Christ parle à Laodicée

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LAODICÉE REÇOIT UN CONSEIL

« C'est pourquoi je te donne un conseil : achète de moi de l'or purifié au feu pour devenir réellement riche, des vêtements blancs pour te couvrir afin qu'on ne voie pas ta honteuse nudité, et un collyre pour soigner tes yeux afin que tu puisses voir clair. » (Apocalypse 3.18)

Nos oeuvres de la loi, tièdes, que nous avons vu ressembler aux oeuvres de foi, ont été responsables de la séduction de Laodicée. Tandis que nous pensons être riches et enrichis de biens et n'avoir besoin de rien, le Témoin Véritable détruit notre fausse sécurité en disant : « Tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre aveugle et nu. »

Nous devons remercier Dieu de ce que son témoignage ne s'arrête pas là. Le fait qu'Il décrive clairement notre situation n'est pas dépourvu d'espoir. Dans Apocalypse 3.18, nous découvrons que le Témoin Véritable désire apporter une solution d'espérance à notre situation. Christ offre un remède parfait à ce problème Laodicéen. Ayant décrit notre problème au verset 17 (pauvre, misérable, malheureux, aveugle et nu) Jésus démontre au verset 18 qu'il y a une triple solution à ce problème. « Je te conseille d'acheter de moi :
  1. de l'or éprouvé par le feu, afin que tu sois riche;
  2. des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse point,
  3. un collyre pour tes yeux afin que tu puisses voir.
Pour notre pauvreté et notre état malheureux, Christ offre de l'or éprouvé par le feu; pour notre état de nudité et notre misère Il nous offre un vêtement blanc dont nous pourrons nous revêtir, afin que notre nudité n'apparaisse pas, spécialement au Jugement. Puis pour notre aveuglement Il nous offre un collyre qui fera discerner notre vraie condition. Ainsi il y a trois remèdes pour nos trois états de manque. Cependant, il est important que nous prenions note du mot-clé dans ce conseil du Témoin Fidèle. Cette précieuse et céleste marchandise que Christ nous offre n'est pas gratuite, nous devons l'acheter. Le verset 18 dit : « Je te conseille d'acheter de moi ».

Il y a un prix à payer. Normalement, quand vous regardez à ces trois choses et à ce qu'elles signifient dans l'Écriture (l'or éprouvé par le feu, le vêtement blanc et le collyre) vous découvrez que ce sont des dons gratuits de Dieu. Alors, pourquoi Dieu dit-il à Laodicée : « Tu dois les acheter »? Ce sont des dons gratuits, mais seulement pour ceux qui se sentent « pauvres en esprit ». Mais pour ceux qui se sentent propre-justes, comme les Juifs l'étaient, ce n'est pas gratuit, ils doivent payer.

Ésaïe 55 montre comment Dieu s'adresse à Israël qui avait un problème identique. Ésaïe était le prophète utilisé par Dieu pour essayer de faire sortir Israël de sa condition laodicéenne. Les Juifs avaient un problème similaire au nôtre : c'était la « propre-justice ». Dans Ésaïe 55.1 nous trouvons le cri typique d'un vendeur sur le marché : « Vous qui avez soif, venez voici de l'eau! et même vous qui n'avez pas d'argent venez acheter et manger! Venez acheter sans paiement, du vin, du lait! »

Mais ce cri du vendeur ne semble pas avoir de sens; il semble être une contradiction. Comment peut-on acheter sans payer? Et si nous achetons sans argent, la question se pose comment payer? Premièrement nous devons comprendre le mot « acheter » et son usage ici. C'est une signification dont nous usons dans notre langage quotidien. Le mot « acheter » signifie échanger quelque chose que nous avons contre quelque chose que nous ne possédons pas. C'est la signification première. Dans les temps bibliques, on pratiquait cela souvent : c'était du « troc ». Cela s'appelle ainsi aujourd'hui. Si j'ai trop de maïs dans mon champ, je vais au marché et je l'échange contre du blé. C'est cela « acheter ».

Aujourd'hui, vous pouvez passer devant un magasin de chaussures et voir une paire de chaussures coûtant 900 francs. Vous dites :

« Elles sont chères mais elles me plaisent. » Tandis que vous êtes là à réfléchir « est-ce que je les prends ou pas? » vous savez que vous avez travaillé dur pour gagner cet argent. La question est celle-ci : donnerai-je cela pour une paire de chaussures? C'est cela, « acheter » c'est « échanger ».

