Christ parle à Laodicée

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APPEL À LAODICÉE

Dans le premier chapitre, nous avons découvert que les messages aux sept églises d'Apocalypse constituent la mesure faite par Christ de l'état spirituel de l'église durant les différentes périodes de son histoire. L'estimation commune aux sept messages est celle-ci : « Je connais tes oeuvres ». Quand Dieu considère nos oeuvres, Il évalue notre état spirituel. Jésus Lui-même dit : « Vous les reconnaîtrez à leur fruits ».

Nous avons vu aussi que le message à Laodicée s'appliquant aux chrétiens de la dernière génération s'adresse tout particulièrement au peuple adventiste. Ellen White dit : « J'ai vu que le message à Laodicée s'applique au peuple actuel de Dieu qui n'a pas accompli une oeuvre plus grande à cause de la dureté de son coeur. »(1 T. p. 86). Combien cela est fort! C'est la raison pour laquelle, les adventistes en tant que peuple, ont besoin d'étudier ce message honnêtement. Nous le ferons ici avec l'aide de la Bible et de l'Esprit de Prophétie.

Apocalypse 3.14 est divisé en deux parties. La première partie indique celui à qui l'on parle et la seconde Celui qui parle. « Écris à l'ange de l'église de Laodicée. Voici ce que dit l'Amen, le Témoin fidèle et Véritable, le commencement de la création de Dieu ».

Dans Apocalypse 1.11, il est dit que les messages aux sept églises doivent atteindre les églises elles mêmes. Les messages viennent directement de Dieu, à travers Christ parlant à Jean. Christ dit : « Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier. » (C'est à dire. Je dirige l'église du commencement à la fin) et ce que tu vois écris-le dans un livre et envoie le aux sept églises en Asie...

Tandis qu'il est vrai que Dieu avait un message pour les églises ici mentionnées, l'Apocalypse est un livre prophétique qui va au-delà de l'époque de Jean. Ainsi ces églises servent aussi de modèles ou de symboles aux sept églises ou périodes de l'histoire de l'église.

La chose suivante que nous découvrons est celle-ci : tandis que les messages doivent parvenir aux églises, ceux-ci s'adressent à l'Ange des églises et non aux églises elles-mêmes. Ainsi, Apocalypse 3.14 dit que le message est adressé non pas à l'église elle-même, mais à l'Ange de l'église de Laodicée... Dans notre introduction, nous avons posé la question « Qui est cet Ange? »

Pour le comprendre, nous devons revenir à Apocalypse 1 et relire l'introduction aux messages des sept églises. Là, nous voyons Jean ravi en Esprit au jour du Seigneur. Il entend une voix qui est celle de Jésus-Christ. Puis ( vers. 12 ) il se retourne pour voir Celui qui parle et il voit d'abord les sept chandeliers d'or. Au milieu des sept chandeliers, il voit Quelqu'un ressemblant au Fils de l'homme. Il s'agit donc de Christ. L'expression « Fils de l'homme » était celle employée le plus couramment par Jésus pour se désigner Lui-même. À une certaine occasion, Il demande aux disciples : « Que dit-on qu'est le Fils de l'homme? » Puis Il dit aux disciples. « Et vous que dites-vous qu'est le Fils de l'homme? » Christ s'identifiait souvent ainsi.

Continuant la description de Christ dans un langage symbolique, le verset 16 dit : « Et il tenait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aigüe à deux tranchants ». Dans Hébreux 4.12, la Bible, la Parole de Dieu est définie comme une épée aigüe à deux tranchants.

Jean vit deux choses, dans cette vision du chapitre 1, qui ont une signification. La première est au verset 12 : les sept chandeliers. La seconde est au verset 16 : « Il tenait dans sa main droite sept étoiles », plus loin au verset 20, Jésus explique ces deux symboles car ils sont importants. « Les sept étoiles sont les sept anges des sept églises. Et les sept chandeliers sont les sept églises. »

Les sept chandeliers représentent les églises elles-mêmes. C'est un symbole qui leur va bien. Par exemple le sermon sur la montagne, les béatitudes, sont la définition du vrai christianisme. Si vous regardez ces béatitudes, vous remarquerez qu'elles relatent très précisément ce que Christ désire de Son église et des croyants.

