DYNAMIQUE de l'ÉVANGILE ÉTERNEL

Chapitre 1

LE PROBLÈME DU PÉCHÉ

Puisque l'évangile est la puissance de Dieu pour sauver l'homme du péché (Romains 1.16), il est important que nous commencions notre étude avec un bref aperçu du problème du péché avant d'examiner la solution que Dieu a préparée pour nous en Christ. C'est seulement dans le contexte de l'état total de péché et de dépravation de l'homme que l'évangile de Christ prend toute sa signification. L'évangile, lorsqu'il est accepté et appliqué à nos vies, peut être défini par la formule : « Non pas moi, mais Christ » (Galates 2.20). Cette formule est exprimée de différentes façons dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens 15.10 ; Philippiens 3.3, 8, 9).

La partie la plus difficile de cette formule, quand il s'agit de la mettre en pratique, est la première moitié : « Non pas moi ». C'est parce que nous, êtres humains, déchus et pécheurs, sommes nés égocentriques par nature et que notre tendance humaine est, par conséquent, de vivre indépendamment de Dieu (Romains 1.20-23). Une juste compréhension du problème du péché constitue la seule manière sure de détruire toute confiance en soi-même et de se tourner vers Christ, comme étant notre seule justice, espérance et assurance.

Il est important de noter ici, avant de procéder à l'étude même de l'évangile, que cet énoncé général concernant le besoin de la race humaine de saisir le problème du péché ne s'applique pas aux personnes ayant des problèmes d'adaptation et qui, pour une raison ou une autre, ont très peu d'estime d'elles-mêmes. Il serait plus sage pour elles de passer directement au chapitre 2 : « L'amour acharné de Dieu ».

Ce qui suit est un bref historique et une analyse du problème du péché.

1. L'ORIGINE DU PÉCHÉ

Ézéchiel 28.14-15. Le péché a pris son origine au ciel, dans l'esprit de Lucifer, le chef des anges. La Bible n'explique pas comment le péché a pu ainsi naître dans un être parfait, car le péché est inexplicable. On s'y réfère par conséquent comme étant « le mystère de l'iniquité »

Ésaïe 14.12-14. La racine, l'essence du péché de Lucifer fut l'exaltation de soi, ce que la Bible définit comme l'iniquité, qui signifie en hébreu être tourné vers soi (Ésaïe 53.6). L'amour de soi est ainsi le principe sous-jacent de tout péché, un principe tout à fait opposé au principe du gouvernement divin fondé sur l'amour désintéressé ou « l'agapé » (1 Jean 4.7, 8, 16). Ainsi donc, le péché peut être interprété avec justesse comme une rébellion contre Dieu, contre Son agapé. Selon 1 Corinthiens13.5, l'amour de soi ne fait pas partie de l'agapé.

Romains 7.7. Au coeur de chaque péché se trouve la convoitise ou la recherche de soi. La convoitise vient du diable et n'est pas de Dieu (voir 1 Jean 2.15-16).

Jean 8.44. Dans le ciel, Lucifer (qui devint ensuite Satan) convoita la position de Christ et voulut par conséquent Le tuer afin de L'écarter de sa route (aux yeux de Dieu le meurtre commence dans l'esprit, voir Matthieu 5.21, 22).

Apocalypse 12.7-9. Le péché, par sa présence dans le coeur de Lucifer, provoqua une guerre dans le ciel. Satan et les anges qu'il avait trompés et qui s'étaient rangés de son côté furent vaincus et jetés hors de leur demeure céleste.

2. LE DÉVELOPPEMENT DU PÉCHÉ

Quoique le péché ait pris naissance dans l'esprit de Lucifer au ciel, il n'a jamais eu la possibilité de s'y développer. C'est sur terre que Satan et ses anges lui en ont donné la possibilité. Voyons comment tout cela s'est produit :

Genèse 1.26, 28. Dieu créa cette terre pour l'homme et lui en confia donc la domination.

Luc 4.5-6. En trompant nos premiers parents (Adam et Ève) et en causant leur chute, Satan prit possession de ce monde et en fit son royaume ; ceci est fondé sur le principe énoncé dans 2 Pierre 2.19. Veuillez noter que Jésus n'a pas remis en question la prétention de Satan que le monde lui fut livré.

Jean 14.30. Depuis la chute de l'homme, Satan est devenu le « prince de ce monde ».

2 Corinthiens 4.3, 4. Paul fait mention de Satan comme étant le « dieu de ce monde ».

1 Jean 5.19. Le monde entier, mis à part les chrétiens, est sous le contrôle de Satan, ou comme le texte original grec le désigne, « le malin ».

Jean 8.32-34. L'homme, vaincu par Satan, est devenu esclave du péché (Romains 6.17 ; 7.14).

Employant l'homme comme son agent, Satan érigea un royaume (que la Bible appelle « le royaume de ce monde ») entièrement basé sur le principe de l'égoïsme (le moi) et complètement opposé et contraire au « royaume des cieux ». Par conséquent, tout ce qui contribue à ériger ce système mondain nationalisme, tribalisme, politique, éducation, commerce, divertissements, sports, clubs sociaux, technologie, etc. est fondé sur le principe de l'amour de soi, même si cela peut ne pas sembler toujours aussi évident. Selon 1 Jean 2.16, « tout ce qui est dans le monde », (c'est-à-dire tout, sans exception) est basé ou fondé sur la convoitise (c'est-à-dire l'amour de soi).