Laodicée possède quelque chose qui est très valable à ses yeux et dont elle est fière. C'est sa propre justice, ses oeuvres de la loi. C'est la fierté de la dénomination. L'histoire des Juifs révèle qu'il n'est pas facile, quand on a du succès dans la vie religieuse d'y renoncer pour la justice de Christ. Paul le démontre dans Philippiens 3 (voir spécialement les versets 4 à 9). Plus on a de succès, plus c'est difficile. Là, nous voyons Paul qui, comme Pharisien très illustre désirait cependant compter tout cela comme du néant comparé à la justice de Christ. Le Témoin Véritable dit à Laodicée : « Vous devez abandonner votre propre justice, avec laquelle vous pensez être riche; vous devez la donner en échange de ma justice. »

Considérons plusieurs citations de la plume d'Ellen White à ce sujet : « Le peuple de Dieu est représenté, dans le message à Laodicée dans une position de sécurité charnelle. Ils sont à l'aise pensant être dans une condition élevée de réussite spirituelle. » (Testimonies volume 3 page 252) Dans un premier temps, elle avait écrit : « Je demandais le sens du criblage que j'avais vu en vision dans l'église et l'ange du Seigneur me montra qu'il serait causé par le témoignage direct du Témoin Fidèle et Véritable aux Laodicéens. » (Testimonies volume 1 page 181) Quel est ce conseil? « Acheter de moi, trois choses » « Ce message aura son effet sur le coeur de celui qui le reçoit et l'amènera à exalter la loi et à répandre la vérité directe. Certains ne supporteront pas ce témoignage direct. II se dresseront contre lui et cela causera un criblage dans le peuple de Dieu. » (Idem)

C'est ce qui arriva en 1888, et qui arrivera encore, car la chair n'abandonnera pas sans lutte sa propre justice. La citation suivante, sur le même sujet, vient de « Testimonies to Ministers ». Souvenez-vous que les dirigeants de l'église sont représentés par l'ange de l'église de Laodicée. « Ils (les pasteurs) ne veulent pas être privés des vêtements de leur propre justice personnelle (c'est-à-dire : « nous avons travaillé dur pour cela; pourquoi y renoncerions-nous? »

Il ne veulent pas échanger (synonyme d'« acheter » leur propre justice qui est injustice, contre la justice de Christ, qui est la vérité, pure, authentique, non falsifiée. » (Testimonies to Ministers page 65). Cette vérité pure c'est : « Pas moi Seigneur, mais Christ ». Il n'y a pas de place pour un mélange du « moi » avec le pur évangile : « Christ notre justice ».

S'il y eut quelqu'un dans l'église juive qui fût célèbre par sa propre justice, qui eut droit à un magnifique succès, c'est Paul avant sa conversion. Dans les versets 4, 5, 6, de Philippiens 3, il énumère ses qualifications sur le plan charnel. Sans égal en ce qui concerne sa naissance, par son statut de Pharisien et ses performances à l'égard de la loi. Il dit même que ce fut son zèle pour Dieu qui l'amena à persécuter l'église. Pourtant il voulut renoncer à tous ses succès pour recevoir la justice de Christ.

Paraphrasons la réponse de Paul à la Bonne Nouvelle : « J'étais brûlant pour Toi Seigneur, et quand je persécutais l'église, je ne me rebellais pas contre Toi. Dans mon esprit, je pensais Te servir. Concernant la justice de la loi, j'étais irréprochable. Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, car je pensais qu'elles allaient me qualifier pour le ciel, je les comptais comme des ordures comparées à Christ. » Il voulait renoncer à tous ses succès en échange de la justice de Christ. Voilà ce que c'est « acheter ». Il ajoute : « Sans douter, je regarde toutes ces choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Christ Jésus, mon Seigneur; pour lui, j'ai souffert... » (verset 8).

Notons que cet échange entraîne une souffrance. Il blesse notre orgueil individuel et collectif quand nous abandonnons tout ce qui a nécessité de si durs efforts. Mais la Bible le dit clairement : « Pour lui, Christ, j'ai souffert la perte de tontes ces choses et je les compte comme de la boue pour pouvoir gagner Christ (Philippiens 3.8). Verset 9 : « Mon désir est d'être trouvé en lui, non pas avec une justice que j'aurais moi-même acquise en obéissant à la loi, mais avec la justice qui vient de la foi en Christ et que Dieu accorde à ceux qui croient. » Ce verset présente deux justices : celle que Paul avait atteinte avec beaucoup d'efforts et de succès et celle de Dieu qu'il reçut par la foi seule. Il a dû renoncer à l'une pour l'autre. Voilà le prix que nous devons payer. C'est un prix élevé, mais c'est la seule solution au problème de Laodicée.