Au verset 14, Il dit : « Vous êtes la lumière du monde ». Le « vous » représente un corps collectif. La lumière représente Christ. En examinant ce verset dans le langage original, en grec, on découvre une vérité importante. « Vous » signifie le pluriel, tandis que « la lumière » est au singulier. Tandis que « vous » représente le corps collectif de l'église avec tous ces membres, « la lumière », puisqu'il s'agit d'un singulier, représente Christ. Nous lisons dans Jean 1.9 : « C'était la véritable lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde ». Dans Jean 8.12, Jésus dit : « Je suis la lumière du monde ». Concernant le Baptiste, l'apôtre Jean avait écrit : « Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage a la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière qui, venant dans le monde éclaire tout homme. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. » ( 1.7-10 ) « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » ( verset 12 ).

Ayant compris cela, nous pouvons dire que dans Matt. 5.14, Jésus est la lumière du monde et que Ses disciples sont son reflet.

L'Église est la représentante de Christ. Le monde a besoin de « voir Christ en vous, l'espérance de la gloire » ( Col. 1.27 ). Gardons cela à l'esprit quand nous en venons au message à Laodicée; nous réaliserons pourquoi l'église a failli dans cette tâche d'être la lumière du monde.

Comment l'église va-t-elle révéler Jésus? Regardons ensemble Matt. 5.14-16 : « Vous (les chrétiens,) êtes la lumière du monde. Une ville cachée sur une montagne ne peut être cachée; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison ». Demandons-nous pourquoi nous devons allumer le chandelier.

Que devons nous faire avec la chandelle? La mettre sur un chandelier. Rappelons-nous Apoc. 1.20 qui dit que les chandeliers représentent les églises. « Et cela éclaire tous ceux qui sont dans la maison ». Mais Dieu désire aussi que la lumière aille au-delà de la maison, car Jésus dit dans le verset suivant : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » C'est le même Jésus qui dit aux églises : « Je connais vos oeuvres ».

Deuxièmement, nous voyons que les sept étoiles que Jésus tient dans Sa main représentent les anges des églises. Le message de Laodicée est adressé à l'« ange ». Qui est l'ange? Le mot « ange » signifie « messager ». En Hébreux 1 , nous avons une confirmation du sens dans lequel les anges sont des messagers. « Auquel des anges a-t-Il jamais dit : assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? ( verset 13-14 ).

Les anges sont des esprits exerçant un ministère. Quand nous utilisons le mot « ange » comme symbole, nous faisons référence aux dirigeants de l'église. Dans « Living Bible » (Bible Vivante), le mot « ange » n'est pas utilisé pour s'adresser aux sept églises; c'est le mot « dirigeant » (leader) qui est employé. C'est une interprétation correcte du mot « ange ».

Le Pulpit Commentary traduit le mot « ange » par « chefs officiants ». Cela inclurait les moniteurs d'École du Sabbat, les anciens, les officiants de l'église. Ainsi la signification première apparaît : les pasteurs, les bergers, et ceux qui sont en charge de la condition spirituelle de l'église.

Rappelons que Hébreux 1.14 dit : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service »? C'est ainsi que les anges sont définis littéralement, mais dans Apocalypse 3, le mot « ange » est employé comme un symbole et il symbolise les dirigeants spirituels de l'église.

Dans Ministère Évangélique, Ellen G. White écrit d'une manière encourageante : Ces serviteurs du Très-Haut sont représentés dans l'Apocalypse par les sept étoiles, dont Celui qui est « le premier et le dernier » prend un soin tout spécial. C'est à eux qu'il incombe de faire régner dans l'église la douce atmosphère de l'amour du Christ. Les astres obéissent à Dieu. C'est Lui qui les fait resplendir au firmament et dirige leur course. Sans Lui, ils erreraient dans la nuit. (p.10)