Dans le Nouveau Testament et spécialement dans le livre de l'Apocalypse, le terme « Babylone » est utilisé comme symbole pour représenter le royaume spirituel de ce monde qui est sous la domination de Satan et se trouve en opposition au royaume de Dieu et à Son peuple (Apocalypse 14.8 ; 17.3-6 ; 18.1-3). L'origine de ce symbole peut être retracé dans la Babylone littérale de l'Ancien Testament, la capitale du plus grand empire que le monde ait jamais connu (lire Daniel 2). Selon Daniel 4.30, « Babylone la grande » fut construite sur le principe de l'amour de soi et constitue, par conséquent, un symbole approprié du royaume de Satan. En contraste, « Jérusalem », qui représente le royaume de Christ, vient d'en haut et est appelée « la sainte cité ». (Galates 4.26 ; Apocalypse 21.10).

Comme Satan est un menteur et un séducteur, une partie importante de ce monde semble être bonne (un piège spécialement conçu pour les chrétiens), mais à la fin du monde, quand le caractère de Satan deviendra ouvertement connu de tous, on verra que le monde entier (bon et mauvais) adore le dragon « qui séduisit toute la terre » (Apocalypse 12.9 ; 13.3-4). Dieu a permis à Satan de faire sa propre volonté et d'accroître le péché dans ce monde depuis quelque 6 000 ans. Mais le temps est venu où Satan et son royaume doivent être démasqués et détruits pour toujours (2 Pierre 3.10-13 ; Psaumes 92.7-9).

Mais Dieu a préparé pour la race humaine déchue et captive de Satan un moyen de lui échapper (2 Pierre 3.9). C'est la bonne nouvelle de l'évangile qu'Il veut faire connaître à tous afin qu'ils la reçoivent. Selon Matthieu 25.34, Dieu a préparé le royaume céleste pour recevoir les hommes et ce « dès la fondation du monde », tandis que le verset 25.41 indique que les feux destructeurs de l'enfer ont été préparés « pour le diable et pour ses anges » seulement. Selon Jean 3.16, « Dieu a tant aimé le monde [la race humaine] qu'il a donné son Fils unique, » afin que personne ne périsse, mais que tous puissent avoir à la place la vie éternelle. Ceux qui répondent avec foi à l'amour de Dieu, manifesté dans le don de Son Fils, expérimenteront la délivrance de la condamnation qui repose sur Satan et son royaume. (Jean 5.24 ; Romains 8.1).

3. LE PÉCHÉ DÉFINI

Avant de procéder à l'étude de l'évangile, il serait bon de définir davantage le péché afin que la bonne nouvelle du salut ait pour nous du sens. La Bible emploie quelques douze mots différents pour définir le péché dans l'Ancien Testament et à peu près cinq dans le Nouveau Testament ; mais en les regroupant, nous pouvons diviser le péché en trois concepts de base. Ces trois concepts sont tous présentés dans Psaumes 51.2-3. Ce sont l'iniquité, le péché et la transgression. Nous les considérerons maintenant un à un.

L'iniquité

La racine de ce mot signifie « courbé », « crochu » ou « plié ». Ce mot était employé pour décrire la partie courbée d'un bâton de berger. Tel qu'utilisé dans les Écritures, il se réfère à notre condition spirituelle. Notez les textes suivants :

Psaumes 51.5. David fut « conçu dans l'iniquité ». Il s'agit certainement de sa condition spirituelle puisqu'il était physiquement beau (1 Samuel 16.12). La signification première du mot iniquité ne correspond pas à un acte mais à une condition. Par suite de la chute, l'homme est devenu par nature spirituellement « courbé », de sorte que la force motrice de sa nature est l'amour de soi. Paul la définit comme « la loi du péché et de la mort » (Romains 7.23 ; 8.2). C'est cette condition qui est la cause de tous nos péchés et qui nous rend esclaves du péché (Romains 3.9-12 ; 7.14).

Ésaïe 53.6. Deux choses sont révélées dans ce texte : 1) Nous nous sommes tous égarés puisque nous sommes tous tournés ou enclins à suivre « notre propre voie ». 2) Cette propre voie (c'est-à-dire l'égocentrisme) est synonyme d'iniquité, une iniquité qui fut placée sur Christ, porteur de notre péché. C'est ce « péché dans la chair » que Christ « a condamné » sur la croix (Romains 8.2-3).

L'iniquité consiste simplement à suivre notre propre voie, une condition innée qui nous empêche (sans Sauveur) d'atteindre la véritable justice puisque la loi de Dieu exige même que nos mobiles soient purs et dépourvus d'égoïsme (Matthieu 5.20-22, 27, 28). En contraste avec l'iniquité ou l'égoïsme se trouve l'agapé (l'amour divin) qui vient de Dieu et « ne cherche point son intérêt » (1 Corinthiens 13.5). Notre prochaine étude abordera ce sujet plus en détail.

