Christ parle à Laodicée

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LAODICÉE DOIT OUVRIR LA PORTE

« Voici je me tiens devant la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je dînerai avec lui et lui avec moi. » (Apocalypse 3.20) (La Bible du Semeur)

Dans les deux chapitres précédents, nous avons démontré que le plus grand besoin de Laodicée est la repentance -- c'est-à-dire un changement de mentalité, un changement de direction --. Dans le contexte du message à Laodicée nous avons vu que cela signifie deux choses :
  1. Nous avons besoin de changer notre opinion et d'adopter celle de Christ. (Apocalypse 3.17)
  2. Nous avons besoin de nous repentir (de changer) de notre propre justice, qui consiste dans les oeuvres de la loi, en direction de La Justice de Christ, qui consiste dans les oeuvres de la foi. (Apocalypse 3.18)
Il se trouve qu'un tel changement est une des choses les plus difficiles à obtenir. Se repentir de ses péchés est une chose, mais se repentir de sa propre justice est toujours quelque chose de très difficile. Ninive n'est aucun problème pour se repentir de ses péchés. Mais se repentir de sa propre justice est très dur, comme l'a révélé l'histoire des Juifs, parce que la propre justice à première vue ne paraît pas mauvaise. C'est pourquoi les Juifs refusèrent de se repentir. Ils ne voyaient rien de mauvais dans leur propre justice. Pour cette raison Dieu dut faire passer Job par une expérience si difficile, avant qu'il puisse confesser qu'il n'y avait rien de bon en lui.

Maintenant, quelques-uns pourraient poser cette question : « Comment pouvons-nous savoir ce qu'est la Justice de Christ et ce qu'est la propre justice? » Du fait que la propre justice, ou oeuvre de la loi, et les oeuvres de la Foi se ressemblent beaucoup dans les actions, vous ne pouvez pas facilement dire où est la différence. Ceci peut être vrai. Mais nous devons toujours avoir présent à l'esprit, qu'il n'y a rien de bon en nous, même dans notre attitude, car c'est Dieu qui mérite toute la louange et toute la gloire. Il ne doit y avoir aucune vantardise, intérieurement ou extérieurement lorsque Christ vit en nous par la Foi.

Mais maintenant la question se pose : « Comment cette repentance qui est requise de nous peut-elle se réaliser? Qu'est-ce que Dieu attend de notre part? » Il nous faut regarder le verset suivant dans le message à Laodicée, c'est-à-dire Apoc. 3.20. « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, je viendrai en lui et je souperai avec lui et lui avec Moi. »

Ces expressions : « frapper à la porte » et vouloir « entrer » sont extraites du Chant de Salomon (Cantique des cantiques). Beaucoup de chrétiens ont de grandes difficultés avec ce livre de la Bible. Quelques-uns pensent même que c'est une sorte de pornographie biblique et qu'il ne devrait pas faire partie du canon de l'Écriture. Le Cantique de Salomon est cependant écrit pour des personnes ayant une mentalité spirituelle, parce qu'il révèle le grand dessein de Dieu d'avoir une relation intime et profonde avec Ses croyants. C'est le sujet du plaidoyer de Christ en Apoc. 3.20 : une alliance entre Lui et l'Église, comparée au mariage.

Le premier mot dans Apoc. 3.20 est « Vois ». C'est un mot très intéressant. Il signifie : « S'il te plait, fais attention à ». L'affirmation suivante dit : « Je me tiens à la porte et je frappe. » Cela a une résonance comme si Christ était à l'extérieur de vous; et s'Il est à l'extérieur, cela implique que vous êtes inconverti. Et ainsi, la question surgit : « Christ parle-t-Il à des inconvertis? » Non, parce qu'Il a déjà identifié Laodicée comme étant Son peuple... Ce qu'Il veut dire ici, c'est : « Je suis en dehors de vos oeuvres ». C'est là l'enjeu de la question. « Je connais vos oeuvres; Je n'en suis pas la SOURCE. C'est en réalité sur votre propre justice que vous vous appuyez. Je veux être à l'intérieur. Il me faut être la SOURCE même de vos oeuvres. « En d'autres termes, Je suis en train de frapper à la porte de votre coeur pour attirer votre attention, afin que Je puisse entrer et devenir la SOURCE de vos oeuvres. S'il vous plaît, laissez-Moi être votre justice..., non pas seulement en termes de votre état devant Dieu, mais en termes de votre vie chrétienne quotidienne. »

Pour comprendre la signification réelle de ce plaidoyer de Christ, il nous faut réaliser que le Nouveau Testament divise les chrétiens en deux camps. Remarquez comment l'apôtre Paul le définit en 1 Cor. 3.1 : « Et moi, frères, je ne pouvais pas vous parler comme à des êtres spirituels, mais comme à des êtres CHARNELS ». Selon cette affirmation, il y a deux sortes de chrétiens : spirituels et charnels.

