'agapé fut corrompue, I'évangile se trouva perverti par l'amour de soi, l'Église chrétienne perdit sa puissance et fut précipitée dans les ténèbres du Moyen Âge. Ce n'est qu'avec la Réforme du seizième siècle que Luther prit conscience du problème et tenta de briser le mariage des deux concepts. Cependant, l'Église moderne croupit encore dans une obscurité relative en ce qui a trait à la véritable signification de l'agapé et donc de l'évangile.

LES TROIS ÉVANGILES

Il existe aujourd'hui trois concepts d'amour : le concept de l'éros ou l'amour de soi, le concept de l'agapé de Dieu ou l'amour qui se donne, et le concept de caritas, un mélange d'amour de soi et d'amour qui se donne (éros et agapé). Chacun de ces trois concepts est à l'origine d'un type d'évangile bien particulier dans le cadre de l'histoire humaine. Les païens qui sont plongés dans l'éros ont produit dans leurs différentes religions l'évangile des oeuvres. Comme Aristote, le grand philosophe grec, le déclara : « Le salut est le mouvement de la créature vers Dieu ». Platon enseigna à peu près la même chose et croyait que Dieu sauve uniquement les gens dignes d'être aimés. En d'autres mots, l'évangile éros enseigne que l'homme doit se sauver lui-même en offrant à Dieu des sacrifices et des bonnes oeuvres afin de Lui plaire et de se rendre acceptable à Ses yeux. Nous appelons cela le « légalisme » ou le salut par les oeuvres, le fondement de toutes les religions non chrétiennes.

Au coeur de la théologie catholique romaine se trouve l'évangile de la charité (caritas) : l'homme doit d'abord prouver par de bonnes oeuvres qu'il désire être sauvé ; quand Dieu le voit, Il vient alors à sa rencontre à mi-chemin pour le sauver. Cet évangile enseigne que nous devons faire de notre mieux pour rencontrer l'idéal de Dieu et que Christ comblera la différence. Les chrétiens de Galatie tombèrent dans ce piège (Galates 3.1-3) tout comme un grand nombre de chrétiens aujourd'hui. Cette religion consiste dans la foi plus les oeuvres ou la justification plus la sanctification. C'est un légalisme subtil qu'on appelle « galatianisme ».

La Bible ne souscrit cependant ni à l'évangile de l'éros ni à celui de la caritas. En opposition totale aux deux évangiles ci-dessus, les apôtres enseignaient que lorsque nous étions encore « sans force », « impies », « pécheurs » et même « ennemis », Dieu a démontré Son amour-agapé pour les pécheurs par la mort de Son Fils, qui nous a pleinement réconciliés avec Lui (Romains 5.6-10). Cet évangile de l'agapé est le clair enseignement du Nouveau Testament (Jean 3.16 ; Éphésiens 2.1-6 ; 1 Timothée 1.15 ; Tite 3.3-5 ne sont que quelques exemples). L'évangile éros aussi bien que l'évangile caritas peuvent être décrits comme une bonne nouvelle conditionnelle. L'évangile agapé qui bouleversa le monde aux temps apostoliques (Actes 17.6) est une bonne nouvelle inconditionnelle.

C'est cet évangile que le monde a désespérément besoin de voir restauré et révélé aujourd'hui et qui doit éclairer la terre de sa gloire (Apocalypse 18.1) avant que n'arrive la fin (Matthieu 24.14 ; Apocalypse 14.6-15). Pour fin de comparaison, nous avons ici représenté les trois évangiles sous forme de schéma :

ÉROS
       
CARITAS
       
AGAPÉ
(Légalisme)
       
(Galatianisme)
       
(Grâce)
                                       
Dieu
       
Dieu
       
Dieu
A
       
|
       
|
|
       
V
       
|
|
       
A
       
|
|
       
|
       
V
Homme
       
Homme
       
Homme

L'AMOUR DIVIN AGAPÉ ET L'ESTIME DE SOI

L'un des effets du problème du péché, c'est qu'il a produit dans bien des vies un sens amenuisé d'estime de soi et de valeur personnelle. Malheureusement ce problème s'est amplifié dans notre monde complexe avec son taux élevé de divorce et son style de vie compétitif. Ceci fait de notre époque un temps privilégié pour les conseillers matrimoniaux. Bien qu'il y ait des circonstances où il peut être nécessaire de voir un conseiller humain, j'aimerais vous présenter le « Merveilleux Conseiller » (Ésaïe 9.6) qui seul possède une solution permanente pour vous.

Comme nous l'avons déjà vu en discutant du problème du péché (Chapitre 1), la Bible considère que la chair pécheresse a peu de valeur. À Nicodème dont la religion insistait beaucoup sur l'oeuvre humaine, Jésus dit : « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3.6). Par cette parole, Il voulait dire que la chair ne peut être changée et donc qu'elle ne peut rien produire de bon aux yeux de Dieu (Romains 7 18). C'est parce tout ce que l'homme fait, en et par lui-même, est souillé par l'amour de soi. Par conséquent, il n'y a point d'homme bon, ni de juste, pas même un seul (Romains 3.10, 12).

C'est pour cette raison que l'apôtre Paul disait aux chrétiens de Philippes que nous ne devons avoir aucune confiance dans la chair (Philippiens 3.3). Tout ceci est dévastateur pour notre ego humain et rend très difficile le face à face avec Dieu et avec nous-mêmes ; le résultat est une très mauvaise image de soi-même et une très pauvre estime de soi. Mais j'ai une bonne nouvelle pour vous : l'amour divin agapé pour chacun d'entre nous. La seule solution permanente au problème d'une faible estime de soi est une bonne compréhension de l'amour inconditionnel (agapé) de Dieu et de Sa vérité salvatrice en Christ. Comme l'a déclaré le prophète Ésaïe, en dépit de notre condition pécheresse, Dieu nous rendra plus précieux que l'or fin d'Ophir (Ésaïe 13.12). C'est ce qu'Il a déjà accompli en Christ, comme nous le verrons au cours de notre étude du prochain chapitre.