La condition spirituelle de l'église est, dans une large mesure, entre les mains des pasteurs. Un exemple se trouve dans Actes 20 : Paul retournant à Jérusalem après son voyage missionnaire ne veut pas s'arrêter à Éphèse, de peur d'être retardé, alors, il demande aux anciens de le rencontrer à Millet. le mot « anciens » ici est le même qui est utilisé pour pasteurs. C'est aussi celui utilisé pour « bishop » (évêques). C'est ce que nous appelons les pasteurs consacrés, les anciens. Quand les pasteurs arrivèrent, Paul leur recommanda ceci : « prenez donc garde à vous mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'église du Seigneur qu'il s'est acquise par son propre sang. » ( verset 28 )

Un des premiers devoirs du pasteur est de nourrir l'église. On a placé beaucoup de fardeaux sur nos pasteurs. Aussi quand je suis appelé à servir une église, je demande, comme Paul, aux anciens et au Comité d'église : « Voulez-vous un administrateur? Alors trouvez quelqu'un d'autre. Mais si vous voulez quelqu'un qui vous nourrisse, c'est mon affaire? » Car c'est ce que dit Paul : la condition spirituelle de l'église dépend, dans une large mesure, du pasteur et de son ministère.

Sauf de rares exceptions, on commence par croire à Christ et on accepte le don du salut pour une raison égoïste, car notre nature est egoïste. Quand vous prêchez au monde dans un effort d'évangélisation vous dites : « Il fait gagner le ciel et fuir l'enfer », à quoi faites-vous appel? À la nature égocentrique de l'homme qui accepte Christ, soit par peur d'une sanction, soit par désir d'une récompense. J'ai d'ailleurs fait de même, ainsi que mon épouse. Nous étions épouvantés par le jugement investigatif qui nous avait été présenté lors des campagnes d'évangélisation. Nous étions à plus de 10 000 Kms d'ici, mais les réunions d'évangélisation sont à peu près les mêmes partout. Nous avons eu les mêmes vingt cinq études. Nous leur donnions peut être des noms différents, mais les sujets étaient les mêmes.

Tous les douze disciples acceptèrent Christ pour des raisons égoïstes. De quoi discutaient-ils dans la chambre haute, même après avoir été trois ans avec Jésus? Qui serait le plus grand? À qui pensaient-ils? À eux-mêmes. Ainsi, quand une personne se joint à l'église au moyen d'un effort d'évangélisation, elle est ce que Paul définit en 1 Cor. 3.1, un chrétien charnel ou un bébé en Christ. Le travail du pasteur est de la faire passer du charnel au spirituel, et cela se fait en nourrissant le troupeau. C'est la croissance spirituelle. Un chrétien charnel est un chrétien faible, un bébé en Christ, et vous devez le nourrir comme une personne qui doit grandir.

Cela doit être la croissance spirituelle. Dieu parle à Laodicée et dit : « Pasteurs, il y a quelque chose qui ne va pas dans l'église ». Le message est pour toute l'église car Apocalypse 1.11 dit : « Passez ces messages dans l'église ». Mais la responsabilité de construire l'église repose sur les pasteurs. Nous avons besoin de prier pour nos pasteurs et ils doivent nourrir le troupeau. Ainsi l'église croîtra spirituellement. Ellen White voyait la responsabilité des dirigeants de l'église quand elle écrivait dans la Rewiew and Herald : (26 Mai 1903) « Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite dit ces choses ». Ces paroles s'adressent aux instructeurs dans l'église, ceux qui sont investis par Dieu de lourdes responsabilités. Nous pouvons demander pourquoi Christ envoie ce message aux pasteurs. C'est afin qu'ils puissent réaliser qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans l'église. Nous allons découvrir ce qui ne va pas dans le chapitre suivant.

Dans notre étude du message à Laodicée, nous avons considéré jusqu'à présent à qui le message était adressé. Mais Dieu ne parle pas seulement à certains individus dans l'église. Il parle à toute l'église à travers les pasteurs parce que la condition spirituelle de l'église n'est jamais plus élevée que celle de ses ministres. Il peut y avoir quelques individus qui ont une condition spirituelle meilleure que celle des pasteurs, mais la condition spirituelle générale est proportionnée à celle des pasteurs. Cependant, il y a quelque chose de très sérieux. Tandis que toute l'église a besoin de ce message, les pasteurs, en particulier, doivent le considérer avec soin.