Remarquez encore comment Paul définit le caractère charnel. Il ne s'y réfère pas comme étant des êtres inconvertis, mais il dit : « même à des bébés en Christ ». Il y a des bébés en Christ. Les bébés, comme vous le savez, n'arrivent pas à marcher parfaitement, mais ils tombent parce qu'ils sont des bébés. Ils sont faibles -- c'est-à-dire des enfants en Christ --. En outre, Paul ajoute : « J'ai dû vous nourrir avec du lait. » C'est là le second problème avec les bébés, non seulement ils tombent, mais vous ne pouvez pas leur donner de la nourriture solide. Paul est en train de dire : « Je vous ai nourris avec du lait et non de la nourriture solide, parce que jusqu'à présent, vous n'étiez pas capable de la supporter. Et même maintenant, vous ne l'êtes pas encore. Car vous êtes encore charnels... » versets 2 et 3 (1ère partie).

Paul écrivait cette lettre aux Corinthiens approximativement dix ans après que l'église de Corinthe avait été établie. Il disait : « Vous n'avez pas progressé spirituellement; vous êtes encore charnels. » D'où l'évidence : « Et puisqu'il y a parmi vous de la jalousie, des disputes, ne marchez-vous pas selon l'homme? » En d'autres termes, « Votre comportement n'est pas celui d'un chrétien, votre conduite est comme celle des gens du monde. » Il ne dit pas qu'ils sont perdus. En fait 1 Cor 3.16 le dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? » Ils sont convertis et ont expérimenté la nouvelle naissance mais on ne peut pas le voir par leur style de vie.

Le chrétien spirituel, par ailleurs, n'est pas seulement quelqu'un qui est converti mais quelqu'un qui marche selon l'Esprit. Quelle est la distinction entre un chrétien charnel et un chrétien spirituel? L'enjeu du problème n'est pas la conversion. L'enjeu c'est que le chrétien charnel marche principalement selon la chair, parce qu'il est dominé par le « moi » et c'est bien ce qu'est la chair, et il en résulte deux problèmes :
  1. Il est témoin médiocre et
  2. Il ne représente pas vraiment Christ...
Lorsque les gens le regardent, ils disent : « Si c'est cela le christianisme, je ne veux rien avoir à faire avec cela. » Il est un médiocre représentant du Christ, du fait que sa conduite est très peu différente de celle de l'homme inconverti. C'est pour cette raison même que le bloc de l'Est s'est tourné vers le marxisme. L'église de cette partie du monde avait perdu sa saveur. Toute l'Europe de l'Est était composée de nations chrétiennes depuis des siècles, mais elle fut séduite et passa au Marxisme parce que l'église chrétienne avait manqué de révéler la vie de Christ. Elle faillit parce que les croyants, de manière générale, étaient des chrétiens charnels.

Il y a un autre point qu'il nous faut considérer concernant les chrétiens charnels. Ces derniers sont dans une position très dangereuse. Il est très facile pour le diable de les tirer hors de Christ, parce qu'ils marchent encore selon la chair, lorsque vous regardez un chrétien charnel et regardez ensuite les gens du monde, il y a souvent très peu de différence dans la conduite apparente. C'est pourquoi nous ne devons pas juger. Il est très difficile de juger si un chrétien charnel est converti ou inconverti parce que dans la conduite, il est souvent très peu différent des gens du monde.

En contraste, laissez-moi vous donnez deux aspects de ce qui arrive quand un chrétien est spirituel. Comme déjà mentionné, un chrétien spirituel n'est pas seulement converti, mais il marche dans l'Esprit. Un tel croyant peut être décrit comme étant la lumière du monde, parce qu'il reflète Jésus-Christ. Quand il en est ainsi, deux choses prennent place premièrement, un tel croyant dominera la chair par la puissance de l'Esprit. Deuxièmement un chrétien spirituel reflètera la Justice de Christ.