Oui, Dieu désire nous donner toutes choses. Il veut que nous abandonnions l'opinion que nous avons de nous-mêmes, tout ce que nous avons jugé profitable et qui ne l'était pas. Au lieu de cela, nous devons nous tourner vers Christ en qui la formule pour la Justification et celle pour la Sanctification sont identiques : « Pas moi, mais Christ ». C'est un prix élevé et c'est pourquoi nous sommes invités à « acheter ». C'est le mot-clé dans Apocalypse 3.18.

Avons-nous la volonté d'abandonner notre opinion favorable et nos succès qui devaient mettre « des étoiles à notre couronne »? Désirons-nous abandonner tout cela pour la Justice du Christ? C'est le prix que Paul, le pharisien, a payé et celui que nous devons aussi payer.

Souvenez-vous que c'est le conseil aux Laodicéens qui produira le criblage; car il y en a quelques-uns qui ne voudront pas payer ce prix, surtout ceux qui ont eu un grand succès pour produire leur propre justice. Ceux qui ont eu ce succès ont souvent une forte volonté. Ceux qui ont une forte volonté ont souvent un succès plus grand que ceux qui possèdent une volonté faible. Très souvent ce sont ceux qui ont cette volonté propre qni dominent dans les comités de l'église finale et ils exercent la discipline très durement. Ils jugent durement les autres. Ils disent « Regardez, nous n'avons pas de problèmes, j'étais un fumeur et j'ai abandonné; ce n'était rien. Pourquoi ces gens ont-ils un problème? »

N'oublions jamais que nos succès sont comme un linge souillé. Ce que nous pensons être très valable pour nous (notre propre justice) est aux yeux de Dieu du linge souillé. Dans Ésaiè 64.6, le prophète s'adresse à un peuple qui a un problème semblable : « Nous sommes tous comme une chose impure (Par nature nous sommes impurs) et toute notre justice est un linge souillé. Nous sommes tous flétris comme une feuille et nos iniquités (dans ce cas notre propre justice) nous emportent comme le vent. » (voir Matthieu 7.22-23). Aux yeux de Dieu, notre propre justice est un vêtement souillé.

Ayant compris la signification du mot « acheter » dans le contexte de la condition Laodicéenne, examinons maintenant les trois catégories de marchandises célestes offertes à Laodicée. La première est l'or éprouvé par le feu. Qu'est-ce que cela signifie? 1 Pierre 1.6-7 explique : « C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu) ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur lorsque Jésus-Christ apparaîtra... » Pierre essaie de réconforter ceux qui ont été découragés par de nombreuses tentations.

Les mots « éprouvés par le feu » dans la pensée hébraïque, dans l'Ancien Testament, c'est simplement « la foi qui a été purifiée » Dans le Nouveau Testament, la « foi qui a été purifiée » est connue comme étant « la foi de Jésus- Christ », parce que la foi de Jésus-Christ a été purifiée par le feu à Gethsémané et à la croix.

En Gethsémané, Jésus pria trois fois Son Père. « Père s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi. Toutefois, non pas ma volonté mais que la tienne soit faite. » (Marc 14.32). Il ne permit pas que le « moi » ait une part quelconque dans Sa mission rédemptrice. Toute scorie venant du moi fut crucifiée et purifiée dans la vie et la mort de Christ (voir Luc 9.23). Quand nous venons d'accepter Christ, notre foi est d'abord égocentrique. Nous le faisons, soit parce que nous avons peur de la punition, (c'est-à-dire du jugement) ou parce que nous voulons aller au ciel. C'est l'expérience normale de la plupart des chrétiens, mais Christ veut purifier cette foi des motivations égoïstes. Il désire que nous ayons ce que Paul appelle dans Galates 5.6 « la foi motivée par l'amour »... Voilà la purification, la vraie foi qu'Il veut que nous ayons...