Ésaïe 64.6. Parce que l'homme a été par nature conçu dans l'iniquité, toute justice qu'il peut produire, par ses propres efforts, est comme un vêtement souillé devant Dieu, étant contaminée par l'amour de soi (l'égoïsme). Selon Zacharie 3.3-4, les vêtements sales équivalent à l'iniquité. En contraste avec nos vêtements souillés de propre justice, le vêtement blanc de la justice de Christ est offert à l'Église de Laodicée afin que ses membres puissent être réellement vêtus et que « la honte de leur nudité ne paraisse pas » devant le trône du jugement de Dieu (Apocalypse 3.18 et Romains 10.3-4).

Matthieu 7.22-23. Les actes de propre justice camouflés ou déguisés sous le nom de Christ seront dévoilés au jugement et clairement identifiés comme étant des oeuvres d'iniquité (c'est-à-dire motivés par l'amour de soi). Chaque chrétien devrait examiner ce texte attentivement. Nos oeuvres proviennent-elles de Christ et sont-elles motivées par l'agapé ou sont-elles agréables à la chair (Galates 6.12) ? Sont-elles le résultat d'une véritable relation avec Christ (c'est-à-dire des oeuvres de foi) ou bien travaillons-nous en Son nom sans Le connaître véritablement ? (Voir aussi Luc 13.25-28).

Philippiens 3 3-9. Étant converti, Paul reconnaît l'inutilité de sa propre justice et l'échange volontiers pour la justice de Christ qui s'obtient par la foi.

Lorsque nous aurons compris la vraie signification de l'iniquité, nous réaliserons que rien de bon n'habite en nous (Romains 7.18) et nous commencerons à avoir faim et soif de la justice de Christ qui nous est offerte gratuitement par l'évangile.

Le péché

Ce mot signifie en réalité « manquer le but ». Dans Juges 20.16, le mot hébreu péché (traduit par « manquer ») est utilisé selon sa vraie signification. Employé dans un sens spirituel, le péché manque la marque divine et ne peut obtenir la gloire de Dieu, qui correspond à Son amour désintéressé, l'agapé (Romains 3.23).

Puisque tous les hommes sont nés spirituellement tournés vers eux-mêmes (conçus dans l'iniquité), il n'est pas difficile de comprendre ce que dit Romains 3.10, 12 : « Il n'y a point de juste, pas même un seul ; ... Il n'en est aucun qui fasse le bien ». La condition pécheresse de l'homme rend impossible pour lui de faire quoi que ce soit d'autre que de pécher, à moins qu'il n'ait un Sauveur. C'est pourquoi l'évangile est le seul espoir de salut pour l'homme. Tandis que l'homme possède la liberté de choisir d'accepter ou de rejeter la justice de Christ offerte dans l'évangile, il ne peut cependant choisir entre commettre le péché ou être juste. L'homme est né esclave du péché et peu importe les efforts qu'il déploie, il échouera toujours à réaliser l'objectif divin (Romains 7.15-24). Pour une étude plus complète, lisez les textes suivants : Job 15.14-16 ; Psaumes 14.2-3 ; Ésaïe 1.4-6 ; Jérémie 17.9 ; Marc 7.21-23.

La transgression

Ce mot signifie une violation délibérée de la loi ou une désobéissance volontaire. La transgression présuppose que la personne connaît la loi. Dans le domaine spirituel, la transgression constitue une violation de la loi morale, c'est-à-dire des dix commandements de Dieu, la verge ou mesure de la justice (voir 1 Jean 3.4). Une connaissance de la loi de Dieu transforme le péché en « transgression ». Notez les passages suivants :

Galates 3.9. La loi a été donnée pour faire du péché une transgression.

Jacques 2.9. La loi nous convainc que nous sommes transgresseurs.

Romains 3.20. Par la loi, nous avons la connaissance du péché.

Romains 5.20. La loi n'a pas résolu le problème du péché mais l'a fait « abonder » davantage.

Romains 7.7-13. La loi démontre notre condition pécheresse et révèle notre impuissance totale.

Comme le péché est trompeur, il serait impossible pour l'homme pécheur de réaliser pleinement sa condition à moins que Dieu ne la lui ait révélée. C'est ce qu'Il a fait en donnant la loi. La loi n'a jamais été donnée comme moyen de salut ou comme remède pour le péché. La loi est incapable de produire la justice en nous à cause de notre état de péché (Romains 8.3). La seule façon par laquelle l'homme peut être sauvé du péché repose en Christ. Les Écritures déclarent clairement que « nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi » (Romains 3.20 ; Galates 2.16 ; 3.21-22 ; 5.4). Elle ne peut pas rendre l'homme saint et bon parce qu'il est « vendu au péché » (Romains 7.12-14). Mais Dieu a donné la loi à l'homme pécheur pour qu'elle soit notre « pédagogue (notre escorte) pour nous conduire à Christ, afin que nous puissions être justifiés par la foi » (Galates 3.24).

Ce sera notre sujet d'étude au cours des prochains chapitres.