Paul conseille aux Galates : « Je dis : marchez selon l'Esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. » En d'autres termes, la seule manière de dominer la chair n'est pas par la force de la volonté, ni par l'effort humain, mais par la marche dans l'Esprit. Paul fait une déclaration similaire aux Romains : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. »

Ce qui est évident dans la vie d'un chrétien spirituel, à travers la puissance de l'Esprit habitant en lui, c'est que la chair est dominée. Nous devons relire Galates 5.17-18, mais dans le contexte du verset 16 car les versets 17 et 18 sont des explications des déclarations qu'il a faites au vetset 13. Dans Galates 5.22-23 Paul dit que lorsque nous marchons dans l'Esprit, le fruit de l'Esprit est « l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. La loi n'est pas contre ces choses. » Autrement dit, c'est en harmonie avec la loi. Ceci contraste avec les oeuvres de la chair et ce que nous avons précédemment décrit dans les versets 19 à 21. Ce que nous avons besoin de comprendre, c'est que la justice impartie prend place seulement quand nous avons perdu toute confiance en la chair et quand nous pouvons dire dans nos coeurs : « Non pas moi, mais Christ. »

En fait, il y a trois étapes dans le développement du chrétien et un examen de ces trois étapes est nécessaire pour réaliser la grande importance du message à Laodicée. Il y a souvent beaucoup de confusion à ce sujet. Quelles sont ces trois étapes?
  1. nous considérerons le croyant dans son état inconverti,
  2. ce qui arrive à la conversion et
  3. le changement qui prend place à la glorification.
Nous devons tout d'abord considérer un texte du Nouveau Testament qui définit ce qui constitue la partie spirituelle en l'homme. Nous découvrons qu'il y a trois éléments en nous. Dans 1 Thessaloniciens 5.23, Paul prie pour la sanctification totale des croyants de Thessalonique. Il dit : « Que le Dieu de paix vous sanctifie tout entiers (ou complètement) (il divise alors l'homme en trois éléments) et je prie Dieu pour que tout votre être esprit, âme et corps, soit conservé irrépréhensible lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. »

La première chose que nous devons comprendre concernant la composition de l'homme spirituel, c'est qu'aucun de ces trois éléments n'a une existence indépendante. L'idée d'une âme immortelle, capable d'une existence indépendante du corps vient des Grecs et n'est pas biblique. Tous ces trois éléments ensemble forment l'être humain et quand nous mourons, ils arrivent tous les trois à leur fin. Plus rien n'existe au-delà. L'esprit est ce que Paul appelle l'homme intérieur; c'est la demeure de Dieu. « Des les âges éternels, c'était le dessein de Dieu que chaque être créé, depuis le séraphin saint et éclatant jusqu'à l'homme serait un temple habité par le créateur. « Jésus-Christ, Dieu, créa Adam, celui-ci était habité par le Saint Esprit. Au coeur même de notre esprit est la conscience. C'est à travers la conscience que Dieu nous amène à la conviction et nous dirige. L'âme, c'est la pensée humaine, le centre où se trouve aussi la volonté. Par conséquent, c'est dans l'âme ou « psyché » que nous avons le pouvoir de choix et de décision. Le corps est la partie visible, extérieure de l'homme. Ces trois éléments sont en relation très étroite avec le sanctuaire de l'Ancien Testament. Rappelons-nous que le sanctuaire était un type du Christ (Jean 2.19-22) et par extension, aussi un type du croyant qui, par la foi, est devenu un avec Christ. (1 Cor. 6.19).

LE LIEU TRÈS SAINT qui représente l'esprit de l'homme est le centre, résidence de Dieu. L'âme est le LIEU SAINT et là où Dieu est en fonction, exactement comme le prêtre était en fonction dans le lieu saint du sanctuaire terrestre. Le paris extérieur, qui est le corps, était visible de tous; c'est là où le sacrifice avait lieu. En effet, Paul dit en Romains 12.1 : « Offrez vos corps comme un sacrifice vivant... ce qui est pour vous un culte raisonnable. « Disons aussi que cette vérité ne doit pas nous faire perdre de vue qu'il y a un Sanctuaire réel dans les cieux. La Bible enseigne clairement que Dieu habite et oeuvre dans le ciel aussi bien que dans le coeur de tout humble croyant. (Ésaie 57.15).