Voyons maintenant la suite dans la seconde partie d'Apocalypse 3.14, qui est aussi importante. Qui s'adresse à l'église et à ses pasteurs? Le texte dit : « Voilà ce que dit l'Amen. » Le mot « Amen » était mentionné dans le dernier chapitre et il est utilisé comme un nom propre. Le mot lui-même signifie « ainsi soit-il ». Ou bien il peut vouloir dire « vérité ». Le mot « amen » quelquefois traduit par « vérité » signifie aussi : « Ce qui est dit est la vérité ».

Vous découvrirez que dans chacun de ces sept messages, Jésus se donne à Lui-même un titre spécial. Dans chacun des cas, le nom qu'Il Se donne est en harmonie avec les besoins de cette église particulière. Ainsi le nom que Jésus Se donne dans le message à Laodicée est basé sur les besoins de l'église de Laodicée, et en relation avec le message à Laodicée. Il y a deux choses dites concernant Christ dans la seconde partie d'Apocalypse 3.14. Premièrement, Christ est appelé l'Amen, le Témoin Fidèle et Véritable. Dans Ésaïe 65.16, Dieu s'appelle Lui-même « le Dieu de vérité ». Pourquoi Christ s'appelle-t-Il l'AMEN ici? Pourquoi s'appelle-t-Il le Témoin Fidèle et Véritable? Parce qu'il y a un problème avec Laodicée. Quel est le problème? Au verset 17, nous noterons qu'il y a deux évaluations de Laodicée. Une par Christ, l'autre par l'église elle même. Mais ces deux évaluations ne concordent pas. Verset 17 : « Parce que tu dis ». Arrêtons-nous sur ce terme pour comprendre ce que veut dire ce « Tu ». Souvenons-nous que ce message est adressé à l'ange. Ainsi le pronom « Tu » se réfère à l'ange. Ayant identifié le pronom en question, nous pouvons paraphraser le texte : « Vous pasteurs, vous dirigeants, vous dites concernant l'église, que vous êtes riches, enrichis en biens, et que vous n'avez besoin de rien. Vous faites des rapports favorables à votre propre sujet. Mais il y a un problème du fait que vous ignorez que vous êtes en réalité : malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu ».

Qui dit que Laodicée est malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue? Christ, le Témoin Véritable. Mais nous Laodicéens, disons exactement l'opposé nous concernant. Nous disons que nous sommes riches et enrichis de biens. Ces deux évaluations concordent-elles? Sont-elles en harmonie ou discordantes? Elles sont nettement discordantes. C'est là le problème. Ainsi, la question est celle-ci : qui a raison? De toute évidence, c'est le Témoin Fidèle. Et c'est ce que le Témoin fidèle désire que nous sachions, et c'est pourquoi Il se donne le nom de « Amen » (vérité).

Nous devons comprendre que l'église est un corps. Quand la main d'une personne est malade, le corps tout entier est affecté. La Bible nous donne un exemple à propos sur ce sujet. Quand Daniel priait (dans Dan. 9 ), il dit : « NOUS avons fait le mal ». Était-ce la vérité concernant Daniel lui-même? Non. Mais que faisait-il? Il s'identifiait lui-même avec le peuple. Voilà pourquoi je désapprouve beaucoup les mouvements indépendants qui critiquent l'église. Ils considèrent les défauts de l'église, puis ils se considèrent eux-mêmes avec leur propre justice, comme s'ils étaient sur la bonne voie. Nous avons besoin de nous identifier nous-mêmes avec les fautes de l'église, car nous sommes un corps. Je pourrais me lever et dire : « Je vais très bien, je fais mon travail, je vous nourris spirituellement, frères et soeurs ». Mais le fait est que moi aussi, je fais partie de ce corps et de ce problème.