Ellen White dit que la foi et l'amour sont des trésors d'or, des élément grandement nécessaires parmi le peuple de Dieu. Testimonies volume 3, page 255. N'avons-nous pas la foi? Si, mais c'est une foi égocentrique. Nous devons abandonner cela pour la foi qui vient de Christ, la foi motivée par l'amour agapé. Nous devons abandonner notre foi égoïste, centrée sur le moi, contre la foi désintéressée de Christ. « L'incrédulité ferme les yeux du peuple de Dieu; ainsi ils ignorent leur vraie condition. Le Témoin Véritable décrit leur aveuglement. (idem)

La servante du Seigneur écrit encore : « L'or éprouvé par le feu est la foi qui travaille par amour (voir Galates 5.6). Cela seulement peut nous mettre en harmonie avec Dieu. Nous pouvons accomplir beaucoup de travail, mais sans amour, l'amour tel qu'il habitait dans le coeur du Christ, (l'amour-Agapé), nous ne pourrons jamais faire partie de la famille céleste. (Parabole, page 132)

Sans l'amour-agapé de Christ, nous ne pourrons pas vraiment refléter le caractère de Christ. Il doit y avoir une croissance. Attention! Il faut que nous lisions cela dans le contexte de la justification. Ellen White parle aussi, ici, des conditions de la sanctification : preuve de la justification qui doit être reflétée de plus en plus en nous, c'est-à-dire la vie même de Christ.

« L'or recommandé ici comme ayant été éprouvé par le feu est la foi et l'amour. Il enrichit le coeur, car il a été épuré jusqu'à ce qu'il soit pur, et plus il est éprouvé, plus son éclat est brillant. » (Testimonies, volume 4, page 88) Notons bien, c'est la foi qui est débarrassée du « moi ». L'amour pour Dieu est le vrai fondement de la religion. S'engager à Son service, simplement dans l'espoir d'une récompense ou par peur de la punition (ce qui est la base de la propre justice) ne servirait à rien. (P. & P., page 593) En nous offrant cet or Christ dit : « Je veux vous offrir Ma foi, motivée par l'amour, au lieu de votre foi qui est égocentrique ».

La seconde offre de Christ à Laodicée est le vêtement blanc. Celui-ci est la justice de Christ, imputée et impartie. Cependant nous devons nous souvenir que c'est la justice imputée qui nous qualifie pour le ciel. Ce n'est pas la justice imputée plus la justice impartie. La justice imputée est quelque chose qui a été accompli pour nous, mais en dehors de nous -- ce qui s'est réalisé dans la sainte histoire de Christ --. La justice impartie est la reproduction de la justice de Christ en nous et révèle l'évidence, ou la démonstration, de la justice imputée. Il est important de faire cette distinction, car, il y en a quelques-uns qui enseignent, que la justice qui qualifie pour le ciel est la justice imputée de Christ (justification) plus Sa justice impartie (sanctification).

Dans les derniers versets de Romains 9, Paul écrit quelque chose qui est en relation avec le message à Laodicée. Souvenez-vous que Christ dit dans Apocalypse 3.18 « Je te conseille d'acheter un vêtement blanc, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas. » Gardez cela à l'esprit en considérant Romains 9.30-33, « Que dire maintenant? Ceci : les païens qui ne cherchaient pas à être déclarés justes par Dieu ont saisi cette justice, mais il s'agit de la justice qui vient de la foi. Les Israélites, eux, qui recherchaient une loi par laquelle ils pourraient être déclarés justes, ne sont pas arrivés à observer la Loi. Pour quelle raison? Parce qu'ils ont cherché à être déclarés justes non pas en comptant sur la foi, mais comme si la justice pouvait provenir de la pratique de la Loi. Ils ont buté contre la Pierre qui fait tomber, celle dont parle l'Écriture :

Moi je place en Sion
une pierre qui fait tomber,
un rocher qui fait trébucher.
Celui qui met en lui sa confiance
Ne connaîtra jamais le déshonneur.

Paul présente ici deux groupes de personnes : les Païens qui ont accepté Christ comme leur justice; les Juifs qui ont tenté d'atteindre la justice en gardant la loi. Ce sont deux méthodes différentes : l'ancienne et la nouvelle alliances. Qui réussit et qui échoua? Les Païens réussirent, les Juifs échouèrent. Pourquoi échouèrent-ils? Parce qu'ils cherchèrent la justice non par la foi, mais par les oeuvres de la loi. Ainsi ils tombèrent sur une pierre d'achoppement.

C'est une chose que nous ne devons pas oublier. Paul dit qu'il ne peut y avoir de mélange de « Christ notre justice » avec notre propre justice. C'est l'un ou c'est l'autre. Vous ne pouvez embrasser les deux à la fois. Du moment que vous acceptez la justice du Christ, vous devez abandonner votre propre justice, la justice de Christ devient une pierre d'achoppement, une offense, une insulte qui vous est faite.