Ceci étant établi, considérons tout d'abord Adam à la création. Avant la chute, Adam était totalement dépendant de Dieu et c'était là. la signification de l'Alliance du Sabbat. Disons-le en passant. C'est pourquoi nous ne devons jamais présenter le Sabbat comme le septième jour de l'homme : c'est le septième jour de Dieu. En fait, c'était vraiment le premier jour entier de la vie d'Adam. L'homme ne commença pas en travaillant. Il commença à se reposer selon le plan de Dieu. Dieu, Lui, oeuvra tout d'abord et ensuite se reposa parce que Son oeuvre était parfaite et achevée. L'homme, lui, d'autre part, commença par le repos en Dieu. Ensuite, durant les six jours suivants, il se réjouit de ce qu'il avait reçu par son repos de foi. Mais au moment où nos premiers parents péchèrent, Dieu leur dit : « À partir de maintenant, vous gagnerez votre pain à la sueur de votre front, parce que vous vous êtes détournés de moi. »

À la création d'Adam, il y avait une parfaite harmonie entre le divin et la nature humaine. Il n'y avait jamais de conflit en Adam entre sa nature humaine et le Saint-Esprit qui habitait en lui. Ils étaient en parfaite harmonie, parce qu'Adam avait été créé à l'image de Dieu et Dieu est AGAPÉ. L'Esprit, qui est à la source de l'amour de Dieu, contrôlait Adam totalement. Son humanité réfléchissait la gloire de Dieu qui est Son amour dénué de tout égoïsme.

Il s'agit là d'Adam avant la chute. Maintenant que se passa-t-il en Adam lorsqu'il pécha? Dès que le péché vint en Adam, il se détourna de sa dépendance de Dieu pour devenir dépendant de lui-même. Le péché d'Adam l'amena à tourner le dos à Dieu. Ce faisant le Saint-Esprit le quitta et il mourut spirituellement. (mais non point physiquement). Et le moi prit la place du Saint-Esprit. C'est là ce qu'Adam transmit à sa postérité. Au coeur même de l'homme déchu, se trouve l'égoïsme que la Bible appelle « notre propre voie ». (Ésaie 53.6) Agapé est toujours dépourvu d'égoïsme parce qu'Agapé (l'amour de Dieu) ne cherche jamais sa propre voie. (1 Cor. 13.5)

En Adam, l'amour Agapé se tourna vers soi-même, vers le moi, et c'est là ce qui constitue l'amour humain après la chute. C'est un Agapé qui a fait demi-tour.

Parce qu'Adam mourut spirituellement, nous, en tant que ses enfants, nous naissons aussi morts spirituellement. Éph. 2.1 nous dit qu'avant notre conversion « nous étions morts dans nos péchés et nos transgressions. » L'amour du moi remplaça l'amour Agapé de Dieu. En résultat de la chute, la vie humaine fut placée sous la malédiction de la loi. Cela signifie qu'Adam n'avait plus le droit légalement de continuer à vivre. Il se trouvait là légalement condamné. En outre, la nature humaine devint aussi esclave du péché. (Rom. 5.12-21). C'est là ce que la Bible veut dire par le mot « charnel ». La vie d'Adam devint pleine de péché. C'était Adam à la chute et c'est ainsi que vous et moi nous naissons. Nous sommes nés charnels, nous naissons dominés par le moi; nous sommes esclaves du péché par naissance. (Rom. 7.14)

Il n'y a rien que vous et moi puissions faire pour nous sauver nous-mêmes de cette malheureuse conjoncture; c'est impossible. C'est comme un fermier qui essaie de produire des pommes sur un oranger, c'est impossible. La Bible est très claire sur ce point. Jérémie a bien décrit ce drame lorsqu'il écrivit : « Est-ce qu'un Éthiopien peut changer sa peau et un léopard ses taches? Comment pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes habitués à faire le mal? » (Jér. 13.23)