En réalité, Laodicée a le même problème que Pierre. Un passage de Matt. 26 nous aide à le comprendre. Nous sommes familiers de ce passage. Jésus, juste avant d'être trahi, parlant à ses disciples dit : « Tous vous me renierez et vous me trahirez ». Comment les disciples et spécialement Pierre réagirent-ils? Dans Matt. 26.31, Jésus dit : « Je serai pour vous tous cette nuit une occasion de chute, car il est écrit : je frapperai le berger et les brehis du troupeau seront dispersées ».

Ils le nièrent. Pierre répondit spécialement et Lui dit : « Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. » Était-il en accord ou en désaccord avec Christ? Qui avait raison? Pierre a dû découvrir dans la douleur que Jésus avait raison. Ne pensez-vous pas qu'il aurait évité beaucoup d'embarras et de difficultés s'il avait répondu, dans la chambre haute : « Oui Seigneur, tu sais toutes choses »?

Au verset 34, Jésus dit à Pierre : « Je te le dis, en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois (non pas une ou deux fois). Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec Toi, je ne te renierai pas. » En d'autres termes : « Tu as tort, Jésus ». Il est ajouté : et tous les disciples dirent la même chose. Les disciples avaient le même problème que Laodicée. Ils devaient apprendre dans la douleur.

Dans Apoc. 3.14, Jésus dit à Laodicée « Je suis le Témoin Véritable. Ce que je vous dis est la vérité. Vous pouvez ne pas être d'accord avec Moi, mais je vous dis la vérité. » Si vous ne vous repentez pas, je vous réprimanderai et je vous vomirai de ma bouche ( vers. 16 ). C'est en fait une affaire très grave.

Jésus se donne un deuxième titre : « Le Commencement de la Création de Dieu ». En ce qui concerne cette phrase, la traduction de la version King James a causé beaucoup de problèmes. Beaucoup de chrétiens au cours des âges, y compris les pionniers adventistes, tels que A.T. Jones, E.J. Waggoner, W.W. Prescott et James White ont pris ce verset pour penser que Jésus a eu un commencement. Il était le Premier de la Création de Dieu. Dans son livre Christ et sa Justice, E.J. Waggoner donne le commentaire suivant : « Mais ce jour est si loin en arrière dans les jours de l'éternité, que finalement on peut dire qu'Il était sans commencement.

Ellen White, cependant, corrige cette pensée. Elle écrivit : « En Christ est la vie originelle, non empruntée et ne provenant pas d'ailleurs » (J.C. p.526). Ceci pour neutraliser la position semi-arienne de nos premiers dirigeants. Arius était un des chefs de la première église. qui disait que Christ avait eu un commencement. Le mot "commencement" dans le Grec d'Apoc. 3.14, ne signifie pas commencement dans le sens de « départ », « origine ». II signifie « la source », « la cause originale ». Ce que Christ veut dire là c'est : « Je suis la source de toute la création. »

C'est le clair enseignement du Nouveau Testament ( Jean 1.3 ) « Toutes choses ont été faites par lui ». En 1 Cor. 6.8, Paul montre Christ comme Créateur. (voir aussi Éph.3.9, et Col. 1.16,17 ). C'est pourquoi, Christ dit à Laodicée : « Je suis non seulement le Témoin Véritable, mais aussi la source de toute création. Je peux vous changer si vous me permettez seulement de le faire. Je peux mettre en vous un coeur nouveau. Je peux faire de vous une nouvelle créature, mais seulement si vous vous repentez et acceptez mon diagnostic sur vous ».

Il ne dit pas seulement : « Je suis le Témoin Véritable », mais aussi « Je suis la solution de votre problème ». C'est pourquoi, Il se donne Lui-même deux titres : « Je suis le Témoin Véritable parce que vous avez besoin de connaître votre vraie condition, qui est un problème subconscient, puisque vous n'êtes pas au courant de votre état », (on verra cela au chapitre 3), ensuite, Jésus dit : « J'ai la solution pour ce problème puisque Je suis la source de la création. Chaque chose doit être faite par Moi et Je peux mettre de côté votre coeur de pierre et vous donner un nouveau coeur ».