Paul va jusque là : Le Rocher (Jésus) est un rocher de scandale, non pour les pauvres en esprit, mais pour les propres justes. Celui qui croit en Christ ne sera pas confus.

Ceux qui achètent le vêtement blanc ne seront pas confus car ils seront revêtus de la justice de Christ, la seule qui pourra être parfaite au jour du jugement. Souvenez-vous que l'Esprit de Prophétie dit : « La propre justice n'est pas le vêtement des noces ». Si vous essayez d'aller au ciel par votre justice, vous apparaîtrez nu. Pourquoi? Parce qu'au jugement, Dieu ne peut pas regarder seulement aux actes, mais Il considère premièrement le mobile. La propre justice est toujours motivée ou polluée par le « moi ». Aussi l'appelle-t-on « propre justice ».

Cependant, souvenez-vous que le vêtement blanc offert aux Laodicéens est la justice de Christ imputée, tout aussi bien que la justice impartie. L'épouse de l'Agneau, d'Apocalypse 19.7-8 parle de la dernière génération des chrétiens, ceux, en Laodicée, qui ont répondu positivement au Conseil du Témoin Fidèle. « Réjouissons-nous et rendons-Lui honneur car le mariage de l'Agneau est venu et Son Épouse s'est préparée. »

Christ attend depuis des années de reproduire Son caractère en Son épouse, afin qu'elle puisse être prête. Le verset 8 nous dit comment elle s'est préparée : « Et il lui a été donné d'être revêtue d'un fin lin pur et blanc (c'est le vêtement blanc); car le fin lin est la justice des saints. » Est-ce quelque chose qu'ils ont produit? Non! C'est la justice des saints parce que c'est la justice de Christ impartie aux saints, à travers la foi. « Et il lui a été donné d'être vêtue d'un vêtement de lin blanc. » Qu'est ce vêtement? Christ!

Considérez la citation d'Ellen White écrite une douzaine d'années avant 1888 : « Effrayante est la puissance de la propre séduction sur l'esprit humain! Quel aveuglement! Mettre la lumière à la place des ténèbres et les ténèbres à la place de la lumière. Le Véritable Témoin nous conseille d'acheter de Lui l'or éprouvé par le feu, le vêtement blanc et le collyre. L'or ici recommandé, qui a été éprouvé dans le feu, est la foi et l'amour. Il enrichit le coeur, car il a éíé épuré jusqu'à ce qu'il soit pur, et plus il est éprouvé, plus son éclat est brillant. Le vêtement blanc est la pureté du caractère, la justice de Christ impartie au pécheur. » (Testimonies, volume 4, page 88)

C'est ainsi que le vêtement blanc est défini dans le message à Laodicée. « C'est en vérité un vêtement de texture céleste (vous ne pourrez le produire) qui peut être acheté seulement de Christ par une vie d'obéissance volontaire. » (idem) Si vous regardez le contexte, elle veut dire que ce n'est pas l'obéissance volontaire dans le sens de notre obéissance à la loi, mais cela signifie que quand je dis : « Non pas moi », cela est l'obéissance de la foi. Alors seulement, nous pourrons recevoir la justice de Christ. Ce prix payé est « Non pas moi ». En échange, Christ nous donne Sa Justice.

Dans le même paragraphe Ellen White identifie ensuite le collyre que Laodicée est invitée à acheter : « Le collyre est cette sagesse et cette grâce qui nous rendent capables de discerner le bien et le mal, ainsi que le péché sous tous ces masques. » (idem) Savez-vous que la propre justice est un péché? Pourtant elle ne le paraît pas. Cela semble bon jusqu'à ce que le collyre nous aide à la voir sous son vrai jour.

Nous ne devons jamais oublier le contexte du message à Laodicée. Ce contexte, ce sont les oeuvres. La phrase est celle-ci : « Je connais tes oeuvres. » Sont-elles chaudes? Sont-elles froides? Ni l'un, ni l'autre, elles sont tièdes. Christ a besoin que nos oeuvres soient bouillantes. Comment pouvons-nous les rendre telles? Seulement au-travers de la justice impartie de Christ. Dieu nous offre non seulement la justice imputée dont nous serons revêtus au jugement, afin de ne pas paraître nus, mais aussi la justice impartie pour que, dans notre expérience, Christ puisse être pleinement reflété à travers nous -- « Christ en vous l'espérance de la gloire ». -- Ceci doit avoir lieu avant que la fin n'arrive. (Apocalypse 18)