Maintenant, que se passe-t-il lorsqu'une personne est convertie? Quel changement a lieu dans cette personne? La conversion signifie accepter Christ comme votre vie. La première chose qui se passe lorsque vous êtes converti, c'est que le Saint-Esprit vient et habite dans votre esprit. De même qu'Adam avant la chute, le Saint-Esprit veut maintenant habiter en vous. Et ceci parce que vous avez fait reddition de votre vie à la croix, et que vous avez accepté la « formule » de l'Évangile : « Non pas moi, mais Christ ». (Gal. 2.20). Selon Paul, vous êtes devenus vivants spirituellement. Par la naissance, à cause de la chute, vous étiez spirituellement morts. Et maintenant vous êtes devenus spirituellement vivant, parce que vous avez accepté Christ comme votre Sauveur et votre Justice, vous avez maintenant un statut de justifié devant la loi. Maintenant, le problème de savoir si oui ou non vous pouvez aller au ciel n'est plus en jeu. Du point de vue de Dieu, en ce qui le concerne. Il vous considère comme étant en Son Fils, parfait et complet en Lui. » (Col. 2.17)

Mais votre nature humaine n'a pas changé d'un iota. Elle est toujours charnelle. Ce qui signifie que votre nature humaine est toujours contrôlée par le moi. À cause de cela, il y a un conflit qui s'établit dans la vie de chaque croyant né de nouveau. Ce conflit a lieu entre la nature divine, dont vous êtes devenu participant, et la nature humaine qui est toujours en inimitié contre Dieu. Ces deux natures dans le croyant sont tout le temps en conflit. Beaucoup de chrétiens sont dans la confusion à ce sujet, parce qu'il pensent que ce conflit signifie qu'ils ne sont pas convertis. Ceci n'est pas vrai. En fait, si vous n'avez pas ce conflit, alors je me pose des questions sur votre conversion. Ce conflit est un bon signe parce qu'il vous dit que maintenant votre esprit s'est repenti et est converti, mais puisque votre nature pécheresse ne cède pas, il y a conflit entre la chair et l'Esprit. (Gal. 5.17)

Où ce conflit se situe-il? C'est ici que la plupart des chrétiens n'ont pas compris le problème. Le Saint-Esprit qui habite votre esprit ne peut vous donner la justice impartie de Christ sans le consentement de votre volonté. L'Esprit ne peut et ne veut jamais travailler par contrainte, parce que Dieu nous a créés moralement libres.

De même, la nature pécheresse ne peut pas accomplir ses désirs pour le péché sans le consentement de la volonté. Ainsi donc, le champ de bataille pour le chrétien se situe dans l'entendement humain. C'est dans votre entendement, dans vos pensées et vos désirs qu'il y a un conflit constant. Cela nous est familier à tous. L'entendement est toujours en train de combattre. Je crois que Rom. 7 décrit cette lutte. Avec votre entendement, vous êtes bien disposés, vous voulez accomplir la loi de Dieu et cependant parce que la chair, elle, voudrait suivre le principe du péché, il y a une situation conflictuelle constante. Quand donc ce combat cessera-t-il? Il ne cessera pas jusqu'à la seconde venue du Christ, jusqu'à ce que ce corps entre dans le repos de la mort. C'est alors que notre entêtement mourra avec le corps et alors il n'y aura plus de conflit. D'aucune façon, vous ne pouvez dire de ce côté-ci de l'éternité : « J'ai passé maintenant l'examen, c'est fini ».

La grande question est la suivante : « Est-ce que l'entendement peut conquérir la chair? La réponse est NON. L'entendement peut défier la chair pendant un certain temps, mais il ne peut jamais la conquérir. Que voulons-nous dire par « défier »? Peut-être avez-vous déjà assisté à une semaine de prière ou un camp meeting durant lequel vous avez été spirituellement remués. Vous prenez alors des résolutions, telle que, par exemple, « À partir de maintenant je ne prendrai plus de desserts sucrés après les repas! » Cela ne vous est-il jamais arrivé de prendre une telle résolution? Plus de desserts sucrés pour moi! Vous pouvez réussir le premier, le second et le troisième jour, et vous arrivez au quatrième jour, vous avez lutté et résisté de manière très ferme et maintenant vous commencez à en être fatigué. Arrivé à ce point-là, voici que votre femme vient vous apporter quelques petits gâteaux, faits exprès pour vous. Vous les regardez et votre bouche commence à saliver. Et vous dites : « rien que pour une fois encore! » Avant que vous vous en soyez rendu compte, les petits gâteaux sont tous partis. L'entendement humain, quelle que soit la force et la volonté, ne peut pas conquérir la chair. Romains 7 nous définit clairement ce conflit.