En réalité, Jésus désire accomplir en nous la promesse de la Nouvelle Alliance. Il avait fait cette promesse aux Juifs, mais les Juifs L'ont rejeté. Que fit-Il alors des Juifs en tant que nation, et non en tant qu'individus? Lors de son entrée à Jérusalem, Il a dit avec des larmes dans les yeux et dans la voix : « Combien de fois je vous ai rassemblés sous mes ailes, et vous ne l'avez pas voulu. Votre maison sera laissée déserte ». ( Matt. 23.37,38; voir aussi J.C. p.571-573,). En d'autres mots : « Je vais vous vomir de ma bouche en tant que nation, et Je me tourne vers les Gentils (l'église chrétienne).

Dieu n'a pas accompli la promesse de la Nouvelle Alliance envers les Juifs parce qu'ils l'ont refusée. Il nous fait aujourd'hui la même promesse de la Nouvelle Alliance, cette promesse est répétée dans Hébreux 8. La promesse originale se trouve dans Ézéchiel et aussi dans Jérémie. (Lisez Ez. 11.19,20 et au chapitre 36.26,27 ), ces promesses sont répétées dans Hébreux 8.10-13.

Quelle est notre conclusion sur l'introduction de la lettre à Laodicée? Le Christ s'adresse à l'église tout entière au travers de ses dirigeants, la difficulté ne concerne pas seulement quelques membres, mais bien le corps collectif entier de Christ, la dernière génération de chrétiens, et spécialement la nôtre. L'évaluation de Christ à notre égard est négative, et pourtant elle est vraie. Le problème est là : voulons-nous accepter ce diagnostic, même si cela est douloureux? Il est très pénible d'entendre ces mots : « vous êtes misérables, pauvres, aveugles et nus », spécialement quand on est l'église qui prétend posséder la vérité... C'EST très douloureux, et pourtant, nous devons accepter ce que dit le Témoin Véritable si le plan de Dieu pour nous doit se réaliser. Nous verrons plus loin dans quel sens nous sommes « malheureux, misérables, pauvres, aveugles et nus », quand nous poursuivrons l'étude du message à Laodicée.

Pour nous préparer positivement à réagir à cette découverte, voici un texte ( Jer. 19.9 ) qui nous aidera à saisir la situation : « Le coeur humain est trompeur par dessus tout ». Nous avons été trompés, tout comme les Juifs l'ont été. Les Juifs rejetèrent Christ parce qu'ils n'acceptèrent pas son verdict à leur sujet. Et nous ne devons pas faire la même chose. Quand nous continuerons à examiner cette évaluation de Laodicée et que nous considèrerons très sérieusement les versets 15 et 16, souvenons nous que les mots « chaud », « froid » et « tiède » sont des symboles qui doivent être interprétés par l'Écriture et non avec un dictionnaire.

Nous étudierons très attentivement ces deux versets quand nous considèrerons le verdict de Christ. Nous devrons alors prendre position : ce verdict est-il vrai ou faux? S'il est vrai, nous devons tenir compte du conseil; s'il n'est pas vrai, alors nous refuserons le conseil et nous serons vomis de Sa bouche. Ces versets 15 et 16 sont très importants. Quel est notre problème ? Qu'est-ce que nous ne savons pas? Qu'est-ce qui nous a trompés?

Dans notre prochain chapitre, nous étudierons ces questions soigneusement. Nous ne pouvons pas appliquer ce message à d'autres églises, mais nous l'appliquer à nous mêmes d'abord. Alors, nous pourrons enlever la paille de leur oeil, après avoir enlevé la poutre du nôtre.

Nous avons besoin de regarder soigneusement à ces trois mots chaud, froid, tiède. Que veut dire Jésus quand Il affirme que nos oeuvres ne sont ni froides ni bouillantes mais tièdes? Veut-Il dire que nous n'accomplissons pas assez d'oeuvres? Je ne pense pas que ce soit vrai, nous ne manquons pas d'oeuvres. Mais alors qu'est-ce qui ne va pas concernant ces oeuvres? C'est ce que nous verrons dans le prochain chapitre.