Dans le chapitre « Le temps de détresse » dans la Tragédie des Siècles, Ellen White explique pourquoi Dieu permet que la dernière génération de chrétiens traverse le temps de détresse. Cela fait partie de l'oeuvre de formation en eux du caractère juste de Christ. C'est une partie de l'achat du vêtement blanc. Se référant au temps de détresse elle écrit : « Leur (les enfants de Dieu) affliction est grande. Les flammes de la fournaise semblent être sur le point de les consumer, mais le Divin Raffineur, les en fera sortir purs comme l'or éprouvé par le feu. » (page 673)

Notez que le temps de détresse est inclus dans la période vécue par Laodicée. Alors nous devrons renoncer à toute tentative de nous accrocher à notre propre justice. C'est parce que le problème réel dans la grande tribulation sera notre foi. « L'amour de Dieu pour Ses enfants durant la période de leur sévère épreuve est aussi fort et aussi tendre que dans les jours de leur éclatante prospérité. L'amour de Dieu demeure dans le temps de détresse. Mais il est nécessaire (pour eux) qu'ils soient placés dans le feu de la fournaise. Leur attachement à la terre doit être consumé, afin que l'image de Christ soit parfaitement reflété. (idem) C'est la justice de Christ impartie.

Ce processus d'épuration n'a pas lieu en vue de notre salut, mais afin que le monde puisse voir que l'Évangile est la puissance de Dieu pour le salut. Alors Dieu déclarera au monde : « Voici mon peuple qui a la foi de Jésus. On pent l'éprouver à l'extrême. On ne peut pas le tuer, mais on peut le mettre à l'épreuve. » Quand nous serons mis à l'épreuve, ce qui en résultera, c'est la foi motivée par l'amour désintéressé. Notre ancre ne sera pas notre amour pour Dieu, mais l'amour de Dieu pour nous. (Romains 8.35-39) Notre foi sera en Son amour, non en Son jugement. Nous regarderons à Dieu non comme à un juge qui est prêt à nous punir, mais à un Père qui nous aime, même si nous passons par le feu de la fournaise.

Pourquoi Jésus resta-t-Il sur la croix? Ne pouvait-Il pas descendre et Se sauver Lui-même? N'était-Il pas capable de cela? Certainement, Il l'était. Mais Il avait confiance en l'amour indéfectible de Son Père; s'Il se croyait abandonné, c'était par rapport à ce qu'Il sentait (ses sentiments) mais Sa foi était que l'amour de Dieu ne fait jamais défaut. (1 Cor. 13.8) C'est pourquoi s'il y a quelque passage de la Bible que nous devions mémoriser, c'est Romains 8.35-39. « Qui nous séparera de l'amour de Dieu? « Notre foi doit être placée dans l'amour de Dieu et Sa justice qu'Il nous a donnée en Jésus-Christ.

Finalement le Témoin Véritable nous offre un collyre. Au Moyen-Orient, du temps de Jésus, on utilisait un collyre noir pour protéger les yeux de l'éclat du soleil. Il n'existait pas de lunettes de soleil et la lumière était ardente dans ce pays. Ils utilisaient ce collyre noir qui préservait leurs yeux et les empêchait de cligner; ainsi ils pouvaient voir. Sinon, ils auraient regardé de travers et n'auraient pu voir correctement. Le collyre est ici le symbole du Saint-Esprit qui doit nous guider dans toute la vérité (Jean 16.13-14). Le Saint-Esprit est le seul qui puisse ouvrir nos yeux et nous montrer notre véritable condition, que notre justice est comme un linge souillé.

Christ vient vers chacun de nous et dit : « Veux-tu, s'il te plaît acheter? » « Voulez-vous abandonner votre propre justice qui vous a trompé? Voulez-vous abandonner vos succès et toutes vos insignes données par l'église pour le travail énorme que vous avez accompli? Voulez-vous appeler tout cela de la boue en échange de Ma justice? » Chacun de nous doit faire un choix. Je sais quel choix je vais faire car j'ai découvert que la seule justice qui me qualifie pour le ciel n'est pas le succès de mon ministère; ce n'est pas le nombre de gens que j'ai baptisés en Afrique. C'est Christ et Sa Justice. C'est la seule chose qui me qualifiera pour le ciel et c'est pourquoi je prie sincèrement pour que ce soit la seule Justice que vous accepterez. Que Dieu nous aide en tant qu'église et en tant qu'individu à refléter le caractère de Christ car nous aurons acheté l'or éprouvé par le feu, le vêtement blanc et le collyre du Saint-Esprit.