Cependant, le Saint-Esprit peut-il, Lui, conquérir la chair? Grâces à Dieu pour le chapitre de Romains 8 : « Car le principe de l'Esprit de vie en Jésus-Christ, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. » (vers. 2) Le mot « loi » apparaît deux fois dans le texte. Il est utilisé dans les termes signifiants une « force » un « principe », exactement comme la loi de la pesanteur est aussi une force. En Romains 8.2, Paul ne parle pas au sujet de l'expérience chrétienne. Il parle d'une vérité qui a lieu en Christ. Il dit qu'il y a deux forces ou « principes » qui se sont rejoints en Christ :
  1. La loi du péché et de la mort.
  2. La loi de l'Esprit.
Maintenant, où réside la loi du péché? Paul explique cela en Romains 7. Aux versets 22 et 28, il montre où le principe du péché réside : Car je fais mes délices de la loi de Dieu selon l'homme intérieur (car dans mon entendement converti et dans mon esprit, je veux garder la loi de Dieu), mais je vois une autre loi dans mes membres... » Que veut-il dire par « les membres »? Il ne veut pas parler des membres de l'église! Il entend par « membres », mes mains et mes pieds, mon organisme, ou, « dans ma nature pécheresse, c'est-à-dire dans ma chair. » Dans Romains 7.22-23, Paul explique ce qu'il a déjà dit au verset 18 : « Car je sais qu'en moi -- c'est-à-dire dans ma chair -- n'habite rien de bon car j'ai la volonté (je peux choisir dans ma pensée d'obéir à Dieu) mais je ne peux y parvenir. Il explique alors que la raison pour laquelle il ne peut faire ce qu'il voudrait, c'est qu'il y a en lui une force qui s'y oppose : le principe du péché ou loi du péché.

La loi de péché et la loi de l'Esprit se rencontrèrent en Jésus-Christ et l'Esprit l'emporta. Souvenez-vous que le mot « loi » signifie non seulement une « force » mais une « force constante ». La volonté est aussi une force, mais qui n'est pas constante. Quelquefois, ma volonté est forte, mais quelquefois elle est faible. Ce n'est pas vrai de la loi du péché; elle est constamment la même. De même la loi de l'Esprit aussi est constante, mais c'est une force opposée. Une de ces deux forces incline vers le péché, tandis que l'autre incline vers la justice. En Christ ces deux lois se rencontrèrent.

Puis, en Romains 8.3, nous lisons que Jésus-Christ condamna le péché dans la chair. Et Il le fit pour deux raisons : la première, c'est pour nous justifier. Parce que ce ne sont pas seulement nos actes qui nous condamnent, mais notre nature pécheresse même nous condamne. « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. » À la croix, Christ ne traita pas seulement le problème de nos actes de péché; mais Il s'occupa aussi de ce que nous sommes. À la croix, Il mit à mort non seulement mes péchés, mais aussi la « loi du péché » dans la chair.

Deuxièmement, Christ condamna le péché dans la chair, non seulement pour nous justifier, mais « afin que la justice de la loi fût accomplie en nous (mais il y a une condition) qui marchons non selon la chair, mais selon l'Esprit » (Romains 8.4). Si vous marchez selon l'Esprit, la loi de l'Esprit vous libérera de l'expérience de la loi du péché -- non pour vous sauver -- mais pour donner au monde l'évidence, pour témoigner de votre justification par la foi. Christ ne dit-Il pas à Laodicée : « Il faut que je sois la source de votre vie chrétienne. Cessez d'essayer d'être bon. Vous n'y arriverez jamais. Je désire venir habiter en vous et marcher avec vous. »

Malheureusement Dieu ne peut marcher avec le chrétien charnel. En conséquence, le chrétien charnel est une mauvaise représentation de Christ, même si l'Esprit de Dieu habite en lui. Dieu désire que Laodicée soit spirituelle. Le seul moyen de devenir spirituel et de permettre à Dieu de marcher en nous est « Non pas moi, mais Christ ». Cela est pénible pour le propre juste mais c'est la seule issue de secours pour notre problème Laodicéen.

Arrêtons-nous maintenant pour considérer les deux possibilités qui sont placées devant nous. L'homme converti n'a qu'une vie qui le contrôle, c'est celle de la chair. L'incroyant ne peut marcher que dans la chair, car c'est tout ce qu'il a et tout ce qu'il est. Le croyant, d'autre part, a deux vies ou deux natures. Il a toujours la nature charnelle, mais il a aussi l'Esprit. Il y a deux possibilités pour le croyant. Il peut soit marcher dans la chair, soit marcher dans l'Esprit. En Romains 8, après avoir expliqué la vérité telle qu'elle est en Christ, Paul exhorte les croyants de Rome à ne pas marcher selon la chair. (voir Romains 8:12) Il leur rappelle ce qui précède, c'est-à-dire le verset 9 : « Nous ne sommes point redevables à la chair, mais marchez par l'Esprit, si toutefois l'Esprit de Dieu habite en vous. »

Il continue à dire : « Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8.11) C'est uniquement l'Esprit qui peut produire la justice dans la chair de péché. Il n'y a que l'Esprit qui puisse conquérir la chair. Vous et moi ne le pouvons pas.

Pourquoi Paul mentionne-t-il la résurrection de Christ? Parce que l'ultime pouvoir du péché consistera à vous mettre dans la tombe. Avez-vous triomphé de la tombe? Si oui, alors vous pouvez aussi vaincre la chair. Cependant Christ a triomphé de la tombe. Comment? Paul dit ici : « Comme l'Esprit a prouvé sa puissance en ressuscitant Christ de la mort, ainsi si vous marchez dans l'Esprit, il sera capable de dominer la chair et de produire la justice en vous. « Ensuite viennent les versets 12 et 13 : « ainsi donc, frères nous ne sommes point redevables (c'est-à-dire que vous avez une obligation) à la chair pour vivre selon la chair. Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. »

Paul dit ici que si vous laissez la chair vous contrôler, finalement la chair vous tirera hors de Christ, vous mourrez parce que vous marchez dans la chair, vous faites quelque chose à l'Esprit. Savez-vous ce que vous Lui faites? Lisez Eph. 4.25-30 où est montré le contexte de la vie en Christ. « C'est pourquoi, renoncez au mensonge et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère et ne donnez pas accès au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu'il travaille de ses mains en faisant ce qui est bien... Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise... » Puis il dit au verset 30 : « N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. »

Ce que Paul veut dire ici, c'est que, aussi longtemps que l'Esprit de Dieu habite en vous, vous êtes scellés en ce qui concerne votre salut éternel. Mais ne l'attristez pas, car il est possible pour vous de dire au Saint-Esprit : « Je ne veux plus avoir affaire avec Toi! ». Il est possible d'attrister le Saint-Esprit au point qu'Il vous quittera. Si cela arrive vous n'êtes plus protégés par la justification par la foi. Vous lui avez dit adieu.

En tant que chrétien, vous avez deux possibilités : ou bien vous pouvez marcher selon l'Esprit, parce que l'Esprit habite en vous, ou bien vous pouvez marcher selon la chair, ce qui est votre vie naturelle. Comme nous l'avons vu, il y a toujours un conflit entre les deux. Ces deux forces désirent contrôler votre pensée, parce que la chair ne peut accomplir le péché sans le consentement de l'esprit. Et l'Esprit ne peut pas accomplir Ses désirs sans l'approbation de notre esprit. Ce conflit constant rend parfois notre vie très misérable.

Qu'est-ce que cela produit? Cela commence par vous faire pousser des gémissements. Gémissez-vous à cause de la chair? Eh bien, j'ai quand même de bonnes nouvelles pour vous. Paul en discute également dans Romains 8. Aux versets 22 et 23 après une explication concernant la création, il dit : « Car vous savez que toute la création soupire et souffre les douleurs de l'enfantement. Et ce n'est pas elle seulement, mais nous aussi qui avons les prémices de l'Esprit. (En d'autres termes : Nous sommes convertis et le Saint-Esprit habite en nous) nous aussi nous soupirons en nous-mêmes en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps.

Ce gémissement ne continuera pas toujours. Nous gémirons jusqu'à la consommation. « Car nous sommes sauvés, mais c'est en espérance; or, voir ce que l'on espère. ce n'est plus espérer, qui en effet continue à espérer ce qu'il voit? Mais si nous ne voyons pas ce que nous espérons, nous l'attendons avec persévérance. » (Bible du Semeur) Ce soupir continuera jusqu'à ce que nous mourrions ou jusqu'à la venue de Christ. Il ne viendra jamais un temps où votre chair dira : « J'abandonne, je cède le terrain. Désormais je ne créerai plus de trouble. » Je déteste dire cela, mais la chair ne cédera pas; c'est là où il y a un conflit constant. La chair ne peut être dominée ni par vous-même, ni par votre volonté, mais par l'Esprit -- seulement si vous marchez selon l'Esprit. Christ dit donc à Laodicée : « Laisse-moi entrer, non seulement afin que J'habite avec toi, mais afin que Je soupe avec toi et toi avec Moi. » En d'autres mots : « Laissez-Moi m'identifier totalement avec vous ». C'est là la signification de « Je souperai avec toi et toi avec Moi ».

Dieu voudrait prendre le commandement. Il veut exercer le contrôle sur votre corps. Il souhaite diriger vos pensées, mais Il ne le fera jamais par contrainte. C'est pourquoi il nous est dit qu'il y a une partie très importante que nous devons faire. Nos volontés doivent être soumises à la volonté de Dieu. C'est là que se trouve la croix. Rappelons-nous de Gethsémané. La chair de Jésus ne voulait pas mourir sur la croix. Jésus dit à Son Père : « S'il est possible, éloigne cette coupe de moi, mais néanmoins non pas ma volonté, mais que ta volonté soit faite. » C'est cela que nous devons dire constamment.

Jésus crie, appelle, plaidant avec Laodicée en disant : « Je veux venir, non seulement pour habiter avec vous, parce que cela Je le fais déjà, mais Je veux marcher en vous. voudriez-vous Me permettre de marcher en vous? Parce que vous, hommes, ce que vous faites, peut vous paraître très bien, mais c'est pollué par le « moi ». C'est seulement lorsque Je marche en vous que la justice qui est produite en vous es réellement vraie. »

Nous ne devons jamais oublier que lorsque nous marchons dans la chair, il y a un danger que le diable ne nous tire hors de Christ, et secondement, lorsque nous marchons selon la chair, nous ne pouvons jamais pleinement représenter Christ. Nous sommes de mauvais témoins pour le monde. Le besoin criant aujourd'hui est celui d'une église chrétienne révélant au monde la puissance de l'Évangile dans nos vies individuelles et collectives. Nous sommes sauvés; nous sommes scellés pour le jour de la rédemption, mais sommes-nous des témoins pour Christ, ou marchons-nous selon l'homme?

Nous devons être disposés à nous repentir de notre propre justice et laisser Christ entrer et prendre le commandement. Ceci permettra au monde de voir, non pas nous, mais Christ. Alors, nous pourrons dire avec Paul : « Je suis crucifié avec Christ et cependant NON PAS MOI, MAIS CHRIST vit en moi. Et la vie que je vis maintenant, je la vis par la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et a donné sa vie pour moi. » (Gal. 2.20) Lorsque cela arrivera, la terre sera éclairée de Sa gloire et nous aurons vaincu -- ce qui est promis dans Apocalypse 3.21.

Il y a encore une zone dans la croissance chrétienne, la troisième, qu'il nous faut découvrir. Lorsque Christ viendra pour la seconde fois, il y aura un changement, non pas dans notre esprit, qui est déjà converti, mais dans notre nature... « Cette corruption revêtira l'incorruptibilité (1 Cor. 15). Alors le corps, l'âme et l'esprit seront en parfaite harmonie. Le conflit sera parvenu à son terme. Il y aura alors parfaite harmonie entre les natures divine et humaine, la gloire divine sera pleinement restaurée. C'est la glorification vers laquelle nous tournons les regards. Jusque là, vous et moi, nous gémirons parce que nous avons une nature charnelle pécheresse, qui est le plus grand ennemi de la vie chrétienne. Néanmoins, lorsque nous permettrons à Christ de prendre le commandement par une repentance authentique, nous serons en mesure de confesser avec l'apôtre Paul : « Je puis tout par Christ qui me fortifie ». Puisse cela être votre expérience!